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Critiques de Jean Chalon (60)
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Portrait d'une séductrice

Incroyable, Quel revirement ! Ca partait mal et je referme ce livre très touchée, émue. Je m'ennuyais au tout début de cette biographie. Pas assez de quelque chose. Quoi exactement ? Difficile à dire. Comme si je ne voyais pas l'auteur du portrait, juste la séductrice mais sans le portrait... Mon seul plaisir était la découverte de magnifiques poèmes écrits par des amoureuses aux supplices d'une attente, d'un frisson. Leurs échanges épistolaires enfiévrés que seuls des êtres soumis à une passion bouillonnante savent inventer et réinventer. Très beaux. Des rencontres avec des poètes, des peintres. Au féminin. Et puis à un moment, le charme a agi ! J'ai "vu" avec les yeux et les paroles de Jean Chalon cette Amazone, pas seulement au travers des pensées et fulgurances de Natalie Clifford Barney. Jean Chalon a donné ses mots. La complicité entre l'auteur et cette femme libre s'est installée au fil de leurs échanges et c'est à cet instant que les trois cents premières pages sont entrées en résonance. Une vie à lire.
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Journal d'un rêveur professionnel 2005-2007

Le personnage et ce qu'il nous dit de lui, de sa compréhension du monde en tant que simple mortel, de ses rencontres et de sa philosophie de la vie sont attachants voire envoutants. Amoureux de la nature, jean Chalon nous fait visiter le XXème siècle avec sagesse et détachement.
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La Lampe de sagesse

Je n'avais jamais encore lu de livre de Alexandra David-Neel. Voilà qui est fait maintenant. Nous avons ici un choix de textes plus ou moins longs, de lettres, d'aphorismes... de 1889 à 1969. Elle entrecroise trois grands thèmes : le christianisme, le bouddhisme, et la pensée grecque. Certaines assertions sont très péremptoires. Elle n'hésite pas à prendre parti. Mais bien souvent il s'agit de préceptes humanistes qu'elle a écrits au cours de ses nombreux voyages en Asie. A une époque où les circuits organisés n'étaient pas encore très usités. Un livre qui retrace toute une vie consacrée aux voyages, aux découvertes parfois étranges, toujours passionnantes. Un livre qui se picore au gré de nos envies et que je recommande vivement pour tous eux que le sujet intéresse.
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Chère Marie-Antoinette

Si j'ai mis trois semaines à lire ce livre c'est uniquement parce que j'avais un emploi du temps de retraitée,car ce livre est rédigé de façon très vivante et facile à comprendre.

C'est le point fort, le style.

Pour le reste,je vous livre ici quelques remarques, qui n'engagent que moi évidemment,moi qui ne suis pas une historienne érudite mais qui aime une certaine rigueur :

Le souci est déjà un peu dans le titre: CHÈRE Marie Antoinette.

Il y avait fort à parier qu'on nous annonçait ici un livre tendancieux où il serait beaucoup pardonné au couple royal.

Et je veux bien entendre que tous deux étaient bons et que tous deux aimaient le bon peuple de France,et que la reine était naïve et influençable à une certaine période de sa vie,si jeune alors,!

mais j'attendais un livre beaucoup moins subjectif et affectueux.

Pas un livre à charge non plus mais un livre avec une documentation plus large et moins d'affects .

Car je trouve dans les références des citations de Mme Campan,de Mercy ,de Fersen,de Mme de Tourzel...liste non exhaustive...tous faisant partie des très proches,du cercle intime.( À ce propos l'auteur a ajouté en post face une liste des livres dont il s'est servi,ce qui est très intéressant et apporte un peu d'eau à mon moulin récriminateur.)

Il s'agit donc bien d'une biographie partiale.

Et pourquoi pas,.

Si je l'avais su je ne l'aurais probablement pas choisie pour cette raison,quand bien même écrite par jean Chalon, qui fut un journaliste de renommée et de qui j'ai deux autres biographies à découvrir.

Partiale donc et pour moi choquante quand à plusieurs reprises le mot POPULACE est choisi, et est évoquée la rencontre de la reine avec des ivrognesses qui la conspuent à différentes reprises.

J'ai envie de dire à Jeannot de ne peut être pas trop forcer le trait. On est dans le cliché, là.

Et PEUPLE au lieu de POPULACE c'était bien aussi.

Gênant parce que je n'ai pas réussi à savoir si c'est l'opinion de Chalon qui transparaît par le choix de ce vocable ou si ça a été dit par Marie Antoinette ou si même ça représente ce qu'elle en pensait.

Parfois la voix de Chalon couvre celle de la reine et on n'est pas sûr de savoir qui parle. Ça m'a gênée.

Je vous ai parlé du style qui est alerte,je trouve aussi intéressant dans ce livre de voir l'évolution d'un être au cours de sa vie, façonnée par les évènements affrontés, c'est une belle leçon philosophique si on s'écarte du cas particulier.

J'ai bien aimé le Louis 16 que l'auteur nous a vendu ici,cet amoureux fou de sa femme,ce grand timide,cet indécis. J'ai trois gros tomes sur lui de jean François chiappe qui viendront je pense en préciser les contours.( J'essaierai de ne pas oublier que l'auteur était un monarchiste convaincu).

Indécise je suis,au final,pour noter ce livre. Ma note restera mitigée.





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Liane de Pougy, courtisane, princesse et sa..

Une précision documentaire pour ce livre de Jean Chalon, avec des tranches d'histoire, des regards sur chaque moments précis de la vie de Liane de Pougy, son évolution, ses tourbillons, ses amants et clients, ses relations et ses futurs proies, ses rubis, ses émeraudes et surtout ses diamants, ses colliers de perles, ses robes et une montagne d'autres détails, ce livre est délicieux à lire car vous êtes une caméra qui suit le flot de sa vie.



Vous traversez la fin du XiXe siècle et le début du XXe siècle, la belle époque et ses frasques avec ses faux amours et soudain un total Amour.



La suite est tout aussi captivante.



A lire absolument pour vous immerger dans une vie incroyable.
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Thérèse de Lisieux, une vie d'amour

j'ai commencé cette lecture par curiosité, ayant déjà lu et relu tout ou parties d'"Histoire d'une âme" par Thérèse de Lisieux elle-même.

J'ai été agréablement surprise et intéressée par l'approche de Mr Jean Chalon. Raconter Thérèse avec un récit extérieur à elle donne une nouvelle réalité à cette sainte, réalité plus concrète, avec les exemples de relations avec sa famille, la culture de l'époque..

Cela n'enlève en rien l'admiration que l'on peut ressentir pour cette "petite" carmélite et pour ses propres écrits personnels. Par contre, j'ai découvert et ressenti l'extrême simplicité et dureté de la vie dans un carmel.

Je recommande la lecture de cet ouvrage à toutes les personnes que la vie de Thérèse de Lisieux intéresse.





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Le lumineux destin d'Alexandra David-Néel

Le destin d'une femme en avance sur son temps par son indépendance, sa ténacité et sa soif d'apprendre. Sa vie a du être un bulldozer pour ses proches ce que M. Jean Chalon évoque, avec pudeur, en parlant de l'égoïsme alxandrin.

Cette biographie est trés agréable à lire et donne envie de découvrir les ouvrages de Mme Alexandra David-Neel. Son fond documentaire est trés riche et l'auteur a su nous faire grâce , de manière trés pédagoqiue, de renvois ou notes de bas page qui souvent casse le rythme de la lecture. Un bon moment de lecture apportant la vision d'un orient par une dame qui l'a pratiqué.
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Le lumineux destin d'Alexandra David-Néel

Résumé éditeur :

Dans le Lumineux Destin d'Alexandra David-Néel, j'ai voulu surtout respecter le rythme de ce destin galopant. C'est d'ailleurs l'un des secrets de cette vitalité alexandrine qui tient du prodige : Mme David-Néel ne s'est jamais arrêtée. Comment en aurait-elle eu le temps? Elle incarna, en une seule existence, en tant de personnages : anarchiste, bourgeoise, bouddhiste, cantatrice, orientaliste, exploratrice (elle fut la première Parisienne à se présenter à Lhassa en 1924), journaliste, écrivain... Comment aurait-elle pu alors que sa vie, sa vraie vie selon ses plus profonds désirs, ne commença qu'à quarante-trois ans ? Quelle façon de patience et d'endurance ! Bondissant sans cesse en avant, sans cesse en mouvement, même quand on la croit immobilisée à sa table de travail, celle qui, centenaire, faisait, à l'étonnement de son entourage, renouveler son passeport, n'a consenti à se reposer qu'en consentant mourir, en 1969. Et encore, rien ne prouve que la mort, pour Alexandra, soit un repos éternel !



Une vie incroyable, un destin hors du commun, un personnage fascinant. Les mots me manquent !
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Portrait d'une séductrice

Bien sûr, j'ai puisé beaucoup de renseignements intéressants sur Nathalie Barney, dans cette esquisse biographique, mais j'ai souvent soupiré. Nathalie Barney n'en sort pas toujours indemne. Mais après tout, le titre annonce la couleur, la vie et les amours de Nathalie Barney, alors qu'elle fut aussi l'autrice de plusieurs volumes de pensées et d'aphorismes, une mémorialiste (Souvenirs indiscrets, Aventures de l'esprit et Traits et portraits), une poétesse (la qualité de ses poèmes reste à discuter), de romans et de beaucoup d'écrits qui font partie d'un fonds Nathalie Barney à la Bibliothèque Jacques Doucet.
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Florence et Louise les magnifiques : Floren..

Comme toujours, dans les ouvrages de Jean Chalon, l'intelligence pétillante et la grande culture dominent. Au travers des personnages qu'il a bien connu, ainsi que toutes les femmes écrivains dont il fut l'intime, au hasard de ses révélations sur les uns ou les autres, on apprend beaucoup de choses sur les comportements humains, sociaux et sur l'histoire de la littérature française.
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Le lumineux destin d'Alexandra David-Néel

Difficile de noter ce livre. J'aurai très longtemps hésitée. J'ai adorée lire l'histoire d'Alexandra. Cette femme née en 1868, n'écoutera ni la société, ni sa famille, ni ses amis. Elle décide qu'elle ira en Asie donc elle ira en Asie. Et chaque décisions qu'elle prendra elle fera envers et contre tout. Cette femme est admirable de détermination. Elle s'écoutera toute sa vie, elle fera ce qu'elle veut, quand elle veut, comme elle veut. Sans aucun égoïsme jamais. Juste elle sait ce qu'elle veut et le réalisera. Quel inspiration pour toutes et tous.
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Dames de coeur et d'ailleurs

Je connaissais Jean Chalon pour ses critiques dans Le Figaro littéraire, mais je découvre un ** écrivain ?** & pas des meilleurs.



Il dresse ici de petits portraits de femmes qu' il a connu ou non, Celles qu' il a bien connu dans les années 60 sont souvent des demi-mondaines richissimes bien sûr qui accumulent les amants, les maitresses & souvent les bijoux , oeuvres d'art. Certaines étaient de grandes horizontales qui par leurs charmes ont passé facilement l après collaboration



Pour certains portraits J ai eu l impression de lire une chronique de potins et ragots mondains

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Chère George Sand

Il y a des auteurs sur lesquels on aime revenir, c’est le cas pour moi de Jean Chalon dont j’avais lu : Colette : L’éternelle apprentie. Le retour est : Chère George Sand. L’édition est épuisée. Heureux ceux qui peuvent trouver le livre dans une boîte à livre !



George Sand, la dame de Nohant, née en 1804 à Paris, morte en 1876 à Nohant à presque soixante-douze ans.



J’ai particulièrement aimé le premier tiers du livre où il est question de son enfance avec des déchirements. Son père est mort alors qu’elle avait quatre ans. Elle a été séparée de sa mère au prix de beaucoup de larmes. La maman qui lui disait qu’elle reviendrait la voir et ne le faisait pas.



Sa grand-mère Marie-Aurore Dupin de Francueil qui décide de se charger de son éducation contre une dote qu’elle cède à sa belle-fille sans le sou. Alors Aurore sera éduquée façon aristocratique sous l’ancien régime monarchique. Sa grand-mère aura à faire à une rebelle, sauvageonne. Elle crut alors qu’il eut été bon de la mettre aux couvents chez les dames anglaises à Paris où Aurore soufflera le chaud et le froid. Et puis c’est le retour à Nohant. Les études sont assurées par un précepteur Monsieur Deschartres.



Marie-Aurore Dupin de Francueil meure en 1821 alors qu’Aurore a dix-sept ans. Aurore hérite de la pleine propriété de Nohant, de 240 hectares de terre et d’un hôtel particulier à Paris, dit hôtel de Narbonne. Suivant les souhaits de sa grand-mère Aurore aura pour tuteur son cousin René de Villeneuve.



Aurore est invitée chez le couple du Plessis, lui est un ancien compagnon d’arme de son père. Sur le temps de son séjour chez ses hôtes elle fait la connaissance de casimir Dudevant qu’elle épousera en 1822 alors qu’elle avait 18 ans. Elle aura un fils, Maurice qu’elle chérira. Assez rapidement le couple se séparera et divorcera ensuite.



Aurore se veut libre. Pour cela elle travaillera au Figaro et écrira un livre à quatre mains avec Jules Sandeau : Rose et Blanche. Ensuite George Sand écrit seule Indiana qui est le roman de la passion.



L’héroïne, Indiana, est, comme Sand, une mal-mariée déçue par son mari, le colonel Delmare, et par son amoureux, Raymond de la Ramière. Elle trouve le salut, sinon le bonheur, avec un ami d’enfance, sir Ralph.



C’est à l’occasion de la sortie de Indiana, que Aurore Dupin prend Sand pour nom de plume.



Dans les deux tiers suivants du livre, il est question de son vécu avec différents amants.



Jean Chalon à une écriture agréable. On le sent bien documenté sur le sujet. Il a écrit ce livre en s’appuyant trois livres : Leila ou la vie de Georges Sand, d’André Maurois ; George Sand ou le Scandale de la liberté, de Joseph Barry ; George Sand de Pierre Salomon.



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La Lampe de sagesse

Quelle femme ! L’auteure est l’une de mes personnalités favorites toutes époques confondues, rien ne l’arrête, ni la barrière de la langue, ni les religions, ni les interdits, elle a tout vu tout fait dans sa longue vie, elle me fait rêver. Dans La lampe de la sagesse on y suit ses réflexions et c’est passionnant à lire, elle est une sage parmi les sages, on apprend à la découvrir dans l’intimité, spirituellement enrichissante elle a su trouver la liberté. Plus que ça, on suit ses pensées sur des thèmes aussi variés que la guerre, le mariage, le bouddhisme, la folie des hommes ou encore sa propre vision de l’Occident.

Je vous ai dit que j’étais fan ? Pour moi c’est l’incontournable de l’auteure, exploratrice, anthropologue, artiste, chanteuse, anarchiste, féministe, elle rentre dans tellement de cases et aucune à la fois, vraiment, lisez là !

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Le lumineux destin d'Alexandra David-Néel

Le grand talent de l'auteur nous procure plaisir de lecture et enrichissement personnel à la découverte de la vie de cette aventurière récalcitrante dès son plus jeune âge. Mais, comme nous tous, à multiples facettes: égoïsme, matérialisme face à un détachement affiché (mais pas jusqu'à rejoindre une branche du bouddhisme qui vit nue ou dans la crasse sans jamais se laver; Jean Chalon mêle habilement les faits avec des considérations historiques incontestables.
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Colette : L'éternelle apprentie

J’ai lu ce livre peut après sa parution, c’est-à-dire fin du vingtième siècle. Bien que je n’eusse pratiquement rien retenu de son contenu, je me souvenais qu’il m’avait plu. Je l’ai exhumé du fond d’une caisse au grenier. Une autre raison m’a poussé à la relecture, me sentir proche et en pleine connaissance de cause de l’auteur de « Chéri », que je venais de lire. Je suis pleinement satisfait de mon initiative étant donné que Jean Chalon s’est fort bien documenté sur Colette, jusqu’à nous rapporter une foule de détails.



Fafanouche24, librairie, indique dans l’une de ses chroniques que Jean Chalon était adulé, consacré par ses biographies de qualité. J’ai également perçu un travail de qualité de l’auteur.



Colette, de son véritable nom : Gabrielle Sidonie Colette a deux frères Achille et Léopold et une demi-sœur Juliette. Comme ses deux frères, Colette aime la musique, mais apprès la pratique d’un instrument, une promenade dans la nature est son échappatoire. Elle admire fleurs et papillons mais aussi chiens et chats.



Sido, sa mère l’appelle « Minet-chéri ».



Son premier mari est Henry Gauthier-Villars, surnommé Willy. Il voue un culte à la musique et à la littérature. Colette a trouvé en Willy un maître en voluptés diverses à qui elle doit sa foudroyante découverte du plaisir.



Hors de ce couple hétérosexuel, elle connaîtra des amours saphiques avec Natalie Barney, une américaine, Liane de Pougy. Jean Chalon est bien placé pour en parler puisqu’il a écrit la biographie de chacune de ces femmes. Pour Colette, également amour saphique avec Mathilde de Morny dite Missy.



Colette était une femme active et déterminée. Pour preuve ses activités gagne-pain pourrait-on dire. Parmi celles-ci :

- Mime à l’Olympia, au Moulin Rouge, …

- Actrice, comédienne (Théâtre)

- Critique de théâtre

- Journaliste au « Matin » où Henry de Jouvenel était rédacteur en chef. Elle a également chroniqué pour divers magazines.

- Présidente du Goncourt

- Et bien entendu écrivaine.



Colette tombe enceinte de sa relation avec Henry de Jouvenel qu’elle épouse en deuxième noce ; Elle devient baronne. Elle donnera à sa fille (elle n’aura qu’un enfant) le surnom de Bel-Gazou. Comme Willy, Henry fait des infidélités à Colette.



Colette tombera très amoureuse de son beau fils Bertrand, un fils d’Henry de Jouvenel. Elle pensera même l’épouser. Au cours d’une longue nuit de discussions, ils décidèrent de commun accord de se séparer.



Henry de Jouvenel s’intéresse à la politique, Colette pas du tout. Bien que Colette n’aimât pas les grandes tables d’invités, elle consent à réaliser un banquet, qui aurait contribué à propulser son mari qui sera d’ailleurs élu sénateur de la Corrèze.



Henry et Colette se séparent, Bertrand s’en sent responsable.



Pour les vacances de Pâques, Colette se repose au grand Hôtel, l’Eden à la côte d’azur avec Marguerite Mauréno avec qui elle vient de jouer « Chéri » au théâtre à Paris. Marguerite Mauréno a été conduite depuis Paris à la côte d’Azur par un de ses amis, Maurice Goudeket qui va d’ailleurs ramener Colette à Paris.



« En quittant l’Eden en compagnie de Maurice Goudeket, Colette est d’excellente humeur, elle se sent délicieusement libre et comme soulagée d’avoir rompu avec Bertrand. Elle se promet, bien sûr, de rester libre et de ne plus tomber dans les filets de l’amour comme le rossignol pris au piège des vrilles de la vigne. Elle est tout au plaisir d’entendre parler son compagnon. »



« Ce voyage à dû être très agréable puisque, dès son arrivée à Paris, Colette remercie cet obligeant courtier en perles qui est aussi bibliophile par le don d’un exemplaire de « La Vagabonde » ainsi dédicacé ; « A Maurice Goudeket en souvenir de mille kilomètres de vagabondage ». Ce premier long contact a conduit au mariage alors que Colette s’était promise de ne pas tomber dans les filets ….



Maurice à dix-huit ans de moins que colette. « Colette aurait été bien en peine d’expliquer dans : « La Naissance du Jour », comment une femme de soixante ans est aimée par un homme de quarante deux ans, comme peut de femme de son âge peuvent se vanter de l’être. »



En décembre 1941, Maurice, juif libéral, est arrêté par les Allemands ; le couple est donc séparé. Cela dure presque deux mois. Colette remue ciel et terre pour savoir où il se trouve. Maurice est libéré en février 1942 par l’intervention de relation de Colette mais il doit porter l’étoile juive cousue à son pardessus.



Colette terminera ses jours en chaise roulante, choyée par les bons soins de Maurice.



A son décès, l’écrivaine aura droit à des funérailles nationales.



J’ai beaucoup aimé cette biographie que j’ai acheté au bon moment car elle est épuisée. C’est une biographie d’écrivain élaborée comme je l’aime, rappelant une série de ses œuvres littéraires avec à la clef le contexte de sa vie qui a alimenté l’histoire relaté dans le livre. De la sorte, j’ai le vif souhait de lire certains de ses livres.



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Dames de coeur et d'ailleurs

C'est mon premier livre de Jean Chalon mais pas le meilleur semble-t-il !

C'est une succession de portraits de femmes qu'il a connues, pour la plupart.

Des portraits mondains, en grande partie, loin d'être toujours objectifs, dans lesquels il se met avant tout en avant.

Autant j'y ai trouvé un peu d'intérêt dans les premiers portraits, que la fin m'a semblé inutile.



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Dames de coeur et d'ailleurs



Si Claire Fourier déclare « ne compter que les heures heureuses », Jean Chalon a adopté un viatique quasi semblable : « je sais l’art d’évoquer les minutes heureuses ».



Jean Chalon ayant travaillé à la rubrique du « Figaro littéraire », comme Bernard Pivot, il a connu de nombreuses personnalités dans le milieu . Par ailleurs ses biographies ont remporté un franc succès. Dans cet ouvrage, dédié à celui qu’il appelait « son soleil », il ressuscite des écrivaines qu’il a connues, lues, fréquentées, admirées,d’où les anecdotes croustillantes qu’il a cueillies.

Il décline une galerie d’une quarantaine de portraits féminins, enrichie de collages, de photos.

Difficile de les citer toutes. Des femmes généreuses, mondaines, certaines aimant le divin nectar apprécié aussi d’Amélie Nothomb, d’autres dotées de l’art de recevoir.



Il a même correspondu avec celle qui ouvre le bal, Natalie Barney, une éternelle conquérante devenue son égérie. Le biographe se remémore leurs rencontres en tête à tête. Lors des soirées qu’elle organisait, il a connu la princesse Bibesco qui l’a invité à son tour et lui a confié un flot de souvenirs ! Le journaliste s’est improvisé secrétaire et a été chargé de trier la correspondance de l’Amazone. On trouve ,insérée, une lettre de celle-ci à Apollinaire et la réponse de ce dernier déclinant l’invitation.



Il a participé aussi aux réunions dans le salon bleu de Verrières, organisées par Louise de Vilmorin, «  une Sévigné du téléphone », que Jean Cocteau surnommait «  Radio Loulette». Il a endossé le rôle de page, « d’escort-boy » pour des sorties au théâtre, des vernissages, des cocktails! Mais cela semblait insupporter Malraux. Jalousie ? Le confident de ces dames divulgue d’autres témoignages concernant «  le papillon et l’éléphant », glanés lors de déjeuners avec Pierre Bergé ou auprès de Iolé, la gouvernante de «  l’hermine ».

Il a fait partie d’une société plus secrète fondée par Josée Chambrun, aux invités prestigieux.Une maîtresse de maison hors pair, qui lui livrait trois mirabelles tous les ans !



Il a eu également le privilège d’accompagner Florence Jay-Gould à Séville, lui l’hispanophone.

Ce jeune homme charmant ( voir photo page 187), qui rédigeait reportages, interviews, critiques, devint un des dévots d’Anaïs Nin, «  la sobre sylphide » célèbre pour son journal , qui se distinguait par sa grâce.

Son ami Karl Lagerfeld le mit en garde : « Il vaut mieux ne pas fréquenter les monuments », lui confia-t-il, après l’ émission radio à laquelle le biographe de Chère George Sand était convoqué en même temps que Sagan, une rencontre sans lendemain !



Jean Chalon sensible à la poésie de l’irremplaçable Anna de Noailles , à « sa prose pleine d’harmonie », porte ses publications aux nues. Quant à son idole Colette, il se glisse dans sa peau et imagine la réponse qu’elle aurait pu adresser à Cocteau, avec un tel brio que l’on croirait entendre « la scandaleuse » en personne !

Autre déesse incontournable : Lola Florès, la chanteuse-danseuse andalouse qui a ensorcelé l’étudiant qu’il était à Barcelone ! L’admirateur inconditionnel lui a d’ailleurs consacré une hagiographie et le diariste cite une page de son Journal de Paris où il revient sur sa rencontre inespérée avec « La pharaonne » qui l’avait tourneboulé au point de prendre un calmant !



Beaucoup de ces femmes , de ces déesses françaises ou étrangères, volages, certaines lesbiennes, furent des séductrices, à l’exception de la poétesse Marie-Noël dont le compagnon était Dieu.





Cette fréquentation assidue des « dames » lui a attiré les moqueries de Karl qui se demande, comme d’autres, «  s’il n’est pas lesbien lui-même » ! Des dames «  au coeur tellement anglais », d’autres « au coeur innombrable ». Quelle vie riche et intense !



Revenons à la photo en couverture, car en arrière plan se dresse le Mont Ventoux si cher à Jean Chalon ! Violette Leduc, qui venait de s’acheter une maison avec vue sur « ce phare protecteur », l’aura-t-elle idolâtré, elle aussi ? Ses tenues extravagantes ont fait couler l’encre ! Voici l’auteure de La Bâtarde devenue déesse de la mode.



Le natif de Carpentras , l’adorateur du Ventoux, croque ses amies provençales sans oublier les femmes de sa famille et ne cache pas sa préférence pour sa sœur aînée, Juliette, qui a été comme une seconde mère, le veillant quand il était malade. Une marraine bien-aimée, qui l’intriguait par sa façon de soigner sa peau : « elle mettait des rondelles de concombre sur son front, se frottait les joues avec des fraises ». Douze années de différence. Pieuse, elle lui a enseigné le catéchisme en vue de sa première communion.

« Yette » a endossé aussi le rôle de sœur de lecture, aiguisant sa curiosité, l’initiant à la littérature jeunesse ,une porte ouverte sur la comtesse de Ségur …

Touchante scène de les imaginer lire « main dans la main ». Elle a ainsi contribué à développer très tôt, son goût pour la lecture. C’est elle qui lui a mis dans les mains les Claudine de Colette et les aventures d’Alexandra David-Néel. Ces livres ont dû provoquer le déclic de la vocation de Jean Chalon ! D’ailleurs depuis, il rend un culte permanent à Colette,

et avoue ne pas concevoir sa vie sans elle. Il célèbre aussi Pauline Tissandier, dévouée et méritante gouvernante de la baronne de Jouvenel.



Le résident de Batignolles consacre des pages à celles qu’il a croisées au square de ce quartier, qui « a gardé quelque chose de provincial ». Il peut être fier d’avoir été reconnu comme « l’ami des arbres » par l’académicienne Marguerite Yourcenar en qui il voyait justement un arbre ! Toutefois, il commit un impair qui « lui valut une volée de bois vert » !





Un des atouts de cet ouvrage, c’est qu’il peut se lire selon ses attirances, des personnalités des plus célèbres aux noms inconnus. Autre plus, si vous êtes gourmand, vous pourrez confectionner la recette d’un entremet au chocolat, crée par Mapie de Toulouse-Lautrec (1) devenu « le gâteau de Jean Chalon, le péché mignon du « mémorialiste » !



Notre hagiographe peut se targuer d’avoir dans ses archives des photos rares, précieuses, aux côtés de ses égéries ( Anaïs Nin, Louise de Vilmorin…) ! Ce qui enrichit la lecture.



Jean Chalon livre un aréopage époustouflant qui permet de faire découvrir ces femmes exceptionnelles dont les noms / ont traversé le siècle/sont gravés à jamais. Époque révolue !

Une invitation à lire ces écrivaines mais aussi l’auteur, à la bibliographie impressionnante.

Merci à lui d’avoir ouvert son tiroir aux souvenirs, émaillés d’humour. Par cet ouvrage, il paye sa dette envers toutes celles qui lui ont prodigué des trésors de sagesse, l’ont pris comme confident, lui ont accordé des voluptés d’amitié. On en jalouserait ces privilèges !







(1) : sœur de Louise de Vilmorin , connue pour ses chroniques culinaires





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Dames de coeur et d'ailleurs

Formidable cadeau que nous fait Jean Chalon à travers son dernier opus, véritable ode à la littérature française et à ses femmes écrivains. Avec brio et humour, l'auteur nous conte la vie, les bons mots mais aussi les drames des femmes écrivains françaises qu'il a côtoyé. Je recommande ce livre aux amoureux de la littérature française et de sa petite et grande histoire.

Jean Chalon en est le gardien du temple.

Sans doute que les Immortels du Quai Conti honoreraient la mémoire de toutes les autrices de notre pays en accueillant en son sein leur confident et ami, qui est aussi un grand auteur tiré à des millions d'exemplaires de par le monde.
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Le lumineux destin d'Alexandra David-Néel

Cette biographie est d'une précision remarquable ! Toutes les strates de la vie de cette superbe et insupportable aventurière sont mise à nu, avec nombre extraits de courriers, publications, etc.

Peut-être un peu trop pour moi... Je salue le travail gigantesque de l'auteur.
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