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Citations de Jakuta Alikavazovic (127)


"Les choses telles qu'elles ne sont pas visibles, elles se sont perdues dans une série de divisions, de fuites et de reflets."P.19
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Ma conviction profonde est qu’en peinture on accorde trop d’importance au regard. Je ne crois pas que l’essence de l’art soit visuelle
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Nous noous dévisageons un instant, gratuitement. C'est quelque chose que les gens ne font pas assez, ni assez bien ni assez fort.C'est à cause de ce genre de négligence qu'on réalise d'un seul coup que le monde autour de soi a changé, qu'on ne s'en est même pas rendu compte et qu'on y a plus sa place.
Alor qu'il aurait suffi de regarder et d'essayer de s'adapter aux changement
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Notre passion du visible est devenue une passion de la visibilité. Les écrans ont fait pour nos corps et nos visages ce que les musées ont fait pour les œuvres - ces écrans miniaturisés jusqu'à tenir dans nos poches, à nos poignets. Les hommes qui, comme mon père, ont des secrets et les gardent semblent presque appartenir à un autre monde. C'est une autre façon - temporelle, morale, plutôt que géographique - d'être étranger. Etranger à une époque où notre goût pour l'exposition a basculé dans celui de l'exhibition.
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Je suppose que son expédition était illégale et que sa possession équivaut à du recel ; mais nos vies sont tissées de ces petits gestes, de ces petites transgressions, qui sont un apport intuitif, spontané, aux lieux et à l'absence. On voit quelque chose qui nous plaît et on le prend. On le prend parce que l'on voudrait attraper et garder à jamais, manger le ciel, s'incorporer le paysage ; mais cela, ce n'est pas possible. Le temps passera quoi qu'il arrive et, quoi qu'il arrive, le lieu restera à l'extérieur. Alors on se penche et sans réfléchir on prend un caillou et on le glisse dans sa poche.
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Le pavé que j'ai reçu par la poste était une façon de me prouver que c'était chose faite. C'était aussi la preuve que notre rencontre avait bien eu lieu, une preuve matérielle, un cube un peu irrégulier de pierre blanche. Je suppose que son expédition était illégale et que sa possession équivaut à du recel ; mais nos vies sont tissées de ces petits gestes, de ces petites transgressions, qui sont un apport intuitif, spontané, aux lieux et à l'absence. On voit quelque chose qui nous plaît et on le prend. On le prend parce que l'on voudrait attraper et garder à jamais, manger le ciel, s'incorporer le paysage ; mais cela, ce n'est pas possible. Le temps passera quoi qu'il arrive et, quoi qu'il arrive, le lieu restera à l'extérieur. Alors on se penche et sans réfléchir on prend un caillou et on le glisse dans sa poche.
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Cette nuit, au Louvre, j'essaie de lire les espaces et les volumes, l'obscurité même, comme lui le ferait.
Mon père collectionnait les gens. Il a toujours aimé ceux qui, d'une manière ou d'une autre, sortent de l'ordinaire, font dérailler le sort probable - ce qu'on appelle le destin. Ceux qui savent, de la friction de leur désir et du réel, faire jaillir une étincelle là où auparavant il n'y avait rien. Qui savent vous couper le souffle, vous émerveiller, faire disjoncter la chaîne de vos pensées. C'est cela leur forme d'art. En s'ouvrant le champ des possibles, c'est le monde tout entier qu'ils ouvrent, pas seulement pour eux-mêmes mais pour tous; ou du moins pour ceux qui savent rêver.
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p. 60 Il ne voyait pas non plus le mal dans le monde. Toujours il était d'un optimisme incompréhensible, inaliénable. Presque bête. Oui, l'optimisme est la forme qu’a prise la bêtise de mon père.
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p. 39 Très jeune, j'ai pris l'habitude de dissimuler mes excentricités. J'aimais l'idée d'être folle, mais en secret.
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L'histoire de l'art, c'est une histoire de fantômes pour grandes personnes, disait mon père. p54
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Plutôt, il (mon père) savait adopter le temps des enfants, le temps de l'enfance, si riche, si lent — un temps si long qu'on ne sait pas encore au juste ce que c'est que le temps : on s'y meut comme on fend l'air que l'on respire, sans la moindre intuition qu'il pourrait un jour venir à manquer.
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Oui, le monde pourrait être cela, une invitation invisible à la danse. Et nous ne le savons pas.
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J'aimais l'idée d'être folle mais en secret.
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Mes cheveux sont la première partie de moi à toucher une sculpture.
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L’homme était, du moins en apparence, conforme à son image. Chevelure auburn, les tempes à peine touchées de gris et le visage semé de taches de rousseur qui le rendaient, avait dit Anna, impressionniste à photographier. Il était en pyjama, par-dessus lequel il portait, en guise de robe de chambre, un peignoir blanc sans doute dérobé dans un hôtel. Gray se figea, main gantée encore sur la poignée de porte – l’image même du cambrioleur pris en flagrant délit. Mais c’est John qui eut l’air délictueux. Il tenait une pile de livres, coincée en équilibre précaire sous le menton.— Ah, marmonna-t-il. Enchanté.Il regarda autour de lui – ses yeux, d’une couleur indéfinissable, cherchant peut-être une issue à cette scène de vaudeville. Pour finir, il déposa les soixante centimètres de livres sur le couvre-lit bleu, dans l’empreinte qu’y avaient laissée, après le déjeuner, les corps de son ex-femme et de Gray.— Je croyais que la maison était vide. Toutes mes excuses.Il étudia Gray attentivement avant de lui tendre la main, qu’il retira de lui-même devant l’inertie de son interlocuteur. Jamais il ne lui témoigna la moindre animosité.
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Les techniques ont évolué ; désormais, le danger d’incendie est moins grand, bien que la peur subsiste. Notons que, pour ces supports d’images, la conservation est un réflexe récent. De nombreuses destructions furent volontaires : au début du vingtième siècle, on détruisait les pellicules pour en récupérer les sels d’argent. (On prétend que quatre-vingt-dix pour cent des films muets connurent ce sort, dont The Divine Woman, avec Greta Garbo, dont on pressa l’aura pour en extraire le métal précieux – quatre grammes d’argent au mètre carré de pellicule.)
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Anna partait souvent, parfois plusieurs jours, sans même le prévenir. Plus tard il se dit qu’elle avait tout mis en place, vraiment ; que peut-être elle avait prémédité jusqu’au jour, jusqu’à l’heure de sa rencontre avec John Volstead.
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Il se sentait mal aimé. Elle était si peu sentimentale, si peu expansive, qu’il avait honte de ses élans. Lorsqu’elle travaillait, créant ce milieu blême de bunker ou de chambre froide, elle brillait elle-même d’un éclat plus dur, plus affirmé. On sentait que l’art irriguait des zones de son cerveau habituellement engourdies ; des zones que son petit organisme à sang-froid ne se donnait pas d’ordinaire la peine de réveiller.
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Dans les photographies les plus réussies elle semblait sourdre du sujet, en rayonner. Une lumière de bunker, dit-elle, ou d’abri antiatomique. Comme on l’avait écrit, son art respirait la fin du monde.
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Il se découvrit tout un imaginaire, toute une érotique des chambres noires. Anna lui manquait toujours, même lorsqu’elle était là. Il la sentait circuler autour de lui, la nuit ; en lui, même – sous son autre nature, volatile, caressante, chimique.
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