Citations de Jean-Claude Carrière (447)
Une autre fois, j'ai vu un soldat, en riant, planter sa dague dans le flanc d'un enfant et cet enfant allait de-ci delà en tenant à deux mains ses entrailles qui s'échappaient.
[...] il est clair [...] qu'une conquête militaire préalable rend les conversions plus faciles. Tous les conquérants victorieux pourraient en parler d'expérience. Les dieux qui voyagent à l'aise sont les dieux vainqueurs.
Il est rare que ceux quí établissent des catégories sociales entre les hommes se rangent eux-mêmes sur les bas degrés de l'échelle.
Dans le cas des sacrifices humains - le fond de l'horreur - se pose le plus délicat des dilemmes. Où commence, où finit ce droit que je me donne d'intervenir chez l'étranger ? Cela se limite-t-il à ce type de sacrifices ? Mais comment, dans certaines occasions, les distinguer d'une exécution capitale ? Et dira-t-on du nême coup, par simple dérive, que chaque fois que des actes à nos yeux criminels se commettent dans d'autres pays, soumis à d'autres lois, adorant d'autres dieux, nous nous devons d'intervenir avec nos armes ? Parce que nous adorons le vrai Dieu, sommes-nous nécessairement chargés de la police de la terre ?
On a coutume, quand on raconte l'histoire d'une pénétration, d'une conquête, de mettre en première place le marchand, suivi par le missionnaire et le soldat, qui viennent ensemble. Dommage d'oublier le notaire dont le rôle est fondamental. II suffit de lire quelques lettres de Cicéron à son protégé Trebatius pendant la guerre des Gaules, pour voir à quel point il importe d'apporter aux barbares les merveilles du droit romain. Toute spoliation se fait en règle. Ici aussi.
Craindre des averses ? Je ne comprends pas. Il faudrait annoncer exactement l’inverse, affirmer que le beau temps c’est la pluie, et pas seulement pour l’agriculture, pour l’industrie, pour l’air que nous respirons, pour notre santé, pour tout. Les grandes nations sont faites de pluie. Mais apparemment le culte du soleil sévit encore sous des formes modernes et la « météo » ne s’adresse qu’à des adeptes aveuglés.
Sodomites oui,et canibales.
Sepulveda.
Sur les amérindiens.
On dit aussi que dans les mines ils meurent victimes de leur libertinage ,de leur pratique sodomite..
Supérieur
Au sujet des amérindiens.
Ces créatures à l'apparence humaine ne font pas partie de son peuple. La bonne nouvelle n'a pas été dite pour eux.
Sepulveda au sujet des amérindiens.
Oui, éminence . C'est par millions qu'ils ont été exterminés.
Las Casas .
Quand ils passent d'un propriétaire à l'autre on les marque encore et encore.
Je ne peux pas croire qu'il y ait au monde meilleurs hommes.
Christophe Colomb ,journal de bord.Au sujet des amérindiens.
Mais ce paradis qui leur à été ravi sur cette terre ,je ne voudrais pas qu'ils en soient privés dans l'au-delà.
Las Casas.
D'autres fois on leur coupe les mains et on les lache dans la forêt en leur disant :"allez porter des lettres ! "
Las Casas .
Si je voulais donner une idée personnelle de la sagesse, je dirais qu'il s'agit peut-être de prendre conscience de ce que l'on est - d'accepter que l'on n'est pas quelqu'un d'autre. (...) Je vois à quel point il est difficile d'être soi-même.
(Philosophie Magazine HS)
Un jeune moine japonais vint auprès du maître Ummon pour y acquérir la connaissance. "Marque ton obéissance", dit le maître Ummon. Le jeune moine s'inclina. Au moment où il se relevait, le maître fit un mouvement très brusque, comme s'il allait le frapper. Le moine fit un écart en arrière. "Tu n'es donc pas aveugle" dit le maître. Approche toi. Le jeune moine s'approcha. "Et tu n'es pas sourd", dit le maître. Tu comprends ?. "Je comprend quoi ?" demanda le moine. "Tu n'es pas idiot non plus", dit le maître.
Lorsque des actes à nos yeux criminels se commettent dans d'autres pays soumis à d'autres lois, adorant d'autres dieux, devons-nous donc toujours intervenir avec nos armes ?
Aucune guerre ne peut être sainte quand elle entraîne le massacre et l'esclavage.
Ils sont notre prochain (les Indiens, Las Casas)
«Il s'est passé quelque chose ? » demanda ma mère. l'en avais assez de soupirer profondément. Alors je dis sans détour:
« Je suis tombé amoureux. »
Elle rit, puis ravala son rire pour demander sérieuse-
ment:
«Amoureux de qui ? »
Je la regardai droit dans ses yeux marron en amande :
« Amoureux de celle que vous me direz d'aimer. »
Cette fois, elle rit plus fort.
Quelle différence, la question n'était pas cette créature féminine qui, penchée en avant, prenait des pommes dans une caisse, la question c'était mon besoin d'amour, d'étreinte, ça n'avait done aucun sens que je dise que j'étais tombé amoureux de quelqu'un en particulier. J'étais tombé amoureux, un point c'est tout, sans avoir défini l'Aimée. Ma mère se mit très vite au travail.