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Critiques de Hugo Pratt (571)
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Corto Maltese, tome 5 : Les Ethiopiques

Hugo Pratt signe en 1973 un nouveau volume des voyages de Corto Maltese en Afrique de l'est. Les Éthiopiques narrent ses aventures dans le désert au côté de Cush, un guerrier imprégné d'une forte religiosité, mais aussi d'une appréciation sincère de la loyauté et de l'amitié qu'il testera avec Corto Maltese.



Car c'est bien le fil rouge de cet ouvrage : l'amitié avec cet Autre qui semble si différent au départ (et qui le pense aussi réciproquement), mais dont les coups contre les Turcs, les Britanniques, puis contre les Allemands les conduiront à resserrer leurs liens. Corto ayant perdu de vue son double maléfique Raspoutine, Cush semble ici le remplacer idéalement.



Le volume paraît ainsi plus "sec" dans son approche généralement onirique de Corto Maltese. Ce dernier entre plus en action que d'ordinaire, les épreuves sont plus nombreuses, mais le récit s'achève autour d'un échange inédit avec un animal et la conclusion d'un rêve qui, peut-être, n'en était pas un (nous n'en dirons pas plus pour ne pas "spoiler").



Le trait demeure somptueux, les visages des femmes et des hommes d'Afrique sont magnifiés, c'est probablement à cette époque que les dessins de Pratt sont les plus beaux, même s'il évoluera encore au fil des autres volumes de Corto Maltese.
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Corto Maltese, tome 1 : La Ballade de la me..

avec aquarelles de Hugo Pratt.

Une version coloriée de Corto avec en avant-goût une série d’aquarelles d’individus de Polynésie et de Mélanésie.

Une aventure où apparaît pour la première fois Corto Maltese le pirate à la solde ou/et associé plus ou moins du «Moine» mystérieux personnage dont on ne voir jamais le visage et dont personne ne connaît l’identité. Une apparition pour le moins surprenante car il dérive attaché sur une croix en plein Pacifique comme un christ : un personnage né du néant et qui va nulle part mais de par cette crucifixion maritime intrigante, on sait qu’il a été, est et sera voué aux ennuis. Dans cette aventure Corto se trouve associé à Raspoutine pirate et assassin passablement fou et assoiffé d’or. Premières confrontations avec celui-ci avec lequel il a semble-t-il des relations paradoxales, amitié ou quelque chose qui y ressemble et haine ou rivalité sentiments qui sont réciproques mais les deux sont liés et le resteront longtemps.

Premières amours avec la jeune Pandora. Première pensées altruistes de Corto Maltese pour les peuples colonisés, ici ceux du Pacifique, pensées d’indépendance qui collent bien à son esprit libre, ni dieu ni maître sans être à aucun moment idéologiquement libertaire. Ces belles pensées ne l’empêchent pas d’être un malfrat qui court après un trésor ainsi qu’un mafieux traficotant avec les allemands pendant la guerre. Son aura pour ce début d’aventures est celle d’un truand ni plus ni moins il ressemble à Raspoutine avec un coté fleur bleue la naïveté en moins.

On constate qu’il a déjà des amis ou du moins des gens qui le respectent et ce sans qu’on sache d’où cela vient: il a déjà un vécu qu’on ignore. Apolitique et aventurier il mène sa barque entre les écueils sans choisir un camp d’ailleurs le seul respect qu’il manifeste dans ce tome va vers un officier allemand. Il est à contre-courant mais il réussit à échapper aux sanctions des vainqueurs on constate son opportunisme car il n’a pas fait grand-chose et ce qu’il a fait de positif ce n’étaient pas sans arrières – pensées.

Graphiquement les traits des personnages sont plutôt lourds, brouillons et disgracieux il lui faudra quelques tomes pour arriver à une image plus dépouillée, stylisée et aristocratique. A ce stade il a tout du ruffian mais il a la jeunesse et on lui pardonne beaucoup, toutefois Corto reste un personnage ordinaire il n’a pas encore d’épaisseur. Il est encore loin d’être un gentleman légendaire. Les décors semblent un peu vides il manque quelque chose mais quoi?

Une couverture bâclée et grossière et si la couleur verte bleutée est sympathique elle est très mal mariée avec un «le moine» au premier plan pachydermique en noir et blanc et surtout la grosse tâche noire du capuchon. C’est assez laid et ça jure avec les aquarelles qui suivent et sont tout en finesse.

Des langueurs dans le texte Pratt fait durer l’histoire un peu inutilement bref ce sont peut-être les îles paradisiaques qui imposent ce rythme et une certaine moiteur: on tourne en rond et on attend la suite. On va dire qu’il est bavard et ne permet pas l’onirisme qui caractérise le Corto véritable. Le contexte qui entoure Corto est essentiellement historique et politique à peine mâtiné de romance aventurière du style «l’île au trésor» avec pirates modernes on dirait aujourd’hui «terroristes».

Une bonne BD.
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Corto Maltese, tome 4 : Les Celtiques

C'est un des volumes les plus beaux et les plus féériques (si je puis dire) des aventures de Corto Maltese : Les Celtiques aborde les thématiques du rêve et de l'illusion, de la magie et des personnages légendaires, du théâtre et de la mélancolie.



"Mais cher okang, ces thématiques ne sont pas nouvelles ! On les retrouve déjà dans les autres volumes de Corto Maltese" - me diriez-vous.



Et je vous dirais que vous auriez raison tout en ajoutant quand même que ces thématiques sont amplifiées dans plusieurs récits des Celtiques, en particulier l'excellent "Songe d'un matin d'hiver" qui me fait espérer toujours qu'au milieu de notre monde cruel perdure un monde invisible et séculaire fait de fées, de mages et d'elfes.



Le trait d'Hugo Pratt prend une plus grande maîtrise dans le dessin de Corto mais aussi des femmes, toujours aussi belles dans ses cases (un petit coup de coeur pour Banshee et ses tâches de rousseur).



Alors que les récits des Celtiques laissent entrevoir à chaque fois la cruauté des hommes en pleine Grande Guerre, le fantasque et la folie - que ce soit la quête d'un trésor par une équipe internationale de soldats que tout oppose au départ ou encore une troupe de théâtre qui cache de nombreux mystères tout en égayant les soldats au front - sont présents pour le plus grand plaisir du lecteur !
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Corto Maltese, tome 6 : Corto Maltese en Si..

Difficile de s’y retrouver avec ses nouvelles parutions, rééditions et éditions enrichies, N&B, version colorées, ainsi que celles dessinées par d’ autres dessinateurs, repreneurs thuriféraires, bref il y a une opacité préjudiciable à l’auteur d’origine Hugo Pratt mais je suppose avec le consentement des ayants droit, l’affaire est juteuse. Toutefois il serait bon d’ informer les lecteurs clairement car le préjudice est aussi pour eux surtout les nouveaux aficionados Corto Maltese. Cette réédition «enrichie» noir et blanc est bien de Pratt mais bon faut lire les petites lignes et s’en est désagréable.

Voilà j’ai râlé!

Oui en voyant la gueule sympathique de Raspoutine c’est du Pratt, les aquarelles en mezze aussi, elles enrichissent l’album cartonné mais pas seulement l’album, Casterman aussi un peu et les ayants droit et tous les autres et elles ruinent les aficionados qui ont perdu leurs originaux.

J’ai encore râlé

Mais bon Raspoutine quelle gueule! Et bouche dorée, et Semirova, et Shanghai Lil et tous les autres! Le noir et blanc de sacrés couleurs et pas de gris mais des hachures qui font grisâtre

Difficile le contexte de Maltese et la Sibérie: un véritable brouet politique, ethnique, social, militaire, religieux ou se croisent tous les bons, il n’y en a peu, et tous les méchants avec pour ambition, mettre la main sur un train d’or.

Le marin, gentilhomme de fortune mais là on se demande bien quelles sont ses origines aristocratiques, aventurier avec la complicité, non désirée, de Raspoutine se met sur les rangs.

Il est intéressant de constater que Corto n’aime pas politiquement les rouges, les russes et peut-être même les blancs et qu’il se range facilement derrière les forces alliées américains et anglais pourtant des colons, qu’il n’ a pas beaucoup d’amitié pour les chinois, les méchants, les fourbes bien sur, triades, seigneurs de guerre et par conséquent plus tard les communistes. Pas beaucoup de sympathie pour les japonais par contre il apprécie les gentils mandchous à la recherche de leur autonomie, les gentils chinois, quand ce sont de gentilles, jeunes et jolies chinoises c’est beaucoup mieux, qui travaillent globalement pour l’Asie c’est à dire le kuomintang nationaliste.

En fait plutôt que pirate, il est souvent présenté ainsi, et vu son comportement, il serait flibustier et travaillerait bien malgré lui pour des causes nobles. En effet si l’action le mène a acquérir un bien qui ne lui appartient pas il le laisse échapper non intentionnellement mais pour une bonne cause, Corto est un « Sainte-nitouche » malchanceux. Une petite gouape qui a besoin d’être valorisée surtout dans l’échec: on se réconforte comme on peut..

Ce qui fait que cette BD est de bonne qualité c’est le fond politique très riche de cette Asie du début du siècle dernier, époque bénie pour les aventures, la part du rêve qui vient se greffer là-dessus notamment avec des chamans divinatoires, tireuse de cartes qui introduisent l’au-delà et les pensées secrètes de Corto, la présence indélébile du fou Raspoutine qui a une empreinte aussi forte mais aléatoire que Corto et la présence de tous les seconds rôles hauts (très) en couleur qui sont inimitables et indispensables. Beaucoup de vedettes mais elles ne se gênent pas car elles ont chacune une place appropriée Pratt a utilisé avec bonheur tous les ingrédients qu’il fallait R.A.S
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Corto Maltese, tome 2 : Sous le signe du Ca..

L'un des très beaux volumes de Corto Maltese qui fait suite à La Ballade de la mer salée.



Hugo Pratt y fait rencontrer Corto Maltese et un de ces grands amis que nous retrouverons par la suite, le professeur Steiner.



L'ambiance des histoires qui se succèdent dans ce volume nous fait voyager sur les côtes de l'Amérique du Sud et des Caraïbes dans une ambiance très "pirate".



Le personnage de Corto Maltese voit son caractère se révéler progressivement entre la solitude, la mélancolie, et la témérité. Plusieurs répliques de Corto y sont magnifiées par l'ambiance sud-américaine et le contexte de la chasse permanente d'un trésor.



D'ailleurs ce trésor n'est pas si matériel que cela. L'ombre de Pandora Groovesnore ne cesse d'hanter le marin, mais cette ombre va apparaître plus grande au fil des volumes.



Mais d'autres femmes sont omniprésentes et sont aussi belles que vaillantes et intelligente, et sont liées à la magie : morgana, Ogoun Ferraille, Bouche dorée. Toutes sont plus belles et mystérieuses les unes que les autres sous les traits de Pratt ; même Ambiguïté n'y échappe pas, ce qui pourra la rassurer !



Les derniers épisodes ".. Et nous reparlerons des gentilshommes de fortune" et "À cause d'une mouette" qui concluent le volume plairont en particulier aux amateurs d'énigmes de chasse au trésor !
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Corto Maltese, tome 11 : Les helvétiques

QUEL AVENIR POUR CE LIVRE ?



Pour la énième fois je me replonge dans cette histoire. Idéal avant une bonne nuit de sommeil car il est essentiellement question d'un rêve enchanté. Point de vu dessin, le trait est un peu moins précis que d'habitude, les formes plus brutes, mais l'esprit est là. Un formidable album envoutant et ésotérique comme Hugo Pratt sait en faire.

Mais alors ? Où est le problème ?

Quand on revoit ces dessins, à la "lumière" de notre époque on se demande si ce livre ne finira pas par être banni, interdit. Mais qu'est-ce qui cloche ? (à la fin me direz-vous ?)

Mais Erica voyons ! Une gamine de 15 ans qui en pince pour le très viril Corto. Qui court sans sa chambre essayer la robe séduisante que le beau marin lui a offert. Les vêtements volent, dévoilant au passage sa petite poitrine naissante, avant d'enfiler le vêtement seyant à son jeune corps qui devient alors érotisé. Elle en tire la langue d'excitation ! Pour marquer encore plus le décalage entre son corps immature et le vêtement de femme, Erica revient vers Corto, le décolleté baillant sur ses petits nénés pas encore bien formés !

Comment ça je délire ? Mais vérifiez par vous même ! Et ce n'est pas tout ! Le pire est sans doute à venir. Par la suite, Corto croit revoir Erica à plusieurs reprises dans son rêve. Elle apparait la tête à l'envers en Dame Kundry puis, pire du pire l'aventurier pense la reconnaitre dans une sorte de gravure. Accroupie. Fixant les fesses du démon, le nez à quelques centimètre du , comment dire ? du... bon, vous aurez compris. Pour enfoncer le clou, Hugo Pratt fait dire au démon : " Vous allez finir par me l'user ! Ca suffit les filles !...

Bon j'arrête-là...

Alors comment faire à présent ? Continuer comme si de rien n' était ? J'entends déjà les cris : Déviant ! Sexiste ! Machiste ! Malade mental ! Gros dégueulasse !

Ou alors crier au loup avec les "wokistes" et les féministes enragées ? Que c'est pas bien que c'est mal, qu'on ne doit pas dessiner les enfants comme ça et ne surtout pas leur prêter des sentiments ambigües avec les adultes et patati et patata.



Bon alors ? Comment on fait ? Là ?

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Corto Maltese, tome 10 : Tango

Une très belle première de couverture couverture. Sur un fond de cases grisées de BD un grand et large «T» de tango en rouge orangé sur lequel vient se greffer le dessin principal: un couple de danseurs de tango ; Des lignes saillantes très acérées et agressives et fond noir dont on a du mal a détacher le danseur, avec l'exception de la danseuse dont on voir les jambes et cuisse blanche avec jarretière. Un tanguero sérieux comme un pape et une tanguera qui s'abandonne avec volupté à la danse. On a l'impression de quelque chose d'excessif et de diabolique, un rythme effréné et une certaine ivresse de la tanguera le tout dans un style cubiste. Un des dessins de première de couverture les plus beaux de la BD Maltese et pourtant, Corto n'y figure pas.

Avec une telle entrée en matière le reste ne peut pas être mauvais.

Néanmoins on se trouve confronté, d'entrée, a un texte explicatif de ce qui va suivre c'est à dire de la BD. Bien qu'on apprécie les planches de Pratt, véritables petits tableaux impressionnistes , cubistes, les croquis de première mains, les ébauches variées, un florilège d'images toutes plus jolies les unes que les autres, le texte, lui, sera immanquablement répété dans les cases suivantes et c'est gênant. Lire deux fois la même chose ce n'est pas ce qu'il y a de mieux pour un BD.

D'un autre coté pour celui qui assimile difficilement c'est un «mieux» certain mais pour les autres...

Cette BD de Pratt semble faire exception aux autres. En effet elle manque sérieusement d'onirisme qui fait le cachet de Pratt. A part les deux lunes... On a là une BD historique, romancée certes à un certain point, mais sans vraiment de surprise surtout avec le texte qui a précédé.

le sujet croise des éléments porteurs, des cow-boys mythiques tueurs, le milieu politique et social corrompu de l'Argentique des siècles précédents quelque chose d'inhérent à la nature même de l'Argentine et surtout le tango en filigrane omniprésent.

Décor dans lequel le passage de Corto, ici tel un fantôme, va se réveiller et faire tourbillonner le pire. le contexte historique est peut-être un peu trop présent au détriment de la poésie onirique. le lecteur de Corto ne veut pas de politique et encore moins d' histoire réelle: il veut du rêve de l'entre-deux en Argentine comme en Éthiopie.

Un décor graphique très séduisant avec ses vues de voies urbaines argentines peuplées de tramways rectangulaires qui donnent l'impression de voler sur les pavés, de voitures qui vues sous plusieurs angles différents ne semblent jamais à la même échelle, déformées, soit grosses soit étirées soit contractées voire courbées.

Les couleurs sont attachantes celles de Corto toujours les mêmes: sable, bleu/mauve et blanc ainsi que l'insigne et les boutons «pain d'épice»

Les fonds en ocres dégradés, pas rouge pour le sang à peine un marron/orangé, pas de vert mais du jaune citron très vif surtout dans les lettres des onomatopées.

Un régal pour les yeux, un style expressionniste très épuré presque minimaliste et des aquarelles du début de la BD.

Un Corto un peu particulier mais qui se laisse bien voir.
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El Gaucho

La collaboration fonctionne entre les deux artistes: les dessins de Manara illustre le scénario de Pratt.

Ce dernier nous emmène, via le récit d'un vieillard, sur les vaisseaux de la Royal Navy au début du 19 eme. En effet, quatre vingt ans plus tôt, sur un de ces bateaux mettant le cap sur l'Argentine, était embarqué un jeune tambour de 17 ans Tom Browne. L'espoir des anglais était alors de récupérer le rio de la Plata et Buenos Aires aux mains des espagnols.

Il me semble nécessaire de ne pas en dire trop pour laisser aux futurs lecteurs le plaisir de découvrir cette BD.

Pratt ne s'était pas trompé sur son choix de Manara "parce qu'il savait dessiner les femmes" , on ne saurait le contredire.

Certains dessins sont crus et violents, de plus j'ai eu l'impression que la fin du récit est bâclée, j' aurais aimé en savoir davantage sur la vie de Tom Browne.

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Corto Maltese, tome 1 : La Ballade de la me..

Deux adolescents perdus en mer du sud sont recueillis par un pirate antipathique. Un autre, sympathique, erre sur l'océan, fiché sur des bouts de bois comme sur un rouet... Tous ces personnages et bien d'autres apparus ici, sont différents mais aucun n'est étranger à la vie ou au destin de l'autre. Leurs histoires vont se mêler et révéler des héros puissants et inspirants. La Ballade de la Mer Salée signe la naissance de Corto Maltese, qui est à la bande dessinée ce que Ulysse est au récit et la littérature. Hugo Pratt impose, comme sa signature inspirée de celle de son maître Milton Caniff, sa patte au scénario et une certaine vision de la vie. Tout à la fois absolue et dérisoire. Corto, pirate sympathique, est un rebelle qui comprend tout, ou pour le moins l'essentiel, du monde qui l'entoure. Celui, officiel, des puissants qui se font la guerre - celle de 14-18 qui démarre dans cet album - et celui, moins officiel ou plus intime, des luttes cachées et des émois secrets. Le dessin peut ne pas être toujours parfait, rien ne dépasse ces cases où on peut plonger des heures et ce temps si différent que le récit nous impose. Unique et absolu.
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Corto, tome 1 : La jeunesse

Un opus très intéressant de Corto Maltese qui relate la rencontre entre Corto Maltese et son double maléfique, Raspoutine sur le front de la guerre russo-japonaise de 1905.



Raspoutine y figure presque en héros à part entière, dans un rôle d'anarchiste vouant aux gémonies les militaires et n'hésitant pas à assassiner pour l'honneur de ses nouveaux amis, ici Jack London et Corto Maltese.



La case de la rencontre entre ce dernier et Raspoutine donne des frissons car elle est le point de départ chez Pratt d'un duo hors-norme, d'un ange et d'un démon qui ne pourront plus se séparer.



Le trait de Pratt dans les années 1980 a beaucoup évolué par rapport à La Ballade de la mer salée : le récit demeure toujours aussi passionnant mais le trait s'est arrondi, est devenu plus fluide et moins onirique.



Pour comprendre l'histoire de la saga Maltese, il faut avoir lu cet opus pour comprendre la relation avec Raspoutine, mais aussi avec celle de Jack London.



Avis de "prattophile" !
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Corto Maltese, tome 1 : La Ballade de la me..

De là où tout est parti, l'histoire d'un voyage sans fin, celui d'un marin en quête d'un trésor ou d'un amour perdu ou d'un ami à sauver, ou les trois à la fois. Corto Maltese est ici l'aventurier d'une odyssée en Océanie où il éprouve sa soif de justice mais aussi son idéalisme sans illusions. Le trait en noir et blanc de Pratt est sublime, même si son style va évoluer au fil des tomes.



Une merveille pure à emmener sur une jonque pour la Papouasie ou l'île de Pâques.
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Corto Maltese - Edition enrichie N&B, tome ..

Juan Diaz Canales et Ruben Pellejero signent en 2022 un nouvel album de Corto Maltese qui respecte très bien le trait et la philosophie du personnage créé par Hugo Pratt.



L'aventure du marin maltais se déroule dans les années 1920 à Berlin sous la République de Weimar où se déroulent les affrontements et les complots entre le mouvement nazi d'Hitler et les communistes. Entre ces extrêmes, la République de Weimar vacille.



Corto Maltese se retrouve à observer ce vacillement tout en cherchant l'assassin de son vieil ami Steiner. Dans son enquête, il doit, à la fois, faire face à une organisation obscur "Consul" qui veut éliminer les ennemis de l'Allemagne, et coopérer avec une autre mystérieuse organisation de vieux alchimistes juifs, ce qui rappelle la fraternité croisée dans Fables de Venise.



Un très bel album avec des dialogues beaux et drôles, mélancoliques et spirituels.



Que dire de plus que de souhaiter aux deux auteurs espagnols de cette belle suite de pouvoir nous proposer un nouvel album de Corto Maltese ?
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Corto Maltese : La Reine de Babylone

Grand fan depuis l'enfance de Corto Maltese, j'ai plutôt bien accueilli le premier album "Océan Noir" des deux auteurs Quenehen et Vivès. Ils sont dans la création d'un personnage Corto plus contemporain ce qui est légitime. Mais dans cette "Reine de Babylone", globalement rien ne va : l'histoire est pauvre en échanges entre les personnages, alors que pourtant Corto rêvasse souvent en parlant à lui-même, à des êtres vivants ou des objets, etc. Là, souvent nous avons droit à des cases d'action sans paroles, sauf pour y lire quelques vulgarités qu'on n'aurait jamais lues chez Pratt ! ... La création, ok les gars, envoyez Corto dans les années 2000, mais faudrait-il ne pas trop dénaturer la psychée du personnage. Sans compter la longue et interminable infiltration du navire, on se serait cru dans Metal Gear... Corto serait devenu Solid Snake ? Ça colle bien pour les gamers des années 2000, mais là non c'est Corto...

Bilan : très déçu, on aurait pu s'attendre à retrouver un minimum d'élégance comme nous l'avions eu dans "Océan Noir". Mais là c'est vraiment un loupé.
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Corto Maltese : La Reine de Babylone

Corto Maltese est un des grands personnages du XXème siècle et représente l'art de la bande dessinée définie par son créateur, Hugo Pratt. L'auteur italien voyait cela comme de la littérature dessinée, un moyen de raconter en mots et en images, en paroles et en silence le monde. Corto Maltese, aventurier et pirate, solitaire sentimental, est habité par un état d'esprit du XIXème siècle. Il est courageux, spirituel, loin des considérations matérialistes et porte en lui un spleen, une mélancolie qui l'anime à traverser le monde. Ce monde qu'il parcourt est marqué par la guerre, le conflit, le désir. Corto cherche lui une forme d'apaisement tout en voulant vibrer. Dans cette nouvelle aventure, un duo, MArtin Quenehen et Bastien Vivès, s'emparent du héros. Le poids sentimental porté par Corto surgit avec force. C'est l'axe principal de cette histoire. Corto est embarqué dans des aventures mais surtout dans les bras de Semira. Dans un noir et blanc léger dont les nuances siéent très bien à la mélancolie du personnage, les auteurs regardent cet homme être profondément troublé, touché, attendri par cette femme, cette combattante, cette reine, cet espoir. Le mot amoureux ne peut pas vraiment exister car il plomberait Corto. Les mots du réel ne peuvent le contenir. Cette force du personnage est là, bien présente et le héros se confronte aux réalités violentes des armées, de tous ces hommes qui veulent dominer, soumettre. Dans un récit bousculé, la tragédie est présente. Le duo d'auteurs parvient à s'approcher de cet être, pas tout à fait adulte, pas du tout adolescent. Corto Maltese est autre chose, il veut voir plus loin, survit au temps présent comme il a survécu à son créateur. Dans une fin ésotérique très émouvante, les auteurs rendent hommage à la particularité de Corto, il est éternel et en quête perpétuel d’un endroit où il pourrait fermer les yeux en toute quiétude.
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Corto Maltese : La Reine de Babylone

Venise lui vas si bien, un long baisers langoureux sur les rives de la lagune.

Un meurtre , un plogeon , un projet de braquage, Semira , un ligne de coke, des bosniaques une bouffée d opium quelques serbes , de américains de la cia, un joint et tout est en place pour un haletant road trip entre Venise et Bagdad Babylone. Certain baisers se termine en épousailles avec la mer. Plein de clin d'œil amoureux à Venise l'écrin matriciel pour Corto Maltese rendu sensuel par la fluidité de l'encre de Chine couchée sur le papier qui rappelle les reflets incessant de la lagune. Bref très bandant ce nouveau Corto.
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Du Sable, rien que du sable (Récits de guerre)

Petite pépite dénichée par hasard chez mon bouquiniste préféré.

Édité en 1983, il s'agit d'une compilation de productions antérieurs de Hugo Pratt. Les aventures se déroulent en Afrique pendant la seconde guerre mondiale où les troupes du Maréchal Rommel affrontent les troupes alliées.



On retrouve le graphisme de Pratt mais en couleurs mais une dominante d'encre noire. Hugo Pratt a vécu en Afrique, en Éthiopie dans sa jeunesse, son père étant militaire. Les paysages de désert lui sont familiers et il sait nous les présenter de plus dans une atmosphère de guerre.



Hugo Pratt cherche à montrer le courage des soldats, leur abnégation et parfois leur refus de l'autorité et de l'injustice. Pratt sait mettre en avant des héros ordinaires. Il sait montrer des hommes courageux mais aussi des hommes justes.



Comme indiqué dans le préambule de la BD, Pratt n'utilise que des plans moyens et des plans américains comme dans un découpage de films. Aucun gros plan sur les visages mais malgré cela Pratt arrive à nous transcrire les émotions de ses personnages.



Pratt apporte un soin particulier pour les scènes de combat, les scènes avec les chars étant réalistes. L'ensemble est violent mais non choquant, ce sont des hommes qui se défendent.



Ce n'est pas la création la plus marquante de Hugo Pratt mais elle est intéressante pour avoir sa vision d'une époque qu'il a vécu enfant. Mais aussi intéressante pour l'analyse de son trait graphique.



Belle découverte pour moi.







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Corto Maltese, tome 11 : Les helvétiques

Ca doit être le seul Corto Maltèse que je n'avais pas encore lu...et ça fait longtemps pourtant qu'il est dans ma bibliothèque.

Ah, Corto... c'est toujours un tel plaisir de me retrouver avec lui. Peu importe l'histoire, j'aime juste me retrouver en sa présence de papier.

Mais je dois avouer que cette histoire m'a moins plue que la plupart des autres. Si le songe est souvent présent dans les aventures du beau marin, je préfère nettement quand ce rêve n'est qu'une anecdote, une étape dans l'histoire. Ici, l'onirisme prend toute la place et ne laisse pas de place pour les embruns (ok, difficile en Suisse...) et l'aventure.

Certes, il reste quelques jolies références historiques et littéraires et quelques rencontres. Cette lecture ne me marquera peut-être pas sur le long terme mais me donne surtout envie de relire d'autres tomes
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Les celtiques, 3 histoires courtes

J’avance un peu plus dans les tomes de de Corto Maltese. Les Celtiques regroupent plusieurs nouvelles qui mettent Corto au cœur du premier conflit mondial en Europe. Comme les êtres mythologiques qui en songe ou en réalité, le croisent dans ses aventures, Corto ne semble être qu’un témoin de cette guerre meurtrière. En passant de Venise en Irlande, puis revenant de Stonehenge aux côtes du Nord, Corto Maltese croise de belles femmes et des hommes amoureux pour lesquels les guerres ne font qu’exacerber les passions.



Hugo Pratt est un maître incontestable de la narration et du dessin. A travers ses récits, il fait aussi appel à notre imaginaire collectif, celui des contes et légendes, mais aussi à la littérature, pour mélanger ces influences et façonner, lui aussi, un mythe. Le mythe d’un héros éternel, esthétiquement beau et mystérieux.



❓Quel est votre Corto Maltese préféré ?


Lien : https://jmgruissan.wixsite.c..
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Corto Maltese, tome 1 : La Ballade de la me..

Je reprend les classiques de temps en temps. Je ne pouvais pas passé a côté de Corto Maltese, j'ai vue quelques films (dessins animés) d'une grande qualité et je connais un peu le personnage. Je connais aussi le Corto un bar dans l'Orne (61)... Bref, je me suis lancé et j'ai commencé par... le tome 1 ! Je suis plutôt classique dans mes choix...

Ce qui est chouette c'est qu'on découvre le personnage qu'est Corto (ici un peu secondaire) et d'autre comme Raspoutine (qu'on deviendra récurent). L'histoire est pleine de rebondissement mais je la trouve un peu décousue. Le dessin est chouette et le noir et blanc se prête bien à l'ambiance.

Bon c'est une bonne installation mais ça demande de creuser un peu la suite !

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Corto Maltese, tome 11 : Les helvétiques

Quand l'aventure se teinte de magie et de poésie, cela donne l'album phare des aventures de Corto Maltese, ce gentilhomme de fortune à l'oreille percée empreint d'un romantisme désabusé mais également d'un esprit anarchisme et d'une curiosité presque candide.

Cet album est en quelque sorte le point culminant de la série en ce qu'il propulse définitivement son héros dans la dimension des rêves et devient presque plus proche d'une récréation ludique, d'un cours en plein air... En somme, le prétexte pour Hugo Pratt de faire un chassé croisé entre ses différentes passions et connaissances, avec l'humour et la mélancolie qui font le charme de ses créations! A lire durant les heures de spleen, face à la pluie tapant sur le carreau de votre fenêtre, un soir d'automne idéalement!
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