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Citations de Hermann Hesse (2211)


C'était vraiment honteux d'être ainsi berné par la vie ; c'était à en rire et à en pleurer ! Ou bien on vivait en s'abandonnant au jeu de ses sens, […] on connaissait alors mainte noble joie, mais on restait sans protection contre l'instabilité des choses humaines ; on était alors comme un champignon dans la forêt, tout resplendissant de ses riches couleurs, mais qui, demain, pourrira. Ou bien on se mettait en défense, on s'enfermait dans un atelier, on cherchait à dresser un monument à la vie fugitive : alors il fallait renoncer à la vie, on n'était plus qu'un instrument, on se mettait bien au service de l'éternel, mais on s'y desséchait et on y perdait sa liberté, sa plénitude, sa joie de vivre […].
Et pourtant toute notre vie n'avait un sens que si on parvenait à mener à la fois ces deux existences, que si elle n'était pas brisée par ce dilemme : créer sans payer cette création du prix de sa vie ! Vivre sans pour cela renoncer au noble destin du créateur ! Était-ce donc impossible ?
Peut-être existait-il des hommes qui en étaient capables. Peut-être existait-il des époux et des pères de famille à qui la fidélité ne faisait pas perdre le sens de la volupté. Peut-être y avait-il des sédentaires dont le cœur ne se desséchait pas faute de liberté et de danger. Il se pouvait. Il n'en avait encore vu aucun.
Tout être reposait, semblait-il, sur une dualité, sur des oppositions. On était homme ou femme, chemineau ou bourgeois, intellectuel ou sentimental ; nulle part on ne trouvait ce rythme de l'inspiration et de l'expiration, on ne pouvait être à la fois homme et femme, jouir de la liberté et de l'ordre, vivre en même temps la vie de l'instinct et de l'intelligence. Toujours il fallait payer l'un de la perte de l'autre et toujours l'un était aussi précieux et désirable que l'autre.

Chapitre XVI.
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Hermann Hesse
" Il ne s'agit plus aujour-d'hui de convertir les -Japonais au christianisme, les Européens au bouddhisme ou au taoïsme. Nous ne devons et ne voulons pas convertir et être -convertis, mais nous voulons ouvrir et élargir notre horizon : nous ne considérons plus la sagesse occidentale et la sagesse orientale comme des puissances ennemies se faisant la guerre, mais comme des pôles entre -lesquels oscille une vie féconde. " (1955)
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Elles ne sont pas si nombreuses, les choses dont on peut attendre un secours, les choses qui vous rassurent et vous aident à vivre ; il importe de les connaître.
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En effet, se souvenant avec douleur de ce que l'homme n'est rien d'autre qu'un pèlerin et un hôte éphémère sur cette terre, errant entre la vie et la mort et jamais assuré de quelque possession, il se jeta d'un désir d'amour renouvelé contre la poitrine de Dieu, et à partir de cet instant il aspira à trouver le chemin de la vie uniquement à partir de la simplicité et de la braise de son cœur.
P31
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LES PREMIÈRES FLEURS

Là-bas, près du ruisseau,
Où les saules rouges vers l'eau
Penchent leur front, en abondance
Des fleurs d'or ont ouvert les yeux.
Pour moi qui dès longtemps ai perdu l'innocence,
Se peut-il qu'en ces lieux
Dans le regard des fleurs le souvenir renaisse?
J'y vois le reflet d'or de ma jeune saison.
J'étais venu cueillir des fleurs, mais je les laisse
Et, vieil homme à présent, je rentre à la maison.

( Traduction de Jean Malaplate)
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Le savoir peut se communiquer, mais pas la sagesse. On peu la trouver, on peu en vivre, on peu s'en faire un sentier, on peut, grâce à elle, opérer des miracles, mais quant à la dire et à l'enseigner, non, cela ne se peut pas....
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La gaieté n'est ni légèreté, ni complaisance envers soi-même, mais le plus haut degré de la connaissance et de l'amour, la lucidité au bord de tous les abîmes
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En réalité Narcisse n'ignorait nullement ce que lui offrait son ami ; il ne fermait pas les yeux à sa beauté en fleurs, à sa vitalité orientée dans le sens de la nature, à l' opulence de ses dons en plein épanouissement... Au contraire, son affection pour le blondin était trop ardente et c'était là pour lui le danger, car aimer n'était pas pour lui une fonction naturelle, mais un miracle. Il ne lui était pas permis de s'éprendre de Goldmund, de se borner à contempler avec délices ces jolis yeux, le rayonnement épanoui de ces cheveux blonds. Il ne pouvait permettre à son amour, même pour un instant, de s'attarder dans la sensualité. Car Narcisse, qui se sentait destiné pour son existence entière à la vie ascétique du moine, à l'effort vers la sainteté, était vraiment promis à une telle existence. Une seule forme d'amour lui était permise : la plus haute. Mais Narcisse ne croyait pas que Goldmund fût appelé à la vie ascétique. Il s'entendait mieux que tout autre à lire dans la conscience des hommes et ici où il aimait, les choses lui apparaissaient dans une clarté plus vive. Il discernait la véritable nature de Goldmund et la comprenait à fond, car elle était une moitié perdue de sa propre nature. Il la pénétrait, toute bardée qu'elle fût d'une solide enveloppe de chimères, fruit d'une éducation à contresens et de préceptes paternels. Il soupçonnait depuis longtemps le secret tout simple de cette jeune existence. Son devoir lui apparaissait clair ; dévoiler ce secret à celui qui en était porteur, le débarrasser de sa gangue, restituer à son ami sa nature vraie. Ce serait pénible et le plus dur était qu'il y pourrait peut-être perdre son amitié.
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Cesse de dire des balivernes ! Tu n'es absolument pas fou, monsieur le Professeur ; tu manques même beaucoup trop de folie à mon goût ! Tu possèdes selon moi une intelligence stupide, à l'instar de tout bon professeur. Viens, mange encore une tartine.
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Hermann Hesse
LIVRES

Tous les livres du monde
Ne t’apporteront point le bonheur,
Mais ils te ramèneront sans tapage
A l’intérieur de ton être
Là, tu trouveras tout ce dont tu as besoin,
Le soleil, les étoiles, la lune
Car la lumière que tu recherches
réside en toi.
La sagesse que tu as si longtemps cherchée
Dans les livres
Surgira, resplendissante, de chaque page
Car désormais cette sagesse sera devenue tienne.



BÜCHER

Alle Bücher dieser Welt
Bringen dir kein Glück,
Doch sie weisen dich geheim
In dich selbst zurück.
Dort ist alles, was du brauchst,
Sonne, Stern und Mond,
Denn das Licht, danach du frugst,
In dir selber wohnt.
Weisheit, die du lang gesucht
In den Bücherein,
Leuchtet jetzt aus jedem Blatt –
Denn nun ist sie dein.
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Le monde des livres est le plus grand de tous les mondes que l'homme n'a pas reçus de la nature mais tirés de son propre esprit. (p.93)
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Souffrir c'était vivre, le monde était plein de souffrances, mais le moyen de s'en délivrer existait et celui-là le trouvait qui suivait la route de Bouddha...
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- [...] Sans doute, le buveur s'étourdit en buvant, sans doute trouve-t-il dans le vin une absence de soi-même et un répit de courte durée, mais bientôt il revient de cette démence et retrouve toutes choses comme auparavant. Il n'a rien gagné en sagesse, rien acquis en connaissances et ne s'est point élevé d'un degré vers le bien.
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Il se sentait alors de taille à tout faire, et à d'autres moments il était capable de tout oublier et de rêver avec un attendrissement et un élan nouveaux chez lui, d'écouter la pluie ou le vent, de contempler fixement une fleur ou le courant de la rivière : il ne comprenait rien et il sentait tout, emporté par un mouvement de sympathie, de curiosité, de volonté de comprendre, entraîné de son propre moi vers un autre, vers l'univers, le mystère et le sacrement, vers la beauté douloureuse du jeu du monde phénoménal.
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Je ne me reconnais pas le droit de porter un jugement sur la vie d'un autre. Je n'ai d'opinion que sur moi-même et sur moi seul, c'est à moi de me juger, à moi de faire un choix, à moi de refuser. Ce que nous cherchons, nous autres Samanas, Ô Sublime, c'est la délivrance.
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Les nuits de veille sont précieuses. Elles seules en effet offrent l'occasion à l'âme de s'exprimer librement, sans que cela n'entraîne de bouleversements extérieurs violents. L'âme peut alors manifester son étonnement ou sa frayeur, sa désapprobation ou son affliction. Pendant la journée, notre vie émotive n'est jamais aussi clairement saisissable. Nos sens jouent un rôle très actif et notre raison cherche à s'imposer en mêlant aux sentiments qui nous agitent la voix de son jugement, le charme délicat de la comparaison, de l'esprit raffiné et subtil. L'âme à demi assoupie laisse les choses se faire. [...]
Ainsi notre vie n'est-elle pas simplement superficielle. Notre être recèle un pouvoir que rien d'extérieur ne peut atteindre ni influencer. Au fond de nous-mêmes s'expriment des voix que nous ne maîtrisons pas, et il nous est salutaire d'en prendre conscience de temps à autre.

NUITS D'INSOMNIE ( 1905 )
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Ce n'est pas dans les discours ni dans le penser que réside sa grandeur;mais dans ses actes,dans sa vie.
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Lire d'un oeil distrait, sans réfléchir, revient à se promener les yeux bandés dans un beau paysage. Il ne faut pas lire non plus pour s'oublier et oublier la vie de tous les jours. Non, la lecture doit nous permettre de reprendre solidement en mains notre propre destin avec davantage de conscience et de maturité. (p.88)
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Il n’est pas de moi, même le plus naïf, qui soit un. Celui-ci représente un monde extrêmement multiple, un petit ciel étoilé, un ensemble chaotique de formes, de degrés d’évolution et d’états, d’hérédités et de potentialités. Le fait que tout individu s’applique à considérer ce chaos comme une unité et à parler de son moi comme s’il s’agissait d’un phénomène simple, structuré, clairement délimité ; le fait que cette illusion s’installe aisément chez chacun semble constituer une nécessité, un besoin aussi vital que celui de respirer ou de manger.
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Ces habitués, que je connaissais tous de vue, étaient probablement d’authentiques philistins ayant fait dresser dans leurs appartements petits-bourgeois des autels domestiques insipides, devant d’absurdes idoles, symboles de contentement. Mais peut-être s’agissait-il au contraire de gars solitaires et marginaux comme moi, de buveurs de vin tranquilles, songeant à la faillite de leurs idéaux ; de loups des steppes et de pauvres diables eux aussi. Je n’en savais rien.
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