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EAN : 9782070418800
132 pages
Gallimard (25/04/2001)
3.69/5   24 notes
Résumé :
Ce recueil se compose de 52 poèmes, également répartis en quatre groupes, dont chacun correspond à un petit programme d'exploration des environs de Paris. Tandis que le premier se cantonne encore le long du « parallèle de Vaugirard », le second entraîne le lecteur mois après mois dans une « année à la périphérie », traversant aussi bien Meudon ou Asnières que Montreuil, Créteil ou Pantin. Dans la troisième partie, on suit la ligne d'un autobus qui dessert les commun... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Loin, très loin des grands lieux touristiques, Jacques Réda offre dans Hors les murs une flânerie à travers les quartiers de Paris et sa proche banlieue. Dans cette déambulation poétique (et topographique), son écriture est comme une initiation qui porte l'attention du lecteur sur des lieux ordinaires, des lieux de passage qui sont comme hors du regard, a priori sans intérêt.

Dans le miroitement des apparences, dans les villes de banlieue, dans les petites rues, dans les entrepôts des bords de Seine, le long d'une ligne de chemin de fer, dans les petites boutiques de quartier, les stations de métro,... Au travers de leur histoire oubliée, Jacques Réda tente de déceler dans ces lieux les signes d'une existence invisible, dissimulée, pour mieux s'en rapprocher.

Plus que le sens que révèle cette réalité cachée, c'est le sentiment d'étonnement, de saisissement qu'elle procure qui importe chez Jacques Réda. Cette émotion poétique apparaît plus grande encore quand le marcheur (poète) se dessaisit de la connaissance d'un lieu, se met un peu à l'écart de lui-même pour mieux en restituer ensuite la part belle et singulière. Un égarement intérieur qui permet à l'auteur de trouver ce qu'il ne... cherche pas, de trouver ainsi un surcroit de présence, entre le lieu et l'instant.

Avec Les ruines de Paris, Hors les murs offre un bel accès à l'oeuvre poétique de Jacques Réda. Une poésie au lyrisme discret mais essentielle dans un monde sans cesse en mouvement. Face à ce monde, le poème. Précision de Jacques Réda : « le poème est un art que rien ne décourage >>.
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Lecture "perturbante"' pour moi que celle de Jacques Réda. J'ai découvert en "Hors les murs" une poésie discrète, qui s'installe doucement, dédiée aux rue de la banlieue de Paris, explorées lentement, absorbées par le poète qui s'y balade... Des images parfois fortes, inspirées, parfois plates, rudes, comme un caniveau... oui, c'est ça... Réda c'est un coucher de soleil se réflétant dans l'eau d'un caniveau... ou la description d'un cube de béton communiste perdu dans un limès périurbain indéfini... du précis et du lourd dans du léger indécis...
une émotion toute contenue, une prise de recul, une interrogation, aussi ,sur soi, solitaire, sur le regard autour... des images parfois très classique, qui se mêlent à des expressions plus subtiles, voire alambiquées.... torturées ?...
Des envolées pleines de beautés, lyriques, vite rabattues, comme pour les ramener au réel, au chaos d'un monde réel où le sens des choses n'est qu'illusion, ou se résume à des lieux, des noms, des indications insipides...
Tout un regard en demi teinte sur le monde à découvrir donc...
Enthousiaste ? Non... mais intrigué, accroché, oui...
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"Impossible de boire au bar Anacréon cet indispensable café qui ferme le dimanche...".
Voilà un recueil que j'aurais souhaité garder mais que j'ai prêté et, on connaît tous la suite...
J'aime la plume de Jacques Reda, elle est calme et douceur, elle se moque bien d'être révolutionnaire, elle raconte l'aventure au coin de notre rue, elle déniche la beauté là où elle semble absente, elle est une ballade solitaire sans but précis...
Une belle plume légère qui s'envole à la moindre brise.
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Si Réda s'inscrit dans la tradition maintes fois illustrée du "piéton de Paris", il aime à prendre les chemins de traverse, en préférant explorer, à pied, à vélo ou en autobus, les charmes de la petite couronne parisienne. de ces paysages qui, pour le provincial que je suis, ne sont guère évocateurs (qu'est-ce-qui peut bien distinguer Arcueil de Meudon, Malakoff de Vélizy ?), Réda guette les beauté inattendues, triviales et minuscules, prenant le risque, le plus souvent payant, de la modestie.

S'il est attaché à une forme traditionnelle, usant de vers mesurés et rimés (et même de la contraignante sextine médiévale), il prend là aussi, un pied de côté, et la fait exploser à coup de parenthèses, d'enjambements et de rimes limites. Les odes en alexandrins deviennent alors elles-mêmes ces paysages vagues et inégaux qu'elles décrivent, mais toujours riches de surprises et de petits émerveillements. Ceux-ci sont souvent du côté du vocabulaire, inventif et malicieux - parfois un peu trop maniéré à mon goût.

Il s'en dégage aussi une mélancolie certaine, devant la transformation de ces paysages dont les dernières traces de pittoresque sont gommées par l'urbanisation : flâneuse, la poésie de Jacques Réda est bien une poésie de l'impermanent, de l'éphémère et de l'instant.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Gentilly

L'espace de nouveau pris d'une défaillance
Titube au carrefour dit des Quatre-chemins
Et se brise en éclats de verre et de faïence
Contre un mur où j'avance à l'ombre des moulins
(...)
Et je rôde ce soir à l'orée indécise
Où se rencontrent l'univers et son rébus
Lequel méduse l'autre, et lequel s'exorcise
Tandis que je vais d'abribus en abribus
(...)
Tours qui tiennent au nord en étrange équilibre
Avec les bois massés au delà de Cachan :
Rien ne me distrait plus du sort de cette eau libre
Qu'on a salie et qui sanglote en se cachant.
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Mars à Meudon

Cette lumière, d'une main distraite, m'escamote
Après chaque virage et puis me restitue, au gré
D'un ciel fou qui rumine et va, comme de motte en motte,
Par les coteaux que sans les voir contemple un immigré
Soliloquant au bord de l'eau comme une balustrade.
Le passage étroit se faufile entre un bout d'autostrade
Et ce bras dormant aux chalands en bois peinturluré
Qui pourrissent sous des jardins qu'étouffe la lésine
Anxieuse des pauvres, sûrs qu'un jour tout peut servir.
Et tout a la couleur des jours ouvrables où l'usine
Déverse un bouillon jaune où doit surnager l'elzevir
De KUB dont les gros traits semblent, comme un échafaudage,
Tenir debout l'hôtel qui prend des airs de brigandage,
Avec un seul oeil à l'affût dans l'ombre du viaduc.
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POUR UN VERGER

Poème : le seul lieu comparable à ce trouble
Heureux qui ressaisit, le soir, près d'un verger,
Ifs et roses, l'espoir souvent déchiré, double
Lumière qui s'éloigne et veut nous héberger.
Infaillible refuge, et pourtant illusoire :
Pentes au loin plus délicates qu'un bleuet,
Pures voix des enfants dans l'air lavé d'histoire,
Et le mot "mort" comme un oiseau soudain muet
Jugeant du recoin sombre où rien n'en fait accroire
A la nuit qui sourd et déjà, dans la clarté,
Crachait son encre sur la page dérisoire –
Cris en bas, soubresauts du jour décapité.
Or nier l'ombre affaiblirait cette lumière
Timide qui résiste et semble sur nos mains
Trembler tel un reflet d'étoile dans l'ornière.
Elle appelle. Comme une voix sur ces chemins
Troués de mots qui n'ont pas pu la garder prisonnière.
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Videos de Jacques Réda (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jacques Réda
Jacques Réda Quel avenir pour la cavalerie ?
Rencontre animée par Alexandre Prieux
La poésie serait-elle une guerre ? le vers, le corps d'élite de la langue ? En retraçant l'histoire de notre prosodie, Jacques Réda dévoile les processus de transformation du français, aussi inéluctables que ceux de la physique. Où les poètes sont les exécutants plus ou moins conscients d'un mouvement naturel. du Roman d'Alexandre à Armen Lubin, en passant par Delille, Hugo, Rimbaud, Claudel, Apollinaire, Cendrars et Dadelsen, Jacques Réda promène son oeil expert sur des oeuvres emblématiques, et parfois méconnues, de notre littérature. Inspirée et alerte, sa plume sait malaxer comme nulle autre la glaise des poèmes pour y dénicher les filons les plus précieux. À la fois leçon de lecture et d'écriture, et essai aux résonances métaphysiques, Quel avenir pour la cavalerie ? constitue la « Lettre à un jeune poète » de Jacques Réda, et le sommet de sa réflexion poétique.

À lire – Jacques Réda, Quel avenir pour la cavalerie ? – Une histoire naturelle du vers français, Buchet/Chastel, 2019.
Le jeudi 28 novembre 2019 à 19h
+ Lire la suite
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