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Critiques de Ian Manook (1551)
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Ravage

Spécialisées en littérature de voyage et d’exploration, les éditions Paulsen accueillent pour la seconde fois l’écrivain bourlingueur Ian Manook, qui, après une série de thrillers consacrés aux rudes terres d’Islande, nous embarque dans une traque échevelée à travers le Grand Nord canadien, d’après un fait divers survenu au tout début des années 1930.





Qui était-il et d’où venait-il ? Nul n’a jamais su précisément, mais surnommé le « Trappeur Fou de la Rat river », il est entré dans la légende de la région d’Aklavik, un village des Territoires du Nord-Ouest Canadien, en zone arctique. L’histoire débute en plein hiver 1931, par les moins quarante degrés habituels, lorsque des Loucheux – ainsi nomme-t-on les Indiens locaux – viennent porter plainte contre un nouveau venu, un colosse au farouche tempérament, apparu sans tambour ni trompette et désormais installé avec ses lignes de trappe, sans en demander l’autorisation, à quelque cent trente kilomètres du village. Une équipe de la Gendarmerie royale est diligentée sur place pour une mission de contrôle qui tourne au drame. Des coups de feu sont échangés, un policier est blessé et il faut dynamiter sa cabane pour en extraire le forcené. L’homme ayant réussi à prendre la fuite, commence une traque dantesque, à travers blizzards et tempêtes, qui durera six semaines, engagera des forces a priori disproportionnées – trente hommes armés, soixante-dix chiens de traîneaux, un avion de reconnaissance – et, après avoir laissé se développer le sentiment d’une invincibilité quasi surnaturelle du fugitif, s’achèvera dans le sang d’un hallali sauvage et vengeur.





Raconté du point de vue des poursuivants, eux aussi des individus au physique et au mental hors du commun, le roman oscille entre l’état d’esprit plus pondéré des représentants des forces de l’ordre et la soif de vengeance des trappeurs déchaînés auxquels ils ont fait appel pour les aider à courser le fugitif. Si tous sont impressionnés par les incroyables capacités du fuyard, en telle osmose avec leur infernal environnement que sa résistance et ses ruses semblent les narguer à les en rendre fous, ils savent aussi, depuis que l’un, puis deux des leurs se sont retrouvés au tapis, le premier blessé, l’autre tué, qu’il n’y aura pas de pitié ni de justice autre que celle de ces espaces sauvages et glacés, torturés par le blizzard, asphyxiés par les brouillards, égarés dans le grand blanc. Et tant pis si cet homme qui n’avait jamais que prétendu à une vie solitaire, loin des hommes et de leurs lois, n’a toujours agi qu’en légitime défense. On n’échappe pas ainsi au monde, qui entend contrôler jusqu’au dernier lambeau de territoire sauvage et qui règle parfois ses comptes sans autre forme de procès, avec le pire acharnement.





Entre les dangereuses somptuosités d’une nature blanche et glacée et le tragique aveuglement de la vindicte humaine, ce polar noir mené tambour battant sur la trame de faits réels est aussi un superbe roman d’aventure que l’on n’a aucun mal à imaginer projeté sur un autre écran blanc, cinématographique cette fois.


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Le Chant d'Haïganouch

Un coup de gueule avant tout , contre moi , d’une part , contre l’éditeur ensuite . Contre moi donc , qui me dis " bon lecteur au fait de l’actualité " , toujours à errer dans les allées de telle ou telle librairie , et qui ignorais , en jetant son dévolu sur un roman qu’il était...le second volume d’une Odyssée particulière et tragique , celle des Arméniens....

On est mercredi , jour de parution du Canard Enchaîné , alors c’est ma tournée, le " Pan sur le bec " , aujourd’hui , c’est pour moi ....

Coup de gueule aussi contre l’éditeur qui ne mentionne nulle part ( sauf erreur ) qu’il s’agit d’une suite .Un peu plus de clarté serait bienvenu mais” business is business ! " Et pourtant , que de bandeaux rouges pour dire " ceci ou cela " .

J’assume mon erreur , mais peut_- être certains voudront bien se joindre à moi et me dire que je ne suis pas seul ...

Quoiqu’il en soit et malgré une certaine difficulté à replacer dans le contexte tel où tel personnage présent et actif dans le tome 1 , les liens qui les unissent , ce livre a été pour moi un perpétuel moment d’émotions variées et prenantes . Même romancée , cette histoire ne peut pas laisser insensible et fait découvrir avec intelligence , l’affreuse oppression russe sur des populations dont le seul objectif était de vivre sans richesse mais avec honneur , courage , fierté.

Le périple d’Agop s’élève au - delà de l’imaginable , le système d’extermination russe laisse sans voix , tout n’étant que désespérance même pour les " tenants " du pouvoir qui , un jour où l’autre se retrouvent FORCEMENT du mauvais côté du fusil .

Soyons clairs , c’est un livre dur mais nécessaire qui révèle , à travers cette saga familiale tragique , combien les humains peuvent se montrer incroyablement et désespérément, atrocement ...inhumains .

Des personnages humains ou pas , le reflet d’une époque, l’impuissance à jouir d’un des droits fondamentaux , la liberté, qu’elle soit physique ou d’opinion , la négation de l’existence .

C’est terrible et pourtant , on ne peut pas renoncer à cette lecture car tout l’art de l’auteur a été de présenter l’Histoire , la grande , par la lorgnette du " petit peuple " .

C’est un livre remarquable et , vous savez quoi ? Hier , je suis allé à la librairie où j’ai acheté ” L’oiseau bleu d’Erzeroum ” , oui , oui , je vais lire le début avant la fin ....C’est la toute première fois que je me trouve dans cette situation .

Comme je suis optimiste , je me dis qu’il " fallait bien que ça arrive un jour " .

Et puis , j’ai ma part de responsabilité...

Revenir en arrière ? C’est vous dire combien j’ai apprécié ", Le chant d’Haiganouch" ...

A bientôt , chers amis et amies , et faisons tous bien attention à nos achats ..." On ne nous dit pas tout ! " .
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A Islande !

Ian Manook n'est pas Pierre Loti. Il pose un autre regard sur les pécheurs d'Islande du début du XXe siècle. Un regard qui n'a rien d'esthétique ni de romantique puisqu'à travers une fiction richement documentée il raconte ce qu'il y a de moins glorieux et de plus sombre dans ces campagnes de pêche à la morue qui voient s'éloigner des côtes françaises les islandais de Paimpol pendant six mois.

L'auteur s'attachant à rendre sensible l'itinéraire de ces pêcheurs dans sa dimension sociale et politique, on découvre des marins amarrés à presque rien naviguant entre deux drames, le pire de l'existence qu'ils mènent c'est la dureté et la maltraitance érigées en mode de fonctionnement élémentaire à bord des goélettes, conséquence du cynisme des appétits des armateurs.



Il y a donc de la noirceur et un sentiment d'impuissance qui embrassent le récit mais l'humanisme et le volontarisme qui animent les protagonistes éloignent la tentation du misérabilisme. Dans ces eaux receleuses de désastres, l'auteur a su se tenir à bonne distance de tout ce qui lesterait son histoire. Les personnages dotés d'une noblesse morale et de caractère sont attachants, l'écriture particulièrement immersive nous laisse voir ce que les légendes préfèrent ignorer et le texte dense est mené magistralement.

J'ai véritablement été fascinée par la précision du langage, des phrases réfléchies capables de renvoyer des images qui transpercent les yeux, pénètrent l'esprit et trouvent facilement prise sans que la langue soit spécialement travaillée ou sonore. En aventurier qu'il a été, Ian Manook donne richesse à un texte en décrivant parfaitement les paysages minéraux, ces falaises de basalte baignées par des eaux noires toujours menaçantes qui attendent leur heure en léchant les rochers des côtes islandaises.



Ce roman à la puissance incomparable n'est certes qu'une fiction mais l'exactitude de ses évocations l'érige en véritable recueil commémoratif.

Lecture passionnante.
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L'oiseau bleu d'Erzeroum

Araxie, 10 ans, prend soin de sa petite sœur aveugle, Haïganouch. Leurs parents arméniens sont morts, le père à la guerre, la mère massacrée par les turcs dans sa ferme. Tous les membres de la proche famille chez laquelle elles s'étaient réfugiées à Erzeroum décédent au cours de la déportation massive des chrétiens d'Arménie.

Dans la colonne de déportés, les deux fillettes sont prises en charge par Chakée, une vieille femme qui ne manque pas de ressources. Lorsqu'elles arrivent à la forteresse de Diarbekir, Chakée organise, avec l'aide d'un officier turc, la vente des deux fillettes comme esclave d'Assina, 15 ans, la fille d'un médecin local. Cette dernière doit bientôt épouser, mariage arrangé, un riche notable d'Alep.

La vielle femme espère ainsi sauver les deux petites filles...



Ian Manook abandonne (temporairement ?) le polar pour le roman historique ; un roman inspiré par l'histoire de sa grand-mère, réfugiée arménienne. Un changement de genre littéraire particulièrement bien réussi !

L'auteur met ses talents de conteur et de journaliste touristique, ainsi que son passé de grand voyageur, au service d'une véritable épopée en deux parties :

- La première est la lutte pour la survie de fillettes et adolescentes au cœur du massacre des arméniens par les turcs et les kurdes au milieu des années 1910, puis des violences qui accompagnent la décomposition de l'empire ottoman après la guerre perdue de 14-18 ;

- La seconde est le début de la reconstruction personnelle et familiale des jeunes femmes qu'elles sont devenues, avec son lot d'espoir et de réussite, mais aussi de restes de violence.

Le récit est dur, malgré la suppression de certaines scènes de massacre, et poignant, mais il est porté par un espoir : survivre puis se reconstruire et vivre pleinement sa vie.

L'écriture est celle de l'auteur de polar : simple et directe, sans trop de fioritures, mais taillant les scènes au cordeau. Si l'on doit arrêter de temps en temps la lecture, ce n'est pas pour assimiler la complexité du texte, mais pour laisser passer l'émotion ou pour accepter l'idée que oui, des hommes ont été capables de faire ça...

Le roman se termine à l'aube de la seconde guerre mondiale, et appelle donc une suite...
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Yeruldelgger

Quand la quatrième de couverture (édition poche) annonce quelque chose comme "une maîtrise époustouflante pour le polar le plus primé et le plus dépaysant de tous les temps", j'ai toujours une hésitation : une méfiance crasse pour ces dithyrambes que je soupçonne excessifs et qui me font passer mon chemin, ou un reste d'illusion et d'ouverture d'esprit qui me fait me jeter sur le bouquin. Dans le cas d'espèce, j'ai choisi la deuxième voie, pour en conclure que j'aurais gagné du temps à emprunter la première. Naïve que je suis...

Et donc, polar le plus primé de tous les temps, je n'ai pas vérifié (si quelqu'un a l'info, je prends). Polar le plus dépaysant, ça je veux bien lui laisser, c'est pas tous les jours qu'on croise des fictions qui se déroulent en Mongolie. Quant à la maîtrise époustouflante... J'ai terminé ce roman il y a à peine un mois et je serais bien incapable de vous en détricoter l'intrigue. En dehors du fait que Yerul-quelque chose est un super-flic et qu'il mène deux enquêtes de front (qui s'avéreront liées, tiens, que c'est original): dans l'une, il retrouve les ossements d'une fillette au fond de la steppe ; dans l'autre, à Oulan-Bator, il a sur les bras les cadavres de trois Chinois émasculés et de deux prostituées massacrées, et retrouvées avec les "bazars" (ah, cette finesse d'écriture) des Chinois précités dans la bouche. On retient aussi que Yerul... est un super-flic (je répète pour enfoncer le clou), entouré de collègues véreux qui lui mettent des bâtons dans les roues, et de nombreux personnages féminins qui subissent, pour la plupart, et parfois à cause de lui, des atrocités sans nom. Parce qu'en plus des prostituées et de la fillette susmentionnées, il y a sa co-équipière qui comprendra à ses dépens ce qu'on entend par "risques du métier", sa fille aînée (grand merci pour la description racoleuse de ses brûlures effroyables), sa fille cadette tuée cinq ans plus tôt pour le forcer à lâcher une de ses enquêtes, et son ex-femme, emmurée dans sa douleur depuis lors. Il n'y a que la médecin-légiste qui s'en sort à bon compte, et encore, il s'en est fallu d'un galop de cheval dans la montagne. Tout cela explique que Yerul... soit un super-flic (oui oui) borderline et impitoyable. Il n'y a qu'un seul autre "gentil" côté masculin, un improbable gamin des rues dégourdi qui vient à la rescousse.

A part ça, l'intrigue est fort complexe, transposable partout ailleurs dans le monde sauf peut-être aux Pôles. On apprend qu'il y a beaucoup de corruption en Mongolie, que le pays est écartelé entre tradition et modernité, que des Chinois et des Sud-Coréens tentent d'en faire leur terrain de jeu commercial et/ou de divertissement, à peu près à n'importe quel prix. On apprend aussi des choses sur l'histoire-géo et la culture du pays, mais c'est un peu comme si, entre deux castagnes, on plaquait quelques paragraphes de guide touristique, avec en bonus une dose d'onirisme lourdaud (ok, on a compris que la Mongolie est un pays de chamanisme). Tout cela est très long, va trop vite ou trop lentement et manque de liant. Trop de violence gratuite (et le premier chapitre du 2è roman de Manook, publié en bonus, n'augure rien de mieux), des personnages caricaturaux, une intrigue tirée par les cheveux et du placement de produits (toute la gamme de la marque à la pomme et les sandales roses "Salut Minou").

Cela ne m'empêchera pas un jour d'aller en Mongolie, mais ce ne sera pas grâce à Ian Manook.
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Le Chant d'Haïganouch

J'avais beaucoup aimé L'oiseau bleu d'Erzeroum et m'étais promis de ne pas tarder à lire la suite, et puis le temps passe, beaucoup de nouvelles sollicitations (merci les amis) et il a fallu les retours de mes deux amies (Nicolak et HundredDreams) pour me décider.



J'ai autant aimé ce tome que le premier, même si ce n'est pas exactement pour des raisons identiques. On voyage moins que dans le premier, on aborde moins d'évènements historiques différents. Mais paradoxalement, j'ai plus appris ici. Je ne connaissais absolument pas cette tragédie (encore une) ayant frappé les Arméniens partis en Russie sur la foi de promesses mensongères.



La plongée dans cette URSS sous le joug de Staline d'abord puis de Khrouchtchev est glaçante. Un pays où l'arbitraire règne, où les puissants d'aujourd'hui seront les réprouvés de demain, où la peur assure la domination et la puissance de l'état :

« La quatrième raison de ces déportations, c'est bien évidemment de faire régner la peur. La peur, camarade, ce sentiment qui retient chaque individu de se rebeller contre l'État ou le Parti. Qui lui enlève l'idée même d'en parler à quiconque. Cette peur, camarade, qui t'habite en ce moment de me voir ajouter ton nom et ceux de tes enfants sur n'importe laquelle de ces listes. »



J'ai retrouvé par Ian Manook la même analyse que celle de Padura dans L'homme qui aimait les chiens. Ces régimes tyranniques tiennent par la peur, la crainte de l'autre, de la dénonciation. Ce sont des pays où nul ne peut se sentir en sécurité, où l'on ne peut se fier à personne, et c'est terrifiant.



J'ai retrouvé dans ce tome tout ce que j'aime chez l'auteur, cette capacité à mêler l'histoire de ces personnages à L Histoire avec un grand H, cette richesse dans l'évocation de la vie de cette diaspora et de ses coutumes. Je me suis régalée en pensée à la description de ces plats typiques. J'y ai retrouvé surtout l'amour profond qu'il porte à ceux qui sont sa famille, qu'il fait revivre ici. J'ai aimé encore une fois partager pendant quelques années leur vie. Les personnages sont toujours aussi attachants et j'ai mieux découvert le personnage d'Agop, qui prend malgré lui le devant de la scène dans une bonne partie du livre.



Un tome traversé à nouveau d'horreurs, mais aussi de moments de bonheur, de douceur. Des personnages que je ne suis pas près d'oublier.



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L'oiseau bleu d'Erzeroum

Ian Manook revient sur l’enfance de sa grand-mère Araxie et de sa petite sœur Haïganouch. Les deux fillettes arméniennes ont survécu au génocide arménien perpétré en 1915 par les turcs et les kurdes. Avec quelques bribes de l’histoire de ses grands-parents mêlés à la fiction, l’auteur a tissé une grande saga romanesque et historique.

Bien sûr, on ne peut parler du génocide arménien, jamais reconnu par la Turquie, sans évoquer ces massacres en masse, ce peuple affamé, violé, battu et, pour ceux qui ont survécu à toutes ces horreurs, déportés vers le désert syrien de Deir-ez-Zor.



« J’ai vu la mort, Nazli, la mort et son cortège. Depuis les terrasses de Mardin on domine la plaine sur plus de vingt kilomètres et je les ai vus. Ils étaient des milliers. Dix mille peut-être. … Mon dieu, Nazli, ce que j’ai vu ! Ils étaient là comme un troupeau errant, avec pour vacher des gendarmes qui les battaient. Que des femmes et des enfants, et quelques vieillards. J’ai vu des gendarmes tuer des retardataires à coup de sabre. Tu te rends compte, Nazli ? Mais que sommes-nous devenus ? »



Araxie et Haïganouch auront la vie sauve grâce à un médecin turc humaniste. Il les achète pour en faire les esclaves de sa fille qui va se marier.

Les évènements vont se précipiter pour les deux sœurs qui finiront par être séparées. Au cours de leurs tribulations, elles trouveront de l’aide et du réconfort mais aussi la haine.

A travers le destin d’Agop et Haïgaz, jeunes fédaï qui résistent, on découvre la volonté d’un peuple qui ne veut pas se soumettre. Leur chemin va croiser celui des deux sœurs ainsi que de beaucoup d’autres.

D’autres personnages viennent étoffer cette fresque historique.

Ces péripéties, long parcours aventureux et romanesque, permet à Ian Manook de plonger son lecteur dans les méandres de cette époque de l’après-guerre.

Avec cette tuerie monstrueuse de toute une population, on assiste au déclin de l’Empire ottoman qui suscite de nombrées convoitises.

Avec le consul allemand en Turquie, on approche un Hitler encore inconnu et on assiste aux bouleversements d’une Europe divisée.

Il y aura aussi l’incendie de la ville de Smyrne où se sont réfugiés de nombreux arméniens, les purges staliniennes en Russie et la montée du front populaire en France.



Pour tisser sa saga historique, Ian Manook multiplie les personnages de tout bord et les fait se rencontrer dans des situations rocambolesques où ils rebondissent sans cesse et cette surabondance de rebondissements finit par lasser.

Je n’ai pas retrouvé le souffle épique qui traversait son roman d’aventure « Ravage ». L’écriture, malgré ses accents lyriques, ne m’a pas séduite. Si le roman est magistralement documenté et son intrigue bien construite, le récit est trop souvent cousu de fil blanc.

Ce que j’ai le plus apprécié dans ce long roman, c’est cette traversée de l’histoire du début du XXe siècle et la découverte de ces évènements que je connaissais mal.

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Yeruldelgger

Yeruldegger - un cri de guerre, un cri de colère qui vibre comme le tonnerre !



Ian Manook est fort, le bougre. Mine de rien, en un seul bouquin, il réussit à créer et imposer un univers inédit, original, frais et attachant. Virtuose des grands espaces, il nous plonge avec délectation dans une terre inconnue.



La Mongolie, vous dites ?

Qui aurait cru que ce pays aurait pu se révéler si puissant, si vivifiant, si passionnant ?

Manook nous dépeint un peuple atypique, une culture fascinante, mélange de sérénité, de violence sauvage, de progrès, de mysticisme, d'empathie et de rage meurtrière.



L'aspect politico-économique est particulièrement intéressant. Et l'auteur nous éclaire. Ce pays coincé entre la Russie et la Chine est un petit joyau aux richesses âprement disputées.



Âpre, rugueux, ce livre convoque et déchaîne les forces de la nature sur une intrigue complexe et électrique.



Mais Manook nous propose des temps morts, des phases de respirations culinaro-mystiques régalant aussi bien l'âme que la chair.

Les deux, d'ailleurs, se partagent farouchement notre attention car ce roman est autant charnel que spirituel, terrien et aérien à la fois.

Rites ancestraux, devoir de mémoire. Ne pas oublier d'où on vient pour savoir où on va. Ce roman est empreint d'une philosophie rurale, pétrie de bon sens et emplie de charme. Back to basics.



On dit qu'un roman doit beaucoup de sa réussite à la force des personnages créés. Et c'est vraiment le cas ici. Manook peaufine chacune de ses créations et notre empathie en pâtit. Même si naturellement, tous les regards sont tournés vers le personnage-titre, il faut souligner le travail soigné sur le reste du casting. On a envie d'aimer les femmes, de détester les traîtres, de punir les vilains, de secourir les enfants et de glorifier les liens de l'amitié.



On peut même ajouter que la plus grande réussite est définitivement la partie féminine du casting. Même si ce livre porte le nom de son personnage principal, ce sont elles qui nous font vibrer.



Pour en revenir au commissaire Yeruldegger, Manook a façonné un personnage iconique, puissant. à la lisière du mythe.

Yeruldegger est un homme en colère, caractériel, empli de fêlures et de déchirures, qu'il ne fait pas toujours bon croiser. Et c'est un vrai sacerdoce que lui fait vivre l'auteur. Un chemin de croix shamanique mais salvateur. La purification de l'âme... Comment va la votre ?


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Ravage

Ce qui est époustouflant dans ce roman, c’est le fait que Ian Manook se soit inspiré d’une histoire bien réelle : Ce trappeur capable de survivre dans une nature hostile malgré la traque dont il a fait l’objet. Ce fait divers avait passionné le Canada en 1932.

Dans le roman, le trappeur se nomme Jones, enfin c’est le nom qu’il donne car, de lui, on ne sait rien. Et on n’aurait rien su s’il n’avait été dénoncé par un loucheux, nom donné aux autochtones indiens. Ce type, il chasse sans permis de trappe. La loi, c’est Harry Bauwen, en poste dans la gendarmerie royale canadienne. Il envoie deux de ses hommes mais le trappeur, barricadé dans son chalet de rondins comme dans un fort, refuse de leur parler. Les sangs s’échauffent malgré des températures à moins quarante, mais on entend faire respecter la loi. Nouvelle tentative des gendarmes avec, cette fois-ci, un mandat de perquisition. Après les paroles, on finit par échanger des coups de fusil. Ça tourne vinaigre et l’inspecteur Howard Walker, en poste à Aklavik et ancien soldat de 14-18, décide de monter une expédition pour faire respecter la loi à cet individu

« Onze hommes et soixante-trois chiens au total. Deux jours pour rejoindre la cabane et interpeller Jones, et deux jours pour le ramener à Aklavik, plus un jour de sécurité au cas où, à raison de cent vingt kilos de viande par jour pour les animaux et onze pour les hommes. Sept cent kilos de nourriture, c’est ce qu’il faudrait. Plus les équipements, les tentes, les raquettes, les armes, les munitions. Une expédition. »



Jour après jour, Ian Manook nous entraîne sur les pas de ces hommes rudes qui ont appris à vivre dans des conditions extrêmes. Parmi eux, beaucoup ont soif de vengeance, ils veulent la peau de ce trappeur fou. Mais certaines voix s’élèvent contre l’avis général, dont celle de Bauwen qui se demande si ce trappeur solitaire et misanthrope vaut bien cette débauche d’hommes armés.

L’auteur a su exploiter le fait réel en inventant sa propre histoire dans le récit véritable. Ainsi les personnalités des hommes sont-elles bien décrites et fouillées, donnant lieu à des conflits et des revirements de situation.

Jones leur échappe sans cesse et ils se demandent où les mènera cette course poursuite épuisante. Jusqu’en Alaska peut-être ? Jones est une vraie anguille qui a une connaissance innée de la survie en milieu hostile. Il s’adapte à son environnement et a l’intelligence animale pour brouiller sa piste et avancer contre toute logique. Que cherche-t-il vraiment ?

Du pilote Wright, ancien as de l’aviation pendant la guerre, homme téméraire qui n’hésite pas à affronter le blizzard pour soutenir la traque au sol, Ian Manook fait un personnage complexe au regard distancié mais terriblement lucide sur cette chasse à l’homme.

Et puis il y a aussi le médecin, le docteur Söderlund, personnage secondaire mais dont l’humanisme réchauffe un peu ce récit cruel. Passionné d’ornithologie, il connait tout du sizerin blanchâtre, du lagopède des saules ou encore des bernaches. Et son discours est terriblement contemporain.

« Notre meute traverse ces immensités admirables dans une débauche de brutalité et de violence dans le seul but d’appliquer une loi qui nous permet de nous en prendre à un supposé criminel sans un seul regard pour ce monde merveilleux qui nous entoure. Chaque roche, chaque plante, chaque animal de ce paysage est un miracle. »

Les femmes sont rares, il n’y en a que deux, Martha Walker et Linda Bauwer. A travers leur quotidien, on comprend leurs difficultés et leurs rêves enfouis. L’expédition laissera des traces dans leur vie.

On croise une faune étonnante : Carcajous, caribous lagopèdes et même un « omingmak » ou bœuf musqué encrouté sous la neige. C’est « une force brute, animale », celle-là même qui illustre la couverture et donne le ton de ce récit brutal, violent, où hommes et bêtes affrontent les éléments d’un climat rude avant de s’affronter entre eux.

Un roman ahurissant qui m’a tenue en haleine du début jusqu’à la fin.



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L'oiseau bleu d'Erzeroum

L’oiseau m’a emportée sur son dos à tire d’aile, il a viré à droite, à gauche, a fait des piqués. Ce bel oiseau bleu m’a fait voyager des contrées lointaines d’Arménie, à la Sibérie, l’Allemagne, puis j’ai vu ma maison en passant au-dessus de Clamart, Issy-les-Moulineaux, Boulogne-Billancourt, Meudon, l’hôpital militaire de Percy…

Des noms de villes familiers aux oreilles de nombreux arméniens, ainsi qu’aux miennes. Missakian, Manoukian (le véritable nom de Ian Manook … Manook Ian), … ces personnes avec un nom de famille en -ian, j’en connais plusieurs, croisés pour beaucoup sur les bancs de l’école.

Mais de leur histoire, celle de leur famille, je ne savais rien, si ce n’est qu’ils étaient nombreux à posséder des entreprises de textile et de tricots, et qu’ils avaient réussi à organiser une filière économique florissante dans les années 1980. Las, aujourd’hui, de tout cela, il ne reste plus qu’un seul tricoteur qui vivote en attendant de tirer sa révérence, l’âge d’or n’est plus, tout se passe en Chine désormais. Mais, nulle amertume, les Arméniens ont envoyé leurs enfants à l’école, à l’université et se sont insérés en France, brillement pour la plupart.

Quel chemin parcouru pour ce peuple de revenants, avec une résilience à toute épreuve face au nombre incroyable d’atrocités subies, et qui m’a fait penser, la technologie en moins, à ce que subissent à leur tour aujourd’hui les civils Ukrainiens et plus particulièrement les femmes qui payent toujours de lourds tributs dans ces conflits.

J’ai été saisie par l’horreur de la scène inaugurale du livre, d’une violence inouïe, mais à la suite de laquelle Ian Manook nous replonge dans un autre bain de terreur sans même nous laisser le temps d’une petite respiration.

L’auteur s’est inspiré de la vie de sa grand-mère Araxie, et de celle d’autres Arméniens qu’il a connus pour bâtir son récit. Il révèle avoir, à la demande de son éditeur, supprimé deux scènes du fait de leur extrême violence, alors que les faits rapportés étaient pourtant véridiques.

Ian Manook dénonce avec talent la violence extrême subie par le peuple Arménien lors de ce génocide et les actes barbares et haineux d’un peuple envers un autre (d’ailleurs y compris par les Turcs envers ceux de leur propre communauté qui auront l’audace de porter secours aux Arméniens), qui se répètent inlassablement d’une époque à l’autre, d’un pays à l’autre…

La partie la plus marquante du livre est la première, elle me laissera un souvenir indélébile, elle concerne tous les évènements se déroulant en Arménie du temps de l’enfance d’Araxie et de sa petite sœur devenue aveugle Haïganouch. Araxie et Haïganouch, vendues comme esclaves à une famille turque, ce qui leur évitera une agonie certaine dans le désert de Deir-er-Zor, dans lequel des milliers de déportés arméniens mourront de faim et de soif sous l’œil au mieux indifférent ou cruel de l’armée turque.

La seconde partie avec l’installation en France puis en région parisienne, si elle nous apprend plein de faits historiques très instructifs et intéressants, perd en intensité et en tension. Les multiples et récurrents personnages entre lesquels on navigue sans cesse ont moins capté mon attention, et j’ai trouvé certaines invraisemblances dans le fait que trop de personnages ont des liens entre eux sans le savoir. Ian Manook peine un peu à trouver des rebondissements dans cette partie du récit qui aurait gagné à être un peu plus condensé.

Un livre très dur, mais salutaire qui permet de découvrir l’Histoire du peuple arménien.

Je serai bien sûr au rendez-vous de la suite, Le chant d'Haïganouch, à paraître en septembre 2022.

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Le Chant d'Haïganouch

1947. Agop, réfugié arménien installé en banlieue parisienne, cède aux appels de Staline et d'une partie des organisations arméniennes : il quitte, provisoirement pense t'il, femme, enfants et amis pour rentrer en Arménie.

Hélas, l'accueil dans la nouvelle république soviétique n'est pas celui attendu et le jeune homme se retrouve prisonnier de l'URSS, avec deux idées en tête : retrouver Haïganouch, la jeune soeur d'Araxie l'épouse de son ami Haïgaz, et fuir ce pays qui n'est plus le sien.



Après "L'oiseau bleu d'Erzeroum" où il nous présentait, de façon assez crue mais terriblement réaliste, la terreur du génocide arménien et le début de la construction d'une diaspora en France, l'auteur poursuit sa saga familiale avec un épisode moins connu de l'histoire des arméniens : la tentation d'un retour au pays, dans une république socialiste soviétique d'Arménie. Il y a encore beaucoup de douleur et de larmes, peut-être un peu plus d'espoir et de sourires, mais moins de crédibilité...

Tel que raconté, cet épisode paraît en effet plus romanesque que la première partie. Agop, ses proches et ceux d'Araxie semblent avoir un peu trop de chance. Là où beaucoup d'autres meurent, eux passent trop facilement au travers des mailles du filet. Et que vient faire le jeune Boris Eltsine dans cette histoire ?

Reconnaissons cependant, une fois encore, le talent de Ian Manook pour créer des personnages. Ce sont eux, et leur présence presque physique, qui donnent du corps à une intrigue que l'on vit avec eux, à travers eux.

Cette saga est écrite, et se lit, comme un épisode d'une série policière : rythmée par des chapitres plutôt courts, par le croisement des histoires des deux personnages centraux, par quelques rebondissements inattendus. Le roman est rédigé simplement, sans effet de style ou abus de mots savants susceptibles d'égarer le lecteur. Il se lit donc très facilement, sans laisser indifférent.

Une belle saga historique, au tome 2 peut-être un peu trop romancé ?




Lien : http://michelgiraud.fr/2023/..
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A Islande !

Ce roman se passe en Islande, et ce n'est pas un polar.

L'auteur de ce roman est Ian Manook, et je confirme, ce n'est pas un polar.



Dans un roman aux personnages très attachants, Ian Manook nous parle de la pêche à la morue, aux abords de l'Islande, dans les premières années du vingtième siècle. Ceux dont on suit l'histoire sont des bretons de Paimpol, pécheurs par tradition, par obligation, parce qu'il ne savent rien faire d'autre, parce que rester à terre ne rapporte rien.

Les conditions de vie à bord des bateaux sont inhumaines et beaucoup y laissent leur vie.

Le Catherine pris dans une tempête s'échoue sur la cote islandaise, les rescapés sont pris en charge dans le tout nouvel hôpital, que le gouvernement français vient d'ouvrir, pour mettre fin à l'emprise du clergé sur les soins apportés aux marins.

L'auteur nous décrit plus précisément pendant les quelques semaines qui suivent le naufrage la vie de quelques personnages, Corentin Lequéré, pécheur expérimenté qui voudrait oeuvrer pour l'amélioration de la vie des marins, Kérano, instituteur, embarqué par romantisme, il voulait vivre par lui-même Pêcheur d'Islande. Il y a Marie, nouvelle arrivée en Islande, infirmière en chef, Soeur Elizabeth, qui jusqu'à présent s'occupait des soins aux marins, Eilin l'institutrice islandaise et son père Arthur. Leurs destins vont s'entrecroiser pour le meilleur et parfois le pire.

Le talent de l'écrivain se révèle tout autant dans ce récit que dans ses polars. l'écriture nerveuse prend aux tripes. L'Islande est là dans toute sa beauté sauvage, les personnages nous deviennent proches et nous captivent. Et chose appréciable pour ceux qui comme moi n'aiment pas quitter ceux qui ont peuplé notre esprit pour quelques heures, l'auteur nous donne dans des épilogues le détail de la fin de vie de chacun.

Un roman surprenant, découvert grâce à la critique de mon ami Fandol et l'appréciation positive de mon mari. Je n'aurais jamais pensé en l'ouvrant l'aimer autant.



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L'oiseau bleu d'Erzeroum

Le poète a toujours raison

Qui voit plus haut que l'horizon

Et le futur est son royaume

Face aux autres générations

Je déclare avec Aragon

La femme est l'avenir de l'homme



La femme est l'avenir de l'homme

et qu'en fait-il ?



des guerres, toujours et encore des guerres,

de combats de coqs en marquages de territoires

de massacres en génocides, d'éliminations en exterminations,

au nom de la religion, au nom du profit économique, au nom de l'agrandissement du royaume, au nom de la politique, au nom de l'idéologie.

Tant et tant de aux noms que l'homme en perd le sien et sa raison.



Les 47 chapitres de ce roman sont comme autant de fenêtres ouvertes sur le monde et son Histoire de 1915 (Erzeroum, Arménie turque) à 1939 - provisoirement avec ce tome 1, quelque part sur la terre.



Nous y traversons d'est en ouest, de l'Orient à l'Occident, mers, océans, peuples, religions, traditions, champs de bataille, charniers, morts, d'une guerre à l'autre, d'un massacre à un autre, quand l'un finit commence un nouveau ou s'annoncent les prémisses du suivant.



Un immense sentiment de découragement et d'accablement face à cette photographie du monde et de notre histoire à tous, au-delà même de celle du peuple arménien. Répétitions, générale, première, représentations et attention Mesdames et Messieurs, dans un instant, cela va (re) commencer.



Reprendre respiration avec les mots de l'auteur qui souhaite simplement:

"Aux enfants de toutes les diasporas, qui enrichissent de leur culture celle qui les accueille. Que leurs différences s'ajoutent plutôt que de s'exclure."



L'enfant est l'avenir du monde. Une évidence

- Ah si c'était si simple. La terre tournerait rond et nous arrêterions de nous cogner à ses arêtes. - tais-toi mauvaise langue ou nous te la couperons -



L'oiseau bleu d'Erzeroum est une fresque historique riche et très bien documentée (enjeux politiques, économiques, sociétaux, sociaux, religieux, en Orient, en Occident, USA, URSS, Europe), une saga romanesque, un roman dense en émotions et en couleurs intenses.



L'auteur a eu l'épicurienne inspiration de parsemer son roman de textes (via Haïganouch et différents poètes arméniens et russes), de plats aux saveurs de là-bas, de paysages et de femmes belles comme le soleil ou comme les étoiles, les oiseaux, ---- les chants, les murmures ---



- Elle sourit dans le noir, ils ne peuvent la voir.

Une autre guerre, ma soeur. Une autre guerre.

Où que tu sois, prends soin de toI.

Je demande à la lune ---



- Elle reste longtemps silencieuse, dans la fraîcheur d'une nuit qu'elle devine immense et étoilée au-dessus du Baïkal.

Une autre guerre, ma soeur. Une autre guerre

Où que tu sois, prends soin de toi.

Je demande à la lune ---



La pléiade de personnages, de continents, de coutumes, de religions, d'océans, de traditions, de couleurs, de senteurs, de saveurs, de poésies souvent (merci auteur(s)), de guimauve un peu loukoum par moments sont ici autant de respirations bienvenues et nécessaires pour nous permettre de digérer (parfois) toutes les atrocités endurées par le peuple arménien dont la population fut massacrée à plusieurs reprises, méthodiquement, systématiquement et qui n'eut comme solution que de se battre pour certains (Fedaïs), de mourir pour beaucoup, de se faire secourir pour quelques uns, de s'enfuir pour les plus 'chanceux' et d'essaimer à travers le monde en espérant s'y reconstruire une vie où Eros serait à nouveau présent et Thanatos renvoyé aux enfers dont ils s'étaient sortis.



Retrouvons-nous en 1939 pour le second volet de cette trilogie.

Enfin, je crois moi que j'y serai à ce rendez vous bleu entre le pouce et l'index pour le voir encore l'oiseau --

Alors. Trinquons à ces retrouvailles

Guenatz !

- Guenatz !



La lecture de ce roman m'a pris du temps comme j'aime parfois en prendre autant qu'apprendre. Il est rare qu'un auteur interpelle autant sur un sujet, ici ses interpellations étaient tellement nombreuses et diverses que si je le connaissais personnellement, je lui chuchoterais au creux de l'oreille: Auteur, pourrais-tu joindre à ton roman une quatrième partie reprenant les textes, les poésies, les recettes, les paysages comme autant d'hommages à ton peuple et au mien et au sien, ...





Scénario original:

1915, non loin d'Erzeroum, en Arménie turque.

Araxie, dix ans, et sa petite soeur Haïganouch, six ans, échappent par miracle au massacre des Arméniens par les Turcs.

Déportées vers le grand désert de Deir-ez-Zor et condamnées à une mort inéluctable, les deux fillettes sont épargnées grâce à un médecin qui les achète comme esclaves, les privant de leur liberté mais leur laissant la vie sauve. Jusqu'à ce que L Histoire, à nouveau, les précipite dans la tourmente.

Séparées, propulsées chacune à un bout du monde, Araxie et Haïganouch survivront-elles aux guerres et aux trahisons de ce siècle cruel ? Trouveront-elles enfin la paix et un refuge, aussi fragile soit-il ?



C'est autour de l'enfance romancée de sa propre grand-mère que Ian Manook, de son vrai nom Patrick Manoukian, a construit cette inoubliable saga historique et familiale.

L'odyssée tragique et sublime de deux petites filles rescapées du génocide arménien.



L'oiseau bleu d'Erzeroum, T 1, est sorti le 7 avril 2021 chez Albin Michel.



'Un roman plein d'humanité où souffle le vent furieux de l'Histoire, une galerie de personnages avides de survivre à la folie des hommes, et le portrait poignant des enfants de la diaspora arménienne'



L'auteur:

Bourlingueur, journaliste, patron d'une société de communication... On ne compte plus les métiers exercés par Ian Manook. Pas plus que les nombreux prix (Polar SNCF, Elle Polar, Quais du polar....) qui ont couronné sa trilogie de « thrillers mongols » : Yeruldelgger, Les temps sauvages et La mort nomade (Albin Michel), traduits dans près de 10 langues... plus ceux publiés sous le pseudo de Roy Braverman.



- Roman acheté le 9 avril 2021 -
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L'oiseau bleu d'Erzeroum

A partir du récit de sa grand-mère qui a vécu l'horreur du génocide arménien et la diaspora qui a suivi pour les quelques survivants, Ian Manook a dû faire d'importantes recherches historiques pour nous offrir ce roman d'un très grand intérêt et d'une grande qualité.



Le récit débute en 1915 dans un village près d'Erzeroum, en Aménie turque, avec le massacre de la famille de deux petites filles, Araxie et Haïganouch par les kurdes et les turcs.

On a beau savoir que ce génocide a existé, on n'imagine pas l'horreur qu'ont vécue les arméniens et la violence des exactions commises. L'auteur nous les fait découvrir, le début du roman est très dur mais ce livre est indispensable pour que la mémoire de cette tragédie demeure et pour nous faire prendre pleinement conscience de ce qui a existé.



Miraculeusement sauvées par le hasard de leurs rencontres et leur immense courage, Araxie et Haïganouch vont traverser les épreuves et les pays jusqu'en 1939 dans le premier tome de cette trilogie.



C'est un livre d'Histoire que nous propose l'auteur. De l'Orient à l'Occident, on redécouvre les grands moments qui ont marqué non seulement les arméniens mais les peuples d'Europe, des Etats-Unis d'Amérique, d'Union Soviétique.

L'auteur présente les enjeux politiques, économiques, religieux, sociaux, tout ce qui fait la société de cette époque et qui représente les prémices de guerres et de nouveaux massacres à venir.

On apprend beaucoup ou on se remémore ce passé pas si lointain. Le roman est très dense mais toute cette Culture nous est apportée naturellement, on la reçoit facilement, c'est riche tout en restant très accessible. A travers ses mots, l'auteur a su nous embarquer dans cet enchaînement de circonstances et de manigances politiques qui mènent les peuples à toujours plus de guerres, toujours plus de conflits où les victimes sont les bourreaux de demain et ainsi de suite...



Dans cette Histoire, mondiale on peut dire, c'est l'histoire de sa famille que Ian Manook nous raconte, cette famille qui a traversé toutes les épreuves et toutes les horreurs, dans différents pays.

De nombreux personnages colorent ce roman, certains courageux comme Haïgaz et Agop, deux jeunes arméniens qui ne reculent devant rien pour venger et protéger leur famille. D'autres sont horribles, certains bienfaisants, là aussi le récit est très riche en personnalités différentes.



Et puis, au milieu de toute cette noirceur, l'auteur a su nous ménager des plages de poésie, notamment avec les poèmes d'Haïganouch et de ses amis intellectuels russes mais aussi avec ses descriptions de paysages tout en finesse, tout en beauté. La description des plats arméniens, de toute cette Culture que les rescapés perpétuent, en France notamment, sont autant de bonheurs qui permettent au lecteur de faire retomber la pression des abominations décrites.

Ces moments heureux subliment le roman et le rendent lisible malgré la violence du contexte.

Il faut du talent pour le faire, l'auteur n'en manque pas. Je serai au rendez-vous pour le 2ème tome !





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L'oiseau bleu d'Erzeroum

Il est rare que j'aie autant de mal à écrire un retour sur un livre que j'ai aimé, en général c'est plutôt ceux que j'ai très moyennement appréciés qui me donnent du fil à retordre. Mais celui-ci entre dans la catégorie qui vous tord les tripes et vous émeut au point qu'il est impossible d'en partager de suite son ressenti, il faut laisser reposer un peu avant. J'en ai relu quelques très belles critiques (celles de Sam ou de Gruz pour ne citer que ces deux-là, mais il y en a bien d'autres qui sont remarquables). Et je doute d'arriver à restituer aussi bien ce que j'ai éprouvé à cette lecture.

Ian Manook, je l'ai déjà rencontré sous d'autres noms, notamment celui de Roy Braverman dans la trilogie "Hunter", que j'avais beaucoup appréciée. Mais là...on passe à quelque chose de bien plus prenant, quelque chose qui prend racine dans la propre vie de l'auteur, puisque si cette histoire n'avait pas existé, l'auteur n'aurait pas pu l'écrire, il ne serait pas né.

En effet, Patrick Manoukian (son vrai nom) est le petit-fils d'Araxie, une des héroïnes de "L'oiseau bleu d'Erzeroum" mais également d'Haïgaz, un autre personnage crucial du récit. Araxie et sa petite soeur Haïganouch habitaient près d'Erzeroum avec leur maman quand l'horreur a déferlé sur elles, laissant Haïganouch aveugle et les fillettes orphelines dans cette Arménie turque qui ne veut plus de ses habitants chrétiens. Entre mensonges et spoliations, toute une population va être jetée sur les routes dans des conditions épouvantables vers une mort presque inéluctable dans le désert de Deir-ez-Zor, là où leurs bourreaux turcs ont décidé de les laisser crever. Grâce à l'aide d'une vieille femme rusée, Chakée, qui va les prendre sous sa protection, les deux petites vont échapper au pire, mais leurs épreuves sont loin d'être terminées pour autant. Et elles vont être séparées assez rapidement, sans espoir de se retrouver.

Dans le même temps, deux gamins des rues, arméniens également, tentent de s'en sortir par tous les moyens, même les plus audacieux et illégaux. Ce sont Haïgaz et Agop, qu'on suit également lors de péripéties parfois tragiques, mais aussi plus souriantes de temps en temps.

Ces quatre destins vont finir par se croiser, au gré de leurs rencontres avec des êtres parfois bienveillants, mais le plus souvent animés des pires intentions.

On comprendra comment quelques potentats ont décidé d'anéantir tout simplement une population entière, au simple motif que leurs dieux ne sont pas les mêmes. Bien sûr, l'histoire fourmille malheureusement d'exemples similaires, et d'ailleurs le roman s'achève alors qu'un autre de ces tyranneaux, allemand celui-ci, est en train de préparer le prochain génocide.



Patrick Manoukian a réussi le tour de force de raconter une histoire absolument atroce, celle de son peuple, de sa famille sans édulcorer (enfin un peu quand même : son éditeur lui a fait supprimer deux scènes), tout en y semant des graines d'espoir tout du long, ce qui rend le récit supportable et même plaisant à certains moments. On y trouve de l'humour, notamment avec les facéties des deux ados Haïgaz et Agop qui m'ont arraché des sourires, de l'humanité aussi, quand parmi les bourreaux tout à coup l'un deux se révèle humain, quand même. Et les poèmes d'Haïganouch introduisent des touches d'une beauté lumineuse y compris au coeur de l'horreur. Bien sûr l'histoire est romancée, mais tous les faits touchant à la politique turque et internationale relatés y sont authentiques, y compris les sales petits calculs d'autres gouvernements soi-disant "indignés" de ce génocide. Ca fait mal, croyez-moi ! Et c'est justement cette authenticité qui rend ce roman si poignant, qui fait qu'on a mal en le lisant, mais qu'on souhaite si ardemment que ces jeunes s'en sortent.

Je suis ressortie à bout de souffle de "L'oiseau bleu d'Erzeroum", n'ayant plus qu'une idée en tête : découvrir ce qui s'est passé après. Mais ce ne sera pas pour tout de suite, il me faut d'abord digérer ma lecture, et intercaler un peu de légèreté pendant mes vacances, c'est nécessaire après un tel choc littéraire.

Je recommande ce livre à tous ceux qui peuvent en encaisser la dureté, les cent premières pages étant vraiment éprouvantes, d'autres l'ont dit avant moi. Mais si vous vous sentez capable d'affronter la crudité et l'horreur d'un pan de notre histoire contemporaine qu'il ne faut surtout pas oublier, n'hésitez pas.
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Krummavísur

Krummavisur est un roman policier, qui se passe en Islande. Et pourtant non, pas d'un de ces auteurs au nom imprononçable, mais d'un Français, que j'adore, au nom quand même plus facile à retenir, quoique le facétieux en utilise plusieurs, ....

Ian Manook revient donc en Islande, où il redonne vie à un de ses héros récurrents, Kornelius Jakobsson, déjà présent dans deux romans que je n'ai pas lus, mais que celui-ci m'a vraiment donné envie d'ouvrir. J'avais pourtant déjà croisé cet auteur dans ce pays avec le très beau A Islande que je vous conseille ... aussi.



Le livre s'ouvre sur une scène saisissante : un chalutier au milieu des flots déchainés, un hélicoptère qui le surplombe, deux commandos dans l'eau glaciale, et une flic qui réussira elle à prendre pied sur le chalutier et ...



Il y aura aussi des gros morceaux de glace, pas de ceux que vous mettez dans l'apéro, mais de ceux qui peuvent contenir des cadavres gelés et des morceaux d'avion, des cadavres de phoque servant de garde-manger, un député et un avocat véreux (non ce ne sont pas des pléonasmes), des manoeuvres politiques, des agents secrets américains, des lituaniens fort antipathiques, et puis des corbeaux...



Il y a a surtout la plume de Ian Manook, que j'ai trouvée dans cet opus proche parfois de celle de Roy Braverman, dans la série Freeman, pour cette capacité à créer des personnages hors normes,ente le géant Jacobsson, « le pire meilleur flic » d'Islande, mais aussi Ari au fameux grand-père, et puis Botty surnommée Bottyful après ses exploits sur le chalutier, et puis tous les autres ...



Pour aussi cet humour, saupoudré par petites touches au travers des pages, qui permet souvent de faire baisser la tension, des dialogues qui m'ont fait parfois éclater de rire, surtout quand Ari y glisse un des 734 proverbes inventés par son grand-père.



Pour aussi cet art à peindre les paysages, ceux de l'Islande, volcanique, minérale, tourmentée, sauvage. Un pays qui fait dire à Jacobsson :

« Si les hommes sont vraiment ce que fait d'eux la terre qu'ils habitent, pas étonnant que nos vies soient si compliquées »



Un pays où habitent aussi les corbeaux que Jacobsson invoque par ce chant qu'il fredonne, le Krummavisur, complainte envoutante, qui donnera des alliés ailés à l'ex inspecteur.



Un roman à l'atmosphère souvent glaciale, malgré les bains chauds, malgré ce diner en extérieur (pensez, il faisait 10° ce soir-là), aux informations distillées peu à peu, à une tension qui ne se dément pas, aux personnages inoubliables tout comme les paysages. J'ai adoré, et je rajoute les deux premiers dans ma PAL.



Un immense merci à Babelio et aux éditions Flammarion pour ce beau cadeau. Quand j'ai été sollicitée pour cette masse critique privilégiée, je n'osais y croire. Et puis, j'ai été sélectionnée. Quelle chance !
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Yeruldelgger, tome 3 : La mort nomade

J'ai retrouvé la steppe Mongole avec plaisir.. et bien sur Yeruldelgger cet ex flic qui garde toute sa violence malgré une retraite pour méditation. Mais un flic restera toujours un flic et les ennuis et les cadavres lui colle à la peau.



Ce troisième volet a un ton légèrement différent des autres, il nous plonge encore plus au coeur de la Mongolie, dans les mines de ce pays sauvage. L'auteur a su monter une trame qui ne laisse aucune chance au lecteur car en plus d'être un policier , il ajoute l'espionnage et les malversations politico-écologique.

J'ai également beucoup apprécié les petites touches d'humour disséminées un peu partout. Malgré ce sujet lourd et brûlant on arrive encore a sourire et c'est ce qui montre le grand talent de Ian Manook.



Et puis la Mongolie ce pays qui ne se laisse pas dompter comme ça, qui reste sauvage et qui en même temps est si traditionnaliste , donne tout simplement envie qu'on y voyage... même si personnellement je reste sceptique sur l'alimentation locale.

Une magnifique immersion en terre inconnue.
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L'oiseau bleu d'Erzeroum

J'ai découvert ce livre, il y a un moment, grâce à la magnifique critique de mon amie Sam (SamDLit) , Si bien que je l'avais offert à maman lors de son anniversaire en Septembre dernier. Elle en est sortie enthousiasmée et m'en a beaucoup parlé.

J'ai eu l'impression en le lisant de remettre mes pas dans les siens. Cela a ajouté encore à l'émotion dégagée par ce livre.



Le génocide des arméniens, on en a tous entendu parler. Ce livre, via la vie romancée de la grand-mère de l'auteur, nous en dévoile toute l'horreur, dans une première partie qui relate l'exode des arméniens et les sévices qu'ils ont subis. J'ai été bouleversée par la lecture de ces pages, parfois insoutenables, parfois pleines d'humanité et de personnages inoubliables.



Le livre raconte en en parallèle l'histoire de deux soeurs, dont l'ainée deviendra la grand-mère de Ian Manook, et celles de deux jeunes garçons, dont l'histoire viendra se mêler à celle des soeurs, pour notre plus grand plaisir, puisque l'un des deux deviendra le grand-père de l'auteur. Sans cette rencontre, point d'écrivain et point de plaisir de lecture, pour nous pauvres lecteurs.

Je ne vais pas revenir sur les détails de leurs épopées, puisqu'évoquées à de nombreuses reprises dans beaucoup de critiques. Sachez seulement que l'on ira de Turquie en France, en passant par les États-Unis et la Russie. J'ai aimé ce livre, par ses personnages, auxquels on s'attache rapidement, par les aventures souvent tragiques, mais aussi entrecoupées de moments de bonheur, par la façon dont l'auteur mêle histoire intime et Histoire avec un grand H. A coté des évènements touchant les personnages, il évoque en parallèle de nombreux aspects tant politiques que religieux, mais aussi la poésie et la cuisine.

J'ai aimé la façon dont l'auteur nous permet de redécouvrir cette histoire via la vie de ses personnages. J'ai aimé me mettre à leur place et découvrir tous ces évènements en oubliant ce qui allait suivre, comme si j'étais née en même temps qu'eux. J'ai appris des détails que j'ignorais. L'histoire est plus vivante quand incarnée dans des personnages de roman.



Il m'a fallu du temps pour aborder ce livre. le grand avantage, c'est que j'aurai moins longtemps à attendre pour lire la suite.

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Yeruldelgger

Quel personnage que ce yeruldelgger ! héros et anti-héros à la fois, capable de faire preuve d’humilité avec ses supérieurs, pas ceux de la police évidemment, mais ceux qui tentèrent il y a des années, de l’éduquer selon les principes du chamanisme, ce qui nullement, ne l’empêcha de rester lui-même : individu obstiné, tourmenté, prompt à protéger la veuve et l’orphelin, décidé à faire justice lui-même, cauchemar des truands et violeurs de la pire espèce quoique respectueux des traditions de son pays.



Il est le roman à lui seul, ou presque, cela saute aux yeux lorsqu’il s’éclipse. Ses co-équipiers toutefois, tiennent leur place tant bien que mal : Oyun, version féminine de notre héros, en moins tourmentée ...peut-être... Mais aussi téméraire , Solongo, la légiste, douce et efficace, qui tempère l’inspecteur, qui exerce sur lui un certain pouvoir non déplaisant, Gantulga, gamin des rues à l’intelligence déliée.



Violence inouie dans cette histoire, des méchants très très méchants, très très violents et des scènes à éviter si on est sensible et si on n’a pas survolé déjà l’œuvre de Grangé et Thilliez et Giebel réunis. Mais un peu de douceur dans cette ambiance de brutes : les moines : merveilleux psychologues amenant chacun à s’interroger intérieurement, sans mêler de surnaturel à leur propos, les rêves n’étant pas prémonitoires, mais faisant partie intégrante de l’être, lui révélant ses peurs et autres émotions, apportant des réponses enfouies en soi.



Et l’on évolue entre chamanisme et tradition mongole, on voyage dans les steppes, on s’attendrit (peu quand même), on se fâche, on ressent colère et dégoût, et c’est sans doute ce qui a pu capturer la lectrice que je suis dans ce livre qui me laisse sur ma faim, heureusement, deux autres tomes m’attendent !



Deux bémols cependant :



je ne connais pas les lois mongoles, elles on certainement évolué depuis Gengis Khan, mais il me semble toute de même que Yeruldelgger prend beaucoup de liberté pour rendre la justice et régler ses comptes.



Une incohérence que je ne m’explique pas et qui n’est pas explicitée en fin de roman, au sujet du sort de l’un des protagonistes, mais je n’en dirai pas plus. Peut-être trouverai-je la réponse dans les tomes suivants…



Je suis entièrement d'accorda avec Alfaric : ça ferait un super film !


Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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Mato Grosso

Retour au Brésil après trente ans d'absence pour Jacques Haret, écrivain parisien. Il est convié à Petropolis pour présenter son dernier ouvrage, 'Roman brésilien' - croit-il. La véritable raison de l'invitation est un chouïa plus complexe, et surtout beaucoup moins agréable qu'une rencontre littéraire.



Ayant eu de bons échos de la trilogie mongole de Ian Manook, ayant entendu/vu l'auteur la présenter, j'attendais de découvrir le Brésil sous sa plume, tout en redoutant le côté aventure et l'excès d'action.



Le début m'a agréablement surprise, rappelant la pièce 'La jeune fille et la mort' (du dramaturge chilien Ariel Dorfman). Les références aux derniers jours de Stefan Zweig m'ont paru artificielles (cf. roman de Laurent Seksik), en revanche, mais bon, wait and see...

J'ai finalement suffoqué entre la moiteur tropicale, les descriptions d'une nature aussi superbe qu'hostile, les évocations d'animaux redoutables (avec noms en VO, s'il vous plaît), et surtout les règlements de comptes entre mecs sévèrement b*rnés et armés.



Abandon page 137 sur 315. Je pensais avoir le courage de reprendre ma lecture avant l'échéance fixée pour la rédaction du billet, j'ai cinq jours de retard et n'en ai toujours pas envie, désolée... 😓



• Merci à Babelio et à Albin Michel pour ce partenariat.
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