AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Jacqueline de Romilly (323)


Quiconque cite les combats de l'Iliade, ou décrit ses héros, ou se penche sur leurs caractères sans s'occuper des dieux se trouve fausser tout dès le départ, en coupant arbitrairement entre deux mondes qui se pénètrent sans cesse, et où celui d'en haut a la haute main sur l'autre.
Ce sont les dieux qui inspirent la fougue ou le désarroi ; ce sont eux qui décident du succès ou de l'échec, eux qui conseillent ouvertement les hommes ou leur inspirent leurs décisions.
Encore faut-il distinguer. Car il y a diverses formes d'interventions, et, au reste, des dieux également divers. Et notre Hector aura affaire à toutes et à tous.
Commenter  J’apprécie          100
Il y eut pour tous un moment d'émotion,
de souffle suspendu,de découverte ;
et il y eut la certitude que cela nous aidait tous
de penser et de comprendre que,
malgré tous nos errements,
quelque part "il y a du sens"
Commenter  J’apprécie          100
Démosthène, plus que tout autre, a insisté sur le fait que le respect des personnes, les institutions de la cité, la lutte contre la violence, étaient liés à l'existence de la loi. Que la loi soit une défense contre ce qu'on appelle le droit du plus fort, c'est une idée que l'on trouve, significativement, aussi bien chez les sophistes, qui le déplorent... que chez les partisans de la démocratie comme Démosthène.

2046 - [Le Livre de poche n° 30528, p. 139-140]
Commenter  J’apprécie          100
…elle croyait aussi que quelque chose subsiste après la mort, quelque chose à base d'amour.
Commenter  J’apprécie          101
Il est trop tôt, puis trop tard. On est trop jeune, et déjà trop vieux.
Comme les débris que charrie mollement le fleuve, on flotte, on se rencontre, on se sépare et on s'en va tout seul, au gré du courant.
Commenter  J’apprécie          100
Car c'est cela les vers ! Ils constituent un langage littéraire, qui nous détache du monde réel et des habitudes quotidiennes. Ils se répètent, s'enchaînent, se glissent dans la mémoire. Et ce n'est pas un hasard si, dès l'Antiquité, les oeuvres littéraires ou tragiques ont eu recours à ce langage d'art. Les vers agissent comme une sorte d'envoûtement ; en les recevant ainsi directement, juste pour moi, dans le silence de l'après-midi, j'avais reçu leur message et j'avais trouvé ma joie dans ce texte (Bérénice) plus que jamais auparavant.

551 - [Le Livre de Poche n° 30950, p. 65]
Commenter  J’apprécie          100
Là encore, en effet, il faut penser à la différence des époques. Il ne s'agissait pas alors de rester assis à écouter un transistor, ou même une chaîne de haute-fidélité : quand on aimait la musique, on la jouait. Et ce sérieux qui nous touche dans la jeunesse d'alors, au point de sembler en offrir une image un peu convenue et embellie, lui était, en fait, imposé par les circonstances.
Commenter  J’apprécie          100
Tout le drame de sa jeunesse mal entourée ne se traduisait que dans ce petit sourire à part, dans ce regard déjà ironique et dans ce tendre mouvement de retrait, de quelqu'un qui ne veut plus que l'on vienne le blesser.
Commenter  J’apprécie          100
Je sais aussi que, dans la même année (404 avant notre ère), le gouvernement (d'Athènes), qui, comme le dit simplement Lysias « manquait d'argent », décida de confisquer les biens d'un certain nombre d'habitants d'origine étrangère. On fixa une liste, on fit des perquisitions à domicile, accompagnées de violence, parfois de morts. Et je n'oublierai jamais l'air révolté que j'ai vu, comme je l'ai dit, sur le visage de ces élèves qui, au début de la guerre, voyaient tout à coup cet exemple si simple et si décisif des cruautés qui viennent avec la perte de l'Etat de droit. Elles éclairaient alors le présent. Elles comprenaient, ces petites filles, en quoi l'Etat de droit s'oppose à l'arbitraire...

2126 - [Le Livre de poche n° 30528, p. 160]
Commenter  J’apprécie          90
J. de R. - ... l'idée de proportion dans l'égalité n'a ... guère été appliquée par les Grecs.

A.G. - Elle est, par contre, à la base du système constitutionnel romain, où, de façon très organisé, le poids politique de chaque citoyen dépend de son degré de fortune. C'est le principe du régime censitaire, qui aboutit dans les faits à remplacer l'égalité par l'inégalité.

2049 - [Le Livre de Poche n° 30528, p. 142]
Commenter  J’apprécie          90
... Aristote définissait l'esclave comme « un outil parlant » !

2041 - [Le Livre de poche n° 30528, p. 136]
Commenter  J’apprécie          90
peut_être ne comprend-on vraiment les êtres et les événements que lorsque l'on a le recul du temps et l'expérience de l'âge; mais alors, il est trop tard.
Commenter  J’apprécie          90
Il y avait encore de par le monde de la beauté – et même ici dans son jardin torturé. La nuit panse les plaies des jardins.
Commenter  J’apprécie          90
On vit au jour le jour, pressé de petits problèmes qui valent pour tout de suite, ou pour demain : on ne pense vraiment au passé que lorsqu'on n'a plus d'avenir
Commenter  J’apprécie          90
La façon dont les gens nous traitent définissent ce que nous sommes à leurs yeux : ma vivante et brillante Jeanne devenait, vue par lui [le médecin], une loque anonyme.
Commenter  J’apprécie          90
Godelureau et l’olivier

« Et ses mains étaient déjà pleines de griffures, elle les regarda avec amitié: elle se rappelait le texte(…) où Colette célèbre ses propres mains, petites mains toutes couvertes d’égratignures dues au jardinage ».
Commenter  J’apprécie          80
Et la chanson de l'eau semblait dire :
Oui, nous sommes là pour la beauté, pour la vie ;
il ne faut pas s'inquiéter ;
rien n'a vraiment d'importance ...
Commenter  J’apprécie          80
Il y a … quelques objets magiques dans l'Iliade, mais forts discrets, et réservés aux dieux : ainsi le ruban qu'Aphrodite donne Héra, pour séduire Zeus, au chant XIV, ou l'huile divine, dont la même Aphrodite oint le corps d’Hector, pour le préserver. Cela est fort peu, en comparaison de l’Odyssée.
Là, les drogues se multiplient : Hélène à une drogue calmante, rapportée d’Égypte, qui fait cesser la peine et la douleur (IV, 219-232). Le lotos du chant IX est une autre drogue qui vous ôte le désir de jamais repartir. Circé a une drogue qui change les hommes en pourceaux ; et, contre ses enchantements, Hermès donne à Ulysse, le « môlu », la plante à la racine noire et à la fleur blanche, très dure à arracher, qui doit le préserver de tous les sortilèges et que l'on à parfois rapprochée de la mandragore (X, 302-306).

2885 – [Que sais-je ? n° 2213, p. 88]
Commenter  J’apprécie          80
La merveille de ma maison est d'être au cœur de la nature ; mais la nature nous apprend vite à ne pas trop lutter contre elle.
Commenter  J’apprécie          80
L'AMOUR DE LA VIE

Dans Homère tout est présenté comme beau. Les objets sont beaux. Il y a de belles coupes, de belles armes ciselées, des casques étincelants, des tissus brillants, de riches demeures, aux vastes celliers, où les réserves d'huile embaument, et des navires bien ajustés, qui filent sur la mer. Les personnages, divins ou humains, sont également beaux -- du moins quand ils appartiennent à l'aristocratie princière. Les guerriers sont tous grands et forts. Les femmes ont toutes des bras blancs. Bref, l'on n'est pas surpris de trouver souvent chez Homère, appliquée à des êtres humains, la formule si caractéristique qui les dit "semblables à des dieux".
Le cadre dans lequel vivent ces hommes est également digne d'éloges. Ithaque est un si bon pays à grain ! Elle a plus de vin qu'on ne saurait dire, des bois de toute essence, de l'eau... Mais l'univers lui-même n'est-il pas splendide ? Que de fois ne voit-on pas se lever l'aurore "aux doigts de rose", l'aurore "en robe de safran", l'aurore "au trône d'or" ! Mais la nuit n'est pas moins belle, avec la lune brillante et les étoiles éclatantes -- sans parler du doux sommeil dont elle fait présent. Et même la nature sauvage a ses beautés plus redoutables : nul n'a mieux dit qu'Homère le fracas de la tempête en pleine forêt ou le bondissement des bêtes fauves dans la montagne.

[Jacqueline DE ROMILLY, "Précis de littérature grecque", 1980, collection "Quadrige -- Grands textes", P.U.F., extrait du chapitre PREMIER : "Homère", pages 32-33]
Commenter  J’apprécie          80



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jacqueline de Romilly (867)Voir plus

Quiz Voir plus

Un extrait de poème (avec un indice) pour trouver l'auteur.

Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ? Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ? Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ? Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ; Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement Dans la même prison le même mouvement. Accroupis sous les dents d'une machine sombre, Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre, Innocents dans un bagne, anges dans un enfer, Ils travaillent. Tout est d'airain, tout est de fer. Indice : Esmeralda

Jacques prévert
Victor Hugo
Ronsard
Paul fort

11 questions
172 lecteurs ont répondu
Thèmes : amour fouCréer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..