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Critiques de Jean-Christophe Portes (410)
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Minuit dans le jardin du manoir

Minuit dans le jardin du manoir Jean-Christophe Portes

Le Masque mars 2019

#MinuitDansLeJardinDuManoir #NetGalleyFrance



Au manoir de Caudebert vit la famille Florin , une famille réduite au strict minimum! La grand-mère Colette une vieille dame un peu "fofolle" et son neveu Denis notaire comme son père et tous ses ancêtres. Denis est un passionné , détrompez vous ce n'est pas le notariat qui le passionne mais l'histoire militaire ... Alors imaginez sa tête le matin au moment de se rendre à l'étude quand il découvre face au perron une tête emmanchée sur un pieu et pour couronnez le tout ne voilà-t'il pas que sa chère grand-mère a disparu!!

Le roman commence , je devrais plutôt parler du début d'un roman d'aventure mêlant l'histoire de la conquête du Mexique par l'Espagne et son valeureux capitaine Cortès et des aventures dignes de James Bond....

Dire que ce roman m'a enthousiasmée serait vous l'avez compris un pur euphémisme cependant son côté déjanté et course poursuite m'a parfois fait sourire .

Donc si vous n'êtes pas spécialement amateur de roman policier ou de polar conventionnels, si vous avez envie d'une lecture pas prise de tête ce roman est fait pour vous!

Un grand merci aux éditions du Masque pour cette lecture en demi-teinte.
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L'affaire des corps sans tête

LE DÉBUT D'UNE SÉRIE SE DÉROULANT SOUS LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

Ce roman policier historique est le premier volume d'une série intitulée "Les enquêtes de Victor Dauterive" qui a lieu sous la Révolution française.



Si la Révolution française est une période très prisée dans les romans historiques, elle l'est moins dans les romans policiers historiques, surtout sous forme de série. Certes, Nicolas Le Floch n'est pas très loin, mais ce personnage parisien évolue quelques années avant la Révolution française, en tout cas pour l'instant !



Et créer une série représente de nos jours un sacré pari et beaucoup de travail, car l'auteur ne réfléchit pas uniquement à un roman, il travaille plus globalement sur la série qu'il souhaite créer, l'organise, imagine les futures intrigues et l'évolution de ses personnages, car ce premier roman pose les bases de la série : époque abordée, personnages récurrents ou non, caractères physiques et psychologiques des personnages...



Ces deux aspects ont donc attiré ma curiosité !





LE LIVRE, UN SACRÉ PAVÉ !

C'est vrai, je préfère les romans en format poche et pas trop épais. J'ai beau être ce que l'on appelle "une grosse lectrice", les gros romans m'ont toujours fait un peu peur. Et là, un pavé de pratiquement 400 pages ! Cependant, la mise en page – blancs tournants, corps du texte et interlignage – est aérée et agréable à l'oeil.



De toute façon, j'étais déjà conquise par le titre, à la fois intrigant et évocateur, et par l'illustration en couverture, étonnante, pittoresque et qui rappelle qu'autrefois certains ponts de Paris étaient couverts de boutiques et de maisons.



Le message est clair : il s'agit bien d'un roman policier historique !





UN CONTEXTE HISTORIQUE AGRÉABLEMENT RETRANSCRIT

Même si la période de la Révolution française reste largement méconnue dans les détails, tout le monde connaît peu ou prou cette période charnière de l'histoire de France. Chacun d'entre nous est capable de citer quelques noms de grands personnages qui ont oeuvré dans les années 1789. Et la Révolution française continue de fasciner les gens, c'est une époque faite d'espoirs, de désillusions, de revirements, de trahisons, de progrès, de cruauté... Bref, tous les ingrédients sont déjà là pour écrire un bon roman historique ! Mais la difficulté est de trouver un angle d'approche original de cette période (personnages, thème, mode de narration...).



Jean-Christophe Portes place son intrigue en 1791 alors que le roi est toujours à la tête du pays et que l'Assemblée Constituante travaille à la rédaction de la Constitution. Malgré un certain nombre d'innovations (création des départements, réforme de la justice...), l'état de la France est toujours aussi fragile : à la pauvreté et à l'injustice qui persistent, s'ajoute un nouveau mal, celui des luttes de pouvoir et de son cortège de manigances, de manipulations, de trahisons, de bassesses, de complots... Les différents clans qui s'affrontent fragilisent d'autant plus la situation de la France.



L'auteur parvient à retranscrire toute l'atmosphère de cette époque, stimulante, pleine d'espoir, puisque tout est à inventer, mais aussi terrifiante, en raison des complots et des conspirations qui se trament entre le parti du roi et au sein même des différentes organisations révolutionnaires.



Si cette histoire m'est familière dans les grandes lignes, cette lecture m'a permis de découvrir l'histoire de la Gendarmerie Nationale (ancienne Maréchaussée), du Comité de liquidation des dettes et du cercle des Vainqueurs de la Bastille. Les informations historiques fournies par l'auteur sont subtilement distillées tout au long du roman, de telle façon qu'on apprend beaucoup de choses sans s'en rendre compte ! Certaines sont même apportées par des notes de bas de page, mais il n'y a aucune description indigeste. Ainsi, le lecteur ne se sent jamais écrasé par un flot d'informations ou interrompu dans sa lecture car c'est l'intrigue qui mène le jeu.



Pour restituer cette atmosphère si particulière, l'auteur s'est appuyé sur une riche bibliographie présentée en fin de roman mais aussi, plus en détails, sur le site web du livre.





PARIS AU XVIIIE SIÈCLE, ON S'Y CROIRAIT !

De la même manière, l'auteur parvient à nous rendre vivant le Paris de la Révolution française, une ville bien plus petite qu'aujourd'hui, qui correspond grosso modo aux six premiers arrondissements actuels. Au-delà, ce sont des fermes, des champs, des vergers, des monastères et des villages.



En suivant le héros de ce roman, Victor Dauterive, on découvre une ville vivante, pleine d'énergie mais aussi terriblement injuste : aux hôtels particuliers du centre s'opposent les quartiers plus excentrés. Tel est le cas du faubourg Saint-Marcel où vit l'un des personnages du roman, Suzanne : il s'agit d'un quartier où dominent les habitations vétustes dans lesquelles les gens vivent dans la saleté, le bruit et la promiscuité.

"Le jeune homme connaissait mal ce quartier, l'un des plus déshérités de la capitale. Il n'y avait jamais mis les pieds et découvrait des maisons noires, un peuple de mendiants et de pauvres gens, un sol puant où s'accumulait une crasse que nul ne songeait à curer. Il y avait, disait-on, moins d'argent dans tout le faubourg Saint-Marcel que dans une seule maison du faubourg Saint-Honoré."

Mais, quel que soit l'endroit, les rues sont étroites, sales, boueuses, encombrées... Haussmann n'est pas encore passé par là ! (même s'il n'a pas fait que du bien à la capitale...)



Outre la géographie et l'architecture de la ville, l'auteur nous fait découvrir au gré des pérégrinations de Victor Dauterive tous les petits métiers d'alors : ravaudeuse, aubergiste, graveur, publiciste, limonadier, marchand d'eau, rétameur, commis, boucher, menuisier, domestique, comédien, boulanger, vendeuse de marée, marieuse, brasseur, barbier, brigadier, juge, gendarme, clerc de notaire... Tout un monde disparu resurgit alors sous les yeux du lecteur !





LA RECETTE D'UNE BONNE INTRIGUE POLICIÈRE

Outre un contexte historique brillamment décrit, l'auteur développe ici une intrigue criminelle bien ficelée et parfaitement intégrée à un épisode marquant de l'histoire de France. Constituée de deux histoires a priori indépendantes, l'intrigue est rythmée par une suite de meurtres, de complots, de trahisons, de poursuites et de fausses pistes : pas de temps mort, il y a en permanence des rebondissements qui permettent au héros d'avancer dans la résolution de son enquête, même si celle-ci s'avère assez compliquée.



Autre particularité de cette intrigue : le lecteur est parfois amené à suivre d'autres personnages que le héros et, par là même, a parfois un petit temps d'avance sur ce dernier, mais pas toujours car le lecteur ne sait pas forcément pourquoi l'auteur l'amène à suivre d'autres personnages ; ce sont parfois de vraies pistes, parfois de fausses pistes... l'auteur joue véritablement avec notre perspicacité. Maîtrisant à la perfection son sujet, l'auteur instaure un suspense qui tient le lecteur en haleine jusqu'aux dernières pages.





UN DÉBUT ASSEZ DÉCONCERTANT

Comme le roman se divise dans un premier temps (pendant au moins 180 pages) en deux histoires parallèles – l'enquête sur les corps retrouvés sans tête et la mission donnée par La Fayette à Victor Dauterive d'arrêter Marat –, on a un peu de mal à comprendre au début s'il y a une intrigue principale ou pas, si les deux intrigues vont se réunir et, si oui, comment.



D'un point de vue narratif, cette juxtaposition de deux histoires qui vont finir par se recouper n'est pas évidente à gérer, d'autant qu'aucun personnage ne sert de liant. D'où des sauts de puce un peu intempestifs : au cours de la lecture, on passe d'une intrigue à l'autre, d'un personnage ou d'un lieu à un autre, sans aucune transition et indication à part un saut de ligne. Il aurait été intéressant de conserver le découpage chronologique mis en place pour le premier chapitre du roman, mais que l'on ne retrouve pas par la suite, et d'y ajouter une mention géographique, car parfois ce n'est qu'au bout de trois lignes que l'on comprend qu'on a changé de personnage ou de lieu. La lecture n'est donc pas très aisée, même si l'on comprend dès que l'on voit un saut de ligne qu'on va changer d'histoire, de personnage ou de lieu. En outre, sans mention de date, on perd le fil du temps et je serais bien incapable de vous dire combien de temps dure cette enquête.





UN SCÉNARIO ÉLABORÉ ET UNE ÉCRITURE FLUIDE

Présenter l'auteur dans le cas présent me semble d'autant plus important qu'il s'agit d'un premier roman et que la formation et le métier de l'auteur ne sont pas étrangers à la conception et à l'écriture de ce roman.



En effet, après avoir étudié le cinéma, la vidéo et l'animation à l'École Nationale de Arts Décoratifs, Jean-Christophe Portes est devenu journaliste et réalisateur. Travaillant pour la télévision, il est l'auteur d'une trentaine de documentaires consacrés à la société ou à l'histoire.



Et, en effet, que ce soit dans la description du Paris d'alors, des situations, de l'action ou bien des personnages, l'écriture de l'auteur est très visuelle, en lien avec un scénario bien construit. Le récit est ainsi magistralement maîtrisé, l'auteur tient toutes les ficelles entre les mains et sait parfaitement quand il va les lâcher. En lisant l'interview de l'auteur sur son site, mon intuition s'est confirmée : il a d'abord rédigé un synopsis puis s'est lancé dans un plan détaillé, constitué de séquences. Une fois validé, il s'est lancé dans l'écriture, apportant par là même le rythme, les descriptions, les émotions...



Cette méthode serait donc la recette magique pour écrire un roman ? Eh non, savoir écrire un scénario détaillé est important, mais cela ne suffit pas : en effet, si seul le scénario est soigné, le lecteur a la sensation d'évoluer dans un univers artificiel, sans aucun relief ni caractère. Outre le scénario, il faut être capable de restituer une époque, un contexte, une atmosphère, de développer des personnages, leur psychologie, ce que l'auteur réussit parfaitement ici.



Bien écrit, agréable à lire, bien rythmé, ce roman se lire avec plaisir et facilité. Les descriptions sont parfois un peu courtes, mais cela permet au récit de rester dynamique. La plume est captivante, légère, donnant un effet de réalisme bien réussi, puisque l'ambiance de l'époque est bien rendue. On est tenus en haleine jusqu'à la dernière page.





LE HÉROS, UN JEUNE ENQUÊTEUR DE 19 ANS

Une intrigue policière bien menée donc, avec à sa tête le gendarme Victor Dauterive. Contrairement à certains personnages d'autres romans historiques, Victor n'est pas un homme aguerri, sûr de lui, parfait.



En effet, suite à des démêlés avec son père, le marquis de Saulon, Victor Brunel de Saulon, chevalier d'Hauteville, a fui sa région natale, la Bourgogne, pour gagner la capitale où, grâce à la protection de La Fayette, il devient à 19 ans sous-lieutenant de la Gendarmerie Nationale et s'appelle désormais Victor Dauterive. Officiellement, le jeune homme est affecté à la garde de l'Hôtel de ville ; dans les faits, La Fayette lui confie des missions confidentielles.



Passionné de dessin et de peinture, Victor est un jeune aristocrate patriote, pétri des idéaux des Lumières, grand lecteur de Voltaire, de Rousseau et de Plutarque. C'est en sa compagnie que l'on découvre cette période pleine de clairs-obscurs, que l'on revit les événements tels qu'ils ont été vécus au jour le jour, en dépassant les clichés qui ont fini par s'imposer aujourd'hui.



Fougueux, parfois un peu candide, mais toujours volontaire, Victor évolue au fil du roman, au fur et à mesure qu'il découvre les réalités politiques de la période dans laquelle il vit. Il prend de l'épaisseur, acquiert de l'expérience au contact d'hommes plus expérimentés (le conseiller de Gastine, le chirurgien-barbier Bouvreuil et l'archiviste Duperrier). Il commet des erreurs, tombe dans des pièges grossiers, mais il grandit et apprend de ses erreurs. Nul doute qu'il prendra davantage d'assurance au fil de ses enquêtes et des romans.



Puisqu'on en est à parler du héros et de son évolution dans les prochains romans, il pourrait être intéressant et bien utile d'ajouter une liste des personnages présents dans le roman, car autour du héros évolue un assez grand nombre de personnages : La Fayette, Antoine Talon, de Gastine, Bouvreuil, Duperrier, la veuve Pinsonnet, Suzanne, Picot, Maurice Duplay, le père François et sa femme, Lesage, Stanislas Bourdon, Charpier, Peretat, le marquis de Saulon, Vassel, Agnès de La Chesnaye, le vicomte de Saint-Prix, Pierre Chéron, mademoiselle Lange, Boulay de Lhéritier...





DES CLINS D'OEIL HISTORIQUES

Au cours de son enquête, Victor Dauterive est amené à croiser une foule de personnages fictifs, le petit peuple de Paris, mais aussi historiques : La Fayette, Marat, Louis XVI, Marie-Antoinette, Danton, Hébert, Olympe de Gouges, Talma, Fragonard, Madame Roland et son époux, Madame Helvétius, Louis Sébastien Mercier, de Batz, Perrégaux... et bien d'autres révolutionnaires qui ne s'entendent guère entre eux, à cause de conflits d'intérêt. L'auteur parvient brillamment à mêler ces personnages historiques à l'intrigue.



J'ai particulièrement apprécié l'irruption de Fragonard dans le cours du récit, ce "vieillard d'au moins soixante-cinq ans, le teint jaune et les traits fatigués. Il portait un mauvais manteau de laine, une grosse écharpe et un petit tricorne, mais cette mise assez pauvre contrastait singulièrement avec l'assurance un peu moqueuse du regard."



Mais également la présence d'Olympe de Gouges, "une agréable personne d'environ quarante ans, au visage rond et aux grands yeux charmeurs", dont l'auteur nous fait partager les revendications et idéaux très actuels : droit de vote des femmes et leur intégration dans la société à la même place que les hommes, aides pour les pauvres isolés dans les quartiers délabrés, abolition de l'esclavage... Un personnage plein de charme, combative, pugnace, combattante, sensible, attentive au sort des autres...



Et, pour finir, l'évocation du milieu du théâtre via le fameux Talma, "un grand jeune homme de belle allure, les cheveux coupés court à la Titus, en costume et sandales romaines parfaitement reproduits", et la rupture entre la troupe du Théâtre-Français et les comédiens patriotes qui se réfugient dans un nouveau théâtre, rue Richelieu.





EN CONCLUSION

Points forts :

– Le premier volume d'une série policière qui se déroule sous la Révolution française.

– Un personnage principal non stéréotypé, qui évolue au cours du roman.

– Un scénario bien construit.

– Une belle restitution du Paris sous la Révolution.

– Un mélange harmonieux entre personnages fictifs et historiques, entre l'intrigue policière et l'Histoire.

– Un roman accessible à tous, quelle que soit la connaissance du lecteur en histoire.



Points faibles :

– Absence de repères spatio-temporels structurant le texte.

– Une introduction sur le contexte historique aurait été un plus.

– Une construction originale mais qui peut dérouter le lecteur sur une centaine de pages.

– Pas de liste de personnages au début du roman.





Merci à l'auteur, Jean-Christophe Portes, qui m'a permis de découvrir ce roman !
Lien : http://romans-historiques.bl..
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Oscar Wagner a disparu

Bonjour amis lecteurs,

Aujourd’hui je vous propose le nouveau livre de Jean-Christophe Portes: « Oscar Wagner a disparu ». Coup de cœur pour ce redoutable thriller historique, premier opus d’une série qui commence à Paris en 1942 sous l’occupation allemande. Nous suivrons un truand, Mo Les-Yeux-Bleus, patron d’une boîte de nuit, contraint d’assassiner Oscar Wagner. Quel est donc le secret que détenait Wagner qui pourrait changer le cours de la guerre ? Les deux personnages principaux sont très attachants, émouvants et leur psychologie finement analysée. Leurs émotions, interrogations et douleurs transpirent dans chaque ligne du roman. L’atmosphère se veut oppressante, angoissante, habitée de suspicions et accessoirement de tortures. L’auteur m’a séduite par un ouvrage passionnant, parfaitement documenté, largement inspiré de faits et de personnages réels. Il use d’une plume brillante et percutante. Un excellent moment de lecture !

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L'espion des Tuileries

Titre : L'espion des Tuileries

Auteur : Jean-Christophe Portes

Année : 2018

Editeur : City éditions

Résumé : En 1792 la France est en ébullition et les forces ennemies Autrichiennes campent aux frontières nationales. Au milieu du Chaos, Victor Dauterive est chargé par Lafayette d'acheminer la paie des soldats Français. C'est alors que le convoi est attaqué et le butin dérobé, Dauterive n'a d'autres choix que de partir à la recherche du magot.

Mon humble avis : J'avais bien aimé le premier tome des aventures du gendarme Dauterive. Si je savais comment faire un lien pour que vous puissiez consulter ma chronique sur le sujet, je l'aurais d'ailleurs fait avec plaisir. Il se trouve que mes connaissances en informatique sont forts limités, alors je me contenterais d'en faire l'évocation ! Bref, à l'époque, j'avais apprécié l'érudition de l'auteur, le rythme et le style simple et directe permettant une plongée extrêmement réaliste dans cette France post-révolutionnaire. Depuis ce premier opus, Portes a publié trois autres romans ayant pour héros le jeune gendarme Dauterive. Je n'ai pas encore lu le second, ni le troisième, et c'est donc le dernier de cette saga intitulée L'espion des Tuileries dont nous parlerons aujourd'hui. Un roman dans la veine des ouvrages précédents de l'auteur, un savant mélange d'érudition, d'action et d'aventure. Cet épisode, peut-être moins frais, moins surprenant que son prédécesseur, gagne néanmoins en maturité, tout comme son héros constamment tiraillé entre les idéaux révolutionnaires et une franche loyauté envers le roi. Evidemment nous retrouvons des personnages historiques, tels que Lafayette, Danton ou Olympe de Gouges pour qui Victor a un faible certain, et d'autres issus de l'imagination fertile de Jean-Christophe Portes. C'est trépidant une fois de plus, très instructif et facile à lire et si l'intrigue est prenante, elle est totalement au service de la description d'une époque bouillonnante où des camps opposées s'affrontent pour tenter d'arracher les reines du pouvoir. Comme son titre l'indique, ce roman est aussi une description minutieuse des intrigues et des affaires secrètes qui finirent par envoyer Louis XVI devant l'échafaud. Ambitions personnelles, trahisons, mensonges et corruption étaient le quotidien d'un roi réputé falot mais qui fit pourtant preuve d'un courage immense au moment où une foule déchaînée parvint jusque dans ses appartements. Cette anecdote et tant d'autres ponctuent le texte de Portes, un texte de grande qualité où l'on sent la passion de l'auteur pour son sujet et pour cette époque. Pour cela et pour une description brillante de cette période tourmentée, je ne peux que vous conseiller de lire L'espion des Tuileries.

J'achète ? : Oui, évidemment, quand on peut allier l'utile à l'agréable, il n'y a aucune raison de s'en priver.
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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L'affaire des corps sans tête

A mi-chemin entre Fanfan la tulipe et le Hussard sur le toit, Victor Dauterive, jeune sous-officier de la toute nouvelle Gendarmerie crée sous la Révolution est un héros haut en couleurs.

Nous sommes au printemps de l'année 1791, Victor, jeune protégé du héros des Amériques Lafayette, pour ne pas le nommer, est missionné pour mettre la main sur Marat. Mais une autre affaire préoccupe beaucoup plus Victor: on a retrouvé des corps sans tête jetés dans la Seine, ce qui amène le jeune enquêteur à négliger sa première mission et à mettre le doigt dans un engrenage bien dangereux.

Cette immersion dans le Paris révolutionnaire est un pur délice. Le printemps 1791 qui se termine le 20 juin par la fuite infructueuse de Louis XVI et son retour le 21 juin sous bonne escorte à Paris nous est retranscrit de façon romancée mais avec un soin de réalisme historique tout à l'honneur de Jean-Christophe Portes.

L'occasion, pour moi, de replonger avec délice dans l'incontournable

" Révolution francaise" de François Furet et Denis Richet, bible de mes débuts d'études à la fac d'histoire.

Je pense pour ma part, ne pas en avoir fini avec ce jeune Dauterive. La lecture de "L'Affaire de l'Homme à l'Escarpin" me semble tout indiquée...
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L'affaire des corps sans tête

Merci Monsieur Jean-Christophe Portes !



De février à juin 1791, l'enquête du gendarme Victor Dauterive sur des cadavres dans la seine, aboutira à la découverte un plus vaste complot lié à la fuite du roi et son arrestation à Varennes.



La rencontre des personnages inventés (Dauterive, Duperrier, Bouvreuil) aux vrais personnages historiques (Jean-Louis David, Fragonard, Marat, Duplay, Lafayette, Olympe de Gouges…) est vraiment crédible et réaliste.



Les descriptions des scènes de rues de Paris au XVIIIe sont splendides et trahissent une excellente connaissance historique.
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La disparue de Saint-Maur

Très riche en événements, l'année 1791 est une nouvelle fois au coeur de la série des enquêtes de Victor Dauterive avec ce troisième tome qui se déroule plus précisément entre la fin du mois de novembre et la fin du mois de décembre.

Depuis l'arrestation de Louis XVI à Varennes le 21 juin 1791, la situation politique est tendue alors que, dans le même temps, le pays s'enfonce de plus en plus dans la crise économique. Les différents groupes politiques siégeant à l'Assemblée législative tentent de s'imposer par tous les moyens possibles... complots, coups bas, trahisons, tout est bon pour s'emparer du pouvoir ! Aux frontières, l'inquiétude est également grande : depuis quelque temps, nombre d'émigrés, avec parmi eux des officiers nobles, intriguent pour obtenir une intervention militaire et se rassemblent pour former une armée d'appoint. Le pays se trouve ainsi au bord du chaos, menacé en son sein-même et à ses frontières.

C'est dans ce contexte explosif que notre jeune héros, l'officier de gendarmerie Victor Dauterive, est chargé d'enquêter sur la disparition d'Anne-Louise Ferrières, une jeune aristocrate résidant avec sa famille à Saint-Maur. Fugue, enlèvement, meurtre, suicide... aucune piste n'est écartée et l'enquête se révèle d'autant plus difficile que Victor se heurte immédiatement à l'hostilité des proches qui souhaitent étouffer l'affaire. Réaction pour le moins étrange... Et comme si cela ne suffisait pas, le marquis de La Fayette, qui s'était retiré en Auvergne, refait son apparition ; ayant décidé de se présenter aux élections municipales de Paris, il demande à Victor, toutes affaires cessantes, d'espionner Pétion, son principal adversaire dans la course à l'investiture, pour identifier ses points faibles afin de le décrédibiliser et de gagner l'élection.



DEUX ENQUÊTES BIEN DISTINCTES

Dans le tome précédent, nous avions affaire à deux enquêtes menées en parallèle, qui finissaient par se rejoindre à un moment donné. Ici, nous avons de nouveau deux enquêtes menées de front, mais l'originalité vient du fait qu'elles ne sont pas dirigées par le même personnage, sauf au début du roman, et qu'elles sont totalement distinctes l'une de l'autre.

D'un côté, un fait divers, à savoir l'affaire de la jeune femme disparue de Saint-Maur et, de l'autre, une enquête politique autour du rôle de Pétion et de celui de l'Angleterre dans la Révolution française. Autant vous dire que j'ai cherché jusqu'au bout du roman à savoir si ces deux intrigues pouvaient être reliées entre elles, imaginant des passerelles plus improbables les unes que les autres, tant j'étais persuadée que l'auteur allait suivre le même schéma que dans le tome précédent. Eh non ! Mais cette recherche incertaine m'a tenue en haleine pratiquement jusqu'au bout du roman !

Ce schéma – deux enquêtes menées en parallèle mais n'ayant aucun rapport l'une avec l'autre – me semble assez inhabituel et plutôt risqué en ce sens où l'auteur doit conduire et maîtriser deux intrigues en même temps et veiller au bon équilibre et aux bonnes transitions entre les deux, sous peine de voir le lecteur décrocher à tout moment. Mais ces deux enquêtes, menées de main de maître et au même rythme, m'ont vraiment passionnée du fait qu'elles étaient vraiment différentes l'une de l'autre : la première, liée à un drame familial, relève de l'humain, de l'individu, de la société tandis que la seconde relève du politique et de l'Histoire. Mais ne croyez pas que l'intrigue à caractère politique soit dépourvue d'émotions et de sentiments !



UN HÉROS SOUMIS À RUDE ÉPREUVE ET UNE ENQUÊTRICE DE CHOC !

Autant j'avais trouvé Victor un peu falot et insipide dans le tome précédent, se tirant un peu trop facilement d'affaire, autant notre héros se trouve confronté ici à des périls bien réels, voire à une avalanche impressionnante de dangers. Car il a beau tenter de mener ses deux enquêtes de front, désobéissant ainsi au marquis de La Fayette, il est rapidement obligé de céder devant l'intransigeance de ce dernier et de se consacrer exclusivement à l'enquête qu'il lui a confiée. Ce qu'il ignore, c'est que son amie et écrivaine Olympe de Gouges a pris le relais à son insu et elle non plus ne se ménage pas pour faire éclater la vérité, et son statut de femme joue même un rôle important dans la résolution de l'affaire. Deux enquêtes distinctes, deux enquêteurs, un homme et une femme... mais une amitié trouble, des affinités évidentes même si elles restent inavouées ! Cela promet pour la suite de la série !

En découvrant ce beau portrait de femme en couverture ("Portrait de la Baronne de Crussol", Élisabeth-Louise Vigée-Lebrun, Musée des Augustins, Toulouse), je me suis dit que ce tome allait mettre davantage à l'honneur les femmes – dans le précédent tome, Olympe de Gouges était restée trop en retrait à mon goût. Mais je pensais surtout à la disparue, Anne-Louise Ferrières, supposant dans un premier temps qu'elle serait un personnage central du roman... elle le fut un certain temps mais surtout en raison de son absence ! Son personnage permet surtout de mettre en avant le difficile statut de la femme au XVIIIe siècle, qui se doit d'être soumise, obéissant à son père puis à son mari... Mais la belle surprise est venue d'Olympe de Gouges, quel beau personnage ! Une femme déterminée, en avance sur son temps, avec du caractère, intelligente, une enquêtrice idéale qui nous permet de bien mesurer la place de la femme dans la société d'alors, son statut, ses droits, le regard qu'on portait sur elle, ses peurs, etc. Car, oui, elle aussi m'a procuré de belles frayeurs à s'aventurer comme ça en dehors de Paris, dans des quartiers malfamés, à des heures tardives, par un temps exécrable, mais notre Olympe est tenace, têtue, elle ne lâche rien ! Et j'ai adoré le fait qu'elle n'en fasse qu'à sa tête et mette un peu le bazar dans l'enquête initialement menée par Victor !

Ceci étant, même si je me suis naturellement davantage identifiée à Olympe, le personnage de Victor ne m'a pas laissée indifférente dans ce tome. En effet, l'auteur lui a réservé une série d'épreuves bien carabinées qui, tel un parcours de vie rempli d'obstacles, vont lui permettre en un temps très court de s'affirmer, de s'endurcir et de devenir, au terme de ce roman, un adulte prêt à affronter de nouveaux défis. Il va ainsi passer par toutes sortes d'émotions parfois contradictoires, nous le rendant d'autant plus attachant car réaliste, bien loin du personnage naïf et idéaliste du tome précédent : il va souffrir, il va espérer, il va se tromper, il va avoir peur, il va s'inquiéter... Un personnage qui doute aussi, qui se sent parfois manipulé comme une marionnette par La Fayette et dont il aimerait bien se défaire comme il s'est défait de la tutelle paternelle.

Mais j'ai bien cru qu'on allait perdre notre petit Victor ou qu'il allait nous revenir mais pas entier… ceci dit, pour un peu, il aurait pu perdre un doigt, voire plus ! En effet, après l'hostilité de la famille Ferrières, le voici confronté au retour du marquis de La Fayette, son mentor, dont il pensait s'être libéré et qui lui impose une mission qu'il doit mener avec son grand ennemi Charpier ! De là, il se retrouve en Angleterre, en situation plus que précaire puisqu'il ne maîtrise pas la langue anglaise, pour finir très vite dans un cachot, soumis à la torture. Son retour en France est rocambolesque. D'un sombre cachot à des courses-poursuites sur les toits ou dans la campagne, Victor est partout ! On pourrait croire que la coupe est pleine et que plus rien ne peut arriver… Eh bien non, que reste-t-il ? Les problèmes familiaux... je ne vous en dirai pas plus, mais ils seront loin d'être résolus à la fin de ce roman, bien au contraire, et cela crée un sacré suspense pour la suite de la série !



VICTOR-JOSEPH TURPIN, UN PERSONNAGE QUI PREND DE L'AMPLEUR MALGRÉ SON ABSENCE

L'autre personnage qui commence à s'imposer dans cette série est celui du jeune orphelin boiteux recueilli par Victor, Victor-Joseph Turpin, et pourtant il est absent durant la majeure partie du roman, et pour cause : dès le début du récit, les relations entre lui et Victor sont tendues, ce dernier souhaite lui donner une instruction et une éducation tandis que Victor-Joseph ne rêve que de liberté et d'être aimé.

Face à l'impatience, à l'irritation et à l'exigence de Victor, le jeune garçon est déstabilisé, il ne se sent plus à sa place et son mal-être va grandissant jusqu'au jour où il décide de fuguer. Pour Victor, cette fuite va agir comme un révélateur : il comprend qu'il a été bien trop dur avec cet enfant qui a tout perdu et qui a besoin avant tout d'amour, et qu'il est en train de reproduire le comportement que son père a eu à son égard !

C'est ainsi à travers les yeux de Victor, alors qu'il part à la recherche de Victor-Joseph pour réparer ses erreurs, que l'on découvre la vie quotidienne de ces enfants orphelins, démunis et livrés à eux-mêmes, qui se regroupent sous la coupe d'un chef pour commettre des vols et des menus larcins. Là encore, je pense que ce personnage est promis à un bel avenir dans la série.



UNE DESCRIPTION PRÉCISE ET VIVANTE DE PARIS ET DE LONDRES

En suivant Victor et Olympe de Gouges dans leurs enquêtes respectives, on découvre une nouvelle fois un portrait époustouflant de véracité de Paris sous la Révolution française, le tout dans un style fluide mais précis, sans descriptions interminables. Paris mais aussi sa banlieue, et la carte reproduite en début d'ouvrage est là pour nous le rappeler : la capitale à la fin du XVIIIe siècle n'était pas aussi étendue qu'aujourd'hui, et les faubourgs n'étaient pas toujours faciles d'accès et rassurants.

Ceci étant, Victor se promène également dans certains quartiers parisiens peu sûrs, comme le quartier Saint-Marcel qui, aujourd'hui, n'est plus du tout une zone dangereuse !

Mais l'on découvre également la topographie, la géographie et la vie quotidienne à Londres à la fin du XVIIIe siècle, la comparaison entre les deux capitales est d'ailleurs fort intéressante.

C'est une chose que d'enquêter dans des quartiers parisiens ou dans des villes de banlieue peu sûres, c'en est une autre de le faire au XVIIIe siècle quand le temps est exécrable ! Certes, on est fin novembre, mais la lumière est particulièrement faible, le ciel est plombé, les températures sont glaciales, le vent souffle par rafales, la pluie glacée ne cesse de tomber...

Ces conditions climatiques particulières contribuent à créer une atmosphère vraiment inquiétante, pesante et très sombre, très "fin du monde", à l'image de certains personnages...



DES PERSONNAGES GLAUQUES...

Au cours de leurs pérégrinations dans cette atmosphère lourde et glaciale, Victor et Olympe vont croiser différents personnages, soit réels (La Fayette, Jérôme Pétion, marquis de Travanet, Edward FitzGerald...), soit fictionnels, qui coexistent sans aucun problème. Bien qu'il n'y ait pas pléthore de personnages, l'auteur a eu tout de même la bonne idée d'en dresser la liste au début du roman. Qu'ils soient réels ou inventés, il n'y a pas un protagoniste qui échappe à la plume acérée de l'auteur, et ce pour notre plus grand plaisir ! Entre l'irascible et l'hostile baronne Ferrières, l'indifférence et le mutisme du baron Ferrières, Victor et Olympe se trouvent confrontés à des personnages vraiment étranges, tant sur le plan psychologique que physique – je vous laisse découvrir les quelques descriptions ci-après :

- Marguerite Perret de Bauchamps, mère abbesse du couvent des Pénitentes : "C'était une petite personne en cape noire et robe de nonne, la figure enserrée dans une coiffe blanche. Même à demi dissimulé, son visage était dépourvu de toute grâce, avec ses yeux noirs sans éclat, son teint couperosé, et son petit nez quelconque. Sa silhouette évoquait irrésistiblement celle d'un tonneau."

- Le marquis de Travanet : "Une grosse tête à la bouche large et gourmande comme celle d'un batracien, les yeux mobiles, le menton fort et les cheveux en crinière."

- Le juge de paix Gruchet : "Pierre-Antoine Gruchet, vieux grison haut comme trois pommes, était à demi bossu, la tête grosse et la barbe blanche très fournie, ses cheveux épais maigrement poudrés, la cravate crasseuse sous son habit à la française en gros drap."

- La baronne Ferrière : "C'était le genre de femme à n'avoir jamais été belle. Il devinait une enfant sans grâce, aux traits quelconques. Même les yeux en mande, assez grands, ne reflétaient rien d'autre que l'inquiétude. Par avance, ils repoussaient tout sentiment, toute tendresse et toute ironie. Les autres étaient des ennemis, la vie un champ de bataille."

- Beauvisage : "Son nom lui convenait assez mal : la quarantaine, il avait les traits rustiques et la maigreur solide d'un paysan."

- Charpier : "Âgé d'une cinquantaine d'années, le visage ascétique marqué de deux longs plis d'amertume aux joues, il portait comme toujours un habite sombre de belle facture, une cravate blanche et des bas de soie. [...] Son regard bleu, entouré de longs cils noirs qui lui donnaient l'air d'être maquillé, était toujours le même. Dur, scrutateur, calme et cynique."



De par leurs caractères atypiques voire inquiétants, ces personnages sont difficiles à cerner : sont-ils des "gentils" ou bien des "méchants" ? Pour certains d'entre eux, le doute est permis jusqu'au bout du roman. Certains nous étonnent, comme Charpier que je n'ai pas réussi à détester et que j'ai fini par apprécier tout en continuant à me méfier de lui, d'autres nous déçoivent, voire nous énervent, comme La Fayette...



UNE CHRONOLOGIE PAS TOUJOURS RESPECTÉE

Le contexte historique est certes abordé en début de roman, permettant au lecteur de bien situer l'action du roman dans un champ plus vaste et d'avoir les clés pour bien comprendre l'enquête à venir, mais je le trouve trop rapidement brossé. C'est plutôt à travers l'histoire de certains de ces personnages qu'on prend connaissance de certains faits historiques, par l'exemple l'application de la Constitution civile du clergé avec le personnage de la mère abbesse.

La présence d'une note au lecteur en fin de roman dévoilant les éléments fictionnels et la réalité est très intéressante et judicieuse car c'est là que l'auteur peut justifier certains de ses choix. Et c'est là que j'aurais aimé qu'il parle de la chronologie des événements qu'il n'a pas toujours respecté pour des motifs liés notamment à l'intrigue.

En effet, Pétion a été élu maire de Paris en novembre et non en décembre. Cela n'a aucune conséquence sur le déroulement de l'intrigue, mais j'avoue que cela m'a un peu perturbée car je lis des romans historiques certes pour m'évader, mais également parce que j'aime l'Histoire et apprendre par le biais de ce type de lecture. Et le respect de la chronologie des faits est pour moi essentielle. Or du fait que l'élection de Pétion nous est présentée en décembre dans le roman sans qu'il soit précisé dans la note au lecteur qu'il s'agit d'une interprétation, le doute a commencé à me tarauder, au point de questionner directement l'auteur qui m'a gentiment répondu pour me rassurer. Oui, il ne faut pas oublier que nous sommes dans le cadre d'un roman et l'auteur a le droit de laisser libre cours à son imagination. Cependant, autant cela ne me gêne pas quand le récit se situe dans les zones d'ombre de l'Histoire – quand une période ou un personnage sont mal documentés –, autant cela me perturbe quand les faits et les dates sont avérés, quand les actions des personnages sont vérifiées. Dans tous les cas, il me semble qu'il est important d'aborder cette question dans la note au lecteur car c'est bien là que l'auteur peut expliquer ses choix.
Lien : http://romans-historiques.bl..
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La disparue de Saint-Maur

Titre : La disparue de Saint-Maur

Auteur : Jean-christophe Portes

Editeur : City éditions

Année : 2017

Résumé : Hiver 1791, Victor Dauterive officier de la gendarmerie nationale est appelé à enquêter sur la disparition d’une jeune aristocrate dans la commune de Saint-Maur. Le comportement étrange de la famille de la victime trouble le jeune enquêteur qui se voit contraint d’abandonner l’affaire lorsque son mentor, le fameux marquis de La Fayette, l’envoie en Angleterre pour déjouer un complot. Courant deux lièvres à la fois Victor n’aura de cesse de faire éclater la vérité et préserver son honneur dans cette période post révolutionnaire empreinte d’injustices, de violences et de complots de toutes sortes.

Mon humble avis : Avant d’avoir été contacté par l’auteur j’avais déjà entendu parler des romans de Jean-Christophe Portes. En effet le fameux libraire Gérard Collard n’a eu de cesse d’encenser ces romans et même si nos avis sont souvent discordants je ne peux ici que m’incliner devant cette réalité : oui cette disparue de Saint-Maur est une réussite totale. Réussite dans la forme : une écriture fine, fluide, sans fioritures ni prétention, une érudition rare mais toujours au service du texte évitant l’écueil de la démonstration permanente. Et puis sur la forme avec deux enquêtes menées de front par notre jeune héros épaulé par Olympe de Gouges, illustre femme de lettres, féministe avant l’heure qui finira sur l’échafauds quelques années plus tard. Mêlant les personnages de fiction et les personnages historiques avec maestria l’auteur tisse une toile précise, passionnante et fatale pour son lecteur dont le seul souhait est de pouvoir s’isoler au plus vite pour replonger dans ce chaotique Paris du XVIII ème. Vous l’aurez compris j’ai beaucoup aimé ce roman et son jeune héros Victor dont la naïveté et l’idéalisme (surtout au début du bouquin) forcent l’empathie et la bienveillance. Personnage attachant, marquant, Dauterive est campé de manière réaliste par Portes et l’évolution de son caractère notamment la perte de ses illusions au cours de ses aventures sont aussi l’une des grandes qualités de ce roman historique bien ficelé, addictif et passionnant. Sur une toile de fond post-révolutionnaire l’auteur parvient à traiter de thèmes actuels (Inégalités sociales, tensions familiales, place de la femme dans la société, culpabilité) avec acuité et sans jamais paraître ennuyeux, c’est superbement réalisé et moderne mais c’est surtout un tour de force. Décidément je n’ai que des louanges à adresser à Jean-Christophe Portes !

J’achète ? : Bien sur. Que tu sois adeptes de romans d’enquêtes ou féru d’histoire ce roman t’es destiné. Passé l’académisme un peu désuet de sa couverture (mais ce n’est que mon humble avis) ce bouquin est une jolie réussite.
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Minuit dans le jardin du manoir

Minuit dans le jardin du manoir, n'est pas à proprement parler un polar, même si le début du roman commence avec une tête coupée, retrouvée dans le manoir des originaux du village, une vieille dame un peu loufoque et son petit fils, notaire de son état. Mais rapidement, l'histoire prend la direction d'une chasse au trésor, mâtinée d'un brin d'espionnage. Le style apporte une touche d'humour bienvenue et l'on sent que l'histoire ne se prend pas trop au sérieux.

J'ai passé un excellent moment en lisant ce livre avec ses héros attachants et ses péripéties loufoques.

Merci à Netgalley et aux éditions du Masque pour leur confiance.
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Oscar Wagner a disparu

Un roman policier historique qui mêle les événements de la seconde guerre Mondiale avec des personnages bien réels et d'autres fictifs mais s'appuyant sur des hommes et femmes qui ont fait l'Histoire.



Le récit débute à Paris dans le quartier chaud de Pigalle par une disparition, celle d'oscar Wagner, dans des conditions qui vont chercher réponses tout au long du livre mais aussi à travers toute la France.



D'imbroglios en rebondissements, l'auteur nous plonge dans cette période violente avec deux personnages principaux, Mo, souteneur de son état et Lizzie, aristocrate anglaise et si le premier tente de se racheter après des débuts de vie difficiles, la seconde m'a plus agacé que fait ressentir un début d'empathie.



En fin de tome, des notes de l'auteur sur une vingtaine de pages pour revenir et expliquer la périodes et les différents protagonistes .

Un bon polar sur la seconde guerre même si je n'y ai rien appris de nouveau, seulement retrouvé des lieux et des personnes qui hantent les livres sur ce sujet.

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La disparue de Saint-Maur

En cet hiver 1791, Victor Dauterive sera envoyé par son mentor, Lafayette en Angleterre afin d'espionner et résoudra l'énigme de la disparue de Saint-Maur grâce à l'aide de son amie fidèle Olympe de Gouges.



On plonge avec beaucoup de bonheur dans ce nouveau tome des aventures de Victor Dauterive, où les descriptions des lieux et des personnages sont splendides, notamment l'atelier de Louis David.

Les enquêtes sont très bien menées.

J'ai regretté la présence trop prenante d'Olympe de Gouges, qui ressemble si peu à la vraie, moins aventurière…



Une "Note au lecteur" très appréciée par les amoureux de la période, où l'auteur décrit les lectures inspirantes pour ce nouvel opus.



A lire sans modération, avant la sortie du 4e tome ces jours-ci.

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Oscar Wagner a disparu

En plein cœur de la Seconde guerre mondial

Jean Christophe Portes nous livre un roman d’espionnage où tout n’est que faux semblant, mensonge et tromperie dans une France sous l’occupation allemande.



J’avoue avoir eu du mal à m’immerger dans l’histoire, qui a mis du temps à prendre forme.

Le langage familier et les mots d’argot pourtant appropriés à l’ouvrage, ne m’ont malheureusement pas aidés à avoir une lecture fluide.

J’ai parfois été obligé de relire certains passages pour bien les comprendre.



Les personnages principaux sont complexes et difficiles à cerner de premier abord, mais finissent par devenir attachants aux fil des pages. Leurs humanités réussissant à percer la carapace qu’ils se sont forgé en cette période difficile qu’à été la guerre contre l’alliance de l’axe, prête à toutes les atrocités.



L’histoire est toutefois bien agencée, romancée mais basée sur des faits réels, elle montre bien la complexité de l’époque, entre collabo ou résistant, membre des services secrets alliés ou agent de la Wehrmacht ou du SD, le fil est ténu et on comprend qu’il faut parfois jouer sur tous les tableaux pour arriver à ses fins.

Les principes même des agents double, volontaires ou contraints.



L’auteur nous montre aussi de par une documentation affûtée, que la morale, à cette période de l’histoire à ses limites, puisque le sabotage volontaire de certaines opérations et le sacrifice de quelques êtres humains aux bénéfices du plus grand nombre, peut être sciemment orchestré afin de duper l’ennemi.



J’ai donc énormément appris sur cette période mais l’ensemble ne m’a malheureusement pas happé à la hauteur escomptée
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L'Affaire de l'homme à l'escarpin

Juillet 1791, l'assemblée Constituante a voté l'inviolabilité du roi Louis XVI, ce qui révolte les membres du club des Cordeliers, opposés à ce roi, vu comme un traître à la patrie, depuis sa tentative de fuite avortée . Le parti du Duc d'Orléans, cousin du roi, oeuvre en sous-main pour destituer le roi afin de monter sur le trône.

C'est dans ce contexte très particulier que Victor Dauterive, notre sous-lieutenant de gendarmerie, enquête pour trouver l'assassin d'un jeune homme retrouvé nu, uniquement vêtu d'une paire d'escarpins rouges. Le jeune homme assassiné, adepte du "vice honteux", conduit logiquement Victor vers les milieux sodomites, comme on les nommait à l'époque.

Évidemment la petite histoire va rejoindre la grande Histoire et Jean-Christophe Portes reconstitue, avec son talent de conteur né, l'été de la pétition et du massacre du Champ-de-Mars.

Le généralissime La Fayette y tient encore un rôle de premier plan, mais le héros des Amériques dans son souci de défendre les intérêts du roi, aura bien du mal à conserver sa crédibilité et son aura. Pour l'aider dans son enquête, Victor retrouve une alliée de charme: Olympe de Gouges, auteur de la "Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne ".

Apparaîtra-t-elle dans le prochain épisode des aventures de notre gendarme préféré: "La disparue de Saint-Maur"?

Affaire à suivre...
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L'affaire des corps sans tête

Tout d abord je tire mon chapeau à l auteur pour le contexte historique qu il connait à la perfection , il décrit l époque dans tout le basculement de la société monarchique vers ce qui sera la République . Avec ses vices et ses vertus L' histoire en elle même sans être originale est solide , bien conçue , on y croise des personnages historiques au destin plus ou moins dramatiques, les méchants de fiction sont effrayants à souhait ,les "gentils" des rôles secondaires attachants ils ont une réelle existence et leur triste sort navrant .Maintenant Victor Dauterive ! Est ce la volonté de l auteur ? mais il est inconsistant , il erre entre les pages du roman sans rien comprendre , on se demande même comment il peut résoudre l énigme vu son peu de vivacité d esprit . On se demande bien l intérêt de le mêler a l arrestation de Louis XVI à Varennes vu qu il n arien compris et suit les événements les yeux exorbités . Il est posé sur cet événement historique comme une mouche sur du lait . Coté sentiments ce n est pas mieux c est a peine s il verse une larmichette sur la tragédie de sa maîtresse , il est d une indifférence polie glaçante sur celles des personnes qui l' ont soutenu et aidé . Donc au mieux un égocentrique au coeur sec . Voilà pour ce jeune homme Je vais terminer mon petit billet ( pas doux ) par deux mot sur Lafayette ,dans le récit , je vais faire court c est Mister Bean en plus crétin
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Les enfants du dernier salut

Me voilà arrivée au bout de ma lecture et ma première question est de savoir si je vais oser critiquer un tel témoignage. La réponse est non.

Le contenu de ce livre m'a tour à tour émue, mise en colère, dégoûtée par tant d'horreurs commises par des hommes. J'ai eu peur pour et avec la famille Brull, les enfants, les vieillards, leurs sauveurs...

La deuxième question que je me pose est de savoir si en pareille situation, j'aurais le courage de résister comme l'ont fait l'auteur et ses collègues. J'espère n'avoir jamais de réponse à cette interrogation.

Au-delà des faits qui se sont déroulés à l'hôpital, Colette Brull-Ulmann nous fait vivre le climat qui régnait à Paris : les nombreuses humiliations des juifs, la terreur d'être dénoncé et arrêté, le manque de nourriture, de chauffage, les enfants et les vieillards en souffrant davantage...

Un témoignage bouleversant qui devrait être lu par tout le monde, de sorte que personne n'oublie ces atrocités et que toutes les victimes soient encore (un peu) vivantes dans notre mémoire collective.
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Oscar Wagner a disparu

1942. L'Occupation. Période trouble s'il en est. Récurrent prétexte historique à des romans revisitant le double faciès que montre l’humanité en certaines circonstances guerrières. Le présent ouvrage est l’un d’entre eux ; l’accent est porté sur la guerre souterraine menée par les services de renseignements de part et d’autre de la Manche. La pègre parisienne prend bonne part aux jeux des ombres, pour le meilleur et surtout le pire ; c’est la singularité du roman …



Ici, dans « Oscar Wagner a disparu », des deux côtés de la Ligne de Démarcation, on assiste à un long périple aventureux, une chasse à l’homme …



… de Paris à Vichy, de Londres à Toulon …



Deuxième Bureau, MI6, Abwehr, Gestapo … etc. Tous les ingrédients d’espionnage et de contre-espionnage sont présents pour nourrir un bel imbroglio romanesque où, agents simples doubles, triples, retournés ne retrouvent plus que difficilement leurs petits. S’y agitent Milice, Résistance et Collaboration, profiteurs du Marché Noir, allemands, alliés et régime de Vichy, SS … etc, toute la faune spécifique de l’époque.



Oscar Wagner, un bien trouble espion (?) allemand, a disparu. Est-ce un agent simple, double ou triple ? Va savoir ..! Il détient, parait-il, des documents secrets qui pourraient changer, au bénéfice des Alliés, le cours de la guerre.



Place Pigalle. Un petit truand du Milieu, Mo-Les-Yeux-Bleus (tout est dans le surnom) a-t-il tué et fait disparaitre Oscar ? De son vrai blaze, Mo, c’est Maurice Ferrandi, un corse, une belle gueule, le chéri de ses dames, le proxo macho type (si ce n'est qu'un fond romantique rédempteur pour une jeune résistante anglaise pourrait le racheter). Il semble être, parallèlement, membre clandestin du Second Bureau, le service de renseignement français de la Zone Libre ; mais va savoir au grand jeu du qui est qui dans la poudrière qu’est devenu la Capitale voire l’Hexagone tout entier ?



La pègre et sa faune satellitaire. Petites pépées, fleurs du pavé, starlettes, chanteuses de cabarets en espoir de célébrité. Seconds couteaux, demi-sels, tenancières de claques, profiteurs du Marché Noir. Collabos. Un immeuble de sinistre mémoire, rue Lauriston, ses baignoires et crochets de boucher. Le Milieu parisien des early 40’s dans toute sa splendeur ; ses figures typiques historiques ou imaginaires (cf le post-propos qui, pour en savoir plus, recadre les figures authentiques dont il est question dans le récit. L’auteur reconstitue leurs parcours collaborationnistes).



Lizzie van den Jagt, une jeune et belle aristo, authentiquement british, déchue, ruinée, en rupture honteuse d’une parentèle virant fasciste, une résistante acquise à la cause alliée.

Vichy, en zone encore libre (Pétain et consorts), Toulon et sa rade (en attente de sabotage) … quelques lieux importants en 1942.



Le décor est posé, les personnages sont en place … la suite appartient au récit.



« Oscar Wagner a disparu » se pose à la croisée des parallèles de maints « mauvais genres » (thriller, roman historique, d’espionnage et d’aventures, policier, polar, romance … etc). La part de pure fiction embarquée est prétexte à faire revivre dans la précision documentée du détail un passé révolu mais encore douloureux, à incruster dans les interstices de nombreux personnages ayant réellement existés (rares sont ceux évoqués pour la bonne cause). Un léger parfum fleur bleue est palpable en contrepoint de scènes de tortures brutales et/ou de règlements de compte.



« Oscar Wagner a disparu » est, sur la forme, un récit choral conduit par un duo d’intervenants. Mô et Lizzie. Ces personnages principaux, offrent tour à tour, en « je narratif », une vision presque bipolaire (mais positive) de la Résistance. Mô, le bad boy improbable, de basse extraction, l’outlaw néanmoins accessible au repentir. Lizzie, l’aristo, déchue, angélique ... Le duo, comme les deux pôles d’un même aimant, s’attire ou se repousse. Cupidon rode (mais c’était attendu), mais ce n’est pas l’essentiel du propos.



Sur la forme, toujours, l’enchainement rapide des péripéties favorise naturellement l’irruption en cœur d’intrigue de nombreux twists qui font du tout un page-turner assez efficace.



Le rendu est, en outre, très cinématographique, rapide, visuel, sans que la prose ne cède trop à la facilité (bien au contraire au regard de la documentation historique embarquée).



En corollaire, la politique éditoriale clairement revendiquée de la collection, surfant sur la vague des séries télévisuelles actuelles, conduit « Oscar Wagner a disparu » à une fin ouverte qui dessine le contour d’un cliffhanger. A suivre donc. L’ébauche d’un cycle montre le bout de son nez. Avis aux amateurs.



Bref, dans son genre, le roman est un bon divertissement populaire, assez bien tourné, prenant et surtout soigneusement documenté.



Merci à Babelio, Masse Critique, Hugo Publishing et l'auteur.


Lien : https://laconvergenceparalle..
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Oscar Wagner a disparu

Je me souviens qu’en juin 2022 alors que j’avais la joie de recevoir sur un plateau à SMEP, Jean-Christophe Portes pour parler de ses romans en poche, il me glissait en fin d’interview qu’il avait un nouveau projet, une nouvelle série policière mais sur une autre époque trouble de notre histoire de France.

Eh bien voilà, il a tenu promesse et avec cet Oscar a Wagner a disparu, il nous propose son tout nouveau polar historique et nous plonge directement dans la France occupée.

Nouvelle époque donc, pas simple pour moi, surtout que notre auteur avait enfin réussi à me réconcilier et faire aimer la période de la révolution française avec ses enquêtes de Victor Dauterive. Mais bon quand on aime, on s’adapte ! Et donc, j’ai foncé pour découvrir ce polar sous la seconde guerre mondial. Nouvelle époque donc, mais nouvel éditeur aussi. Et j’avoue que la greffe a fonctionné, car j’ai vraiment aimé cette histoire menée tambour battant et de main de maître par un Jean Christophe qui une nouvelle fois, nous plonge directement dans les affres de l’une des plus tristes et sombres périodes contemporaines de notre pays.

Imaginez : Nous somme à Paris en 1942, Un Paris occupé où malgré tout la vie suit son cours. Là il y a un petit caïd, un corse, Maurice dit Mo les yeux bleux. Mo se retrouve face à Oscar Wagner, un homme d’affaire allemand douteux qu’il tue presque par obligation en presque légitime défense.

C’est ainsi que s’ouvre le roman, directement en prise avec deux des principaux protagonistes. Mais il y en a une troisième, une femme Lizzie Van der Jagt, une aristocrate anglaise proche des milieux fachistes. Elle travaille aussi avec Oscar Wagner. Wagner qui détenait, semble-t-il, un secret d’une grande importance pour la suite de la guerre. Un secret qu’il était prêt à monnayer auprès des alliés.

Alors forcément sa disparition va mettre tout le monde en émoi. Les services secrets allemands, la Gestapo et l’Intelligence Service, tous partent à sa recherche et du coup se retrouve à courir après son assassin. Et nous, de plonger directement dans l’étau infernal de l’occupation allemande

Et attention, car avec Jean-Christophe Portes, on vit l’histoire pleinement !

Ce que j’ai aimé c’est le parti-pris de monsieur Portes à mélanger fiction et faits historiques. A faire se croiser, protagonistes fictifs et personnages ayant réellement existés. D’ailleurs il nous l’explique merveilleusement bien tout cela à la fin de ce premier tome.

J’ai aimé, la plume vive et direct de notre auteur, j’ai apprécié que ce roman soit écrit à la première personne, je trouve que cela donne du corps à ses héros et héroïne, ça les rend plus charnel, plus vivants, plus touchant aussi.

J’ai aimé cette intrigue aboutie, cette histoire dans la grande Histoire.

De plus, ce que j’ai particulièrement apprécié c’est que notre auteur est sans concession et sans complaisance vis à vis des exactions, des tortures, des sévices infligés, il ne nous cache rien, il nous dévoile le cœur des hommes, nous donne à regarder en face les pires des horreurs pour que nous soyons suffisamment marqués afin de ne plus vouloir que ce pire revienne nous frapper de plein fouet !

Avec ce polar historique, notre auteur fait preuve d’un réalisme salutaire et nous oblige, nous qui n’avons pas connu tout cela, a faire œuvre de devoir de mémoire. Se souvenir pour ne pas oublier et tenter de résister

On comprend aussi que ces périodes de grandes tensions et de trouble sont vraiment plus que propices à laisser s’exprimer le pire de la nature humaine.

C’est un vrai coup de cœur que ce premier opus, alors vivement la suite de cette super série immersive.
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Les experts du crime

Vous avez à de nombreuses reprises lu des mots flatteurs sur les écrits de Jean-Christophe Portes, Priscilla est en effet la spécialiste des polars historiques de l’auteur. Je vous invite d’ailleurs à lire ses chroniques, si ce n’est déjà fait.



De mon côté, l’aspect criminel me plaît davantage et c’est donc avec un plaisir non dissimulé que je vous parle aujourd’hui de ce livre qui n’est pas un roman, mais plutôt un entretien, une oreille attentive afin de nous dévoiler la véritable face des enquêteurs scientifiques de la gendarmerie, ces hommes et femmes qui travaillent souvent dans l’ombre, mais qui sont pourtant un maillon primordial de nombreuses enquêtes.





J’ai particulièrement apprécié cette lecture, tout d’abord parce qu’elle traître de façon simple et éclairée le sujet, l’auteur nous ôte de la tête cette vision télévisuelle ou romanesque de la police scientifique et nous démontre à la fois son véritable aspect, mais également la passion qui anime tous ceux qui s’y sont engagés. Nous découvrons la multitude de spécialités qui composent l’IRCGN: institut de recherches criminelles de la gendarmerie nationale, que ce soit le déminage, l’entomologie, l’informatique, la balistique, la toxicologie et bien d’autres que je vous laisse découvrir. Vous le constatez, Jean-Christophe Portes n’a pas fait les choses à la va-vite, il a pris le temps de rencontrer chacune des mémoires, chacun des piliers de cette corporation qu’est l’IRCGN afin d’enfin révéler leurs vrais visages, leur humanité et surtout leur importance. Des anecdotes parfois très difficiles, vous l’imaginez, nous sont racontées, pourtant tout évoqué avec un recul et une dignité, qui donnent à tout ceci le juste équilibre et qui ne permettent pas de tomber dans le voyeurisme et le scabreux...
Lien : http://livresque78.com/2021/..
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L'affaire des corps sans tête

1791. Deux ans après la prise de la Bastille, la Révolution se poursuit. Paris est devenue la ville de tous les espoirs, mais aussi de toutes les inquiétudes, notamment avec les bruits de complots qui circulent...Le roi et sa famille résident aux Tuileries, ayant quitté Versailles considéré par les Français comme une résidence symbolisant la monarchie absolue.



Des corps sans tête sont découverts dans la Seine. Un jeune gendarme Victor Dauterive, enquête pour, dans un premier temps découvrir qui sont ces morts, et bien sûr, trouver le ou les assassin(s).

Jean-Christophe Portes nous plonge dans une enquête haletante, non seulement au niveau de l'action et de l'intrigue, mais aussi au niveau historique. Le récit vit et respire au rythme de la Révolution, les personnages sont pris dans le souffle de la Révolution, ce bouleversement total de la société française de la fin du XVIIIème siècle.



Au fil des pages, nous croisons Olympe de Gouges, Robespierre, Danton, Marat...



Jean-Christophe Portes a fait un exceptionnel travail d'historien pour inscrire son intrigue dans la vérité absolue des faits historiques.

Il y a des moments palpitants comme celui du déroulement de la fuite de Varennes.



La mentalité, les espoirs et les inquiétudes des contemporains nous sont très bien décrits par l'auteur. Les espoirs pour certains d'un monde nouveau où le mérite de chacun sera reconnu en dehors de tout critère de naissance. La tristesse et la colère de ceux pour qui la disparition de la monarchie est un drame.



Tout est bien présenté dans un style très clair.



Nous pouvons sentir, à travers ce récit, que ce moment où la Révolution est encore paisible ne durera pas. L'assemblée Constituante inspire de moins en moins confiance au peuple.



Amateurs ou non d'Histoire, vous serez enthousiasmés jusqu'à la dernière page de ce roman.





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L'espion des Tuileries



La Feuille Volante n° 1294

L'espion des Tuileries – Jean-Christophe Portes – City éditions.



En pleine tourmente, le roi Louis XVI dont le pouvoir vacille, est contraint par les Girondins qu'il a appelés au gouvernement de déclarer la guerre à l'Autriche au début de l'année 1792. Ce faisant, il espère sauver son trône. Le lieutenant de gendarmerie Victor Dauterive, toujours fidèle à La Fayette, est chargé, dans ce contexte politiquement difficile et en ce mois d'avril, d'escorter un convoi transportant la paye de l'armée du Nord cantonnée en Lorraine, pas moins de 500 000 livres, autant dire une petite fortune. La région fourmillant d'espions et de déserteurs, le convoi est attaqué et l'argent disparaît. Il ne fait aucun doute que ce vol est destiné à porter préjudice à l'image du marquis de La Fayette, général en chef de cette armée, qui charge son protégé Dauterive d'en retrouver les auteurs. S'engage donc une course poursuite à travers le nord de la France, fertile en rebondissements, désertions et assassinats. Dans un tel contexte de grande confusion, avec massacres d'officiers, démissions ou trahisons de l'encadrement souvent composé d'aristocrates et rébellions au sein d'une armée populaire souvent miséreuse et indisciplinée, l'idéal de liberté suscité par la Révolution a laissé la place à l'anarchie. Face à cette guerre qui menace de s'enliser, Victor est dépêché par La Fayette pour rencontrer le roi à Paris et lui soumettre un projet visant à restaurer l'autorité royale. Cette mission s'annonce difficile compte tenu de la position ambiguë du général dans cette période d'insécurité, de la difficulté d'atteindre le roi et ce d'autant que la vie de Dauterive est menacée entre arrestations arbitraires et tentatives d'assassinat, et cette histoire de vol qui refait surface, attise les convoitises et complique quelque peu les choses pour le lieutenant.

A la suite de Victor et de son fidèle Joseph, un jeune mendiant dont il décidé de prendre en charge l'éducation et qui lui sert aussi de messager, le lecteur va, grâce à une carte de 1791, déambuler dans les vieux quartiers de la Capitale, rencontrer des petits métiers qui servent parfois de couverture aux mouchards de la police, accéder au palais des Tuileries où siège la Cour puisque le peuple a contraint le roi à y résider trois ans plus tôt. Il y règne une ambiance délétère où le secret et la délation le disputent à la crainte d'autant qu'à l'extérieur on réclame la tête du monarque. Le lieutenant y croisera des personnages historiques, des tribuns révolutionnaires qui parfois jouent double-jeu, des écrivains comme Olympe de Gourges, une pamphlétaire dont il est secrètement amoureux, de simples citoyens fanatiques ou animés par l'opportunisme et qui voient dans cette période troublée un moyen de se mettre en valeur dans les clubs comme à l'Assemblée ou des aristocrates séduits par les idées nouvelles. Cette fiction qui est remise dans son contexte historique fourmille de petits détails culinaires dont la recette est parfois parvenue jusqu'à nous, de descriptions vestimentaires, de petits notes anecdotiques ou historiques, de dénonciations de trafics et de remises en cause de nombres d'idées reçues sur cette époque, la menace de coup d'état, les conspirations, la spéculation sur le pain... L'immersion dans l'ambiance de cette période est totale et le dépaysement garanti, un vrai travail d'historien !

L'auteur affine le portait de Dauterive commencé dans les romans précédents. Il nous présente un jeune homme qui n'est pas insensible à la beauté des femmes qu'il croise et se révèle parfois secoué dans ses certitudes personnelles, lui qui, ancien aristocrate, a changé son nom pour un patronyme plus populaire, attiré par les idées généreuses et novatrices de la Révolution. Ici, il est tiraillé entre son choix intime de changement de cette société fondée sur l'arbitraire et l'intolérance, sa fidélité à La Fayette et à la mission qu'il lui a confiée qui est une marque de loyauté envers un roi imprévisible, tantôt courageux face au peuple, tantôt indécis, et le rôle toujours ambiguë du marquis, désireux à la fois, dans ce contexte difficile, de servir la Révolution et de sauvegarder la personne de Louis XVI. Victor a beau n'être qu'un personnage de fiction, il n'en est pas moins un témoin de son temps marqué par la peur, la colère, la violence, la trahison, la solitude, l’égoïsme, la corruption, la duplicité, les illusions qu'on se fait sur autrui, autrement dit l'ordinaire de l'espèce humaine !

Comme toujours, par son le style fluide baigné par le suspense, l'auteur s'attache son lecteur jusqu'à l'épilogue. Je suis avec plaisir et depuis le départ, le parcours du lieutenant Dauterive avec d'autant plus d'intérêt que le roman policier historique m'a toujours enthousiasmé comme ont retenu mon attention les romans de Jean-François Parot qui nous a quittés récemment et à qui cet ouvrage est dédié. La plume de Jean-Christophe Portes fait revivre une période, certes agitée et meurtrière, mais qui m'a toujours passionné par le bouillonnement des idées qu'elle a portées et l'évolution de la société qu'elle a engendrée.

© Hervé Gautier – Novembre 2018. [http://hervegautier.e-monsite.com]



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