Eh bien, le moins que l'on puisse dire, c'est que ce livre m'a laissé... perplexe.
Pour le positif, puisqu'il y en a forcément, c'est que l'histoire est fluide, cohérente, le récit bien découpé et s'articule parfaitement de manière à souligner l'évolution du personnage principal ; les codes du 'roman noir' sont présent et parfaitement réexploités.
Le style de Jaouen est imagé, clair et précis, et livre parfois de jolies scènes, très visuelles. D'ailleurs, que le Doubs le remercie : grâce à ce livre, le tourisme a dû tripler dans le coin ... D'autant que le côté très 'chasse et pèche' souligne, certes de façon classique (par contraste, quoi) , mais tout de même à merveille l'horreur de la suite d'événements dans lequel est prise le héros. Voilà pour l'instant bisounours.
Après, très clairement, ce n'est pas ça que je retiendrais de ce bouquin.
Tout d'abord : ok, la pèche, la nature, la campagne c'est beau, c'est paisible, et les détails contribuent à créer une atmosphère, mais bon dieu, pourquoi tant de précisions sur la pèche à l'ombre ?! le lecteur se perd, s'ennuie au cours de longues parties qui au fond n'apportent pas grand chose.
Le style est lourd, parfois pompeux, et à force de l'appuyer pour vouloir lui donner de la puissance Jaouen le rend grossier, et fait beaucoup trop sentir ses intentions formelles.
De plus, cela contribue à rendre encore plus évident ce qui est, à mon sens, le plus gros défaut de ce livre : ses personnages.
Ils sont vus, revus et rerevus, caricaturaux au possible :
L'épouse fragile, terne et que le héros songe à délaisser, mais vers laquelle il revient, car elle est aimante, elle symbolise la sécurité du foyer, etc.
La femme du vieux riche aventureux et provocateur, jeune et belle, ultra sexuelle, qui passe pour une petite écervelée mais qui en réalité vénéneuse, cruelle...
Et l'incontournable héros, l'homme d'âge mur mais toujours séduisant, viril au possible, une volonté de fer, qui tombe les filles sans lever un doigt ( et contre sa volonté, bien sûr ) et contre qui le malheur s'acharne. Les dialogues sont téléphonées, les relations un peu puis finalement carrément grotesques. On fini par être franchement atterrés par des phrases de plus en plus ridicules et dérangeantes, qui révèlent une vision du monde ( du point de vue du héros, je l'espère ) pour le moins haïssable . Je ne cautionne pas les récits bien pensants, mais là ça parait trop gratuit et plaqué pour ne pas énerver, d'autant que le tout est parfois coloré d'un teinte de condescendance qui achève de révolter, et occulte tout les points forts du livre.
Après, peut être que je suis totalement passée à côté du livre, ce n'est que mon ressenti...
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Petite lecture de 109 pages. L'auteur nous tient bien en haleine durant cette courte période. Cependant je ne vois pas l'intérêt de décrire les scènes sexuelles et les parties de pêche avec autant de détails.
Une histoire bien ficelé dans l'ensemble, on se sent dans l'auberge, à table, à la pêche. C'est pas la grande écriture, mais si vous avez deux heures devant vous, vous pouvez vous accorder une pause avec ce livre.
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L'Alpha-Roméo, un coupé GTV, ne pouvait qu'appartenir au couple, à ma droite. La mémère au chie-ouah-ouah, pas si mémère que ça d'ailleurs mais c'était à cause du chien, une petite quarantaine bien conservée, un corps de sportive ; et son mâle, délicatement hâlé, droit comme un manche à balai, stylé et binoclard, genre énarque chef de cabinet, futur ministre centre-droit. Ces deux là, je les ai baptisés Alfa et Roméo. Ça tombait sous le sens
Oui, Édith l'était, fleur bleue, et c'est comme ça qu'elle aurait voulu que je l'aime.
Au début, je l'avais aimée de cette manière.
Et puis la vie nous avait élimés, croqués, digérés, déféqués.
Hervé Jaouen lit un extrait de son livre Connemara Queen.