AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de James Graham Ballard (219)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Sécheresse

Il y a des livres qui restent des années dans votre bibliothèque sans que vous ne les ayez lus. Un jour , en manque de thunes, c'est avec une sorte de soulagement que vous en tournez les pages.



"Sécheresse" est de ces livres là. Je dois dire que ça fait à peu près dix ans qu'on m'a offert ce bouquin. Je l'avais déjà ouvert mais la lecture des premières pages ne m'ayant pas satisfaite, je l'avais aussitôt rangé. Il faut dire que ce n'est pas vraiment un bouquin facile.



La couverture illustre assez bien le contexte et l'ambiance de l'histoire.

C'est quelque chose de complètement monochrome, long, lourd et pesant.

Ce livre est bourré de descriptions, il y a très peu de dialogues, assez peu d'actions au final. C'est une sorte de tableau macabre, d'un hypothétique futur.



Personnellement, je n'ai pas vraiment aimé ce livre. Le fond de l'histoire est bien pensé, mais l'écriture donne vraiment mal au crâne. J'ai eu beaucoup de mal à m'y faire. D'ailleurs je ne me suis pas du tout attachée aux personnages.



Pourtant je l'ai lu jusqu'au bout.

Pour moi c'était un bouquin de salle d'attente. Celui qu'on lit en attendant de pouvoir se procurer mieux.



Je ne dis pas que c'est un roman de gare loin de là. L'histoire est réellement intéressante, mais une écriture plus fluide aurait pu lui servir.



Pour conclure: un bouquin à livre si on aime vraiment lire et qu'on a pas trop le moral dans les chaussettes.

Commenter  J’apprécie          60
Sauvagerie

Publié pour la première fois en 1992 en France (1988 sous le nom de Running Wild pour sa version originale), l’éditeur Tristram nous offre une nouvelle traduction de ce court roman de J.G. Ballard. Court roman certes, mais qui laisse indubitablement une empreinte durable de par son impressionnante intelligence et sa maîtrise du détail.



Bienvenue à Pangbourne Village, dans la banlieue de Londres. Quartier résidentiel ultra-sécurisé et ultra-aseptisé, où les habitants, ayant fait preuve d’autant de réussite professionnelle que sociale (norme en vigueur), élèvent leur progéniture dans un cadre confortable et sain (selon leur vision des choses).

Bienvenue sur le lieu d’une tuerie sordide, quand un beau matin, tous les adultes de Pangbourne Village sont assassinés. Les enfants ? Tout simplement disparus de la surface de la Terre. Kidnappés. Par qui ? Pourquoi ?

Dépassée par cet évènement incompréhensible, la police fait appel à l’expert-psychiatre Richard Greville.



On lit alors ce roman comme le journal médico-légal du Dr Greville. Froid, méthodique, cherchant les preuves.

On retrace la matinée meurtrière dans tous ses détails, caméra de vidéo-surveillance à l’appui.

Reconstitutions factuelles, cliniques, précises. Hypothèses, questionnement.

L’enquête nous plonge dans le quotidien des parents biens sous tout rapport et des enfants sages, et ce qu’elle déterre au fur et à mesure est surprenant, jusqu’à en devenir glaçant.



Ballard élimine tout pathos. Son but ? Utiliser le massacre de Pangbourne comme une critique acerbe des années Tatcher (le roman ayant été écrit en 1988), pamphlet impitoyable contre la vidéo-surveillance généralisée, la logique ultra-sécuritaire et "tout sous contrôle".



Il est difficile d’en dire plus de ce roman sans en révéler davantage, au risque de spoiler la résolution de l’intrigue; l’identité du/des tueur(s) qui se profile dès la seconde moitié du roman, laisse un sentiment malsain, tant sa plausibilité est réelle.



Anticipation sociale des plus sombres et encore plus d’actualité que jamais (à l’heure où les quartiers résidentiels se referment de plus en plus sur eux-mêmes), la société moderne perd tout son fard pour montrer à la vue de tous sa pire laideur.

Une œuvre courte, synthétisme du génie narratif de J.G.Ballard, excellente pour aborder l’œuvre de cet auteur qui aura tant marqué la littérature anglo-saxonne contemporaine.
Lien : http://vagabondssolitaires.w..
Commenter  J’apprécie          60
L'île de béton

En une après-midi d’avril 1973, Robert Maitland roulant comme d’habitude comme une brute au volant de sa Jaguar, fait une sortie de route, passe par-dessus le remblai pour venir atterrir en contrebas dans un terrain vague, sorte d’îlot triangulaire entre les voies convergentes de plusieurs autoroutes.



« À peine blessé après avoir frôlé la mort, Maitland demeura prostré sur le volant ; ses vêtements saupoudrés de morceaux de verre étincelaient comme un habit de lumière. »



Naufragé et blessé sur ce qu’il appelle «l’île», il en est prisonnier, se rend compte rapidement qu’il n’arrive pas à attirer l’attention des voitures qui passent en flots incessants, pour avoir du secours. Diminué, affamé et fiévreux, il cherche à survivre, à affronter les conditions de «l’île» qu’il voudrait dominer comme si elle était vivante.



Cette île ambivalente est lieu de perdition et de barbarie, mais aussi un refuge, comme un fragment restant d’un monde disparu. Ce petit morceau de terrain semble beaucoup plus ancien que le réseau de béton qui la cerne, comme une parcelle têtue qui continuera d’être là quand même les autoroutes retomberont en poussière. Les traces du passé dans cet endroit oublié, le terrain ferrailleur, les carcasses de voiture, et ses errances dans l’île renvoient Robert Maitland vers son propre passé, dans une expérience traumatique qui devient libératoire, des pressions de l’enfance, de celles de son milieu, comme une aventure glauque dans un esprit désert, si symptomatique de l’époque moderne.



Cette sortie de route si facile dans un monde où la sauvagerie s’étend aboutit à une déraison totale, un enfermement dans le fantasme, dans ce morceau de terrain qui devient un asile.



Les visions de Ballard provoquent comme une sorte d’ivresse irrésistible ; elles déclenchent en même temps peur et fascination, avec cette sensation d’être déjà dans le gouffre, dans un monde moderne détaché du réel.
Commenter  J’apprécie          60
Le monde englouti

Je n’avais pas souvenir chez Ballard d’une écriture si froide. L’environnement qu’il décrit dans Le monde englouti est d’une grande précision scientifique mais l’analyse psychologique des caractères m’a semblée assez superficielle. Comme s’il avait prit de la hauteur par rapport aux héros de l’histoire. Peut-être parce que ces derniers n’en sont point.

L’humanité régresse et les peurs ancestrales s’emparent des esprits. Les rêves que font les humains ne sont peut être que le premier pas d’un processus récapitulant à l’envers chacune des étapes de l’évolution humaine.

Vers où cela pourrait-il mener ? un réelle extinction de l’espèce ou une nouvelle évolution de l’humanité ?
Lien : http://www.valunivers.fr/201..
Commenter  J’apprécie          60
Sauvagerie

Auteur d’une vingtaine de romans dont plusieurs adaptés au cinéma (Empire du Soleil de Steven Spielberg (1987), Crash de David Cronenberg (1996) etc.) et de presque autant de recueils de nouvelles, James Graham Ballard est un écrivain de science-fiction et d'anticipation sociale anglais né en 1930 à Shanghai et mort en 2009 à Londres. Sauvagerie, qui vient d’être réédité, est une novella.

En 1988, Reading à l’ouest de Londres. Un domaine résidentiel de luxe sous haute surveillance où vivent une dizaine de familles aisées. Tous les adultes, parents, agents de sécurité, personnel d’entretien, trente-deux personnes ont été assassinées et leurs treize enfants enlevés ! Deux mois après le drame, la police impuissante à expliquer ce qui s’est passé et retrouver les disparus fait appel au docteur Richard Greville, psychiatre, pour tenter d’élucider le mystère.

Attention, c’est génial !!!

Le psychiatre reprend les faits, les uns après les autres, visite les lieux pour s’imprégner de l’atmosphère, tout est resté en l’état, c’est-à-dire impeccablement tenu, il visionne toutes les bandes enregistrées par les nombreuses caméras de surveillance, toutes les hypothèses même les plus farfelues sont envisagées (enfants enlevés par des extraterrestres ou par des agents secrets étrangers etc.). Finalement, il découvrira la vérité mais elle ne sera pas acceptée par les autorités car trop subversive…

Certes, le texte est court, mais ça se lit très vite emballé par une écriture sans fioritures, ni détails inutiles et un suspense rondement mené. J’exagère un peu pour le suspense car j’ai immédiatement compris qui était coupable, restait à savoir et comprendre le pourquoi.

L’écrivain aborde un thème toujours d’actualité, le tout sécuritaire avec ces résidences où leurs habitants vivent en quasi autarcie, sous la surveillance permanente de caméras, d’alarmes électroniques et de vigiles. On ne sait plus si ces gens se protègent ou s’ils sont prisonniers ! Et si le massacre était l’effet pervers de ce cocon protecteur, trop peut-être ?

Excellent bouquin, vivement recommandé.



Commenter  J’apprécie          50
Super-Cannes

Eden Olympia est un complexe ultra moderne dédié au monde de la recherche et de la finance. Basé sur la Côte d'Azur, à proximité de Cannes, il héberge tout ce qui se fait de mieux en matière d'infrastructure, de surveillance, de loisir, mais surtout d'efficacité au travail. On y trouve un grand centre commercial, des bâtiments luxueux qui hébergent l'intelligentsia internationale, des résidences de luxe, des maisons encore plus luxueuses, des étangs artificiels, des parcs sans âme, des clubs sportifs, où les milices privées patrouillent et où les caméras de surveillance tournent à plein régime. Car il faut bien préserver ce paradis des entrepreneurs, cet Eden de la finance, cet espace optimisé pour le travail des hauts cadres et des meilleurs chirurgiens. Une armée d'employés de maison vient accomplir les tâches ingrates chaque matin, chaque jour, pendant que l'élite travaille sans relâche, s'épanouit dans ce domaine où le moindre rouage est graissé plusieurs fois par jour afin de garantir un quotidien radieux à l'ensemble des résidents.

Si tout doit absolument s'y dérouler sans la moindre anicroche, un évènement sordide a cependant pris place dans ce nouveau temple de la modernité : un type normal, bien placé, investi, aurait pété les plombs, et projeté certains d'entre eux dans les corps d'une dizaine de ses collaborateurs, à coup de fusil, par une belle matinée. Un véritable carnage qu'Eden Olympia tente, coûte que coûte, de faire disparaitre des mémoires.



Un couple d'anglais débarque un jour en Jaguar sur le domaine sécurisé. Elle doit reprendre le poste laissé vacant par l'assassin. Lui se remet d'un accident qui lui a profondément meurtri un genou.



Ils s'installent dans la résidence où séjournait l'auteur des meurtres.



Elle travaille d'arrache-pied. Lui se prend d'intérêt pour l'affaire et soulève assez rapidement des zones d'ombres sur l'enquête dont on lui a fait part.



Alors qu'elle sombre dans la routine addictive et aseptisée du travail à Eden Olympia, lui commence à trouver des pistes qui l'amènent à penser que bien des choses sont cachées dans ce paradis artificiel au sein duquel ils ont débarqué.



Et si, sous ses dehors lisses frôlant la perfection, Eden Olympia n'était en fait qu'une façade ? Un lieu dépravé dont l'apparence tranquille cacherait, en fait, un exutoire aux pires penchants de l'humanité ? L'ennui que provoque une vie calibrée et rangée ne serait-il pas source de perturbations psychologiques profondes ?



Avec Super-Cannes, James Ballard plonge ses lecteurs au cœur d'une micro société réaliste, faite de surveillance numérique, de quête de la rentabilité, de consumérisme tout-puissant, où les apparences sont plus importantes que les faits, où le bonheur des puissants n'a pas de prix. L'auteur pose un regard critique sur une tendance bien réelle du monde moderne : créer un havre de paix ultra-sécurisé pour des nantis (éduqués, diplômés, travailleurs, investis) dont le coût réel, les répercussions violentes, sont mises sous le tapis tant bien que mal.



Ballard mène avec brio un mélange des genres qui allie polar, critique sociale, anticipation, avec un langage soutenu, des atmosphères dérangeantes, et une intrigue relativement simple mais fort bien menée.



Les différents protagonistes se révèlent être tout à fait cohérents, crédibles, et tous les personnages bénéficient d'un développement intéressant.



Super-Cannes aurait peut-être pu être un poil plus court, car certains passages de la seconde moitié du roman n'apportent plus de réelle surprise côté intrigue, mais je n'ai jamais décroché, ni même réellement souhaité que tout se termine plus vite : son univers est trop perturbant, trop convaincant, pour que je puisse vraiment lui reprocher ses quelques lacunes en matière de profondeur voire, parfois, de rythme. J'ai adoré. Et je crois bien que je m'y replongerais volontiers dans quelques années.
Commenter  J’apprécie          50
Sécheresse

Sécheresse est un roman de SF postapocalyptique de J. G. Ballard, dans lequel l’auteur traite de manière particulièrement visionnaire les conséquences de la pollution des océans par les déchets et les activités industrielles de l’espèce humaine, qui a fini par interrompre brutalement le cycle de l’eau, provoquant famines et exodes de masse vers les côtes.

À travers le personnage de Charles Ransom, Ballard explore la vie d’individus résignés et dépassés par des événements qui les conduisent à se réfugier à l’intérieur d’eux-mêmes, du mysticisme, ou d’un goût pour le spectacle.

Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
Commenter  J’apprécie          50
Millenium People

Je découvre J. G. Ballard avec "Millenium people". Il relève de l'uchronie, un genre qui peut conduire au meilleur ou... au pire. Pour dire tout de suite les choses crûment, j'ai été très déçu par cette lecture. D'abord, je n'ai pas cru une seconde à cette idée de révolte de la classe moyenne, à la fois ridicule et sanglante. Ensuite, tous les personnages m'ont paru vraiment insipides. Enfin, le texte est très filandreux et sans nerf: j'ai vraiment failli décrocher plusieurs fois. Quant au dénouement, il n'est pas non plus convaincant, à mes yeux.

Le concept de départ – la révolte contre la démocratie représentative et le capitalisme – peut être admissible, mais pas sous la forme adoptée par J. G. Ballard. Un écrivain plus lucide pourrait écrire une toute autre uchronie, par exemple en extrapolant (outrageusement, s'il le fallait) le mouvement français des Gilets Jaunes: il y aurait là, sans aucun doute, matière à une anticipation palpitante et crédible.
Commenter  J’apprécie          50
I.G.H.

Dans une tour de 40 étages une drôle de guerre se met en place entre les étages inférieurs et les étages supérieurs. Au fil des jours les installations tombent en panne et les tensions s'exacerbent.

Que je me suis ennuyée. L'idée de départ est pourtant intéressante : la tour est le symbole de la hiérarchie sociale. Plus on habite haut, plus notre statut est bien établi. Pour autant, très vite, cela tourne en rond. On suit en particulier 3 personnages : Wilder vit au 2ème, Laing au 25 è et Royal au 40eme. de beuveries déchainées , en attaques contre des étages où l'on s'est clafeurtré en bloquant ascenseurs et escaliers...

La seule mention amusante est le titre du 1er chapitre : Masse critique....
Commenter  J’apprécie          50
La Vie et rien d'autre : Mémoires

Auteur d’une vingtaine de romans dont plusieurs adaptés au cinéma et de presque autant de recueils de nouvelles, James Graham Ballard est un écrivain de science-fiction et d'anticipation sociale anglais né en 1930 à Shanghai et mort en 2009 des suites d'un cancer de la prostate à Londres. La Vie et rien d’autre (2009) est un livre de mémoires.

Le livre est découpé en deux parties dont on peut s’étonner qu’elles occupent une importance presque égale puisque la première retrace l’enfance et l’adolescence de l’auteur à Shangai, une quinzaine d’années, la seconde le reste de sa vie. Mais il faut aussi admettre que sa jeunesse ne fut pas banale. En 1930 nous sommes dans la Chine de Tchang Kaï-chek et son père est PDG de la filiale chinoise d'une grande entreprise de textile de Manchester. Les Ballard vivent confortablement dans la Concession internationale avec les autres étrangers puis vient la guerre sino-japonaise et l’invasion nippone, la famille est internée jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale dans un camp pour civils où les Occidentaux s’organisent au mieux. Toute cette première partie ne manque pas de sel, Ballard la racontant avec son regard d’enfant ingénu, même les cadavres de Chinois dans les rues ne l’effraient pas et le gamin, à le lire, vit une période riche en aventures et découvertes de mille sortes.

La seconde partie de cette autobiographie court de 1946 à 2007. Il part en 1946 pour l'Angleterre et commence des études de médecine (étonnantes pages sur les cours de dissection mais il avait déjà une certaine expérience des cadavres vus en Chine) envisageant de se consacrer à la psychanalyse qui le passionne et le passionnera toute sa vie. Des études rapidement abandonnées et suivies d’études de littérature anglaise puis de petits jobs avant qu’il ne s’engage dans l’Armée de l’air et soit envoyé au Canada. La proximité des Etats-Unis lui fait alors découvrir les revues de S.F. et il écrit sa première nouvelle de science-fiction qui sera publiée en 1956.

Il y aura aussi son premier mariage avec Mary, décédée trop tôt, le laissant avec trois jeunes enfants qu’il élèvera seul. Ce qui nous donne de belles pages sur l’amour familial, compensant avec ses enfants ce que ses parents très « british » ne lui avaient pas donné. Bien plus tard il rencontrera Claire… Quand le bouquin s’achève après un court retour à Shangai pour la BBC et boucler la boucle, Ballard soigne son cancer avec un succès temporaire, sachant très bien qu’il est condamné à court terme. L’homme est calme et stoïque, acceptant avec sérénité son destin. Respect.

Le livre nous offre encore de belles pages sur l’écriture, les motivations ayant poussé Ballard à écrire, la genèse de quelques uns de ses romans (Crash !, La Foire aux atrocités, Empire du Soleil), le rôle et la place de la S.F. dans la littérature ; on y croise ses amis écrivains, Kingsley Amis, Michael Moorcock, Iain Sinclair, Will Self. Mais il est aussi question d’Art et de peinture, de l’explosion culturelle des années 60 et de mille autres choses passionnantes sur la vie en général, d’ailleurs j’ai annoté ou souligné de nombreux passages du livre méritant d’y revenir plus tard.

Vous n’êtes pas amateur de S.F., Ballard ne fait pas partie de vos écrivains favoris, qu’importe, ce livre dépasse largement ces critères. Fort bien écrit, il se lit avec grand plaisir, mêlant aventures, émotions, humour discret, sincérité, critique sociale de l’Angleterre et tant d’autres choses… Un très bon livre.

Commenter  J’apprécie          50
Le monde englouti

Je n'ai pas du tout apprécié ce livre que j'ai trouvé long et ennuyeux. Il y a une telle torpeur chez les personnages que finalement le lecteur se trouve engourdi et n'arrive pas à se sortir de cette glu.

J'ai eu l’impression que l'auteur "s’écoutait parler" avec des passages tels que

-"la dernière synthèse neuronique du zéro archéopsychique" qui pour moi ne veut absolument rien dire.

Pas un chapitre sans qu'il n'y ait une comparaison à une baleine morte ou à un utérus.

Et tout cela pour rien car au final il ne se passe vraiment pas grand chose.

Les personnages ne sont ni attachants ni même assez travaillés, ils sont transparents.

Je ne suis pas sûre de relire un jour du Ballard ou alors juste pour vérifier si il écrit toujours comme ça ou si ce n'est que ce livre.
Commenter  J’apprécie          53
Le Massacre de Pangbourne

Paru en Angleterre en 1988 sous le titre "Running Wild", traduit une première fois en français sous le titre "Le massacre de Pangbourne" et réédité en France en 2013 sous le titre "Sauvagerie" aux Éditions Tristram , cette longue nouvelle de J. G. Ballard se révèle être toujours d'une remarquable actualité. Cette actualité "aggravée" interpelle puisque, en terme de société, rien ne semble s'être "arrangé" : laissant vertigineusement ouverte l'hypothèse de Ballard. Que ce soit en termes de rapports de classes, d'ouverture aux autres, d'éducation, de "dialogue intergénérationnel", tout s'est au contraire prodigieusement alourdi. L'occultation des "problèmes" est devenue la règle la plus commune d'une société qui n'ose même plus se regarder en face; même lorsqu'il s'agit de ses propres enfants. Préférant croire, probablement, que "Ce dont l'on ne parle pas, n'existe pas." et restera donc sans conséquence. Ballard envisage donc ici l'une de ces conséquences possibles : assez sinistre sans doute, mais si étrangement probable quand l'on y réfléchi.
Commenter  J’apprécie          50
Le monde englouti

Paru en 1962, Le Monde englouti est l'un des premiers grands romans de science-fiction post-apocalyptique, et son auteur est certainement l'un des écrivains les plus visionnaires qui soient.



Loin des effets tonitruants et pompiers des blockbusters hollywoodiens, Ballard choisit de situer son intrigue bien après la catastrophe : non pas au moment où les villes disparaissent sous les eaux, mais plusieurs années plus tard, lorsqu'il ne reste déjà presque plus rien de l'humanité et de la Terre telle que nous l'avons connue.



C'est peut-être ce qui explique le caractère détaché, un peu lointain, de ses personnages, des êtres énigmatiques qui semblent apprécier de voir le monde moderne à son crépuscule, comme s'ils en savouraient la déliquescence : loin de se révolter contre la fin du monde, ils paraissent l'attendre et l'encourager.



Toutefois, malgré ce parti pris intéressant et original, ce roman peine à entraîner son lecteur dans le monde qu'il dépeint : les personnages sont précisément trop froids pour que l'on puisse s'attacher à eux. Le style, ronflant, d'une précision scientifique qui confine souvent à la cuistrerie, contribue aussi à rendre la lecture moins fluide et moins agréable, d'autant que le manque criant de péripéties et de rebondissements (sauf à la toute fin du livre) accentue le côté soporifique du roman.



Et pourtant, il y a derrière ce récit une réflexion sur la psychologie humaine et le sens de l'Histoire tout à fait passionnante, mais elle se pare d'un vernis jargonneux qui décourage même les lecteurs les plus téméraires.



Dommage, car l'une des réussites de cet ouvrage est sans conteste la mise en place progressive d'une atmosphère de huis clos, renforcée par l'aspect étouffant, oppressant, de l'environnement dans lequel évoluent les personnages. Malheureusement, à trop vouloir accentuer cette tonalité suffocante, on finit par empêcher le lecteur de respirer, et celui-ci n'a plus qu'une idée en tête : refermer ce roman pour obtenir, enfin, un peu d'air !



Retrouvez cette critique plus détaillée en cliquant sur le lien ci-dessous !
Lien : http://ars-legendi.over-blog..
Commenter  J’apprécie          50
Vermilion Sands

On pourrait facilement se perdre, définitivement, dans cet intervalle temporel, dans la station balnéaire de Vermilion Sands, villégiature au milieu des dunes plongée en léthargie, autrefois fréquentée par des cinéastes d’avant-garde et des excentriques cosmopolites, séjournant dans des résidences désertées qui s’affaissent aujourd’hui dans les sables.



Dans ces récits hypnotiques, des femmes passent comme des comètes, des femmes aux noms hollywoodiens bizarrement désuets, à la chevelure bleue, cerise ou corail, silhouettes dorées ou spectrales mais toujours fatales, visages mangés par des yeux de diamant, femmes aperçues au creux de la banquette d’une Rolls ou d’une grande Cadillac, êtres dévorés par l’ennui, le narcissisme et la culpabilité, endeuillés par des traumatismes en suspens, tandis que des troupes de raies des sables tournoient dans le ciel comme des nuages menaçants.



Il n’y a plus de livres ou de poèmes à écrire, plus de tableaux à peindre, plus de musique à composer, tout est désormais mécanisé. Mais les œuvres, les objets, tout comme les animaux, les plantes, les maisons, portent en germe la rébellion contre le façonnement, la marchandisation, la répétition imposée par la mécanisation, contre le trop plein d’émotions et les névroses.



Dans ce décor désaffecté aux couchers de soleil crépusculaires, on assiste, fasciné, à la collision du futur avec le passé. Lire Vermilion Sands, c’est comme voir un rêve et entendre sa musique, c’est un envoûtement.



« La plupart d’entre nous souffraient, à des degrés divers, de lassitude balnéaire, malaise chronique qui exile ses victimes dans un trouble nirvâna de bains de soleil interminables, de lunettes noires et d’après-midi sur les terrasses. » (Numéro 5, Les Étoiles)



« La femme allait et venait dans son salon, changeant les meubles de place, presque nue à l’exception d’un grand chapeau en métal. Même dans la pénombre, les lignes sinueuses de ses cuisses et de ses épaules avaient un reflet doré scintillant. C’était la lumière incarnée des galaxies. Vermilion Sands n’avait jamais rien vu de pareil. » (Prima Belladonna)
Commenter  J’apprécie          50
I.G.H.

Je n'ai pas marché.

J'ai connu Ballard bien meilleur avec d'autres livres.

Faute du traducteur (Robert Louit) ?
Commenter  J’apprécie          54
La Vie et rien d'autre : Mémoires

Loin des provocations de "Crash !", cette autobiographie de J.G. Ballard se rapproche de "L'empire du soleil" pour la partie qui concerne son enfance. On ne connaissait guère que par "Le lotus bleu" le Shanghai de l'entre-deux guerres et l'invasion du Japon. Ballard décrit la chute d'un monde avec le regard lucide d'un enfant qui s'adapte à toutes les situations, y compris à celle d'un camp d'internement où les japonais rassemblent les occidentaux. Imre Kertész, enfant, avait su aussi survivre dans les camps nazis ("Être sans destin"). J.G. Ballard, dont un médecin lui a annoncé une maladie fatale, se hâte de faire le récit de sa vie, sans concession. Au regard critique qu'il pose sur des parents lointains et futiles, il oppose la révélation inattendue de l'amour conjugal et de la paternité, dans des pages très touchantes. Le talent d'un grand écrivain s'exprime dans ce récit très simple et d'une extrême lucidité, qui apprend beaucoup sur le contenu de son œuvre et sa conception de la science fiction, dont il est un des maîtres. La vie, célébrée dans le titre, mal traduit en français, en ce qu'il renvoie au très beau fil de Bertrand Tavernier, est de l'ordre du miracle ("Miracles of life" titre originel), tant la folie du monde tend constamment à la détruire.
Commenter  J’apprécie          50
Crash !

James le narrateur survit à un accident de voiture durant lequel il tue une homme. Né alors un fantasme de fusion avec la tôle froissée des véhicules accidentés, l'ultime acte sexuel étant l'accident frontal. A sa sortie de l'hôpital il refait sans cesse compulsivement le trajet de son accident, prés d'un échangeur d'autoroute à cotés d'un aéroport londonien (lieux de quasi toute l'intrigue). Au départ il se contente de tromper sa femme avec la veuve également survivante du crash, dans la même voiture, prés des lieux de l'accident. Puis à l'occasion de la reconstitution d'un accident spectaculaire, il fait la rencontre de Vaughan, qui le suis et le photographie depuis sa convalescence. Commence alors à se former un club de fétichistes d'accident de voitures, montant méthodiquement le projet d'un accident paroxystique. Vaughan a perfectionné ce vice dans des pratiques aussi frénétiques que transcendantales.



Ce livre est carrément pornographique, James semble assez troublé dans un premier temps par ses nouveaux kinks pour ensuite avec Vaughan en devenir un adepte fasciné, à la recherche d'un absolu esthétique et mystique.

La morale et la nature sont absentes, on est dans la fusion de la sexualité et de la technologie. Cette perversion ultime traduit pour moi parfaitement la fascination pour l'univers automobile et la violence inhérente à l'hubris de la vitesse, symptomatique du monde contemporain (et en particulier des hommes).

Le monde est réduit à une boucle qui fait le tour d'un aéroport, il n'y a que du béton du bitume et des carrosserie qui sont là pour transformer des corps indemnes et baignés d'ennui en interfaces bardées de cicatrices, jouissantes et suicidaires. La répétition des scènes de sexe, de description de carrefour embouteillé et de véhicules accidentés créée un effet insoutenable d'érotisme et de malaise.



La trilogie du béton, dont "Crash!" est le premier opus, semble illustrer à merveille cette citation de W. Benjamin :

"L'humanité est devenue assez étrangère à elle-même pour réussir à vivre sa propre destruction comme une jouissance esthétique de premier ordre."
Commenter  J’apprécie          40
Sécheresse

Voilà un roman dont la lenteur et la solennité m'avaient fortement déplu, mais que la relecture quelques années plus tard m'a fait redécouvrir. Outre évidemment l'aspect "alarme écologique" sur la préservation de l'eau, "Sécheresse" présente de nombreux intérêts très divers : des références mythologiques à foison, un style très descriptif et immersif, des personnages intrigants qui évoluent de façon très réaliste, une histoire bien séquencée... Bref, je suis bien content d'avoir donné une deuxième chance à ce roman, et je suis prêt à tester d'autres titres dans la bibliographie de ce M. Ballard.
Commenter  J’apprécie          40
La forêt de cristal

La Forêt de cristal est un roman de SF postapocalyptique de J. G. Ballard, dans lequel l’auteur décrit un monde peu à peu contaminé par la cristallisation des espèces animales et végétales, qui les fige ou les transforme en hybrides de vie et de pierres précieuses. Cette apocalypse est alors placée sous le signe de l’étrange et des métamorphoses radicales, ce qui rapproche le roman de la Weird Fiction.

On suit le personnage d’Edward Sanders, un médecin parti sur les traces de sa maîtresse, Suzanne Clair, ce qui le pousse à explorer un environnement profondément modifié, qui exerce une attraction de plus en plus forte sur lui.

Des apocalypses de Ballard que j’ai lues, La Forêt de cristal sera sans doute mon préféré de par son étrangeté !

Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
Commenter  J’apprécie          40
Millenium People

Ce livre a été une très bonne découverte. Cette idée de classe moyenne qui se révolte à sa manière pour tout et pour rien, se sentant flouée et excédée par cette vie plate marquée par la consommation est originale et percutante. L'auteur écrit avec un humour piquant, tournant à la dérision les personnages et leurs réflexions parfois ridicules. Son style est fluide et plein d'images insolites qui nous plongent vraiment dans le récit. Il semble se moquer à la fois de la société, des contestataires et des moyens employés. Quelques passages m'ont semblé un peu confus mais ce n'était pas trop dérangeant.

Cette lecture m'aura en tout cas donné envie de découvrir les autres romans de l'auteur.
Commenter  J’apprécie          40




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de James Graham Ballard Voir plus

Quiz Voir plus

Mario

Comment s'appelle l'héros du jeu vidéo?

Luigi
Mario
Peach
Bowser

6 questions
20 lecteurs ont répondu
Thèmes : jeux vidéoCréer un quiz sur cet auteur

{* *}