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Critiques de Hervé Jubert (342)
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Le Palais des Mirages

Livre lu dans le cadre du challenge ABC 2015-2016.



Livre découvert dans une librairie revendant les fonds de stock de certaines maisons d'éditions. J'avais découvert cet auteur avec « Magies secrètes » dont je viens d'apprendre que le tome 3 vient de voir le jour chez Gallimard, la collection « Pandore » n'existant plus. Le titre ainsi que la belle couverture bleue m'ont tout de suite attirés. Par contre, j'étais bien loin d'imaginer ce qu'Hervé Jubert nous avait inventé pour cette histoire. Du coup, le début de la lecture a été un peu chaotique.



L'histoire se situe à Paris en 1900 et plus exactement sur les lieux mêmes de l'Exposition universelle car notre personnage principal, Clara, peut y entrer et sortir comme elle le souhaite. Son père est le créateur et le manipulateur du Palais des Mirages. Elle fait donc partie des privilégiés de cette Exposition. Je disais donc que le début a été chaotique car l'auteur ne reste pas centrer sur Clara. Nous avons ainsi différents narrateurs dont l'histoire nous semble curieuse car bien loin de celle vécue par Clara. Mais l'ensemble de l'histoire imaginé par l'auteur est bien plus complexe que ne le laisse présager la couverture ou le résumé. Pour une fois, j'ai été bien surprise par la tournure des évènements et par la façon dont c'est raconté par M. Jubert. L'auteur mélange allègrement les différents points de vue mais en ne révélant que peu d'informations, le plus gros étant pour la fin et pour la compréhension des différents éléments qui paraissaient jusqu'alors non liés. Mais s'il n'y avait que ça, cela pourrait encore être simple. L'auteur fait également de fréquents voyages entre le réel, les rêves et le passé sans forcément de liens entre eux ni même un préambule. Le tout saupoudré de mythologie nordique et d'apparitions de nains doués en électricité.



Je pensais que l'auteur nous avait construit un univers légèrement steampunk en plus de tout le reste. Mais une petite recherche sur cette fameuse Exposition universelle m'a appris que l'auteur a, en fait, utilisé la vraie Exposition avec toutes ces avancées technologiques de l'époque comme point d'orgue de son roman exceptionnel. Le moins que l'on puisse dire est qu'Hervé Jubert a vraiment une imagination débordante pour allier l'Exposition universelle à un complot visant la destruction de l'humanité en y mêlant mythologie scandinave, secte de fanatiques, industriels de la guerre, enquêtes policières et une jeune fille courageuse de 15 ans, et le tout dans un roman de moins de 500 pages dont je ressors toute chamboulée devant la masse d'informations qu'il a réussi à mettre et ainsi créé un roman des plus aboutis, et soi-disant pour la jeunesse. De plus, l'écriture et le style de l'auteur sont très agréables à lire.



Comme vous l'aurez compris, ce roman a été un coup de cœur et j'ai très apprécié me balader au sein de cette Exposition universelle en compagnie de Clara et de ses amis. Je vous conseille donc plus que fortement de découvrir cet auteur et ce roman si vous êtes amateurs d'histoires complexes et bien menées ainsi que de mythologie scandinave. Par contre, au vu de la complexité de certaines informations et le morbide de certains évènements, je doute fort que ce roman soit réellement jeunesse même si le personnage principal a 15 ans. Et je vous conseille également de le lire rapidement, ou d'avoir une bonne mémoire, au risque d'oublier des indices importants à la compréhension de l'ensemble de l'histoire. Pour ma part, je vais continuer à découvrir cet auteur français à l'imagination hors norme.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Magies secrètes, tome 1

Livre découvert lors de la Masse Critique de l'an dernier lors de la création de la collection « Pandore » des éditions « Pré aux Clercs ». J'avais alors sélectionné celui-ci et « La dernière Lame » d'Estelle Faye. J'ai donc reçu l'autre.



La couverture avait titillé ma curiosité et le résumé avait fait le reste, me parlant de créatures féériques, de policier et d'aventures. J'apprécie particulièrement le mélange des genres, à savoir du policier dans la fantasy. Il semblerait d'ailleurs que ce roman appartienne au steampunk, un genre que je ne lis pas souvent.



Le début de lecture a été plutôt chaotique car j'avais souvent l'impression que l'auteur passait du coq à l'âne tout en nous faisant suivre son personnage principal, l'ingénieur-mage Beauregard. Ce qui m'a également déstabilisée a été le nombre incalculable de notes de fin de pages pour expliquer tel ou tel élément du récit. Sauf que la plupart du temps, cela n'a aucun rapport avec l'histoire en cours ou sinon cela aurait dû se trouver inclus dans le récit. D'ailleurs, beaucoup de ces notes sont, pour ma part, des digressions dans le récit et n'apporte pas grand chose, certaines font référence à des éléments d'Histoire de ce monde imaginaire. Celles qui sont vraiment utiles sont celles qui nous expliquent certains termes utilisés par l'auteur. Au bout de quelques pages, je ne lisais d'ailleurs que celles-ci.



Autre point négatif que j'ai rapidement remarqué correspond au grand nombre de descriptions, dont certaines sont assez inutiles en mon sens car elles concernent la ville et ses rues mais on n'a pas de plan en début de roman. Par contre, en fin de livre, nous avons une liste des magasins, restos et compagnie de Sequana (ville où se déroule la majorité des évènements) mais sans carte, ce n'est guère utile. Dommage car c'était un élément plutôt intéressant et inattendu dans ce roman.



Finalement, au fur et à mesure de ma lecture, je m'aperçois que la 4ème de couverture est un faux résumé de ce livre car cela ne correspond qu'à la toile de fond de l'histoire. La vraie est une histoire policière où Georges Beauregard doit retrouver le prince Udolphe avant qu'il n'arrive en pièces détachées à sa famille. Pour cela, aidée de sa jeune apprentie Jeanne, il ira d'énigmes en énigmes pour démêler le vrai du faux pour ainsi trouver le coupable et la raison de son acte. Le début de cette enquête est assez intéressante et sort singulièrement de l'ordinaire mais j'ai trouvé la résolution un peu trop rapide à mon goût et surtout très raccourcie par rapport au reste de l'histoire.



Par ailleurs, l'univers créé par l'auteur est vraiment très complexe, voire même trop par moments car il nous explique des évènements qui n'ont rien à voir avec l'histoire en cours, juste pour donner un peu plus de profondeur à son univers, sa mythologie et son Histoire. Ce qui est sûr en tout cas, c'est que cet auteur a vraiment une grande culture du point de vue mythologique car il nous en mélange quelques unes au gré des déambulations de Beauregard et Jeanne, j'ai ainsi repéré la mythologie égyptienne (Isis) et romaine (Orphée, Bacchus). Il y en a peut-être d'autres disséminées dans ce roman, je ne suis pas assez spécialiste pour toutes les reconnaître.



Malgré le nombre considérable de notes de fin de pages, l'écriture de l'auteur est agréable à lire et son style, une fois que l'on a dépassé les 30 premières pages chaotiques à cause de son monde, se lit assez rapidement surtout quand on s'attache au pas de Beauregard dans la résolution de son enquête. Cela nous permet ainsi de mieux comprendre ce monde et sa complexité.



Comme vous l'aurez compris, mon avis est assez mitigé pour ce roman. Malgré quelques points négatifs, j'ai quand même passé un agréable moment de lecture dans ce monde très fouillé (univers, mythologie, personnages...). Même si ce tome se suffit à lui-même, je serais ravie d'en lire la suite car j'ai bien apprécié les personnages de Beauregard et Jeanne et j'aimerais bien en savoir plus sur eux. On finit par les apprécier avec leurs petits caractères et leurs défauts ainsi que les personnages secondaires aussi fous les uns que les autres. Je serais également curieuse de voir la suite qu'à créer l'auteur à partir du fil ouvert sur le rêve de Beauregard. D'ailleurs, le tome 2 est déjà sorti et se nomme « Le Tournoi des Ombres ». À voir donc !!



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Magies secrètes, tome 1

Avec Magies Secrètes d’Hervé Jubert, je découvre, en avant-première, l’un des trois premiers titres sortis à l’occasion de la naissance d’une toute nouvelle collection, « Pandore », dont Xavier Mauméjean, lui-même, prend les commandes, alors il va falloir s’accrocher car il pourrait y avoir du très lourd dans cette collection du Pré aux Clercs, d’autant qu’ils visent apparemment cette catégorie nouvellement cernée par les éditeurs, les « Young Adults » : tout un programme… marketing surtout (Le Pré aux Clercs dédie d’ailleurs un site internet tout spécialement à cette collection : http://www.lepreauxclercs.com/site/pandore/).



Nous pouvons faire un constat simple d’emblée : avec sa très belle écriture et son style franchement chaloupé, Hervé Jubert donne du plaisir à lire, c’est indiscutable, mais ne nous facilite franchement pas la tâche ! Beaucoup de lecteurs se plaignent qu’Hervé Jubert nous perd complètement dans son univers extrêmement riche, mais n’est-ce pas là une caractéristique de la plupart des mondes de fantasy ? Y être perdu et découvrir plus tard que tout peut y être aussi tangible et compréhensible que dans notre petit monde « normal »… C’est vrai, le héros Beauregard (qui porte un œil de verre d’ailleurs, avouez qu’elle est bonne celle-là, non ?) parcourt sa ville sans nous dire à chaque coin de rue qu’il connaît tel banc pour s’y être assis, telle échoppe pour s’y être accoudé et qu’il ne se souvient plus des nuits passées là ou tel caniveau pour s’y être retrouvé plusieurs matins avec la gueule de bois… mais heureusement qu’il ne nous guide pas pied à pied, un peu de réalisme que diable ! Quel ennui ce serait d’avoir autant d’explications pour si peu d’action, heureusement donc qu’Hervé Jubert se sent complètement empli de l’univers si particulier qu’il a créé. Or, en parlant d’explications précises, l’auteur compense tout cela par un nombre impressionnant de notes de bas de page, chose extrêmement rare dans une œuvre de fiction : n’est-ce pas, là encore, le signe que l’auteur est littéralement immergé dans le monde qu’il a créé ? Ce monde, justement, se veut une adaptation libre du Paris du second Empire dont l’auteur semble, par ses recherches, être un spécialiste. Personnellement, j’aime beaucoup également cette période, mais je regrette la trop grande tendance de l’auteur à calquer la toponymie et l’Histoire de cette ville de Sequana sur ce Paris-là. Comment ne pas voir dans Sequana (nom du fleuve, de la ville et de l’empire, rien que ça !) la Seine associée par métonymie à Paris, dans « Hoffmann » notre « Haussmann » national qui agit comme le premier pour harmoniser de manière drastique l’urbanisme de la capitale, ou bien dans l’aiguille de Cléopâtre l’Obélisque de la Concorde (ou de Louxor plutôt) ? Les exemples ne sont peut-être pas légion, mais ils sont certainement multiples : je vous passe entre autres les quartiers comme celui de l’ « Étoile » situé au bout d’un « grand boulevard »…

Je serai assez avare d’explications et de détails sur l’intrigue car, après ces quelques réflexions, je tomberais facilement dans le spoiler outrancier. Toutefois, quitte à faire quelques réflexions tout de même, il est à noter que nous ne savons pas du tout qui, dans le monde de Sequana, nous raconte cette histoire et surtout quand il le fait. Les dernières phrases peuvent nous lancer dans des suppositions très variées et les différentes allusions au cours du récit nous conduisent à penser que c’est un contemporain de Beauregard, témoin des faits ou en ayant entendu parler, qui écrit de nombreuses années après les événements de cette intrigue, mais il est difficile d’en dire davantage sans se lancer dans des supputations vaseuses.



Une impression mitigée au bout du compte, car finalement ai-je vraiment envie de lire la suite des aventures de Georges Hercule Bélisaire Beauregard, ingénieur-mage au service de l’empereur ? Pas forcément, il faut l’avouer, mais d’un autre côté, des questions se posent, je me suis laissé porter sans aucune difficulté par cette aventure… donc il y a de quoi être mitigé et, peut-être, faudrait-il relire ce roman dans un autre contexte, plus favorable pour apprécier cet univers si particulier et si riche.

Merci en tout cas aux éditions Le Pré aux Clercs, qui inaugure leur nouvelle collection, et à Babelio, pour m’avoir permis d’acquérir ce très beau roman (magnifique couverture au passage !). Le petit mot des éditions Le Pré aux Clercs envoyé avec le colis est, lui aussi, toujours très apprécié. Au plaisir donc de lire d'autres ouvrages de cette nouvelle collection...



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Magies secrètes, tome 1

Tout d'abord, je tiens à remercier Babelio et les éditions le pré aux clercs sans lesquels je n'aurais probablement jamais découvert cet ouvrage.

Lu dans le cadre de l'opération Masse Critique, j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ce livre dans lequel humains et êtres féeriques se côtoient sans cesse.



Charles Beauregard, notre héros, est l'un d'entre eux. Ingénieur-mage de sa véritable renommé, Beauregard est plongée ici dans une sorte d'enquête policière dans laquelle il met sa vie en jeu puisque, s'il ne parvient pas à résoudre cette énigme, le neveu impérial Udolphe sera décapité, ce qui signifierait donc pour lui sa propre condamnation de le part de l'empereur et l'impératrice de Sequana.



Dans ce tome, de nombreuses mythologies se trouvent réunies et particulièrement les dieux appartenant aux panthéons gréco-romains et égyptiens. Hervé Jubert s'amuse à faire intervenir des êtres mythiques, avec des êtres sortis tout droit de notre imagination ou encore avec des humains...mais pas tout à fait ordinaires puisque la plupart du temps, ceux-ci possèdent tout de même un don ouvrant sur le paranormal.

De nombreux éléments se trouvaient donc réunis ici pour me faire apprécier cet ouvrage mais j'avoue avoir été de temps à autre un peu perdue moi-même dans la chronologie de l'histoire et j'avoue que les notes en bas de page, bien que m'aiguillant souvent, m'ont assez dérangées car en général, je n'apprécie pas particulièrement ce genre de procédé.

Un univers qui reste tout de même enivrant avec une intrigue rondement bien menée et une écriture fluide et légère. A découvrir !
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Magies secrètes, tome 3 : La nuit des égrégores

Troisième tome et conclusion de la saga Magies secrètes. J'avais une petite appréhension après la lecture du second opus car certains points m'avaient chiffonnée. Dans l'ensemble, je dirai que je suis satisfaite de la conclusion, tout en ayant le sentiment qu'un certain flou demeure concernant des situations et des personnages. Cela ne m'a pas tellement gêné mais j'aurais aimé un point final véritable.



Nous nous retrouvons donc après les incidents du Tournoi des ombres, et autant dire que les choses vont de mal en pis. Trois groupes se forment pour le récit. Doré et Henry qui s'occupent notamment du cas de Jeanne, Beauregard qui est à Byzance pour surveiller les travaux du roi Obéron III et les habitants restants du manoir mené par Albert. J'ai bien aimé cette dynamique qui nous permet de constater les événements de trois lieux stratégiques. Déjà le Nouveau Monde est plutôt sympathique et on comprend aisément pourquoi Doré a décidé de rester. On retrouve cette notion de monde de liberté et de toutes les possibilités. Un peu utopique mais un reflet, je le pense, tout à fait plausible de ce que ressentaient les gens de l'époque à propos du nouveau continent. Georges, lui, est au final assez absent de ce dernier tome. Mais nous gardons quand même un pied dans ce qu'il se passe sur le contient africain par le biais de ses connaissances. Intrigues politiques à gogo ! Et pour finir Sequana... folie meurtrière, persécution, massacre... Pas une partie de plaisir.



A travers toutes ces aventures, l'auteur nous permet de revisiter certains points de l'histoire, remaniés à sa sauce, mais aussi de mêler beaucoup de genre et de réflexion. Le côté éthique des inventions et les conséquences qui en découlent. Les intrigues politiques et tous les rouages et négociations. La folie sous différents aspects : des grandeurs, du désir de vouloir plus, de la démence pure et simple, de l'aveuglement, du racisme à un plus haut niveau. A côté de cela, car il y a beaucoup de négativité, des points plus positifs ressortent. Je pense notamment à Albert qui livré à lui-même doit prendre soin des siens alors que son monde s'écroule. J'ai aimé voir le fait que le genre humain (même si ce sont des Feys dont on parle, faisons le parallèle) a cette capacité à espérer et à ne pas laisser tomber. Les liens que l'on crée avec de parfaits inconnus et qui au final deviennent notre famille, les ressources inexploitables que l'on se découvre. Il y a aussi cette part de non violence mise en avant pour défaire les crimes les plus atroces. L'amour qui peut transcender les pires moments. L'acceptation qui ne veut pas dire le renoncement. Vraiment de bonnes valeurs.



Du côté des intrigues en elles-mêmes, j'ai quelques "déceptions". Isis qui tire son épingle du jeu malgré sa situation n'a au final aucune fin, aucune échappatoire, même si je ne me fais pas de soucis pour elle. Georges, très absent, finit par nous révéler certaines choses qui font l'effet d'un pétard mouillé (cf l'héritage de John Dee), et il y a un goût d'inachevé concernant sa famille et son futur. Certes nous nous doutons de ce qu'il va devenir même si la fin est ouverte mais je trouve dommage de ne pas avoir plus ancré ce personnage. Sequana, ou Paris, est à un point de non retour qui est très intéressant. J'ai apprécié ce qui découle des manoeuvres de Titiana mais je ne comprends pas réellement son dessein. C'est trop flou, alambiqué ou trop facile si l'on veut. Nous assistons à beaucoup de chutes sans voir d'évolution.



Heureusement, les personnages sont là pour donner tout son charme au roman. Le retour de Jeanne était un petit bonheur. Ce personnage est vraiment ce que j'attends dans la littérature moderne concernant les femmes. Ce côté "je vis ma vie comme je l'entends". Georges était trop absent pour pouvoir en dire quelque chose. Il restera pourtant un personnage à la hauteur des ambitions de son créateur. J'aurais bien aimé le suivre dans plus d'aventures. Quant à Albert ! Enfin, le sorcier prend de l'ampleur et il s'en sort avec les honneurs. Une vraie "découverte" en un sens, même s'il est là depuis le début. Une excellente idée de le mettre en avant.



Pour finir, une saga qui a ses défauts, je ne mentirais pas là-dessus, mais qui m'a fait passer d'excellents moments. Même si je trouve que nous manquons d'aboutissement, la fin est à l'image de l'univers et de ses personnages. Il nous reste des questions, mais il est facile de s'imaginer ce qui pourrait se passer.
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Magies secrètes, tome 3 : La nuit des égrégores

Série découverte grâce à une Masse Critique lors de sa parution chez Pré aux Clercs. Livre lu dans le cadre du challenge ABC 2016-2017.



Fin des aventures de George Beauregard et de ses amis !



Je pensais d'ailleurs que le tome 2 signait la fin de ces aventures d'autant plus que la collection Pandore des éditions Pré aux Clercs a fermé ses portes. C'est donc avec surprise que j'ai découvert ce tome 3 sur Babelio l'an dernier. J'ai du attendre un peu avant de recevoir un exemplaire en bonne et due forme car Folio a des petits problèmes de pages, de reliures et compagnie (le livre a été renvoyé 4 fois à l'expéditeur par ma libraire). Et depuis, il attendait d'être lu. C'est maintenant chose faite alors que cela faisait 3 ans que les 2 premiers tomes étaient sortis. Je regrette presque de ne plus retrouver ces personnages et les notes si chères à cette série.



Pour ce dernier tome, nous suivons plusieurs personnages car le groupe d'origine (Beauregard, Doré, maître Albert, Isis) a été dispersé aux 4 coins du monde, voire même dans le passé, à cause des évènements à la fin du tome 2. Malgré un écart de 3 ans, je n'ai eu aucun mal à me remettre dans l'histoire et malgré ma critique du tome 1, j'ai retrouvé avec plaisir les notes de fin de pages qui nous apportent des éclaircissements sur certains personnages qu'on ne croise qu'une fois mais que les personnages principaux semblent connaître. Cela renforce ainsi la complexité du monde créé par l'auteur ainsi que son passé et son histoire future. On visite d'ailleurs un peu plus ce monde grâce aux différents personnages (Nouveau Monde, Ancien Monde, Égypte...). On découvre les particularités de certains Feys et on déjoue encore plus de complots contre les étranges et ceux des puissants. Certaines questions secondaires restent sans réponse à la fin de ce tome mais on dirait que ces digressions n'étaient qu'un petit plus pour l'ensemble de l'histoire (le père de Beauregard par exemple...).



Comme vous l'aurez compris, cette suite a été une agréable lecture où il arrive encore bien des malheurs aux étranges de tout acabit. Nos amis vont tout faire pour en sauver un maximum mais pour ça, il faudra qu'ils soient répartis sur différentes enquêtes. Cela complexifie un peu plus ce tome. Chaque tome peut être lu séparément mais on perd des informations sur les différents personnages et leur passé commun. À l'époque de la lecture des 2 premiers, je ne connaissais pas le terme steampunk que certains ont appliqués à cette série. Cela pourrait effectivement correspondre s'il ne s'agissait d'un monde où les Feys sont présents en grande majorité. Malgré cela, je vous conseille donc de découvrir cette trilogie assez originale se déroulant à Sequana, dans un monde ressemblant au nôtre, dans un mélange de fantastique, d'enquêtes policières et d'histoires d'amour. Pour ma part, j'apprécie de plus en plus le style de cet auteur, dont j'ai également lu « Le Palais des Mirages » se déroulant pendant une Exposition Universelle du début du siècle dernier, et que je vais continuer à découvrir.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Magies secrètes, tome 2 : Le tournoi des ombres

J'avais envie d'un roman avec une enquête pour sortir un peu de ce que j'ai lu dernièrement, et comme je me suis lancée un challenge "Finir mes séries en cours", le tome deux de Magies secrètes était tout désigné. J'avais beaucoup aimé le premier opus, j'espérai donc la même chose avec Le tournoi des ombres. Et ce fut encore une réussite pour moi. Hervé Jubert est définitivement un auteur que je vais suivre.



Nous retrouvons donc Beauregard, toujours coincé entre politique et intrigues. Mais cette fois-ci, les choses se corsent car il doit partir à New London pour protéger la famille royale en voyage "diplomatique". Autant vous dire que la tâche s'annonce dès le départ plutôt difficile. Entre un roi volage et complètement inconscient, un prince insupportable au possible et une reine flippante à souhait, ce n'est pas un cadeau. On ajoute à cela un lieu et des moeurs qui sont inconnus à notre détective, et des ennemis à foison... Ambiance, ambiance !



L'univers de Sequana était posé dans le tome un. Les Feys et tout ce qui en retourne n'ont pratiquement plus de secrets pour nous, cependant nous entrons dans une nouvelle ville : New London. Les surprises sont donc toujours de mise. Très opposée à Sequana, New London nous offre la vision d'une ville qui vit avec son époque et qui a su accepter les Feys. Plus moderne que ce soit au niveau technologique, le côté steampunk étant bien développé, mais aussi dans la façon de voir les choses. Pas de discrimination, pas de massacre, une entende en bonne intelligence entre humains et féériques. Et cela fait du bien à voir. Franchement, le côté oppressant de Sequana était quelque fois difficile à digérer, surtout que notre héros est à moitié Fey. Je ne pense pas non plus que New London soit un paradis, la ville doit aussi avoir ses côtés négatifs mais mettre en opposition les deux rend l'univers de Magies secrètes encore plus intéressant. Et puis, nous visitons aussi des lieux très connus de Londres, ce qui est vraiment très sympathique.



Plusieurs intrigues s'entrecroisent. La mission de base de Beauregard tout d'abord. Elle consiste à déjouer un éventuel attentat contre la famille royale de Sequana. Personnellement, je n'ai pas trouvé qu'elle prenait beaucoup d'ampleur. Elle est même relayée au second plan. Une préparation, sans doute, pour le dernier tome. Celle qui au contraire m'a le plus intriguée et celle que Beauregard et son équivalent londonien, John Dee, gèrent. Plus palpitante même si je dois avouer que le dénouement m'a laissé perplexe. Un peu comme un pétard mouillé. Mais en même temps, je trouve que ce côté-là ressemble assez aux Feys. Décalés et impossible à vraiment cerner. Nous en apprenons aussi pas mal sur Beauregard et Jeanne. Une confirmation pour le premier, quant à la seconde, le mystère se dévoile enfin. Mais voilà, la fin de ce mystère m'est resté en travers de la gorge. Abrupte et sans réelle aboutissement. J'espère sincèrement que le tome trois y reviendra.



Côté personnage, ils sont égaux à eux-même. Ceux que nous connaissions déjà me charment toujours, les nouveaux étaient pas mal non plus. John Dee et son assistant Henry étaient très agréables à suivre. Ils ressemblent assez à Georges et Jeanne avec en même temps quelque chose de différent. Un bon équilibre. J'ai adoré qu'Isis soit de la partie aussi. La déesse égyptienne a une sacrée aura et sa présence donne toujours un petit plus. Je suis moins fan de Condé, l'automate, par contre. Il faudrait qu'il sorte de son cercle vicieux avec Colombine...



Le tout est toujours agrémenté par des personnages célèbres et des petits clins d'oeil par-ci, par-là à d'autres romans ou univers littéraires. J'adore ces petits détails. Ils sont très bien intégrés et donnent un charme tout particulier au livre.



Malgré des intrigues un peu opaques, ce second tome a été une lecture très agréable qui manie très bien différents genres et laisse un belle part aux personnages. Je vais plonger dans le dernier tome de ce pas.

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Magies secrètes, tome 2 : Le tournoi des ombres

Encore un opus de plus dans la collection Pandore de chez Le-Pré-aux-Clercs ! Après un premier tome motivant ayant remporté le Grand Prix de l’Imaginaire 2013 dans la catégorie « roman jeunesse francophone », Hervé Jubert a élaboré une suite à Magies secrètes qu’il nous propose sous le titre « Le Tournoi des ombres » et que je découvre ce coup-ci grâce à Babelio et au Pré-aux-Clercs (pile le dernier jour pour rendre cette critique, il était temps !).



Nous retrouvons évidemment l’ingénieur-mage Georges Beauregard, originaire de Séquana, capitale de l’empereur Obéron III dont il assure la sécurité féérique. Dans ce monde uchronique, le XIXe siècle a vu l’Europe être dominée par trois grandes puissances, l’empire de Séquana, l’empire d’Albion et la Mittel Europa. À l’occasion d’une visite diplomatique de très grande envergure en Albion, Beauregard doit assurer la protection de son souverain. Or, on comprend vite que tout le monde, ou presque, peut en vouloir à cet Obéron qui abhorre les féériques, ces êtres doués de magie/féérie que Beauregard, lui-même, cherche malgré tout à protéger. Activistes politiques, souverains concurrents, défenseurs de la féérie opprimée : ses adversaires ne manquent pas. Tout comme Georges Beauregard ne manque pas de travail d’ailleurs ; celui-ci est, du même coup, particulièrement bien entouré dans sa tâche : Jeanne, son assistante, a les mêmes problèmes que lui concernant son passé ; Condé, le robot, est en mal d’amour pour sa Colombine ; enfin, la déesse Isis ne pense toujours qu’à retrouver les restes génitaux de son défunt mari. Un bien beau cheptel de Feys dans un jeu de quilles diplomatiques !

Cela a une conséquence simple : les personnages pullulent dans cet opus. On constate vite que l’attention ne se portera pas forcément sur le personnage principal, Beauregard, pourtant bien assez torturé et attachant, à mon goût, pour soutenir l’histoire à lui tout seul. Ceci se confirme dans la multiplication des caméos de personnages célèbres et fictifs. Ainsi, de manière appuyée ou juste pour une allusion passagère, nous pouvons voir (entre autres, car il y en a des dizaines !) Sweeney Todd, Jack l’Éventreur, William Gladstone, Gustave Doré (celui-ci m'a davantage plu que les autres), Charles Dickens de manière très étonnante, et même le capitaine Nemo sorti de nulle part ! Cela tourne à l’amoncellement et m’a fait un peu décroché, alors que d’habitude j’adore ces clins d’œil bien tournés. Le plus important parmi eux est sans conteste John Dee, élevé ici au rang de psychomancien de la reine Victoria, puisqu’il apparaît véritablement comme le personnage principal de l’histoire avec la profondeur apportée à son esprit et sa personnalité. Tout cela m’a un peu dérouté de ce que je pensais ou espérais lire dans cette suite à Magies Secrètes ; peut-être est-ce l’immersion qui se révèle légèrement ratée, d’autant que l’auteur multiplie à l’envi, trop peut-être mais c’est le jeu, les références historiques et culturelles (l’exemple de l’origine sémantique du « smog » est un très bon exemple, hilarant au passage). Pourtant, j'ai adoré justement le meilleur passage immersif du roman, celui où l'auteur nous propose des "Curiosités impériales", reportages d'un journaliste sur les festivités diplomatiques entre Séquana et Albion.

En termes d’immersion, Hervé Jubert nous propose une enquête tortueuse dans les rues tantôt nauséabondes, tantôt fumeuses, parfois aussi cruellement clinquantes de New London. Ce jeu de piste se révèle certes entraînant, mais ne débouche finalement sur pas grand-chose, et les révélations finales m’ont décontenancé dans le mauvais sens du terme, j’avoue, ne cachant derrière tant d’atrocités en si peu de jours qu’un bien piètre artifice. À mon avis, les nombreuses intrigues secondaires, autour de Gustave Doré, de Jeanne, voire de Condé, ont pâti à nous recentrer sur la « mission principale » de Beauregard, qui en est devenue quelque chose de plus minoritaire. Pour autant, pour mettre en scène cette enquête drôlement chaloupée sur fond d’attaques terroristes, Hervé Jubert s’appuie sur sa connaissance appuyée de l’Angleterre victorienne. Celle-ci lui avait déjà servi pour construire un Paris steampunk et féérique pour la Séquana du premier tome, cela est tout autant utile pour bâtir la New London, capitale de la grande Albion encore plus à la pointe de la technologie vaporiste. Engins à vapeur à tous les coins de rue, instruments dernier cri et les grands débuts d’une proto-électricité, l’ambiance est bonne à n’en pas douter, d’autant plus que c’est l’occasion de croiser fantômes, nains et autres gnomes de toutes sortes puisqu’Albion les tolère largement.



Je sors donc un peu frustré de cette lecture dont j’attendais sûrement trop. Le Tournoi des ombres (dont finalement je suis au regret d’avouer que je ne comprends pas comment le titre peut se justifier) est une plongée intéressante dans un Londres steampunk des plus crédibles, mais n’a pas réussi, ce coup-ci, à me convaincre vraiment. Enfin, les allusions régulières à l’univers des comics super-héroïques ainsi qu’à l’ouest des États-Unis (Gotham, Hell’s Kitchen, Arkham) pourraient donner une idée sur la suite des aventures de l’ingénieur-mage Georges Hercule Bélisaire Beauregard.

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Paix, sexe et amour

Personne ne pourrait parier que Brice et Lucas sont meilleurs copains. Il faut dire qu’ils n’ont pas tout à fait le même caractère et les mêmes centres d’intérêt. Ils ne s’assoient même pas à côté dans le bus. Brice est un adolescent titillé par ses hormones qui apprécie de plaire à la gente féminine. Il s’installe toujours au fond du bus, là où il peut montrer tranquillement des vidéos osées à de petites sixièmes aveuglées par l’attraction qu’il exerce sur elles. Lucas est un solitaire qui travaille sérieusement et passe une partie de son temps au CDI. Dans le bus, il s’installe au milieu. C’est la meilleure place pour observer la nuque délicate de Laura. Brice est aussi volubile et nerveux que Lucas est discret et calme. Tous les deux vivent à la campagne et les vacances de Noël qui commencent dès le début du roman promettent d’être animées : entre les histoires de cœur et l’arrivée de la mystérieuse et très charmante Claire, les deux garçons pourraient bien vivre les deux semaines les plus mouvementées de leur vie !

Paix, sexe et amour est un roman avec lequel j’ai passé un bon moment de lecture et qui me semble adapté aux problématiques des adolescents. Chacun, selon son caractère et sa sensibilité propres, sera à même de s’identifier à l’un ou l’autre des personnages. Leurs qualités et leurs défauts sont suffisamment marqués pour être vite identifiés, car le roman est court et la personnalité de chaque personnage n’a pas pu être fouillée autant que si le roman avait fait plus de 300 pages. Il en fait moitié moins, il faut donc s’attendre à ce que cela aille vite, mais c’est en tout cas un choix de format intéressant qui n’effraiera pas les lecteurs moins aguerris. C’est un roman qui met en valeur l’amitié masculine, une amitié assez brute, moins fusionnelle en apparence que celle que pourrait entretenir deux filles du même âge (j’ai oublié de préciser que Brice et Lucas sont en 4e) mais tout en sensibilité. Vous l’aurez compris, Brice joue les durs mais il a un cœur d’artichaut et rien ne vaut plus à ses yeux que son amitié avec Lucas. C’est également un roman qui interroge les premiers émois amoureux de manière plutôt habile – quoique rapide – et qui offre une réflexion sur l’altruisme et la tolérance à travers l’énigmatique personnage de Claire, une jeune fille dont le quotidien est très éloigné de celui de nos héros et qui réussira à leur apporter beaucoup alors qu’elle ne possède rien. Un petit bémol pour finir : j’ai trouvé que certaines tournures de phrases et certaines expressions ne correspondaient pas vraiment à nos adolescents actuels, je n'imagine pas les entendre parler ainsi en tout cas (ex : « Tu vas faire du gras » ou encore « à la Saint-Glinglin »).


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Magies secrètes, tome 1

Ma lecture n’a pas commencé des meilleures façons. J’ai même eu un peu de mal au début à me faire au style de l’auteur ainsi qu’à tout ce vocabulaire d’époque. Les premiers chapitres nous exposent aussi beaucoup d’informations, mais pas celles qu’on attend vraiment. On entre directement dans la vif du sujet sans pour autant connaître le héros, le lieu où il se trouve, l’époque exacte… Du coup, tous nos repères sont anéantis. C’est déconcertant au point qu’on ressent même comme un brin de folie dès le départ dans ce monde étrange.



Et puis, on se fait à tout cela. On apprend à connaître Beauregard, son univers, ses amis, Sequana la ville où se déroule l’intrigue. Le côté folie douce ne disparait pas mais ce n’est plus vraiment un soucis, cela donne même du charme à l’histoire.



Nous nous trouvons donc dans un univers entre fantaisie, steampunk, dans une sorte de Paris du 19ème siècle. Intriguant et plutôt original. Notre héros se veut défenseur de la Féérie et possède même un hôtel où plusieurs spécimens y ont trouvé refuge. A côté de cela, notre ingénieur-mage se charge d’enquêtes ou de résoudre des problèmes. Une vie qui ne manque pas d’occupations. Surtout qu’il se voit confier une affaire des plus sensibles dans ce premier tome. Nous le suivons donc à travers une enquête policière un peu alambiquée à certains moments mais qui est parvenue à m’empêcher de lâcher le roman avant de le terminer (lu en une soirée). A travers l’enquête, nous découvrons notre héros bien entendu mais aussi toutes les personnes qui l’entourent, et il y a du beau monde. Mais avant tout, c’est plus toute la mythologie de Sequana qui est mise en avant. De nombreux jeux de mots ou de références populaires se trouvent dans le roman. Des simples comme Isis, ou Obéron et Titiana de Shakespeare, en passant par un peu de Batman, ou les Havres Gris de Tolkien. Personnellement j’aime beaucoup. Tous ces petits clins d’œil ajoutent, je trouve, une touche d’humour supplémentaire.



Côté personnage, Georges a tout du héros charismatique, un brin mystérieux, plutôt doué, intelligent et ayant de la répartie. On suppose qu’il est plutôt bel homme vu son succès auprès des femmes mais cela n’est pas vraiment important en soi. Non, c’est tout le mystère qui l’entoure qui est assez palpitant. Un fil conducteur, probablement, pour les prochains tomes. Il est accompagné de sa jeune apprentie Jeanne. Le personnage m’a tout de suite plu. Elle ne sait pas grand-chose sur elle non plus (notre duo a cela en commun), mais elle a un sacré caractère, une chance inouïe doublée d’une impertinence qui ne peuvent que faire mouche. J’ai tout de suite aimé le personnage. Et le reste des amis de Beauregard ne sont pas en reste. Surtout pour Albert et Isis. L’un est loufoque mais très paternel, tandis que la déesse est aussi un brin dérangé mais a un sacré caractère, un langage fleuri et une nonchalance qui s’accompagne de temps à autre à beaucoup d’affection pour son petit monde. Une amie un peu dingue qu’on adore.



Le tout donne un cocktail très plaisant, qui sort de l’ordinaire, et qui donne envie de poursuivre la saga. Il y a juste un petit point que j’ajouterais concernant les nombreuses notes qui se trouvent dans le tome. J’ai commencé à les lire mais j’ai fini par abandonné. Elles expliquent certaines choses mais sortent du récit en lui-même et pour le coup, même si elles devaient être intéressantes, elles entrecoupaient trop ma lecture. J’ai préféré me consacrer à l’aventure de notre héros, et je ne me suis pas sentie lésée pour autant.
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Magies secrètes, tome 2 : Le tournoi des ombres

Livre lu dans le cadre du challenge ABC 2013-2014.



Suite et fin, je présume, des aventures de l'ingénieur-mage Beauregard et de son apprentie Jeanne. En espérant reprendre là où s'était arrêté notre lecture dans le tome précédent !!



Dès les premières lignes, nous nous apercevons que ce n'est pas le cas car nous retrouvons Beauregard au milieu d'une fête donnée par Obéron III avec un centaure mort. J'espère que l'auteur reprendra néanmoins le fil ouvert dans le premier tome, cela m'intéresserait d'en savoir plus sur Beauregard et son passé.



Ce tome commence en réalité 9 mois après la fin du précédent et la Féérie est de plus en plus en péril à Sequana avec les agissements d'Obéron III qui cherche tous les moyens pour les mettre en prison ou les expatrier de sa ville.



Certains auteurs français, dont un que je n'avais pas reconnu dans le tome précédent (Gérard Labrunie, honte à moi !!), et personnages de fiction s'invitent dans la danse des personnages créés par Hervé Jubert. Il y en a pour tous les goûts et toutes les couleurs.



Pour ceux qui avaient été déstabilisés par les trop nombreuses notes de fin de pages du tome précédent, qu'ils se rassurent, il y en a quasiment pas dans celui-ci. Mais paradoxalement, en lisant ce tome, j'avais l'impression qu'il y manquait quelque chose. Même s'il y en avait un peu trop, je trouvais que cela apportait un petit plus à l'histoire et à la mythologie développée dans ce roman. Bizarre comme sensation !!



Dans ce tome, comme dans le précédent, le narrateur est omniscient même si le personnage principal est Beauregard. Nous avons donc plusieurs histoires qui s'entremêlent pour enfin se réunir pour la conclusion de ce tome. Nous suivons ainsi plusieurs personnages dans leurs enquêtes ou leurs méfaits, comme par exemple Beauregard et son homologue New Londonien John Dee, leurs assistants et l'enfant dont parle le résumé. Nous avons ainsi différents éléments qui se connectent petit à petit au gré des découvertes et aventures de chacun.



J'ai vraiment beaucoup apprécié ce tome et j'espère pouvoir retrouver Beauregard dans de nouvelles enquêtes dans ce monde mi-humain, mi-féérique. Mais j'ai comme l'impression que ce tome clôturait la « série » concernant les aventures de Beauregard. Dommage donc !! On commençait finalement à bien connaître celui-ci et ses amis, ainsi que les nouveaux personnages présentés dans ce tome.



J'ai finalement compris que Sequana correspondait à un Paris du XIXème siècle grâce à New London, dont les noms de quartiers n'ont guère changé par rapport aux réels, contrairement à Sequana. J'ai eu l'impression que ce tome était moins axé sur la description de la ville que le précédent, et donc beaucoup plus sur l'intrigue et sa résolution. Ce qui, en mon sens, n'est pas plus mal car c'est avant tout une enquête policière en milieu féérique. La lecture se fait donc plus facilement surtout grâce à la disparition des notes de fin de pages. Elles m'ont néanmoins manqué pour m'expliquer certains termes relatifs aux habitants et à la ville de New London. Un effet à double tranchant donc...



Par ailleurs, l'une d'entre elles nous invite à aller visiter le blog dédié à Beauregard. J'y suis allée et j'ai eu la surprise de découvrir des illustrations reflétant certaines scènes du tome 2. Mais en furetant un peu plus, il s'avère qu'elles ont été tirées d'internet et non créées pour ce roman. Un peu dommage car j'aurais bien voulu comparer les dessins imaginés par l'auteur avec ce que mon imagination a créé pour les différentes scènes.



Comme vous l'aurez compris, malgré le petit point négatif, j'ai passé un agréable moment en compagnie de Beauregard et de ses amis lors de la résolution de cette enquête. Et je dois préciser que, à aucun moment, je n'avais imaginé une fin pareille. On se fait donc balader tout le long du roman par l'auteur et c'est pour cette raison que j'espère qu'il y aura une suite à ce tome !!



Je vous conseillerais néanmoins de lire le premier tome avant celui-ci car même s'il peut se lire indépendamment, il vous manquera des éléments essentiels pour l'apprécier à sa juste valeur. Par contre, il faut s'accrocher pour arriver à finir le premier mais l'univers inventé par l'auteur en vaut vraiment le coup. Et je précise qu'il est préférable de lire les 2 tomes d'affilée au risque de perdre quelques informations essentielles à la compréhension de celui-ci.



Pour ma part, je guetterais un nouveau tome des aventures de Beauregard et sinon je découvrirais d'autres romans de cet auteur dont je commence à bien apprécier la plume et le style.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Magies secrètes, tome 3 : La nuit des égrégores

Que j’étais content quand j’ai vu que ce troisième opus paraissait ! Rappelons un peu les épisodes précédents : Hervé Jubert faisait partie de ce petit panel d’auteurs ayant eu la chance de travailler avec Xavier Mauméjean au sein de la collection Pandore des éditions du Pré-aux-Clercs ; une fois cette collection close, qu’advenait-il de la suite des séries commencées ? C’est finalement Pascal Godbillon qui a récupéré le tout chez Folio SF avec la promesse de poursuivre la publication directement en poche.



GHBB est donc de retour ! Non, ce n’est pas une drogue qui ferait passer les nourrissons à l’état de camés cadavériques, ce sont heureusement les initiales du fameux ingénieur-mage Georges Hercule Bélisaire Beauregard qui nous a déjà tenus en haleine durant deux tomes, à travers la Séquana de l’empereur Obéron III, puis dans les ruelles sombres et embrumées de New London ! Dans une Europe très nationalisée autour de grandes figures politiques (Obéron III est bien sûr l’équivalent de Napoléon III), l’ingénieur-mage cherche à survivre non seulement pour lui-même, mais aussi pour la cohorte de créatures féériques qu’il protège. Clairement, il y a une vraie difficulté à se remettre dans l’intrigue alors que celle-ci s’emballait à la fin du deuxième tome ; La Nuit des égrégores redémarre alors tambour battant alors que les tenants et aboutissants de l’histoire donnent l’impression d’être en place depuis longtemps. Comme il vous est rappelé en prélude, mieux vaut lire (ou relire) les tomes antérieurs pour être au taquet. Toutefois, l’univers féérique créé par l’auteur en se calquant sur les événements de la fin du XIXe siècle est tellement riche et peut tellement absorber quantité de mythes transversaux qu’on s’y refond avec plaisir.

Mettant fin à l’unité de lieu des tomes précédents, l’auteur opte pour une vision d’ensemble afin de suivre le groupe de protagonistes devenu conséquent dans les villes de Séquana, Byzance, Gotham, même Le Caire. Car le petit groupe de héros potentiels, qui s’était constitué autour de Georges Beauregard durant les événements de New London dont nous découvrons les conséquences ici, est éparpillé aux quatre coins du globe façon puzzle ! Cette situation décousue n’est pas pour autant délivré à vau-l’eau par l’auteur, puisque le tout s’enchaîne avec une facilité très agréable au sein d’uniquement cinq longs chapitres cohérents (je préfère cela à un manque d’intrigue caché derrière des chapitres rachitiques dans le but d’accélérer artificiellement le rythme de lecture). Georges Beauregard a un rôle finalement bien plus réduit ici, puisqu’il se résume à deux interventions, à Byzance puis Le Caire, alors que ses acolytes agissent, voguent, volent et enquêtent. Ce déséquilibre ne nous empêche pas du tout de retrouver ces personnages avec grand plaisir, ni de bénéficier d’un récit particulièrement fluide.

Outre ces aspects de personnage et d’intrigue, tout lecteur aura plaisir à déceler dans la série Magies secrètes quantité de références historiques, ou uchroniques plutôt, ainsi qu’un bestiaire très intéressant. Parmi les références foisonnantes, le roman se termine sur d’étranges parallèles avec le génocide juif (pas arménien, ni tsigane, il n’y a aucune ambiguïté ici) qui m’ont un peu gêné ; même si le parallèle général sur la disparition des créatures magiques se défend tout à fait, je n’ai honnêtement pas saisi l’intérêt de ce choix référencé. Pour autant, c’est l’occasion de voir l’affrontement des Fays, ces nombreuses et diverses créatures issues de la Féérie, avec une entité qui cherche à les traquer pour une raison bien précise. L’Égrégore est dans la place et il compte bien vous happer !



Même si mon côté pointilleux a diablement envie de critiquer tout un tas de petits critères, La Nuit des égrégores m’aura particulièrement diverti avec une aventure courte mais foisonnante, dissolue mais très fluide, et un univers qui me sied parfaitement : ce que j’avais trouvé dans les publications de la collection Pandore est bien présent dans cette suite.



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La trilogie Morgenstern, Tome 1 : Le quadri..

En Résumé : J’ai passé un agréable moment de lecture avec ce livre jeunesse qui offre une histoire, certes classique de meurtre mystérieux, mais qui se révèle sympathique, bien rythmé et sans temps morts. L’auteur construit une machination qui se développe de façon efficace au fil des pages. Mais voilà le tout va parfois trop vite, principalement dans les révélations, bouclant les mystères un peu trop rapidement. La grande force du roman est son univers foisonnant d’idées intéressantes et offrant un mélange de genre assez réussi et cohérent, même si l’aspect « riche » fait que certains éléments sont à peine effleurés. Les personnages sont efficaces, entrainants et plein d’humour, mais j’avoue j’ai eu un peu de mal à complètement m’accrocher à eux, leur manquant, selon moi, un aspect émotionnel et humain légèrement plus poussé. Le style de l’auteur est entrainant, sans temps morts et efficace même si certaines transitions m’ont paru trop brusques. Dans l’ensemble un premier tome qui pose les bases d’une histoire intéressante et dont je lirai la suite avec plaisir malgré les quelques défauts soulevés.



Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
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Fondue au noir

Lola Mons est en troisième dans une petite ville du sud-ouest de la France et elle vit avec ses parents, Marc et Nathalie et ses deux petits frères Bruce et Jack, qu'elle surnomme Tic et Tac. Elle va au lycée professionnel Suzanne Bonneval et elle se retrouve dans la brigade 2ProC1 avec Louna, une battante ambitieuse prête à tout pour réussir, Matteo, un garçon discret et charmant et un peu mystérieux, Louise, efficace mais sans charme, Georges, grand et gros mais rassurant et vite amoureux de Lola, et Mehdi, le fils de cadres supérieurs qui joue la racaille. Leur lycée est sélectionné pour une émission télévisée Sur le grill animée par le chef Yvan Keredec.



Le lycée doit choisir deux élèves et Lola et Matteo sont favoris mais au dernier moment, Lola est accusée d'avoir empoisonné ses camarades avec une décoction dont la bouteille a été retrouvée dans sa chambre. Elle est envoyée durant l'enquête dans un restaurant, Le Cluzeau tenu par Eliane Démarque, veuve depuis une année de son mari Jean qui s'est suicidé après la perte de son étoile au Michelin ; elle est aidée par sa fille Lucie qui vient de voler une truffe exceptionnelle à une femme d'affaires chinoise, Mme Nao.



Hervé Jubert a passé du temps dans un lycée professionnel avec une brigade de jeunes avant d'écrire ce roman. Malheureusement, il ne semble pas avoir profité de cette expérience. Nous nous attendions à un roman qui nous plonge dans la vie d'une classe d'hôtellerie dans un lycée professionnel, il n'en est rien. Le quotidien de la brigade est peu décrit. Nous nous concentrons tout d'abord sur l'héroïne, mutique. Nous nous attendions alors à un roman de sick'litt' sur une maladie fréquente dans les derniers romans pour adolescents sur les troubles psychiatriques en général et le mutisme ou le mutisme sélectif en particulier. Ce handicap est peu abordé et la résolution est apportée en quelques lignes. Lorsque l'héroïne est envoyée dans un restaurant durant l'enquête sur l'empoisonnement de ses camarades, nous nous attendions à un roman policier mais l'enquête est bâclée et il y a peu de tension dramatique.



Il reste finalement peu de choses de cette lecture hormis la logorrhée du narrateur omniscient qui partage ses opinions sur le monde, sur les jeunes et c'est souvent affligeant. Nous avons l'impression d'un vieux Monsieur radotant sur la déchéance du monde, il est devenu rare d'avoir en littérature pour la jeunesse un narrateur adulte s'adressant aux jeunes lecteurs pour leur délivrer une leçon morale. C'est souvent affligeant, parfois consternant notamment dans l'usage de certains mots pour qualifier les femmes ou les étrangers… C'est étonnant de la part d'une maison comme Syros dont nous connaissons l'histoire et les valeurs.

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M.O.N.S.T.R.E., tome 1 : Coeur de harpie

Cette saga m’intéressait énormément depuis qu’une amie l’avait lu et bien aimé. De plus, la couverture est juste magnifique ! D’ailleurs, je n’ai pas lu d’avis sur ce livre, juste le résumé, j’ai été très surprise de découvrir M.O.N.S.T.R.E. !



J’ai découvert que M.O.N.S.T.R.E. est en fait les initiales d’un groupe d’enfants, chaque enfant est lié à un monstre et à chaque tome, on va découvrir le monstre qui est rattaché à l’enfant ! Bref, de quoi nous plaire !!

Dans ce premier tome, on rencontre Milo qui est donc lié aux harpies – comme l’indique le titre du roman. Les sept personnages se sont rencontrés sur le jeu Chimera, au fil du temps, ils se sont tous liés d’amitiés. Mais voilà, un jour ils vont tous se retrouver au même endroit…



C’est une saga qui est Jeunesse, personnellement, j’ai trouvé quelques passages assez complexe, notamment au début entre l’histoire dans Chimera et la réalité. On s’y fait vite. C’est un livre qui se lit rapidement, l’auteur va droit au but et même selon les scènes ça va trop vite à mon goût. J’aurai bien apprécié rester un peu plus avec les personnages, mais vu que c’est un Jeunesse, je comprends le fait que l’auteur ne nous donne pas tellement de détails. De plus, le fait de n’avoir pas de renseignements excessif agit sur le rythme de lecture, on n’a pas le temps de s’ennuyer, l’histoire se déroule et les actions s’enchaînent.



Le jeu Chimera est mis en avant au début du roman pour expliquer l’histoire, les relations des joueurs et ensuite, on reste encré dans la vie réelle. Un peu dommage que le jeu soit mis de côté si vite, mais en même temps, comment les personnages pourraient alors que la vie réelle est plus mystérieuse après certaines découvertes ?

Bref, on découvre un nouvel univers remplie de monstres, l’intrigue est très prenante, les personnages sont tous intéressants, là on découvre Milo, son père est décédé et hérite d’une énorme fortune. Quand il dépense, il ne regarde même pas le prix…

Je me langui vraiment de découvrir les autres personnages et aussi les autres monstres ! D’ailleurs, je trouve qu’il n’y a pas assez d’informations concernant les monstres, j’espère qu’on en aura plus dans les autres tomes.



En conclusion, une saga que j’apprécie beaucoup ! Le premier tome m’a bien pris dans l’histoire et je sens bien que la suite va être plus qu’attrayante. Personnages, monstres très intéressants, je me langui de découvrir ce qu’Hervé Jubert nous réserve par la suite !
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Magies secrètes, tome 1

J’ai fait une constatation cette dernière année : le genre young adult est ce que j’ai le plus lu. Explosion du côté des éditeurs, challenge dédié… je ne sais pas quelle est la cause (sans doute un peu de tout) mais je suis bien repartie pour une nouvelle année de découvertes « jeunes adultes ». Ainsi, lorsque Babelio m’a proposé de découvrir un titre de la nouvelle collection - Pandore - créée par Xavier Mauméjean chez Le Pré aux Clercs, j’ai tout de suite accepté. De la fantasy young adult chez le Pré aux Clercs, ça m’inspirait grandement. Sans parler des couvertures, que je trouve magnifiques. Je sentais un gros potentiel dans ces sorties et j’avais envie d’en être.

J’ai choisi Magies secrètes de Hervé Jubert parce que cet auteur m’intrigue depuis quelques années maintenant mais je n’ai, jusque là, pas eu la possibilité de découvrir son univers et sa plume. L’occasion était trop belle. En compagnie de l’ingénieur-mage Beauregard, j’ai mis un pied dans les rues de Sequana et j’en ai pris plein les mirettes. Contextuellement parlant, c’est riche, ultra-référencé et carrément passionnant. Malheureusement, cachée derrière cet univers qui prend beaucoup de place, l’intrigue se noie et peine à sortir la tête de l’eau. Pour preuve, à peine quelques jours après ma lecture, j’ai du mal à me souvenir de l’enjeu de cette histoire et j’en garde peu de souvenirs. Dommage. Je pense qu’une relecture, maintenant que le contexte est posé et bien intégré, ne serait pas inutile !



Magies secrètes c’est quoi ? C’est un livre ultra-riche. Hervé Jubert a créé tout un monde et l’a centré sur la ville de Sequana, gouverné par un empereur et une impératrice : Obéron et Titania (niveau références, ça commence fort !). La ville est peuplée d’êtres humains « normaux » (ou quasi) et de Feys (plus vulgairement, des êtres féériques). Et là tout y passe : farfadets, vampires, succubes, goules, gnomes, spectres, centaures, sirènes, chimères, dieux, déesses… il y en a pour tous les goûts ! A Sequana, la mode est à la crinoline pour les femmes, au chapeau mécanique pour les hommes. Un serviteur automate un peu déglingué viendra vous accueillir si vous voulez visiter l’hôtel de Beauregard mais méfiez vous de l’écharpe de Jeanne, elle n’a peut-être pas encore bien compris comment la faire obéir…

Au fil des pages, on a l’impression que l’auteur a pensé à tout, a une explication et une anecdote pour tout (la preuve avec les nombreuses notes de bas de page… à chaque page pratiquement !). Sincèrement, découvrir un contexte aussi bien pensé et aussi riche, c’est tellement rare (enfin, en young adult en tout cas) que c’est jouissif. J’ai adoré les nombreuses références mythologiques, folkloriques, littéraires ou encore historiques et je suis sûre que j’en ai loupé des dizaines tant l’ensemble est consistant. Je retiens la présence d’Isis (la déesse égyptienne qui recolle les morceaux du corps de Osiris, son frère, démembré par Seth), personnage assez important, même si secondaire, qui vit dans l’hôtel de Beauregard et prend Jeanne sous son aile.

Bref, Magies secrètes ce n’est pas une intrigue posée dans un univers pseudo fantastique. Non, Magies secrètes c’est tout un contexte… et malheureusement, ce n’est presque que ça.



Le livre possède en effet les défauts de ses qualités : qui dit univers ultra-riche dit difficultés d’immersion et de compréhension et intrigue vraiment très secondaire. Poser les pieds à Sequana n’est pas de tout repos, c’est même difficile à digérer. On est vite immergés dans ce monde à la limite du steampunk (les automates, les chapeaux mécaniques…) et on n’a pas de mal à fouler les rues, les bars et les théâtres féériques mais, parce qu’il y a un mais, on est tellement concentrés à cela et à la digestion de toutes les informations que Hervé Jubert nous livre, qu’on en oublie totalement l’intrigue qui prend la forme d’une enquête quasi policière. Pour tout avouer, cette enquête ne m’a pas passionnée des masses et j’ai eu du mal à comprendre qui était finalement le coupable et pourquoi. Je pense sincèrement que je devrais faire une relecture pour pouvoir savourer l’action et non plus fixer toute mon attention sur le « décor ». Un jour, quand j’aurai écoulé les 500 livres de ma Pile à Lire (si si, j’y crois…).



Côté personnages, vous vous doutez, vu le contexte, qu’ils sont nombreux. Malgré tout, les « vraies » figures principales ne sont que deux : Beauregard l’ingénieur-mage et Jeanne sa jeune apprentie. Tous les deux m’ont plu mais il manque encore quelque chose pour que je les aime passionnément. Trop de distance, encore trop peu d’informations personnelles les concernant… je n’ai pas réussi à m’attacher entièrement à eux. J’ai eu plaisir à les suivre et ils resteront des personnages marquants mais ils ne seront pas comme ces héros-meilleurs amis que je n’oublie jamais.

Beauregard, malgré son statut à Sequana et sa relative sagesse, n’a qu’une vingtaine d’années (si je ne dis pas de bêtise). Il est si « sérieux », si sûr de lui et si doué dans son domaine que j’ai eu du mal à me le représenter si jeune. Dans ma tête il a au moins la trentaine. Par contre attention, ne vous fiez pas à l’illustration de couverture, vu les descriptions de Hervé Jubert, elle n’est pas très fidèle au physique de notre professionnel de la féérie. Jeanne, quant à elle, est entourée de mystères. Elle n’a aucun souvenir de sa vie et ne sait pas qui elle est. Jeanne est le premier nom qui lui vient en tête quand Beauregard la sort du puits où elle était coincée. Apparemment, elle a 15 ans et apparemment, elle a quelque chose de spécial (l’ingénieur-mage le sent) mais on ne sait pas quoi. Par contre elle a un sale caractère et là ce n’est pas « apparemment », c’est sur. J’ai apprécié sa fraicheur et son franc-parler et j’espère en apprendre davantage sur elle dans un futur tome (il y aura bien une suite, n’est-ce pas ?).

Les personnages secondaires sont nombreux, je vous citais Isis tout à l’heure ; ils se comptent par dizaine : Titania, Obéron, Albert le sorcier-chercheur (on peut dire ça comme ça), Balagni (toujours partant pour défier Beauregard à l’épée), Arlequin et sa troupe et surtout… Condé le serviteur automate qui m’a beaucoup plu ! Je n’ai pas encore réussi à cerner correctement tout le monde mais les bases sont bien posées et on ne confond pas les figures entre elles. Titania, la femme de l’empereur, discrète mais puissante, m’intrigue énormément. Curieuse de voir ce que lui concocte l’auteur dans les épisodes suivants !



Enfin, et c’est aussi ce qui fait l’intérêt de ce titre, le style de Hervé Jubert est à l’image de son contexte : riche et travaillé. Pendant ma lecture, plusieurs références littéraires « contemporaines » me sont venues à l’esprit : Les Enchantements d’Ambremer pour la féérie et le steampunk et Les Lames du Cardinal pour l’aspect « enquête un peu tortueuse sur fond historique», tous les deux de Pierre Pevel mais j’ai également pensé aux Annales du Disque-Monde de Terry Pratchett pour l’humour et la richesse du contexte. Trois textes qui m’ont plu (ou me plaisent encore en ce qui concerne la série de Pratchett que je suis très loin d’avoir terminée !). Le mélange des trois est donc très positif mais encore une fois, n’aide pas à simplifier l’ensemble.

J’ai apprécié la forme (je retiens un certain sens de l’humour et de l’ironie) mais je ne sais pas si elle sera au goût de tous, surtout des plus jeunes.





Magies secrètes est un très bon titre qui demande une certaine concentration. De ce fait, je ne suis pas persuadée que les lecteurs ciblés - habitués à une young adult plus « simpliste » -, face à la complexité et la richesse du contexte, parviennent à entrer dans l’histoire offerte par Hervé Jubert. Un titre plutôt destiné aux amateurs d’univers ultra-construits (parfois au détriment de l’action) et qui mériterait une relecture de ma part, maintenant que je sais me repérer à Sequana.
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La trilogie Morgenstern, Tome 1 : Le quadri..

Hervé Jubert nous offre dans Le quadrille des assassins un univers foisonnant et original, où se côtoient magie, steampunk et enquête policière. Le récit, émaillé d'humour, nous entraine sans temps mort à travers des villes historiques, reconstitutions de cités disparues, parcs d'attraction destinés à une riche clientèle. Là où la sécurité devrait être totale, un meurtre est commis. Les personnages de ce roman sont attachants et bien croqués, entre l'expérience de la sorcière et la fougue du jeune héritier, l'enquête, haut en couleur, nous emmène vers une groupe d'assassin qui a passé un pacte avec le Diable.

J'ai hâte de lire la suite.
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Magies secrètes, tome 1

Dans Magies Secrètes, Hervé Jubert donne vie à un univers original et foisonnant, invitant le lecteur à se perdre dans les rues de Sequana et à découvrir toutes ses merveilles et ses secrets.



Je sors cependant déçue de ma lecture, parce que l’univers est prometteur, mais que la forme et le développement de l’histoire ne m’ont pas convenus : trop d’informations qui partent dans tous les sens, trop de personnages qui sont seulement entraperçus, trop de notes de bas de page, une intrigue trop simpliste et reléguée au second plan, un enquêteur qui se laisse porter et ne résout rien.
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M.O.N.S.T.R.E., tome 2 : Larmes de sirène

Un tome bien meilleur que le précédent ! Tout ce que je reprochais au premier est ici corrigé, Larmes de Sirènes est bien plus détaillé, on en apprend bien plus sur les différents personnages et en particulier sur Onde, héroïne de ce tome. Et surtout, on entre dans le vif du sujet, l'action débute immédiatement et nous entraîne dans une intrigue très intéressante.





Une fois encore je mets en avant la couverture de Magali Villeneuve, qui représente Onde cette fois. Comme je vous l'avais dit dans ma précédente critique, c'est ici la lettre O du titre qui est mise en avant et ouvragée de façon à rappeler les écailles d'une sirène, là où le M avait quelque chose d'une aile de harpie. Quand à l'illustration en elle-même... Elle est bluffante. Il suffit de lire sur le personnage d'Onde pour se rendre compte que Magali a une fois de plus réussi à capter l'expression parfaite pour ce personnage. Le fond représente de façon discrète la chimère que l'on va rencontrer dans ce tome-ci, et le tout est juste sublime. J'attends avec impatience de voir ce qu'elle nous réserve pour la suite !





Le schéma suivi dans le premier tome reste le même : Un héros avec une particularité, une connexion avec un monstre. Mais cette fois, la connexion entre Onde et la chimère s'établit dès le début du roman, ne nous laissant pas frustrés comme nous avons pu l'être dans le premier, avec Milo et la harpie. J'avais aussi peur de ne faire que survoler les personnages, comme dans Cœur de Harpie. Mais Onde est plus empathique que Milo, moins secrète. On en apprend énormément sur sa vie, son passé, son "don". Contrairement à Milo, elle le partage avec les autres, s'en sert, on peut même dire que le roman s'appuie sur sa particularité.





Je me suis beaucoup plus attachée aux personnages, dans ce tome. Leur complicité déjà bien présente dans le premier tome ne fait que grandir avec la proximité. Ils vivent presque tous sous le même toit, maintenant. Onde, quant à elle, est restée vivre à Paris pour continuer ses études en art, mais elle peut être sur place en très peu de temps et cela ne joue pas sur ses relations avec le reste du groupe.





Ce tome est donc le reflet de son personnage central, plus ouverte et amicale et surtout moins secrète que ne l'était Milo dans le premier tome. Il apporte beaucoup de réponses, même s'il pose aussi beaucoup de nouvelles questions. Un des principaux questionnements de ce tome est, comme le révèle la quatrième de couverture, l'identité du traître qui met en danger les agissements des protecteurs. On commence aussi à cerner les différents membre du groupe et on se plaît à chercher à deviner quel monstre se cache en eux... Quant à l'intrigue principale, je ne vous dirais que le plus évident : elle met en scène une sirène, créature bien travaillée et crédible que j'ai beaucoup appréciée.





Le style est incisif, rapide et ne s'encombre pas de descriptions superflues. Ici, l'action prime sur le reste et les événements de ce tome s’enchaînent à une vitesse folle, sans nous laisser le temps de reprendre notre souffle. J'ai lu ce livre d'une traite, mon marque-page a été totalement inutile, je n'ai pu reposer le livre qu'une fois la dernière page tournée.





L'idée de sortir les deux premiers tomes le même jour était excellente, le second m'ayant bien

plus captivée que le premier. Maintenant, j'ai très envie de connaître la suite des aventures de M.O.N.S.T.R.E et j'attends avec impatience le troisième tome, lequel sortira en septembre prochain. Il nous permettra d'en apprendre plus sur Nathan, benjamin du groupe. La fin du second tome nous permet de faire des suppositions à son sujet et m'a donné encore plus envie de le lire.





À partir de 12 ans, d'après Rageot, et je suis plutôt d'accord. Les héros sont des adolescents pour la plupart (je dirais qu'ils ont entre treize et dix-huit ans, environ) avec un langage parfois un peu coloré, mais pas choquant. Au moins l'un d'entre eux, le plus vieux, a l'air sexuellement actif, mais il reste évasif devant les plus jeunes et ici aussi, rien de choquant n'est à signaler. Je n'hésiterais donc pas à conseiller M.O.N.S.T.R.E à des jeunes d'une douzaine d'années.





Je ressors donc satisfaite de cette lecture, que j'ai finalement beaucoup apprécié. C'est une saga fantastique jeunesse prometteuse que je vais continuer à suivre avec plaisir !
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Magies secrètes, tome 1

J'ai bien aimé ce livre même si au début je me suis demandé si je n'avais pas rater un tome et commencé directement au 2ème. De plus les abondantes notes de fin de pages m'ont un peu saoulée et j'ai fini par ne plus les lire. Mais j'ai plongé dans l'histoire et dans les intrigues de Sequana avec plaisir. J'attends maintenant la suite...
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