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Citations de Israël Joshua Singer (127)


A présent, ses yeux bleus et mornes ne voyaient plus qu’un point, le dernier dans sa vie.
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Il pensait que ce serait efficace, il leur donnait un exemple de camaraderie et avec ça, les soldats les plus vaillants allaient se mettre à l'ouvrage. Mais nul ne bougeait de sa place. Au contraire, on se moquait de lui.
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Notre foyer était triste, et c’est pourquoi tout petit déjà je préférais vivre dans la rue plutôt que chez moi.
Cette tristesse, c’était d’abord la Torah qui en était responsable : elle remplissait tous les coins de la maison et pesait lourdement sur l’humeur de tous. C’était plus une maison d’étude qu’un chez-soi : une maison de Dieu, plus qu’une maison d’hommes.
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Mais le père et la fille ne voyaient rien, n'entendaient rien que leur affectueuse tendresse.
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"Elle", c'était Feigele la renégate, la fille morte de Lippe, l'entrepreneur. Elle avait été fiancée à un talmudiste mais avant le mariage elle s'était enfuie avec un Cosaque du commissariat. Elle se fit baptiser dans la chapelle de la garnison russe de sa propre ville. Elle eut une fin horrible, ainsi que l'avaient prédit les femmes.
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Les nationalismes, les sentiments d'appartenance ethnique, longtemps écrasés par la domination étrangère, commencèrent à s'exprimer. Polonais, Tchèques, Hongrois, Roumains, Serbes, Croates, Bosniens, Slovènes, Ruthènes découvraient soudain leurs identités nationales. Les Alsaciens troquaient leurs écussons de l'armée allemande pour des écussons français. Les Polonais des régions occupées par les Autrichiens arboraient l'aigle polonaise et tournaient la tête aux jeunes Polonaises. D'anciens combattants aux sympathies révolutionnaires portaient un ruban rouge.
Les seuls sans patrie où retourner étaient les Juifs.
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Traditionnellement lors de différends, les Juifs faisaient plutôt appel à des rabbins qu'à des tribunaux civils. À Lodz, un rabbin devait en savoir plus sur les billets à ordre que sur la Torah. Il devait être parfaitement au courant de toutes les subtilités des affaires commerciales, des contrats, des tenants et des aboutissants de la laine et du coton.
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Veillez à ce qu'il craigne Dieu, Reb Borukh Wolf, faites-en un bon Juif.
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Autour du rabbin, les Juifs avaient accompagné son discours de hochements de tête approbateurs. Mister Nathan Goldblum fut tellement déconcerté qu’il s’empressa de sortir de la poche de son pantalon son carnet de chèques recouvert de cuir, de la poche de son gilet son stylo Parker et, fermement décidé à faire un chèque de vingt-cinq dollars, il écrivit ‘cinquante dollars’.
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Entre ces hommes montés les uns contre les autres par les Allemands, en compétition permanente dans le travail, grossissait de jour en jour une haine féroce, haine des Russes pour les Polonais, des Polonais pour les Russes, des deux premiers pour les Juifs et des Juifs pour les deux autres. Nuit après nuit on se disputait pour une paillasse. Les bottes et les chaussettes humides volaient dans les airs. A l’heure du déjeuner, on se jetait des morceaux de briques, de goudron. On se faisait trébucher au passage par un croche-pied, une ficelle, on se bombardait de cailloux camouflés dans des boules de neige.
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« Que lui restait-il au monde en dehors de… de sa femme ? Ses enfants étaient ses ennemis. Ils attardaient le jour de sa mort pour se partager l’héritage de son empire rabbinique. Aucune n’avait d’affection à lui donner. Mais elle… elle était si jeune, si belle. » (p. 79)
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Et en bas, à côté des charrettes, voûtés, une ceinture autour des reins, se tenaient les pères, des Juifs dont les barbes en désordre et les cafetans chiffonnés portaient la marque indélébile de l'éternel exil.
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Il paierait les études de son fils tant qu'il serait à l'université et marierait sa fille pour se débarrasser d'elle une fois pour toutes. Ils n'étaient plus des enfants et devaient faire leur vie. Lui à leur âge menait sa barque tout seul.
Pourtant il n'arrivait pas à se décider. Comment s'y prendre ? Il n'en avait pas la moindre idée. Comment aborder le sujet du divorce ? Si au moins elle avait été infidèle, c'eût été facile. Elle était charmante, au contraire, toujours aussi soumise. Plus dévouée depuis quelque temps, plus attentive. À dire vrai, il était toujours amoureux d'elle, peut être un peu moins passionnément. Il balaya pourtant très vite doutes et hésitations. Passant en revue sa vie depuis le jour où il était entré chez Hayim Alter jusqu'à aujourd'hui, il examina chaque détail, mit en regard le positif et le négatif. L'image globale lui parut celle d'une situation bancale où tout s'était joué à sens unique.
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Comme cela arrive souvent aux personnes entre deux âges, il se dit que les années passaient vite, il n’y a pas si longtemps, il était lui même un jeune garçon en conflit avec son père pour des histoires de mauvaise conduite et aujourd’hui, c’était son tour d’être père d’un grand garçon qui faisait des fredaines.
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Jegor Karnovski savait qu’il devait désormais se taire, se taire et rien d’autre, mais il ne pouvait pas. Le sang lui montait à la tête, le précipitait vers l’abîme.
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Salomon Bourak n’était pas homme à prendre des vessies pour des lanternes. Il avait senti le bon moment pour partir, tout comme il avait senti par le passé le bon moment pour arriver.
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C’est pourquoi, les Juifs déjà installés, hommes ou femmes, se firent très réservés vis à vis de ces étrangers hautains avec leurs grands airs. Eux aussi, anciens émigrants, ils se rappelaient comment ils avaient débarqué dans leur nouveau pays après avoir quitté leur shtetl de Russie ou de Pologne. Une arrivée de pauvres avec sacs et ballots, sans caisses et sans meubles, seulement leur literie et les chandeliers du shabbat, la vaisselle de Pessah, les récipients pour les aliments lacrés et les aliments carnés.
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Pendant le grand remue-ménage, quand la ville s’était retrouvée envahie de discours, de torches, d’orchestres et de proclamations, elle aussi avait suivi le courant et donné son bulletin de vote aux hommes nouveaux qui promettaient le bonheur, la victoire et un avenir radieux.
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Cet homme fuyant, pédant, avec un visage au teint terreux, évoquant le bouillon figé de la carpe farcie, avec de gros yeux de poissons et des cheveux raides, couleur de fer rouillé, n’avait jamais, de toute sa vie, été aimé de ses élèves.
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Avec plaisir aussi qu’il prêtait l’oreille à la langue des gens de la rue, écoutait les propos grossiers, crus et pleins de sève qui avaient pour lui tous les charmes du monde. Il était question des temps nouveau si proches, des défilés, des torches, des parades….
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