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Critiques de James Sallis (169)
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Le faucheux

Une chronique de Seb, sur Aire(s) Libre(s) :

« Je n'avais pas mis les pieds à l'appartement depuis trois jours et au bureau depuis quatre. Donc, c'était pile ou face. Finalement, en descendant St.Charles, je décidai que le bureau était quand-même plus près et puis, qu'est-ce que j'en avais à foutre ? J'ai fait plusieurs fois le tour du pâté de maison. Pas une place de libre. En désespoir de cause, j'ai garé la Cad sur une zone rouge et j'ai relevé le capot. Faiblard, mais ça pouvait marcher. Il y avait eu des précédents.

Si j'ai choisi cet extrait pour l'exergue c'est parce que je trouve qu'il révèle admirablement le caractère de Lew Griffin et son style de vie. Ainsi, par une scène de la vie courante le lecteur en apprend beaucoup sur le personnage central du roman. Ce n'est pas tout le monde qui sait faire ça. Non, n'insistez pas, je ne donnerai pas de noms.

L'histoire. Ça ne va pas être de la tarte. Impossible de présenter ce roman de cette manière. Pourquoi ? Un peu de patience Ghislaine (c'est la copine de Nicolas, j't'expliquerai…). Donc pourquoi ? Parce qu'avec ce roman nous suivons Lew Griffin à quatre périodes différentes de sa vie (1964 – 1970 – 1984 – 1990) et sur quatre histoires différentes. La bonne nouvelle c'est que tu as, chère lectrice, cher lecteur, quatre histoires pour le prix d'une. Tour de magie, l'auteur, l'air de rien, dresse un tableau de son pays et dessine l'évolution de celui-ci au fil des vingt-six années durant lesquelles se déroulent ses quatre histoires.

C'est courageux de la part de James Sallis de proposer un tel format. Un peu comme si c'était un recueil de nouvelles. Et les nouvelles, chez nous, ça ne marche pas des masses. C'est un tort. L'autre acte de bravoure de l'auteur, c'est de balancer quatre enquêtes somme toute banales. Des trucs du quotidien, le genre d'affaire qu'on propose à un privé, en faisant cela il plante sa plume dans le réalisme. Parce que ce qui compte dans ce roman en quatre parties (tu suis toujours ?) ce n'est pas les intrigues, ce sont les personnages, l'atmosphère du sud et Lew Griffin, Lew, comme Lew Archer, pas un hasard si tu veux mon avis.James Sallis nous offre donc des histoires ordinaires avec des personnages extraordinaires. Et une sacrément belle descente aux enfers. Enfer et damnation, renaissance, rédemption, Lew Griffin démontre qu'on peut se refaire, changer de direction et remonter la pente, même lorsqu'elle est copieusement savonnée par soi-même et que tout concorde à peu près au naufrage absolu. Mais nous sommes à La Nouvelle-Orléans (ce que j'aime cet endroit), et forcément ça ne fonctionne pas comme ailleurs dans le pays.

La suite :


Lien : https://aireslibres.net
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Bois mort

Un homme est retrouvé mort, les bras liés au-dessus de la tête pris dans un treillage, un pieu fiché dans la poitrine. Dans ses poches des courriers adressés au maire de la ville.

Le shérif pour qui c'est le premier meurtre auquel il a à faire, demande l'aide de l'ex-inspecteur Turner qui vient de s'installer dans la région.



Une enquête peu développée, le trio d'enquêteurs passe plus de temps à de longues discussions qu'à la recherche d'indices et de pistes. C'est presque par hasard qu'ils vont découvrir le meurtrier.



De surcroît le récit alterne les chapitres entre le présent et le passé chargé de l'ex-inspecteur. Des chapitres qui créent des longueurs non nécessaires au développement de l'intrigue principale.



On est plus proche d'un roman noir moyen que d'un réel roman policier.
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Le frelon noir

LE FRELON NOIR de JAMES SALLIS, une enquête de Lew Griffin

La nouvelle Orléans, Lew Griffin est un privé, noir, qui a commencé par faire du recouvrement de créances et s’est acquis dans ce domaine une certaine réputation. On est dans les années 60, et la ségrégation est très active. Un soir il traîne dans un bar que tient Bustor, un vieux guitariste de blues qui continue à gratter. Il croise une journaliste, Esme, sympathisent et decident d’aller dîner pas très loin. Dès la sortie, elle est abattue, un trou bien rond en plein milieu du front et rapidement c’est lui qui est mis en cause et arrêté, il est noir elle est blanche, affaire réglée. Heureusement il reçoit en prison très rapidement la visite de Slaughter, ex petit ami d’Esme, écrivain, journaliste et très ami avec un avocat, Frankie de Noux, qui va le faire sortir. La police ne s’intéresse plus à lui d’autant qu’il y a eu d’autres meurtres par un snipper. Lew va donc enquêter à ses risques et périls, contacter sa copine, Laverne, qui travaille dans un bar pour rencontrer son père qui a entraîné de nombreux mercenaires, ce qui pourrait être un début de piste.



Une enquête sur fond de tensions raciales et de ségrégation, des hommes ( et des femmes) qui picolent ferme, des mauvais coups qui pleuvent, des marginaux à tous les coins de rue, ce qui n’empêche pas de nombreuses références à l’étranger de Camus.

Un polar bien glauque, très plaisant à lire.
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Sarah Jane

SARAH JANE de JAMES SALLIS

Sarah a grandi à Selmer aux confins du Tennessee et de l’Alabama. A dix ans sa mère a disparu du paysage, elle est restée avec Darnell son frère et son père. Elle quitte Selmer quand elle a seize ans et un an plus tard prend le bus direction St Louis pour une sorte de communauté à Cracker Barn. Plus tard, au tribunal on lui propose la prison ou l’armée, elle part, elle n’a pas hésité. En opération avec Oscar, il perd une jambe puis la vie, elle poignarde un gamin de treize ans, elle avait lancé le bras sans le voir. Elle travaille dans un hôtel, fracasse le crâne de Dan (copain, mari?), il n’était pas ce qu’il prétendait être. Partage un morceau de sa vie avec Yves qui crée des sociétés puis les revend, éclate la tête d’Adrian son associé, il effaçait des fichiers! Sarah reprend ses études, avant elle avait vécu avec Random, un flic qui l’avait arrêté pour un feu arrière défaillant, il sera abattu dans un contrôle de routine. La suite logique, elle postule pour un job de flic, Cal lui dit oui et plusieurs mois plus tard il disparaît.

Un livre difficile à qualifier qui traverse plusieurs genres polar ou thriller, quête d’identité ou road movie. La première partie est un kaléidoscope où se télescopent le temps et les personnages, rien n’est détaillé, des flashs d’informations des bribes de vie. Puis Sarah s’installe comme flic avec Cal comme shérif et on retrouve un récit plus linéaire et facile à suivre. Un roman très riche, qui se dévore, un auteur américain avec une écriture très originale et prenante. A découvrir.
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Sarah Jane

Roman noir se passant dans l'Amérique profonde, le livre se lit comme "du petit lait". Les 3/4 du bouquin s'intéresse à la trajectoire complexe de l'héroïne qui donne son titre à l'œuvre. Par des mini chapitres éclatés, on discerne un personnage complexe, pas vraiment attachant mais qui s'inscrit dans un récit authentique. Ultra exposé suite au succès de l’adaptation ciné de « Drive », Sallis creuse son sillon avec une singularité rare. Ici, point de gros suspense, ni d'effet de manche. Juste une enquête qui suit son chemin dans le temps. Comme la vie quoi.

Lecture pas vraiment essentielle mais qui se démarque tout de même du tout-venant.



Ber

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Sarah Jane

Un peu journal intime, autobiographie, tranche de vie, rapport circonstancié, pas tout à fait roman policier, certainement roman noir dans un univers violent, portant un regard tragique et pessimiste sur la société dans une petite ville du Midwest américain ;



Récit à la première personne, c'est Sarah qui raconte, c'est Sarah qui en bave ; personnage attachant, j'ai fini par être séduit par cette femme qui, dans son histoire sans illusion, laisse de la place à de la tendresse, de l'amitié, le sens de l'honneur et l'envie de vivre ; peut-être aussi de la mélancolie.



Des personnages secondaires qui apparaissent puis disparaissent, des portraits d'anonymes, vite brossés, beaucoup de cadavres.



J'ai apprécié l'écriture ciselée, les métaphores continuelles et heureuses, le vocabulaire pesé, les fines allusions ; pas de longues descriptions, de lenteurs littéraires, d'analyses subtiles mais des dialogues et un décor qui sert l'histoire



J'ai découvert James Sallis avec cet opus : lu d'une traite, découverte à prolonger !

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Sarah Jane

Pffiouu quel ennui ! Je pense que je suis passée complètement à côté de ce roman. Dès le début, j'ai trouvé que c'était flou et nébuleux. Puis on arrive au moment où Sarah Jane arrive à Farr et devient shérif. Là, on suit un fil, une sorte de temporalité et de cohérence dans l'action. Il y a enfin une intrigue, censée nous tenir en haleine, concernant la disparition de son coéquipier, Cal. Et puis, dans ce qui doit apparaître comme un rebondissement, un personnage vient bouleverser les vies de certains habitants de Farr. Mais à vrai dire, j'étais si peu investie dans cette histoire que je n'ai pas compris l'importance de ce personnage et de son implication.



Concernant la mise en forme, je n'ai compris qu'au milieu du roman qu'on était dans un journal intime...



En bref, j'ai eu l'impression d'être devant un film contenant plein d'ellipses narratives, passant de scènes en scènes sans lien les unes avec les autres. L'auteur n'a rien proposé pour que j'accroche à ce qui arrive à Sarah Jane. C'est un véritable flou artistique qui entoure ce texte, un peu comme si l'auteur n'avait pas voulu partager avec son lecteur tout ce qu'il avait imaginé pour ses personnages.



J'entends les critiques vantant l'humanité des personnages, de ces gens cassés, brisés par la vie, et la description à l'os de leur personnalité. Le truc c'est que tous les auteurs américains nous racontent des personnages abîmés, ou des rednecks, donc non, pour un roman noir, ça ne sort pas du lot à ce niveau-là. Sur la forme en revanche, oui, puisque l'auteur use et abuse de l'ellipse, mais ça n'est pas le genre de forme narrative que j'apprécie.



Une déception en bonne et due forme ! mais eh, ça arrive.
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Cripple Creek

Ayant beaucoup apprécié le premier polar de la série Turner, "Bois mort", j'ai enchaîné rapidement avec ce deuxième opus, qui m'a tout autant intéressé.

L'histoire et l'enquête ne sont certes pas aussi captivantes que la première, mais les personnages gagnent en profondeur, surtout celui de l'ancien flic au lourd passé. Et l'on fait connaissance de sa fille qui donne un nouveau relief au personnage.

James SALLIS a un style particulier pour un auteur de polars, qui me fait penser à James Lee BURKE et John CONNOLLY, car leurs personnages et leurs histoires sont ancrés dans l'Amérique profonde et ils en décrivent l'ambiance de belle manière, avec de nombreux détails sur le climat, la faune et la flore, sans que ce soit roboratif.

A bientôt pour le troisième de la série !
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Bois mort

J'avais lu "Bois mort" en décembre 2012, etr j'avais déjà beaucoup aimé ce polar, sans pour autant chercher à en savoir plus sur son auteur.

Puis il ya quelque temps, j'ai lu, par hasard, un autre livre de James SALLIS, "Sarah Jane", que j'ai aussi vraiment apprécié, et à ce moment-là j'ai voulu connaître la bibliographie de l'auteur.

M'apercevant qu'il avait écrit une trilogie avec cet ex-flic (et ex-taulard, et de plus vétéran du Vietnam), je me suis dit que j'allais m'y mettre en relisant tout d'abord le premier tome.

Et le charme a toujours fonctionné.

L'enquête par elle-même est classique et résolue de manière simple, mais là n'est pas vraiment le sujet.

ce que j'aime chez cet auteur, c'est la profondeur de ses personnages, et en premier lieu, de ceflic qui veur tourner la page, mais se laisse rattraper par ses vieux démons.

Une atmosphère très particulière entoure cette histoire, un peu à la manière de Ken BRUEN (avec Jack TAYLOR) ou de Ian RANKIN (avec John REBUS).

Un nouvel auteur donc à ajouter à ma liste de mes préférés.
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Bois mort

C'est un livre qui est lent, très lent et qui prend son temps. Les chapitres passent du présent au passé sans prévenir, ce qui oblige à bien retenir tous les personnages et les événements. C'est le tome 1 d'une série, mais vu le tempo, je ne suis pas sûre de lire les suivants.
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Sarah Jane

Coup de cœur



Lire Sarah Jane c'est accepté de se laisser envoûter par l'écriture de James Sallis. L'auteur nous conte la vie de parfaits anonymes dans des bleds pourris.



Vers la fin de l'adolescence Sarah Jane fuit le domicile parental et entame une vie d'errance en parcourant le pays. Plusieurs jobs jusqu'à l'armée pour ensuite se retrouver dans une petite bourgade, Farr, où Calvin Phillips, shérif l'embauche. Mais celui-ci disparaît et le monde de Sarah vacille.



Lire Sarah Jane c'est accepté la non linéarité du récit. En nous faisant part de la disparition de Cal, Sarah s'interroge sur le sens de la vie et de son existence. À travers son carnet, elle dévoile des pans de sa vie. Son passé, elle le traîne comme un boulet. Elle nous raconte une vie chaotique, précaire et semée d'embûches. Elle croise des anonymes aussi paumés qu'elle mais à travers ce "soleil noir" d'une vie, l'auteur insuffle une humanité à son univers.



Lire Sarah Jane c'est lire l'essence même du roman noir.



"Chaque roman, chaque poème est la même histoire unique qu'on raconte encore et encore. Comment on essaie tous de devenir véritablement humains sans jamais y parvenir" définition possible du roman noir tirée de la préface du roman par Jean-Bernard Pouy.



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Sarah Jane

Quel plaisir de retrouver la plume de James Sallis.

Il a un style, une manière de raconter une histoire et dans ce roman, c'est celle de Sarah Jane.

On accompagne cette femme dans sa vie de shérif qu'elle n'a pas vraiment choisi. Le récit est entrecoupé de flashback, d'anecdotes, de tranche de vie...

C'est du pur Sallis, c'est sombre, mélancolique mais beau.
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Sarah Jane

>>> UN IMMENSE COUP DE COEUR

Les émotions sont brutes, vraies, renversantes.



C’est l’histoire de Sarah Jane Pullman aka « Mignonne », notre héroïne qui a eu plusieurs vies dans une.

Peut-être lisons-nous son journal intime, peut-être a-t-elle choisi les passages que nous lisons. Peu à peu, entre passé, présent, nous retraçons son histoire, ses histoires, ses métiers, l’armée, la cuisine puis shérif dans la petite ville de Farr, ses amants. On découvre des personnages plutôt tristes et taiseux passant par la vie comme on traverse un pont, perdu ou pas, désabusés pour la plupart.

Il y a plusieurs histoires dans ce seul récit mais on peut résumer l’histoire centrale qui est la disparition soudaine de Cal, le shérif de cette ville. Elle va alors devoir prendre sa place le temps d’enquêter et tenter de retrouver sa trace.

James Sallis

James Sallis est connu notamment pour avoir écrit Drive (2005) qui fut adapté en film et largement primé. En 2012, la suite Driven a été publiée.



J’ai trouvé très juste ce que la maison d’édition Rivages a noté dans la présentation de l’auteur qui « poursuit depuis une œuvre singulière et envoûtante, peuplée de personnages magnifiquement humains, penchés au bord de leur propre gouffre et s’efforçant de ne pas y tomber. »



C’est concis, net, travaillé. Pas besoin d’écrire un roman aux pages interminables lorsqu’on a le style de James Sallis. Il va droit au but, le couperet tombe, les émotions sont brutes, vraies, renversantes.

Un régal.

Il écrit page 110 « les gens vont se poser des questions. Des histoires vont circuler – toutes sortes d’histoires, qui circulent peut-être déjà. On s’accommode mal des vides, alors on se sent obligé de les combler. C’est plus fort que nous. »



L’ellipse a une place centrale dans le roman. L’auteur s’amuse ainsi à passer sous silence de nombreux passages de la vie de Sarah Jane. Le lecteur découvre donc des vides qu’il utilise comme il veut, pour imaginer, broder, ignorer. Au fil de la lecture, les paragraphes sont assez courts et intenses et cela donne vraiment la sensation de découvrir la vie du personnage, comme on la vit nous, en un an tout peu changer, on avance parfois à reculons et on s’attache à cette Sarah Jane. Entre mélancolie, drame et humour acerbe, nous suivons avec délectation les tribulations de notre personnage au franc parler, qui a bien compris que la vie ne lui ferait pas de cadeau.
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Willnot

C’est le deuxième roman de Jame Sallis que je lis, après Sarah Jane.

Il est construit sur le même moule.

Sarah était une cuisinière devenue shérif une peu par hasard. Là on suit Lamar médecin dans une clinique de la ville de Willnot. Le roman commence par la découverte d’un charnier dans les environs de Willnot. Lamar s’y rend avec le shérif Hobbes.

Et apparaît Bobby Lowdes, vétéran de la guerre d’Irak, qui se cache tout en faisant de temps en temps une apparition. Arrive enfin le FBI qui s’intéresse à ce dernier.

Mais c’est surtout Lamar qu’on va suivre à travers ses consultations et ses interventions dans la clinique de la ville.

Bien sûr il y a une forme de suspens à travers les suites de la découverte du charnier et de la présence furtive de Bobby Lowdes.

Mais l’essentiel du livre tient dans la chronique de la vie à Willnot. On y découvre une vie difficile pour plusieurs personnes. Et c’est finalement prenant.

D’une part parce qu’on se demande ce qui va advenir.

D’autre part du fait qu’on se prend d’intérêt pour la vie des rencontres de Lamar.

Comme dans Sarah Jane, le ton du livre est plutôt au pessimisme. La vie ne fait pas de cadeau.

Le style est à l’avenant, facile, simple, mais dans le ton du récit.

Je l’ai lu, il m’a plu. Mais sans doute du fait que sa construction est très voisine de celle de Sarah Jane, et bien qu’il y ait d’autre romans de Jame Sallis dans ma médiathèque, je vais marquer une pause avec cet auteur.

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Sarah Jane

Un roman noir assez particulier.

Nous allons suivre les tribulations de Sarah Jane dans ce roman assez court. Vie dure et mouvementée que celle de Sarah. Son histoire commence dans une famille très particulière où la mère disparait, revient, repart. Finalement Sarah elle-même va fuguer. Elle exercera divers métiers dont celui de cuisinière, avant de finir dans l’équipe du shérif de Farr. Au long de l’histoire on découvrira une vie difficile, parfois en marge, voire plus.

Et le shérif disparait et Sarah se retrouve à sa place.

Tout ça est en quatrième de couverture, je ne divulgue rien.

En fait ce qui est intéressant dans ce bouquin, c’est d’abord de suivre la vie de cette femme à travers ses pérégrinations, ses boulots et ses amours. Et ça c’est dans la première partie.

Ensuite quand Sarah se retrouve en position de shérif, nous la suivons dans toutes les affaires de la ville pour lesquelles elle est sollicitée. Et cela va de la petite embrouille à la disparition d’un adolescent. Si notre shérif se tire bien de ces affaires, c’est aussi par l’évocation de la vie d’une petite ville américaine que cette partie est intéressante.

Et puis il y a une autre affaire que nous suivons en filagramme. Qui est vraiment Sarah ? Pourquoi le shérif a-t-il disparue ? Et ça c’est le troisième intérêt du bouquin.

Dernier point : l’écriture est assez particulière. Pas de grandes explications pas de réflexions ni de psychologie. Il faut suivre avec des dialogues, les réflexions de Sarah contenues. Il faut parfois deviner, compléter les ellipses de l’auteur. Ça demande un peu de concentration, je suis quelquefois revenu d’une ou deux pages en arrière.

J’ai bien aimé ce livre que je me suis vu reprendre à chaque occasion.

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Bête à bon dieu

Où commencer par le dernier volume d'une série se révèle être une mauvaise idée. C'est comme un kit Ikea sans mode d'emploi ou un manga lu à l'endroit. L'ambiance crépusculaire de la Louisiane et les personnages désaxés m'ont ému d'autant plus qu'ils font écho à notre présent inquiétant. L'abondance de références littéraires, souvent européenne et même française a compensé quelque peu mon ignorance du passé des protagonistes.Une Amérique bien loin de son optimisme au sortir de la deuxième guerre mondiale.
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Sarah Jane

Sarah Jane est une jeune femme poursuivie par un passé compliqué, qui réussit à être engagée comme agent au poste de police de la petite ville de Farr. Cal, son chef, fait tout son possible pour l’aider à prendre ses marques, lorsque tout à coup, il disparaît. Est-il mort ou vivant ? Pour le savoir, Sarah va devoir creuser loin, très loin, ce qui la ramène à sa propre histoire.

Le style de James Sallis, déjà rencontré dans Willnot, c’est la concision et l’ellipse élevées au rang d’art, ce qui a un léger inconvénient, de laisser une impression plus fugace que des romans plus denses et plus bavards.

Mais quelle force, cette écriture qui jamais ne vous perd, mais dit tellement en peu de mots ! Les dialogues sont aussi chargés de sens que la narration elle-même, qui prend la forme d’un journal personnel de Sarah.

Ajoutons l’empathie de l’auteur envers ces personnages cabossés, et vous saurez que j’ai aimé cette lecture, que je ne peux que vous recommander.
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Sarah Jane

Qui est-elle ?



C'est le style qui impressionne d'emblée. Hésitant entre tendre ironie et douce mélancolie, l'auteur nous entraîne sur les pas de la mystérieuse Sarah Jane.



Sous formes de sentences douce-amères, l'existence se fait poésie. Le hasard des rencontres, des souvenirs épars, et les années qui passent...



"Chaque roman, chaque poème, est la même histoire unique, qu'on raconte encore et encore. Comment on essaie tous de devenir véritablement humains, sans jamais y parvenir."



Mais qui est-elle vraiment ? Que sait-on de soi ? Que sait-on des autres ?

"Ce qu'on voit et perçoit chez les autres n'est, en fin de compte, que ce qu'on est capable de trouver en soi."



Un très beau roman noir en forme de trajectoire existentielle, qui pose la grande question de comment trouver sa propre place en écoutant "le silence déraisonnable du monde" (Camus).
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Le tueur se meurt

Un récit policier tout en chaleur «dans une brume électrique...» dirait James Lee Burke du climat désertique et chaud de Phoenix mais avant tout un récit de trois destins morcelés, presque trois fatalités. Des couches d’air chaud qui créent une véritable fata morgana dans laquelle sont englués les personnages qui évoluent dans les méandres de leurs petits univers de solitude

Un roman difficile car beaucoup d’introspections de la part des personnages qui viennent s’ajouter aux rêves, aux cauchemars et aux souvenirs. Tout est très emmêlé, un écheveau de pensées qui collent aux personnages. A tout cela s’ajoute une chronologie bouleversée par les souvenirs.

Difficile de savoir qui dit qui cogite et qui rêve. Il faut faire un effort pour le deviner et ne pas perdre le fil de la narration.

Une histoire qui se bâtit sur des petits échanges entre personnages, presque un dialogue de monologues, et sur des réminiscences. Très peu d’action ou alors en arrière-fond mais qui ne concerne pas vraiment les personnages..

C’est très statique et lent. On a l’impression que les personnages inventent le récit au fur et à mesure de leur petits déplacements et on a l’impression qu’ils font du surplace.

Ceux-ci semblent aller dans le même sens vers le même lieu il n’en est rien bien qu’ils arrivent à se croiser.

L’ intérêt de la narration, la tentative d’homicide, n’a pas à proprement parler d’importance car l’enquête suit l’évolution des personnages sur le terrain et sur internet. Une partie concrète et très pauvre, le train-train quotidien et une partie virtuelle très mystérieuse avec une poupée recherchée

Un récit tout en méandres étouffant et lourd

Trois histoires, trois destins et plus un peu difficiles a distinguer dans la torpeur irrespirable d’ une ville en pleine désertification.

Belle histoire et un beau style très personnel
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Drive

Vous saviez que le film Drive était l'adaptation d'un court roman américain ? Il se lit très vite malgré un construction non-linéaire. On ne perd pas notre temps sur de longs passages explicatifs qui caractérisent les pavés. Classique mais propre. En revanche, aucune lumière néon ; c'est seulement pour le film. D'ailleurs, je le regarderai sûrement un jour prochain.
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