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Citations de Hermann Hesse (2211)


Chaque journée, l’une après l’autre, se levait puis s’éteignait dans un ciel éclatant, toujours bleu, journée qui ressemblait à la suivante comme une soeur jumelle, chacune d’elles cependant marquée par une nuance imperceptiblement plus automnale et moins riche en beauté que la précédente.
[Une soirée sur le lac]
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L'Amour ne doit pas prier, mais il ne doit pas exiger non plus. L'amour doit être assez puissant pour devenir une certitude. Alors, au lieu d'être attiré, il attire.
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L'existence humaine ne devient une véritable souffrance, un enfer que lorsque deux époques, deux cultures, deux religions interfèrent l'une avec l'autre.
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Un homme du Moyen Âge prendrait en horreur le ton de notre existence moderne, il le trouverait bien pire que cruel : exécrable et barbare. Chaque époque, chaque culture, chaque tradition possède son ton. Elle a les douceurs et les atrocités, les beautés et les cruautés qui lui conviennent. Elle accepte certaines souffrances comme naturelles, s'accommode patiemment de certains maux. La vie humaine ne devient une vraie souffrance, un véritable enfer, que là où se chevauchent deux époques, deux cultures, deux religions. Un homme de l'Antiquité qui aurait dû vivre au Moyen Âge aurait misérablement étouffé, de même qu'un sauvage étoufferait au milieu de notre civilisation.
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Quelques temps après, François tomba gravement malade et sentit passer sur lui la griffe de la mort. C’est sans doute à cette heure qu’il commença à réaliser que d’une vie en permanence consacrée aux plaisirs, il ne pouvait naître ni contentement ni paix intérieure ; mais il ne savait rien d’une voie pour trouver d’autres biens, alors qu’il désirait d’une immense ardeur réunir toute sa vie dans un grand amour.
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Et, tandis qu'il comparait ce qu'il avait réellement sous les yeux avec l'image qu'il s'en était faite pendant qu'il souffrait du mal du pays, Han Fook se rendit clairement compte qu'il était bien destiné à devenir poète et il vit que les rêves des poètes sont habités d'une grâce et une beauté que l'on cherche en vain dans les choses réelles.

LE POÈTE CHINOIS.
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Le contraire de toute vérité est aussi vrai que la vérité elle-même !
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Il se précipita alors vers moi avec beaucoup de chaleur, mais dans l'état pitoyable où je me trouvais, je ne lui fus que moyennement reconnaissant de ce geste. (...) La scène me semblait en vérité ridicule, mais, tel un chien affamé, je savourais tout de même ces quelques bribes de chaleur humaine, cette gorgée d'affection, cette petite part de reconnaissance.
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Je crois, dit-il, qu’un pétale de fleur ou un vermisseau sur le chemin contient et révèle beaucoup plus de choses que tous les livres de la bibliothèque entière. Avec des lettres et des mots on ne peut rien dire. Parfois j’écris une lettre grecque quelconque, un thêta ou un oméga, et je n’ai qu’à tourner un tout petit peu la plume ; voilà que la lettre prend une queue et devient un poisson et évoque en une seconde tous les ruisseaux et tous les fleuves de la terre, toute sa fraîcheur et son humidité, l’océan d’Homère et les eaux sur lesquelles marcha saint Pierre, ou bien la lettre devient un tout petit oiseau, dresse la queue, hérisse ses plumes, se gonfle, rit et s’envole. Eh bien, Narcisse, tu ne fais sans doute pas grand cas de ces lettres-là ? Mais je te le dis, c’est avec elles que Dieu a écrit le monde.
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-Ces toiles sont admirables.
-Oui, quelques-unes ! Comme j'ai employé la moitié de ma vie à les faire, elles sont en très petit nombre. La moitié d'une vie ! Mais qu'importe...
-Vous pouvez être fier, monsieur von Brahm.
-Fier ? C'est beaucoup dire. Être satisfait serait déjà beaucoup. On n'est jamais vraiment content de soi. L'art ne satisfait jamais.
[Le peintre Brahm]
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Il ne pouvait rien arriver de mal à un être capable de profiter pleinement de l'instant, vivant ainsi dans le présent et sachant apprécier avec une tendre attention chaque petite fleur rencontrée en chemin, la valeur éphémère de chaque moment.
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A chaque pas qu'il faisait sur la route, Siddharta apprenait quelque chose de nouveau, car le monde pour lui était transformé et son coeur transporté d'enchantement. Il vit le soleil se lever au-dessus des montagnes boisées et se coucher derrière les lointains palmiers de la rive; il vit, la nuit, les étoiles, leur belle ordonnance dans le ciel et le croissant de la lune, tel un bateau flottant dans l'azur. Il vit des arbres, des astres, des animaux, des nuages, des arcs-en-ciel, des rochers, des plantes, des fleurs, des ruisseaux et des rivières, les scintillements de la rosée le matin sur les buissons, de hautes montagnes d'un bleu pâle, au fond de l'horizon, des oiseaux qui chantaient, des abeilles, des rizières argentées qui ondulaient sous le souffle du vent. Toutes ces choses et mille autres encore, aux couleurs les plus diverses, elles avaient toujours existé, les rivières avaient toujours fait entendre leur bruissement et les abeilles leur bourdonnement ; mais tout cela, Siddharta ne l'avait vu autrefois qu'à travers un voile menteur et éphémère qu'il considérait avec défiance et que sa raison devait écarter et détruire, puisque la réalité n'était point là, mais au-delà des choses visibles. Maintenant ses yeux désabusés s'arrêtaient en deçà de ces choses, ils les voyaient telles qu'elles étaient...sans s'inquiéter de leur essence et de ce qu'elles cachaient...Qu'il était beau le monde pour qui le contemplait ainsi, naïvement simplement, sans autre pensée que d'en jouir !
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Hermann Hesse
L’offrande au mort doit s’accomplir en nous- même; notre âme doit se souvenir, se rappeler de la manière la plus précise, faire réapparaître l’être aimé. Si nous y parvenons, le disparu revient à nos côtés, son image est sauvée de l’oubli et rend la douleur plus féconde.
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— Quand on cherche, reprit Siddhartha, il arrive facilement que nos yeux ne voient que l'objet de nos recherches ; on ne trouve rien parce qu'ils sont inaccessibles à autre chose, parce qu'on ne songe toujours qu'à cet objet, parce qu'on s'est fixé un but à atteindre et qu'on est entièrement possédé par ce but. Qui dit chercher, dit avoir un but. Mais trouver, c'est être libre, c'est être ouvert à tout, c'est n'avoir aucun but déterminé.

Troisième partie : Govinda.
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En quittant le bois, où il laissait Gotama, l'Etre accompli, et Govinda, il s'aperçut qu'il laissait aussi dans ce bois toute sa vie passée. Ce sentiment qui l'emplissait tout entier occupait sa pensée pendant qu'il cheminait à pas lents. Il réfléchissait profondément. Il s'enfonçait dans ce sentiment, comme on s'enfonce dans l'eau, jusqu'à ce qu'il en touchât le fond ; c'est-à-dire jusqu'à ce qu'il en démêlât les causes, car c'est en cela, lui semblait-il, que consiste le véritable penser. Par ce moyen seul les sentiments deviennent science et, au lieu de se dissiper, prennent une forme et font rayonner ce qui est en eux.
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Souvent il rêvait d’un jardin, un jardin enchanté, planté d’arbres comme ceux des contes, avec des fleurs immenses, des grottes bleuâtres et profondes ; parmi les herbes brillaient les yeux étincelants de bêtes inconnues, aux branches glissaient des serpents lisses et nerveux, aux vignes et aux buissons pendaient des baies énormes, humides et brillantes, elles s’enflaient dans sa main qui les cueillaient et versaient un jus pareil à du sang, ou bien prenaient des yeux et se déplaçaient avec des mouvements langoureux et perfides ; sa main cherchait-elle une branche pour s’appuyer à un arbre, il voyait et sentait entre le tronc et la branche une touffe épaisse de cheveux emmêlés comme les poils au creux des aisselles. Une fois, il rêva de lui-même ou de son saint patron, de Goldmund-Crysostome ; il avait une bouche d’or, et de sa bouche d’or sortaient des mots et ces mots étaient une foule de petits oiseaux qui s’en allaient en voltigeant.
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Bien sûr, Narcisse ; ce n'est pas toi que j'accuse et je ne veux pas dire que tu ne sois pas un bon abbé. Mais je songe à Rébecca, aux juifs que l'on brûle, aux fosses communes, à tous ces morts qui trépassent en masse, aux rues et aux maisons pleines et puantes de cadavres de pestiférés, à toute cette immense et horrible désolation, aux enfants restés seuls à l'abandon, aux chiens morts à la chaîne - et quand je pense à tout cela, quand j'évoque toutes ces images, mon cœur me fait mal et il me semble que nos mères nous ont enfantés dans un univers désespérément cruel et diabolique et qu'il vaudrait mieux qu'elles ne l'eussent pas fait, que Dieu n'ait pas créé ce monde d'épouvante et que le Sauveur ne se fût pas laissé cloué pour lui sur la croix.
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Certains l'aimaient comme un homme fin, personnel et intelligent, et se montraient horrifiés et déçus quand ils découvraient en lui le loup.
Mais ils ne pouvaient faire autrement que le découvrir par ce que Harry, comme tout être, désirait qu'on l'aimât tout entier et ne voulait pas camoufler ni truquer le loup, surtout aux yeux de ceux à l'amour desquels il tenait le plus. Mais d'autres, justement, aimaient en lui le fauve, l'essence libre, sauvage, indomptable, dangereuse, puissante, et ceux-là, à leur tour, subissaient le désappointement le plus cuisant, quand le loup farouche et furieux se trouvait encore, par dessus le marché, être un homme, quand il éprouvait la nostalgie de la tendresse et de la douceur, quand il voulait entendre Mozart, lire des vers et nourrir un idéal humain. Ceux-là, pour la plupart, étaient les plus déçus et les plus irrités, et c'est ainsi que le Loup des steppes empoisonnait de sa dualité et de sa disparité tous les destins qu'il frôlait.
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Une fois, la nuit, étant éveillé, il m'arriva tout à coup de dire des vers, trop beaux et trop étranges pour songer à les fixer; le matin, je n'en savais plus un mot et pourtant, je les sentais cachés au fond de moi comme un fruit lourd dans une vieille écorce fragile.
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Vois, dit-il, il n'y a qu'un point où j'aie sur toi l'avantage. J'ai les yeux ouverts, tandis que tu n'es qu'à demi éveillé ou que parfois tu dors tout à fait. J'appelle un homme en éveil celui qui, de toute sa conscience, de toute sa raison, se connait lui-même, avec ses forces et ses faiblesses intimes qui échappent à la raison et sait compter avec elles.Apprendre cela, voilà le sens que peut avoir pour toi notre rencontre. Chez toi, Goldmund, la nature et la pensée, le monde conscient et le monde des rêves sont séparés par un abîme. Tu as oublié ton enfance. Des profondeurs de ton âme elle cherche à reprendre possession de toi. Elle te fera souffrir jusqu'à ce que tu entendes son appel.
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