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Critiques de Jacques Réda (30)
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Jacques Bibonne

Rencontre avec l'artiste, Jacques Bibonne, grâce à un ami commun....jeudi 26 mai 2022



Une découverte peu banale puisque le prêt de ce catalogue m'a été proposé par l'artiste lui-même, en prolongement d'une rencontre magique, mêlant échanges sur la peinture , l'art et la littérature dont Jacques Bibonne est très féru !



L'occasion magnifique de voir son atelier et certaines de ses toiles...Oeuvre originale qui me touche par ses côtés minimalistes, épurés....où un objet, une fenêtre ouverte, une falaise crayeuse, des objets de l'atelier de l'artiste; tout invite à la rêverie, à une sorte de méditation...



Et je songe à une phrase de Jacques Bibonne, que je trouve très juste quant à ce que peut inspirer sa peinture: " La peinture est comme une sorte de silence..."



Je dois préciser que nulle silhouette humaine ne vient s'immiscer dans ses oeuvres !....



Ce catalogue est ancien, mais la trentaine de toiles reproduites offrent déjà un aperçu déjà très riche ,de son parcours d'artiste sur près de 40 années, entre les années 1958 et 1996....



Nous avons discuté de mille sujets, de ses préférences littéraires et artistiques dont certaines que je partage avec enthousiasme comme les œuvres de Edward Hopper, Andrew Wyeth, et en Littérature, Georges Perros et ses "Papiers collés ", les textes buissonniers de Patrick Cloux

( dont le fort poétique "Marcher à l'estime")....sans omettre de préciser qu'il a réalisé des couvertures de textes littéraires. et illustré un manuscrit de Jacques Réda, " C'est le printemps"....



Un artiste à découvrir, qui exposera à nouveau en septembre 2022, avec d'autres artistes, à la Galerie" le Pavé d'Orsay"...





Voir lien suivant :

https://www.lepavedorsay.com/jacques-bibonne-2/



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Hors les murs

Loin, très loin des grands lieux touristiques, Jacques Réda offre dans Hors les murs une flânerie à travers les quartiers de Paris et sa proche banlieue. Dans cette déambulation poétique (et topographique), son écriture est comme une initiation qui porte l'attention du lecteur sur des lieux ordinaires, des lieux de passage qui sont comme hors du regard, a priori sans intérêt.



Dans le miroitement des apparences, dans les villes de banlieue, dans les petites rues, dans les entrepôts des bords de Seine, le long d'une ligne de chemin de fer, dans les petites boutiques de quartier, les stations de métro,... Au travers de leur histoire oubliée, Jacques Réda tente de déceler dans ces lieux les signes d'une existence invisible, dissimulée, pour mieux s'en rapprocher.



Plus que le sens que révèle cette réalité cachée, c'est le sentiment d'étonnement, de saisissement qu'elle procure qui importe chez Jacques Réda. Cette émotion poétique apparaît plus grande encore quand le marcheur (poète) se dessaisit de la connaissance d'un lieu, se met un peu à l'écart de lui-même pour mieux en restituer ensuite la part belle et singulière. Un égarement intérieur qui permet à l'auteur de trouver ce qu'il ne... cherche pas, de trouver ainsi un surcroit de présence, entre le lieu et l'instant.



Avec Les ruines de Paris, Hors les murs offre un bel accès à l'œuvre poétique de Jacques Réda. Une poésie au lyrisme discret mais essentielle dans un monde sans cesse en mouvement. Face à ce monde, le poème. Précision de Jacques Réda : « Le poème est un art que rien ne décourage >>.
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Les ruines de Paris

A lire ce recueil de proses poétiques, on se demande si le poème est dans la langue de Jacques Réda, ou bien si par hasard, le poème ne serait pas Paris lui-même. La magie des noms, l'atmosphère qui se dégage des descriptions de rues et de quartiers, le regard des passants, tout est poésie. Est-ce grâce à Baudelaire, ou même à Boileau ? Paris en effet est une ville-texte, une ville livresque, autant et plus que Rome ou Venise, et ce n'est pas seulement à son espace et à ses monuments, à ses rues, que l'auteur a dû se mesurer, mais aussi à toute cette littérature que la ville porte inscrite dans ses murs. Certes le sujet n'était pas facile, mais le recueil est à la hauteur de tous les défis techniques et littéraires que l'auteur a su relever.

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Aller aux mirabelles

Jacques Réda n'est pas un auteur très connu si j'en juge au nombre de critiques et même de lecteurs sur Babelio. Pour ma part, je ne sais plus ce qui m'avait poussé à acheter en librairie son livre "Aller aux mirabelles", il y a une vingtaine d'années, peut-être davantage. Dans cette collection "L'un et l'autre", au format allongé, à la couverture d'un bleu profond, simplement rehaussée d'un dessin au trait jaune d'or, Gallimard éditait, sous la direction de J.B. Pontalis, "des œuvres littéraires qui dévoilent «les vies des autres telles que la mémoire des uns les invente» ".



J'avais lu à la même époque "Le très-bas" de Christian Bobin, publié dans la même collection. Pourquoi diable n'avais-je pas lu, dans le même élan, "Aller aux mirabelles" ? Je crois me souvenir que j'en avais seulement parcouru les premières pages et que je l'avais reposé sur l'étagère. Je suis toujours étonné de constater l'incroyable patience des livres : ils attendent des années, parfois des dizaines d'années, sans broncher, sans un murmure, sans une plainte, qu'on veuille bien les prendre sur l'étagère où on les avaient abandonnés, coincés entre deux confères, et, alors que le remords nous assaille de les avoir fait lanterner aussi longtemps, eux ne semblent pas nous en vouloir, ils sont prêts à nous enivrer, nous effrayer, nous faire rêver comme au premier jour où ils nous avaient séduits sur la table d'une librairie, ce jour où, sur un coup de tête, nous les avions enlevés pour les installer chez nous, dans notre salon. Douce nature que celle des livres !



Et, de fait, le parfum de fruits mûrs d'"Aller aux mirabelles" n'a rien perdu de sa force, au contraire. Jacques Réda arrive à bicyclette à Lunéville, sa ville natale, après avoir traversé en Haute-Saône les champs de mirabelliers au moment de la cueillette des fruits. Comme on prend son panier pour "aller aux mirabelles", il va aller cueillir pendant trois jours (du vendredi soir au mardi matin, jour de son départ) les souvenirs qu'il a laissés en partant de cette ville, bien des années auparavant, et les coucher sur le papier. Réda marche sur la pointe des pieds, tâtonne, retient son souffle, ose parfois une question et recueille les regards, les silhouettes, les poignées de mains ou les accolades, des bribes de conversations et laisse remonter les souvenirs. Comment parler de la pudeur de l'auteur, sans être impudique, de la légèreté de ses mots, sans être pesant, de sa joyeuse nostalgie sans tomber dans les clichés ? J'ai bien fait d'attendre de mûrir un peu pour déguster ces mirabelles-là. Elles n'en sont que plus savoureuses !
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Celle qui vient à pas légers

« Celle qui vient à pas légers » : ne cherchons pas trop longtemps, ce n’est pas un être humain, pas un animal ni même une pelle à tarte, c’est la poésie et rien qu’elle. Jacques Réda, comme d’autres amis poètes de la tendance punk à chien, accouplant poésie et politique, poésie et éthique, poésie et ringardise, ne vit qu’à travers la poésie et rien que pour elle. Il mange poésie, il boit poésie, il pisse poésie. Mais sa poésie ne ressemble en rien à celle de Baudelaire, pour prendre un exemple que n’importe quel béotien comprendra.





« L’intermittent » propose une réflexion sur la nature de la poésie. Grandes questions mettant en jeu l’avenir de l’humanité du genre : est-on sûrs de savoir ce qu’est la poésie ? en détiens-je l’exacte définition et si non, qui est le prochain salaud que je devrais abattre ? Bien sûr, Jacques Réda cause de tout cela en poète, c’est-à-dire en sophiste. Certes, reconnaissons qu’un peu d’ironie est distillée par-ci, par-là, pour nous mener à un genre de comédie des Bronzés qui auraient boulotté du Tristan Derème.





« […] C’est bien possible […] qu’à la fin je ne sois pas trop fier de tant d’heures perdues tandis que d’autres rallument la chaudière, torchent les gosses et n’en font pas des exégèses ; possible qu’il n’y ait que du mauvais orgueil sous cette modestie déraisonnable. Mais s’agit-il de moi vraiment ? »





Toutefois, ces poses ne nous permettent pas d’échapper à l’air de sainte nitouche qui émane de toutes ces réflexions narcissiques. Elles se voulaient universelles, spéculatives, concrètes, elles ne sont ni ça ni le contraire. Si c’est ça la poésie, tout ce tas de questions qu’on ne devrait jamais se poser parce que 1) ça nous emmerde ; 2) c’est inapproprié ; 3) il n’y a pas de réponses, alors je retourne vite-fait à ma prose voire à rien.

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Hors les murs

Lecture "perturbante"' pour moi que celle de Jacques Réda. J'ai découvert en "Hors les murs" une poésie discrète, qui s'installe doucement, dédiée aux rue de la banlieue de Paris, explorées lentement, absorbées par le poète qui s'y balade... Des images parfois fortes, inspirées, parfois plates, rudes, comme un caniveau... oui, c'est ça... Réda c'est un coucher de soleil se réflétant dans l'eau d'un caniveau... ou la description d'un cube de béton communiste perdu dans un limès périurbain indéfini... du précis et du lourd dans du léger indécis...

une émotion toute contenue, une prise de recul, une interrogation, aussi ,sur soi, solitaire, sur le regard autour... des images parfois très classique, qui se mêlent à des expressions plus subtiles, voire alambiquées.... torturées ?...

Des envolées pleines de beautés, lyriques, vite rabattues, comme pour les ramener au réel, au chaos d'un monde réel où le sens des choses n'est qu'illusion, ou se résume à des lieux, des noms, des indications insipides...

Tout un regard en demi teinte sur le monde à découvrir donc...

Enthousiaste ? Non... mais intrigué, accroché, oui...
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Lettre sur l'univers et autres discours en ..

J’aime bien les poèmes sur le métro,

J’aime bien les poèmes sur les robots,

La poésie sur bobonne, je n’aime pas trop,

La poésie sur les poèmes, je n’aime pas trop.





Sur la face des vieux poètes j’envoie de la soude,

Car ma mémoire se disperse à travers le cloud.





FIN

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L'improviste : Une lecture du jazz

Parcours historique personnalisé dans le jazz, par un critique fin connaisseur et poète.



Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2016/05/28/note-de-lecture-limproviste-une-lecture-du-jazz-jacques-reda/


Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Hors les murs

"Impossible de boire au bar Anacréon cet indispensable café qui ferme le dimanche...".

Voilà un recueil que j'aurais souhaité garder mais que j'ai prêté et, on connaît tous la suite...

J'aime la plume de Jacques Reda, elle est calme et douceur, elle se moque bien d'être révolutionnaire, elle raconte l'aventure au coin de notre rue, elle déniche la beauté là où elle semble absente, elle est une ballade solitaire sans but précis...

Une belle plume légère qui s'envole à la moindre brise.
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Châteaux des courants d'air

Quel guide !

Paris ausculté, poétisé, quadrillé, aimé ; un style hérissé, crépitant.

Alors, même si le livre date de 1986, et qu'"il est chimérique de vouloir suivre le train des choses ("ça a bien changé et ça changera encore "(Queneau))", face "aux effets du temps qui écrit et rature plus vite que nous, transformant à leur tour les livres en gare de la nostalgie et du rêve", même si ce livre s'adresse à des "connaisseurs" (cf les nombreuses réf. de rues et d'établissements), à des parisiens, les provinciaux peuvent aussi y trouver leur miel, dans les flâneries et les zooms historiques.



"Depuis bientôt un demi-siècle, Jacques Réda arpente Paris, le savoure pas à pas, par tous les temps. [Il] s'est imposé comme le paysan de la capitale, celui qui sait trouver des coins de province au fond de chaque arrondissement, des échos de campagne dans des banlieues qu'on croit définitivement pavillonnaires ou HLMisées.

D'ailleurs nul quartier n'est jamais définitivement inintéressant : Jacques Réda a tôt fait d'y approcher un habitant, d'y établir une complicité, d'y révéler un point de vue. C'est le promeneur de la petite ceinture, le flâneur des zones perdues. Il raconte ses balades par courts récits en prose qui s'inscrivent dans la tradition ouverte par le Tableau de Paris de Mercier ou le Spleen de Paris de Baudelaire. Jamais l'anecdote ne s'allonge en récit, l'observation ne s’appesantit en commentaire moral. Sa prose est poésie par la densité et reste prose par sa discrétion. Tandis que les citadins sont obsédés par l'air du temps et l'ordre du jour, Jacques Réda écoute la petite musique d'accompagnement que joue la main gauche et que personne n'entend."
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Accidents de toilette

Petite étude des accidents que peuvent causer des pièces de vêtements, chemise de nuit ou pyjamas, béret ou casquettes, bretelles, chapeaux. Le plus souvent, accidents qui dénaturent la dignité sociale pour la tourner en ridicule, mais aussi les pertes systématiques, ou l'inattention de Descartes pour le nouveau chapeau de sa femme, lui qui ne se maria jamais.

Au fil des relations retorses entre le vêtement et celui qui le porte, les souvenirs d'enfance et de jeunesse affleurent, le théâtre de l'armée dans une ville de garnison, les années chez les jésuites, les échos de l'occupation et de la résistance, les interrogations sur les activités réelles du père, espion ou héros méconnu.

Ce petit livre est inclassable, entre poésie, récit et étude légère. De courts textes tout en légèreté, douce ironie, regard décalé sur ce que nous sommes sous l'apparence du vêtement, ce symbole social.
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La Physique amusante, tome 4 : Le Tout, le ..

Nouveau recueil de Jacques Réda, une des plus grandes voix de la poésie contemporaine. Une invitation à la spéculation, une invitation au vertige "du haut du bastingage / Qui penche, je te dis bon vent, bon cauchemar", au rappel des lois de la gravité "dans un remous d'éternité", une invitation à être terrien. Le poète invoque la physique contemporaine, "les multivers", le "Big Bang", Stephen Hawking en... alexandrins. Peut-être une manière de signifier que le lyrisme transcende la métaphysique ? "Mais nous pouvons y déceler le rythme qui le noue / À soi comme au déplacement continu d'une roue / Conjuguant tous les sens possibles dans sa fixité."
Lien : https://www.instagram.com/ch..
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Album maupassant

Jacques Réda est un poète, écrivain et éditeur. L'album pléiade consacré à Maupassant, dont Gallimard lui a confié la rédaction appartient donc à cette catégorie d'albums qui s'éloignent de la facture classique due aux auteurs universitaire. Il y a quelque chose de presque contemplatif dans cette iconographie commentée, qui en rend parfois la lecture un peu hermétique. Un bien bel ouvrage cependant, et fort intéressant.

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Les ruines de Paris

Dans ce recueil, on retrouve une grande présence de la nature, que ce soit sous forme de feuilles, de fleurs, d’herbes, d’arbres ou encore de forêt directement. Cependant cette utilisation de la nature est plus négative que positive. C’est le cas dans « Parce que ses deux bras sont dressés », où on retrouve le terme de « vieille herbe amère ». La lecture complète de ce poème connotant l’accent plutôt négatif des parisiens se baladant dans les rues le dimanche. Ou encore dans le poème « Ensuite elle-même a défleuri », dans lequel on utilise les termes « défleuri », « de très pâles fleurs », « cruautés végétales ». Ces termes associés à l’être humain montrent son côté négatif. Mais également dans le poème « Tant de charbon sous les yeux du pope », avec les forêts qui « resserrent doucement leur étreinte sur la ville ». On retrouve cette fois-ci une tentation de domination de la nature sur l’Homme. Globalement on constate que la nature et les humains ne cohabitent pas ensemble, cela reflète parfaitement la situation actuelle de la France qui essaye de prendre le dessus sur la nature.
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Leçons de l'arbre et du vent

Jacques Réda nous offre un lumineux recueil, Leçons de l’arbre et du vent. Une méditation poétique en soixante-deux séquences, dont la table des incipit, où prédomine l’alexandrin, permet de mesurer la portée : « L’éternité demande un long apprentissage. »
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Les ruines de Paris

Si l’on me demandait maintenant ce qui revient le plus souvent dans les poèmes de Jacques Réda, je répondrais sans hésiter les couleurs et les sonorités.

« Je reviens sur mes pas et j’écoute » écrit Jacques Réda à la page 15.

Dans son recueil de poèmes, nous plongeons dans la ville de Paris racontée par Réda. Par moment, le rythme est rapide : Réda passe de rue en rue sans que l’on s’en rend compte. Mais par d’autres moments, il s’arrête et nous transporte dans la scène par les couleurs et les bruits. Il nous amène rue des Tournelles où un couple dansent avec ferveur sur un rythme de tango ou en novembre quand le gris se confond avec le jaune de la lumière d’après-midi.

Son poème me fait alors comme une bouffe d’air vrai. Tout était si beau. Il mélange à la fois les couleurs et les sonorités donnant un coté féérique au recueil. Un instant nous entendons les oiseaux chanter puis dans un autre vers on entend les voitures. A d’autres moments, Paris est silencieuse : « les trottoirs sourds de Paris », « des gens vont sans hâte et sans bruit, presque sans paroles ».

Il y a réel jeu de sonorités. On se laisse alors bercer par les sons que perçoit Réda et ce qu’il voit.

Je vous recommande vivement de le lire !

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Quel avenir pour la cavalerie ?

Une somptueuse histoire personnelle de l’usage du vers dans la poésie française, sous le signe de la fonction, du sens et du rythme.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/05/04/note-de-lecture-quel-avenir-pour-la-cavalerie-jacques-reda/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Aux enfants de Noé

Un texte très très court, poétique, comme si Dieu observait les hommes et leur parlait.
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Hors les murs

Si Réda s'inscrit dans la tradition maintes fois illustrée du "piéton de Paris", il aime à prendre les chemins de traverse, en préférant explorer, à pied, à vélo ou en autobus, les charmes de la petite couronne parisienne. De ces paysages qui, pour le provincial que je suis, ne sont guère évocateurs (qu'est-ce-qui peut bien distinguer Arcueil de Meudon, Malakoff de Vélizy ?), Réda guette les beauté inattendues, triviales et minuscules, prenant le risque, le plus souvent payant, de la modestie.



S'il est attaché à une forme traditionnelle, usant de vers mesurés et rimés (et même de la contraignante sextine médiévale), il prend là aussi, un pied de côté, et la fait exploser à coup de parenthèses, d'enjambements et de rimes limites. Les odes en alexandrins deviennent alors elles-mêmes ces paysages vagues et inégaux qu'elles décrivent, mais toujours riches de surprises et de petits émerveillements. Ceux-ci sont souvent du côté du vocabulaire, inventif et malicieux - parfois un peu trop maniéré à mon goût.



Il s'en dégage aussi une mélancolie certaine, devant la transformation de ces paysages dont les dernières traces de pittoresque sont gommées par l'urbanisation : flâneuse, la poésie de Jacques Réda est bien une poésie de l'impermanent, de l'éphémère et de l'instant.
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Lettre sur l'univers et autres discours en ..

La poésie n'est pas toujours où on l'attend. On a l'habitude de trouver poétiques des textes brefs, fulgurants, pleins d'images aussi fortes qu'inexplicables, et à la signification parfois incompréhensible. Les uns sont magnifiques, les autres ont été comiquement parodiés dans "La littérature sans estomac" de Pierre Jourde. Parfois même, les mêmes (comme ceux de René Char) arrivent à susciter la fascination des uns et la satire des autres.



Jacques Réda sort la poésie de cette ornière de poésie pure, refermée sur elle-même et sur sa quête solitaire du poétique. Il détord le cou de l'Eloquence, il fait entrer dans le carré enchanté du poétique, dans son dictionnaire académique moderniste, des pensées d'homme et des choses communes, comme Baudelaire avant lui introduisait des chiffonniers, des ivrognes et des caniveaux là où ne fallait pas. Mais si je reconnais la validité et la salubrité de l'entreprise, j'avoue que ses discours ne m'ont guère plu, que je n'y ai pas "accroché" : ils m'ont parfois touché et amusé, mais je n'ai pas marché. J'espère que d'autres le feront, grâce à l'utile fonction de citations que propose ce site.
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