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Critiques de James Carlos Blake (102)
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Handsome Harry

Soyez les bienvenus dans un roman frémissant et flamboyant, dans un roman véritablement littéraire, dans le sens où il nous raconte une histoire, sans se préoccuper de la morale du récit ou des personnages. Nous sommes dans les années 30, l’Amérique est frappée par la grande Dépression, la prohibition est moribonde et pas grand chose ne va. Dès le début du récit, nous savons ce qu’il va advenir de Harry Pierpont – et de ce qui est arrivé aux autres. Cependant, ce presque homme de l’ombre de la bande de Dillinger -il n’a jamais cherché la publicité, détestait être pris en photo, va nous conter son histoire, celle de sa bande qui … Oui, quels termes utiliser ? Qui a écumé l’Amérique et dévalisé le plus de banques possibles. Mais l’Amérique était exsangue, personne ne vivait bien, et braquer des banques semblait presque un moyen comme un autre de gagner de quoi vivre – de quoi flamber !

C’est presque insensiblement qu’Harry est devenu braqueur. On notera au passage l’éclairage qui est donné sur le système judiciaire américain, ou plutôt sur ses défaillances. Le narrateur ne nous balade pas quand il nous montre comment les jeunes délinquants sont exploités, comment les détenus, dont la dureté de la peine est de longueur variable selon… selon quoi, au juste ? La bonne conduite de l’individu, ou plutôt sa capacité à duper les gardiens et les juges ? Faire ce que l’on attend de vous est très important !

Comme l’écriture est rétrospective, Harry revient sur les décisions prises qui n’ont pas été les bonnes – parce qu’un braquage, c’est cinq minutes qui peuvent tout changer. » Dès que c’est fait, ce qui aurait pu se passer…eh bien, ça s’est passé » apparaît comme un leitmotiv qui ressurgit au moment clef du roman. Harry, Red, Charley, Russel, et bien sûr John Dillinger étaient des êtres vivants, dans le sens où ils tenaient à profiter de tout ce que la vie pouvait leur offrir, toujours en mouvement, vivant de façon brûlante ces jours de liberté qui, finalement, représentent bien peu à l’aune d’une vie.



La vie, l’amour, les femmes. Elles sont étonnamment libres, elles qui gravitent autour du gang Dillinger. Elles ont souvent vécu une enfance compliquée, du moins étaient habituées à voir les hommes de la famille (leur père, leur frère) vivre de combine et passer un temps plus ou moins long derrière les barreaux. Elles ont développé, comme Pearl, un sens poussé de la débrouillardise – parce qu’il faut autant s’en sortir par soi-même que se faire exploiter par les autres.

Parce que c’est là, finalement, le coeur du roman : les gangsters sont plus sympathiques que certains policiers qui les poursuivent, plus sympathiques que les gardiens de prison qui savent fermer les yeux si nécessaires, et n’hésitent pas à humilier ceux qui sont à leur merci. Il s’agissait pour eux d’arrêter la bande de Dillinger, plutôt morte que vive, et tant pis pour celles qui se seraient trouvées avec eux. La bande était soutenue par une partie de l’opinion publique, c’est dire son opinion pour sur la police et la justice américaine.

Handsome Harry, un roman rouge ardent.
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Handsome Harry

Handsome Harry est un récit d'aventures qui contracte chez le·a lecteur·rice l'envie irrépressible de se joindre au gang Dillinger, à la vitalité complètement vertigineuse. C'est par un incontestable talent de chroniqueur que James Carlos Blake nous embarque dans les épopées rocambolesques des braqueurs, par le biais d'une plume absolument magnétique et d'une rare fluidité. En effet, les dialogues, directement incorporés dans le récit - sans que cela soit irrespirable - sont séduisants et constituent un appât attractif quant à la poursuite de la découverte historique mais néanmoins romancée de l'ouvrage. Le·a lecteur·rice mord à l'hameçon et se surprend ainsi à dilapider les pages du livre avec plaisir, transporté·e dans l'Amérique des années folles, au goût miellé des westerns et grandes expéditions. La plume de l'auteur est fine, étudiée afin qu'elle soit le plus visuelle possible, au point qu'il est impossible de ne partager les moins sensations des gangsters parmi les plus réputés des États-Unis. Le·a lecteur·rice s'éprend docilement et vivement de chaque membres de la bande, mais surtout de Harry Pierpont, aliasHandsome Harry, truand taiseux et charismatique, à qui l'auteur donne la parole. Cet ouvrage, publié par la fantastique maison d'édition Gallmeister est un tumulte de péripéties jubilatoires, chatouillant presque l'inouï, sans que l'on veuille en perdre une lettre. Si la plume peut surprendre au premier abord du récit, le·a lecteur·rice s'y accoutumera sans difficulté tant les tribulations de la bande mais également le dessin symptomatique, honnête et réaliste, d'une société acculée par le capital et validant les violences policières est captivant. Proche du coup de coeur, ce roman très bien documenté de la rentrée littéraire 2019 est très une belle découverte qui offre une chair frénétique mais profondément intime, une bouffée d'air frais qui se dévore avec délectation !
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Red Grass River

Quatrième roman de James Carlos Blake après L’homme aux pistolets, Les amis de Pancho Villa et Crépuscule sanglant, Red Grass River est le septième à être traduit chez Rivages (Un monde de voleurs et Dans la peau, plus récents ont été traduits en France avant lui). Une précision qui n’est pas qu’anecdotique puisque, d’évidence, on se trouve là, par les thèmes abordés, à la croisée des chemins quelque part entre Crépuscule sanglant et Un monde de voleurs (et même si un autre roman pas encore traduit chez nous, Wildwood Boys, s’insère dans la bibliographie de Blake entre Red Grass River et Un monde de voleurs).

En effet, en nous contant les douze années de l’épopée de ce qui deviendra le gang Ashley, braqueurs et trafiquants d’alcool des Everglades, entre 1912 et 1924 et en axant son récit sur la haine brûlante d’une amitié quasi fraternelle et déçue entre John Ashley et le shériff Bob Baker, James Carlos Blake reprend là les ingrédients qui sont la marque de ses romans : l’amour et la haine fraternels, la fidélité au clan familial, l’esprit de vengeance et de conquête d’une nouvelle Frontière, et la construction chaotique d’un pays.

Car c’est bien tout cela que Blake arrive à faire tenir dans ses romans extrêmement riches sans pour autant multiplier les pages. Ici donc, en suivant le fil de l’affrontement entre John Ashley et Bob Baker dans les marais des Everglades, ce « Jardin de l’Enfer », alors que Miami commence à se développer et que le trafic d’alcool entre les Caraïbes et la côte de Floride s’intensifie, il nous convie à assister à la fin d’un monde et des valeurs archaïques – mais pas pour autant indéfendables – qui s’y rattachent en même temps qu’à la naissance d’un autre. C’est d’ailleurs par bien des aspects cet écartèlement entre ces deux mondes, celui des Everglades, de ses trafics plus ou moins traditionnels et tolérés, et celui de la ville qui pousse anarchiquement, de la recherche de plaisirs faciles et rapides, qui précipitera la chute annoncée des Ashley.

Le talent de James Carlos Blake, dans ses foisonnants récits romancés d’épisodes véridiques de cette histoire au ras du sol de la construction des États-Unis modernes, c’est bien sa capacité à allier le souffle épique et la complexité des sentiments humains. Ses héros sont aussi tous, par bien des aspects, des salauds, et c’est bien pour cela que l’on s’y attache.

Red Grass River vient, après ses autres romans déjà parus en France, confirmer l’immense talent de James Carlos Blake, cette capacité à nous immerger dans un lieu, dans une époque et dans le cœur de ces hommes et femmes de rien dont il nous narre les destins épiques et tragiques.


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Vies et morts de Stanley Ketchel

James Carlos Blake se tourne vers l'histoire flamboyante de Stanley Ketchel, champion de boxe au début du 20ème siècle. Considéré par de nombreux historiens de la boxe comme le meilleur poids moyen de tous les temps; Il affrontait les poids lourds aussi facilement que les poids moyens. Mais sa légende tient autant à ses coups de poing assassins qu’à sa vie brève et fulgurante.



L’auteur, qui nous avait déjà raconté le clan Dillinger, s’empare de ce destin hors norme pour nous transporter totalement dans l’Amérique de 1900. Ketchel fils d’immigré polonais, Ketchel hobo, Ketchel star du ring, Ketchel et les personnalités de son époque (on croise par exemple un certain Jack London). Le tableau ne serait pas complet sans quelques lieux mal famés, quelques bagarres de rues, quelques prostituées, des questions d’argent et beaucoup d’alcool.

C’est une véritable machine à remonter le temps, une peinture des années où ce sport était le plus important du pays, avec un héros imparfait, dur à cuire mais étonnamment émouvant.



Je dis toujours qu’il n’y a pas besoin d’aimer la boxe pour aimer la littérature sur la boxe. Je réitère. Il suffit d’aimer la tragédie. Ne dit-on pas que la boxe est « un raccourci de la vie » ?





Traduit par Elie Robert-Nicoud
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Crépuscule sanglant

Crépuscule sanglant de James Carlos Blake

Daddyjack avait épousé Lilith, elle avait 15 ans et vivait avec le pasteur et sa femme qui l’avaient recueillie. De leur union en Géorgie naquirent John, Edward et Maggie, ce que Daddyjack sut des années plus tard c’est que le pasteur avait violé Lilith à 12 ans pendant que sa femme agonisait puis qu’elle s’était prostituée avec tout le monde, quand il l’apprît, il la punit, depuis ce jour, elle ne parlait plus. Daddyjack planta son couteau dans le corps d’un homme qui osa inviter sa femme à danser et la famille déménagea en Floride. Il boit de plus en plus et frappe sa femme régulièrement, John proteste, Maggie les quitte. Un matin Lilith est défigurée, dit à ses fils que leur père violait Maggie, John l’abat d’un coup de revolver, Lilith sourit. Le temps de l’enterrer, Lilith a disparu, elle a l’air folle, Edward grave sur une souche PAT, parti au Texas, on est l’été 1845. En chemin ils retrouvent une des mules partie avec Lilith à Mobile puis passent par Dixie, la Nouvelle Orléans, gagnent un peu d’argent en travaillant le bois en jouant au poker ou en boxant. En allant dans un bordel John y trouve Maggie ivre morte. Des bagarres l’amèneront en prison et pendant ce temps le Texas avait été annexé, les États Unis avaient fixé la frontière au Rio Grande et les mexicains étaient furieux. Et John de nouveau pris dans une bagarre mortelle se retrouve enrôlé dans l’armée pour éviter la prison. C’est ainsi qu’il pénétra au Texas. De son côté son frère Edward rejoignit le Texas par une autre route toute aussi jalonnée de sang. Il était à Nacogdoches, on était le 17 janvier 1846 et il avait marché pendant plus d’un mois.



Épopée sanglante de la Géorgie au Texas au moment où le Texas se rattache aux États Unis au grand dam du Mexique. Un monde de violence où la loi du plus fort et du mieux armé règne, un monde qui a fasciné d’autres écrivains comme James Lee Burke et le grand McCarthy. On sort épuisé de cette lecture.
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Les amis de Pancho Villa

Rodolfo Fierro était la bras droit de Pancho Villa. Un tueur sanguinaire et sans pitié.



Adapté d’un roman de James Carlos Blake, Léonard Chemineau propose ici bout de l’histoire de la révolution mexicaine – sa partie sanglante en tout cas – avec un graphisme particulièrement à propos.



Une histoire quand même un peu touffue pour être résumée dans une BD de 128 pages dans lesquelles la mort s’invite plus souvent qu’à son tour
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Vies et morts de Stanley Ketchel

Je n'avais jamais entendu parler de Stanley Ketchel, de son vrai nom Stanislaus Kaicel, célèbre boxeur américain du début du XXème siècle... un sacré destin pourtant !



Devenu vagabond pour fuir un père alcoolique et violent, Stanley va devenir videur de saloon dans le Montana, avant de se faire remarquer par son aptitude à se servir de ses poings. Devenu boxeur professionnel, surnommé "l'assassin du Michigan", il va connaître une brillante carrière dans la catégorie poids moyen, allant même jusqu'à combattre Jack Johnson, la vedette des poids lourds.



James Carlos Blake nous offre ici un sacré récit d'aventures, vivant, âpre, parfaitement accessible pour celles et ceux qui n'y connaissent rien à la boxe, comme moi. Ketchel fut un immense champion sur les rings, impitoyable, tenace. Ce fut également un homme amateur des plaisirs de la vie, un séducteur, son penchant pour les femmes causant finalement sa perte. Nous transportant des saloons de Butte dans le Montana, aux hôtels huppés de New York, "Vies et morts de Stanley Ketchel" constitue un formidable portrait de l'Amérique des années 1890 à 1910, qui passionnera je pense tous les amoureux des États-Unis...
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Crépuscule sanglant

Crépuscule sanglant ou plutôt comme son titre original "In the Rogue Blood" l'indique est la rapide plongée dans la clandestinité de deux frères, John et Edward Little, tout deux sanctifiés par l'abominable paricide qu'ils commettent presque encore adolescents. Leur mère ? Une ancienne prostituée elle-même scarifiée par la vie au point de virer folle dingue. Leur soeur ? DaddyJack disait que le sang appelait le sang et doit-on alors réellement s'attarder sur le sort de Maggie ?

James Carlos Blake déscend ses personnages en enfer, les noyant dans le torrent de haine pure qui figurait alors tout l'ouest américain. Sortez donc la tête de l'eau jeunes gens, que je vous y replonge avec encore plus de cruauté et de véhémence !

Le roman est d'une dureté sans égale, Blake ne nous épargne rien, ni les viols répétés, ni les mutilations, ni les éxactions des deux frères, il nous rapporte cruement leurs destins liés dans le paricide et confesse sur 550 pages leurs engagements parmi la lie de l'humanité. La Nouvelle-Orléans et sa débauche, les détrousseurs de cadavres, les chasseurs de scalps du sud texan, la barbarie des militaires yankees, la pauvreté des pueblos du désert méxicain, tout s'enchaîne en un tourbillon dévastateur, et notre poul de s'emballer dans nos poitrines.

Ce livre rend compte avec fureur de la douleur générée par cette civilisation américaine qui avance sur l'ouest, il éclaire sur la pauvreté des pauvres âmes qui s'égarérent dans le désert à la poursuite de leurs rêves, cruelles envers les femmes, sans pitié avec les hommes, Blake nous livre un monstre ébouriffant.
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Crépuscule sanglant

La famille Little est pour le moins dysfonctionnelle lorsqu’elle explose de manière sanglante , les deux frères John et Edward partent à l’aventure : telle deux particules formidablement chargées de violence dévastatrice , ils vont semer le chaos sur leur route . Leur trajectoire se mêle au mouvement d’extension des jeunes Etats-unis . et son cortège de banditisme, massacre des indiens, des noirs, des Mexicains , d’exploitation des femmes , de guerre de conquête sous un ciel d’apocalypse Bourreaux et victimes, ils sont deux grenouilles du sanglant bénitier où se fait le baptême du nouvel état. Blake met en évidence la violence débridée qui présida à la naissance d’une nation qui se vanta (et se vante encore) d’apporter la morale au monde.
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Handsome Harry

Si John Dillinger a attiré les projecteurs et en particulier avec son deuxième gang, celui qui allait devenir l’ennemi public numéro un a commencé à ratisser les banques du Middle West avec une autre bande connue un temps sous le nom de Terror Gang. Il y avait là « Fat Charles » Makley, Russel Clark, John « Red » Hamilton et Harry « Pete » Pierpont aussi appelé « Handsome Harry » qui, s’il était plus discret que Dillinger était considéré comme le véritable leader du gang.

C’est à lui, donc, que James Carlos Blake donne la parole, à quelques heures de son exécution après son évasion ratée du couloir de la mort de la prison fédérale de l’Ohio. Ainsi Handsome Harry va raconter sa vie et surtout deux rencontres : celle de Dillinger, bien entendu, mais aussi celle de sa compagne, Mary Northern.

Après deux romans divertissants consacrés à la famille Wolfe mais dépourvus en partie du souffle de la plupart de ses autres œuvres, c’est avec jubilation que l’on retrouve le James Carlos Blake chroniqueur d’une Amérique construite sur la violence. Comme dans L’Homme aux pistolets ou le plus récent Red Grass River, Blake s’appuie sur une histoire tout ce qu’il y a de vrai et surtout, en l’occurrence, très documentée pour construire un roman plein de souffle, de fureur, de sang, d’amitié et d’amour. Car un des ressorts de Handsome Harry, c’est en particulier le caractère de son narrateur : Harry Pierpont est un leader parce qu’il est audacieux et peut s’il le faut se montrer extrêmement violent, mais aussi parce qu’il est réputé agir avec discernement et, surtout, être extrêmement fidèle à ses amis. C’est donc un narrateur « honnête », qui n’est dupe ni de ses propres défauts ni de ceux de ses complices qui raconte cette histoire.

Si l’épopée du gang est connue pour avoir eu les honneurs de la presse, suscité des procès retentissants et avoir alimenté les dossiers du FBI, James Carlos Blake vient lui donner de la chair en remplissant les interstices qui n’ont jusque-là pas été comblés, ou jouer avec les éléments contradictoires qu’a laissé l’histoire derrière elle : les commanditaires, les complices qui donnent des coups de main, l’intimité de la préparation des coups et bien entendu les sentiments qui animent les personnages : histoires d’amour, amitiés fidèles ou haines tenaces font la chair de ce récit dont James Carlos Blake, dans une ultime note rappelle : « cet ouvrage est un roman, et en tant que tel, se préoccupe moins des faits que de la vérité ».

Cette vérité, c’est donc celle de Handsome Harry, 32 ans dont 13 d’une carrière criminelle faite de passages en prison, d’évasions spectaculaires, de mois de liberté consacrés à monter des braquages qui ont impressionné ses contemporains et à tout simplement vivre comme il l’entendait, avec ses amis et la femme de sa vie. Derrière cela, bien entendu, se dessine aussi l’Amérique de ce temps et en particulier celle du début de la Grande Dépression. Une Amérique dans laquelle un Dillinger effraie certes, mais attire plus la sympathie qu’un banquier et qui continue à se bâtir dans la violence.

Bref, un grand plaisir de lecture et le bonheur de retrouver un James Carlos Blake à son meilleur niveau.


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La loi des Wolfe

Après la mise en scène de légendes de l’ouest comme James Wesley Hardin (L’homme aux pistolets), du banditisme (Redgrass River) ou de la révolution mexicaine (Les amis de Pancho Villa), les sagas familiales (Un monde de voleurs, Crépuscule sanglant, Redgrass River encore), et les aventures au bord de la frontière américano mexicaine (Crépuscule sanglant, toujours, Dans la peau), James Carlos Blake revient avec ce dernier roman sur au moins deux de ses thèmes de prédilection en mettant en scène une famille de contrebandiers œuvrant entre États-Unis et Mexique. Avec une nouveauté cependant, puisqu’il s’agit du premier roman de Blake se déroulant de nos jours .

La loi des Wolfe dont parle le titre est on ne peut plus simple : on peut entrer dans l’entreprise familiale, et en particulier ses activités illégales, à condition d’avoir obtenu un diplôme universitaire. Une règle que se refuse à suivre Eddie Gato, jeune adulte impétueux rêvant d’aventures hors la loi et qui s’est finalement exilé au Mexique où il a fini par trouver un emploi de gardien d’une propriété appartenant au chef d’un cartel. Mais la fougue d’Eddie lui joue des tours… et le voilà obligé de fuir avec la maîtresse du frère du patron et avec les hommes du cartel à ses trousses. Un seul espoir : passer la frontière et, peut-être, pouvoir compter sur la solidarité familiale des Wolfe.



S’il n’abandonne pas complètement le souffle épique qu’il nous a habitué à trouver dans ses romans, en particulier à travers les récits de Rudy Wolfe et le personnage de la matriarche Catalina qui permettent de connaître intimement un partie de l’histoire et du fonctionnement de la famille, James Carlos Blake choisit plutôt ici de jouer sur la corde de l’action tendue. Ménageant ses effets et habile à faire monter la tension, il nous livre là un roman à suspense, un récit de cavale, particulièrement maîtrisé et prenant, dont la tension ne se relâche jamais. Cela grâce à l’alternance des points de vue, passant d’Eddie et Miranda au chef du cartel, aux hommes de mains de ce dernier ou à Rudy et Frank en route pour tenter de retrouver Eddie avant les autres.

Et puis, si le roman est relativement court avec moins de 300 pages, Blake réussit à dresser en filigrane un portrait sans fard d’un Mexique sous la coupe des cartels où règne une violence extrême et à parler, sans pathos mais de manière saisissante, du sort des candidats à l’immigration vers les États-Unis.



Tout cela fait que, sans pour autant avoir l’ampleur d’un Crépuscule sanglant ou des Amis de Pancho Villa, La loi des Wolfe apparait comme un roman intense alliant le divertissement lié à cette action palpitante à une réflexion amère sur la frontière. Bref, une nouvelle fois un excellent livre d’un auteur qui gagnerait à être plus connu et reconnu chez nous qu’il ne l’est encore.


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Crépuscule sanglant

L'histoire d'un long périple de 2 frères d'un bord et de l'autre de la frontière mexicaine, ultra violent. Nous avons droit à une suite de massacres en tout genre. Au pays de la cruauté on est là dans le haut du panier. viols, scalps, tortures, mutilations, pendaisons, sang, poussière, page après page, un souffle incroyable! J'ai dû poser mon livre plusieurs fois pour digérer un peu. Un livre marquant comme tous ceux que j'ai lus de James Carlos Blake. Je laisse passer quelques années avant d'en ouvrir un autre, c'est trop éprouvant.
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Crépuscule sanglant

Si vous cherchez un roman d’action sans temps mort, alors ce roman est fait pour vous ! Si un petit côté historique n’est pas pour déplaire, et que le noir ne vous rebute pas, alors pas de doute ce livre est pour vous !



Nous parlons d’un temps où la frontière est une notion très relative, alors que les états Unis sont sur le point d’enter en conflit contre leur voisin mexicain.

Les frères Little n’ont plus rien à faire dans la maison familiale en Floride. Au sein de cette famille dysfonctionnelle, les choses comment très mal. Le père est tué par l’un des deux frères, alors que le premier s’apprêtait à tuer la mère.

La sœur prend la fuite, la mère disjoncte, et les frères Little prennent la direction de l’ouest, le Texas, plus précisément, présenté comme le nouvel Eldorado.



Arrivera un jour où les frères se perdent de vue. L’un est engagé dans l‘armée, l’autre s’engage du côté de l’ennemi, et des bandits mexicains chasseurs de scalps et tueurs d’indiens.



Cela va donc tambour battant dans cette épopée sans espoir de rédemption. Cette déroute est faite de violence, de sang, de meurtres. On y boit, fréquente hardi petit les femmes de petite vertu. D’ailleurs, c’est dans un de ces bordels que l’un des frères va croiser le regard de la petite sœur.



Admirablement construit, et superbement écrit, ce western croise astucieusement l’histoire et le romanesque. Les personnages y sont solidement et justement campés. On y trouve, ici ou là matière à entrevoir un peu de moins négatif dans les individus. Certes, cette épopée n’a rien d’une promenade enchantée, mais quel dépaysement !




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Red Grass River

J'ai découvert James Carlos Blake grâce à des avis de lecteur sur Babelio.

J'ai lu Red Grass River avec un grand plaisir et le suspens m'a porté jusqu'au bout. La Floride au début du XXème y est décrite avec précision, et surtout les Everglades, le jardin du diable. J'aime le style de l'auteur qui raconte la vie du gang Ashley et en particulier celui de John. Ce bandit issu d'une famille de trafiquant d'alcool et braconniers pour lesquels les marais n'ont pas de secrets. Blake fait revivre ces personnages incroyables à une époque ou la corruption régnait à un tel niveau qu'il était difficile de distinguer le bien du mal.
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Les amis de Pancho Villa

♪ On oublie tout... sous le soleil de Mexico ♫

Rodolfo Fierro, lui, il n'a rien oublié et c'est avec force détails que le porte-flingue de Pancho Villa nous raconte la révolution mexicaine.

Peut-être le seul grand nom de Revolución Mexicana encore en vie dans Les Amis de Pancho Villa (en réalité, Fierro est mort en 1915, soit 8 ans avant Pancho Villa) c'est un homme au soir de sa vie et perclus de douleurs qui revient sur les grands exploits qui ont fait de Général Villa la légende que l'on connait. L'entrée victorieuse dans Mexico, l'admiration pour Emiliano Zapata, la méfiance envers les gringo,s le refus de céder devant les "federales", la douleur des nombreuses trahisons de ceux qu'il croyait ses compadres et enfin, l'assassinat fourbe et lâche concluant une vie dédiée à la rébellion.



James Carlos Blake, avec ces mémoires apocryphes nous fait proprement vivre la Révolution mexicaine de l'intérieur. Ça fleure bon la poudre, le sang, la sueur et la colère... Qu'est-ce que c'est bon !
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Red Grass River

Avis de Grybouille (Chroniqueur chez Léa Touch Book) :



Ce livre est une page méconnue de l’histoire américaine à la hauteur de « Bonnie and Clyde » qui va vous emmener dans un monde qui n’existe plus.



De 1911 à 1924, vous allez découvrir Miami au début de son essor, les Everglades avant la campagne d’assèchement, le monde des Bootleggers avant/pendant et après la prohibition, les forces de l’ordre avec les dérives américaines, la notion des clans familiaux, l’Amour avec un grand « A », la Haine avec un grand « H », l’isolement carcéral, la voyance, les bordels, la vie dans un univers hostile et…



Pour faire simple, ce livre c’est une histoire palpitante, l’antagonisme entre deux familles les Ashley et les Baker, les uns épris de liberté et les autres qui représentent la loi les flics avec par moments des abus de pouvoir, le modernisme qui rattrape un style de vie, un grand livre écrit de main de maître par un solide romancier, une histoire vraie, des personnages attachants, une action prenante du début à la fin.



A consommer sans modération, venez rejoindre le « Clan » de ceux qui l’auront lu… Passionnant !



Quel écrivain ce James Carlos Blake, ne passez pas à coté, c’est un style qui plaira au plus grand nombre, un polar/Thriller avec une histoire, une vraie, qui vous parlera.



« …Celui qui vivait dans le passé était mort au présent… » Bobby l’homme de loi



« …On ne peut pas en vouloir à un gars d’essayer une fille. C’est aussi naturel que la pluie. C’est à la fille de dire oui ou non ! » Joe, le patriarche



« …C’est notre père, mon vieux. On ne frappe pas son père, c’est lui qui nous frappe. C’est çà un père : Celui qui te frappe quand t’as fait une bêtise… » John le « héros » de cette histoire



« … Y a que les salauds qui essayent de changer un marché une fois qu’il est passé, et y a que les abrutis qui tiennent parole avec les salauds. » John en prise avec son business





Pour ceux qui sont passés par Miami et ceux qui y passeront, les odeurs, les couleurs, les températures sont là pour notre plus grand bonheur…
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L'homme aux pistolets

Etes-vous prêts à enfourcher votre monture et à vous lancer sur les traces d'une des légendes de l'ouest américain ?

James Carlos Blake nous entraîne à la suite de John Wesley Hardin, roi de la gâchette, texan de son état, avec lequel il valait mieux ne pas se fâcher.

Il s'agit bien d'un roman et non d'une biographie, l'auteur faisant intervenir les témoins de la vie de Wesley, et notamment d'autres légendes comme Wild Bill Hickok.

On devine quel travail de recherche cette reconstitution représente, Blake s'appuyant sur son talent de conteur mais aussi sur les propres écrits de son héros.

En plus d'un récit très bien mené, à la tournure très picaresque, le lecteur a ici l'occasion de se plonger dans une époque difficile à l'atmosphère parfaitement rendue, période qui suit la guerre de Sécession, durant laquelle on assiste à la naissance d'une nation.

Du grand western haut en couleur, qui sent bon la poudre des pistolets, la poussière des chemins ou encore les effluves des saloons.
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Handsome Harry

L'auteur donne la parole à Harry, à quelques heures de son exécution, après son évasion ratée du couloir de la mort. ( Nous sommes le 16 octobre 1934 et Dillinger a été abattu en juillet 1934..)

Harry va raconter sa vie, et surtout deux rencontres importantes: celles de Dillinger (comment ils se sortaient chacun leur tour de prison!) et aussi celle de sa compagne Mary Northen Kinder.

Harry -Handome- Pierpont, c'est le cerveau de la bande et Dillinger en est le visage. John, voulait être une star, la notoriété, il aimait ça. Il aime avoir sa photo dans les journaux et faire le malin avec les dames. ( Mais bon, une chose est de s'amuser avec et une autre est de batifoler au point de baisser la garde, hein, John, ça va causer ta perte..)

Une lecture absolument fabuleuse, une histoire inspirée de faits réels, celle du gang Dillinger qui sema la terreur dans l'Amérique des années 1930.. Tous les personnages principaux ont vraiment existé et les évènements ont réellement eu lieu.

Une lecture que je recommence et pour moi, l'envie de découvrir d'autres titres de cet auteur!
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Les amis de Pancho Villa

Pour un premier travail dans la bande dessinée, je trouve que c'est tout à fait honorable !

Je n'avais pas eu l'occasion de lire le James Carlos Blake, et c'est vrai que, ayant le format bd sous la main, j'ai sauté sur l'occasion !

Le coup de crayon est agréable, des couleurs chaudes, et le personnage de Fierro bien cerné, de même pour Pancho Villa.

L'intrigue est agréablement menée. Seul bémol: il aurait probablement fallu faire une bande dessinée plus longue afin de pouvoir rajouter plus de détails, parce que parfois, tout va un peu vite.

En clair, une bande dessinée, réussie, et je n'hésiterai du coup absolument pas à aller piocher dans les BD du partenariat Rivages/Casterman !
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Crépuscule sanglant

J’ai lu ce roman dans le cadre du Challenge Gallmeister et du thème « Historique ».



Je viens de terminer ma lecture en apnée… Quelle claque… Quel western… Crépuscule sanglant qu’il s’appelle, et bien du sang il y en a, et pas qu’un peu. James Carlos Blake nous entraine dans une aventure grandiose de la Géorgie au Texas en passant par la Floride. Il nous embarque en pleine guerre Américano-Mexicaine avec ces deux frères, John et Edward encore adolescents quand commence leur épopée.



Il y a tout les ingrédients pour faire de ce roman un pur western, de longues chevauchées, des saloons, des bordels avec leurs filles de joie, des cowboys, des gringos, des colts et autres armes appréciées à cette époque, et bien sûr il y a un paquet de fusillades, de sang qui coule et de scalps. James Carlos Blake dépeint des territoires ultra violents où à chaque instant tout risque de péter. En effet, c’est la guerre entre le Mexique et les États-Unis pour savoir qui emportera le Texas et c’est sans compter sur les apaches et les commanches. De la violence donc, il y en a tout le long de ce roman.



On le sait dès le départ en lisant la quatrième de couverture, les deux frères vont rapidement être séparés et forcément nous avançons dans notre lecture en nous demandant si et quand ils vont être réunis. L’auteur a fait le choix de diviser son roman en plusieurs parties composées de plusieurs chapitres chacune. Dans chaque partie on suit l’un ou l’autre des frères, c’est intelligemment écrit, on reste sous tension tout le long de notre lecture.



Ce que j’ai vraiment apprécié, c’est le fait que James Carlos Blake nous fait vivre le conflit autant du côté des mexicains que du côté des américains. Il nous décrit une guerre vraiment horrible dans laquelle sont entrainés malgré eux des milliers d’hommes et de femmes. Je pense la grande force de ce roman, c’est l’ambiance qu’il s’en dégage, ce côté où on sent que l’Histoire est en marche et qu’il n’y a qu’à suivre le mouvement.



Voilà donc un excellent roman qui aurait presque pu être un coup de coeur si par moment il n’y aurait pas eu quelques longueurs.
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