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Citations de James Baldwin (443)


À distance, on s’imagine aisément que l’on a saisi la logique des événements. Mais tant qu’elle n’est pas confrontée aux faits, cette logique n’est-elle pas une création imaginaire bâtie à partir de souvenirs ?
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Ni l'amour ni la haine ne vous rendent aveugle : c'est l'indifférence qui obscurcit votre vue.
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J'aimerais ajouter deux choses : primo, et j'insiste sur ce point, le vote en faveur de Reagan en novembre 1984 a été un vote anti-Noir sur toute la ligne ; et secundo, moins de trente pour cent des Américains ont participé au scrutin (rien ne me ferait plus plaisir qu'on vienne me démentir). Voilà qui ramène à ses justes proportions le succès « retentissant » (selon Time Magazine) de l'ancien acteur de Hollywood.
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James Baldwin
You think your pain and your heartbreak are unprecedented in the history of the world, but then you read. It was books that taught me that the things that tormented me most were the very things that connected me with all the people who were alive, who had ever been alive.
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Les civilisés ont crée les miséreux, froidement et délibérément, et n'ont pas l'intention de changer ce statu quo. Ils sont responsables de leur massacre et de leur asservissement, font pleuvoir des bombes sur des enfants sans défense dès lors qu'ils décident que leurs « intérêts vitaux » sont menacés, et trouvent naturel de torturer un homme à mort : comment alors les prendre au sérieux lorsqu'ils évoquent le « caractère sacré » de la vie humaine, ou la « conscience » du monde civilisé ?
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Il n'avait jamais vraiment détesté la chambre jusqu'à aujourd'hui. Certaines nuits, lui et Crunch étaient restés étendus éveillés, fumant, avec pour seul éclairage la lueur de leurs cigarettes, et regardant les trains passer, heureux d'être ensemble et ne se souciant de rien d'autre. A présent le bonheur s'en allait, c'était tout ce qu'il savait : le bonheur se réenroulait comme un parchemin.
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Si nous nous montrons dignes — et par nous j’entends les Blancs relativement conscients et les Noirs relativement conscients qui devons, tels des amants, faire pression sur ou créer la conscience des autres — peut-être la poignée que nous sommes pourra-t-elle mettre fin au cauchemar racial, faire de notre pays un vrai pays et changer le cours de l’histoire. Si nous n’avons pas, et dès aujourd’hui, toutes les audaces, l’accomplissement de cette prophétie, reprise de la Bible dans une chanson écrite par un esclave, est sur nos têtes :
"Et Dieu dit à Noé,
Vois l’arc en le ciel bleu
L’eau ne tombera plus
Il me reste le feu…"
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Ainsi, on trouve en Angleterre et en France, pour ne citer que ces deux pays, des colonialistes furieusement amers et qui ne se remettront jamais d'avoir été forcés de quitter le Kenya ou l'Algérie par exemple, rejetés par des peuples qu'ils prétendaient mépriser. Ils les méprisaient – et les méprisent encore – parce que seul le mépris pouvait justifier à leurs yeux les abus auxquels ils soumettaient ces êtres humains. Quelle vision effarante ces conquérants avaient de leur propre humanité et des possibilités humaines en général ! Qui a oublié comment l'Irlande fut violée et les Irlandais exterminés délibérément par la famine organisée afin que soient protégés les profits des marchands britanniques ? Cette civilisation a démontré qu'elle savait détruire les peuples plutôt que de les entendre, saccager les continents plutôt que d'en partager fraternellement les richesses. Elle est tout à fait capable de détruire la vie sur cette planète.
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À Atlanta, comme dans d'autres villes du pays, la terre sur laquelle avaient vécu les Noirs fut envahie par les centres commerciaux et les hôtels de luxe. Et dans ces infrastructures, on octroya aux pauvres les mêmes droits qu'à leurs ancêtres : cirer les parquets, nettoyer les toilettes, faire la cuisine et porter des plateaux. On sait quel nom les Américains n'hésitent pas à donner à cette situation : le progrès.
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James Baldwin
À Paris, j’ai réussi à me débarrasser de tous les stéréotypes dont m’avaient infligé mes concitoyens. Et, une fois que vous vous en êtes débarrassé, c’est irréversible ! À Paris on me laissait tranquille - tranquille de devenir ce que je voulais devenir. Je pouvais écrire, penser, ressentir, marcher, manger, respirer librement. Aucune sanction ne venait frapper ces simples faits humains. Même lorsque je mourais de faim, c’était différent des États-Unis. Ici, c’était moi, Jimmy, qui mourait de faim et non l’homme noir que j’étais
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Il n'était le nègre de personne. Et ça, c'est un crime dans cette pourriture de pays libre. Vous êtes censés être le nègre de quelqu'un. Et si vous n'êtes le nègre de personne, vous êtes un mauvais nègre : c'est ce que conclurent les flics quand Fonny s'installa hors de Harlem.
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L'Histoire, je le revendique, se déroule au présent - nous, à chaque souffle, à chaque pas, sommes l'Histoire. Et tout finit un jour par se payer.
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Si « le travail honnête et la magie du marché » – pour reprendre l'expression de notre honorable président-magicien, M. Reagan – étaient vraiment créateurs d'abondance, les Noirs américains seraient aujourd'hui parmi les peuples les plus riches de l'histoire de l'espèce humaine. Le travail honnête et la magie du marché : cette formule résume, à vrai dire, avec une terrible précision l'histoire noire américaine. Elle est la clef de notre tragédie permanente. Oui, c'est bel et bien sur le marché que nous avons été débarqués à notre arrivée en Amérique. Et notre existence légale commence ici avec la signature de notre maître sur l'acte de vente de notre chair-marchandise. Il est vrai, bien sûr, que de nombreux individus à la peau claire venus d'Europe (et parmi eux sans doute des ancêtres de plusieurs de nos présidents) sont arrivés dans ce pays dans des conditions similaires ; naufragés, criminels et dames s'enfuyant à Salt Lake City pour se marier. Mais ceux-là ont réussi assez vite à devenir blancs. Ils ont vu, au premier coup d'oeil, ce qui les attendait s'ils ne devenaient pas blancs. Et ils ont compris, d'une façon très concrète, où se trouvait le bon côté du manche !
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Ni le temps, ni les hommes, ni même le pardon divin ne pourront effacer ce qui s'est passé en Allemagne. La rupture du contrat social qui s'y produisit restera à jamais comme un des moments les plus abominables de l'histoire de l'espèce humaine. Elle a sonné le glas de la prétention de la morale judéo-chrétienne à une quelconque authenticité. Elle marque la fin de l'autorité morale du monde occidental. Oui, croyez-moi. L'Occident comprenait parfaitement le besoin de Lebensraum du chancelier allemand. Ce n'est que lorsque l'espace vital de l'Allemagne commença à empiéter sur celui des autres nations occidentales qu'elles s'opposèrent à l'expansion du Troisième Reich. L'élimination des dissidents, les autodafés, l'incarcération et le massacre des Tsiganes – les seuls « Noirs » que les nazis avaient sous la main –, des homosexuels et des Juifs n'ont provoqué dans le monde civilisé qu'un déluge de larmes de crocodile et un réexamen des accords commerciaux. Quand, enfin, l'Occident entra en guerre contre le monstre qu'elle avait elle-même créé, ce fut par autodéfense et pour nulle autre raison.
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-"Echapper à la peur de quelque chose revient à s'assurer qu'un jour on sera victime de cette peur; les choses menaçantes doivent être regardées en face."
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Les détails et symboles de ta vie ont été construits selon un plan délibéré, destiné à t’amener à croire ce que les Blancs disent de toi. Tâche, s’il te plaît, de te souvenir que ce qu’ils croient, de même que ce qu’ils te font et t’obligent à supporter ne porte pas témoignage de ton infériorité mais de leur cruauté et de leur peur
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Peut-être, après tout, n'avons-nous aucune idée de ce qu'est l'histoire : ou bien fuyons-nous le démon que nous avons appelé. Peut-être l'histoire ne se trouve-t-elle pas dans nos miroirs mais dans nos reniements : peut-être l'autre est-il nous-mêmes. L'histoire pourrait être bien plus que les sables mouvants qui engloutissent les autres et ne nous ont pas encore engloutis : l'histoire pourrait être en train d'essayer de nous vomir et de nous recracher. L'histoire pourrait bien être fatiguée. La mort, elle-même, qui engloutit tout un chacun, commence à être lasse - de l'histoire, en fait: car la mort n'a pas d'histoire.
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Les changements que certaines de ces vieilles chorales religieuses pouvaient trafiquer sur «La vieille croix rugueuse» te faisaient retenir ta respiration et tu la retenais jusqu’à ce qu’ils te fassent savoir que tu pouvais la libérer» - il se tourna vers moi et sourit, ses mains largement écartées – «tu sais, comme Billie Holiday et Bessie Smith qui peuvent laisser une note suspendue quelque part, pendant qu’elles vont à l’autre bout de la ville faire leurs courses, et revenir juste à temps pour attraper cette note et s’envoyer en l’air avec dans un endroit où tu n’avais pas la moindre idée qu’elles iraient – et t’emmener avec elles, c’est à ce moment-là que tu dis amen!»
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James Baldwin
Je n’étais pas boxeur, je n’étais pas beau, je n’étais pas chanteur, je n’étais pas danseur j’étais drôlement coincé la seul chose que j’ai pensé est que peut-être je pouvais être écrivain
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I guess that makes sense, too. I'm tired, and I'm beginning to think that maybe everything that happens makes sense. Like, if it didn't make sense, how could it happen ? But that's really a terrible thought. It can only come out of trouble, trouble that doesn't make sense.
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