AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Honoré de Balzac (3260)
Le Bal de Sceaux

Emilie de Fontaine est bien née, issue d'une noble et vieille famille , elle est dotée de la beauté, de l'intelligence, d'esprit de repartie, de coquetterie. Elle est la petite dernière choyée d'une famille nombreuse et aimante, où le rang ne dédaigne pas de s'allier aux nouvelles fortunes de la Restauration. Pourtant ses regards sont tournés vers le passé illustre ; ce qu'elle exige, c'est un mari qui aurait toutes les qualités, et qui serait pair de France. Miracle, hasard, destinée, elle rencontre l'homme parfait, le prince de ses rêves, beau, jeune, amoureux, et l'amour la transporte, la transforme. Il reste une question, celle dont son bonheur dépend, ses spéculations vont bon train, mais comment savoir ?

Les deux amants essaient de se deviner, se faire parler l'un l'autre.

L'aime-t-elle ? Est-il noble ?

Orgueil et préjugés, Jeux de l'amour et du hasard, ou bien Foire aux vanités... Ou quand la vie donne ce qu'on croyait dédaigner et fait perdre ce qu'on croyait vouloir. Ou l'inverse, la vie est joueuse.
Commenter  J’apprécie          80
La Peau de chagrin



La Peau de Chagrin, roman ou plutôt la tragédie fantastique du XIXe, en trois actes racontant la tragique vie puis l’agonie de Raphaël de valentin, un personnage sur lequel nous reviendrons plus tard.



Dans un premier temps, ce dernier désire ce suicider, et c’est par des magnifiques phrases, qui par ailleurs sont parmi les plus belles phrases de la plus belle écriture que j’ai rencontrée jusqu’à maintenant que l’immense Honoré de Balzac déroulera son roman. Sauf que voilà, le roman ne se déroule pas aussi facilement qu’on pourrait l’espérer. L’écriture est certes belle, magnifique et propre à Balzac, mais parfois on se dit que c’est mieux pour le bien commun ! Elle reste ampoulée, longue et digresse selon moi, et bien que les détails soient utiles pour s’immerger dans l’œuvre, pour s’humidifier jusqu’à l’os de ce récit, de cette histoire ; elle a plus tendance selon moi à nous noyer. Des torrents de détails qui laissent l’auteur plus longtemps les yeux baignant dans le notes et explications que dans le récit en lui-même.



Contrairement à la majorité des gens, j’ai choisit de lire ce livre en premier lieu parce qu’il abordait un homme suicidaire allant se repentir et j’étais intrigué de savoir comment un si grand auteur tel que Balzac allait étudier le suicide et la mélancolie de ce jeune homme. Et sur ce point, je n’ai pas été déçu, le suicide, tantôt comparé à un « sublime poème de mélancolie » tantôt par l’horrible sentiment de solitude ; même lorsque Raphaël de Valentin levait les yeux au ciel « des nuages gris, des bouffées de vent chargées de tristesse, un atmosphère lourde, lui conseillaient encore de mourir ». Balzac a bien retranscrit la solitude et la complexité de la pensée suicidaire, en attestant que c’est une souffrance inouïe difficilement descriptible par des mots, mais que c’est la plus profonde et ignoble de toutes les misères.



Suite aux sublimes larmes pures nettoyant toute mélancolie que m’ont évoquée la tristesse et la solitude de Raphaël dans ce passage, survint celui chez l’antiquaire, en somme, la fin de mon exaltation et le début de l’ennui. Noyé sous toutes ces cascades de descriptions, seul la connaissance de la future peau de chagrin me faisait encore tenir ma lecture. Elle survint après des pages, des lignes et des mots de souffrance inutile. Enfin ! Enfin, j’entendais parler de cette fameuse peau qui a, pour une majorité de lecteurs, été le moteur de leur motivation pour lire La peau de chagrin, ce qui n’étais d’ailleurs pas mon cas et heureusement car cette peau restera assez anecdotique pendant une bonne partie du roman ; ce soi-disant personnage principal de l’histoire se fondra dans les tonnes de détails pendants les trois quarts de l’ouvrage. Toutefois j’en retiendrai l’idée principale du roman, contenue dans une ingénieuse citation : « vouloir nous brûle et pouvoir nous détruit ».





Désirez-vous vivre une vie d’exaltation et de débauche, qui vous apportera une joie intense, mais courte, et qui précipitera votre perte ou désirez-vous vivre longtemps, mais tranquillement, sans beaucoup de secousses, et avec de surcroît, l’ennui de la vie (et l’ennui de ce livre par moment) ? Balzac va nous faire méditer sur ces sujets, en nous posant un grand nombre de questions, sur la débauche, l’argent, les femmes, la bourgeoisie, et bien d’autres. Et cela rapidement lors du fameux dîner, symbolisant l’extase, l’exotisme démesuré, qui nous ferra par ailleurs réfléchir car c’est à travers toutes ces incohérences débitées et proliférées par les invités ainsi que leur ivresse, que seront placées des réflexions sur la société, la politique, mais aussi les femmes, dont une citation sur « La Parisienne », que j’ai beaucoup appréciée : « La Parisienne dont toute beauté gît dans une grâce indescriptible, vaine de sa toilette et de son esprit, armée de sa toute-puissante faiblesse, souple et dure, sirène sans cœur et sans passion, mais qui sait artificieusement créer les trésors de la passion et contrefaire les accents du cœur, ne manquait pas à cette périlleuse assemblée où brillaient encore des Italiennes (…). Des descriptions qui permettront d’introduire Acquelina et Euphrasie, deux prostituées permettant de symboliser la débauche non seulement de l’homme mais aussi de la société tout en dénonçant la place et la représentation des femmes de cette époque. A ce titre, nous pourront dire que à travers son roman, Balzac, au même titre que Stendhal dans « Le rouge et le noir » est également un psychologue (comme l’avait décrit Nietzche), qui dépeint la société et l’analyse, et cela grâce à son outil, le roman, qui est, rappelons-le un miroir que l’on promène sur le sentier, tantôt reflétant à nos yeux l’azur des cieux tantôt la fange des bourbiers de la route. Ainsi le roman de Balzac reflètera ces deux prostituées, « l’une était l’âme du vice, l’autre le vice sans âme » ; qui marqueront une première réflexion sur la débauche, sur ces femmes avide d’argent et de plaisir : « j’aime mieux mourir de plaisir que de maladie ». Toutefois, nous pourrons nous questionner si le vice, l’arrogance et la débauche de ces jeunes femmes ne sont pas, à elles seules, des maladies ayant contaminés l’âme de ces dernières, auxquelles nous avons point envie de ressembler.





Après la découverte de ces deux jeunes femmes, qui resteront assez anecdotique dans l’histoire, nous ferons une rencontre plus en profondeur de Raphaël de Valentin, qui reste tout de même le personnage principal, nous découvrirons son enfance torturée, cette enfance pleine d’illusions, d’un homme désargenté, pur qui, au même titre qu’Eugène de Rastignac, qui reviendra d’ailleurs au passage dans le roman afin de faire entrer Raphaël dans la débauche, ses illusions de jeune homme, cette « délicate fleur de sentiment, cette verdeur de pensée, cette noble pureté de conscience qui nous laisse jamais transiger avec le mal ».



Ainsi, le deuxième partie « La femme sans cœur » nous contera l’histoire de Raphaël. Et c’est dans ce registre qu’apparaîtra la douce Pauline, qui va symboliser la pureté, la gentillesse, cette fleur d’un rouge éclatant mais ombrée, par toutes les lumières de la factice société de l’époque. Pauline est cette femme parfaite, douce et aimante mais qui ne sera pas aimé par Raphaël car cette dernière est trop pauvre pour lui. Raphaël est un ambitieux, voir un opportuniste qui désire « une femme, qui elle aussi, secoue la neige, car quel autre nom donner à ces voiles de voluptueuses mousselines à travers lesquels elle se dessine vaguement comme un ange dans son nuage(…).



Cette femme riche et enviée par tous que désire Raphaël porte un nom, Foedora. Foedora, la femme qui, embellie par le maquillage représente ainsi le maquillage et les artifices de la société de son temps, car comme dit dans la dernière phrase du roman : « Foedora, elle est partout, si vous voulez, c’est la société ». Bien qu’elle soit symbolique et qu’elle serve de représentation de la frustration pour la bourgeoisie de cette époque, qui contrairement au plus précaires tels que Pauline, ne sont pas des gens intéressants ; tout n’est qu’artifice et que mensonge, tout n’est qu’argent et ces gens, bien que remplis de bourses et de paroles d’esprits, sont en réalité, les plus creux au monde. Tout en critiquant la société, et les vices des femmes, Foedora reste un personnage complexe et emblématique de ce roman, on dira même d’elle qu’ « elle peut être expliquée de tant de manières qu’elle devenait inexplicable ». Cette femme complexe et cette société artificielle seront traumatisantes pour Raphaël qui ne parviendra point à obtenir la main de Foedora ni le succès voulu par ce dernier. Sa complexité fait d’elle un personnage intriguant qui a su retenir notre attention.



Apparaîtra ensuite un autre personnage, que nous connaissons déjà, ni plus ni moins que Eugène de Rastignac, héros du célèbre roman « Le Père Goriot », qui, après avoir subi une désillusion après la mort du Père Goriot, sera comme le démon tentateur sur l’épaule gauche de Raphaël qui permettra d’ouvrir un passage de réflexion sur la débauche et sur le fait de pouvoir, qui nous détruit. Toutefois, Balzac décrira la débauche non pas comme un vice horrible, il n’est pas là pour faire la morale mais se place plus comme un philosophe qui saura dire que certes la débauche nous détruit, mais elle « est sans doute au corps ce que sont à l’âme les plaisir mystiques ».



Tout en poursuivant ces réflexions sur la débauche, le jeu et les vices, Balzac poursuivra ses réflexions fort intéressantes sur la société tels que : « Les Français sont égaux devant la loi est un mensonge inscrit en tête de la Chartre. Il n’obéira pas aux lois, les lois lui obéiront. Il n’y a pas d’échafaud, pas de bourreaux pour les millionnaires ! ». En somme, des réflexions qui nous font nous dire que les choses n’ont pas réellement changé à notre époque…







Ensuite commencera la dernière partie de cet ouvrage, « L’agonie », et disons-le nous franchement, la meilleure partie. Meilleure car elle entrera dans le vif du sujet ; meilleure car l’action se déroulera concrètement, car l’histoire nous tiendra en halène et surtout car La peau de chagrin n’aura plus un rôle anecdotique mais deviendra la réelle obsession de Raphaël, qui va se voir mourir à petit feux, après s’être rapidement détruit dans la débauche.

Ce dernier ouvrira les yeux sur Pauline, qui désormais devenue riche paraît sublime et parfaite aux yeux de Raphaël, l’argent rend beau, sûrement. Mais ce bonheur sera de courte durée, car ayant passé tout son temps à se détruire, à s’aveugler de l’illusoire Foedora, sa rétine se rétrécissait et n’apercevais plus Pauline, qui était toujours la même, bien qu’ombrée, mais présente. Raphaël s’est rendu compte trop tard de ce qu’il le rendait heureux, métaphore de la vie et qui nous invite à réfléchir sur comment réellement profiter, en espérant toujours avoir quelque chose et se rendre compte trop tard que ce que nous possédons nous convient ? Cet amour trop beau mais trop court sera merveilleusement retranscrit dans toutes les phrases passionnées et Balzac, que j’ai beaucoup apprécié.





Raphaël sera envoyé en cure, à cause de sa maladie, d’abord dans des bains, ce qui ne lui apportera rien, mais surtout à la montagne dans les eaux de Mont Dore, qui nous permettront de savourer les plus belles descriptions, la plus belle retranscription d’une tranquillité, d’une sérénité, d’une harmonie entre l’homme et la nature, comparable au chapitre X du roman réalité « Le rouge et le noir » de Stendhal, où le héros Julien Sorel aura un moment de proximité rare avec la nature. Toutefois, cette harmonie sera gâchée d’une part par l’obsession de Julien pour la peau de chagrin et sa taille, mais d’une autre part par sort : La mort. Qui ne tardera pas à arriver. Digne d’une grande tragédie antique ou classique de Racine, le héros succombera à ses douleurs dans les bras de Pauline, dans un malheur trop grand pour un bonheur ayant été trop court.





Ainsi, ce roman, qui gravitera autour de l’évolution de Raphaël, ses phases, ses philosophies et ses manières de voir la vie, nous permettront de nous donner toutes les clefs afin de nous ouvrir sur le monde et ouvrir la porte de la réflexion. Grâce à la peau de chagrin, allégorie qui symbolise notre vie et l’impact direct de notre décision sur cette dernière, grâce à ses personnages stéréotypés mais intéressants et surtout avec cette écriture magnifique mais trop chargée, Honoré de Balzac est parvenu à faire un roman qui trouve encore un écho dans notre monde et dans nos cœurs.

Commenter  J’apprécie          80
Illusions perdues

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu Balzac, le dernier en date ayant été Le père Goriot que j'avais trouvé incroyable, d'une facilité de lecture impressionnante.



Illusions perdues a été au contraire un véritable challenge : j'ai vraiment eu beaucoup de mal pendant toute la première partie, où une simple action - Lucien Chardon, jeune homme de milieu modeste épris de poésie, devant se rendre chez Mme de Bargeton pour réaliser une lecture de ses poèmes - demande toute une série d'explications et de descriptions sur le monde de l'imprimerie (l'ami de Lucien, David Séchard, étant devenu le propriétaire de l'imprimerie de son père) et sur la vie d'Angoulême. Par trop de précisions, Balzac m'a perdu et vraiment ennuyé dans les méandres de son style parfois trop encyclopédique.

Je ne me décourage pourtant pas pour si peu, surtout quand je lis un classique (habitude de la fac quand il faut lire un bouquin un peu pénible mais sur lequel on passe un partiel), j'ai donc persévéré jusqu'à la deuxième partie et le départ de Lucien - devenu de Rubempré, nom de sa mère et plus adapté - pour Paris, avec Mme Bargeton, son mécène devenu sa maîtresse. Le but de ce voyage étant bien sûr, pour lui, son ambition littéraire : il veut en effet devenir un écrivain célèbre, ce qui est impossible à Angoulême. Commence alors son ascension un peu laborieuse, mais le menant au succès, jusqu'à sa chute magistrale, et son retour honteux à Angoulême chez David, devenu son beau-frère et celui à qui le jeune homme ambitieux a contracté des dettes.

Se dessine alors toute la problématique de la troisième et dernière partie : le remboursement de ces dettes sans mettre à mal la vie de la famille Séchard/Chardon, entraînant de nouvelles désillusions jusqu'à la fin du roman.



Ce roman porte donc bien son titre puisque pour les deux jeunes hommes épris d'idéal, la chute va être très violente et les illusions qu'ils se faisaient de leur monde (la littérature et la vie parisienne ou l'imprimerie) vont bien vite être mises à mal, surtout pour Lucien. Celui-ci, dans toute sa naïveté provinciale, va tomber de très haut en découvrant que pour réussir dans ce milieu qui lui tient à cœur, il faut se vendre, notamment en écrivant des critiques parfois extrêmement hypocrites d'autres ouvrages dans des journaux, et encore plus perdre toute moralité et honneur pour réussir. Contre toute attente, il va réussir brillamment dans ce domaine, perdant tout, jusqu'à sa famille, pourtant à des lieues de Paris, par simple ambition égoïste et désir de vivre dans un luxe toujours plus opulent.

Balzac, et l'on sent qu'il parle en connaisseur, décrit donc, dans le parcours de Lucien, le milieu de la littérature au milieu du XIXème siècle avec beaucoup de verve et de cynisme, ne faisant que montrer à quel point ce milieu est hypocrite et dénué de véritable aspiration poétique quand on veut réussir. L'on sent déjà poindre, dans ce roman, les relents du matérialisme (autant dans la façon dont l'écrivain est considéré que dans les nouvelles méthodes recherchées pour imprimer des livres à plus grande échelle et à moindre coût) qui prône depuis dans notre société : ainsi, ce qui se passait à l'époque de Balzac est bien encore de mise quand on voit ce qu'il en est des "Belles Lettres", où le marketing est plus important que le talent et l'originalité.



C'est pour toutes ces problématiques mises en jeu, pour la façon très violente, mais en même temps touchante, dont est décrite la vie parisienne de Lucien - de l'entrée au Paradis jusqu'à la descente aux Enfers -, que j'ai trouvé ce roman, qui m'a pourtant fait souffrir dans la première partie, magnifique. J'ai donc fini par adorer ma lecture, alors que c'était plus que mal parti (mais je dois être un peu maso). J'ai eu l'impression de lire Zola à partir de cette deuxième partie, dans la manière de raconter l'histoire, même si le style balzacien est quand même trop "littéraire" pour avoir la même force d'évocation que celui de Zola.



Je vais donc découvrir avec plaisir et très bientôt la suite des aventures de Lucien, personnage que j'ai vraiment apprécié, dans Splendeurs et misères des courtisanes.
Commenter  J’apprécie          82
La Maison du Chat-qui-pelote

Ma première rencontre avec Balzac! Et pour se plonger dans son œuvre ainsi que dans la Comédie Humaine ( à la tête de laquelle apparaît cette nouvelle), rien de tel que de pousser la porte de cette Maison (un personnage à part entière dans le raconte!) à l’insigne si particulière…! On peut déjà y déguster le savoir-faire de l’auteur, qui a un véritable don pour la caractérisation des personnages, sans toutefois s’alourdir en une indigestion!

Avec ses pertinentes réflexions sur les raports humains en général et sur l’Amour en particulier, Balzac nous montre que…rien a changé en plus de 2 siècles d’humanité…!

Commenter  J’apprécie          80
Le Bal de Sceaux

Le comte de Fontaine, vendéen reste fidèle à la royauté, a beaucoup perdu pendant la révolution française.

Il retrouve un peu de crédit lors de la restauration. En s'appuyant sur la noblesse de son titre, il marie ses 3 fils et se deux filles sans regarder aux mésalliances.

C'est ce que refuse Emilie, la petite dernière tant gâtée par sa famille qu'elle en devenue orgueilleuse et capricieuse qui ne souhaite se marier qu'à un pair de France quitte à passer à coté d'un vrai amour.

A travers la vie de cette famille, Balzac dresse une fresque politique et sociale (ce roman fait partie des Scènes de la vie privée au sein de la Comédie humaine)

Commenter  J’apprécie          80
Le Cousin Pons

Le Cousin Pons est un roman très sombre de la Comédie Humaine.



Sylvain Pons est un musicien qui a eu son heure de gloire sous l'Empire



Il a gardé de cette période faste, le costume spencer démodé au temps où se déroule le roman (1844) et l'habitude des dîners fins en ville qu'il fréquente encore pique-assiette, toléré à la table de lointains cousins d'une famille bien élargie d'où son nom de "Cousin Pons". Il vit chichement de son poste de chef d'orchestre dans un Théâtre de Boulevard en compagnie d'un pianiste allemand Schmucke. Les deux musiciens sont inséparables, dans le quartier on les appelle "les casse-noisettes". Ils logent rue de Normandie dans le Marais et la portière de la maison, Madame Cibot tient leur ménage.



En plus de la gourmandise, Pons a une autre passion : la brocante. Alors que les  Camusot, le notaire Cardot, le comte Popinot méprisent ce parent pauvre,  une anecdote suggère l'importance de la collection d'art de Pons : il offre un éventail décoré par Watteau, dédaigné par la Présidente de Marville qui ne connaît même pas le peintre et qui lui joue un sale tour. C'est le début de la brouille entre Pons et ses parents fortunés. C'est aussi l'entrée en scène de madame Cibot, la portière.



Pons faisait de vains efforts pour répondre, la Cibot parlait comme le vent marche. Si l’on a trouvé le moyen

d’arrêter les machines à vapeur, celui de stopper la langue d’une portière épuisera le génie des inventeurs.



Tandis que la famille de Pons le méprise, madame Cibot éclairée par  le brocanteur Rémonenq découvre la valeur des tableaux du Musée-Pons qui contient des Raphaël, Dürer, et des objets exceptionnels. 



"Ici commence le drame, ou, si vous voulez, la comédie terrible de la mort d’un célibataire livré par la force des

choses à la rapacité des natures cupides qui se groupent à son lit"



Rejeté par ses parents, Pons tombe malade et se trouve sous l'emprise de Madame Cibot qui va tendre le piège fatal pour dépouiller les musiciens naïfs. Elle trouve dans le quartier des complices qui ont tous intérêt à profiter de cette bonne fortune : le brocanteur, le marchand de tableau Magus,  le médecin Poulain, l'homme de loi Fraisier et toute une clique peu recommandable. La machination est infernale. L'issue inéluctable. le lecteur assiste à l'agonie du musicien puis à celle de son ami.





Balzac détaille tous les rouages de cette machine infernale et les dessous de l'ascension sociale de ces intrigants impitoyables. Et comme d'habitude, il nous surprend par une visite chez une voyante, une autres dans les coulisses du théâtre. On ne s'ennuie pas sauf pendant les commérages et bavardages de la Cibot, mais c'est à dessein....
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
Commenter  J’apprécie          80
La Peau de chagrin

Que dire... C'est du Balzac pur jus, compliqué à lire, des monologues de 5 pages et une histoire bien ficelée.



Raphaël de Valentin, jeune marquis, sans fortune est au fond du trou. Plus d'argent, éperdument amoureux d'une femme qui ne veut pas lui, reste le suicide. Mais se jeter dans la seine de nuit, sans façon, faut attendre le jour, plus classe.

Longeant les quais, il tombe sur un magasin qui vend un peu de tout, mais surtout des choses chers. Il déambule dans les étages quand il est abordé par le propriétaire, un vieux monsieur sans âge, qui lui propose "la peau de chagrin" qui exauce tous ses désirs.

Seulement il y a une contrepartie, plus y a de souhait plus la peau rétrécie. Et à la fin...
Commenter  J’apprécie          80
Eugénie Grandet

Une découverte heureuse ou une redécouverte, mais je devais être bien jeune alors pour avoir pu apprécier l'évolution psychologique et sociale des personnages. Le décor se plante lentement mais sûrement, on se sent vraiment vivre dans cette ville de Saumur, dans l'intérieur des Grandet où domine le père. Puis, c'est l'irruption de Charles, de la nouveauté, des sentiments forts, de la sincérité entre les deux jeunes gens pour un temps un temps seulement, de la libération par rapport à un mode de vie invariable. La mère, la fille et la domestique sont complices, bien plus fines que le Père Grandet tout à la prospérité de ses affaires, à sa notoriété, et à l'accumulation de son or. Bref, en langage actuel à sa réussite. Cependant, personne n'échappe à son destin ni surtout à sa mort, y compris le Père Grandet.

Ce roman a un coté féministe très fort, il rend hommage à Eugénie qui se montre forte et d'une grandeur d'âme hors du commun vis à vis de Charles, ainsi qu'à Nanon, la domestique serviable qui s'en sort on ne peut mieux avec tout le respect qu'on lui doit.
Commenter  J’apprécie          80
Le Cousin Pons

Soit Balzac n’était pas en grande forme, soit j’ai décidément un problème avec cet écrivain. Mais je me suis passablement ennuyée à la lecture du Cousin Pons, et je n’avais qu’une hâte : qu’elle se termine !



C’est en feuilletant le dossier de mon édition (Le Livre de Poche) que j’ai trouvé la réponse à mon ennui : ce récit était au départ une nouvelle que Balzac a développée pour la transformer en roman. Et cela se sent ! J’ai en effet trouvé l’intrigue sans intérêt, alors qu’elle aurait constitué une histoire sympathique à découvrir dans une nouvelle – la figure d’un vieux musicien pique-assiette, collectionneur d’art, que tout le monde méprise mais dont tous veulent récupérer l’héritage lorsque, alors qu'il se meurt, on découvre que cette collection n’est pas un délire de vieux fou mais a réellement de la valeur.



De même, si les personnalités des personnages font sourire au début – le vieil Allemand innocent, la portière avide, la bourgeoise hautaine… -, ils deviennent vite lassants, d’autant plus que leur psychologie est peu travaillée et reste assez caricaturale (les fameux « types » balzaciens), ce qui rend le récit très répétitif.



En outre, loin des clichés sur les descriptions balzaciennes interminables, ce roman est surtout constitué de dialogues, avec les manières de parler caractéristiques de chaque personnage (populaire, avec un accent allemand, un défaut de prononciation, un tic de langage…). C’est amusant au début, et cela contribue au réalisme du roman, mais m’a personnellement paru pénible à la longue, surtout que, pour certains personnages, je n’arrivais même pas à reconstituer les « bons » mots. Après une centaine de pages (sur les 400 que compte le roman !), j’avoue que je ne les lisais plus qu’en diagonale.



Enfin, petit détail : j’ai beau avoir conscience qu’il s’agit d’une autre époque et qu’on ne peut pas la juger avec notre regard actuel, les propos antisémites sont tout de même très, très nombreux…



En bref, mon avis est que Balzac aurait mieux fait d’en rester à son premier projet de nouvelle…
Commenter  J’apprécie          80
Illusions perdues

Ivre de s'enivrer ded appels tentateurs des sirènes de LA RÉUSSITE parachevée, au prix de se vendre jusqu'à sa propre liberté de penser et de se prouver

Balzac signature d'un maître des énoncés des visages complexes des personnages en lice sur la scène de la vie.nous propose de réfléchir à de Rubempre et ses orientations, discutables

Prêt à tout et tous sacrifier

Le tout dans un texte de littérature emblématique

Qui inspire toujours autant d'admiration

voire de vénération un auteur prestigieux

Une LA RÉFÉRENCE ..

dans la littérature et son rayonnement
Commenter  J’apprécie          80
Illusions perdues

Ce roman en trois parties parle da la difficulté d’être un artiste (ou un créateur, au sens large). C’est un roman sur l’écriture. D’ailleurs, l’ouvrage est dédié à Victor Hugo, et Balzac s’est inspiré de son ami pour créer un des personnages. Balzac s’interroge sur le réel talent, l’éclaire de génie, et le travail nécessaire pour réussir. Il y a quelque chose de très émouvant, qui relève presque de la confession, dans les péripéties du héros, qui malgré toutes ses faiblesses cherche désespérément à devenir un artiste. Balzac lui-même a rencontré moult difficultés pour achever ce récit. Pour Marcel Proust, c’est le meilleur roman de Balzac. Je suis tout à fait d’accord.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          80
Le Père Goriot

J'ai eu la chance d'avoir échappé à la lecture de cette œuvre durant mes longues études. Oui la chance car je ne l'aurais certainement pas autant appréciée.



Bon je ne l'ai pas lue mais écoutée. Je poursuis, doucement mais sûrement, mon marathon des classiques littéraires et pour l'instant je suis bloquée au 19e siècle.

Le père Goriot, je n'en connaissais pas l'histoire, je n'en ai pas vu le film. J'étais donc vierge et ne savais pas dans quelle direction Balzac allait me mener. C'est marrant mais le personnage du père Goriot me faisait plutôt penser à Depardieu qu'à Aznavour : un gars robuste. Donc cette personne vit au milieu d'autres personnages, dont Eugène de Rastignac, jeune étudiant, dans une pension. On verra au fil de l'histoire, au fil des rumeurs aussi, que les impressions ne sont pas toujours les bonnes. Je ne vous en dévoile pas plus mais je pense que vous en savez certainement plus que moi au début de l'histoire.

Cette œuvre parcourt plusieurs thèmes : les rumeurs, les relations filiale (quand je dis que pourrir ses enfants en les gâtant ne garantit pas forcément leur amour), le grand monde de Paris, le poids de l'argent dans les relations sociales, etc.

Je l'ai trouvé bien intéressant, et parfois aussi un peu déprimant quand on suit la vision de l'auteur, la vie est bien triste. pas mécontente de mon écoute. Je pourrais maintenant dire que j'en connais l'histoire. Ca ne m'aurait peut être pas déplu de le lire, malgré quelques longueurs, contrairement à d'autres œuvres qui lui sont contemporaines.
Commenter  J’apprécie          82
Mémoires de deux jeunes mariées

Dans ce roman épistolaire, nous suivons deux jeunes femmes sorties du couvent. Très amies, elles vont avoir des destinées bien différentes. A travers leurs lettres, Louise et Renée nous livrent leurs visions de la vie, de l'amour et du mariage. Raison ou passion? Amour conjugal ou maternité? Les choix des deux jeunes femmes sont à l'opposé. Pour ma part, je me reconnais plutôt dans Renée alors que Balzac disait: "J'aimerais mieux être tuée par Louise que de vivre longtemps avec Renée".
Commenter  J’apprécie          80
Le Cousin Pons

Lu à l'adolescence, ce livre m'avait paru lent, long, ennuyeux. Heureusement, j'ai sorti ce roman de la bibliothèque où il dormait depuis plusieurs années. Et bien m'en a pris! Ce roman très pessimiste ou réaliste (si l'on est quelque peu misanthrope) nous peint des rapports humains cruels où l'intérêt personnel et l'appât du gain dominent. Mais c'est également un très beau roman sur l'amitié. J'ai redécouvert avec plaisir ce récit. Par contre, la transcription avec l'accent allemand des propos de Schmucke m'a passablement agacée. Un peu de sobriété n'aurait pas été de trop à mon goût.
Commenter  J’apprécie          81
La Maison du Chat-qui-pelote

J'ai décidé de me remettre à la lecture de Balzac et j'ai vu qu'il fallait commencer par celui-ci. Ce fut une belle découverte car mes souvenirs du collège avec cet auteur n'étaient pas bons...

Ici nous suivons une famille de marchand de draps, les Guillaume, dans leur vie quotidienne. Nous découvrons notamment les histoires de cœur de la cadette Augustine.

Le récit est évidemment très bien écrit, l'histoire est courte et s'intéresse à la vie de l'époque et notamment aux sentiments et aux mœurs d'un certain milieu. Cela me donne envie de poursuivre cette redécouverte
Commenter  J’apprécie          80
Le Lys dans la vallée

Très beau roman d'amour, ce livre est poétique. Ses descriptions sont d'une beauté diaphane et gracieuse et les souffrances du jeune Félix touchent. On comprend sa faim de tendresse. On comprend aussi la coquetterie innocente de Mme de Mortsauf et les ravages qu'elle cause.
Commenter  J’apprécie          80
Eugénie Grandet

Grand classique, roman de la province, roman de l'avarice, roman de moeurs roman du premier amour, portrait d'une jeune fille, ce livre est un des Balzac les plus faciles d'accès. Pas trop encombré de descriptions, il a un charme désuet. Si on ne lit que quelques romans De Balzac, celui-ci devra en faire partie.
Commenter  J’apprécie          80
La Peau de chagrin

Mon oeuvre préférée de Balzac...



Quatrième de couverture:

Chez un marchand de curiosités, Raphaël déniche un étrange talisman : une peau de chagrin qui accomplit tous les désirs mais rétrécit un peu plus à chaque souhait, en même temps que diminue le nombre de jours qui restent à vivre à son possesseur. Voulant illustrer l'axiome selon lequel «la vie décroît en raison directe de la puissance des désirs ou de la dissipation des idées», Balzac a écrit avec La Peau de chagrin un roman hanté par le spectre de la dilapidation et de la dislocation : hantise de l'usure du corps et de la dépense sexuelle, hantise de la dispersion de l'intelligence et de l'égarement des esprits, hantise encore de la perte du sens politique et des repères philosophiques.
Commenter  J’apprécie          81
L'Auberge rouge

Je continue tout doucement ma découverte de la comédie humaine de Balzac avec cette courte nouvelle qui est parue en 1831 dans la Revue de Paris, pour être finalement incluse dans les Études philosophiques de la Comédie Humaine.

Souvent cette nouvelle est présentée comme une enquête policière, je reste dubitative quant à cette définition. Et je pense qu'on risque d'être facilement déçu si on s'attend à ça.

A priori il n'y a pas de suspens car pas de secrets révélés ou si peu et on connait vite le responsable. Pour moi, c'est évident que c'est plutôt une mise en avant de la bassesse de la nature humaine et ce à quoi un homme est prêt à faire pour de l'argent.

Une lecture intéressante et une analyse de la nature humaine qui fait froid dans le dos. C'est du Balzac, c'est tellement bien fait !

Attention, à ne pas confondre avec le film avec Fernandel du même nom qui parle d'un autre fait divers tout aussi glaçant ! Mais un excellent film quand même 😉
Commenter  J’apprécie          80
La vieille fille

Rose Cormon cherche un mari. La quarantaine consommée elle vit dans la hantîse de finir "fille".

Depuis longtemps, elle était soupçonnée d'être au fond, malgré les apparences, une fille originale. En province, il n'est pas permis d'être original : c'est avoir des idées incomprises par les autres, et l'on y veut l'égalité de l'esprit aussi bien que l'égalité des mœurs. Le mariage de mademoiselle Cormon était devenu dès 1804 un sujet de conversation qui animait la cité.

Ses convictions royalistes et catholiques vont toutefois être bousculées,   car elle acceptera la demande de DU BOUSQUIER, fervent libéral.

Une union de l'époque est la soumission complète de la femme sur ses biens propres. Dans le cas présent l'épousé permet à l'épousée le choix de son confesseur, de pratiquer sa religion et de régenter la vie quotidienne de la maison. Toutes les autres décisions appartiennent au maître.

Le désir d'enfant s'étant étiolé, il ne reste à Rose que l'intimité des larmes et un sourire d'apparat.





LIEU DE L'INTRIGUE : Alençon







PERSONNAGES



– DU BOUSQUIER : 57 ans en 1816, est le rival heureux de Valois. Il monte des entreprises sous la Révolution et mène grande vie jusqu'au Directoire. Son mariage avec Mlle Cormon en fait, vers 1838, le maître d'Alençon (Béatrix).



– Rose-Marie-Victoire CORMON : elle atteint la quarantaine en 1816. Vieille fille à son corps défendant, l'ironie dur romancier la fait Présidente de la Société de Maternité. Son mariage, comme on sait, la laisse « fille », et vouée aux « nénuphars », selon le mot de Suzanne, qu'elle soit l'épouse de du Bousquier



– SUZANNE : …. et ses vieillards, « personne assez hardie » pour disparaître d'Alençon « après y avoir introduit un violent élément d'intérêt » . Une beauté normande, grisette en province, lorette à Paris. Elle y fait carrières sous le nom de Mme du Valnoble, emprunté à la rue Val-Noble, où demeure Mlle Cormon (Illusions perdues, Un début dans la vie, Une fille d'Ève).



– Chevalier de VALOIS : à Alençon. Il a 58 ans en 1816. En 1799, il était, dans l'Orne, le correspondant des Chouans (Les Chouans), et réapparaît à ce titre dans L'Envers de l'histoire contemporaine. « Adonis en retraite » il échoue in extremis auprès de Rose Cormon, et deviendra l'un des habitués du Cabinet des Antiques ; c'est dans ce roman qu'il mourra, en 1830, après avoir accompagné Charles X à Cherbourg, sur le chemin de l'exil.



Commenter  J’apprécie          80




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Honoré de Balzac Voir plus

Quiz Voir plus

Connaissez-vous La Peau de Chagrin de Balzac ?

Comment se comme le personnage principal du roman ?

Valentin de Lavallière
Raphaël de Valentin
Raphaël de Vautrin
Ferdinand de Lesseps

10 questions
1303 lecteurs ont répondu
Thème : La Peau de chagrin de Honoré de BalzacCréer un quiz sur cet auteur

{* *}