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Citations de Jacques André Bertrand (185)


...Selon cette dame, "il paraissait" que dans les bars hexagonaux, les clients organisaient des courses d'escargots sur le comptoir...Se tournant vers moi avec un sourire gêné : " Ca arrive souvent ?" me demanda-telle.--Je n'ai jamais vu ça répondis-je. Si cela se produisait, ce ne pourrait être qu'exceptionnellement, car en France, on nous apprend très tôt à ne pas jouer avec la nourriture."
On parla d'autre chose.
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... Un président des Etats-Unis, par ailleurs partisan de la peine de mort en tout genre, donnerait bientôt l'exemple en graciant officiellement une dinde américaine (Noël 2002). Je crois qu'elle s'appelait Daisy. J'aimerais savoir ce qu'elle est devenue. (Dinde de compagnie à la Maison-Blanche, pièce de musée, mascotte du septième de Cavalerie ?)
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Le Père Noël est méchant. Ma grand-mère m'a raconté qu'une année où elle avait cassé une tasse en porcelaine, sans le faire exprès, elle n'avait eu droit qu'à une mandarine. Moi-même, j'ai reçu en 1958 un "Bon pour une gare ferroviaire Mecano si tu as la moyenne en maths au prochain trimestre" qui connu la même postérité que les titres de l'emprunt russe.
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« Maman craignait que notre vieille servante ne tombât malade de surmenage », note Proust quelque part.
Le léger malaise et l'indisposition passagère (heureusement sans gravité) voisinent avec les épidémies les plus redoutables. La contagion menace. La rémission précède la rechute. Le Malade prévoit le pire. Des effets secondaires empoisonnants. Des affections nosocomiales. On lui enlève les amygdales ou des polypes au gros côlon, il ressortira de l'hôpital avec une infection pulmonaire. Enfin, comme il se dit au comptoir du Café des Boulistes, « il faut bien mourir de quelque chose ».

Tout cela contribue à rendre le Malade insupportable. D'autant plus insupportable qu'il n'est pas toujours très malade. Il est seulement mal fichu. Souffreteux. Un peu dérangé. Patraque. Oui, mon Dieu, c'est embêtant, bien sûr, d'être toujours patraque. Mais enfin, c'est bénin, non ? Ben non ! Quand ça lui arrive personnellement, à lui, rien n'est bénin. Inutile d'essayer de vous mettre à sa place. D'ailleurs vous n'en avez aucune envie, ne serait-ce qu'à cause de cette migraine persistante qui vous rend toute discussion pénible.
Le fétu de paille qu'il a dans l'oeil empêche le Malade d'apercevoir la poutre dans l'oeil de son voisin. Au royaume du bénin, l'aveuglement est roi.
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"Sans compter que, parfois, les filles, c'est presque pire que les garçons. Souvent plus réalistes, voire plus crues. Des saintes-nitouches qu'on aimerait tellement pouvoir toucher et qui s'envolent en piaillant comme les moineaux des platanes dès que vous faites un pas."
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De temps à autre il était permis d'apercevoir un homme au visage serein, à la mise harmonieuse aux gestes distingués, mais c'était évidemment beaucoup plus rare, comme sur toute la surface de ce monde. Le modèle semblait être en voie de disparition depuis la nuit des temps. Les bonzes eux- mêmes ne se souciaient plus autant de l'harmonie des plis de leur tunique orange safrané, ne tenaient plus le bol sacré qui leur servait à mendier leur nourriture avec l'impeccable élégance de celui qui fait don de sa personne et s'en remet à l'Autre... Bref, les rites s'effondraient et Jérémie n'était pas Join de penser que les hommes s'effondraient avec eux, comme si on leur avait retiré leur armature interne, et que la fermeté de maintien et de pensée serait bientôt beaucoup plus extraordinaire que les perles naturelles.
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-Je pense que nous ne pouvons pas confier nos destins à une analyse statistique. Tout comme une porte n'est pas fermée à 50%, on ne peut pas être à 20% en novembre et à 12% en janvier.
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Carribean blue. C'est une sorte de valse incantatoire, rythmée, lyrique, d'une douceur tragique propre à la musique celtique. Que serions-nous, quel fond de désespoir n'atteindrions-nous pas, sans la musique et la poésie, la musique de la parole, qui nous aident à égrener les trop-pleins d'amertume, de souffrance ou de nostalgie et se gravent en exergue de tous les chapitres de notre mémoire ?
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Chacun de nous ne vaut que par l’exception qui couve en lui
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Y aurait-il un mot pour dire le manque de mots ? Parlons-nous, écrivons-nous pour autre chose que pour laisser entendre le silence entre les mots ?
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Jacques André Bertrand
Rien ne ressemble plus à l'Homo sapiens sapiens que le savon.
Leur destinée est identique, leurs carrières sont parallèles.
Tous deux commencent par exhaler une certaine fraîcheur. Ils ont la peau douce. On prend plaisir à les caresser... (Brève histoire des choses, 2015)
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Certes, la vie est aussi pleine de trucs amusants. Des beautés en tout genre (voire des laideurs intéressantes), des amis (voire des ennemis), des surprises-parties, des déjeuners sur l’herbe, des lunes de miel, des soleils d’hiver, des neiges, des poètes, des clowns… Vous verrez bien.
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La bêtise tue. L’intelligence aussi. Elle permet de produire des armes monstrueuses, de la toxicité partout, y compris dans certains médicaments. Elle invente des tas de choses intéressantes, de la brouette à l’informatique ou à la physique quantique, et tout aussitôt entreprend d’en faire mauvais usage.
Enfin, il reste la culture, l’art, l’amour. On peut leur consacrer sa vie. À condition de ne pas trop dépenser, cependant.
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Le désert est certes magnifique à l’heure où le soleil plonge derrière les dunes dorées et où l’on peut espérer un peu de fraîcheur à défaut d’une coupe de champagne. Mais il est loin d’être aussi désert qu’on le croit. Peuplé de serpents, de scorpions et de toutes sortes d’animalcules, il est traversé régulièrement par des caravanes de chameaux qui n’arrêtent pas de blatérer, des colonnes de quatre-quatre bourrés de partisans de guerres saintes armés jusqu’aux dents. Sans compter les fameux « crieurs dans le désert ». Il y a des soirs où l’on ne s’entend plus.
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L’existence d’un Jugement Dernier serait une consolation. Le Procureur, ou le Procurateur, n’hésiterait pas à réclamer l’Enfer à perpétuité, à partir d’un million de revenu mensuel, pour crime contre l’humanité. Mais en attendant l’avènement de cette hypothétique justice, il faut compter avec les braves gens. Le comportement des braves gens n’est pas prévisible. À certaines époques et dans des circonstances imprévues, ils peuvent se laisser porter à des extrémités. Ils réclament des têtes. « C’est une révolte ? – Non, Sire, c’est une révolution ! » Ça peut arriver à n’importe quel moment, un peu partout dans le monde. Il y a des conjonctures où un million ne vaut plus rien.
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Personne n’est à l’abri d’un moment d’égarement. Toutes les peuplades ne sont pas également accueillantes. De celle-ci, du côté de l’Amazonie, Lévi-Strauss nous assure qu’elle éprouve « un vif dégoût pour la procréation » et pratique l’infanticide aussi bien que l’avortement. Ces Indiens ne veulent pas gaspiller leur sang, ou redoutent de perdre des plumes au cours de la conception. Il semble cependant qu’ils aient besoin d’enfants, car ils s’en procurent au cours d’expéditions guerrières chez d’autres tribus.
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« L’ennui naquit un jour de l’uniformité. »
Certaines mères écoutent en boucle les concertos brandebourgeois ou les « Variations Goldberg » pendant toute leur grossesse, d’autres du Purcell, le « Boléro » de Ravel ou « Whole Lotta Love » de Led Zeppelin. L’idéal serait de recourir à différentes mères porteuses.
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Quand on lui demande ce qu'il pense du monde en général, le capricorne répond qu'il y a trop de monde. Quand il répond.
Le capricorne est taciturne. Il n'envisage que les accords tacites. S'il faut expliciter, il n'est déjà plus d'accord.
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Le gémeaux est partout et nulle part. Il s'évanouit facilement. Dans la nature. Et même en appartement . On ne saurait retenir un gémeaux : il faut attendre qu'il revienne. Comme c'est un esprit curieux, il revient généralement avec des anecdotes qui font merveille dans la conversation -et lui évitent de s'attarder sur les raisons de son départ.
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Le bélier prend le monde de front. C'est après avoir attentivement observé le bélier que le poète inventa le mot têtu. Le bélier et non l'âne. L'âne est un entêté de l'arrière-train, si j'ose dire. Il porte tout son poids sur les pattes postérieures et refuse d'avancer ; le bélier porte tut son poids sur les pattes frontales et refuse de reculer : on voit bien la différence.
Lorsque l'obstacle ou le contradicteur se dérobe, le bélier tombe sur la t^te.
Le bélier est sujet aux coups de tête et aux accidents.
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