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Citations de James Baldwin (443)


All I really remember is the pain, the unspeakable pain ; it was as though I were yelling up to Heaven and Heaven would not hear me. And if Heaven would not hear me, if love would not descend from Heaven ― to wash me, to make me clean ― then utter disaster was my portion. Yes, it does indeed mean something ― something unspeakable ― to be born, in a white country, an Anglo-Teutonic, antisexual country, black. You very soon, without knowing it, give up all hope of communion. Black people, mainly, look down or look up but do not look at each other, not at you, and white people, mainly, look away. And the universe is simply a sounding drum ; there is no way whatever, so it seemed then and has sometimes seemed since, to get through a life, to love your wife and children, or your friends, or your mother and father, or to be loved.
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Pourquoi un citoyen devrait-il lutter pour obtenir ses droits civiques ? Pourquoi devrais-je me battre, moi, pour obtenir ce que vous avez reçu, vous en naissant ? Non ! Maintenir le Noir américain genoux, le contraindre à mendier la reconnaissance de ses droits civiques n’est qu’un piège. On empêche ainsi les Noirs de comprendre qu’ils ont un motif irréfutable de mettre les États-Unis en accusation devant les Nations unies pour non respect des droits humains
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Mais ce que le Noir connaît du monde blanc ne saurait susciter en lui aucun respect pour les principes selon lesquels ce monde prétend vivre
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Je me souviens que, dans cette chambre, j'avais l'impression de vivre sous la mer ; le temps passait au-dessus de nous, indifférent, les heures et les jours ne voulaient rien dire. Au commencement, notre vie à deux était faite d'une joie. Sous-jacente à la joie, bien sûr, était l'angoisse, et sous l'étonnement la peur ; mais elle ne nous tourmentèrent pas dès le commencement, pas avant que nos glorieux débuts aient pris un goût de fiel. Alors l'angoisse et la peur devinrent la surface sur laquelle nous glissions et dérapions, perdant avec notre équilibre toute dignité et toute fierté.
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If the concept of God has any validity or any use, it can only be make us larger, freer, and more loving. If God cannot do this, then it is time we get rid of Him.
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L'ensemble des stéréotypes qui ont alimenté l'exclusion de l'autre sont ici présents. Ils ont pris naissance et se sont forgés pendant la longue période esclavagiste. Ils ont encore toute leur utilité politique : l'union de toutes les catégories d'opprimés économiques pourrait se révéler désastreuse pour les privilégiés, et le racisme, relancé de subtile façon par les médias, réinstaure la division destinée à affaiblir le combat pour une plus grande justice sociale.
[Présentation]
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- Il faut que je te dise, reprit-elle, que a n'a pas été facile pour moi. Ca n'a pas été facile du tout de vivre comme j'ai vécu pendant tant d'années, quel que soit l'être avec lequel j'ai vécu, quel que soit l'amour que je lui ai porté et quoi que cet être m'ait offert, il ne m'a pas été facile de savoir que si toit tu sifflais, appelais, chantais, rotais, décrochais le téléphone, envoyais un télégramme, je serais là. Je n'avais pas le choix, je ne pouvais pas faire autrement. Je n'ai jamais été libre, durant toutes ces années. Et le temps passait, le temps volait, et cette fuite du temps est bien pire pour une femme que pour un homme. Non, ça n'a pas été facile. Et parfois je t'ai haï, et je me suis haïe et j'ai haï la vie que je menais et j'ai voulu mourir.
Ses paroles et sa voix retentissaient à mes oreilles, elles y retentirent toujours, et son visage brûle mon âme.
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[...] la plus dangereuse création de toute société, quelle qu'elle soit, est l'homme qui n'a plus rien à perdre.
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Quand les choses tournent mal, Dieu sait qu'elles tournent mal : on se trouve enfoncé dans les embêtements, si profondément, d'une manière si étrange, qu'on a la certitude de ne jamais plus pouvoir en sortir ; et nous ne sommes pas plus avancés, alors que passent les années tyranniques et brutales, quand nous nous apercevons que la plus grande part de nos ennuis est produite par les détours indéchiffrables et imprévisibles de notre propre caractère. Je suis resté parfois désarmé et terrifié au plus haut point devant le mien, le regardant semer le danger et l'étonnement dans toutes les directions, sur toute l'étendue de mon paysage - et pas seulement du mien. C'est une sensation terrible. On apprend, à de tels moments, non seulement combien ce que vous savons est peu susceptible de nous aider. Mais parfois les choses tournent bien, et dans ce cas notre félicité ne semble nullement causée par notre caractère propre, ce qui ne laisse pas de nous humilier.
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Soyez pas amers. Essayez de comprendre. Essayez de comprendre. Le monde est déjà assez méchant. Il faut essayer d'être meilleur que le monde.
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Je regrette maintenant — mais à quoi bon — un mensonge en particulier parmi tous les mensonges que j'ai dits, vécus et crus ; car j'ai menti en affirmant à Giovanni, sans jamais réussir à le lui faire croire, que je n'avais jamais couché avec un garçon. Je l'avais fait. J'avais décidé que cela ne se reproduirait jamais. Il y a quelques chose d'ironique dans l'image que je me fais maintenant de moi : avoir couru si loin, avec une telle rage, jusqu'au-delà de l'océan, pour me retrouver une fois de plus face à face avec un bouledogue dans ma propre cour, et constater que, entre-temps, la cour a rétréci et le bouledogue a grandi.
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Je me regarde dans la glace. Mon vrai prénom est Clémentine, ce serait donc logique qu’on m’appelle Clem, et même, après tout, Clémentine, puisque c’est mon nom. Mais pas du tout. On m’appelle Tish. C’est peut-être logique aussi, en un sens. Je suis fatiguée et je commence à croire que tout ce qui arrive est logique. Parce que, sinon, ça pourrait pas arriver. C’est affreux de penser ainsi. Ce doit être à cause de tout ce malheur – qui, lui, n’est pas logique du tout.
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Nous devrions tout de même avoir appris que c'est une chose que de renverser un dictateur ou de repousser un envahisseur et une tout autre de mener à bien une révolution. À d'innombrables occasions le peuple s'aperçoit qu'il s'est simplement livré pieds et poings liés aux mains d'encore un autre despote qui, puisqu'on a fait appel à lui pour remettre ensemble les débris du pays, n'entend laisser sa place à personne. Les gens étant les énigmes qu'ils sont et manifestant si peu d'enthousiasme à regarder en face les difficultés de la vie, peut-être en sera-t-il toujours ainsi.
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Seigneur,
Moi je comprends
maintenant : que
pourquoi c’est pas comment.
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Albany n'est pas exactement un don de Dieu pour les noirs.
Je dois ajouter qu'à mon avis l'Amérique n'est un don de Dieu pour personne. Ou sinon les jours de Dieu sont comptés. Ce Dieu que les gens prétendent servir a un sens de l'humour plutôt sinistre.
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Je ne vous blâme pas, dit Christopher. Vous aviez tous les atouts pour vous. Vous aviez déjà supprimé les neuf dixièmes des Indiens, vous les aviez dépouillés de leurs terres, et maintenant vous aviez tous ces Noirs qui travaillaient pour vous gratis , et vous n'avez pas voulu qu'un nègre de Walla Walla puisse parler à un nègre de Boula Boula. S'ils avaient pu se parler, ils auraient peut-être réussi à trouver un moyen pour vous couper la tête et se débarrasser de vous. - Il sourit - Vous pigez. - Alors vous nous avez donné Jésus. Et vous nous avez dit que c'était Dieu qui voulait que nous halions les chalands et que nous nous coltinions les balles de coton, pendant que vous étiez en train de vous enrichir, bien calés sur vos grandes fesses blanches.
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- Je hais les enterrements, dit-elle enfin ; ils semblent n’avoir rien en commun avec la personne qui est décédée.
- Non, dit-il, les enterrements sont destinés aux vivants.
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Le paradoxe- et il est effrayant- est que le Noir américain n'a et n'aura d'avenir nulle part, sur aucun continent tant qu'il ne se résoudra pas à accepter son passé. Accepter son passé, son histoire, ne signifie pas s'y noyer ; cela signifie apprendre à en faire bon usage. Un passé inventé ne peut servir à rien. Il se fendille et s'écroule sous les pressions de la vie comme l'argile en temps de sécheresse. Et comment faire bon usage du passé du Noir américain ? Le prix sans précédent exigé- a cette heure dramatique de l'histoire du monde- c'est de transcender les réalités raciales, nationales et religieuses.
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Tony a quinze ans. Je n'ai absolument pas l'impression qu'il sera jamais costaud, comme Ruth ; mais Ruth dit que si. Ruth n'est pas grosse. Elle a une solide charpente. Elle dit qu'à l'âge de Tony elle était bien pire que lui et qu'elle n'avait que la peau sur les os. Pour l'instant Tony ressemble à un Meccano en pièces détachées. Il pourra devenir un train ou une gare ou un gratte-ciel ou un camion ou un tracteur ou une pelleteuse à vapeur, tout dépend de la main qui le montera. La guerre que se font les chevilles du pauvre gamin les a mises à vif et, de temps à autre, les chevilles paraissent attaquer les genoux qui sont dans un état lamentable. Les jointures, les poignets, les coudes et les omoplates de Tony sont tout bonnement un immense champ magnétique pour les plus brutaux de tous les objets inanimés de ce monde. J'ai vu des tables et des pieds de table se jeter sur lui ; les fenêtres ouvertes, quand il les touche, se font guillotines ; les seuils de portes se marrent quand ils le voient arriver, les escaliers le guettent avec une folle impatience. Je souffre pour cet enfant dès que je le vois bouger. Il n'a pas de chair sur les fesses non plus : en fait il n'a pas de derrière du tout et les planchers, surtout les vieux avec des échardes, refusent de lui foutre la paix.

   Pourtant, il peut danser - très très bien, je trouve ; c'est drôle de voir toute cette gaucherie transformée, transcendée au-delà des os par quelque chose que mon fils entend dans la musique. Il a d'énormes yeux noirs - comme son oncle Arthur - et des cheveux de quelque part entre l'Afrique du Mississippi, d'où vient Ruth, et l'Afrique, teintée d'Inde, de la Californie d'où je viens. Il ressemble plus à sa mère qu'à son père. Il a les pommettes hautes de Ruth et sa grande bouche, mais il a mes narines et mon menton.

    J'ai le sentiment dérangeant d'être probablement un mauvais père - mon fils est fait de vif-argent, moi pas   - mais j'espère que ce n'est pas l'avis de Tony. Je ne sais pas si mon fils m'aime - on a toujours l'impression d'avoir commis de très grosses erreurs - mais je sais que j'aime mon fils...

   Tony n'est pas non plus très gentil avec sa sœur, autant que j'en puisse juger. Odessa a treize ans. Tony et elles ne s'accordent sur rien, sauf sur le fait que le sexe de l'autre est détestable, si l'on peut appeler ça s'accorder. Odessa, je vais te tuer ! ai-je un jour entendu Tony hurler dans la cuisine, pendant que Ruth et moi nous trouvions dans le salon. J'ai levé la tête. Ruth m'a regardé. Elle a crié : "Si vous ne sortez pas de cette cuisine tous les deux, je vais venir vous faire la peau illico ! Et j'ai le couteau à découper. Maintenant, venez ici. Si vous ne pouvez pas vous tenir tranquilles, allez vous coucher. Seigneur Dieu ! " Et elle s'est replongée dans son bouquin...
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De son côté, The Defiant Ones est un film avec des gens que nous sommes habitués à voir au cinéma. Bon, tous sauf un. La difficulté irréductible de ce film sincèrement bien intentionné, c'est que de toute évidence, personne n'avait su prévoir ce que Poitier allait faire de son rôle - et que personne n'a pu le défaire par la suite. Sa performance, seul élément distinctif du film, est aussi paradoxalement ce qui l'a fait voler en éclats. il est impossible de croire à la fois Noah Cullen et à l'histoire. Même avec toute la bonne volonté du monde, lorsque Sidney est à l'écran, il est presque impossible de regarder Tony Curtis ou qui que ce soit d'autre, à l'exception peut-être de Lon Chaney Jr. Il est impossible d'accepter le présupposé de l'histoire, car il a pour fondement l'incompréhension profonde par l'Amérique de la nature de la haine entre les Noirs et les Blancs. La haine est là, assurément, même si j'utilise désormais ce terme avec grande précaution et seulement à la lumière des effets ou des résultats de cette haine. Mais elle n'est pas égale des deux côtés, car elle n'a pas les mêmes racines. L'argument est peut-être très léger, mais les Noirs n'ont pas les même raisons de haïr les Blancs que les Blancs de haïr les Noirs. La racine de la haine des Blancs, c'est la rage. L'homme noir ne déteste pas tant le Blanc qu'il ne souhaite le voir s'écarter de son chemin et, plus encore, de celui de ses enfants. Quand l'homme blanc commence à avoir dans l'esprit du Noir le poids que le Noir a dans l'esprit du Blanc, l'homme noir devient fou. Et quand ce dernier sombre, il ne le fait pas en poussant des cris de terreur, mais en hurlant de rage. Un Noir sait que deux hommes enchaînés doivent apprendre à fouiller, manger, péter, chier, pisser, trembler et dormir ensemble : ils sont indispensables l'un à l'autre, et tout peut arriver entre eux. Quiconque a connu cela le sait. Dans ce type de situation, aucun homme noir, surtout sachant ce que Poitier transmet si vivement du savoir de Noah Cullen, ne mordrait à l'appât tendu par ce pauvre enfant blanc débile, dont la seule véritable plainte est d'être un médiocre qui n'a pas réussi à l'emporter dans la foire d'empoigne américaine. Mais beaucoup qui ne sont pas mieux que lui, et beaucoup qui sont bien pires, y parviennent chaque jour, jusqu'à Washington, et parfois, de fait, en passant par Hollywood. C'est une forme de lâcheté très sérieuse de prétendre que les Noirs ne le savent pas. Et c'est par le sentimentalisme le plus désastreux que l'on tente d'intégrer les Noirs au cauchemar blanc américain qui plus est sur les même termes qui rendent la vie des Blancs pratiquement intolérable.
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