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Critiques de Ian Manook (1553)
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Yeruldelgger

J'ai voulu faire partie du club de ceux qui avaient lu le dernier phénomène du polar à la française mais, la dernière page tournée, je ne parviens pas à comprendre pourquoi ce truc a autant de succès. Alors, j'ai certainement tort vue la note élevée obtenue par ce bouquin sur Babelio, mais, quand même j'ai quelques arguments:

1. C'est mal écrit. Échantillons: "Oh, par le ciel! Comment n'y ai-je pas pensé plus tôt !" (Ça, c'est la légiste qui cause toute seule en découvrant un indice p. 550). "Une force enracinée en cet homme comme un rocher dans la steppe." (P. 434, la Mongolie, exotisme suprême où même les pierres ont des racines...). "...avant qu'une aube blanche ne nacre à l'est l'horizon ciselé par les cimes des mélèzes..." (P. 586. Finalement, je crois que j'aime encore mieux les rochers qui poussent. )

2. C'est sponsorisé. Les personnages n'ont pas de téléphones, ils n'ont que des iPhones. Et des sandales Hello Kitty.

3. C'est bourré d'incohérences. Attention spoliers. Le gentil va se faire descendre par le méchant n°1 qui se fait lui-même buter par le méchant n°2. Pourquoi ? Je n'ai pas tout compris. Mais bon. Le méchant vivant annonce qu'il s'est servi de l'arme du gentil pour le compromettre. OK. Mais en fait le méchant garde l'arme pour faire chanter le gentil (moi qui croyais bêtement qu'on pouvait remonter à l'arme de service d'un policier à partir de la balle qu'il avait tirée...). Ah ben en fait non le méchant fait arrêter le gentil. On aurait pu commencer par là mais ça faisait des pages (et des rebondissements) en moins. Autre exemple : un type en panique complète avoue un crime odieux. OK. Mais on apprendra ensuite que quoique totalement paniqué il a spontanément élaboré un scénario pour sauver son commanditaire (à moins que ce ne soit pour sauver l'intrigue). Ou bien: un type qui veut violer une touriste éloigne son mari (normal) mais insiste pour que l'enfant reste avec sa mère au mépris de toute vraisemblance, parce qu'il faut que la gamine meure précisément là où l'histoire l'exige. Ou bien (ma préférée): le héros tire sur sa fille parce qu'il est sûr que le revolver est vide vu que le revolver a été donné par le méchant n° 3 qui est tellement méchant qu'il n'use que d'armes psychologiques, c'est vous dire si c'était évident qu'il ne pouvait pas y avoir de balles.

4. C'est odieusement complaisant. Ça commence par une émasculation. Puis on cherche leurs "bazars" (comme il est dit dans le texte) "Les enfants de salauds qui ont fait ça se sont amusés à jeter le bazar des Chinois contre les murs. Peut-être même qu'ils se sont amusés à se les balancer à la figure !" (P.41) mais non, en fait "Au-dessus de lui, la femme pendue avait les joues si pleines que sa bouche en restait entrouverte. Aucun doute sur ce qui dépassait d'entre ses lèvres, dégoulinant de sang..." (P. 54). Bien entendu, ce détail croustillant n'a aucune importance pour la suite de l'enquête. C'est juste pour mettre le lecteur en appétit. Pire: le héros trucide à tout va mais il aime ses enfants (et ceux des autres aussi dans la mesure où on les étripaille sauvagement ) donc c'est un juste. Ça me rappelle cette loi des pires ordures qui se dédouanent en expliquant que eux au moins ne sont pas pédophiles. Le summum c'est quand même lorsque une femme sanglote auprès du héros qu'elle aussi est très malheureuse parce qu'elle a avorté une fois et il opine estimant également qu'une fille assassinée et une autre qui le déteste ne lui donne pas le droit de la ramener sur l'échelle du malheur et de rappeler la nullipare à la décence (faut dire que la dame ne pourra plus jamais avoir d'enfant. Ah ben oui. C'est comme ça. Quand une femme avorte, elle est punie par le Ciel.) Enfin, summum, j'exagère sans doute car la scène du viol est une putasserie très bien aussi. Et vas-y que je raconte tout dans le détail, par devant et par derrière, tout en s'indignant contre les salauds qui font des trucs pareils. Mais oui, Manoukian, on l'a bien sentie, ta grosse indignation.

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Yeruldelgger, tome 2 : Les temps sauvages

Mauvaise journée pour le commissaire Yeruldelgger : il est arrêté par la "police des polices" mongolienne pour le meurtre d'une ex-escort girl avec laquelle il avait précédemment travaillé. Rapidement relâché, il n'en est pas moins surveillé et interdit sur cette enquête. Comme a priori, il n'est pas vraiment le genre d'homme à faire ce qu'on lui dit, en trainant les pieds et les oreilles dans le quartier où vivait la défunte, il apprend qu'elle aurait adopté un petit garçon des rues, qui, depuis, a disparu. Il aurait été vu, peu de temps avant sa disparition, avec Gantulga, un jeune garçon des rues envoyé par Yeruldelgger au septième monastère des moines Shaolin.

Oyun, elle, se charge de l'enquête officielle de son équipe : un homme à cheval a été retrouvé au milieu de nulle part, écrasé sous un yack ! Le militaire qui l'accueille au milieu de ce nulle part devient très vite son amant…

Un arménien passionné par les charognards qui volent dans le ciel mongol avertit Yeruldelgger de sa découverte du cadavre d'un homme encastré dans la falaise. Alors même qu'il essaie de l'en enlever, il se fait attaquer par un commando qui se déplace en hélicoptère.





Mon avis sur Les temps sauvages va aller un peu à contre-courant des critiques précédentes. Si ma première impression était bonne, j'ai au final peu gouté ce second opus des aventures du commissaire mongol, que j'ai trouvé un peu "surfait".

Si je prends deux des personnages principaux, Yeruldelgger et Zarza, par exemple, ce sont des surhommes (pour le coup, ça marche également pour Oyun, une sur-femme ?). D'abord, ils ont eu des expériences malheureuses, ce sont des hommes extrêmes habitués à la violence, ils ont perdu des êtres chers, ont connu une meilleure position auparavant. Ils résistent à la souffrance, à la fatigue. Ils ont dans leur famille le chef des services secrets de leur pays respectif (le père de la femme de Yeruldelgger, et "L'oncle", c'est-à-dire le mari de la mère, côté Zarza ; chez moi, ça fait beau-père, match nul balle au centre), hommes qui ont tourné plus ou moins ouvertement à la crapule et dont le principal passe-temps semble être de manipuler nos deux héros. J'arrête là les points communs, je vais encore les confondre (non, je rigole, je trouve Zarza très sympathique !).

Si je prends le troisième personnage principal, Oyun, ben, à part que c'est une femme avec a priori ce qu'il faut là où il faut, c'est à peu près la même, les relations avec des gens haut-placés en moins : super forte dans l'action, avec un lourd passif, et avec la peau aussi coriaces que ces messieurs !

Dans les temps sauvages, côté action, on trouve, pêle-mêle : des hélicos, des balles qui fusent, des situations extrêmes (en même temps, le düüdz, ça n'aide pas!), de la manipulation en veux-tu en voilà, des ripoux de partout qui font du trafic d'enfants en profitant des frontières de la Mongolie avec la Russie et la Chine, des moines Shaolin (ouais !!), des fusillades au plein cœur du Havre, et j'en passe… Comme dans les grands films hollywoodiens, ça fait un peu trop pour moi.

Il y a aussi de l'humour, souvent noir, ou du comique de répétition. Le fait que le tout Oulan-Bator connaisse la couleur des sous-vêtements que vient de s'acheter Oyun, j'ai trouvé ça drôle les trois premières fois. Après, quand c'est le sujet de discussion des nomades au plein milieu de nulle part, ça me lasse.

Ceci dit, les chapitres ultra-courts (personnellement, je pense qu'on aurait pu en réunir quelques-uns sans que le récit n’en souffre) donnent du rythme à l'histoire. Je n'ai pas compris l'intérêt des titres des chapitres, qui reprennent, avec plus ou moins de bonheur, une des dernières phrases du chapitre, mais j'ai fini par m'y habituer. L'enquête, les enquêtes devrais-je dire, sont menées tambour-battant par trois personnages dans des endroits très différents, aussi bien en Mongolie qu'en Russie ou en France (où les repas pris étaient fort alléchants !). J'ai apprécié également le côté dépaysant et "exotique" de la Mongolie comme lieu de déroulement du livre, avec ses nomades, sa capitale polluée, sa gastronomie (entre la tête de chèvre ou le thé noir accommodé de sel, de farine, et de beurre de yack rance !!), ses zones dépeuplées, sa corruption, ses noms à coucher dehors.



En bref, je ne suis pas vraiment conquise par ces Temps sauvages, et si j'avais pu caresser l'idée de vacances en Mongolie, et bien, ce livre ne m'en donne pas vraiment l'envie. C'est dommage pourtant, il commençait bien !

Quoiqu'il en soit, je remercie Babelio et son opération privilégiée organisée en partenariat avec les éditions Albin Michel pour cette découverte et leur confiance.

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Ravage

Inspiré d'un fait divers du Grand Nord canadien en 1931, c'est 'Rambo' vu du côté flic, un trappeur poussé à la faute et une traque par une horde assoiffée de vengeance dans des conditions dantesques (blizzard par -40°). Même l'aviation sera requise.



Le point intéressant c'est le 'bon' flic qui essaye de comprendre le fugitif et voudrait le capturer vivant, opposé à ceux qui veulent juste le lyncher. C'est aussi l'admiration que suscite le fugitif.



Les faits se suivent et se ressemblent alors Ian Manook comble intelligemment avec les coutumes locales, les chiens de traineau, des souvenirs des tranchées en 14 mais la lecture, malgré une belle écriture, m'a semblée fastidieuse.

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Le Chant d'Haïganouch

Second volet de la Saga L'Oiseau bleu d'Erzeroum, le Chant d'Haïganouch nous emmène manu militari en URSS au début de l' année 1947, Staline trône en majesté à Moscou ...

Agop comme des milliers d'autres arméniens exilés veut rentrer, il profite du Rossia et quitte la France pour cette Arménie qu'il chérit tant. Haïgaz son ami a tout tenté pour l'en dissuader rien ni a fait .

A peine arrivé le rêve d' Agop s'effondre et les années de misère, de famine , de camps , de Sibérie vont s'égrainer. Au pouvoir Staline toujours et encore assisté de Beria et de ses sbires... Agop restera t'il emprisonné à vie dans l'immensité de l'U.R.S.S?

Et Haïganouch me direz-vous? Elle aussi aura à subir la haine rancunière de certains hommes bien introduits en cour , les mêmes qui subiront à leur tour l'oppression du nouveau pouvoir. Haïganouch pourra t'elle reprendre le piano, et devenir l'artiste que tous s'arracheront. Y aura t'il pour elle à nouveau des jours de bonheur?



Un roman foisonnant, douloureux, un roman au goût amer de l'éternel recommencement , un roman bouleversant porté par la superbe plume de Ian Manook.

Un roman lu dans le cadre d'une L.C initiée par @Gwen21, merci à elle et à mes comparses .

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Yeruldelgger

Pour les amateurs du genre, et pour les amateurs de bons romans aussi, voici LE polar qu'il faut avoir lu, celui qui sort des sentiers battus, avec dépaysement garanti.

Bien sûr, j'entends déjà les ricanements, le dépaysement ? mais on l'a déjà avec les auteurs nordiques, les Indridason , Mankell et autre Adler Olsen par exemple. Mais eux, ils vous parlent de leur pays, de celui où ils vivent. Manook (je prononce Manouk), lui vous emmène en terre inconnue… En Mongolie.

Son commissaire Yeruldelgger (oui, je sais c'est imprononçable…), mène deux enquêtes, une fillette retrouvée enterrée avec son tricycle et un trio de chinois assassinés et émasculés.

Perturbé et hanté par les souvenir de sa petite fille, enlevée et assassinée elle aussi, et en conflit avec son autre ado de fille qui erre en terre obscure entre alcool, drogue et sexe. Il devra se retrouver pour se sortir du terrible piège qui lui est tendu.

Ce roman n'est pas qu'un polar avec du suspense, de la violence, et tous les ingrédients qui nous font aimer ce genre de livre , on y apprend plein de choses, Manook nous donne des cours…

De Géographie d'abord, avec ce pays asiatique situé entre la Russie et la Chine.

D'histoire, avec Genghis Khan dont le fantôme se promène entre les lignes.

De culture et tradition parce que, là, vous allez en apprendre sur les us et coutumes du peuple mongol, vous pourrez même vous y rendre si le coeur vous en dit, d'ailleurs, ce livre pourrait bien vous en donner l'envie.

Ah ! et aussi, j'allais oublier, il vous donne même des cours de cuisine, vous allez apprendre à accommoder…. La marmotte…. Ne prenez pas cet air effaré, vous en avez vu bien d'autres….

Bref, tout simplement un vrai plaisir de lecture.

Par contre, Pffff !!! Yeruldelgger, Là, Ian, il exagère, 600 p pour s'habituer à prononcer ce nom, alors, un conseil, avant de commencer, entrainez-vous…
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Yeruldelgger

En le commençant, je trouvais ça "Ouah !" mais à la fin, c'était plutôt : "Mouais...".

Ce polar qui se passe en Mongolie a le mérite de nous faire découvrir la vie des habitants des steppes qui habitent encore dans des yourtes, ou celles des laissés pour compte qui survivent dans les égouts de la ville d'Oulan Bator.



On y mange des myrtilles à la crême au petit déjeuner et de la marmotte ou de la "nage de mouton" arrosé d'un thé au beurre le soir.

On y apprend aussi pas mal de détails historiques, les liens entre la Mongolie, la Russie et la Chine, on survole un peu l'histoire des goulags, l'urbanisation qui a détruit le mode de vie traditionnel, les problèmes de chômage, d'alcoolisme, l'émergence de groupes fanatiques etc...



En ce qui concerne l'enquête policière, je suis plus mitigée.

Le début m'intéressait assez mais peu à peu, les bagarres à répétitions et les complots en tout genre m'ont lassés.

J'ai presque survolé les 100 dernières pages car ça devenait un peu trop rocambolesque et caricatural pour moi.

Au final, j'ai apprécié cette ambiance dépaysante mais le manque de réalisme de l'intrigue et la surrenchère de violence ont eu raison de ma patience.

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Krummavísur

Pour ne pas déroger à mes mauvaises habitudes, j'ai encore découvert la plume d'un auteur en commençant par le dernier tome d'une série... Et, comme c'est souvent le cas, cette lecture m'a donné envie de découvrir les précédents tomes ;-D



J'ai beaucoup aimé l'entrée en matière de ce roman qui nous plonge directement dans le bain (si je puis dire sans mauvais jeu de mots) après la découverte de trois corps dans la glace d'un iceberg et une course-poursuite contre un chalutier emportant le corps d'une enfant au large de l'Islande.



Thriller très visuel, je n'ai eu aucune difficulté pour m'imaginer accompagner nos personnages tout au long de leurs enquêtes. Par ailleurs, j'ai trouvé cette histoire très prenante et j'ai finalement fait plusieurs rapprochements avec les ouvrages de Mo Malo se déroulant en grande partie au Groenland.



J'ai adoré les personnages de cette série dont les personnalités et les caractères les rendent très attachants. Alors que Kornelius Jakobsson, l'ancien flic est considéré par la plupart comme une tête brûlée, en tant que lecteur, on ne peut que l'apprécier.



Finalement, si je dois trouver un défaut à cette lecture, c'est qu'il est dommage de ne pas avoir commencé cette série par son premier tome, car si on est fan des romans policiers nordiques, c'est un petit iceberg (et non bijou) glacé ;-D



Je tiens à remercier les Éditions Flammarion et Babelio pour cette masse critique que j'ai adorée.



Mention spéciale pour notre cher inspecteur Ari dont le grand-père a inventé sept cent trente-quatre proverbes et dictons qui m'ont fait beaucoup sourire...
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Le Chant d'Haïganouch

Voici la suite de "L'oiseau bleu d'Herzeroum". Ian Manook poursuit ici l'histoire familiale.

Staline fait appel aux Arméniens pour bâtir, en Union Soviétique, leur nouveau pays : l'Arménie. En 1947, plusieurs milliers d'entre eux partent construire un avenir radieux.

Las ! Ce qui les attend n'est pas du tout ce qu'ils espéraient et les voilà prisonniers d'un régime dictatorial et, surtout, de Staline, un bourreau servi par d'autres bourreaux. La peur règne sur toute la population, prête à tout pour survivre.

Le calvaire des Arméniens est loin d'être terminé.

Encore une histoire dans l'Histoire, bouleversante.

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Mato Grosso

C'est avec plaisir et curiosité que j'ai reçu ce livre en avant-première.

Avant de m'attaquer à sa lecture, je suis tombé par hasard sur la chronique d'une lectrice qui, sans être sévère était plutôt négative, moi qui ne lis qu'exceptionnellement le ressenti des autres sur mes futurs choix littéraires, je reconnais que, cette fois, j'ai bien fait.

Grâce à cette critique, j'ai abordé ce livre avec le recul nécessaire, avec un oeil neuf.

Changement de style, changement de continent, Manook prend un nouveau virage avec son dernier roman Mato grosso.

Après la Mongolie, son policier Yeruldelgger et le ragoût de marmotte, nous voici donc propulsé dans cette région du Brésil, peuplée de jacarés  (caïman ), sucuri (anaconda), onça (panthère) et autres araignées géantes, ou l'on peut observer le Tuyuyu, cette sorte de grand échassier et se régaler du Pacu grillé  (gros poisson de la famille des piranhas).

Bref des petites bêtes bien sympathiques n'en doutez pas...

Ici l'homme et son côté le plus sombre n'ont rien à  envier à la faune locale, Ian Manook nous en apporte la preuve tout au long de ce....double récit.

Je m'explique, sans vous révéler,  comme à mon habitude, le contenu de ce noir roman, noir comme l'âme humaine donc, noir comme l'eau du fleuve dans lequel jacarés et sucuri guettent leurs proies.

Jacques Haret (il fallait osé,  Ian l'a fait) écrivain français qui vient de publier son Roman brésilien, revient dans cette région du Brésil qu'il avait fui trente ans plus tôt. Il revient à l'invitation d'un mystérieux éditeur,  en fait, une vieille connaissance qui lui réserve une surprise. Mato grosso, c'est donc le récit de ces retrouvailles et des échanges entre ces deux hommes, mais c'est aussi, par la lecture de ce fameux roman, le récit d'un passé obscure.

Au jeu du poker menteur, le lecteur est captivé jusqu'à la dernière ligne.

Monsieur Manook, moi je trouve que vous avez réussi votre pari, audacieux, il faut l'avouer, tant vos aficionados se sont attachés aux pas de votre flic mongol. Mais, bravo, votre essai est transformé.

A tous vos lecteurs, donc, a tous les amateurs de roman noir, à tous les lecteurs tout simplement, je dis, foncez, sans a priori,  sans idées reçues, en oubliant le polar déjà lu et adoré, entrez dans le nouveau monde de Ian Manook.

Bem-vindo ao Brasil...



Merci aux éditions Albin Michel et Babelio pour cette belle découverte littéraire.





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Yeruldelgger, tome 2 : Les temps sauvages

Deviendrais-je, au fil des enquêtes de Yeruldelgger, une vieille Bouriate aux pommettes rougies par le blizzard, confite par le froid dans sa guitoune?

Ce second voyage mongol ne m'incite pas encore à tenter le thé au beurre bouillant, mais me laisse déjà alléchée par les fumets des raviolis au mouton gras.



Il est amusant de constater combien on reprend vite ses marques avec des personnages récurrents dans une série policière. Un plaisir de retrouver notre inspecteur torturé, de plus en plus vindicatif, colérique et rincé de fatigue, son équipe qui fait le gros dos sous les explosions du chef, sa douce compagne médecin des morts, sa fille distante et rancunière.



Cette enquête lui fait un perdre son Mongol, avec des vaches qui tombent du ciel, des yacks qui aiment Voltaire et Lamartine, des cadavres d'alpinistes accrochés aux falaises, des militaires un peu trop efféminés, des petits moines qui s'évaporent, des services secrets expéditifs, un touriste asiatique à Honfleur et des tas d'autres trucs pas nets sur lesquels je ne dirai rien!



Vous touillez bien tout cela et vous avez le nouvel opus de Yeruldelgger, énergique, violent et trépidant. Assez réussi, je dois dire...



Toujours aussi bien ficelées, les histoires de Ian Mannock. Pour un peu, on le prendrait bien pour un Bouriate lui aussi, mâtiné d'une faconde à la Audiard dans les dialogues de barbouzes.



Et toujours Oulan-Bator et la steppe éternelle, entre modernité et traditions.
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Yeruldelgger

Même si le titre et l'auteur ne l'indiquent pas forcément (c'est en fait le pseudo d'un certain Patrick Manoukian, ancien journaliste de 65 ans qui a déjà écrit sous d'autres pseudos) Yeruldelgger est un polar fançais, mais qu'on pourrait rapprocher des excellents Dernier Lapon d'Olivier Turc ou de Zulu de Caryl Férey .



En effet, dans ces 3 polars récents, ni les personnages ni les décors ne sont franco - français et tout nous immerge au contraire dans un pays et une civilisation radicalement différente de la notre, et qu'on est ravi d'appréhender un peu mieux, d'autant plus que l'intrigue policière particulièrement solide nous fait passer les passages plus documentées comme une lettre à la poste.



L'auteur tenait visiblement, si l'on en croit ses itws, réunir dans ce roman à la fois son amour pour les polars Nordiques celui pour ce pays qu'il a visité et dont il trouve l’atmosphère minérale et qui a conservé la spiritualité d’une civilisation nomade.



Et à la lecture de ces 550 pages prenantes et envoutantes, dire que le pari est réussi est un doux euphémisme.



On y suit l'inspecteur Yeruldegger (qui donne donc son titre au livre), qui, après le décès de sa petite fille 5 années avant le début de l'intrigue , a vu sa vie personnelle se désintégrer totalement.



Et lorsque des mongols découvrent le cadavre d'une petite fille enterré dans la steppe, son cœur chavire, et il fait de son enquête une affaire personnelle. En même temps, trois chinois et deux prostituées sont retrouvés morts et mutilés. Destitué par sa hiérarchie, il devra pourtant résoudre ces deux affaires très certainement liées.



L'intrigue est classique mais parfaitement menée, laa plume est très belle (« Les rêves n'appartiennent ni à ceux qui les font ni à ceux qui les lisent. Ils sont juste un lien invisible entre les âmes et les cœurs. »), mais ce qu'on admire le plus dans ce polar, c'est le décor particulièrement dépaysant.



Et ce décor exotique est également très instructif pour le lecteur occidental lambda. On y apprend en effet qu'en Mongolie. , il existe encore pas mal de yourtes, de traditions et de superstitions ancestrales, chamaniques toujours dans les moeurs, et on y voit des protagonistes osciller entre leurs coutumes séculaires et une volonté de s'ancrer également dans une certaine modernité.

Bref, Yerudelger est un roman haletant, original et parfaitement dépaysant, qui vu le succès critique et public, devrait certainement être suivi par d'autres suites... Et à noter que le livre fait partie de la sélection des lecteurs Quais du Polar/20 Minutes et que l'auteur sera en dédicace samedi et dimanche . Il fait également partie des 3 auteurs finalistes du Prix SNCF du Polar (catégorie « roman »).
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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A Islande !

Ian Manook est un conteur passionnant

Nous voici donc en Islande avec ces bretons de Paimpol venu faire fortune dans les eaux poissonneuses autour de l’ Islande

Très vite l’affaire est entendue :ce sont les armateurs qui dictent leur loi et amassent les bénéfices

Les autres , les marins ,hormis le capitaine ne comptent pas

Accrochez-vous bien au début quand Ian Manook décrit les conditions de pêche et de survie à bord

C’est époustouflant. Quel talent pour nous immerger dans cet environnement hostile , puant , où ne compte que la quantité de poisson

Le pêcheur n’est rien .Aucune hygiène , des blessures, des maladies , des morts, voilà le quotidien

Il y’a tellement de dégâts que la France se sentira obligée de créer des dispensaires en Islande qui seront tenus par des congrégations religieuses avec les moyens du bord , quasiment rien hormis les prières et des soins dévoués et rudimentaires issus des coutumes locales

C’est là que se retrouveront deux pêcheurs bretons Lequéré et Kerano après le naufrage

Lequéré, instituteur breton avait été séduit par le récit de Loti, Pécheurs d’ Islande qui décrivait à Paimpol de véritables héros à leur retour de pêche

Mais , il le dit lui-même

« Utopie prétentieuse des rêveurs,Je voulais me frotter,sur un bateau à la Rimbaud, à l’ océan majestueux de Loti.Je ne savais pas encore la vague scélérate et l ‘ écume traîtresse.La mer, Eilin, ce n’est pas Loti, la mer c’est Hugo »

Oceanopo Nox, ô combien de marins, combien de capitaines…..

Eilin, c’est l’instutrice islandaise , francophone et cultivée qu’il a rencontré dans le petit village de Budir

Il y’a aussi Marie , une jeune infirmière bretonne qui accompagne le docteur officiel qui vient mettre de l’ordre et de la rigueur scientifique dans ce petit dispensaire

Conflit immédiat entre la religieuse qui est là depuis des années et les nouveaux arrivants, sûrs de leur savoir

C’est le seconde partie du roman beaucoup plus douce

Un peu d’amour, de beaux échanges entre deux personnages cultivés et beaucoup de questions

La première : retourner à Paimpol , reprendre la vie de marin pour l’un, rester en Islande où les gens sont simples dans leurs habitudes mais cultivés, adopter leur philosophie de vie bien éloignée des appétits mercantiles

C’est vraiment un très beau livre qui sait passer de la fureur à de beaux moments de sérénité

Une vraie réussite et un talent qui se confirme au fil des livres

Je vous conseille ce livre dur et subtil à la fois

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Ravage

Comme Ian Manook l'explique en préambule, il s'est inspiré d'une histoire vraie de chasse à l'homme dans le Nord du Canada , hiver 1931-1932, avec peu d'éléments connus sur lesquels il construit son roman.



Alors que j'écris ces lignes, un épisode caniculaire sévit en cette fin Aout et se retrouver dans le blizzard, les tempêtes de neige ou le brouillard par - 40° , voire -50° laisse songeur et non pas envieux .

Mais je m'éloigne ... Je n'ai pas réussi à participer à cette traque à l'homme, un inconnu , baptisé Jones, qui par une dénonciation arbitraire d'un indien , un loucheux, à la gendarmerie royale puis par la maladresse d'un jeune gendarme qu'il blesse , se retrouve poursuivi par une troupe d'hommes, leurs 70 chiens bientôt aidés par un avion.



On ne sait pas d'où vient ce fameux Jones , en tout cas pas d'Indiana mais c'est un homme rusé, déterminé et endurant qui va faire courir les gendarmes pendant 6 semaines.



Qu'est ce qui fait que la poursuite en milieu hostile avec des températures mettant en danger la vie des hommes et des chiens dure si longtemps ?

Chez les chefs, en particulier Walker déterminé à arrêter cet homme , on comprend que c'est leur passé de soldats lors de la première guerre mondiale avec tous les morts qu'ils ont côtoyé et en tant que gradé ,leurs hommes qu'ils ont laissé sur le terrain .



"Je suis resté le plus gradé, , adjudant que j'étais, et sur une quinzaine d'hommes, je n'ai pu en ramener que deux. de ce jour je me suis juré une chose : mes hommes d'abord."



Ambiguïté dans cette situation où un seul homme représente l'ennemi mais il a tué et cela ramène Walker à ses mauvais souvenirs.



Pour ceux qui sont sous ses ordres, c'est l'excitation de la chasse , accentuée par les beuveries lors des soirées en bivouac , cela devient une meute mais contrairement à celle des loups qui ne sont jamais loin de leur piste, ils n'obéissent plus au chef avec comme but la vengeance, le sang dans une hallali boréale.



On perçoit dans les propos de Ian Manook un certain parallèle avec notre époque actuelle où les limites de la sauvagerie sont parfois difficiles à contrôler...



Bien sûr, au fil des jours , certains hommes et heureusement, se confrontent à leurs actes, à leurs passé et à leur conscience et abandonnent la poursuite .



Un récit que j'ai trouvé souvent trop ressemblant à un compte-rendu d'opérations de terrain .



Heureusement le médecin qui suit ces gendarmes et ces trappeurs décrit les rares animaux rencontrés dans ces paysages hostiles , luttant pour leur vie, proie et prédateur parfois les mêmes à la fois .



Les personnages féminins sont peu présents mais ils essaient d'exister , des femmes qui attendent le retour de leurs maris telles des femmes de pêcheurs ...



J'aurai au moins appris ce qu'était un ravage dans ce pays glacé . Ce livre est bien loin de mes romans préférés de Ian Manook , mais ce n'est pas grave, j'attendrai le prochain avec la même impatience .



Lu en Aout 2023

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L'oiseau bleu d'Erzeroum

Patrick Manoukian, alias Ian Manook, délaisse la Mongolie et Yeruldegger pour rendre hommage à sa grand-mère arménienne.

La première partie est insoutenable. Elle raconte les atrocités commises par les Turc lors du génocide arménien de 1915.

Le récit est pire que le pire film d'épouvante car il retrace des faits réels abominables.

Et encore, l'auteur, sur la demande de son éditeur, a supprimé « les deux scènes de massacre les plus violentes ».

Le ministre de l'Intérieur turc, Talaat pacha, décide, appuyé par le Comité Union et Progrès, "la purification ethnique et confessionnelle de l'Empire".

Une organisation sans faille se met en place.

Tout d'abord, le recensement des "personnes connues", comprendre les arméniens.

Ensuite, la déportation, extrêmement bien organisée et encadrée pour éviter toute tentative d'évasion.

En cours de route sont prévus des abattoirs. Vous avez bien lu, des abattoirs. Il est prévu de décimer totalement la population. Mais la tâche est difficile, car ils sont nombreux !

Enfin, les rescapés, cette "sous-humanité", sont parqués dans des camps de concentration où, livrés à eux-mêmes dans le désert, sans eau et sans nourriture, ils finissent par périr dans d'atroces souffrances.

Il y a de quoi être "accablé d'horreur".

Comment ne pas compatir au sort de ces chrétiens d'Orient massacrés au nom de Dieu.

Tout cela se passe sous le regard impavide de l'Europe et de l'Amérique.

Effarant.

Les événements sont d'une barbarie extrême. La lecture en est très éprouvante mais nécessaire, pour ne pas oublier.

La deuxième partie est plus douce.

Des rescapés ont pu gagner d'autres pays dont la France, aidés par des organisations humanitaires qui se sont démenées, à leurs risques et périls, pour en sauver le plus possible.

Tout le monde peut respirer, y compris le lecteur.

Le pire est passé. Quoique...

C'est ainsi que l'on retrouve les protagonistes de la première partie dont je ne vous ai pas encore parlé.

Araxie et Haïganouch, soeurs de coeur et anciennes esclaves et Haïgaz et Agop, frères d'armes et anciens fédaïs ( résistants ) se retrouvent à Pont-de-Chéruy puis à Meudon.

Ils vont s'intégrer, même si certains voisins les traitent de "rastaquouères", fonder une famille, travailler.

« C'est ainsi que les cultures survivent. Par les gestes quotidiens. Par le partage des saveurs et des savoir-faire. Hovannes ( un de leurs amis. NDL ) en a presque les larmes aux yeux. La force indestructible de la diaspora qui se construit, il la voit à travers cette survivante, heureuse dans un autre pays que le sien et qui répète les gestes ancestraux de ses traditions ». P 488.

Mon commentaire est largement en dessous de la qualité de ce livre.

Un témoignage essentiel.

Une belle écriture sans pathos.

Beaucoup d'émotions.

Une lecture inoubliable.



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Askja

Fini la rigolade,



Oubliez ce que j'avais écrit précédemment sur les dialogues (voir plus bas).

Il y a des règles sur les polars.

Si on les transgresse toutes, il ne reste que les dialogues pour rigoler, ce qui est un échec pour un polar.





Écrit après 20% de lecture:

Tout ce qui suit est inventé, mais représente très bien les dialogues de ce livre.

J'en rigole encore.



- Vous avez besoin de mes services?

- Qui êtes vous?

- Je suis le plombier

- Et que voulez-vous?

- Hé bien, c'est à vous de me le dire.

- Comment, j'ai une fuite?

- On dirait bien, c'est la résidente du niveau inférieur qui a signalé le problème.

- J'ai un problème?

- Oui! Vous avez une fuite!

- Quelle fuite? Ah la salope m'a quitté!

- de qui parlez-vous?

- Bien, de celle qui a fuit!

- Votre femme vous a quitté?

- Quelle femme?

- Heeuu, … et bien la vôtre …
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Heimaey

Heimaey, le nom d'une île au sud de l'Islande, dans l'archipel des îles Vestmann. C'est là qu'a eu lieu une terrible éruption du vocan Helgafell en janvier 1973. L'éruption va aboutir à la formation d'un nouveau volcan, l'Eldfell. La lave cause beaucoup de dégâts et le héros du roman, Jacques Soulniz, fait partie des équipes de volontaires qui vont tout faire pour bloquer la coulée de lave.



Quarante après, Soulniz revient en Islande, accompagné de sa fille Rebecca, en vue de faire un voyage pour se réconcilier avec sa fille qui a fugué pendant plusieurs années, suite au décès de sa mère. Il veut aussi se réconcilier avec son passé...



Des phénomènes étranges se produisent dès leur arrivée à l'aéroport, mots anonymes sur le pare-brise de leur voiture, présence d'une mystérieuse voiture rouge dans les parages.

Parallèlement à ce circuit mouvementé, des meurtres sont signalés au même moment, dont l'un qui se fait selon le rite du Nabrok, rite traditionnel islandais, un pantalon de chair a été découpé sur le cadavre.

Rebecca va sympathiser avec le jeune Galdur. Or le frère de celui-ci semble impliqué dans le vol de deux kilogrammes de cocaïne appartenant au redoutable usurier lituanien Simonis.



La disparition de Rebecca va permettre à Soulniz d'entrer en contact avec le policier islandais Kornélius Jakobsson, personnage haut en couleur, policier efficace mais quelque peu "ripou" qui, en l'échange de l'acquittement de ses dettes, doit retrouver ces fameux kilogrammes de cocaïne pour le compte de Simonis.

Le policier va tout mettre en oeuvre pour retrouver Rebecca...et retrouver en même temps la cocaïne!!



Le binôme Soulniz/ Jakobsson marche formidablement bien. Ces deux personnages que tout oppose à première vue ont en fait beaucoup en commun: un mariage qui se termine tragiquement, un passé à exorciser et une recherche capitale à effectuer.

Le cadre évoqué est magnifique; l'auteur montre sa parfaite connaissance du pays dans lequel il a séjourné longtemps.

L'auteur, Patrick Manoukian de son vrai nom, est journaliste, éditeur et écrivain, il a collaboré à des revues de voyage.

Son livre nous fait voyager..

Le seul bémol; je trouve l'aspect "poursuite" un peu trop développé dans le livre et j'aurais aimé que l'aspect rituel/ traditions islandaises soit plus développé.

J'ai particulièrement apprécié le personnage du policier, Kornélius, un adepte du chant traditionnel islandais krummavisur. Sa personnalité aurait pu être développée davantage, personnalité à facettes, personnage complexe et attachant.

Enfin le côté économique du pays est largement présent dans ce livre: on voit encore les effets de la crise financière de 2008, même quelques années après, qui a fait basculer l'Islande et de nombreux Islandais dans une forme de précarité..

Beau récit, à la fois thriller, récit de voyage, documentaire..

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Yeruldelgger



Dans la Famille policier au nom imprononçable, après le mexicain Héctor Belascoarán Shayne et le thailandais Sonchaï Jitpleecheep, je voudrais le mongol Yeruldelgger Khaltar Guichyguinnkhen... Bonne pioche !



Juste un petit billet pour donner mon avis qui sera vite noyé au milieu de ces centaines de critiques.

Ian Manook est un malin, il sait que les enquêteurs meurtris, brisés, usésfont mouche. Prenons un Harry Bosch et plaçons-le dans la police d'Oulan Bator en situation délicate auprès de ses collègues et supérieurs hiérarchiques. Donnons-lui des équipiers réussis (mention spéciale au partenaire Gantulga et à la belle Solongo qui me fait rêver), un passé de meilleur flic du pays, une histoire familiale qui a fait de lui cette épave à la carapace de roc. C'est bon, on a les personnages et ça fonctionne très bien.

Plantons le cadre avec ce pays si fascinant et décrivons sa réalité : Un pays ravagé par les soviétiques, pillé par les chinois, acheté par les Coréens à des autorités officielles corrompues et finalement abandonné par ses nomades, qui petit à petit, délaissent les traditions pour les Ipods. Le dépaysement est total.

Alors pourquoi ?

Pourquoi, pourquoi un sentiment en demi-teinte ?

Peut-être finalement que pour faire un très bon livre, il faut nécessairement un scénario béton. Peut-être l’enquête en elle-même m'a paru un peu convenue...

Peut être que voir notre héro faire preuve de tant de violence m'a empêché de l'adopter...

Peut être que j'en veux à Manook d'avoir brisé le rêve d'une terre sauvage lointaine...



Bon... La copine enthousiaste qui m'a prêté Yeruldegger l'a accompagné du deuxième opus, « les temps sauvages », à la couverture beaucoup plus sexy.

Je vais laisser une deuxième chance à Manook, pour le style, pour les dialogues, pour les personnages...

A très bientôt Yeruldelgger Khaltar Guichyguinnkhen... (ça le fait, non?)



PS : Merci à Meeva pour m'avoir guidé vers une très belle idée :

https://www.facebook.com/pg/Et-si-on-leur-donnait-la-parole--500084746997603/notes/?ref=page_internal 
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Aysuun

Avant la purge russe des années trente qui voulait en faire des prolétaires soviétiques, les nomades de Mongolie et leurs frères Touvains vivaient heureux dans les vastes steppes du sud de la Sibérie. Lors du massacre de toute sa famille, Aysuun, à peine adolescente, et sa mère, ont été violées et battues mais miraculeusement épargnées. Vingt-cinq ans plus tard, Aysuun retrouve son bourreau à la tête d’un fortin de l’empire et décide de se venger.

Elle peut compter sur une poignée d’hommes fidèles ou de chamans influents. Ils vont dans un premier temps rendre fou de rage le tortionnaire en lui volant son plus cheval et en l’entraînant, lui et ses hommes, dans une traque dont ils ne maîtrisent absolument rien.

Cette intrigue puissante en symboles fourmille de détails sur le quotidien des mongols et des Touvains, sur leurs habitations (yourtes) et leurs us et coutumes. C’est également une belle ode à la nature et aux liens que les nomades entretiennent avec la terre, les plantes, l’eau et les animaux. Enfin c’est un bel hommage à ces peuples libres et un cinglant réquisitoire contre la colonisation russe.

Entre ethnologie et poésie, entre suspense et légèreté, entre chamanisme et fantastique, entre douceur et violence, Ian Manook signe ici un très beau roman

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Yeruldelgger

A l'époque où j'avais acheté le bouquin, j'y croyais, moi, à un vrai auteur mongol! Quand j'ai appris la supercherie, il était trop tard, mais j'étais déjà moins emballée.

Premier point, je ne me suis pas ennuyée à la lecture, il se passe beaucoup de choses, dont des disparitions de personnages plutôt soudaines. Je n'ai pas non plus lu le roman de manière frénétique, mais il m'a intéressé.

Deuxième point, j'ai aimé circuler en pays mongol, aller voir par moi-même ces quartiers de Oulan-Bator, les yourtes entre les bâtiments, la ville à flanc de montagne, les traditions, la cuisine. C'est un guide de voyage efficace.

Pour le côté polar, on est dans les clous, un peu trop peut-être, même pour quelqu'un comme moi qui n'en lit pas régulièrement. Il y a encore et toujours les méchants très méchants, les pourris, les véreux qui jouissent de leur puissance surtout lorsqu'ils peuvent faire mal, mais qui pleurent et supplient quand ils sont en danger.Il y a les femmes victimes de tout: machisme, viols, violences, maltraitances, meurtres, et ici ça va de la petite fille de 5 ans à la grand-mère. Et il y a enfin le flic meurtri, blessé à vie, qui n'a plus confiance en personne ou presque, dont les enfants devenus grands ne veulent pas entendre parler. Le flic qui frappe aussi fort que les méchants sauf que c'est le gentil, celui qui va sauver la veuve et l'orphelin - littéralement ici - décide tout tout seul, se donne tous les droits et, en passant, montre un certain paternalisme envers les femmes ; d'ailleurs tout finit bien pour lui, tous les hommes sauf un gamin vont être éliminés, à lui l'adoration féminine!

C'est, à mon avis, un bon polar, mais qui n'invente rien si ce n'est l'originalité du lieu. J'ai trouvé Yeruldegger plutôt antipathique et j'aurais préféré qu'Oyun y ait un rôle beaucoup plus important mais bon, c'est une femme!



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Yeruldelgger

Une découverte pour moi, et plutôt mitigée. J’ai trouvé le style très quelconque, ce qui en soit n’est pas rédhibitoire si c’est le seul défaut à côté de grandes qualités. Malheureusement l’intrigue, prometteuse, est cousue de fil blanc et de grosses ficelles, et surtout, au bout du compte de clichés en tout genre. J’ai détesté les titres des chapitres avec, quels qu’ils soient, les derniers mots du chapitre (quel intérêt ? Aucun, et en plus parfois ça divulgache!)

Par contre j’ai adoré l’ambiance, cette plongée dans la Mongolie actuelle. La découverte de la Mongolie est intéressante, toujours intégrée dans l’intrigue, même si l’auteur appuie un peu trop sur certains détails en les mentionnant plusieurs fois sans grand intérêt pour l’intrigue. Quel contraste entre Oulan-Bator et la steppe ! On apprend un peu de l’histoire de ce pays, et surtout beaucoup sur sa culture, ses traditions, sur les difficultés économiques et sociales. La Mongolie apparaît comme terre de contraste aussi entre la vie quotidienne (belle et dure vie de nomade ou triste vie urbaine plus facile) et la vie spirituelle (bouddhisme mâtiné de chamanisme). Une seule question : le machisme et la violence qui imprègnent l’intrigue font-ils aussi partie prenante de cette culture ? La réponse semble a priori hélas positive, à moins que ce ne soit que le point de vue de l’auteur. Bref, c’est un roman plutôt sombre, avec quelques situations très violentes (dans les «égouts» d’Oulan-Bator en particulier). A cause du cadre et de l’atmosphère, bien rendue, j’ai envie de ne pas être trop sévère avec ce roman, mais je ne lirai probablement pas la suite.
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