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Critiques de James Carlos Blake (100)
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Crépuscule sanglant



Années 1830. Toute la famille Little est obligée de quitter les hautes terres de Géorgie pour s'installer en Floride, suite à un fâcheux incident. Daddyjack, ne supportant pas qu'un homme veuille faire danser sa femme, Lilith, lui régla son compte avec son couteau planté dans le sternum. Installés maintenant dans les profondeurs de la forêt, Daddyjack et ses deux fils, John et Edward, y construisirent leur ferme. Après que Lilith ait mis en garde ses enfants de la violence de leur père, elle se réfugia dans le silence. Un matin, Maggie, la plus jeune, disparut. Après des heures de recherche dans la ville de Pensacola, les deux frères revinrent bredouilles et assistèrent à un terrible spectacle : leur mère affirma que leur père abusait de Maggie et l'avait donc assassinée. Quant à ce dernier, armé de son gros Hawken, il tenta de la tuer. S'interposant, Edward n'eut d'autre choix que de l'abattre. Un père mort, une mère elle aussi enfuie, les deux frères décidèrent de prendre la route, laissant derrière eux une maison calcinée. Direction le Texas...



"P.A.T", Parti au Texas. C'est par ces mots d'adieu que les frères Little, après une journée sanglante, prennent la route. Le Texas, un état eldorado à leurs yeux qui, ils l'espèrent, leur offriront des jours meilleurs. Malheureusement, ces yeux-là ne se doutaient pas, un seul instant, des drames, des meurtres, de la violence, des cadavres, qu'ils allaient voir. Car la guerre entre le Mexique et les États-Unis est imminente et des deux côtés l'on recrute de braves hommes prêts à donner leur vie pour leur pays. Sur fond historique passionnant, James Carlos Blake nous plonge dans l'horreur et l'absurdité de la guerre, où personne n'est épargné, que ce soit les Mexicains, les Américains ou les Indiens. Jack et Edward en feront les frais, de cette guerre, chacun de leur côté. Malgré cette noirceur et cette violence omniprésente, cette ambiance oppressante, le destin des deux frères se révèle cruellement et désespérément époustouflant. En formidable conteur, l'auteur, de par son écriture sèche, nous livre un western tout à la fois saisissant et poignant.

Une épopée grandiose...
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Handsome Harry

16 octobre 1934, dans les couloirs de la mort, Harry Pierpont, dit Handsome Harry, attend l'heure de son exécution. Envoyé d'urgence à l'hôpital après s'être pris 7 balles, les médecins l'ont sauvé. Parce qu'il fallait un bourreau. Ses amis, eux, ont eu plus de « chance ». Ils n'auront pas à s'asseoir sur la chaise électrique. En attendant l'heure fatidique, le jeune homme se remémore ses années passées aux côtés de John Dillinger, Red, Gros Charlie et Russel. Une bande de braqueurs de banques et de commissariat qui défrayera longtemps la chronique...



Si John Dillinger était communément reconnu comme le chef de bande, James Carlos Blake, lui, met sur le devant de la scène Harry Pierpont, sans qui, visiblement, le clan n'aurait pas été ce qu'il est. Dans le couloir de la mort, celui-ci se rappelle, non sans une certaine nostalgie, les jours anciens. De son adolescence chaotique à l'instant fatidique où tout a pris fin en passant par les différents braquages des banques, les évasions de prison, son histoire d'amour avec Mary, la belle vie qu'il vécue avec la bande ou encore les liens qu'il entretenait avec chacun d'eux. Et l'on peut dire que l'on s'attache vraiment à cette bande soudée, solidaire et empreinte d'une liberté folle. Tout comme les femmes qui l'entoure. Des femmes libres qui ont choisi ce genre de vie. Même si James Carlos Blake note dans la postface qu'il s'agit d'un roman, il souligne tout de même que les faits historiques et les personnages ont réellement existé, malgré des sources vagues. Un roman fascinant, trépidant et survolté, un rythme effréné et une écriture teintée d'humour.
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Crépuscule sanglant

Tout est dans le titre, on est pas là pour glousser sévère.



Parcours initiatique d'une fratrie marquée par le sceau d'un destin qui avait effectivement bien assimilé la tournure générale à prendre à la lecture du titre susmentionné.



Pour Edward et John Little, ce sera P.A.T.

Partir au Texas.

Pour Maggie, ce sera une disparition en bonne et due forme à la Garcimore, sans tloucage.

Un parricide et une mère à moitié folle évaporée en guise d'héritage, on voyage léger mais le coeur lourd.

La chance sourit aux audacieux, dit-on.

Elle avait du poser tous ses jours de RTT concernant l'épineux dossier Little.



Crépuscule Sanglant fleure bon le western old school.

Celui qui vous écorche le cuir, vous le tanne sans ton tanns.

Chaque chapitre s'apparentant à un tableau un peu plus lugubre que le précédent.

Car ce monde n'est pas fait pour les faibles d'esprit, les mous du colt, les souffreteux plaçant illusoirement tous leurs espoirs en des lois qui n'en portent que le nom.

Eat or to be eat.

Do you like vegetables ?

Mais je m'égare.



Les Little vont apprendre à la dure.

Ensemble ou solo.

En frères amis ou ennemis.



L'histoire n'est pas belle, non.

Elle porte les stigmates d'un pays construit dans la violence et dans le sang.

Les Little vont en être les porte-drapeaux emblématiques.

Des hommes prédestinés au malheur qui le leur rendit au centuple.
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La loi des Wolfe

Eddie Gato Wolfe fait partie de la nombreuse famille des Wolfe. Une famille installée à Cameron County, au Texas, et à Mexico qui, en plus de ses trafics, d'armes pour l'essentiel, possède des sociétés d'investissement. Mais pour quiconque veut travailler, il doit d'abord faire des études. Et ça, Eddie, tout juste âgé de 20 ans, ne veut pas en entendre parler. Aussi, lorsque ses deux cousins, Franck et Rudy, lui interdisent de venir avec eux pour une mission, le jeune homme se fâche et claque la porte. Aussi bien de chez lui que du clan. C'est ainsi qu'il se retrouve garde au Rancho Del Sol, vaste propriété éloignée de tout du Chef de l'organisation criminelle du Sinaola, où se déroulent principalement des fêtes et des rendez-vous secrets. À l'une d'elles, il remarque une très belle jeune femme, Miranda. Les deux tourtereaux flirtent ensemble. Malheureusement, lorsque Segundo, l'ami attitré de cette dernière et, accessoirement, le jeune frère du chef, les surprend, une bagarre éclate et Eddie n'a d'autre choix que de le tuer. La fuite sera leur seule chance de survie...



James Carlos Blake nous entraîne au cœur d'une course-poursuite implacable où la règle d'or est simple : tuer pour ne pas être tuer. Eddie Gato Wolfe et Miranda, après une sacrée bourde que celle de tuer le frère du Chef de ce cartel mexicain, vont devoir, coûte que coûte, passer la frontière et se réfugier aux États-Unis. À leurs trousses, les hommes du Chef mais pas que... Car leurs têtes, en échange d'une très belle récompense, attirent les vautours. Cette cavale, violente et sanguinaire, à l'ambiance de plus en plus tendue, nous emmène jusqu'aux frontières du Mexique, lieu de passage des migrants que les cartels s'arrachent. Sur fond de paysage aussi grandiose que poussiéreux et impitoyable, l'auteur dresse un portrait sans fard d'un Mexique aux prises d'hommes vengeurs et dangereux. Un roman saisissant et une plume alerte !
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Les amis de Pancho Villa

Les révolutions se sont bien souvent déroulées dans des bains de sang.

La Révolution mexicaine a été particulièrement sanglante et sanguinaire.

Pancho Villa est la figure principale de ce roman de James Carlos Blake, adapté en roman graphique par Léonard Chemineau.

Ce personnage, un hors-la-loi mexicain devenu général de l'armée fédérale lors de la

Révolution, a mené avec ses « amis » la révolution du bas contre les riches et éduqués.

Se sont joint à eux tous les truands, bandits et transfuges mercenaires prêts à en découdre pour le mouvement.



Considérés par les étrangers comme des métis ignorants, ils vont faire régner la terreur multipliant les boucheries et éliminant tous ceux qui osent entraver leur chemin.

Leur lutte désespéré adaptée en bande dessinée, est narrée d'une plume précise et engagée.



Les dessins de Léonard Chemineau possèdent une forte puissance évocatrice et allégorique qui secouent l'imaginaire.

La narration de la folie des boucheries d'une violence extrême, lui donne l'occasion d'illustrer un des symboles du Mexique, les têtes de mort du fameux Dia des muertos.



En bande dessinée la couleur est la bande-son de l'histoire.

Le traitement graphique et le travail très réussi des coloristes est à la croisée des ocres, rouges et bruns, retranscrivant à merveille l'atmosphère poisseuse de sang et de violence abrupte.



L'un des charmes du roman graphique c'est qu'il n'est pas interdit de prendre des libertés avec l'Histoire.

Apprendre et s'amuser en lisant : voilà un argument imparable !





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Crépuscule sanglant

« Well, show me the way To the next whiskey bar

Oh, don't ask why

Well, show me the way to the next little girl

Oh, don't ask why »



C’est donc Alabama song des doors qui a accompagné ma lecture. Pourtant ce n’est pas en Alabama que les frères Little, John et Andrew, décident de mettre le cap mais vers le Texas et ce sera d’ailleurs la seule vraie décision qu’ils prendront ; le reste n’étant qu’un enchaînement d’évènements et d’actes qui tiennent plus de l’instinct de survie qu’autre chose.

Il faut dire que le mode survie est une seconde nature chez eux. Biberonnés à la violence par ce cher Daddyjack, un homme sadique et cruel dont l’influence n’a pu être temporisé par leur mère : une femme devenue folle et passablement dangereuse, ils ont développées de sacrées capacités d’adaptation. C’est moins le cas de leur sœurette qui a un peu de mal avec l’ambiance familiale et qui décide de mettre les voiles. Évidemment tout cela part en sucette, les frangins dérapent et … oups, tuent papa.



Un long voyage commence, ponctué de nuits à la belle étoile, de paysages sauvages et de rencontres, du moins au début ,car plus on avance et plus l’horizon s’assombrit ou plutôt devrais-je dire devient sanguinolent. Les bordels, les mauvaises rencontres , les meurtres, les viols et j’en passe s’enchaînent à un rythme effréné.

L’expression sans foi ni loi prend ici tout son sens, il faudrait même ajouter sans morale ni humanité. Ça tire, ça empoigne, ça cogne, ça poignarde dans tous les coins et ça chevauche dans tous les sens. Torture, cruauté, violence seront vos compagnons de route jusqu’à l’overdose.

Âmes sensibles : partir en courant.

Personnes de sexe féminin : accrochez vous le bétail est mieux traité que les femmes et de loin !

Amoureux des animaux : j’ai dit qu’ils étaient mieux traités que les femmes, pas qu’ils étaient bien traités.

Sympathisant des indiens : vous avez compris l’idée… ce n’est pas glorieux non plus.



Pourquoi un lecteur sain d’esprit s’infligerait-il cela me direz vous ? Tout simplement parce que c’est vachement bien! L’écriture est rugueuse, directe, sans concession et pas du tout manichéenne. Le récit est construit sur un fond historique documenté sans être pompeux. Les personnages sont savoureux et pertinents et nous tiennent par les tripes jusqu’à la dernière ligne.



Ce livre est comme une plaque de chocolat à 99 % de cacao : beaucoup trop noir et amère pour certains mais parfait pour les amateurs du genre.
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Handsome Harry

Des années de taule contre quelques mois de liberté vécus avec avidité et démesure. Le bilan est pourtant sans appel pour la bande à Dillinger : aucun regret. Parce qu’on vit plus en 40 secondes de cette vie qu’en 40 ans d’une vie rangée comme le dit Charlie ou parce qu’on a finalement plus de respect de soi en étant gangster qu’en étant banquier comme le pense Harry.



Harry Pierpont, c’est le cerveau de la bande à Dillinger, John en est le visage. C’est lui qui nous raconte son histoire, sa vie et celle du gang. Charlie, Red, Russ, John, Harry, aucun d’entre eux n’a jamais voulu se la jouer James Dean : « Vivre vite, mourir jeune et faire un beau cadavre » . Non eux ils se verraient bien réchauffer leurs vieux os au soleil de Floride ou du Mexique mais la retraite quand on est gangster c’est un luxe. D’un autre côté ils n’ont pas vraiment le choix, être gangster ils ont ça dans la peau, ancré dans leur ADN. De vrais bad boys à l’ancienne avec le costard sur mesure, le chapeau incliné, les manières de gentleman et le code d’honneur du gars qui ne laisse jamais tomber un copain. Certes, on ne laisse personne derrière mais on n’hésite pas non plus « à faire taire celui qui s’met à gueuler ».

Évidemment le tableau ne serait pas complet sans quelques belles femmes et celles là sont loin d’être des baby dolls. Ce sont des femmes libres qui comme les gars de la bande ont choisi cette vie, laissant derrière elles une existence d’ennui et de routine qui les tuait à petit feu. Des femmes armées d’un foutu caractère qui assument jusqu’au bout ce choix de vie.



Une vie vécue arme au poing à braquer des banques, organiser des évasions dignes du comte de Monte Christo, à claquer son fric dans les bagnoles et les costards. Narguer les flics, bafouer la loi, refuser toute forme d’autorité et ne respecter que leur code d’honneur et surtout ne jamais balancer un copain. Déménager, avoir plusieurs identités, danser, rire, aimer ! Parce que l’amour et l’amitié sont au centre de tout. Un concentré de vie, alors comment regretter ? Comment s’imaginer qu’il n’y a pas un prix à payer pour autant de bonheur? Ils savaient et puis quoi ? Ça en valait la peine, ça en a toujours valu la peine.
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Handsome Harry

♫ Vous avez lu l'histoire de Jesse James ? Comment il vécut, comment il est mort... Ça vous a plu, hein, vous en voulez encore ? Alors écoutez l'histoire de... Harry Pierpont ! ♫



Dans Handsome Harry, James Carlos Blake - traduit par Emmanuel Pailler - nous embarque dans l'histoire de l'homme derrière l'homme : traduisez, celle de Harry Pierpont dit Handsome Harry, l'homme de l'ombre caché derrière le médiatique John Dillinger, mais qui fut au moins autant que lui le cerveau de ce gang légendaire de la prohibition.



Parce que le gars Harry, la notoriété, il aime pas trop, tout comme les photos. Son boulot à lui c'est d'imaginer les prochains coups, de garder la cohésion dans l'équipe, de calmer les véhémences à coups de flingue s'il le faut, de penser les évasions, et de prendre du bon temps avec la douce et généreuse Mary.



C'est drôle, c'est rythmé, c'est une belle plongée dans l'Amérique des années 30, celle des films de gangsters et rien ne manque ! Surtout que Blake laisse facilement transparaître son attachement et sa fascination pour ses bad boys, braqueurs meurtriers à leurs heures perdues et hommes d'honneurs le reste du temps. Un régal !
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La loi des Wolfe

Eddie Gato Wolfe est issu d'une famille de trafiquants érudite, fait suffisamment rare pour être souligné. Las de ne pas être reconnu à sa juste valeur au sein de sa famille, c'est dans un cartel mexicain que ce jeune fou-fou aux dents longues tentera de se faire un nom.

La femme, celle par qui tout commence et tout finit.

Elle porte ici le doux prénom de Miranda et laisse rarement la gente masculine indifférente.

Sa beauté ravageuse ne devrait pas faire oublier ses liens plus qu'étroits avec Segundo, numéro deux du consortium et accessoirement frangin du numéro uno, le Chef.

La fougue de la jeunesse associée à un méchant coup du sort en décideront autrement.

Segundo rétamé. Nos deux tourtereaux désormais en fuite. Leur unique espoir, repasser la frontière pour trouver refuge au pays de l'oncle Sam.

Long is the road les amis...Et un chouïa sanguinolente, on va pas se mentir...



Eddie Gato Wolfe le mal nommé car de prédateur il va devenir proie.



La Loi Des Wolfe est un thriller pêchu qui sent bon la poussière et le sang.

Une chasse à l'homme en temps réel.

Une écriture très visuelle, rythmée, aux rebondissements foisonnants.

Un tout cohérent qui démultiplierait certainement le plaisir sur grand écran.



Non content d'en apprendre un peu plus sur les délicieuses pratiques usitées au sein du cartel - petit conseil, ne jamais décevoir le Chef -, le lecteur prendra évidemment fait et cause pour ce joyeux couple en goguette tout en tançant régulièrement le jeune fuyard bien trop fier pour faire appel à une famille susceptible de le tirer de ce mauvais pas. Récit initiatique à fond de cinquième, La Loi Des Wolfe brille de par l'intelligence du propos et son scénario au déroulé implacable.



Évoquant, en filigrane, des liens de famille immuables et une émigration massive et incroyablement risquée du Mexique vers les USA , Blake vous emporte, non pas par la foule d'Édith, mais par le biais d'une horde de chasseurs assoiffés de vengeance en des paysages à la beauté aussi létale que leurs doudous certifiés made in hell.



Avant de se lancer dans l'aventure, deux p'tits conseils :

Ne donner sa confiance à personne.

Ne jamais faire l'impasse sur le gilet par balles car en cas d'excès de plomb dans le sang, personne ne vous entendra crier dans le désert, exceptés les charognards invités à votre pendaison de crémaillère.
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Handsome Harry

J’avais déjà lu du James Carlos Blake mais ces lectures remontent à trop longtemps pour que j’en ai des souvenirs précis, je me rappelle juste que j’avais beaucoup aimé. C’est donc en toute confiance que je me suis lancée dans ce « Handsome Harry ».



Les américains ont cette force de savoir créer du mythe en s’emparant de figures réelles, qu’elles soient positives ou négatives. Ainsi, ils ont pu tour à tour ériger en héros les grandes figures de la loi et ceux qu’elles poursuivent. Ici, James Carlos Blake va s’intéresser à la fameuse bande de Dillinger, et plus particulièrement à Harry Pierpont, faisant de lui son personnage principal et narrateur. J’avais beau connaitre l’Histoire, j’avais beau avoir vu le film de Milius (formidable Warren Oates en Dillinger et un casting 5 étoiles pour les autres personnages), j’ai été happée par le roman de Blake. Peu importe qu’on sache comment ça finit, de toute façon l’auteur nous le rappelle dès le début, ce qui compte c’est le chemin, l’épopée de ces outlaws hors-norme. En effet, avec « Handsome Harry », Blake rend hommage à l’esprit de liberté qui anime certains êtres, les poussant à s’écarter du droit chemin. Il n’édulcore pas la violence de leur trajectoire, jonchée de cadavres, Harry et ses comparses n’hésitant pas à tirer, Blake ne leur cherche pas non plus de circonstances atténuantes mais glorifie leur volonté de ne jamais se mettre à genoux devant qui que ce soit. De plus, il rappelle qu’en ces temps de Grande Dépression, les petites gens avaient plus d’indulgence et de sympathie pour les hors-la-loi que pour les banquiers, vus comme les véritables salauds.

Blake narre cette épopée outlaw avec une maîtrise remarquable. Le récit est parfaitement mené, totalement addictif, j’ai dévoré le bouquin en 3 jours. Les scènes d’action sont pleines de tension, le contexte est remarquablement planté, on s’y croirait, les personnages sont formidablement caractérisés, il y a de l’émotion, de l’humour, bref c’est un régal.



Blake témoigne une nouvelle fois de sa tendresse envers les hors-la-loi à travers un récit enlevé, au rythme trépidant. Je conseille vivement « Handsome Harry » à ceux qui aiment ce genre de figures réelles devenues mythes, à ceux qui aiment les récits mêlant polar et aventure avec une touche de romantisme, à ceux qui sont attirés par le décor tellement cinégénique de l’Amérique des années 30. Si vous êtes de ceux-là, laissez-vous tenter, entrez dans le gang de Harry, vous ne serez pas déçus.

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Handsome Harry

HANDSOME HARRY, confessions d'un gangster

de James Carlos Blake



Traduit par Emmanuel Pailler



Éditions Gallmeister



Je ne sais pas si ça vient uniquement de moi, mais j'ai trouvé que ce roman résonnait merveilleusement bien avec notre époque actuelle... Parce qu'à presque cent ans de différence les criminels sont toujours les mêmes (hommes d'affaires, financiers, politiques, ...) et que ceux qu'on nomme "bandits" sont au final bien moins nuisibles !



A la fin des années 1920, c'était déjà pareil et la Grande dépression de 29 n'a pas arrangé les choses. Les coffres des banques étaient aussi vides que le porte-monnaie des braves gens... et les braquages ne rapportait plus grand chose aux "collecteurs de fonds indépendants". Alors pour gagner sa vie, le gang Dillinger s'assurait, entre autres choses, le concours de la mafia pour braquer les banques en fonds qui avaient besoin de "rééquilibrer" leurs comptes afin que le prochain contrôle fiscal n'ait pas vent des malversations ourdies par... le banquier lui-même !



A la fin du livre, l'auteur nous prévient que son ouvrage est un roman même s'il s'inspire de faits et de personnages ayant existés... Mais, à mon avis, un bon roman est bien souvent plus près de la vérité qu'un ouvrage historique et "Handsome Harry" est un EXCELLENT roman !



J'ai adoré ce livre ! On y retrouve le romantisme qui fait cruellement défaut à notre époque. Un temps où les braqueurs s'enfuiaient avec les otages sur le marche-pieds des voitures (moi, ça me fait rêver !)... Et puis c'est intelligent et empreint d'humour.



Il a même donné à ma copine Christelle l'idée de faire pareil pour financer l'achat des nouveaux Totems... Moi, en digne héritière de Harry Pierpont, je pense plutôt à monter un gang (et je suis sûre de recruter des complices au #picaboriverbookclub) pour braquer directement les bureaux Gallmeister à chaque nouvel arrivage de nouveautés... De toute façon, qu'avons nous à craindre ? Le fautif c'est #Gallmeister car ces nouvelles couvertures Totems sont tellement belles qu'elles sont une incitation au vol, non ?



Mille mercis à Leatouchbook, au Picabo River Book Club et aux Éditions Gallmeister de m'avoir permis de lire ce livre dans le cadre d'un partenariat.
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Crépuscule sanglant

Le western était presque parfait, pourrait-on dire de ce Crépuscule effectivement sanglant et pêchant par ailleurs d’un léger excès de scènes de violence : on y cogne, viole et pend aussi souvent qu’on enfourche son cheval ou dégaine sa pétoire. Mais c’est là son principal défaut, et c’est un exercice de style obligé du genre.

Car sinon, tout est impeccable : on est d’abord estomaqué par la scène introductive dans une ferme familiale de Georgie qui se referme sur la fuite des deux jeunes frères après l’assassinat de leur brute épaisse de père et la disparition de leur sœur avec leur mère devenue folle à force de sévices et de frustrations.

A partir de là, la route commence. Cap vers l’ouest, le Texas, qui est encore le Far Far West dans les années 1840. A travers les routes des deux frères que le destin sépare au cours de leur périple, c’est un grand pan d’histoire de la conquête de l’ouest que l’on parcourt avec la sécession qui s’annonce, les terres à « pacifier » sans ménagement à coup de massacres d’Indiens pour faire place aux pionniers, la guerre avec le Mexique pour la souveraineté sur le Texas. Sur tout cela, la force

impavide et civilisée de la Loi n’est pas encore passée, aussi nos deux jeunes héros ne peuvent compter que sur leurs seuls atouts pour affronter les obstacles qui ne vont pas manquer, croisant bandits, voleurs, bordels, armées régulière et rebelle, fuyant chacun à leur manière devant la culpabilité d’un parricide qui les ronge.

Comme tout bon western qui se respecte, Crépuscule sanglant dédaigne le happy end mais offre de bout en bout à son lecteur ce qu’il en attendait : un page turner de qualité, un souffle de liberté disparue, la rencontre de personnages bruts de toute scorie morale et de nombreuses nuits dans la nature sous la voûte étoilée.
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Vies et morts de Stanley Ketchel

Une biographie romancée d'un boxeur de légende, Stanislaus Kaicel (1886–1910), alias Stanley Ketchel.

Révéler ou imaginer l'intime, s'emparer du parcours d'un homme, peindre ses tranches de vies, le visiter, l'égratigner, retranscrire ses combats dans les moindres détails, ses multiples combats, ses K.O administrés avec une rare violence, ses douleurs, ses rages. Nous amener à comprendre comment Stanislaus est devenu Stan the Man aux yeux des plus grands boxeurs.

Stanley Ketchel avait un père pas simple, de ceux qui cognent. Il a rendu tous les coups sur le ring comme en dehors du ring. Et nous lecteurs, on en prend aussi des coups.

Si vous aimez la boxe et la violence inhérente à ce sport, les personnages aux vies multiples, aux morts multiples aussi, vagabonder, sauter de wagons en wagons, alors n'hésitez pas. La vie de Ketchel n'est pas des plus inspirante, peut-être ; elle est celle d'un écorché qui a utilisé comme langage, celui des poings.

J'ai profondément aimé marcher dans les pas de ce célèbre boxer, et avec lui, entrapercevoir Jack London. Et parce qu'en fond, c'est aussi l'Histoire et ses tendances, ses mœurs qui laissent une empreinte et donnent un puissant intérêt à ce roman.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Crépuscule sanglant

Western érintant qu'est cette grosse épopée epique de deux frangins élevés dans la petite maison dans la prairie.



Mais pas celle que vous croyez, ici pas de gentils de sourires niais ni de bisou sur le front avant d'aller dormir.



Ici c'est plutôt rustique : Maman à la petite vertu à réussi à faire oublier temporairement sa notoriété de fille de joie qui faisait se déplacer les foules pour se caser avec un gros costaud qui ferait passer un videur de boite de nuit pour un intellectuel, et élève deux fistons qui suivent papa teubé à la trace dans toute la violence et la virilité qu'on peut attendre de jeunes types élevés par une marmule ultraviolente.



Nos deux frangins apprennent l'art de couper des arbres et de filer des taloches à outrance quand ils ne sont pas cachés dans les buissons, abrutis comme des clébards à regarder la petite soeur prendre sa douche...



Si vous y croyez il est temps de faire le signe de croix pour votre copain imaginaire, et surtout ne rangez pas pas la main dans la poche car il va pleuvoir des scènes pas très jojo dans ce roman ancré dans une Amérique pas si lointaine..



Quand papa Ours va se rendre compte que Maman n'était pas aussi fraiche et capsulée qu'il se doit, il va péter un boulon.



En selle camarade, chopez un bout de crinière tant que vous le pouvez car ça va déménager.



L'oeuvre est ample et assez dense et on va y retrouver toutes les joyeusetés de l'époque ou la faveur d'une ruelle mal éclairée peut permettre de se tirer d'un mauvais pas en sectionnant une jugulaire, et éclater une bouteille sur la caboche d'un type qui te revient pas est aussi banal que de se tirer une crotte de nez au feu rouge.



On suit deux héros, et les connaissances qui vont se faire su'l'chemin plus une palanquée de personnages historiques car Mister James Carlos Blake aime bien romancer à partir de faits réels comme il l'a fait avec Handsome Harry.



L'histoire est très prenante et le travail de documentation mériterait que j'baisse mon chapeau mais comme je n'en ai pas je me contenterai d'une moue approbatrice à la Barack O'bama.



Ceci dit le plaisir de lecture a été un peu entaché par des descriptions de lieux et de situations malhabiles qui m'ont parfois gêné pour me représenter les scènes. Également une légère surabondance de détails historico-politiques qui viennent alourdir inutilement le récit, oh on est venus pour LA BAGARRE nous! Si j'avais voulu m'abrutir avec des niaiseries politiques de personnages superflus j'aurais allumé BFM tv au lieu de claquer 12,5 pesetas.



J'enlève donc une demi étoile de shériff à la note initialement prévue car j'ai eu envie de balancer des insultes mexicaines plus d'une fois en lisant ces passages que je trouve dispensables et qui cassent un peu le rythme assez véner de cette oeuvre imposante, mais je me suis retenu comme je n'avais pas de sombréro...



Bon remballez vos tomahawks, je tiens à mon scalp et ne souhaite pas avoir à le céder aux aficionados du genre, on est clairement pas sur un pétard mouillé, mais juste une belle oeuvre cruelle et sanglante qui traine un peu la patte.







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Handsome Harry

John Dillinger… Tout de suite on voit la jolie petite gueule de Johnny Deep dans le film "Public Ennemies"… Sexy baby !



Et bien, oubliez-le car ici, ce n’est pas le grand Dillinger qui est mis sous les feux des projecteurs mais "Handsome Harry" Pierpont et croyez-moi, après cette lecture, vous vous direz qu’il n’a pas eu les honneurs qu’il méritait !



Ce n’est pas très moral de dire ça en parlant de gangsters, de pilleurs de banque, de braqueurs de drugstores, armés et dangereux.



Ça ne rigolait pas avec eux et ils ont laissé des corps froids sur leur passage. Mais les flics aussi parce que dans le genre « je ne sais pas bien tirer », les flics étaient les champions et se sont même tués entre eux… C’est ballot, ça !



L’auteur, à la manière dont il nous met en scène les membres de la bande, arrive à dégager de l’empathie, de la sympathie pour ces braqueurs qui purgent de lourdes peines de prisons et qui, tels les Dalton, cherchent un moyen de s’évader.



Harry Pierpont est le narrateur de cette histoire dont nous aurons déjà le compte-rendu du final dès le départ. De toute façon, pour qui connait un peu l’Histoire des gangsters américains et celle de Dillinger, pas de surprise. Tout le monde sait comment ça se termina.



Les braqueurs de banque, dans les années 30, avaient la cote auprès du public, je parle bien entendu des petites gens, de l’Amérique d’en-bas, de celle qui fut durement touchée par la Dépression et qui n’était pas contre le fait qu’on vole des voleurs qui les avaient volés.



Parce que pour ceux qui ne le sauraient pas encore, les banquiers ne sont pas des honnêtes gens, loin de là, ce sont des voleurs eux aussi, juste qu’ils sont bien habillés et qu’ils ne nous mettent pas un flingue sur la tempe pour prendre notre fric, ils sont bien plus subtils que ça. Mais nombre d’entre eux avaient magouillé leurs comptes et un braquage permettait de tout remettre à jour.



Alors oui, l’auteur a réussi à me faire apprécier des gangsters, à souhaiter qu’ils s’échappent de prison et j’ai croisé les doigts pour qu’ils n’y retournent pas, mais contre la Vérité Historique, je ne peux rien et nous n’étions pas dans une dystopie.



Ses personnages sont bien campés, réussis, et on a tout de suite de la sympathie pour Handsome Harry, on a envie de saluer son intelligence, moins sa violence quand il abat de sang-froid, mais en tout cas, on en apprend un peu plus sur la bande de Dillinger, même si personne ne sait toute la vérité puisque les faits divergent et les témoins ne sont pas fidèles.



La seule chose que je n’ai pas trop aimé c’est la manière dont sont présentés les dialogues que l’auteur a englobé dans le texte narratif. Au début, ça passe, mais à la fin, ça devenait lourd et donnait au texte l’impression qu’il avait été écrit par un débutant alors que nous sommes tout de même face à James Carlos Blake.



Hormis ce petit bémol, tout le reste passe comme dans du beurre, on découvre les fake news de l’époque avec des journalistes prêts à raconter n’importe quoi pour vendre leurs feuilles de choux, on parle de politiciens véreux, des gardiens de prison corruptibles, des balances, de l’amitié, de la fraternité et on vit les poursuites à du 100 à l’heure parce que dans les années 30, ce n’étaient pas les bolides de Fast and Furious mais elles avaient encore des marche-pieds pratiques pour mettre les otages.



Si vous voulez faire un tour dans l’univers carcéral des États-Unis des années 30, vous prendre un peu de la grande Dépression dans la gueule, voir la prohibition se terminer et boire à sa santé, braquer des banques, vous décoiffer la permanente en roulant à 100 à l’heure dans les rues de Chicago (ou dans une autre ville), prendre du bon temps en Floride, baiser avec des mauvais garçons ou vous évader de manière brillante, ma foi, ce livre est fait pour vous.



Si vous avez tendance à être pour la Loi et de son côté, ou banquier, vous risquez de grincer des dents lors de la lecture, surtout devant les réponses de Handsome Harry devant les juges.



Dommage pour les dialogues insérés dans le texte, sans cela, j’aurais mieux aimé la présentation du texte et je l’aurais trouvé moins laborieux, moins lourd à certains moments.


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Les amis de Pancho Villa

C'est l'adaptation en bande dessinée d'un roman de James Carlos Blake, auteur d'origine mexicaine. Il raconte la révolution et la guerre civile mexicaine de 1910-1920. L'action se situe dans l'entourage de Poncho Villa, chef des révolutionnaires du Nord. le personnage central est Rodolfo Fierro, personnage réel, tueur sans scrupule, cynique et sans coeur, un vrai sadique, mais un des meilleurs lieutenant de Poncho Villa, un personnage plus attiré par l'aventure que par les idéaux. le récit prend quelques libertés avec la réalité, navigant à la limite de l'uchronie puisque ce personnage, mort en 1915, survit dans cette histoire à cette guerre. Mais c'est pour mieux raconter l'état d'esprit qui régnait dans cette époque, Poncho Villa n'était qu'un bandit que les circonstances ont transformé en héros révolutionnaire. L'ambiance est chaude, dure et violente, le graphisme avec ces tons d'ocres et un trait cru et agressif rend bien compte de l'atmosphère, de la chaleur, du sable rouge à perte de vue, de la rudesse où la vie et la mort se confondent, c'est la chaos mexicain. On n'est pas très loin de la vision de Sergio Leone dans “Il était une fois la révolution”. Mais malgré quelques digressions avec la réalité, on reste ici plus proche d'un récit historique. On se situe là où l'Histoire réelle côtoie l'aventure, et c'est là que se tiennent l'intérêt et la réussite de cette bande dessinée.
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Les amis de Pancho Villa

Dans des mots croisés sadiques, à la définition de "Villa célèbre", il fallait répondre "Pancho"… Oui, c'étaient des mots croisés de sadiques.



Pancho Villa, cet homme que je ne connais pas. C'était donc l'occasion d'aller me coucher moins bête, tout en fournissant une chronique de plus pour le Mois Espagnol où je n'ai guère brillé, cette année.



— La révolution, c'est comme une bicyclette, quand elle n'avance plus, elle tombe.

— Eddy Merck ?

— Non, Che Guevara !



Ah ça, pour faire la révolution, ils l'ont faite… Mais à quel prix ? Celui de la barbarie, celui où l'on tue tout ce qui ne nous plait pas, tout ce qui nous gêne, ou juste pour prouver qu'on est un homme et donc, un tue le premier type qui passe, même si c'est une connaissance.



Je le dis d'emblée, je n'ai pas aimé les dessins de cette bédé, ni les couleurs, pourtant dans les tons chauds. Encore moins les personnages, mais c'est accessoire, vu les actes qu'ils commettent (pillages, vols, viols, assassinats,…).



Évidemment, le récit est cru, sans fard, sans édulcorants. La révolution passera aussi par des magouilles, par des alliances, par des traîtrises.



Moi, je me méfie toujours des personnes qui veulent délivrer des populations opprimées… Au départ, on tue des méchants, comme le fit Daenerys dans GOT et puis, à force de traquer des monstres, on court toujours le risque d'en devenir un sois-même et de tout faire pour que l'état de guerre ou de révolution continue.



C'est bien démontré dans ces pages. Et puis, lorsque le chaos règne, la loi est absente, la loi, c'est eux, c'est moi. No rules, autrement dit, pas de règles, si ce n'est celle du plus fort.



Pour cela, je dois dire que l'auteur le retranscrit bien dans ses dessins, dans les dialogues, dans les actions des révolutionnaires. Mais il faut dire aussi qu'il met en scène un roman de James Carlos Black…



Tant pis pour moi, je n'ai pas adhéré, pas aimé, mais c'est ainsi. Les dessins, c'est une histoire de goûts et de couleurs. On aime ou on n'aime pas. Il m'est déjà arrivé de détester des dessins mais d'apprécier le récit, le scénario, mais dans ce cas-ci, je suis passée à côté de tout.


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Handsome Harry

James Carlos Blake nous offre ici une version romancée des exploits du gang Dillinger, qui s'est distingué aux Etats-Unis au début des années 30. L'histoire est racontée du point de vue d’Harry Pierpoint, dit Handsome Harry, peut-être finalement le cerveau de la bande, en tout cas sans nul doute, l’égal de John Dillinger. Un récit vivant, nerveux, rempli de flingues, de braquages, de vols de voitures, de longues planques… et de jolies filles. Une cavale de quelques mois pleine de vie et de fureur, menée avec panache, à l’issue forcément tragique.



On entre dans l’intimité de ce gang assez soudé, possédant son propre code d’honneur, dont les membres font preuve de solidarité entre eux. Le narrateur s’exprime avec honnêteté (ce qui est plutôt paradoxal pour un gangster…), avec une certaine dose d’ironie parfois. Et le lecteur finit par ressentir comme une sorte de fascination pour cette bande de mauvais bougres…



En conclusion, il faut à nouveau féliciter Gallmeister pour cette sublime couverture, tellement représentative du récit !

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La loi des Wolfe

Eduardo Gato Wolfe est ce que l’on peut appeler un sale gamin de merde ! Le genre qui aurait dû se ramasser une bonne fessée de la part de ses oncles, cousins, tantes, et tutti quanti.



Môssieur n’a pas voulu faire des études, alors que c’est la règle dans la famille Wolfe.



Môssieur voulait de suite aller avec sa famille s’occuper de leur innombrables trafics (pas les drogues, ni les humains) sans devoir passer par la case université, lui.



Môssieur ayant fait des bêtises, il s’en est allé proposer ses services ailleurs, chez des autres trafiquants, de l’autre côté du Rio Grande. Et de ce côté là de la frontière, sa bite va une fois de plus le perdre et le mener dans une aventure qui pourrait bien lui roussir les poils du cul et même plus !



On aurait pu nommer ce roman noir "La bite à Eduardo" parce que c’est à cause de ses pulsions sexuelles qu’il va se retrouver dans de sales draps et à cause de lui, les cadavres vont se ramasser à la pelle.



Bon, tant que ce sont ceux des membres d’un gang, on s’en moque, mais il y a des innocents qui vont y laisser leur peau à cause du fait qu’Eddie s’est retrouvé en leur compagnie.



James Carlos Blake ne perd pas de temps en palabres inutiles, directement on plonge dans le quotidien des trafiquants et il ne traîne pas non plus pour lancer son histoire : Eddie tue un homme, le second du gang, et se retrouve avec tout le monde à son cul.



À un moment j’ai eu un peu peur : l’auteur n’allait tout de même pas me remplir 230 pages de courses-poursuites, tout de même ?? Hé oh, je n’ai pas la condition physique pour cavaler sur autant de pages, moi ! J’ai même pas mon permis de conduire comme une sauvage pour semer les poursuivants, moi !



Femme de peu de foi que j’étais… Alors oui, on aura de la course-poursuite, mais pas que ! Parce qu’au travers de la fuite d’Eddie et de Miranda, la gonzesse pour qui il a tué, on aura aussi un portrait des gangs qui pullulent et polluent le Mexique, de leurs moeurs, de leurs méthodes d’action, ainsi que sur les passeurs qui tentent de faire entrer clandestinement des gens aux États-Unis.



Les personnages sont réalistes, même les trafiquants, quels que soient leur bord, alors qu’on devrait taper sur la tête d’Eddie, on se surprend à avoir de l’affection pour ce gamin qui, bien que n’ayant pas voulu faire d’études, a tout de même compris comment marchaient les cartels, les gangs, les mafieux et comment il fallait la jouer pour s’en sortir en perdant le moins de plumes possibles.



Mais on en perd toujours…



Un roman noir fort sombres, sur quelques pratiques des membres de gangs qui, quand ils ne sont pas contents, vous éparpillent véritablement façon puzzle, à tel point que votre femme pourrait retrouver votre langue dans le pot de confiture…



Un roman noir haletant, entrecoupé de scènes de vie traditionnelles du gang familial Wolfe, qui, bien que n’étant pas des enfants de coeur, sont tout de même un peu plus sympas que les autres.



Un roman noir qui t’expliquera aussi que le port du gilet pare-balles est de rigueur quand il pleut des balles et qu’il ne faut jamais, mais alors là jamais, chier dans les bottes d’un chef ! Et ne jamais décevoir son personnel non plus… Et ne pas faire confiance à un membre d’un autre clan !



Ne faites confiance à personne, même pas à moi qui vous conseille ce livre. On ne sait jamais, je pourrais être de mèche avec l’un ou l’autre gang…


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Les amis de Pancho Villa

Rodolfo Fierro a sans doute été le plus fidèle compagnon d’arme du général Pancho Villa. Tout commence en 1910, alors que Fierro sort de prison et qu’il rencontre Tomas Urbina, un des lieutenants de Villa. Très vite, l’ex-prisonnier montre sa bravoure et se révèle un tueur sans état d’âme. Devenu le bras droit du général, il va accompagner ce dernier jusqu’à sa mort en 1923. Ensemble ils vont traverser les moments les plus terribles de la révolution mexicaine. Du soutien au constitutionnaliste Carranza à l’alliance avec Zapata, cette petite quinzaine d’années sera pour eux l’occasion de vivre une aventure humaine d’une rare violence.



En adaptant le roman de James Carlos Blake, Léonard Chemineau propose une plongée au cœur d’une des plus grandes révoltes du 20ème siècle. L’indépendance du Mexique restera à jamais pavée du sang de nombreuses victimes innocentes. Impossible d'oublier que pendant cette période le pays est en plein chaos. Pillages, viols, massacres… la guerre civile laisse chacun exprimer ses plus bas instincts. Fierro joue le rôle du narrateur. Son point de vue est intéressant car il n’est pas celui d’un idéologue. Son but n’est pas de délivrer une population opprimée, il veut simplement profiter au maximum de ce mode vie sans aucune contrainte : « La révolution nous a donné des armes, les meilleurs chevaux, des bottes, des vêtements et des chapeaux texans. A manger et à boire autant que nous voulions. Elle nous a fait voir du pays, elle nous a donné de l’or et des femmes, partout... Mais surtout elle nous a donné la liberté. » La fin de l’insurrection est pour lui une mauvaise nouvelle : « Si c’est vraiment fini, ça va être le retour de la loi, du papier, des directeurs, des tribunaux, des prisons, de toute cette merde. » Ce personnage sulfureux est sans doute représentatif de la majorité des hommes s’étant engagés dans le conflit : aucune conscience politique, juste la volonté de vivre les choses à cent à l’heure. Born to be wild, en quelque sorte…





Léonard Chemineau signe ici sa première BD. Cet ingénieur spécialisé dans l’environnement et le développement durable a été repéré lors du concours Jeunes talents du festival d’Angoulême en 2009. Pour un débutant, il maîtrise déjà sacrément la narration. Beaucoup de cases en cinémascope, des scènes de bataille très dynamiques, une représentation de la violence réaliste qui ne tombe jamais dans le gratuitement gore, des couleurs chaudes qui emmènent le lecteur au cœur du désert mexicain… les qualités de son adaptation son nombreuses. Son trait élégant rappelle parfois celui de Mathieu Bonhomme (Le marquis d’Anaon, Le voyage d’Esteban). Il y a pire comme comparaison !



Finalement, le problème majeur tient dans la densité du roman original. Comment résumer autant d’événements et d’années de lutte en si peu de pages ? L’histoire de l’indépendance mexicaine défile à vitesse grand V et il n’est pas toujours évident d’en saisir les subtilités. Pour autant, grâce à ses personnages haut en couleurs et à son intérêt historique, cet album restera pour moi une bonne pioche.
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