Yeruldegger - un cri de guerre, un cri de colère qui vibre comme le tonnerre !
Ian Manook est fort, le bougre. Mine de rien, en un seul bouquin, il réussit à créer et imposer un univers inédit, original, frais et attachant. Virtuose des grands espaces, il nous plonge avec délectation dans une terre inconnue.
La Mongolie, vous dites ?
Qui aurait cru que ce pays aurait pu se révéler si puissant, si vivifiant, si passionnant ?
Manook nous dépeint un peuple atypique, une culture fascinante, mélange de sérénité, de violence sauvage, de progrès, de mysticisme, d'empathie et de rage meurtrière.
L'aspect politico-économique est particulièrement intéressant. Et l'auteur nous éclaire. Ce pays coincé entre la Russie et la Chine est un petit joyau aux richesses âprement disputées.
Âpre, rugueux, ce livre convoque et déchaîne les forces de la nature sur une intrigue complexe et électrique.
Mais Manook nous propose des temps morts, des phases de respirations culinaro-mystiques régalant aussi bien l'âme que la chair.
Les deux, d'ailleurs, se partagent farouchement notre attention car ce roman est autant charnel que spirituel, terrien et aérien à la fois.
Rites ancestraux, devoir de mémoire. Ne pas oublier d'où on vient pour savoir où on va. Ce roman est empreint d'une philosophie rurale, pétrie de bon sens et emplie de charme. Back to basics.
On dit qu'un roman doit beaucoup de sa réussite à la force des personnages créés. Et c'est vraiment le cas ici. Manook peaufine chacune de ses créations et notre empathie en pâtit. Même si naturellement, tous les regards sont tournés vers le personnage-titre, il faut souligner le travail soigné sur le reste du casting. On a envie d'aimer les femmes, de détester les traîtres, de punir les vilains, de secourir les enfants et de glorifier les liens de l'amitié.
On peut même ajouter que la plus grande réussite est définitivement la partie féminine du casting. Même si ce livre porte le nom de son personnage principal, ce sont elles qui nous font vibrer.
Pour en revenir au commissaire Yeruldegger, Manook a façonné un personnage iconique, puissant. à la lisière du mythe.
Yeruldegger est un homme en colère, caractériel, empli de fêlures et de déchirures, qu'il ne fait pas toujours bon croiser. Et c'est un vrai sacerdoce que lui fait vivre l'auteur. Un chemin de croix shamanique mais salvateur. La purification de l'âme... Comment va la votre ?
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