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Citations de James Baldwin (441)


Le temps vient à bout des royaumes et les réduit en poussière, il plante ses crocs dans les doctrines et les déchiquette : le temps révèle les fondations sur lesquelles reposent les royaumes et les ronge et il détruit les doctrines en montrant qu'elles sont inexactes.
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La peur que je perçus dans la voix de mon père, par exemple, lorsqu'il se rendit compte que je croyais vraiment pouvoir faire toutes les mêmes choses qu'un petit garçon blanc et étais absolument décidé à le prouver, était très différente de celle que je pouvais entendre lorsque l'un de nous était malade ou était tombé dans l'escalier ou s'était aventuré trop loin de la maison.
C'était une autre peur, la peur que l'enfant, en défiant les postulats du monde des Blancs, ne se place en travers des forces de destruction.
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Dans un consensus inhabituel, les quatre superpuissances de l'époque ont étouffé Haïti, cette toute première République noire. Ils l'ont placée sous un embargo économique, diplomatique et militaire strict, c'est-à-dire l'ont étranglée et plongée dans la misère, l'ont rendue négligeable.
A la suite de quoi ils ont réécrit toute l'histoire.
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Tous les visages, même ceux des enfants, exprimaient un désenchantement suave ou empoisonné qui donnaient à leurs physionomies un contour d'une extraordinaire netteté comme si on les avait taillées dans la pierre.
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Quiconque avilit les autres, s'avilit lui-même. Il ne s'agit pas ici d'une profession de foi mystique mais d'une simple constatation, qui trouve sa confirmation dans le regard de n'importe quel shérif de l'État d'Alabama - et je voudrais bien ne jamais voir un Noir tomber si bas.
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Dans une société qui vous est absolument hostile et qui par sa nature même semble résolue à vous persécuter, qui a persécuté tant des vôtres dans le passé, en persécute un si grand nombre chaque jour, il devient presque impossible de distinguer les actes véritablement hostiles de ceux qu’on imagine l’être.
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Mais on ne peut malheureusement pas inventer nos amarres, nos amants ni nos amis, pas plus qu'on ne peut inventer nos parents. La vie nous les donne et nous les reprend, et la grande difficulté est de dire oui à la vie.
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Il y a longtemps, j'ai connu une fille blonde à Greenwich Village.
Nous ne sommes jamais sortis de la maison ensemble.
Elle était bien plus en sécurité seule dans les rues qu'avec moi à ses côtés.
C'était un fait cruel et humiliant qui a tout-à-fait détruit toute possibilité de relation entre cette fille et moi.
Ca arrive tout le temps en Amérique, mais les américains sont encore loin de saisir à quel point ce fait est sinistre et ce qu'il révèle sur eux.
Quand nous sortions le soir, donc,
elle partait seule avant moi.
J'attendais cinq minutes
et je partais seul à mon tour,
par un autre chemin,
pour la retrouver sur le quai du métro.
Nous faisions comme si nous ne nous connaissions pas.
Nous entrions dans le wagon,
prenions place chacun à un bout,
puis nous marchions séparément dans les rues
du pays de la liberté,
pour nous rendre où nous allions :
chez des amis ou au cinéma.
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Tu veux quitter Giovanni parce qu'avec lui tu pues. Tu veux mépriser Giovanni parce qu'il n'a pas peur de la puanteur de l'amour. Tu veux le tuer au nom de toute ta sale petite morale hypocrite. C'est toi... toi qui est immoral. Tu es de loin l'homme le plus immoral que j'aie jamais rencontré de ma vie. Regarde, mais regarde ce que tu as fait de moi. Crois-tu que tu aurais pu faire ça si je ne t'aimais pas ? C'est comme ça que tu conçois l'amour ?
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Son père était un ministre de Dieu, l’ambassadeur du Roi des cieux et John ne pouvait s’incliner devant le trône du Tout-Puissant sans commencer par se mettre à genoux devant son père. C’est de son refus d’obtempérer que sa vie avait été tributaire, et la personnalité secrète de John s’était épanouie dans sa scélératesse jusqu’au jour où le péché l’avait surpris pour la première fois.
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Encore le bavardage de sa mère ! C'était comme si chacun de ses contacts avec Vivaldo était si bref et si menacé qu'elle essayait d'établir en quelques minutes une communion qui ne s'était pas produite depuis des années.
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....ils étaient enfermés dans un silence semblable au silence des glaciers. Seul, le juke-box (..) égrenait tous les soirs, toute la soirée, ses longues lamentations amoureuses synthétiques et syncopées.
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Ils étaient noirs, mais ce n'était pas leur couleur de peau qui les reliait. Ils luttaient sur des champs de bataille très différents. Et de manière fort dissemblable. Pourtant, au bout du compte, ils ont tous les trois été jugés dangereux et donc éliminables. Car ils dissipaient le brouillard de la confusion raciale pour s'orienter vers une critique de classe.
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Les Noirs de ce pays - et les Noirs, à parler strictement ou légalement, n'existent dans aucun autre - doivent, dès le premier instant où ils ouvrent les yeux sur ce monde, apprendre à se mépriser.
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En ce XXe siècle, et dans l’Etat moderne, l’idée et le sens de la communauté ont été depuis longtemps oubliés. Aux États Unis l’idée de communauté a encore un sens, pour autant que je sache, seulement parmi les opprimés, ceux qui sont « au bas de l’échelle » : les Amérindiens, les Mexicains, les Portoricains, les Noirs. Les opprimés forment des communautés, parce qu’ils savent que seule la communauté leur permet de se soutenir et de se réinventer les uns les autres. Le système ne veut les connaître que lorsqu’il à besoin de leurs services, pour mener une aventure militaire ou lors des élections. Ou encore quand leur situation dangereuse explose et donne lieu à ce que le système appelle une « émeute » (page 179)
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- Je ne vous blâme pas, dit Christopher. Vous aviez tous les atouts pour vous. Vous aviez déjà supprimé les neuf dixièmes des Indiens, vous les aviez dépouillés de leurs terres, et maintenant vous aviez tous ces Noirs qui travaillaient pour vous gratis , et vous n'avez pas voulu qu'un nègre de Walla Walla puisse parler à un nègre de Boula Boula. S'ils avaient pu se parler, ils auraient peut-être réussi à trouver un moyen pour vous couper la tête et se débarrasser de vous. - Il sourit - Vous pigez. - Alors vous nous avez donné Jésus. Et vous nous avez dit que c'était Dieu qui voulait que nous halions les chalands et que nous nous coltinions les balles de coton, pendant que vous étiez en train de vous enrichir, bien calés sur vos grandes fesses blanches.
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Il ferma la porte derrière nous et, pendant un long moment, dans la semi-obscurité, nous nous dévisageâmes, avec un mélange de soulagement et de consternation, le souffle court. Je tremblais. Je me disais : si je n'ouvre pas immédiatement la porte, si je ne sors pas d'ici, je suis perdu. Mais je savais que je pouvais pas ouvrir la porte, qu'il était trop tard ; bientôt il fut trop tard pour faire quoi que ce soit sinon gémir. Il m'attira contre lui, se glissant entre mes bras comme s'il se confiait à moi pour que je le porte, et il m'entraîna peu à peu avec lui vers le lit. Tout en moi hurlait : Non ! et ce qui était vraiment moi soupirait : Oui.
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"Évidemment vous n'avez jamais amené vos esclaves sur votre sol. Mais cela se produit maintenant pour la première fois: vous êtes en train de faire exactement la même chose que les Américains. Vous avez un Harlem à Paris, et un Harlem à Marseille, aussi stupides et aussi racistes que ceux que nous avons. La même chose va arriver parce que vous croyez que vous êtes blancs. Vous obtiendrez peut-être de la musique à la fin de tout ça, mais cela reviendra cher."
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La jeunesse doit être la pire période dans la vie de quiconque. Tout arrive pour la première fois, ce qui signifie que le chagrin, alors, est éternel. Plus tard vous serez capable de voir qu'il y avait quelque chose de très beau dans ce chagrin. C'est parce que vous n'avez plus à le vivre.
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Nous manifestons – sans violence – depuis plus d’un an maintenant, et tout ce que nous avons obtenu, c’est qu’ils nous laissent désormais entrer dans cette minable bibliothèque du centre, qui était déjà vétuste en 1897 et où personne ne va de toute façon.
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