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Critiques de Jean-Claude Grumberg (393)
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La plus précieuse des marchandises : Un conte

Comme dans tous les contes, il y a un bois et dans ce bois… pauvre bucheron, pauvre bucheronne, et à proximité, une ligne de chemin de fer où passe régulièrement un train de marchandises.

Le récit est très court et on a tôt fait de comprendre de quel type de marchandises il s’agit.

Jean-Claude Grumberg nous raconte en quelques pages l’horreur de la shoah, les actes horribles auxquels certains ont été contraints, mais surtout les sacrifices douloureux et les gestes incroyables que d’autres ont pu faire par amour et pour préserver la vie. La seule chose qui mérite d’exister.

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La plus précieuse des marchandises : Un conte

💙💙💙 La Plus précieuse des marchandises c'est un petit bébé jeté du train de la mort. Jean-Claude Grumberg en fait un conte merveilleux et cela lui est abondamment reproché. Moi ça ne m'a pas gênée, au contraire. C'est un pied de nez magnifique et intelligent aux révisionnistes. La Plus précieuse des marchandises se lit en deux heures mais chaque mot fait son pesant d'émotion, de gravité, d'histoire. La Shoah, je crois toujours que j'en ai fait le tour mais en fait non. Et les piqûres se rappel sont bien plus efficaces et nécessaires que le Pfizer.
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La plus précieuse des marchandises : Un conte

Il existe parfois des petits bijoux littéraires que l’on a envie de partager avec le monde entier. C’est le cas pour ce conte auquel on ne saurait ni ajouter ni enlever un seul mot. La tragédie du XX° siècle nous apparaît dans toute son horreur sous une forme de conte que l’on ne pourra pas raconter à nos enfants. Du premier mot au dernier, j’ai tout aimé de cette lecture et je pense qu’elle renouvelle complètement notre regard sur la Shoa. Il s’agit d’un bébé jeté, en 1942, d’un des trains de marchandises dont on connaît la destination aujourd’hui et recueilli par une pauvre femme qui va le sauver. Je ne peux pas en dire beaucoup plus, lisez-le, j’aimerais tant savoir ce que vous en pensez et surtout, surtout .… ne vous dites pas : « Ah, encore un livre sur ce sujet ! » .
Lien : http://luocine.fr/?p=11059
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La plus précieuse des marchandises : Un conte

Quelle belle découverte ! Cela commence comme un conte, mais le lecteur pressent déjà qu'il ne s'agit aucunement d'une histoire pour endormir les enfants. Une enfant trouvée, non pas abandonnée mais sauvée et derrière tout cela l'horreur de l'intolérance, de la délation. Mais c'est écrit avec tant de poésie, tant de beauté, tant d'espoir, que le lecteur reçoit cela comme un cadeau....Oui mais qui fait réfléchir, qui ouvre les yeux, qui met en garde.
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Le Petit Chaperon Uf

Une courte pièce que je n'ai pas apprécié plus que cela... Jean-Claude Grumberg réécrit le conte du Petit Chaperon rouge sous une forme théâtrale pour en faire une dénonciation du régime nazi. Le loup est ici déguisé en caporal SS et force la petite fille à porter un capuchon jaune à la place du rouge car sur sa carte d'identité est apposée la mention "Uf" qui fait ici référence aux signes distinctifs qu'ont dû porter les Juifs pendant la Seconde guerre mondiale.

Quelques répliques peuvent faire sourire, certes, mais je trouve que mélanger un conte enfantin et la réalité de la Shoah est plutôt malvenu...
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Les Vitalabri

Les Vitalabri n’ont ni patrie ni pays. On pourrait croire qu’ils sont chez eux partout mais personne ne veut d’eux nulle part. Derrière leurs frontières infranchissables, ceux qui sont nés quelque part refusent de les accueillir. Sans abri, sans papiers, avec comme seuls biens leur musique et la liberté, les Vitalabri continuent leur errance.



Une très jolie réflexion sur l’exil, la famille, le rejet d’un peuple voyageur et mal aimé. Madame Vitalabri voudrait aller « là où on aime les Vitalabri », seulement ce lieu n’existe pas. Pour franchir la frontière, le passeur leur demande de l’argent mais ils n’ont « pas un sou. Pas un radis. Pas un kopeck. Pas un liard ». Embarqués par « des uniformes, bâtons levés », jusqu’à la préfecture, ils finiront expulsés. Comme toujours.



Sous la plume de Jean-Claude Grumberg, le destin de cette famille nomade malgré elle devient une fable profonde aux multiples niveaux de lecture. Homme de théâtre, il trousse de savoureux dialogues, souvent drôles, et n’hésite pas à interpeller le lecteur, dont il s’amuse à devancer les questions éventuelles : « Comment ? Vous n’avez pas compris, là, le pourquoi ? […] Comment faisaient-ils pour manger ? C’est une très bonne question, je vous remercie de l’avoir posée, ça va me permettre d’y répondre ». Le récit en devient d’autant plus dynamique et interactif. Après, je ne suis pas certain que les enfants saisissent la dimension historique et politique du propos, son actualité brûlante, mais peu importe. Ils verront l’injustice, l’exclusion, les préjugés, l’animosité gratuite et sans fondements. Ils verront aussi une famille soudée malgré les difficultés et surtout une fin positive et porteuse d’espoir : « Pourquoi voulez-vous que toutes les histoires finissent mal ? Il faut bien que quelques-unes finissent bien, non ? ».



Un texte subtil et engagé, illustré en douceur par l’excellent Ronan Badel, dont les aquarelles sont ici dignes d’un Sempé. Et en plus c’est un très bel objet-livre. Que demande le peuple ?






Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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La plus précieuse des marchandises : Un conte

103 pages de pur bonheur, de pure douleur, et une page d'appendice à vous glacer le sang, y compris si vous avez l'âge d'avoir lu et entendu d'effroyables récits sur la Shoah.



« Pauvre bûcheron » et « Pauvre bûcheronne », « petit paquet » transformé en « précieuse marchandise » : cela peut sembler facile, un brin niais, mais c'est la façon qu'a adoptée J-C Grumberg pour dire ce conte pour adultes. Et on s'habitue à le voir jouer sur plusieurs registres, entre poésie tendre, douce et forestière et évocation glaçante de la Pologne des années 40.



Un couple en mal d'enfant dont le mari travaille malgré lui pour l'occupant allemand, une femme vieillissante qui désespère d'être mère et, comme un motif obsédant et dérisoire, un train qui passe et repasse, fenêtres grillagées, sans s'arrêter jamais. Sans rien offrir, jamais. Jusqu'au jour où une main lancera un paquet soigneusement emmailloté que pauvre bûcheronne ramassera. Et la vie va changer pour tout le monde.



Que de douleur, d'angoisse, de regrets dans ce livre ! Que de jolies évocations aussi et cet espoir, pas si insensé, que l'homme qui n'aime pas les « sans-coeur » honnis par les nazis en vienne à changer sa façon de penser !



Belle parabole qui nous interroge sur la part de monstruosité possible chez tout être humain, sur l'espoir, malgré l'horreur, de voir évoluer les convictions les plus erronées et les plus infâmes. Belle mise en perspective aussi des propos négationnistes face aux témoignages de l'Histoire.



En train de travailler sur des recherches généalogiques, je lis des dizaines, des centaines de transcriptions de décès « en déportation » pour l'année 1942, avec la mention « juif » qui apparaît en marge. Glaçant.



J'ai découvert Jean-Claude Grumberg lors d'une représentation des pièces constituant « Les Autres » dans les années 80-90 et m'étais promis de lire ses œuvres. Je ne suis pas déçue de celle-ci.

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La reine maigre

L’histoire se passe au royaume de Trop, sur lequel règnent un roi gros et une reine maigre, qui ont déjà six filles quand naissent leurs deux fils, des jumeaux disparates.

J’ai toujours un peu de mal avec le théâtre de l’absurde, mais il faut bien avouer que les dialogues sont truculents sous la plume de Jean Claude Grumberg. J’ai aussi beaucoup aimé les interventions de la narratrice, qui constituent autant de repères pour le jeune public auquel est destinée cette pièce publiée dans la collection Hoyeka jeunesse d’Actes Sud.

Enfin, j’ai beaucoup apprécié l’épilogue où l’on retrouve toute l’humanité de l’auteur, et cela m’a fait revoir à la hausse mon nombre d’étoiles qui sinon n’aurait pas été très élevé car je n’ai pas aimé la pièce dans son ensemble.
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Jacqueline Jacqueline

Difficile pour moi d'écrire une critique d'un récit intime où rien ne peut- être dévoilé sans en perdre la pudeur, la délicatesse et la modestie.

Alors je m'abstient de tout commentaires.

Avec le simple désir et besoin que vous deveniez les lecteurs de ce témoignage de la disparition d'un être cher, un vécu connu par chacun de nous.

Juste vous dire que tendresse, humour, auto-dérision et anecdotes sont au rendez-vous dans cette écriture, ce récit d'une vie.

J.C.Grumberg exprime son chagrin mais surtout fait revivre son quotidien avec une femme belle simplement, tumultueuse, ancrée comme lui dans la perte d'une famille juive anéantie par l'Histoire.

Pour J.C.Grumberg, la survie ou la non survie après cette séparation définitive est aussi un parallèle à la disparition d'un peuple.

Livre d'un deuil et ignorance de la mort.

Plaisir aussi d'offrir à sa bien-aimée, les mots tus et retenus.

Il s'adresse à Jacqueline, sa femme disparue en témoignant de détails connus ou pas de la disparue.

C'est une écriture à deux.

J.C.G. a peur d'oublier ce passé partagé, involontairement disparu.

Angoisse partagée, larmes retenues ou pas, ce livre est lumineux et indispensable.











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La plus précieuse des marchandises : Un conte

Un très joli titre (surtout lorsqu’on en comprend la signification) pour un conte original et singulier sur une thématique précise et sombre : la déportation.

Comment aborder une nouvelle fois ce sujet qui a fait couler tant d’encre ? Comment écrire l’indicible ?

Jean-Claude Grumberg en a le talent. Il écrit l’horreur sans la décrire directement, il dénonce sans nommer précisément, et cela donne un récit fort, poignant et percutant.

Au départ seuls les parents et les jumeaux auront un prénom, vite oubliés. Les autres personnages ne sont que caractérisés puis décrits selon leurs actions.

Le ton est assez troublant : je ne pensais pas trouver des notes d’humour dans ces pages et pourtant, bien souvent l’auteur s’amuse à détourner une expression, à faire un jeu de mots. On sent qu’il aime la langue française et l’utilise dans toutes ses possibilités. Cela confère un certain recul face au drame qui se joue entre les lignes. Après tout, ce n’est qu’un conte… sur lequel il revient ensuite dans l’épilogue pour contrer cette ironie qui pourrait être mal perçue.



Le texte le plus singulier que j’ai pu lire sur cette page d’histoire. Je reste pantoise après ma lecture, je ne sais si j’ai aimé ou pas… J’ai dû apprécier, sans nul doute, le talent d’écrivain de Jean-Claude Grumberg mais je ne puis dire avoir aimé cette histoire si scandaleuse, révoltante, … j’aurais préféré que cette histoire n’existe jamais, pas même dans l’imagination…
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La plus précieuse des marchandises : Un conte

Très très beau, et là tout est dit!

Comme chacun ici, j’ai lu ce conte d’une traite, pas parce que j’étais pressée mais parce que c’était tellement joli, tellement bien écrit, tellement vrai et tellement onirique bien sûr , puisque c’est un conte!

Jean-Claude Grumbert dit l’indicible avec une écriture fine et ciselée.Il dit tout, le beau, le pur, l’horrible et l’inconcevable en quelques mots...pas un de trop.

Merci à lui.
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Pour en finir avec la question juive

Un dialogue qui pose de bonnes questions, (et de moins bonnes), sans y répondre. Mais répond-on jamais aux questions ?

Sous un abord de simplicité apparente, je n'ose penser à la difficulté d'adapter un tel texte.

J'aurais aimé voir l'interprétation de Pierre Arditi et de Daniel Russo. Dommage, la pièce n'est plus à l'affiche depuis le mois de mars !
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Votre maman

"Votre maman". Ces deux mots ouvrent chaque chapitre/acte de cette courte pièce. C'est ainsi que le directeur de la maison de retraite commence ses échanges avec le fils de cette dame atteinte d'Alzheimer. Il n'a que des doléances à lui formuler : la maman est difficile, parfois agressive, les moyens manquent. Mais que peut faire ce fils, entre cette vieille femme effectivement ingérable et une structure hospitalière inadaptée (manque de budget, manque de personnel).

Les contingences de ces trois personnes sont inconciliables : l'état de la vieille dame nécessite un vrai soutien (cf. 'Little Josephine'), une présence chaleureuse et une surveillance étroite de tous les instants, que son fils ne peut malheureusement pas lui fournir, faute de temps et d'équipement.

Alors entre ces trois-là, les échanges ne peuvent être que dialogues de sourds.



Comme dans la BD Rides de Paco Roca, certaines situations et paroles peuvent prêter à sourire, malgré le tragique de la situation et la gravité des thèmes évoqués : maladie, sénilité, Shoah.

Il n'empêche que cette pièce brillante est avant tout très émouvante.



--- Vu au théâtre puis lu de cet auteur la très belle pièce 'L'Atelier'.
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La plus précieuse des marchandises : Un conte

Intensité, Amour, Horreur, Espoir…

Pour ne jamais oublier… Un conte… mais quel conte !

Au milieu de l’inhumanité ambiante, une femme sans enfant qui rêve que le ciel lui en offre un. Ce sera un cadeau tombé, non du ciel, mais d’un train… Du train de marchandises de marchandises qu’elle voit passer tous les jours … marchandises… Les marchandises qui transitent sont les convois qui partent de Drancy…

Un conte poignant qui se déroule dans les bois, un couple de pauvres bûcherons, un homme des bois qui se révèlera être tout sauf un ogre…

Un homme déporté qui a un seul rêve : retrouver la marchandise tombée du train…

Et … je vous laisse découvrir

Une merveille de sensibilité, pour ne jamais oublier …
Lien : https://www.cathjack.ch/word..
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La plus précieuse des marchandises : Un conte

Il était une fois un pauvre bûcheron et une pauvre bûcheronne qui vivaient dans un pays pas si éloigné du nôtre, à une époque pas si lointaine. Ils avaient faim et ne survivaient qu'à la grâce de dieu, ou presque. Dans leur malheur, heureusement, ils n'avaient pas d'enfant à élever et à nourrir, ce qui réjouissait notre pauvre bûcheron alors que son épouse, elle, se morfondait de son ventre resté stérile. Jusqu'au jour où, du train que notre pauvre bûcheronne regarde passer quotidiennement, de ce train qui est sa seule source de distraction, de joie même, tombe un paquet où se trouve ce qui deviendra sa plus précieuse des marchandises, plus précieuse encore que sa propre vie.



Ce conte, qui peut faire penser dans ses toutes premières pages au Petit Poucet (mais la comparaison s'arrête là), est une métaphore de la Shoah, ne vous inquiétez pas, futurs lecteurs, je ne divulgâche rien, vous le comprendrez très rapidement par vous même.



C'est un livre dont j'avais entendu parler à Télématin, par Olivia de Lamberterie, au moment de sa sortie en grand format. Et elle m'avait donné envie de le découvrir, même si, fondamentalement, je n'ai rien appris de plus que je ne savais déjà. Mais faire découvrir ce pan de notre histoire contemporaine par le biais du conte est finalement un choix osé, et judicieux aussi, car il permet de faire réfléchir autrement et de poser les questions d'une autre manière. C'est un livre que je verrais très bien être lu au collège, voire au lycée, lorsque est abordé la deuxième guerre mondiale. C'est une façon habile et intéressante de faire passer un message, même si, de mon point de vue, sa lecture en milieu scolaire aurait besoin d'être accompagnée car il s'y trouve plusieurs degrés de compréhension.



La fin, la presque morale pourrait-on dire, est loin de ressembler à "ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants" , et je dois même avouer que j'y ai trouvé de prime abord un certain flottement avant de me rendre compte que cela était nécessairement fait exprès pour obliger à la réflexion et la discussion. Histoire vraie ou pas ? J'ose espérer que les personnes qui auront ce petit livre entre les mains ne se poseront pas la question.
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L'Atelier

Cette pièce de théâtre se passe dans un atelier de confection où des rescapés de la shoah vivent leur quotidien de travail après la guerre.

C'est une plongée dans le vécu des juifs pendant la guerre, mais ce qui surprend, ce sont les non-dit : jamais on ne raconte vraiment les détails de l'histoire de chacun. Il y a celui qui s'est caché, celui qui a été arrêté, celle qui attend toujours le retour de son mari parti dans les camps. Chacun a vécu des choses affreuses et chacun, par pudeur, par colère ou par peur se limite à ne dire que l'essentiel.

Pourtant la pièce est très longue et doit être plus intéressante à voir qu'à lire car on a l'impression d'assister à un spectacle qui tourne en rond : il ne se passe pas grand chose, c'est la vie quotidienne d'un atelier.

Mais cette pièce a un intérêt psychologique : comment se redresser après avoir vécu une telle épreuve ? Les enfants qui traient dans l'atelier peuvent peut-être représenter une réponse à cette question.

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La plus précieuse des marchandises : Un conte

Il était une fois une pauvre bûcheronne et son pauvre bûcheron, un jeune couple de parents juifs, leurs deux jumeaux nouveaux nés et les sans-coeurs.

Non non, pas de nom, pas besoin.... les sentiments et les émotions sont si forts...



Le père va faire un choix désespéré alors que le train l'emporte avec sa famille vers Drancy; il jettera sa fille (le choix du hasard entre les deux enfants) par la lucarne du train de marchandises, «par amour et par désespoir ».

La petite récupérée par une pauvre bûcheronne «sans enfant à chérir, l'aimera plus que tout ».



Si l'enfant, « la petite marchandise », va survivre, ce sera « grâce à la main la lâchant du train sur la neige, grâce à une pauvre bûcheronne, grâce à la bonté d'un homme au fusil et à sa chèvre ».



Conte ou histoire vraie ou mélange des deux? Peu importe. Voici un petit roman émouvant, magnifiquement écrit par Jean Claude Grumberg, fils de Zachary Grumberg, appartenant au convoi 49 parti le 2 mars 1943 pour Drancy.

Le récit est bouleversant, les mots poignants, la dépersonnalisation des personnages rend encore plus forte leur humanité. Quand l'amour reste plus fort que tout

JE CONSEILLE!!!

(La librairie du XXIe siècle. Seuil)
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La plus précieuse des marchandises : Un conte

Dans une forêt, froide, sombre, un bûcheron et une bucheronne vivent, seules, dans la pauvreté. Pauvre bucheronne ne peut avoir d'enfant. Mais, miracle, un jour, elle recueille un enfant, jeté de ce grand train de marchandise, que pauvre bucheronne admire chaque jour.



Ce conte de Jean Claude Grumberg est une version 2019 de la Shoah, inspiré par le drame de sa petite enfance : son père et son grand père ne sont pas revenus des camps où ces wagons de l'horreur les ont amenés. Sans jamais la nommer, l'auteur nous fait comprendre le pire, l'impensable avec des mots justes et simples.



L'auteur brode une histoire universelle onirique basée sur de bien tristes réalités historiques. Une lecture à la fois intense et poignante, que chacun devrait lire et avoir sans sa bibliothèque pour ne surtout pas oublier l'horreur et la barbarie des hommes.



Jean Claude Grumberg nous offre par sa plume des lignes singulières, à la fois intimes (comme nous l'apprend l'Appendice pour amateurs d'histoires vraies) et terrifiant. Comme tout conte, il est cruel mais c'est l'amour qui en ressort triomphant, pour en faire ressortir un simple message "Plus jamais ça".



Un conte précieux qui n'en est malheureusement pas un !
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La plus précieuse des marchandises : Un conte

Jean-Claude Grumberg souhaite nous parler d’un thème qui lui est cher et qui a frappé sa famille de plein fouet : la déportation. Pour se faire, il a décidé d’utiliser le format original du conte.



On va suivre les aventures d’une enfant, fille de déportés, d’une famille paysanne sans enfant, d’un bucheron solitaire et rustre, d’habitants pleins de préjugés…Tous les ingrédients d’une fable sont réunis. L’auteur peut alors mettre en exergue tout ce dont l’homme est capable dans le meilleur comme dans le pire et tout ce qui finalement le caractérise. Derrière le destin de ses personnages à qui il arrive des évènements rocambolesques, se cache bien entendu une manière détournée de parler de cette page tragique de la seconde guerre mondiale et de l’Histoire de l’humanité.

Pour moi, le choix de la fable a des effets pervers. Elle permet à tous lecteurs un accès facile à une histoire, difficile de prime abord. Elle y apporte aussi un peu de légèreté. Mais, en même temps, elle réduit les évènements à de l’imaginaire, ce qui a tendance à adoucir les faits. La brièveté du propos (le livre se lit en moins d’une heure…) n’arrange rien à l’affaire et fragilise, elle aussi, l’impact sur notre sensibilité et sur notre mémoire.



Alors, à la question « Faut-il le lire ? », je réponds « Bien sûr ! ». La plume est magnifique et le message primordial. Seulement il ne faut pas l’aborder comme un livre essentiel sur cette période et plutôt comme une porte d’accès aux drames de notre l’Histoire. Je le trouve plus touchant par le contexte historique et par le passé de Jean-Claude Grumberg que par l’aventure en elle-même qui est, comme un conte, superficielle et irréaliste. De toute façon, un texte nous rappelant les horreurs dont nous sommes capables, ne peut pas être inutile !


Lien : http://leslivresdek79.com/20..
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La plus précieuse des marchandises : Un conte

Cela commence comme un conte. Un vieux couple isolé au fond d’une forêt, le manque d’enfant comme une malédiction, un train qui passe et un don jeté au vol comme un cadeau venu du ciel. Leur vie, la vie en sera bouleversée.

Le conte illustre en réalité la plus grande des tragédies. Le cadeau est une petite fille, nouveau née, le train file vers les camps de concentration. La vieille femme tentera de sauver l’enfant.

Pas besoin d’en écrire plus si ce n’est qu’il faut absolument lire ce précieux conte de Jean-Claude Grumberg. Pour sa part d’ombre et pour sa part solaire comme dans bien des contes. Pour les faits terribles qui y sont relatés sous le faux nez de la fiction pour ne jamais oublier la vérité historique. Pour la grande qualité du style aussi : faussement léger et insouciant sur la forme, le fond en gagne d’autant plus en force.

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