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Critiques de Hervé Jaouen (200)
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Histoire d'ombres

Depuis La mariée rouge, ma sanglante et cruelle découverte d'un auteur noir de chez noir, je suis Hervé Jaouen dans ses œuvres sombres et tourmentées.

Pauvre, pauvre Ralph Bakchine!... Parti se ressourcer au bord du Doubs (mais ne dit-on pas "dans le Doubs abstiens-toi"? Non, je n'ai pas pu résister à la tentation de la sortir, celle-là. Fin du diverticule, je ferme la parenthèse).

Se ressourcer, disais-je, en allant pêcher à la mouche... Pour s'évader quelques jours et respirer loin de ses problèmes professionnels et matrimoniaux.

Histoire d'ombres ne brille par d'originalité, mais emmène le lecteur dans les eaux vives où l'ombre et la truite jouent avec le pêcheur.... Des eaux qui deviennent un piège mortel lorsque l'on s'attarde trop dans le lit de la rivière et que la lumière vient à disparaître!

Et il y a la vamp, Nina, pour qui le gibier de choix, c'est Ralph... Aidée, en cela, par son vieux mari fort sympathique mais inconscient!

Et l'on peut compter sur le Jaouen des Chiens du sud ou du Fossé pour qu'Histoires d'ombres tourne en horrible manège!

Du bon Jaouen en eaux troubles, vraiment!

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Le sel de la Bretagne

Le sel de la Bretagne est une invitation à voyager dans le temps et dans les souvenirs d’auteurs du terroir.

Quand un collectif partage ses souvenirs, ses anecdotes, ses histoires. Tout vit, s’empreint de nostalgie, d’humour, de beauté.

Jusque là, la Bretagne c’était une terre de légendes, Brocéliande, l’ankou, les druides, le Triskel. Mais aussi l’océan, ses tempêtes, ses marées ( quel mystère pour une méditerranéenne). Et ensuite, Pêcheurs d’Islande, Bécassine, la musique.

Mais le temps de cette lecture, j’ai découvert une autre bretagne, grâce à ce collectif, ce pays s’est matérialisé avec ses peintres au printemps, son millefeuille du Faou,… je ne cite pas tout. Et le fou-rire que m’a fait prendre Yann Queffélec avec Météo.

J’en ressors avec l’envie de visiter tout ces lieux, qui m’ont séduite, à travers les récits de ces auteurs

Merci Les Presses de la Cité pour ce dépaysement.

#Le sel de la Bretagne#NetGalleyFrance

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Histoire d'ombres

Ralph et Edith ont besoin de faire un petit break. Le voilà donc parti titiller le poisson à l'Auberge de la truite, dans le Doubs, pendant 15 jours. Narquois, il s'amuse à passer en revue la salle à l'heure du repas. Son petit jeu attire un couple qui le remarque et lui propose de le rejoindre pour une partie de pêche ou plus si affinité...

J'ai eu envie de lire un petit Jaouen, et ma fois j'ai accroché et mordu à l'hameçon comme une ombre à son roman noir pourtant sans vers. Tout n'est pas rose, loin de là, de paisibles pêcheurs et pécheresses vont peut-être finir par prendre la mouche.... Besoin d'évasion pour les vacances, l'Auberge de la truite n'attend que vous...

Histoire d'ombres, c'est une bonne prise !

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Le bon docteur Cogan

Lu par hasard mais quelle découverte ! Des personnages attachants, proches de nous . Cette histoire est inspirée de faits réels. Pendant l'occupation en pays bigouden, des héros ordinaires vont tenter de sauver une famille juive. Il est question d'amour fillial, de respect, d'intégration face a la haine aveugle. Admirablement écrit .
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Sainte Zélie de la palud



Des bribes d'histoire du pays bigouden vont renaître au coeur de la saga des familles Gwenan et Scouarnec par une peinture du monde paysan, maritime , ouvrier ou commerçant : les différentes classes sociales se côtoient pour le meilleur et pour le pire .

Alors, voici le septième volet où on va retrouver Marie-Morgane , la cadette des soeurs Gwenan , celle qui fugua le jour de son mariage...



On embarque donc pour le Finistère sud , dans la région du Guilvinec pour revivre un pan du développement économique des années 30 aux années 80 à travers l'histoire de Paul et de "ses" femmes : sa mère, sa femme , sa fille .

Au menu , un enfant qui naît dans un berceau de misère , très tôt confronté à l'alcoolisme mais qui se fait les crocs pour affronter l'avenir .



Un roman qui démarrait bien : une lecture facile et agréable , ponctuée par la gouaille de son auteur .

Mais , ensuite, par moment, je me suis sentie engluée , non pas dans la palud, mais dans des longueurs ou des banalités .

Et, quand l'alcoolisme s'évapore, le récit s'abreuve quand même d'un peu trop d'eau de rose à mon goût !



Aux chapitres sur la pêcherie, succède une immersion en eaux profonde dans le monde de la finance ... et là , j'ai dû m'accrocher pour m'intéresser à la kyrielle d'informations sur le monde de la bourse .

Sinon , j'ai quand même apprécié le divertissement offert par le comportement du personnage principal , Paul .

Extravaguant, fort en gueule, futé, entier mais qui cache mal une grande sensibilité .



Hervé Jaouen est un auteur très prolifique. J'ai dû lire une trentaine d'ouvrages et en ai apprécié une majorité .

On retrouve une constante : des personnages bien campés, souvent hauts en couleur , des précisions historiques fouillées , des analyses de caractère justes , de la sensibilité .

Alors, je ne suis pas vraiment à l'aise pour dire que ce roman de terroir m'a un peu déçue . Cependant , j'en retiendrai quelques scènes cocasses pimentées à la sauce Jaouen !



























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Le sel de la Bretagne

Un recueil de divers textes écrits par 36 auteurs ayant tous un lien avec la Bretagne : des souvenirs pour la plupart, des poèmes, des récits d'odeurs, de sons et d'images mais aussi sur des objets et des goûts qui la représentent !



Nul besoin de connaître la Bretagne pour être touché par ces mots qui respirent l'amour, le bien-être, l'apaisement ou l'envie d'y retourner et s'y lover ! La Bretagne me manque et j'ai plongé avec délectation dans ces récits qui pour la plupart m'ont parlé !



Ne vous attendez pas à un fil conducteur narratif, ce sont textes d'émois et de sensations personnels et n'ont pas la prétention de donner dans la littérature, uniquement celle de partager la passion pour un pays, si beau et si riche !



#Leseldelabretagne #NetGalleyFrance
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L'argent de la quête

Hervé Jaouen, une plume actuelle méconnue.

Que dis-je une plume, il doit écrire avec une rapière, l'épée destinée aux coups par la pointe. En effet Jaouen a affûté son estoc pour toucher, tâter les boursouflures de quelques vaniteux et crever les ambitions des faux jetons. Mais il enveloppe les événements avec douceur, de sa douce ironie.



Cette nouvelle a un contexte sociologique typiquement breton , toujours d'actualité , sur fond de guerre scolaire entre le privé et le public.

Le petit Youenn, de père ouvrier communiste, de mère lavandière attachée aux traditions religieuses par habitude, avec un grand frère bigot et hypocrite, s'en sort très bien à l'école. Il sait lire à 4 ans!

Le petit Youenn est donc un très bon élève. Il se trouve pris entre deux feux, la maman qui veut le garder à l'école sous l'église et le papa qui veut l'amener dans le public.

Quand le grand frère s'en mêle, il ne bouge pas d'un cil “occupé qu'il est avec son papa d'aller nettoyer les talus” (bretonnisme à lire avec l'accent bigouden).

50 pages, un condensé de roman naturaliste façon Zola, l'ironie en plus.
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Fleur d'achélème

J'adore cet écrivain. Ce roman porte un regard lucide sur la société française après 1968 et les passages savoureux d'humour grinçant ne manquent pas.



Lucienne a toujours eu le sens de l'humour, l'allure dévergondée et une répartie dévastatrice. Au lycée, elle était amoureuse de Bernard. Mais celui-ci s'est marié plus tard avec une copine plus sage, Marie-Claude. Question de classe sociale?



Seulement, des années après, Bernard reçoit toujours du courrier de son admiratrice où elle donne de ses nouvelles. Mais il ne lui répond pas. Il est vrai qu'il a réussi professionnellement et que sa vie amoureuse est satisfaisante.



Par contre Lucienne demeure une fleur d'HLM qui lutte contre une certaine précarité, certes avec un certain sens d'autodérision, sans faire l'aumône, mais ses lettres suggèrent qu'elle n'arrive pas à s'en sortir, même dans sa vie sentimentale débridée.



En dehors du sujet, assez sérieux, Jaouen fait un habile contrepoids grâce à un style, à la Audiard, qui décoiffe.

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Ceux de Ker-Askol

Un très beau roman, servi par une puissante écriture et qui nous livre un tableau saisissant de réalisme de la Bretagne rurale du début du 20ème siècle, avec ses paysans à la vie rude et simple, qui doivent lutter pour que leurs enfants aient une vie meilleure. C'est une époque pas si reculée ou l'Eglise dirigeait les esprits et les consciences.

L'héroïne de ce livre est Maï-Yann, la jeune soeur de Jabel gozh que nous avions vue dans le premier tome de la fresque "Les filles de Roz-Kelenn".

Orpheline, elle va être séparée très jeune de sa soeur aînée.

Elle est envoyée dans les Alpes dans un couvent pour devenir plus tard novice.

Malheureusement pour elle, un jeune jardinier abuse d'elle.

Simple d'esprit, son destin va être vite tracé par les religieuses qui vont lui faire épouser un être étrange, ni homme, ni femme, le kog ha yar, Tenenan de son prénom.

Son état mental va s'aggraver et son jeune fils Martial va devoir lutter pour sa survie..

Les émotions sont fortes dans ce livre, d'autant plus que les personnages, très accaparés par la dureté de leur sort, ne parviennent que rarement à exprimer leurs sentiments de manière satisfaisante.

Hervé Jaouen réussit à merveille son ambition d'écrire l'histoire d'une vaste famille bretonne du 20ème siècle.

Un roman noir, sombre et envoûtant.
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Le testament des McGovern

L'Irlande y est si bien décrite que l'on aimerait s'y balader surtout quand il pleut... Plaisanterie à part, Hervé Jaouen a l'Irlande chevillée au corps, tout comme la Bretagne qu'il compare souvent à cette si belle cousine.



Dans ce roman, l'auteur rappelle les souffrances qui ont marqué cette terre et accuse le voisin anglais d'en être à l'origine ( la famine, l'exode, les guerres d'indépendance). Des digressions historiques très instructives pour mieux comprendre la répulsion de beaucoup d'Irlandais vis à vis de tout ce qui est anglais.



Quant au récit il concerne Maguern, un représentant en vin trentenaire en 1989 qui hérite d'un lointain cousin américain (d'où le titre), un manoir non loin du Connemara. Ceci est le point de départ de la tragédie qui nous est contée. Sa femme le suivra-t-elle? Peut-on tout quitter pour l'Irlande? Si oui, comment se faire accepter par la population? Va-ton se débarrasser de la " fishing farm"? Mais avant d'arriver au dernier tiers qui développe ce drame, les passionnés pourront se régaler d'observations touristiques et bien sûr halieutiques: là-bas le saumon sauvage est roi.



Même si l'histoire peut décevoir dans son développement et son aboutissement, le thème de l'Irlande - un pays et des gens formidables -

est particulièrement intéressant.













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L'Irlande : Les latins du Nord

Indispensable guide pour savoir où l'on met les pieds.



De U2 à la déchirure de L'Irlande du Nord en passant par une terre d'artistes qui ne s'y rendent pas seulement pour la tranquillité du pays mais aussi parce qu'il est un petit paradis fiscal.

Une bonne trentaine d'auteurs ont contribué à cet ensemble : Hervé Jaouen, Sorj Chalandon et des journalistes et acteurs politiques des années 80.

C'est une mine d'informations, notamment pour l'auteur qui voudrait écrire sur les nombreux sujets passionnels qui ont animé cette île dans les années 80 et avant.

La discrimination d'une communauté, la haine, les combats politiques, le sang en Irlande du Nord et le vert de l'éternelle Erin. le pub, lieu social qui manque tellement en ce moment. Et la Guinness, entre autres breuvages "tourbeux" qui n'ont pas le même goût qu'ici.

Coordonné, écrit et distillé peut-être dans une chapelle par Michel Sailhan .

Un jour, j'irai là-bas.
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Les Filles de Roz-Kelenn

J'ai beaucoup aimé le portrait d'une campagne en pleine mutation et d'un homme qui peine à faire face aux changements. L'écriture âpre et juste d'un auteur qui connaît bien son sujet, émaillée d'expressions "du pays" en breton rajoute une touche d'authenticité.
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Au-dessous du calvaire

Lors de mes dernières vacances dans le Finistère, je cherchais de la littérature du pays. Je ne connaissais pas Hervé Jaouen. De souche bretonne, il a écrit de très nombreux romans avec en toile de fond son pays natal, ainsi que l'Irlande dont il est tombé amoureux. La 4ème de couverture reprend "Le roman que la Bretagne attendait depuis longtemps". Humm; ma curiosité fut en éveil. En plus, si on achetait une oeuvre d'un auteur de la région, on repartait avec un livre de recettes bretonnes en cadeau. Humm; là c'est ma gourmandise qui fut titillée ! Allez hop, plus d'hésitation.



Je ne savais pas à quoi m'attendre et la surprise fut au rendez-vous. Outre le plaisir de le lire, par petites touches, j'ai appris un peu de l'histoire bretonne durant la guerre 40.

Hervé Jaouen n'y va pas avec le dos de la cuillère quand il décrit, à travers une famille de fermiers composée de cinq garçons et une fille, tous les chemins possibles qu'ont pu adopter les gens pendant l'occupation et à la fin de la guerre.

La famille Kermanac'h est une véritable étoile de mer ! A travers cette fratrie, l'auteur exprime tous les cas de figure qui devaient être, ni plus ni moins les mêmes que dans les autres régions de France ou d'autres pays occupés.



Les personnages sont tous attachants, malgré la dérive de certains, quoique un des frères devient réellement antipathique au fil de l'histoire.

Hervé Jaouen a fait le choix de nous dépeindre le résistant sous son plus mauvais jour et le frère qui s'engage dans la milice nationaliste aux côtés des SS, comme un brave benêt.



Ce roman intéressant est très plaisant à lire; il donne son lot de surprises et d'émotions . Et on appréciera tout particulièrement Corentin, l'homme droit et fort, le seul à se préoccuper du sort des deux membres de la fratrie trop faibles pour se défendre seul.



J'ai beaucoup aimé.
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Les ciels de la baie d'Audierne

Le titre est trompeur. Ce n'est ni un roman de terroir ( dont l'histoire se situerait dans le Finistère Sud, avec ses grandes plages de sable fin bordant une mer redoutable qui plaît aux contemplatifs et aux surfeurs), ni une romance.



C'est clairement (même si l'auteur informe le lecteur que "toute ressemblance avec des personnes ayant existé serait fortuite") le récit romancé de la triste affaire d'Outreau...



La narratrice est une jeune femme de 18 ans, Mélodie. Venue par la force des choses dans ce bout du monde (Finis terrae) pour se reposer et faire le point, elle raconte le drame de sa famille.



Et le sien. Hervé Jaouen raconte comment elle passe d'une vie tranquille, de petite bourgeoise de 15 ans, à la zone. A cause de quoi? D'une dénonciation: ses parents sont accusés de pédophilie.



Le tragique ne sombre pas dans la mièvrerie ou la caricature. Le lecteur est emporté dans un récit glauque et prenant. Entre les moments forts, l'auteur anticipe la narration pour dynamiser son récit. Et ça marche, on a envie de savoir comment cela s'est passé et les pages se tournent vite.



Enfin, très habilement, l'auteur amène une réflexion sur le fonctionnement de la justice française en 2005. Mais ce roman traite avant tout des conséquences, des effets collatéraux, d'une décision (une erreur ?) de justice sur les enfants de parents accusés.





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Dans l'oeil du Schizo

Jean-Luc Gouézec ne sait plus à quel saint se vouer! Son honneur a été sali par Mme Graphonie, la graphologue de l'Echo du Morbihan. En toute bonne foi, il lui a envoyé un échantillon de son écriture et elle a fait un portrait de sa personnalité qui tient de la diffamation, le décrivant, entre autres, comme déplaisant, rigide et dominateur. Depuis, il écrit à différents interlocuteurs susceptible de l'aider à punir cette menteuse, du rédacteur en chef du journal jusqu'à la cour européenne des droits de l'homme. Mais personne ne prend la peine de lui répondre! Enfermé dans son bureau sous les combles, avec son fusil de chasse pour seul ami, Jean-Luc n'a plus confiance en personne, sa femme le surveille, sa patronne lui envoie des espions, le chat des voisins n'est autre que son ancien instructeur de l'armée.

Pendant ce temps-là, Delphine, son épouse, a peur, pour ses enfants et pour elle-même. Elle se demande comment le jeune cadre dynamique bien sous tous rapports, plein d'ambitions et d'avenir, qu'elle a épousé et qui lui a fait deux enfants, a pu devenir ce dangereux paranoïaque. Bien sûr, il y avait des signes annonciateurs, mais elle n'a pas voulu les voir, et là, sur le point de le faire interne sans son consentement, elle espère qu'il n'est pas déjà trop tard...





Effrayante plongée dans la tête d'un tueur schizophrène, le roman d'Hervé JAOUAN est un thriller dont la tension monte en puissance au fil de la lecture. D'abord on se moque de ce Jean-Luc Gouézec, imbu de lui-même, pur produit d'une école de commerce qui croit qu'il va révolutionner le monde par sa seule présence. On s'amuse même de sa réaction exagérée à la lecture de son étude graphologique. Et puis, on commence à s'inquiéter de sa correspondance vindicative, de son abattement, de ses angoisses, de son délire paranoïaque pour finir par avoir très peur de ce Jean-Luc qui disparaît au profit de "Schizoo", un tueur fou et obstiné qui sème la mort sur son passage.

La force du récit réside dans la description précise de l'évolution de la maladie de Jean-Luc, de looser pathétique à tueur méthodique avec ses certitudes, ses hallucinations, sa déconnexion totale des réalités. Mais l'auteur sait aussi nous attacher aux victimes. Quelques pages suffisent à nous rendre familiers ces pauvres gens qui vont croiser la route de Schizoo. On en vient à espérer qu'il les épargnera même si on s'attend au pire.

Le tout est écrit dans une langue très travaillée (j'ai appris des mots nouveaux!) et se situe dans une Bretagne magnifiée, des bords de mer jusqu'aux monts d'Arrée. Une lecture rapide et angoissante à souhait que je conseille.
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Les Filles de Roz-Kelenn

Pauvre Fanch, il vit cerné par les femmes : sa mère d’abord, Jabel Gosh veuve, sa femme Adelice avec laquelle il n’aura que des filles, Soizig qui lui tiendra toujours tête, Nicole et Gwenaëlle et comme si cela ne suffisait pas, près de chez lui vit Jeannette sa sœur ! C’est dur de son point de vue, alors ”il a envie de se tailler d’ici”.



Hervé Jaouen nous fait parcourir le vingtième siècle avec le prisme des regards des terriens ancrés dans leur Bretagne. Le progrès est en marche : le téléphone, la télévision, la machine à laver mais les mentalités n’évoluent pas au même rythme.



Le tout est narré avec la sensibilité d'un auteur qui ne juge pas et met en scène des caractères “bruts de décoffrage”.



C’est l’histoire d’une famille comme il y en eut beaucoup mais racontée avec le charme d’un style agréable et avec le rendu sensible des liens familiaux faits de silence, de rancœur et d’amour non exprimés.

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Ceux de Menglazeg

Dernier volet de la monumentale fresque familiale de Hervé Jaouen montrant une famille bretonne tout le long du 20ème siècle, ce dernier tome laisse sans souffle! Last but not least donc..

Nous sommes en Cornouaille près de Quimper.

Dans une famille rurale défavorisée, une jeune fille revient chez elle et découvre à côté de la maison des traces de pneu près du canal, laissant croire qu'une voiture, la voiture familiale très probablement, est tombée à l'eau.

Au fil du récit, on apprend ce qui a pu conduire à une telle tragédie.

Milieu défavorisé, personnages sans instructions et souffrant de dénuement tant psychologique que matériel, isolement des Anciens, tensions dans les relations entre les différents membres de la famille, tout est là pour faire un grand roman noir et dur, sur fond de réalisme social qui vous glace tant c'est saisissant de vérité.

Outre le côté "roman noir", ce qui rend le livre attachant c'est le fait que l'auteur nous montre une société rurale isolée, qui passe à côté des progrès matériels et économiques apportés par le 20ème siècle.

Des personnages qui souffrent et restent englués dans leur condition, sans espoir d'évoluer.

Un grand moment de lecture.
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Sainte Zélie de la palud

Cette lecture me laisse une impression mitigée.



J'ai beaucoup aimé la première partie qui relate l'enfance de Paulo auprès d'une mère alcoolique ; une enfance marquée par la misère qui n'exclue pas une certaine forme de bonheur.



La deuxième partie qui raconte l'ascension de Paulo, gagne-petit alcoolique et je-m'en-foutiste qui devient l'un des plus importants mareyeurs du secteur m'a un peu moins plu : j'ai eu l'impression d'une accumulation d'épisodes anecdotiques alors qu'on prend de la distance par rapport aux personnages.



Et lorsqu'on passe du père à la fille, du monde des mareyeurs à l'univers des banques, je n'ai plus accroché du tout, même lorsqu'elle revient vers ses racines et se lance dans le commerce à grosse échelle.
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Dans l'oeil du Schizo

Jean-Luc Gouezec, sorti d'une école de commerce se voit promis à un bel avenir.

Mais quand il se fait licencier, il ne l'accepte pas et sombre peu à peu dans la paranoïa.

Paranoïa qui s’accroît et devient schizophrénie.

Schizophrénie qui s’accroît et l'amène à une folie meurtrière.

C'est la descente épouvantable d'un homme qui perd toute raison.

L'apparition et le développement des névroses est bien rendu.

J'ai un peu moins apprécié la dernière partie où la folie est installée et ne connaît plus de limites.

Un peu mitigée sur ce roman.
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Les ciels de la baie d'Audierne

A la suite d'une accusation , un certain nombres da familles sont plongées dans un insoutenable chaos.

Mélodie vit dans le confort, entre ses parents très amoureux et son petit frère...jusqu'au jour où des policiers viennent arrêter ses parents , accusés de pédophilie.

Dès lors l'univers de Mélodie, s'effondre. Vrai ou faux? Mélodie ne doute pas un instant de l'innocence de ses parents. Mais leur arrestation va bouleverser la vie au point de transformer les enfants, les lieux de vie, les habitudes, les copains.

Hervé Jaouen excelle dans l'art de plonger son lecteur au coeur du drame: on ne peut lâcher le livre tant l'écriture est précise, humaine, incisive.

On reste pantois devant l'énormité de la condamnation, au regard du peu de preuves apportées par l'accusation.
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