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Critiques de Honoré de Balzac (3271)
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Les Chats : À travers 17 textes cultes comm..

Les Chats de Sylvain Trias, lu par Simon Jeannin, VOolume, 2023



Les éditions VOolume propose, avec cette anthologie composée et commentée par Sylvain Trias, une balade littéraire divertissante et instructive à travers des textes ou extraits consacrés au chat dans tous ses états.



Si j’ai toujours un peu de mal avec la nouvelle d’Edgar Allan Poe, « Le Chat noir », particulièrement gore, j’ai retrouvé avec plaisir les extraits du Chat Botté de Charles Perrault, d’Alice aux pays des merveilles de Lewis Carrol, des fables de La Fontaine, du Roman de Renart, des poèmes de Baudelaire ou Verlaine, etc…

Je connaissais, en effet, quelques-unes de ces évocations félines, mais je reconnais avoir découvert « L’Épitaphe d’un chat » de Du Bellay, l’amour de Montaigne pour sa chatte, les écrits de François-Auguste de Paradis de Moncrif, de Champfleury, d’Hyppolite de Taine ou de Jules Renard, le conte fantastique d’Alexandre Dumas ou encore « Le Chat qui s’en va tout seul » de Rudyard Kipling…

Pour n’en citer que quelques-uns…



J’ai apprécié cette audio-lecture, bien servi par son narrateur, contextualisée et hiérarchisée par Sylvain Trias. Le chat est décrit comme un bel animal indépendant, tantôt méprisé, tantôt admiré, dont la félinité prend des allures diaboliques, sensuelles ou féminines…

Mon seul reproche et pas des moindres : aucune plume féminine n’y est citée ! Si c’est volontaire, qu’on m’explique pourquoi… Si c’est un oubli, il est impardonnable. Je pense à Colette, à Béatrix Beck, Doris Lessing, Annie Duperey, Anne Hébert… Je pense aussi avoir la réponse à mon interrogation : en effet, il est question dans ce recueil de « textes culte de la littérature classique » et je ne parviens à citer que des autrices du XXème siècle, sans doute pas considérées comme telles…



Une anthologie qui me laisse donc un peu sur ma faim.



#Leschats #NetGalleyFrance #lesglosesdelapiratedespal


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Le Lys dans la vallée

C'est l'un des romans les plus connus de Balzac, l'une des suggestions qui revenaient le plus souvent chez les lecteurs que je sollicitais pour m'aider à choisir mon "Balzac de mai". Un roman sur l'amour dans toutes ses facettes, de l'enfance à la mort. La relation amoureuse y est admirablement disséquée, sur fond de morale, de religion, de bonnes manières, d'idéaux confrontés à la réalité.



Dans ce long récit à sa fiancée, Félix de Vandenesse revient sur sa relation passionnée mais platonique avec Henriette de Mortsauf, alors mariée et mère de deux jeunes enfants ; s'y déploie toute la complexité des sentiments dans un environnement contraint. L'occasion pour Balzac d'explorer les différents états de la femme, parfois antagonistes, et d'interroger - quel précurseur - l'idée de bonheur à travers une forme de réalisation au féminin. Relation à la mère, sentiment maternel bien sûr, mais aussi opposition de modèles d'amoureuses qu'il orchestre dans un savoureux match France-Angleterre. "Est-il possible que je meure, moi qui n'ai pas vécu ?" s'écrie Henriette découvrant sur son lit de mort qu'elle a peut-être fait fausse route malgré ses certitudes. Chacun interprètera, à commencer par la fiancée de Félix.



L’œil de Balzac n'en oublie pas le contexte politique, celui de la Restauration synonyme de retour en grâce des Morsauf et des Vandenesse, oeil toujours acéré, prêt à servir la plume qui épingle le jeu social. Le calme de la Touraine, berceau des Mortsauf apparait ainsi comme une parenthèse enchantée. Car ce roman est aussi une déclaration d'amour à une région, tant les paysages de la campagne tourangelle irriguent les pages ; de quoi donner envie de quelques escapades du côté de Saché pour apercevoir, qui sait, une silhouette blanche se dessinant au loin tel un lys dans cette belle vallée.
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Mémoires de deux jeunes mariées

Seul roman épistolaire de l'oeuvre de Balzac on peut vraiment s'attacher à l'une des deux protagonistes ! En effet l'une et l'autre sont attachantes, l'une attaché à sa raison l'autre à ses sentiments. La vraie question c'est quel est l'avis de Balzac ? Si on pourrait dire que comme il fait mourir l'une d'elle c'est celle qui l'estime comme mauvaise cependant il mets en avant son caractère.
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La Peau de chagrin

Parfois on se demande si un livre à marquer les esprits des gens que cela soit à son époque mais encore plus à posteriori ici "ça réduit comme peau de chagrin" ce roman a donc marqué son époque. Passons à l'avis en tant que tel. Ce roman de Balzac est très sympathique mais à titre personnel ce que j'aime dans ce roman c'est la critique implicite sans être un essai au sens où Balzac ne nous "éduque" pas on y voit tout de même une véritable critique de l'excès matérialisé par Raphaël.
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Le Cousin Pons

Balzac campe avec son talent habituel quelques types de la société de son temps, depuis ses couches les plus basses avec la portière (= concierge) avide, gouailleuse et comédienne ou le minable avocat marron jusqu'aux plus élevées (comte, président de tribunal…); au milieu de cette jungle hostile, quelques personnages sont mis en valeur, en particulier Pons, musicien et esthète, un de ces "glorieux débris de l'Empire" devenus anachroniques dans les années 1840, et son alter ego, l'Allemand Schmucke. Mais la splendide collection d'oeuvres d'art qu'a réunie ce Pons attise bientôt toutes les convoitises.



Comme dans plusieurs autres romans de la Comédie humaine, une clique (ici, il y en a même deux qui se font concurrence) de personnages maléfiques va s'acharner sans pitié contre un innocent: réussira-t-elle, comme dans le Curé de Tours ou César Birotteau, ou échouer comme dans Ursule Mirouët? Je laisse le lecteur le découvrir, s'il n'a pas encore lu cette oeuvre.



On parcourt en tout cas ces pages avec plaisir et les nombreux rebondissements, les traits d'esprit du narrateur, l'humour satirique avec lequel sont brocardés les grands bourgeois de la monarchie de Juillet soutiennent puissamment l'intérêt de l'intrigue; certains personnages aperçus ailleurs dans la Comédie humaine, comme le hardi Gaudissart, reviennent pour notre plus grande joie.



Au chapitre des regrets, je placerais pour ma part le personnage de Schmucke, presque exaspérant de mièvrerie et que Balzac affuble du début à la fin d'un accent à couper au couteau (encore pire que celui de Nucingen, lequel en outre est assez taciturne), ce qui rend ses interventions à peu près illisibles. On se croirait dans papa Schultz (Ed commend fulez-fus que ch'y alle = "Et comment voulez-vous que j'y aille")! Que Balzac ne s'est-il rangé ici à son sage parti concernant Rémonencq, un brocanteur auvergnat, dont il renonce rapidement à retranscrire"l'affreux charabia [qu'il est] inutile de continuer à figurer pour la clarté du récit"? le chapitre sur les sciences occultes et les considérations antisémites relatives à Élie Magus ne sont certes pas à la gloire De Balzac, mais restent du moins assez localisées dans le roman.
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Physiologie du mariage

Ce titre est le second dans l'ordre chronologique des oeuvres intégrées dans la Comédie humaine. Il a été publié en 1829 juste après « Les Chouans » premier roman qu'Honoré de Balzac signe de son patronyme.



J'ai toujours reculé le moment de lire ces premiers ouvrages qui ne sont pas des romans (« Les Chouans » est plus une étude historique qu'un roman, et la « Physiologie du mariage » est un essai de sociologie sur l'institution du mariage).



Ce livre est assez copieux (411 pages dans l'édition France Loisirs) et quelque peu indigeste. Je n'ai pas apprécié cette lecture et ce constat est assez douloureux, car je suis un grand lecteur et admirateur de l'oeuvre De Balzac. Mais il est vrai que Balzac déploie mieux son talent dans le roman que dans l'essai philosophique. Malgré cela j'ai été par moment emporté par la verve et le génie De Balzac qui excelle à tirer de simple observation des jugements et des idées pertinentes. N'oublions pas qu'il n'a que 29 ans lorsqu'il publie cet ouvrage. On y décèle déjà tout le talent De Balzac pour analyser les faits sociaux et nous décrire dans le détail les ressorts qui animent les comportements humains.



Cependant son propos est parfois ambigu, mêlant observations perspicaces, mais aussi sexistes et misogynes sur la femme. Il défend le statut de la femme (mais semble admettre sa nécessaire soumission) et se moque des maris (auxquels il donne des recettes pour ne pas se faire cocufier).



On peut donc, selon l'humeur et les circonstances de lecture être un peu perturbé par ce texte qui n'est pas toujours clair, car écrit à la manière des « guides des relations humaines » du début du XIXe siècle.



Voici quelques-uns des conseils prodigués par Balzac aux maris :

La politique maritale consiste à appliquer trois principes :

a — ne jamais croire ce qu'une femme dit

b — de toujours chercher l'esprit de ses actions sans vous arrêter à la lettre

c — de ne pas oublier qu'une femme n'est jamais si bavarde que quand elle se tait, et n'agit jamais avec plus d'énergie que lorsqu'elle est en repos.



Plus loin il recommande aux époux de ne pas permettre à leur femme de lire « Vous devrez essayer de reculer le plus longtemps possible le fatal moment où votre femme vous demandera un livre ».



Balzac utilise beaucoup l'humour pour exprimer ses opinions et il faut parfois comprendre qu'il pense l'inverse de ce qu'il dit. Mais c'est justement cette difficulté d'interprétation qui rend cet ouvrage un peu indigeste, même si je ne regrette pas de l'avoir lu. Il est possible que je n'étais pas dans une disposition idéale pour l'apprécier.



— « La physiologie du mariage » d'Honoré de Balzac, France loisirs (1988), 411 pages.















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Eugénie Grandet

J'ai beaucoup aimé l'histoire d'Eugénie Grandet.

C'est le premier livre d'Honoré de Balzac que je lis.



Quel personnage que le père Grandet ! Avare et roublard au possible. Sourd quand ça l'arrange, vivant petitement bien que riche à foison.

Les personnages féminins du livre, bien qu'en apparence soumises, s'entendent entre elles et se serrent les coudes. Nanon, leur femme de chambre, est d'un dévouement sans faille. La mère Grandet s'arrange avec son avare de bonhomme, ce contentant de peu. C'est Eugénie qui m'a fait le plus de peine, jeune fille aimante et crédule face à son cousin. Mais l'évolution de son personnage montre qu'elle a appris des expériences de la vie.



Un agréable moment de lecture.
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La Femme de trente ans

Collages artificiels versus liaisons dangereuses...



Si l'on parle de l'objet "la femme de trente ans" en tant juste que roman, c'est un total raté. de part l'histoire de la construction du texte : un collage au forceps de nouvelles de différentes époques (l'auteur se sentait il à ce point obligé de produire du roman qu'il était prêt à tous les stratagèmes, quit à faire du mauvais ? Question financière ? D'égo d'écrivain prolifique ?)

Si au début du roman ça fonctionne (et plus encore : ces "sauts dans le temps" à différentes époques de la vie de l'héroïne donnent à l'ensemble un résultat particulièrement appréciable au lecteur) quand vient le temps des histoires de pirates façon Walter Scott ou Dumas, on se demande ce que ça vient foutre ici : absolument aucun rapport entre l'étude sociologique, psychologique d'une femme de cette époque et des aventures pour gamins sans aucun soucis. de crédibilité : du n'importe quoi !

Comme ces histoires ne peuvent arriver au personnage central du roman, on a qu'à dire que ça arrive à sa fille !!!! Et de pondre des ponts totalement foireux pour tenter de lier à minima tout ce bordel.

Côté matière à retenir : Balzac a choisi ici de faire le portrait d'une femme à travers la thématique la plus ennuyeuse et la plus tendancieusement cul-cul : l'amour. Et via -une facette des plus con-conne de l'amour. Cette femme se résume à ses amours : elle se refuse par conscience sociétale et quand l'amoureux n'est plus là, elle cesse d'exister.

"Ce fut l'entente de deux belles âmes, séparées par tout ce qui est loi, réunies par tout ce qui est séduction dans la nature. "

Soit : on s'aime mais on ne baise pas.

Comme pour les couillons qui regardent d'autres qu'eux faire du sport (!!) je n'ai jamais compris l'intérêt que certains pouvaient trouver d'intérêt au spectacle de l'amour chez d'autres qu'eux.

Reste que c'est du Balzac : de la belle écriture, des textes fourmillants, de l'observation acérée...
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Le Lys dans la vallée

Roman qui chez Balzac sort un peu du lot. Ici l'argent, sujet toujours si brûlant et préoccupant pour l'auteur, n'est abordé à aucun moment. En revanche, nous avons là de magnifiques descriptions poétiques des paysages de la Touraine, mais ce ne sont pas des descriptions pour faire joli ; ces paysages sont à l'unisson des âmes tourmentées des personnages qui habitent ces contrées.



Comme Heathcliff et Cathy Earnshaw sont inconcevables ailleurs que dans les Highlands des Hauts de Hurlevent, Mme de Mortsauf et Félix de Vandenesse ne peuvent s'aimer et désespérer ailleurs que dans la belle et mélancolique vallée de l'Indre. Dans tout autre lieu ces personnages n'auraient pu s'épanouir, s'exprimer et souffrir de la même façon.



Là où reposent les restes mortels d'Henriette (Mme de Mortsauf), au fond du petit cimetière de Saché, là l'âme de Félix est condamnée à errer toute sa vie, bien qu'il soit banni des lieux par la fille d'Henriette et le comte de Mortsauf, qui avait vu d'un mauvais œil la passion dévorante et fatale de sa mère pour le jeune Félix.



Était-il trop lâche ou trop respectueux vis-à-vis de son Lys, symbole de pureté et de féminité, pour n'avoir pas su la rendre sa maîtresse ? Était-elle trop réticente, avait-elle trop peur de compromettre sa vie conjugale, de voir s'enlever ses enfants pour toujours ? Nous l'ignorons. Mais ce qu'on sait, c'est que cette vie avec le comte de Mortsauf, en proie à de terribles crises de schizophrénie et d'hypochondrie, était trop éprouvante pour Henriette, et que l'arrivée de Félix dans sa vie lui a fait voir tout ce qui lui manquait jusque-là ; contre ce choc émotionnel, son corps n'était pas paré.



Quant à Félix, il a fini par préférer côtoyer les souvenirs et les fantômes du passé, et s'est condamné à se traîner seul dans la vie.



Roman poignant, où sous chaque mot et chaque geste murmure l'âme d'un paysage, et tout ce qui nous attire vers la terre, d'où émane et retourne la vie.



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Un prince de la bohème

Bien embêté pour faire une critique ; je n'ai pas la moindre idée de quoi parle cette nouvelle après l'avoir lue. J'ai pourtant lu deux ou trois analyses et résumés. Mais même en lisant ce que les autres en ont compris, je ne vois toujours aucun rapport avec ce que j'ai lu.



Balzac est très inégal. Quelques chef d'œuvres et beaucoup de textes un peu bâclés. Mais enfin d'habitude on comprend toujours de quoi il parle (même si ça lui prend généralement 100 pages de digression avant d'arriver enfin au sujet).
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Béatrix

Guérande, 19 e s . Une famille de fidèles à la royauté dont le père , du Guenic , est parti en exil pendant le premier empire. Revenu avec une jeune épouse irlandaise , désargentés mais désormais père de Calyste , c’est un retour à la vie quasi féodale qui se déroule pendant quelques 20 années .

Hélas le jeune Calyste se le être tombés dans les filets d’une « dépravée » qui joue au théâtre ! Au grand dam de sa mère , de sa tante et du curé qui le croient perdu à jamais …

Ah les portraits si bien ciselés de Balzac au début du roman , c’est toujours très agréable à lire .

Cependant , l’intrigue est un brin compliquée et je l’ai trouvée un peu lassante .

La dernière partie concernant le mariage et les jeunes femmes de l’époque relance un peu l’intérêt du lecteur .

Je ne suis pas très emballée au final par ce roman .

« Un point c’est tout. »
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La Cousine Bette

Ayant été saisi d'une fringale De Balzac voilà quelque vingt-cinq ans, j'avais lu à peu près toute La Comédie humaine à l'exception des "parents pauvres" (La Cousine Bette et le Cousin Pons) et des Paysans. Je comble à présent mon retard.



Que penser de la Cousine Bette? J'y ai retrouvé beaucoup du Balzac dont je me souvenais: le sens de la formule, le point de vue nostalgique ou parfois réactionnaire sur la société, le goût pour les histoires de belles ambitieuses qui ruinent des fortunes énormes, parfois détenues par des avares, le thème de l'argent (avec ses lettres de change, ses rentes sur le "Grand Livre", etc.), l'humour (en particulier dans le personnage de Crevel qui se "met en position" le plus souvent possible pour paraître à son avantage). Un trait, critiqué par Proust dans Contre Sainte-Beuve, est aussi là, avec ces multiples retours en arrière explicatifs dans les premiers chapitres (la formule "Et voici pourquoi" revient d'ailleurs avec une grande fréquence).



Deux aspects de ce roman m'avaient moins marqué dans les œuvres que j'avais déjà lues, mais peut-être est-ce un simple effet de ma mémoire: le côté vaudevillesque, avec la situation de Mme Merneffe jouant de cinq amants ou maris simultanément, et la dimension mélodramatique, accentuée à la fin du roman: l'on croirait lire du Dumas ou même de l'Eugène Sue, en particulier quand se présente une mystérieuse et implacable vieille qui propose au fils du baron Hulot un moyen radical de tout "arranger".



Quant à la cousine Bette, si elle tient parfois un rôle de second plan, sa psychologie a quelque chose de fascinant et c'est une bonne idée à mon sens de faire de cet être, aussi effacé que brûlant d'une volonté intérieure très puissante, le personnage éponyme.



Bref, à nouveau une lecture très agréable, les chapitres courts donnant encore plus envie de poursuivre la lecture, mais je n'ai pas trouvé ici la profondeur de la Peau de chagrin ou des Illusions perdues/Splendeurs et misères…, ni la légèreté d'Ursule Miroite, ni le charme du Cabinet des antiques, mes romans favoris de la fresque tracée par Balzac. La fin ne m'a pas tout à fait satisfait, curieusement trop angélique et trop noire à la fois.
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Les Comédiens sans le savoir

Patron d’une manufacture dans les Pyrénées, Sylvestre Gazonal est à Paris à cause d’un procès qui le retient à propos de son entreprise. Il y apprend l’existence de son cousin, le célèbre peintre Léon de Lora qu’il croyait mort depuis longtemps. Les deux hommes reprennent contact et avec l’aide de Bixiou, un caricaturiste à la mode, les deux parisiens décident de montrer au provincial l’autre facette de Paris : celle où tout le monde joue un rôle et où les apparences sont trompeuses. Une façon pour Balzac de moquer le monde parisien.

S’ensuit une galerie facétieuse de portraits puisque les trois hommes visitent tour à tour une danseuse de l’opéra, un chapelier, une usurière, un portier d’immeuble, une autre usurière (très à la mode à l’époque), un coiffeur à la mode, un peintre académique (et pompier), une diseuse de bonne aventure, une pédicure révolutionnaire, un ministre à la Chambre des députés (un certain Rastignac, excusez du peu !), une actrice et enfin une carabine (courtisane).

Une suite de sketchs qui permet de montrer au naïf Gazonal que le pouvoir et l’argent ne sont pas forcément là où on croit les trouver. Les deux compères en profitent pour l’aider à se sortir de ses problèmes juridiques. Un court récit drôle et enlevé, quoique un peu répétitif, qui nous montre l’arrière-cour du Tout-Paris où chacun, finalement, est un comédien sans le savoir.
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Le Père Goriot

Dans ce premier volume de la Comédie Humaine, les bases sont posées avec force.

Nous sentons le dégoût de Balzac tant pour le petit peuple cherchant par tout moyen à s’élever comme bourgeois que pour la noblesse et la haute bourgeoisie. La nature humaine y est laide, même sous la dorure des somptueux apparats.

Le roman est difficile à lire : l’on se demande où s’arrêtera la bêtise, l’âpreté et le cynisme des personnages face au drame du père Goriot, un ancien commerçant prospère vivant dans la plus sombre misère après avoir offert sa fortune à ses deux filles.

Avec Eugène de Rastignac, jeune étudiant provincial encore vierge de la souillure du genre humain, nous entamons un voyage initiatique dans les différentes couches de la société parisienne. Il évolue sans arrêt entre l’obscure pension où il vit et les plus grands salons parisiens dont Balzac se plaît à décrire le luxe pour mieux y faire contraster la pauvreté morale de ses habitants.

En pénétrant la haute société, Eugène perd sa candeur et y découvre l’arrivisme, le jeu, l’appât du gain, le calcul, la tromperie. Il apprend que les plus riches palais ne renferment pas plus de noblesse de cœur que la sombre cuisine de sa pension.

Glaçant et toujours d'actualité.

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Les Employés ou la Femme supérieure

A regret et en même temps sans regret, j'abandonne ! Quand on tombe sur les romans "méconnus" d'un auteur qu'on adore, c'est quitte ou double. Vais je tomber sur un manuscrit oublié flamboyant ? Ou bien, s'il n'est pas connu, c'est qu'il y a une bonne raison ? Ici, c'est l'option 2 qu'on retiendra ! Dès le début, on attaque par une révision complète du système d'imposition et d'organisation des fonctionnaires de France, voilà de quoi refroidir les ardeurs des lecteurs venus passer un bon moment. S'ensuit la mort du grand chef et les luttes intestines qui font surface pour nommer le successeur. Tout ceci assisté de l'épouse qui tient salon pour l'avancée de son mari. Peut-être était ce trop actuel pour moi ? Trop technique, pas assez romancé, je n'ai pas du tout accroché !
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La Cousine Bette

Guérit-on de l'état de « coureur de jupons » ?

Au bout de 150 pages, l'envie de commencer ma critique me démange.

Car, comme d'habitude, Balzac plante merveilleusement le décor et les faiblesses des personnages : tout est là pour que le drame se déroule.

A 42 ans, la Vosgienne Bette, montée à Paris, est laide. C'est une vieille fille. Elle est obligée de travailler alors que sa jolie cousine Adeline est belle, et mariée au baron Hulot qui a pignon sur rue !

Bette est jalouse, mais rentre son envie. Et rentrer son envie, c'est terrible ! Elle sublime ce défaut en aidant un pauvre réfugié polonais, Wenceslas, à développer son art : la sculpture miniature. Wenceslas est doué. Il devient « sa chose » !

C'est alors que la jolie Hortense, 22 ans, fille d'Adeline et confidente de Bette, rencontre Wenceslas : c'est le coup de foudre !

Attention : Bette, qui est une sorte d'ancêtre de Tatie Danielle, celle d'Etienne Chatiliez, va réagir : elle ne peut pas perdre le seul « bien » qu'elle possède : son Polonais !

Vengeance !



Comme souvent, Balzac dénonce le pouvoir corrupteur de l'argent.

Peut-on acheter l'amour de ses enfants avec de l'argent au point de n'avoir plus rien ? ... est ma question dans son magnifique « Le Père Goriot » ?

Ici, le baron Hulot peut-il acheter sa passion pour la belle Valérie Marneffe, alors que celle-ci fait cracher au bassinet trois autres amants, et exige que son mari passe chef de bureau ? …

Et ceci au point de s'endetter, d'endetter sa femme et ses enfants ?

C'est l'éternel drame de la passion de l'homme pour la belle femme.

Mais la passion est une attitude lâche, nous signale Honoré de Balzac, car un homme doit d'abord penser à sa famille.



Cet acte de «  La Comédie Humaine », je le connais bien :

à La Réunion, la belle créole épouse un beau zorey (métropolitain venu travailler au soleil), et lui fait acheter la case et l'auto pour elle : le zorey est son « pied de riz » !

Heureusement, en métropole, les femmes travaillent, revendiquent fièrement leur indépendance, et n'ont pas besoin de pied de riz ...

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La Rabouilleuse (Un ménage de garçon)

Ce roman est intéressant à plusieurs titres. D'abord, il relate ce qu'on appellerait aujourd'hui une saga familiale. L'action commence vers 1792 en pleine Révolution, se poursuit sous l'Empire pour s'achever vers 1835. Ensuite, c'est un roman sur la question épineuse des successions. Comment certains s'emploient à déshériter une personne en toute légalité et comment faire pour détourner une succession. Et puis, c'est un roman qui s'intègre parfaitement dans la Comédie Humaine par les nombreuses interactions avec "le colonel Chabert", "le père Goriot" ou "Illusions Perdues".



Mais je commencerais bien par une anecdote personnelle sur Issoudun, sous-préfecture de l'Indre, où se déroule une partie du roman. J'avais lu et beaucoup apprécié ce roman vers l'adolescence. En particulier j'avais bien aimé la description de la ville d'Issoudun d'un point de vue historique et humain. Mais ne me souvenais plus de certains détails. Il y a peut-être une quinzaine d'années, j'avais rencontré des gens, qui étaient originaires d'Issoudun. Et je m'étais écrié : "ah, mais je connais Issoudun à cause du roman de Balzac" ! Et ma remarque avait fait un flop magistral qui m'avait un peu surpris. Et en relisant le roman, j'ai bien rigolé car je ne me souvenais plus, en fait, de la férocité de Balzac en décrivant les habitants (pas arriérés mais presque, pas avares mais pas loin) d'Issoudun …



Comme très souvent chez Balzac, on voit l'écrivain louvoyer entre son attachement à la royauté restaurée (avait-il bien le choix s'il voulait satisfaire quelques petites ambitions ou simplement réussir à être publié ?) et une admiration sinon un respect pour l'Empire et les personnages issus de cette période. En effet, ici, Balzac nous décrit diverses personnes parmi les anciennes gloires des campagnes de Napoléon qui ont refusé d'intégrer les armées royales et qui vivotent avec une demi-solde. Ceux-là complotent entre eux ou traficotent pour s'en sortir. C'est le cas de Philippe, le fils de la famille Bridau à Paris mais aussi de Max à Issoudun. Mais, d'autres personnages issus de cette période ne manquent pas d'intérêt comme le père de Philippe qui fut un fonctionnaire dévoué de l'administration mise en place par Napoléon.



Le cœur du roman, c'est le tableau familial centré sur la mère, Agathe Bridau née Rouget, d'origine issoldunoise, que le père Rouget avait déshéritée en l'expédiant à Paris. Agathe et ses deux fils Philippe et Joseph. Philippe est son préféré malgré son ingratitude, son cynisme et ses habitudes de soudard. Joseph est le personnage que Balzac bichonne. Il respecte sa mère et lui porte assistance. Il a du cœur. Surtout, c'est un travailleur forcené et cherche douloureusement à percer à travers son métier de peintre. Il y parvient peu à peu à la force du poignet grâce à des amis fidèles et à une reconnaissance de son talent : Balzac est en train de parler de lui-même…



Et la Rabouilleuse alors ? Eh bien, c'est le fil rouge du roman. Il s'agit d'une fillette récupérée par le grand-père Rouget dans les marais en train de "rabouiller" l'eau du marais pour faire sortir le poisson de son gîte. Avare, il la prend à son service pour une poignée d'écus. Il se trouve qu'elle devient belle en grandissant ; elle prendra peu à peu conscience de son ascendant, se rendant ainsi indispensable aux vieux grigous qui l'emploient. Elle devient surtout un enjeu dans le débat des successions qui agite la famille sous le regard intéressé et narquois de la bonne bourgeoisie d'Issoudun. De Rabouilleuse elle deviendra même comtesse, mais là, je ne veux pas en dire plus.



La Rabouilleuse est un excellent roman, bien balzacien, où ce n'est pas souvent les gens honnêtes qui remportent la mise. Il se lit d'autant plus agréablement que Balzac laisse éclater une belle ironie tout au long de l'histoire. D'ailleurs je terminerai bien par une des dernières phrases du roman qui témoignent d'un (léger mais certain) persifflage de l'ami Balzac.



"Les bons comtes ont les bons habits"
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Eugénie Grandet

Encore un livre lu il y a longtemps et qui m'avait alors passionné. Je viens de le relire avec un toujours aussi grand plaisir …



Balzac jette, ici, son regard acéré sur une petite ville de province, Saumur. Le genre de petite ville, à l'écart des grandes villes et loin de Paris, où la vie semble assoupie. Délicatement, il nous fait pénétrer dans les vieux quartiers en contrebas du château qui domine la ville puis dans une maison "de faible rapport" où vit la famille Grandet. Et d'ailleurs, cela s'explique bien par le fait que le père Grandet n'est qu'un tonnelier au départ. Il va s'enrichir à la suite de successions opportunes, de placements opportunistes et d'un flair peu commun. Mais, dans nos provinces, on garde l'argent et on ne le dépense pas. On n'en parle pas non plus. Donc pas de raison de changer de maison ou de standing. Quitte au petit monde de Saumur de supputer, estimer, envier, exagérer peut-être la vraie fortune du bonhomme. Mais le regard de Balzac poursuit sa route et nous laisse découvrir les capacités financières et surtout la passion avaricieuse de Grandet pour l'or.



"Financièrement parlant, M. Grandet tenait du tigre et du boa".



Dans l'ordre d'apparition dans le roman, Balzac commence par les relations de la famille Grandet, Cruchot (le notaire et le droit), De Grassins (la finance), puis Madame Grandet, puis Nanon la servante et termine enfin par Eugénie. Une fleur en bouton.



Ainsi se met en place le roman dont on comprend peu à peu les ressorts et modes de fonctionnement de tous ces gens. Eugénie devient un enjeu familial entre Grandet, Cruchot et De Grassins qui ont, comme par hasard, un garçon à marier. Enjeu dont on parle, qu'on laisse miroiter, qui est envisageable sous réserve que…



Arrive le cousin Charles, jeune gandin en provenance de la Capitale et voilà qu'il agit comme un révélateur de l'avarice et du comportement de Grandet, de la peur à laquelle il soumet sa famille et du cœur d'Eugénie qui se met soudain à battre. Le roman prend alors une dimension presque tragique.



On se rend compte que la vie de province telle que décrite par Balzac, qu'on retrouvera dans bien d'autres romans, est très contraignante notamment pour les femmes qui n'ont guère d'horizon et qui n'ont pas ou peu d'occasions de s'épanouir par elles-mêmes. Ce qui doit bien correspondre à une réalité corsetée par le "paraître", les exigences de la religion et le "qu'en dira-t-on". Rares sont les romans de Balzac où comme dans la Rabouilleuse, une femme parvient à fuir et à se faire une situation par elle-même. Eugénie était une fleur en bouton ; à l'arrivée de Charles, elle vient d'éclore puis se met à attendre comme une jeune fille de la bourgeoisie saumuroise se doit d'être.



Si au début du roman, Eugénie est naïve et crédule, elle mûrira sans pour autant pouvoir ou vouloir s'émanciper. On retiendra du personnage d'Eugénie Grandet une force de caractère se traduisant par un équilibre entre son côté romanesque et son côté réaliste qui la rend très crédible voire admirable aux yeux du lecteur. Par exemple, elle trouvera les moyens pour convaincre sa mère et Nanon, terrorisées, de passer outre les contraintes et l'avarice de son père sans oublier, évidemment, son comportement plein de dignité et même de grandeur lorsque Grandet découvre qu'elle a fait don de ses louis d'or.



J'aime bien ce roman où Balzac nous laisse entrevoir à la fin une Eugénie qui ne tombe pas dans le vice de son père, qui paraitrait "parcimonieuse si elle ne démentait la médisance par un noble emploi de sa fortune". Et puis j'aime la fin ouverte que Balzac nous propose où l'histoire d'Eugénie n'est pas forcément terminée…



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La Maison du Chat-qui-pelote

Voilà bien longtemps que je ne m'étais pas plongée dans l'univers De Balzac. le challenge Riquiqui 2024 vient de m'en donner l'occasion avec cette longue nouvelle. Quel plaisir de redécouvrir l'écriture riche et élégante du célèbre écrivain, son talent pour nous introduire dans la société parisienne du 19ème siècle, pleine de contrastes.



La maison du chat qui pelote… Un titre énigmatique et imagé ! Il s'agit juste de l'enseigne désuète d'un magasin, celui de Monsieur Guillaume, marchand drapier dans la rue Saint-Denis. Maisons à colombages, vieux bâtiments pittoresques, artisans, commerces plutôt prospères, tel est le décor que Honoré de Balzac prend plaisir à peindre puisqu'il a lui-même vécu plusieurs années dans ce quartier peuplé de petits bourgeois besogneux. Monsieur Guillaume dirige son affaire avec rigueur et paternalisme, il mène une vie austère et règne en maître sur son personnel et sa famille. Respectant la tradition, il souhaite marier ses deux filles Virginie (28 ans) et Augustine (18 ans) dans l'ordre de naissance, ce qui apparemment n'est pas chose aisée puisque Virginie, en dépit de son âge plutôt avancé, n'a pas encore reçu de proposition. Elle fera donc un mariage de raison avec Joseph Lebas, le premier commis appelé à succéder au père à la tête du magasin. Elle s'en accommodera.



Quant à Augustine, elle est tombée follement amoureuse de Théodore de Sommervieux, un jeune artiste peintre, issu de l'aristocratie, lui-même sous le charme de cette ravissante jeune fille discrète et innocente. A son insu il en a fait un portrait magistral. le père Guillaume, malgré ses réticences consentira à ce mariage d'amour qui hélas s'avérera malheureux. Une union vouée à l'échec, une mésalliance à la fois sociale et intellectuelle. Elevée dans un univers étriqué et rigide, Augustine, perdue dans un monde qui n'est pas le sien est incapable de s'adapter aux mondanités et au milieu artistique de son mari. Petite bourgeoisie et aristocratie ne font pas bon ménage ; passés les premiers mois de fol amour, Theodore sera rendra vite compte de l'ignorance de sa jeune épouse qui ne comprend ni son art ni les codes de la société dans laquelle il évolue depuis sa naissance. Il se tournera vers d'autres cieux. Et, moralité : l'histoire se terminera dramatiquement.



Ecrit en 1829 La maison du chat qui pelote fait partie des Scènes de la vie privée et inaugure La Comédie humaine. Etude de moeurs, satire sociale, opposition des différentes couches de la société parisienne, descriptions fines et sobres, tous les ingrédients sont là, tout comme certains personnages que nous retrouverons par la suite.

Une lecture agréable, riche et pleine d'enseignement, qui me donne envie de retourner de temps en temps dans l'univers balzacien.





#Challenge Riquiqui 2024

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Pathologie de la vie sociale

Balzac dépeint la société de son temps : 3 catégories. Les travailleurs, les artistes et les élégants, et plus particulièrement ces derniers. Ceux qu'on ne peut rencontrer qu'à paris et qui n'ont pas besoin de travailler...

Beaucoup de cynisme. Les axiomes sont très agréables à lire.
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