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Critiques de James Graham Ballard (219)
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Millenium People

David Markham, psychologue spécialisé dans les relations industrielles et la psychologie du travail mène l'enquête sur les responsables de la mort de son ex femme victime d'un attentat survenu dans le terminal 2 de l'aéroport d'Heathrow. Sa quête le mène dans un quartier résidentiel de la classe moyenne de Londres dont la population est en révolte contre ses propres conditions de vie avantageuses , rejetant les chaines du devoir et de la responsabilité civique, engagée dans une révolution feutrée et respectueuse d'un certain ordre public. Les tenants de cette apocalypse capitonnée, groupuscule délirant et dangereux sous la coupe d'un pédiatre torturé, a pour moteur des motivations curieuses : abolir le XXème siècle, interdire le tourisme, bannir la politique, le commerce, l'éducation. Les modes d'action sont singuliers et divers tels que commando contre une exposition féline, vandalisme gratuit de vidéoclub, incendie de cinémathèque, siège de la maison de la radio, défense de Grosvenor Place pour soutenir des familles protégeant un domaine que des entrepreneurs veulent fermer et raser pour construire des immeubles de luxe.



J.G. Ballard décrit - dans un style indigent, un univers dénué de sens, avec une classe moyenne de bons bourgeois, nouveau prolétariat révolté, organisant des manifestations et des sit-in pour protester contre l'augmentation des charges et du prix de stationnement des parkings, refusant de rembourser leur emprunt. On a peine à adhérer au postulat de départ, c'est plutôt avec une bonne dose de second degré et une sensation de vacuité absolue qu'on parcours ce roman qui prend les allures d'une farce.

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Le monde englouti

Une écriture pas toujours facile d'accès, très descriptive, et un univers souvent très hard-science. J'avoue être tombé sur des mots ou des notions qui m'étaient totalement inconnus - dans "science-fiction" il y a "science", et c'est clairement mon point faible.

Au delà de cette difficulté, une histoire passionnante, une fin du monde sous la chaleur et les eaux, où, par un processus biologique que je n'ai pas entièrement compris, les souvenirs immémoriaux remontent, comme une mémoire des cellules. Une théorie que j'ai trouvé palpitante, et qui m'a beaucoup fait réfléchir. J'ai d'ailleurs lu une critique disant que le monsieur, plutôt bien calé, écrivait des situations scientifiquement plausibles. Voilà qui donne encore plus de matière à cette histoire ! Je lirai avec plaisir les 3 autres apocalypses de ce cher Monsieur Ballard.



A lire en plein soleil, pour être encore plus immergé dans l'histoire...
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La forêt de cristal

Le Docteur Edward Sanders a perdu trace de ses amis et collègues, Max et Suzanne Clair. D’après leur dernier message, ils étaient à Mont Royal. Or, l’accès à la région est interdit par l’armée car il s’y passe un phénomène bien étrange : peu à peu, la forêt se cristallise, emprisonnant dans une gangue de lumière figée toute vie, qu’elle soit végétale, animale ou humaine. Pour autant, le Docteur Sanders, mû par l’amour qu’il porte à Suzanne, brave les interdits, fasciné également par la beauté étrange et comminatoire des lieux. Derrière la forêt de cristal, d’autres secrets se cachent, entre ombres et lumières…



« La Forêt de Cristal » est l’une des quatre apocalypses écrites entre 1961 et 1966 par J.G. Ballard. Il s’agit d’une intrigue qui joue sur les clairs-obscurs d’une nature déliquescente, en écho à l’ambivalence des sentiments humains. Les descriptions sont fascinantes, l’auteur venant souligner la beauté trop artificielle et menaçante d’un paysage à l’apparence pourtant féérique :

« Les arbres dressés au-dessus de l’eau en un long arc de cercle semblaient étinceler d’une myriade de prismes liquides : des barres de lumière jaune et carmin gainaient leurs troncs et leurs branches saignant dans l’eau, comme si toute la scène avait été reproduite à l’aide d’un Technicolor trop poussé. Toute la rive opposée étincelait de ce kaléidoscope flou. Les bandes colorées, en se chevauchant, augmentaient la densité de la végétation, si bien qu’il était impossible de voir à plus de quelques pas entre les premiers troncs. » (p. 74.)

Le rythme est lent, le style parfois un peu désuet. L’intrigue souffre d’ailleurs peut-être de quelques longueurs, notamment avant la découverte du monde cristallisé. Pour autant, ce cauchemar cristallin, cette apocalypse de lumière, ne peuvent laisser indifférent. L’éblouissement de cette pérégrination fantastique n’est pas sans occasionner quelques persistances rétiniennes bien après la lecture…
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La Trilogie de béton : Crash - L'Île de béton - ..

AVIS NE CONCERNANT QUE I.G.H. !!!



Tout se passe dans un immeuble de quarante étages, où chaque habitant est logé en fonction de son statut social : les moins aisés en bas, la classe moyenne dans les étages du milieu, et forcément la classe aisée tout en haut de la tour.

Peu à peu, les habitants vont perdre leur humanité et tout l’immeuble va être le théâtre de « révolutions sociales » puis de la déchéance humaine.

On est plongés dans ce qu’il y a de pire de l’humanité, encouragé par le progrès de l’Homme lui-même : cet immense immeuble.

Je dois dire que le pitch de base me plaisait beaucoup, et j’ai beaucoup apprécié l’histoire en elle-même… je pense que c’est le traitement qui ne m’a pas convaincue.



On n’a pas vraiment le temps de bien cerner l’univers que les problèmes commencent. Pourtant, c’est très simple à comprendre, il n’y a rien de complexe, mais j’aurais aimé avoir un peu plus de temps pour m’adapter à l’ambiance du roman. Du coup, la violence et l’ascension de la folie des humains arrive un peu comme un cheveu sur la soupe.

La folie des habitants s’intensifie en même temps que la violence, et même si on en connaît l’origine (la vie en communauté dans un immeuble qui fait tout pour nous isoler), j’ai eu du mal à comprendre comment ils ont pu en arriver là.



Cette hiérarchie étagée nous livre une belle critique de la société, et quoi que l’on puisse faire pour rendre l’humain civilisé, il restera toujours un animal, et le progrès, le fait de vivre constamment dans une jungle de béton ne fait qu’accentuer la perversité de l’homme. Pourtant, les habitants s’acclimatent à cette violence, ils en parlent sur un ton détaché et semblent même s’en réjouir, comme si ces horribles événements les rapprochaient, les solidarisaient, alors qu’ils étaient individualistes quelques mois auparavant.

L’évolution du comportement des humains est amenée petit à petit, presque subtilement.

D’abord délinquants puis assassins, ils redeviennent des animaux puis on a l’impression qu’ils se transforment en homme préhistoriques, avec évidemment tous les comportements qui vont avec. Le progrès fait régresser l’humain.



J’ai vu certains avis où les lecteurs se plaignaient du rôle de la femme dans ce roman, mais il faut se rappeler que l’être humain redevient petit à petit un animal, un homme de Néanderthal, le rôle de la femme est donc forcément très réducteur. C’est triste mais logique.

En revanche, je dois avouer que la violence à outrance a fini par me déranger légèrement. Je ne suis pourtant pas très sensible, mais là j’avais presque l’impression que c’était du voyeurisme.



Bref, c’est là un avis très mitigé. Une bonne histoire de base, mais la façon dont l’auteur l’a présenté ne m’a pas conquise.

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La forêt de cristal

James Graham Ballard est un écrivain de science-fiction et d'anticipation sociale anglais né en 1930 à Shanghai et mort en 2009 des suites d'un cancer de la prostate à Londres. Son père est PDG de la filiale chinoise d'une grande entreprise de textile de Manchester. Après l'invasion de la Chine par le Japon, il est emprisonné en 1942 dans un camp de détention pour civils où il restera jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il a décrit cette expérience dans son livre semi-autobiographique Empire du soleil, qui a été adapté au cinéma par Steven Spielberg. Il part en 1946 pour l'Angleterre et commence des études de médecine puis de littérature anglaise mais sans succès. Il découvre à cette époque la psychanalyse et le surréalisme qui le fascineront toute sa vie. Après une suite de petits boulots, il s'engage sur un coup de tête dans l'armée de l'air et part faire son entraînement au Canada. Il écrit alors sa première nouvelle de science-fiction et sera publié pour la première fois en 1956. Il deviendra peu à peu l'un des romanciers phares de la nouvelle vague de SF britannique aux côtés de Brian Aldiss ou John Brunner, qui abordent de nouveaux thèmes en soignant particulièrement le style.

Quatrième roman de l’auteur, La forêt de cristal (1967), dernière des quatre apocalypses, après Le vent de nulle part (1962), Le monde englouti (1962) et Sécheresse (1965), vient d’être réédité.

« Afin de retrouver son collègue, Max Clair, et la femme de ce dernier, Suzanne, qui fut sa maîtresse, le Dr Edward Sanders, directeur adjoint d'une léproserie, se rend à Mont Royal, au Cameroun. A peine arrivé, il constate que la forêt qui borde la ville est entourée d’une aura de mystère. En outre, d’étranges objets de cristal sont vendus discrètement sur la place du marché. Quel est le lien entre ces bibelots, la forêt et la sombre lumière qui en émane ? »

Que retenir de ce roman qui m’a un peu déçu je dois l’avouer car j’avais de meilleurs souvenirs flous de J.G. Ballard. Souvenirs flous, conséquence de mon désintérêt pour la SF depuis la fin des années soixante-dix (constatant que la réalité égalait ou dépassait la fiction), époque où je me régalais des meilleurs jamais surpassés, de A.E. Van Vogt à Philip K. Dick (qui reste le maître de ce château) pour ne citer qu’eux.

Le roman commence très bien, le mystère s’épaississant de plus en plus à chaque page, à suivre le Dr Sanders s’approchant d’une zone qu’on devine sujette à une sorte de menace non identifiée. Les acteurs entrent en scène sans que l’on comprenne très bien les motivations des uns et des autres, sachant néanmoins qu’ils ont des points en commun et que des échos renvoient l’un vers l’autre, Sanders a été l’amant de Suzanne, femme de son ami Max ; l’énigmatique architecte, Ventresse, recherche Serena qui est avec Thorenson, un propriétaire minier local ; Louise Perret, une journaliste venue enquêter sur les lieux tombe dans les bras de Sanders ; le capitaine Aragon mène sa barque en silence sur le fleuve et le père Balthus fiche un peu la trouille dans sa soutane…

C’est plutôt bien écrit, il n’y a pas de créatures étranges ou de catastrophes bruyantes, au contraire Ballard joue plus sur la menace diffuse et silencieuse, pour ainsi dire naturelle, une cristallisation de la forêt qui touche la flore et la faune, gagnant chaque jour du terrain. J’avoue que je n’ai rien compris à l’explication « scientifique » avancée mais je me rassure en constatant que je ne suis pas le seul, « J’ai peur que Max ne comprenne pas ce qui arrive dans la forêt – je veux dire au sens large – à toutes nos idées concernant le temps et la mortalité. »

Je pensais trouver dans ce roman, une sorte de fable écologique, en fait – mais peut-être suis-je passé à côté ? – je n’en retiens que des sensations, une sorte de froideur générale, compréhensible puisque la minéralité est au cœur du roman, et des images mentales de jungle cristallisée comme une cathédrale de lumière pixellisée. Et cette beauté, pourtant mortelle, qui attire en son sein les humains, réunis « dans l’ultime mariage de l’espace et du temps. »

Bon, ben voilà, maintenant c’est vous qui voyez…

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Cauchemar à quatre dimensions

Un agréable recueil de nouvelles de Science-fiction qui, malgré l'époque où il a été écrit, n'a pas pris plus d'une ou deux rides.

Les histoires sont plaisantes à lire et les intrigues, dans l'ensemble, sont inintéressantes et donnent à réfléchir sur ce qui peut se passer dans la tête de personnes passablement dérangés ou poussés dans leur derniers retranchements. Mon seul regret, c'est qu'elles ne soient pas un peu plus détaillés, quelques pages de plus chacune ne leurs auraient pas fait de mal, sauf pour une, la dernière, "Chronopolis" qui a elle seule justifie l’acquisition de ce livre, même si "Le vide-sons", "Treize pour le Centaure" et "Le jardin du temps" n'ont pas grand chose à lui envier, elle reste à mes yeux la plus abouties de toutes.



Conclusion, un livre qui mérite qu'on si arrête, et même si on n'est pas un grand amoureux de SF.
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Empire du Soleil

J.G Ballard est davantage connu pour ses romans de science-fiction, mais ce livre là est une autobiographie ou pour être plus juste, un roman à très forte teneur autobiographique. C'est un livre fort, à l'image de ce qu'a pu vivre l'auteur durant une partie de son enfance.

C'est à travers les yeux d'enfant de Jim que l'on découvre la guerre lors du conflit Sino-Japonais que l'auteur a, comme l'enfant de ce livre, passé en grande partie dans un camp d'internement. Pourtant bien que raconté par l'enfant, ce n'est pas un regard enfantin qui est porté sur ce conflit et sur cette vie dans le camp. C'est au contraire une écriture froide qui parle de la misère, de la faim, de l'opportunisme des hommes.

Ce livre a été adapté par Spielberg au cinéma.
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Crash !

J'ai vu le film qui avait vider la salle de cinéma avant la fin et trouvé le livre quelque peu écoueurant doncque je ne l'ai pas fini...
Lien : http://www.allocine.fr/film/..
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La forêt de cristal

Ballard, un des grand écrivains anglais de son temps, dans sa veine poétique, avec un récit allégorique sur le temps, la civilisation occidentale menacée de pétrification... La fin de notre monde ne sera pas faite de catastrophes spectaculaires ni de guerres meurtrières, mais d'un figement de ce qui fut vivant, des hommes et des idées. Du reste, elle a déjà commencé...
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Le monde englouti

Le monde englouti - SF de Ballard

J'ai lu ce roman et je l'ai retenu dans la mémoire à cause de l'atmosphère particulière que Ballard a créé dans ce roman.

Une sorte de SF post-apocalyptique. La température sur la Terre a augmenté, les océans ont monté, les hommes se sauvent en Antarctique ou en Articque où s`'est établi un monde préhistorique avec jungle et sauriens. Ballard évoque le sentiment que c'est la fin pour l'homme.
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Crash !

Vaughan, ancien présentateur télé totalement narcissique, au physique couturé de cicatrices après un accident de la route, traque jour et nuit les accidents de voiture, la vision des victimes meurtries par la ferraille qui lui procurent un plaisir érotique violent. Branché sur la radio de la police, porté par cette sexualité obsessionnelle et démente, il photographie, détaille, et jouit devant les images des calandres arrachées et des blessures humaines ; et il fantasme sans fin sur un accident qui déchiquèterait les chairs d’Elisabeth Taylor.



Le narrateur de « Crash ! », lui-même appelé James Ballard, après son implication dans un accident de voiture, se transforme. Il commence lui aussi à percevoir le potentiel sexuel des catastrophes routières. Il devient obsédé par Vaughan, ne peut plus s’en défaire.



Le récit est dur, dérangeant, fascinant, comme une anthologie des perversions possibles. Déchirements de la chair, blessures comme des orifices, liquides et secrétions qui sont exposés sans cesse à notre voyeurisme, avec des scènes de sexe comme ritualisées, un choix des mots brutal et sans sensualité.



On imagine le scandale que put provoquer Crash en 1973, dans cet univers qui n’est pas vraiment le futur mais un monde juste au-delà des frontières de la folie du nôtre, un paysage-machine entièrement urbanisé, un monde comme une épave, violent, voyeur et suicidaire.



Inspiré par Genêt, par Burroughs, et par un monde moderne dominé par des technologies sinistres, par la pornographie et la paranoïa, Ballard déploie un éventail hallucinant de perversions, qui irritent ou fascinent, dans ce roman malgré tout porté par la beauté de son écriture. Finalement, on se retrouve piégé, voyeur enchaîné dans un récit mortifère.

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Sauvagerie

Sauvagerie part d'un fait divers sordide: tous les habitants d'une zone résidentielle de luxe près de Londres, ainsi que leurs employés de maison ont été sauvagement massacré. Il faut également préciser la disparition des treize enfants de la résidence. Certes, les caméras de surveillance installées un peu partout délivrent de précieux indices sur la façon dont les meurtres se sont déroulés; certes, les mobiles ne manquent pas, mais les enquêteurs sont dans l'impasse et peinent à trouver les motivations du ou des tueurs.

Qui a kidnappé les enfants et pourquoi ?



Dépassés par cet événement incompréhensible et sans précédent, les responsables de la police décident de faire appel à un psychiatre, Richard Greville, dans l’espoir qu’il porte un regard neuf et inédit sur la tuerie.



Ce court roman prend la forme d'un journal ou d'un rapport, dans lequel le docteur Greville, reprend un à un les éléments de l'enquête. Et ce qu'il découvre n'est pas beau du tout...



Impressionnant d'intelligence et de maîtrise, Sauvagerie dresse un constat effrayant sur notre société paranoïaque.
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Sauvagerie

Sauvagerie est un court roman prenant la forme du journal circonstancié du docteur Richard Greville, psychiatre appelé en renfort par la police pour enquêter sur le massacre de Pangbourne Village dans lequel tous les adultes ont été retrouvés assassinés, et tous les enfants ont disparu.

J. G. BALLARD situe son roman dans la seconde moitié des années quatre-vingt dans une banlieue résidentielle de Londres. La réussite sociale y était la norme, la sécurité maximale. Des caméras de surveillance étaient d’ailleurs disséminées partout dans le village et deux gardes se relayaient 24 heures sur 24. C’était les années Thatcher, celles de l’ultra-libéralisme, et de la logique ultra-sécuritaire.

A cet égard, l’enquête de Richard Greville est effroyable. La technique narrative est à son image : factuelle, précise et glaciale. C’est ni plus ni moins que le reflet d’une société totalement aseptisée, mais néanmoins non sans faiblesses. Le dénouement fait réellement froid dans le dos.

Sauvagerie est donc un récit percutant. Parfaitement écrit, il est représentatif d’une bonne part de l’oeuvre de BALLARD, celle de cette anticipation sociale qu’il revendiquait comme court-termiste puisque plus représentative d’un « présent visionnaire » que d’un « futur inventé ». Sa taille peut d’ailleurs en faire une bonne introduction à l’oeuvre ballardienne dans son ensemble.
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La forêt de cristal

Parmi les thèmes classiques de science-fiction, la fin du monde figure en bonne place et c'est un thème – je crois – qu'affectionne particulièrement les auteurs britanniques. James Graham Ballard en a fait sa spécialité durant la première partie de sa carrière : Sécheresse, Le Vent de nul part, Le Monde englouti, etc. et bien sûr : La Forêt de cristal. Tous – excepté peut-être du Vent de nul part – possèdent la même caractéristique : le personnage principal ne lutte pas. L'humanité est en train de disparaître sans le moindre espoir de survie, et un homme – ici le docteur Sanders – assiste à sa perte qui le perturbe peu au fond, car elle se juxtapose à son mal-être personnel...

Pourtant, La Forêt de cristal n'est pas un roman désespéré. De tous les romans catastrophe de Ballard, c'est, avec Le Monde englouti, le plus abouti et sans conteste le plus poétique.

Après la veine des romans catastrophes, Ballard entamera un cycle plus noir encore dans lequel l'homme est soumis sans qu'il s'en rende compte au règne obscur des machines et dont Crash, le roman le plus connu de l'auteur, fait parti.

Peut-être pour apprécier pleinement l’œuvre de J-G Ballard, faut-il connaître un peu la vie de l'auteur. Je crois que James Graham Ballard a commencé à écrire de la science-fiction à cause du traumatisme qu'il a vécu durant la guerre. Et qu'il lui a fallu écrire de nombreux romans avant de réussir à mettre en mots sa propre histoire avec Empire du Soleil.
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Crash !

Dans ce roman, nous assistions au développement d'une fétichisation sexuelle d'un nouveau genre, celui de la tôle cassée, des accidents de voitures et des morts sur la route. Tout dans ce roman se trouve érotique. Chaque description d'accident, de cadavre, de déplacement sur les routes est décrit de manière érotico-pornographique. Dans ce roman, le métal et la chair humaine ne font qu'un et sont fondamentalement attirés l'un par l'autre. Je conseille fortement cette lecture aux personnes qui apprécient les livres traitant de la déviance psychologique. Et si vous aimez Cronenberg, n’hésitez pas à regarder son adaptation, qui est vraiment magnifique.
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Le monde englouti

Très en avance sur son temps, le livre ayant été écrit au début des années soixante, l’auteur nous parle de changement climatique et de montée des eaux. Toutes les villes, ou presque, sont complètement englouties. Et là où il y avait du bitume, il y a maintenant la jungle et des marécages. Les seuls moyens de locomotion sont désormais les bateaux.



L’histoire en elle-même est palpitante, parfois haletante. De rebondissement en rebondissement, l’auteur nous emmène dans une aventure oppressante. On visualise très bien ces plantes tropicales qui envahissent tout, ces lagunes insalubres où grouille une vie qu’on n’a pas envie de connaître.



Les personnages réagissent différemment à cette catastrophe climatique. Il y a ceux qui en profitent pour obtenir le pouvoir qu’ils convoitent, ceux qui cherchent à comprendre et ceux qui refusent de voir la vérité et qui s’accrochent à leurs anciennes habitudes.



Seulement, en lisant ce livre, on ne peut pas oublier l’époque à laquelle il a été écrit. Les mentalités sont bien celles du milieu du XXe siècle. C’est un bémol qui m’a un peu dérangée pendant ma lecture car on sent que le livre a un peu vieilli dans les personnages mais aussi dans les situations. Dommage…
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Sécheresse

Malgré le faible nombre de pages (300), le rythme est lent et épuisant comme une traversée du désert. Ça n'est pas spécialement dérangeant et ça colle bien au titre, mais de fait, on ne peut pas dire que le récit soit follement palpitant ou riche en rebondissements. On suit la déchéance du personnage principal au travers de ses errances dans le désert.



L'eau, en s'amenuisant peu à peu, fait disparaître les liens sociaux entre les gens. Au fil du bouquin on assiste à la lente transformation de Ransom : de médecin connu de tous dans sa communauté, il deviendra un asocial solitaire et insensible. Chacun des étranges personnages de ce livre évolue (ou régresse) différemment au fur et à mesure que les conditions de vie se dégradent. C'est de cela que parle le livre plutôt que d'écologie ou de survie, et beaucoup d'autres aspects qui auraient pu être intéressants sont malheureusement laissés de côté.



Ballard aime offrir des images fortes type "cartes postales de l'apocalypse" comme dans d'autres de ces romans, mais ici j'ai trouvé que l'écriture n'était pas fluide et la lecture fastidieuse. Trop de tournures de phrases ampoulées, de métaphores et de vocabulaire technique dans la première partie, qu'il faut peut-être -ou pas- imputer à la version française (dont cela dit en passant, la couv de la version poche de 75 est tout bonnement atroce).
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L'île de béton

Il est peut-être encore possible, même cinquante ans après, de retrouver l'échangeur routier de l'agglomération londonienne où a lieu l'accident avec lequel commence le livre ; et peut-être même, qui sait, le terrain vague abandonné à la végétation et coincé entre des voies rapides où se déroule toute la suite de cette histoire de naufragé de plus en plus volontaire et de moins en moins probable. En effet, je suis à peu près convaincu que Ballard a basé son récit sur un lieu existant, du moins à l'époque. Il semble en tout cas très bien le visualiser, mais pour ma part je n'ai pas saisi le tableau d'ensemble de cet étrange endroit, de plus en plus étrange d'ailleurs à mesure qu'on avance dans ce roman et que l'on comprend de moins en moins les personnages. L'ensemble a cette qualité cotonneuse, pas désagréable, mais source d'une certaine perplexité, qu'ont les rêves, ou plutôt les semi-hallucinations qui précèdent parfois l'éveil complet. A la fin on se dit que tout est ouvert, et une seconde après on se prend à en douter. Tout le reste nous file entre les doigts comme par une réaction en chaîne, et on en vint à se demander ce qu'on a lu. Au bout du compte je choisis l'indulgence, en saluant par exemple la prescience d'un auteur qui se doutait peut-être, il y a un demi-siècle, que notre réel finirait par par perdre en substance et en qualité.
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Crash !

Lire ce roman près de 50 ans après sa sortie originale a sans doute altéré considérablement la perception qu'on peut en avoir. Peut-être vu à l'époque comme une oeuvre avant-gardiste, taboue ou choquante, j'y vois plus une ode à la sexualité. Impossible par contre de nier l'effet qu'il a pu avoir à l'époque. Les thèmes abordés, comme l'homosexualité, le candaulisme ou tout simplement le caractère débridé et non censuré sur les détails sexuels des différents personnages ont sans aucun doute donnés quelques ulcères aux plus puritains.



Les deviances sexuelles ont toujours fasciné le monde de la psychologie. Ici, l'auteur nous amène dans l'attirance vers les accidents de voitures, les cicatrices qu'elles laissent sur le corps et l'esprit. Au-delà du thème de l'automobile, on peut y voir une fascination soudaine sur ce qui a passé près de nous tuer au lieu d'en avoir une phobie, au point d'en ressentir de l'excitation. On pourrait par exemple comparer une personne qui est sauvée in extremis de son domicile en feu et qui se met à courir les incendies pour se satisfaire par après.



Le roman en-soi est plus ou moins captivant. On suit les péripéties de James Ballard, qui après un accident de voiture qui a causé la mort de l'autre conducteur, se voit tout à coup attiré vers les voitures et les corps meurtris. Il rencontrera Vaughan, souffrant de la même pathologie (et plus), à la tête d'un petit groupe ayant la même fascination et avec qui il découvrira les "joies" d'admirer les accidents, les corps empêtrés dans la tôle et bien sûr, assouvir ses nouvelles pulsions. Nos héros passent donc leur temps à tourner en rond sur l'autoroute à la recherche d'accidents et de conduite dangereuse pour ensuite enchaîner les conquêtes sexuelles qui ont toujours un lien avec les voitures. Je dirais que la seule chose qui m'a fait tenir jusqu'à la fin est l'écriture, soignée, recherchée mais en même temps crue et sans complexe. J'ai souvent ri à la lecture des descriptions des scènes de sexe, me demandant comment J.G. Ballard a pu intégrer un vocabulaire parsemé de "verge", "rectum" et "anus" pour le rendre presque érotique. Mais bon, tout ça devient lassant au-delà des 200 et quelques pages.



OK mais sans plus. J'ai saisi le message de fond mais c'est un de ces romans qui passent moins le poids des années tout simplement.
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Le monde englouti

Le Monde englouti est un roman de science-fiction postapocalyptique de J. G. Ballard dans lequel l’auteur met en scène un monde submergé par les eaux suite à la fonte des glaces liée à des changements brutaux dans le comportement du soleil, qui ont entraîné une dégradation de la couche d’ozone. Le réchauffement climatique et la montée des eaux entraînent une régression des organismes animaux et végétaux. Chez l’être humain, cette régression devient psychologique, puisque des rêves de l’époque du Trias se généralisent dans la population, ce qui fait écho à une forme de mémoire génétique extrêmement lointaine. Le personnage de Robert Kerans, biologiste dans la ville engloutie de Londres, se trouve confronté à une fascination pour le passé qui le contraint à rester dans la capitale britannique.

J’ai beaucoup apprécié ce roman, et j’ai franchement hâte de vous parler des autres apocalypses de Ballard !

Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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