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Citations de Jean Dutourd (208)


C'est à treize ans révolus que je commençai à entrevoir mon véritable destin, que je pressentis de quel domaine j'allais hériter. Néanmoins, à huit ans j'avais quelques-uns des traits qu'une vocation peut façonner, quand ce n'eût été que mon goût du passé et mon attirance pour ce qui était beau ou me semblait tel. J'avais également un don marqué pour le dessin.
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Jean Dutourd
Moi je me suis longtemps moqué des proverbes, puis j'ai fini par les respecter, par voir en eux un trésor, un patrimoine, un corps de recettes qu'on se repasse de siècle en siècle pour ne pas être trop malmené par le monde, un bréviaire pour le commun des mortels, un guide des embûches quotidiennes
Jean Dutourd
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Jean Dutourd
La seule chose dont on soit sur , en ce qui concerne l'avenir , c'est qu'il n'est jamais conforme a' nos prévisions .
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Si j'écris ici que j'ai déjeuné avec Montherlant tout à l'heure, on dira que je fais étalage de mes relations ou que je brigue l'Académie. De celle-ci, il ne fut pas question, je l'avais complètement oubliée. Pour ce qui est des relations, ma foi, je m'enorgueillis qu'un homme comme Montherlant ne trouve pas ennuyeux de passer deux ou trois heures en tête à tête avec moi, à giberner, à rire, à parler de choses et d'autres, à taper sur le monde actuel. Fargue (encore une relation chic) me disait autrefois : "On ne peut discuter que si l'on est du même avis." Parole profonde, qui est devenue pour moi un principe. A ce point de vue-là, Montherlant est mon homme. Je suis d'accord avec tout ce qu'il me dit, comme je suis d'accord avec ses livres. Et puis, ce qu'on dit n'est pas très important, c'est la façon dont on le dit. Montherlant, comme tous les grands écrivains, parle comme il écrit (ou écrit comme il parle, si l'on préfère) et le ton de Montherlant dans ses livres, noble, plaisant, vif, cynique, si différent du ton cafard et pédantesque de notre époque, est excellent pour les oreilles sensibles.
Mon convive et moi, nous sommes deux pessimistes enragés, ce qui n'empêche pas la bonne humeur, au contraire, et nous n'aimons pas beaucoup le temps où nous vivons. "C'est parce que nous sommes des écrivains, dit Montherlant. Depuis toujours, c'est la même chose. Exemple Boileau : il n'était pas content de vivre sous Louis XIV." (26 septembre 1966, "Pessimisme".)
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Dès que j'ai su l'alphabet, je me suis jeté sur les livres. J'en ai lu des quantités. A huit ans, avec mon argent de poche, j'achetais des volumes de la bibliothèque Verte et de la collection Nelson. Tout me plaisait : il suffisait que ce fût imprimé. La persécution même ne me manquait pas. Mon père jugeait que je lisais trop, que cela prenait sur le temps des études ou sur le sommeil. La nuit, voyant de la lumière sous la porte de ma chambre, il entrait, éteignait, m'arrachait mon roman sans se soucier s'il m'interrompait au milieu d'une phrase. Pour éviter ces contrariétés, je me cachais dans mon lit comme sous une tente, avec une petite lampe électrique. Ainsi, étouffant de chaleur, à demi asphyxié, mais ne sentant rien car j'étais trop occupé à déjouer les combinaisons de Richelieu ou à causer avec Louis XI, ai-je avalé des bibliothèques. Ce n'était pas tout à fait sans plan : dès que je m'amourachais d'un auteur, je me procurais de lui tout ce qui était à ma portée, c'est-à-dire ce qui figurait dans le catalogue de la collection Nelson. J'avais écumé les bibliothèques Rose, Verte, Bleue, où fleurissaient quelques admirables écrivains, tels que la comtesse de Ségur, Gyp, Edmond About, Zénaïde Fleuriot, Magdeleine du Genestoux, Mayne-Reid, Gustace Guiches, Jean Webster, Alfred Assollant. Nul n'aurait pu m'en remontrer sur eux. Je connaissais tout de leur inspiration, de leur ton, de leurs tics, de leurs héros, de la façon si savante dont ils ménageaient l'intérêt du lecteur et jouaient de sa sensibilité. Quoique je fusse un peu choqué par leur canaillerie et leur cynisme, j'avais absorbé et réabsorbé Les Pieds nickelés, dont la dénomination a toujours été pour moi une énigme.
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On ne peut avoir l'âme grande ou l'esprit un peu pénétrant sans quelque passion pour les lettres.
Vauvenargues
Page 9
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C'est un métier que de faire un livre, comme de faire une pendule.
La Bruyère
page 25
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La proportionnelle est la planche de salut des incapables, des nullots, des gens qui, pendant les années qu’ils étaient au pouvoir n’ont fait que des stupidités, sans parler de ceux qui se sont mis un peu d’argent dans les poches
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Sans 14 juillet, pas de Révolution, pas de Terreur, pas de Premier Empire, pas de Second Empire, pas de République. Il n’y aurait pas eu de guerre en 1870, 1914 et 1939, car les Bourbons, fidèles à l’esprit de Richelieu, n’auraient jamais inventé l’inepte politique des nationalités qui a donné toutes les Allemagnes à la Prusse.
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Du temps que l’Europe était pleine de frères ennemis, elle comptait sept capitales : Paris, Londres, Rome, Vienne, Berlin, Bruxelles, Madrid. Lorsque l’Europe sera unie, il n’y aura plus de capitale, ou plutôt si, une, en Amérique : Washington.
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Quelqu’un qui n’a que sa santé pour sujet de conversation est aussi ennuyeux qu’un bourgeois parlant boutique sans arrêt.
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Quand l’État se mêle de quelque chose, il le détruit.
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N’oublions jamais que la guerre est faire par des imbéciles à d’autres imbéciles. Le philosophe devrait se tenir loin de ces empoignades, non par pacifisme ou humanitarisme, mais par dégoût. 
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Aujourd’hui, l’Europe entière a une âme d’émigrant. 
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S’il ne s’agissait que de hurler avec les loups… Mais il faut jacasser avec les perroquets !
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Les gouvernements socialistes font les peuples paresseux comme les parents faibles font les enfants vauriens. 
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Je vois autant de vieillards révoltés contre la vieillesse que de jeunes révoltés contre la société. D’ailleurs, ce sont les mêmes bonshommes à cinquante ans de distance.
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À force de n’être personne, il est devenu quelque chose.
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Les voyages, comme les belles femmes, sont faits pour les hommes sans imagination. 
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J’habite mon âge comme un appartement où je suis de plus en plus mal et où je n’oserai bientôt plus inviter personne.
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