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Critiques de Jean-Claude Grumberg (392)
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La plus précieuse des marchandises : Un conte

Pour écrire un conte, la recette est intemporelle. Un décor, une masure, une forêt dense et inquiétante, et un élément qui va relier ces éléments au reste du monde, le plus souvent porteur de malheur. Ici c’est une ligne de chemin de fer, sur laquelle passe un train, qui transporte des marchandises. Il faut peu de pages pour comprendre de quel type de marchandises il s’agit.



Et puis il faut des personnages, le couple qui loge dans la masure, pauvre, sans enfant, au grand regret de l’épouse.



Il faut des méchants, des êtres maléfiques, traquant l’ennemi désigné. L’Autre, le différent selon des codes réinventés à l’envie, le « sans-coeur » , pointé du doigt par la vindicte populaire, comme responsable de tous les maux du monde.



Le hasard, la chance qui exauce les veux de la femme, n’est jamais sans conséquence, dans un conte. Pour tout cadeau du ciel il y a un prix à payer.



D’autres personnages, des gentils qui se font passer pour méchants, des méchants qu’il faut éviter de croire quand ils prétendent agir pour le bien de tous, entreront sur la scène de l’histoire.





C’est une bien poétique façon de conter une fois de plus l’horreur de cette tranche de notre Histoire, pas la première, et sans doute pas la dernière, tant la nature humaine est prévisible et imparfaite.



Pas de suspens dans le déroulement de la narration, on connait les faits, mais il en est ainsi pour tous les contes, qu’ils parlent d’un royaume lointain, isolé , inaccessible ou d’un conflit qui oppose les grands de ce monde, forts de la main d’oeuvre sans qu’ils envoient en leur nom au casse pipe.



La question primordiale est abordée à la fin : histoire vraie ou pas? C’est par une pirouette que l’auteur répond, en écrivant peut-être le plus beau passage du récit .





C’est vite lu, mais sans doute assez fort pour laisser une trace durable dans une mémoire de lecteur.







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La plus précieuse des marchandises : Un conte

Un petit ouvrage sans prétention d'une centaine de pages, tel se présente le roman de Jean-Claude Grumberg : La plus précieuse des marchandises.

Dans un grand bois, vivent un pauvre bûcheron et une pauvre bûcheronne en mal d'enfant. Tout près, une ligne de chemins de fer où des trains passent régulièrement... Tout autour, la guerre.

J'avais rarement lu un livre aussi bref qui soit aussi percutant et aussi intense. En écrivant ce texte sous forme de conte, l'auteur a réussi quelque chose de puissant, et d'inoubliable. Il a su avec un récit simple, concis, restituer l'impensable, l'inimaginable. Il nous livre un condensé de toutes les atrocités, l'inhumanité et la folie dont les hommes ont été capables. Mais il y a aussi et c'est la force de ce conte, cette magnifique histoire d'amour que Jean-Claude Grumberg rend avec tant de beauté et de poésie, poésie concentrée dans ce titre où un enfant devient "La plus précieuse des marchandises".

Il est impossible de rester serein durant cette lecture et d'en sortir indemne, tant les faits nous interpellent. Comment des hommes ont-ils pu se comporter ainsi et ne devons-nous pas lutter de toutes nos forces, pour ne plus jamais vivre cela, à une époque où la résurgence de certaines idées se fait sentir ?

J'ai été émue et bouleversée tout au long de cette lecture qui restera gravée dans ma mémoire. Un conte poétique aussi éblouissant sur une des périodes les plus sombres de l'histoire de l'Europe, devrait être lu par chacun et notamment par les jeunes générations afin que nul n'oublie !

Je remercie les éditions du Seuil pour cette découverte splendide.

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La plus précieuse des marchandises : Un conte

En tant que conte ce livre est superbement écrit.

Je suis cependant de ceux qui sont plus réservés quant à l'adéquation entre la forme et le fond, car le sujet est grave et l'Histoire bien vraie, l'inhumain, l'inconcevable ont bien existé.

Je retiens la capacité de cet écrit à sublimer la noirceur de l'existence par des touches vibrantes de vie : le printemps (associé au mot bonheur, p. 61), un oiseau qui chante, un enfant qui fait ses premiers pas, où qui dit papa, maman pour la première fois, la force de survie d'un parent qui pense à son enfant.

Un message clair (« plus jamais ça, plus jamais » p. 95) et pétri de bons sentiments (« on dit donc qu'il y [dans le pays où la police l'avait raflé] retourna et y finit ses études de médecine, qu'il devint pédiatre, et qu'il consacra sa vie à soigner et à aimer les enfants des autres », p. 99).

La force de la croyance aussi, avec cette pauvre bûcheronne qui tente de dédouaner les dieux qu'elle tient pour responsables, mais pas coupables : « Les dieux ne peuvent penser à tout, ils ont tant à faire ici-bas » (p. 46)

Mention spéciale aussi pour cette référence claire (p. 21-22) au pogrom des Juifs à Iași en Roumanie (27 juin 1941), et pour celle plus indirecte au livre de Cynthia Ozick, le Châle.
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Jacqueline Jacqueline

Après avoir adoré l’ouvrage bouleversant qu’il a publié sous forme de conte en 2019 et avoir été charmé par l’homme lors de son dernier passage à La Grande Librairie il y a quelques semaines, je me suis attaqué à son « Jacqueline Jacqueline », titre rendant hommage à sa femme Jacqueline, décédée le 4 mai 2019, au moment où je me joignais aux louanges concernant « La plus précieuse des marchandises ».



À coups de chapitres de quelques pages, il nous invite à contempler le vide laissé par celle qui vient de le quitter après presque soixante ans de vie commune, tout en cherchant à prolonger sa présence en continuant à lui écrire. Au fil des pages, « Jacqueline Jacqueline » se transforme en mausolée de papier visité par un veuf solitaire partageant son chagrin, voire même sa honte et sa colère d’être encore là, tandis qu’elle n’est plus. Ces petits passages non chronologiques qui prennent vie en fonction de l’endroit, des rencontres et des souvenirs sont d’une authenticité tellement bouleversante que je me suis parfois senti mal à l’aise de plonger ainsi dans l’intimité de ce couple, l’auteur faisant certes preuve de beaucoup de tendresse, de franchise, d’auto-dérision et d’humour, mais parfois également d’une bonne dose d’impudeur.



Etant déjà fan de l’écriture tout en finesse de Jean-Claude Grumberg, je me suis une nouvelle fois délecté des mots qu’il dépose ici avec énormément de justesse sur son deuil, rendant le plus bel hommage qui soit à sa belle Jacqueline. Une complicité prolongée le temps de quelques pages, donnant presque l’impression de lire un ouvrage écrit à quatre mains…



Profitez de ceux que vous aimez tant qu’ils sont encore là !
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La plus précieuse des marchandises : Un conte

Un conte : en quelques pages, Jean-Claude Grumberg m’a emporté aux limites de l’indicible. J’ai été happé littéralement par cette histoire terrible, vécue au plus près de ce qu’on nommera plus tard la shoah.



Pendant la guerre mondiale, un pauvre bûcheron et une pauvre bûcheronne vivent dans les forêts d’un pays où l’hiver est rude. Justement, cette forêt qui donne tout de même du bois pour se chauffer, a été coupée en deux pour faire passer une ligne de chemin de fer.

Pauvre bûcheronne – toujours ainsi désignée par l’auteur – adore regarder passer ces trains de marchandises comme dit son homme. Elle qui souffre continuellement de la faim, espère ramasser de quoi manger mais elle ne récupère que des papiers avec des messages indéchiffrables car elle est illettrée.

Subitement, l’auteur dont le grand-père, Naphtali Grumberg, et le père, Zacharie Grumberg, ont été emportés par ces trains de la mort et ne sont jamais revenus, l’auteur nous ramène à Drancy où un couple, avec des jumeaux nouveau-nés, est embarqué de force dans le convoi 49, le 2 mars 1943.

Alors que le train traverse la forêt, patine sur la neige, le père tente une geste fou. Il lance un de ses enfants par la lucarne du wagon pour que cette femme qu’il aperçoit le récupère et le sauve.

Voilà, je n’en dis pas plus car il faut lire ce petit livre au ton d’une simplicité qui touche au plus profond du cœur. La plus précieuse des marchandises, comme nomme pauvre bûcheronne cet enfant tombé du train, devrait être au programme de toutes les classes de nos lycées car Jean-Claude Grumberg fait passer, ressentir tellement de choses essentielles et cela vaut mieux que tous les grands discours. Au passage, je regrette que ce bijou de littérature tellement évocateur n’ait pas remporté le Prix Orange du livre 2019 alors qu’il figurait parmi les cinq finalistes.



Cette haine attisée depuis tant d’années, ce racisme basé sur des croyances, des on-dit, des jalousies viscérales, nous connaissons cela à nouveau aujourd’hui et il faut sans cesse lutter pour endiguer ce penchant dévastateur propre à notre espèce dite humaine.
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De Pitchik à Pitchouk : Un conte pour vieux e..

Après « Jacqueline Jacqueline », titre rendant hommage à sa femme Jacqueline, décédée le 4 mai 2019, dans lequel il invitait le lecteur à contempler le vide laissé par celle qui venait de le quitter après presque soixante ans de vie commune, et après l’excellent conte « La plus précieuse des marchandises », qui sera bientôt adapté au cinéma, Jean-Claude Grumberg propose un nouveau conte débordant de poésie, de tendresse et de tristesse.



En invitant le lecteur à suivre les pas de Rosette Rosenfeld, une vieille dame qui croise tout d’abord le Père Noël dans sa cheminée Napoléon III avant de se réveiller dans une maison de retraite en plein COVID, Jean-Claude Grumberg se faufile dans les méandres de la mémoire d’une personne âgée et nous emmène de Pitchik à Pitchouk sans véritable fil rouge. Il nous parle de la cheminée dans laquelle le Père Noël trimballe les rêves d’enfants, mais également des autres cheminées…celles qui transformaient des êtres numérotés en fumée. Cette page sombre de l’Histoire, celle qu’il faudrait pouvoir effacer, mais qu’on ne peut absolument pas oublier, pour éviter qu’elle se répète. Celle qui hante l’œuvre entière de l’auteur et qu’il enveloppe avec tant de délicatesse au cœur d’un conte construit sur l’horreur, chargé de tristesse, parsemé d’humour et porteur d’espoir.



« De Pitchik à Pitchouk » est une histoire qui a 80 ans, celle de vieux enfants, porteurs de la mémoire collective, qui se souviennent, incapables d’oublier. Piochant dans ce puit de souvenirs, empruntant le chemin de la mémoire, certes incertain et plus forcément cohérent, mais indéniablement touchant, bouleversant et surtout essentiel, Jean-Claude Grumberg suit un fil sans savoir où il mène. La voix d’une petite fille, sa nièce, vient d’ailleurs régulièrement le rappeler à l’ordre, au nom de la cohérence, mais finalement, peu importe, laissons le parler, il le fait si bien et aime tellement raconter des histoires, même s’il a du mal à les terminer.



Fils de déporté, chargé de souvenirs et porteur d’une histoire dont il se veut l’héritier, Jean-Claude Grumberg mêle passé et présent, témoigne et transmet, tout en abordant avec suffisamment de légèreté et énormément de respect des sujets douloureux et délicats, tels que la Shoah, la vieillesse, la solitude et le deuil. Après avoir rendu un superbe hommage à sa femme en écrivant « Jacqueline Jacqueline », il n’oublie d’ailleurs pas de saluer son ami Maurice Olender, éditeur décédé le 27 octobre 2022 à Bruxelles, qui lui non plus ne connaîtra pas la fin de cette histoire qu’il faut cependant raconter à tous les lecteurs, de 7 à 77 ans. Et quoi de mieux qu’un conte pour toucher un public aussi large, des plus jeunes enfants…au plus vieux. Ce conte est pour eux…pour vous, pour nous !



Merci Monsieur Grumberg !
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La plus précieuse des marchandises : Un conte

Encore une bonne pioche inspirée par mes amis de Babélio, un conte qui plus est !

Un texte court mais pourtant dense qui va agir autant sur nos émotions que sur notre intellect, ce qui va en faire une lecture originale et génératrice de réflexions intéressantes.

L'auteur, en partant d'un événement qui a laissé des traces dans l'inconscient collectif, va nous livrer une histoire qui de prime abord ne semble pas très originale et qui devrait suivre des rails qui nous mèneront forcément à un dénouement qui sera celui que l'on pressent déjà.

Sauf que non, enfin pas vraiment, enfin pas tout le temps. En fait, l'auteur nous offre un conte à la note particulière en cassant certains codes et en usant du contre-pied avec un bel à propos qui va nous obliger à utiliser plus de matière grise que prévu.

Pour commencer il y a cette impersonnalité qui est troublante (la pauvre bûcheronne, le pauvre bûcheron, la petite marchandise). Il y a aussi cette inversion de termes savamment calculée (les injustes) comme pour mieux faire ressentir une chose en ne la nommant pas...

Je ne vais pas m'exprimer beaucoup plus car je ne tiens pas à résumer et disséquer tout ce que ce texte m'a inspiré, il est si court que cela reviendrait à en faire un résumé ce qui n'est pas le but de cet avis.

J'ai beaucoup apprécié les péripéties de ce conte en dehors des sentiers battus, elles sont par bien des aspects surprenantes et génératrices de bonnes réflexions, les contes ne se finissent pas toujours bien, ou pas si bien que ça, il reste parfois un goût un peu amer, Est-ce qu'un verre à moitié plein peut-être aussi à moitié vide ?
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Jacqueline Jacqueline

Ayant tellement apprécié le conte de Jean-Claude Grumberg, La plus précieuse des marchandises, ce conte bouleversant qui se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale et la déportation des Juifs, je n’ai pas hésité à me lancer dans la lecture de son dernier ouvrage et ne l’ai pas regrettée, tant l’écriture est belle et fine.

Jacqueline Jacqueline, est une magnifique déclaration d’amour, un tendre et émouvant hommage de Jean-Claude Grumberg à son épouse, décédée le 4 mai 2019, emportée par un cancer du poumon, et ce, le jour anniversaire de leur fille Olga.

Il s’adresse à celle avec qui il a partagé soixante ans d’amour « Ni usure, ni ennui, jamais, jamais au grand jamais, durant ces soixante ans passés collés l’un à l’autre, agrafés pour ainsi dire dans le même pli creux, jamais, jamais on ne s’est ennuyé, ne fût-ce qu’une seconde ». Il nous révèle ce qu’est l’art de souffrir, de pleurer, de rire ensemble, de s’aimer tout simplement. Ce livre lui permet d’être encore avec celle qui le hante et lui manque terriblement, de la garder vivante encore près de lui, le temps de l’écriture.

Que dire, titre d’ailleurs d’un des chapitres du livre, et qu’écrire lorsque l’on perd l’être aimé entre tous ? Jean-Claude Grumberg va s‘employer à y répondre tout au long de ce livre en l’écrivant à la fois pour, et avec Jacqueline, la rendant ainsi très présente.

Il raconte leur rencontre, leurs vies avant leur rencontre, la naissance de leur amour et l’aide immense qu’elle lui a apportée à plusieurs reprises et qui lui a permis notamment de se retrouver lorsqu’il s’est effondré après le succès de sa pièce de théâtre L’Atelier ; mais aussi la honte, la honte de vivre alors qu’elle ne vit plus.

Il ne peut passer sous silence le déferlement de haine qui frappa et endeuilla leurs familles respectives et leur besoin de victoires après la guerre. Ces victoires, ce sont la réussite de Kirk Douglas, de Johnny Weissmuller, de Fred Astaire, etc... : « Et comme nous étions fiers, fiers de savoir qu’ils étaient des nôtres ».

Il dit aussi la maladie, cette tumeur du poumon gauche, l’ablation d’une partie de celui-ci « avec deux ou trois autres petits trucs qu’on a dû couper au passage » réalisée avec succès en 2018 et cette joie de vivre retrouvée à l’issue.

Mais la tumeur est revenue attaquer le foie… Il faut dire que fumer avait été la grande affaire de sa vie et, bien qu’il l’ait suppliée d’arrêter, elle ne pouvait s’en passer.

Outre ces références à leur vie commune, Jean-Claude Grumberg s’attache également à raconter à Jacqueline comment leur petite-fille Jeanne a réagi à la disparition de sa mémé, comment il a été empêché de voir Olga leur fille et Jeanne pendant deux mois à cause de la pandémie. C’est aussi Samuel Patty qu’il évoque...

Ce qui est tout à fait original, c’est que le récit de leur vie, que l’auteur nous donne à lire, s’inscrit dans un dialogue, où l’auteur en s’adressant à celle qu’il a tant aimée, exprime avec tendresse, humour, ironie, trivialité parfois, et aussi autodérision, tout son amour, lui confiant ce qu’il n’a peut-être pas pu ou su lui dire.

Jean-Claude Grumberg, en écrivant Jacqueline Jacqueline honore de façon magistrale la mémoire de celle qui fut la compagne de sa vie. Si la souffrance de cet homme est perceptible à chaque page, c’est néanmoins, souvent avec le sourire que j’ai parcouru ces lignes et c’est justement la force de ce livre : être à la fois grave, émouvant, tout en sensibilité, mais jamais larmoyant.

Jacqueline Jacqueline a obtenu le Prix littéraire Le Monde 2021.


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La plus précieuse des marchandises : Un conte

Il était une fois un bûcheron et une bûcheronne… Nous ne sommes pas dans un conte de Charles Perrault, mais dans une fable imagée sur la seconde guerre mondiale en France, la déportation et les camps de la mort.





Avec la distanciation, et même la poésie, que permet le conte, tout est dit en ces cent vingt et quelques pages : l’antisémitisme, la cruauté et l’innommable, la résistance de quelques héros malgré eux, les étincelles d’humanité dans un océan de désespoir et d’anéantissement, la volonté de croire et de s’accrocher comme à une bouée de sauvetage à ce que l’homme peut avoir de coeur, parfois, malgré tout.





Non sans ironie ni amertume, l’auteur touche ici à la disparition de son grand-père et de son père dans les camps d’extermination nazis et fait référence en appendice à des personnages réels, dont la mention brève et sèche ajoute à l’émotion concentrée dans la morale de l’histoire.





Ce petit bijou de livre est une fleur poussée sur un tas de ruines quelque part dans notre mémoire, un récit singulier qui s’attache à ce qui semble à la fois si incongru et si merveilleux pour les survivants : l’espoir et l’amour. La vie continue, et il convient de la préserver comme l’on protégerait du vent la flamme d’une chandelle. Coup de coeur.


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La plus précieuse des marchandises : Un conte

Sorti en janvier 2019, ce conte a déjà une vocation universelle. Comme un indispensable.



Pourquoi? Parce qu'il touche à l'enfance, aux drames de la seconde guerre mondiale et au dénuement de toutes les populations victimes de la guerre et ici , de la barbarie nazie.



La forme est naïve. Un conte. Il commence comme "Le Petit Poucet" de Charles Perrault avec un bûcheron et sa femme pauvres comme des épouvantails. Ils n'ont rien.

Pourtant un petit train, qui s'en va dans la campagne et traverse la forêt emmenant des gens dans des wagons à bestiaux, va créer les conditions d'une rencontre et bouleverser leurs vies.



Cette rencontre improbable va réveiller ce monde devenu inhumain. Je n'en révèlerai pas davantage car il mérite votre curiosité.



Même si l'aspect du conte peut rebuter certains, Jean-Claude Grumberg s'est prémuni d'un premier degré trop enfantin par un ton ironique.



Ce conte a même du mordant. Il se saisit des dires antisémites pour mieux les tordre.



Pour moi, un indispensable pas seulement à cause des titres de l'actualité qui passeront sans doute dans deux jours car ce que nous révèle Jean-Claude Grumberg porte un message qui ne s'oublie pas: un devoir de mémoire pour ne plus laisser se reproduire l'impensable. Dans la lignée de "Si c'est un homme" de Primo Levi.
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La plus précieuse des marchandises : Un conte

Un conte. On s'accorde generalement a penser que les contes ecrits ont generalement derriere eux une longue tradition orale, qui elle-meme a sa genese dans une experience vecue, ou redoutee, une vieille peur qui ne peut etre vaincue que par l'usage repete de la parole. C'est pour cela que les contes anciens les plus horrifiants ont une fin providentiellement heureuse, permettant a l'auditoire – ou aux lecteurs – une catharsis liberatrice, le retour a une tranquillite mentale et physique.



Ce conte est un conte pour adultes, qui revient sur une des pires catastrophes qui se soient abattues sur l'humanite: la perte, justement, de cette humanite. Et ses lecteurs savent que ce n'est pas un mythe, que ce n'est pas un evenement si ancien qu'on ne sait plus y distinguer le reel du reve. Alors, bien que le conteur se soit applique a finir sur une note d'espoir, je reste atterre par ma lecture. Justement parce que c'est un conte, et que par sa forme, son langage de conte, il a eveille en moi de la peur, une grande peur, des sueurs froides. D'autres livres qui traitaient du meme cataclysme, des oeuvres d'histoire ou de memoire, ont eveille en moi de l'incomprehension, de l'indignation. Ce conte, justement parce qu'il n'essaye de rien expliquer mais simplement raconte le vecu ou le reve par quelques personnes promues a la dignite de protagonistes sinon de heros, a eveille en moi la peur, asphyxiante, atavique deja, de me voir, de voir mon voisin, de voir mon semblable, devenir, du jour au lendemain, sans vraiment d'explications, sans essayer d'elaborer des excuses, des betes, des betes humaines.



C'est un conte. Un conte est fait en general pour attiser nos peurs et finir par les apaiser. Celui-ci ne les apaise pas.

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De Pitchik à Pitchouk : Un conte pour vieux e..

C'est de l'inconscience. Juste apres La plus precieuse des marchandises j'ai enchaine avec un autre conte de Grumberg. Et j'en sors foudroye, aneanti. Qu'est-ce que je m'imaginais?



C'est sous-titre: Un conte pour vieux enfants. Mais c'est un conte a mettre entre des mains jeunes, pas entre les mains de vieux comme moi. Il raconte une dame qui grimpe l'interieur d'une cheminee. Une cheminee Napoleon III? Une cheminee d'Auschwitz? Il parle de vieillesse, du sentiment d'esseulement apres la perte du conjoint de toute une vie, de l'incompetence a traverser les journees, de la detresse qui sourd a force de ressasser des souvenirs, du corps qui trahit, du ciboulot qui part en voyage. Et moi qui suis encore heureux a deux; qui n'ai besoin que d'une visite de maintenance annuelle dans mon garage hospitalier ou l'on me fait plus d'entretien que de reparations; qui arrive encore a perdre fierement au monopoly face a mes petits enfants, a concocter des billets extravagants pour une communaute de lecteurs bienveillants, je suis assailli par la peur. Peur du futur qui m'attend. Peur de perdre la tete. Peur de perdre pied. Peur de perdre interet aux autres, au monde, a la vie. De perdre interet a la lecture, a l'ecriture. De ne plus etre affole par des contes comme celui-ci. Affole bien que l'auteur s’escrime a y introduire de l'humour. De l'humour dans la perte. De l'humour pour l'amour.



C'est un conte a mettre entre les mains de jeunes a l'esprit ouvert. Pas entre les mains de vieux obnubiles par l'histoire et la memoire, ces deux faux-amis, comme moi. Il parle de haine irraisonnable qui conduit aux pires comportements d'hommes envers d'autres hommes, aux pires actions, impardonnables, aux noms imprononcables, pogroms, genocides. Des mots de malheur qu'on croyait applicables a une seule categorie de personnes, pour nous apercevoir qu'ils peuvent se gangrener et s'appliquer a d'autres hommes, en d’autres lieux, en d’autres temps. Affligeant? Je suis consterne. Et l'auteur choisit d'accoler dans son conte le sourire et les larmes, l’espoir et le desespoir. “Petit papa Noël Quand tu descendras du ciel N’oublie pas nos petits souliers… C’est alors qu’a surgi du brouillard du passe, parmi les nuages du present, une photo, une de ces photos en noir et noir qu’Isy ne voulait pour rien au monde que je voie, une de ces photos parues juste apres la guerre dans un journal yiddish. Entre un monceau de montures de lunettes et des ballots de cheveux coupes prets a etre expedies, se dressait une montagne de chaussures d’enfants : ballerines, bottines, galoches, miserables chaussures de ville, petits sabots, et meme quelques minuscules souliers vernis. Oui oui, petit papa Noël, quand tu redescendras du ciel, n’oublie pas leurs souliers, merci”. Et je suis foudroye. Mais je sais, je sens, que c'est un texte fait pour des jeunes, de plus jeunes que moi, qu'ils tirent un enseignement d'une memoire qui n'est pas la leur, qu'elle serve a quelque chose de bien, de mieux, cette memoire.



L'auteur, qui ne sait comment terminer son conte, finit par ecrire: “Ma mere me disait : A force de raconter des histoires de mort, la mort va finir par te rattraper et te prendre. Il semble que la Faucheuse ait choisi une autre tactique : s’acharner sur ceux que j’aime, pire sur ceux qui m’aimaient”. Et c'est peut-etre la ce qui me terrorise le plus, ma plus grande peur. Une peur de mon age. Une peur que de plus jeunes pourront comprendre, sinon ressentir.



Mais je me ressaisirai. Je surmonterai mes peurs. Je sourirai aux bons cotes de ma petite existence. Et j'essaierai de suivre ce qui est peut-etre l'ultime commandement de ce conte: aimer, aimer encore, encore aimer, pour ne pas tomber dans la barbarie ou simplement pour ne pas tomber. Et se souvenir. Et rappeler aux autres. Alors j'essaierai dans ce site de recenser des livres de la culture yiddish. Plus que ce que j'ai fait jusqu'a present. Et de la culture judeo-espagnole. Pour qu'elles vivent. Au moins virtuellement. Au moins dans ce qu'un vieil amateur comme moi racontera d'elles. Cela aussi sera memoire. Cela aussi sera sourire. Cela aussi sera vie.

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La plus précieuse des marchandises : Un conte

Il était une fois une histoire universelle, poignante, bouleversante...



Il était une fois la guerre, l'ignorance, la cruauté. Comme dans les contes, les méchants écrasent les faibles, les poursuivent de leur haine.Seront-ils punis?



Il était une fois la forêt mystérieuse, terrifiante et bienfaitrice à la fois. La neige, le froid et la faim, le train qui passe, source d'espoir et de renouveau pour une pauvre bûcheronne, enfer pour une famille en route vers la mort...



Le destin sera impitoyable mais au bout de l'ombre, du tunnel de la souffrance, des voies ferrées funèbres, il y a toujours une petite lumière, la clarté de l'amour qui illumine les visages...



Un petit livre, certes, mais grand d'humanité, d'émotion, d'intensité . A offrir et se faire offrir, pour semer la tendresse et l'espérance , en dépit de tout, dans ce monde cruel.







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La plus précieuse des marchandises : Un conte

Quand j'étais enfant, j'adorais les contes, ne serait-ce que pour cette première phrase magique qui ouvrait la page comme un mot de passe, une sorte de « Sésame, ouvre-toi ! »...

Et puis, il y avait toujours cette conclusion dont notre candeur ne soupçonnait pas encore toute la dimension conventionnelle et presque ridicule qu'elle pouvait revêtir, mais qui nous réconciliait cependant avec la sérénité que nous attendions après moultes péripéties vécues au travers de l'histoire que Maman venait de me lire au bord du lit : « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants ».

Les contes ont-ils cette force plus forte que la réalité ? Une sorte de magie, une mise en abyme dans nos vies ordinaires, un chemin pour peut-être passer plus facilement des messages ?

Il était une fois, il était plusieurs fois, il était malheureusement plusieurs fois, il était ici six millions de fois, six millions de vies détruites, une seule vie détruite aurait été une fois de trop... Il était six millions de fois de trop...

C'est un conte, une façon de dire et répéter inlassablement : « plus jamais ça ! ». Le dire aux jeunes, aux moins jeunes, à nos enfants, à nos voisins, à nos amis, à nos collègues de travail, aux autres... Cette foule immense...

Ici, donc il s'agit bien d'un conte, La plus précieuse des marchandises, un récit que nous conte Jean-Claude Grumberg.

La plus précieuse des marchandises raconte l'histoire d'un couple de juifs français arrêtés et parqués à Drancy, puis envoyés ensuite en train à bestiaux vers l'extermination.

C'est ce train de marchandises qui traverse une forêt, traverse la nuit, traverse la guerre, continuera de traverser des vies et des vies inexorablement. Le couple a des jumeaux, Henri et Rose, juste nés, accrochés encore au sein vide de leur mère. Le père se rendant compte de leur martyre prochain, jette du train, à travers la grille, sa petite fille Rose emmaillotée dans un châle de prière.

Le train repart vers là-bas. Une femme, bûcheronne, ramasse cette « marchandise » dans la neige au bord du chemin de fer où file ce train vers la mort, cette chose emmitouflée d'où émerge brusquement le visage d'un nourrisson... C'est le début du conte, le début d'une histoire qui va bouleverser la vie de cette bûcheronne et de son mari bûcheron...

C'est un conte façonné de nuits et de brouillards, de larmes et de cendres. De soleil aussi...

Oui c'est un conte. Il y a des gentils, il y a des méchants. La douleur et ĺa mort sont là en pagaille, il y en a qui survivent, se relèvent, reviennent parfois... Il y a une intrigue. Une façon de revenir à la vie, vers l'univers des vivants.

J'ai été ému par ce récit. Il est magnifique. Il est intemporel. Hélas, intemporel... Oui, nous voudrions que ce conte évoque des temps anciens... Qu'en est-il alors des guerres d'aujourd'hui, des femmes, des enfants maltraités ici ou ailleurs par les guerres et les autres maux ?

Les contes ont cette vertu : celle de se transmettre aux générations futures... À commencer par nos enfants. C'est, selon moi, un conte à lire aussi dans les écoles, à diffuser à grandes doses, sans retenue...

Ici, le texte, avec pudeur, s'abstient de toute morale. Aucune leçon, si ce n'est un message d'amour. L'amour à nos enfants, l'amour à ceux qu'on aime. L'amour pour les protéger du malheur possible. L'amour pour tenir à distance la barbarie...

Alors, les contes sont-ils des histoires vraies ou pas ? Vaste question soulevée avec une subtile ironie à la fin du texte et qui peut décontenancer le lecteur. J'ai adoré cette étonnante pirouette.

J'ai aimé cette histoire d'amour universelle et puissante. Un cri du cœur qui nous aide à répéter inlassablement ce devoir de mémoire : plus jamais ça !
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La plus précieuse des marchandises : Un conte

Un papa désespéré, en route vers les camps de la mort, va jeter, par les barreaux du train, un de ses jumeaux avec l’espoir insensé de le sauver. Cet enfant, ce petit rien, ce don du ciel va devenir la plus précieuse des marchandises pour une pauvre bûcheronne qui jusqu'à lors ne possédait que sa misère et son infortune.

A la manière d'un conte de Perrault, Jean-Claude Grumberg nous berce avec le merveilleux d'une histoire pour les enfants. Il emprunte ses personnages et la trame de son histoire aux contes. Mais à l’origine les contes n’étaient pas inventés pour les enfants…

Et les pas dans la neige, les maigres fagots de bois, le kasha comme seule nourriture et la chasse aux « sans cœurs » nous ramènent vers le destin des juifs et de ceux qui les protègent.

La plus précieuse des marchandises est une lecture unique car avec une économie de mots, l’auteur nous fait glisser sur la palette humaine qui va de la générosité gratuite à l’intolérance nauséeuse.

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La plus précieuse des marchandises : Un conte

Comment dire l’indicible, comment raconter l’inhumanité, comment expliquer l’inexplicable? On sait qu’au retour des camps, nombre de victimes de la Shoah ont été confrontées à ce problème, préférant fort souvent le silence au témoignage leur faisant revivre le drame dont ils venaient d’être extirpés. Jean-Claude Grumberg a choisi la forme du conte pour nous rappeler au devoir de mémoire. Un conte très réussi, un conte qui devrait figurer au programme de tous les établissements scolaires.

Tout commence comme dans un grand bois où vivent une bûcheronne et son mari. Alors que lui est réquisitionné pour couper le bois, elle essaie de trouver de quoi manger. L’hiver est rude et il n’est pas rare que le faim s’invite à leur table tant son maigres les provisions qu’elle peut trouver. La grande saignée dans la forêt pour faire passer une voie ferrée apporte un peu de distraction, surtout pour la pauvre bûcheronne qui prend pour habitude de regarder passer le train. Son mari lui a expliqué qu’il s’agissait de convoi de marchandises, aussi espère-t-elle qu’un jour peut-être une partie du chargement tombera du convoi.

Pour l’heure, elle ne récolte que des petits bouts de papier sur lesquels on a griffonné un message qu’elle ne peut déchiffrer, ne sachant ni lire, ni écrire. Et puis un beau jour le miracle a lieu. Dans un tissu brodé d’or un petit paquet est jeté vers elle. Cette «marchandise» est un bébé!

Le lecteur aura compris qu’il s’agit d’un geste désespéré de prisonniers partant vers les camps de la mort et qui confient ainsi l’un de leurs enfants à une inconnue pour le sauver d’une issue mortelle plus que probable. Il va suivre en parallèle la famille arrivant dans ce sinistre endroit où les chambres à gaz fonctionnent déjà à plein régime et la famille de bûcherons essayant de sauver le bébé. Avec dans chaque couple ces mêmes questions et ce même sentiment de culpabilité. « Le père des ex-jumeaux souhaitait mourir, mais tout au fond de lui poussait une petite graine insensée, sauvage, résistant à toutes les horreurs vues et subies, une petite graine qui poussait et qui poussait, lui ordonnant de vivre, ou tout au moins de survivre. Survivre. Cette petite graine d’espoir, indestructible, il s’en moquait, la méprisait, la noyait sous des flots d’amertume, et pourtant elle ne cessait de croître, malgré le présent, malgré le passé, malgré le souvenir de l’acte insensé qui lui avait valu que sa chère et tendre ne lui jette plus un regard, ne lui adresse plus une seule parole avant qu’il ne se quittent sur ce quai de gare sans gare à la descente de ce train des horreurs. » Le bûcheron, après avoir résisté aux suppliques de son épouse, va laisser son épouse tenter de sauver cet enfant, de le nourrir, de le cacher aux yeux des occupants. Mais la nasse se referme sur eux avant qu’ils ne parviennent à fuir.

L’épilogue de ce conte aussi terrible que précieux va vous secouer.

Si, comme le rappelle Raphaëlle Leyris dans Le Monde, Jean-Claude Grumberg est «est l’un des auteurs les plus étudiés dans les écoles, pour ses pièces et livres jeunesse», elle nous rappelle aussi «l’arrestation, sous ses yeux, de son père, Zacharie, emmené à Drancy puis déporté par le convoi 49, parti pour Auschwitz le 2 mars 1943». D’où sans doute la force de ce livre d’orphelin et la transcendance qui s’en dégage. Précipitez-vous toutes affaires cessantes chez votre libraire!
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La plus précieuse des marchandises : Un conte

Hivers 42, la pauvre bûcheronne regarde passer les trains de 'marchandises', espérant recevoir, pour apaiser le froid et la faim, autre chose que des bouts de papier griffonnés et dans le convoi vers Auschwitz, un père prêt à lui jeter le bébé qu'il espère ainsi sauver...et puis dans la forêt, une chèvre...



Face à la méchanceté humaine, ce joli petit conte est un touchant message d'espoir de la part de JC Grumberg dont la famille fut déportée.



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La plus précieuse des marchandises : Un conte

C'est en lisant de nombreuses critiques élogieuses que j'ai eu envie de lire ce livre. C'est un conte d'une centaine de pages qui se lit très rapidement mais ne s'oublie pas facilement. Comme le dit l'auteur cela commence par un conte : "Il était une fois, dans un grand bois, une pauvre bucheronne et un pauvre bûcheron... " on pourrait penser que c'est un conte pour les petits mais pas du tout. Il s'adresserai plutôt aux ados et aux adultes.

L'histoire se passe en Europe dans les années 40, des trains de "marchandises" passent régulièrement près du bois où habitent la pauvre bucheronne et le pauvre bûcheron. Un jour un bébé tombe d'un train au pied de la pauvre bucheronne qui est en mal d'enfant. Ni une ni deux elle croit au miracle de la vie et l'emporte avec elle.

Magnifique récit sur la déportation, narré à la manière d'un conte. C'est vraiment très fort.

Ce qui m'a plu également c'est l'épilogue mais je ne vous en dirait pas plus.

La force des personnages est bien présente et aucuns d'eux n'a de prénom ni même de nom.

Un ouvrage fort que je conseille

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45 ça va

Découverts dans une brocante, ces 45 ça va ont intégré mon wagon à lire duquel ils sont très rapidement sorti.

Ça va comme ça?...

De ça va à ça va, j'ai voyagé dans ces dialogues parfois informels, des fois loufoques, souvent remplis de ces expressions toutes faites voire formatées.

Comme ça, ça va, non?

En fait, l'idéal serait d'avoir deux exemplaires de ce curieux bouquin, chacun un, et de se donner la réplique, genre:

-Ça va?

-Ça va... Etc...

Mais les 45 ça va sont déjà savoureux (voire enivrants) à déclamer tout seul à voix haute, mi-voix, voix basse ou dans sa tête.

Là, ça va, hein?

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Jacqueline Jacqueline

C'est le récit d'un homme qui a vécu près de 60 ans auprès de sa femme et qui lui écrit pour ne pas la laisser partir définitivement.

Il y a les souvenirs épars, parfois lumineux parfois plus sombres.

Le deuil d'un bébé, la mémoire de ceux exterminés dans les camps de concentration et qui marquent à jamais les survivants.

Et puis, il y a le corps de Jacqueline, surtout ses seins, dont l'auteur parle encore avec émerveillement.

L'écriture est belle, intimiste et jamais larmoyante.

Que c'est émouvant.

Je vais m’efforcer de penser que Jacqueline, de là-haut, a pu entendre ce beau texte et être réchauffée par tant d'amour.

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