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Citations de Jean Dutourd (208)


Le fondement de la vertu est l'esprit de contradiction. Cela est vrai à toutes les époques, mais peut-être encore plus dans celle où nous vivons que dans les autres. Une des maximes ou devises actuelles, qui nous vient, comme nous en avons l'habitude, d'au-delà de l'Océan, est si effrayante qu'on n'ose plus la servir qu'avec un petit sourire ironique : elle exprime le souhait que les hommes de maintenant soient "politiquement corrects", à savoir qu'ils tiennent pour bienfaisante, incontestable, irréfutable et pour tout dire obligatoire, une certaine philosophie politique qui, extérieurement, à l'air d'être le fruit de la morale, de la tolérance, de l'humanitarisme, du progressisme, de l'égalité, de l'esprit démocratique, alors qu'elle n'est en réalité que l'expression la plus autoritaire du conformisme international, lequel, sous couleur d'idéalisme, peut se livrer à un pragmatisme effréné, qui ne recule pas, à l'occasion, devant le crime.
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Le sénile Occident, à ce qu'il nous semble, est noyé en ce moment dans une atmosphère de ressentiment, d'hostilité, de haine peut-être, contre la France. Nous devrions en être assez contents, en somme, car cela nous fournit la preuve que nous ne sommes pas devenus un si petit pays ni si insignifiant, comme le pessimisme national voudrait s'en persuader. On ne prend la peine de détester que les nations ou les gens qui ont une âme ou un caractère. Et l'antipathie devient fureur après qu'on a constaté que le caractère, quelque effort que l'on fasse, quelque sermon qu'on lui adresse, ne change pas, qu'il conserve ses insupportables particularités et que l'âme est enfouie si loin dans l'être, qu'il est impossible de l'en extirper.
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Une langue (...) n'est pas seulement un moyen d'exprimer des besoins humains élémentaires ou de rédiger des notices d'emploi pour des appareils électroménagers, mais un instrument qui permet d'explorer les possibilités de l'esprit, de créer de la poésie, de faire entendre une musique particulière et inimitable. (23 octobre 1993)
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Renier sa langue au profit d'une autre, ce n'est ni plus ni moins que de la collaboration. Aujourd'hui, défendre sa langue, c'est comme de défendre sa terre. Mais pour que le peuple se mobilise, il faut de la part du gouvernement une volonté politique. Elle ne s'est pas manifestée une seule fois pendant les douze années écoulées. (23 octobre 1993)
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Au paradis, on est assis à la droite de Dieu, c'est normal c'est la place du mort.
Jean Dutourd
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Quand j'étais petit, dans mes disputes avec mes camarades, une grande personne survenait immanquablement, qui me disait : "C'est toi le plus intelligent : cède !" En d'autres termes, la marque de l'intelligence, c'est de faciliter les capitulations. Avec ce raisonnement-là, la bêtise a toujours le dessus. (...) Aujourd'hui que je suis un homme, j'en ai assez de considérer l'intelligence comme un prétexte à abandons. C'est l'attitude contraire qu'il faut prendre. En toute occasion. Toujours. Par respect de la vérité. Je suis le plus intelligent, DONC j'ai raison ; et ce serait rabaisser la raison que de ne pas la faire triompher, fût-ce par la force.
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Dans le doute, on doit toujours choisir le plus difficile. Il est plus difficile de se battre que de capituler, de refuser une défaite que de l'accepter.
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On a volontiers tendance à penser que les mésaventures, les humiliations, les épreuves, les chagrins, les drames ouvrent l'esprit de ceux qui les endurent et qu'un imbécile qui a souffert et moins sot qu'un imbécile qui ne s'est jamais heurté aux aspérités du monde. Mais ce n'est pas vrai. Un imbécile, heureux ou malheureux, reste toujours un imbécile ou. Sa nature ne change pas sous la pression des événements.
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J'ai tâché de peindre un enfant totalement enfantin , à la manière dont Jack London peignait les chiens de traineaux , en se mettant dans sa peau , qui n'est pas la mienne .
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Il est plus facile d'être malheureux du malheur d'autrui qu'heureux de son bonheur.
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Il est arrivé à Custine en 1839 la même aventure qu'à Gide en 1935. L'un et l'autre étaient partis (en Russie) pour admirer. Custine, royaliste, légitimiste, faisait une sorte de pèlerinage au pays du pouvoir absolu, bien décidé à en décrire les beautés pour l'édification des Français. Gide, qui inclinait vers le communisme, allait là-bas constater que la meilleure des sociétés humaine était enfin née. L'un et l'autre sont revenus glacés de leur voyage, convertis au libéralisme occidental, épouvantés par l'oppression, le despotisme, la tristesse, le mensonge généralisé, la résignation du peuple, le goût de la servitudes qu'ont les Russes, etc. (...) La Russie de Custine, si pareille à celle d'aujourd'hui, montre qu'il ne pouvait pas arriver de plus grand malheur au socialisme que de s'installer dans cette nation. Le tempérament russe en a fait un tsarisme déguisé.
(Chapitre : ''LES RETOURS DE RUSSIE : Astolphe de Custine, Lettres de Russie)
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L'amitié est un sentiment aussi mystérieux que l'amour. Pour Poirson, borné, ignare, incapable de réfléchir deux minutes d'affilée sur un sujet, tournant tout à la blague, j'aurais fait fait n'importe quoi. Bien qu'il répétât indéfiniment les mêmes âneries, et avec les mêmes clichés, je ne me lassais pas d'en rire, et de meilleur coeur qu'aux saillies les plus fines. Nous n'en revenions pas que, de caractères si différents, nous fussions si proches. Au fond, notre amitié nous épatait. Elle nous semblait un chef-d'oeuvre d'autant plus rare qu'il était baroque. Elle se nourrissait d'elle-même.

Chapitre XXIII, p 301.
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La personne de Jean-Loup me repoussait de toutes les façons. Entre cette catégorie d'êtres et moi, je soupçonnais quelque chose d'incompatible, qui tenait justement à l'apparence physique. Ce front, ce nez, ces yeux, ce corps fluet dans des habits trop larges, cette peau de grenouille, froide et moite, tout cela m'était extraordinairement antipathique. Je voyais partout la marque de la bêtise et de la méchanceté, mais je n'osais pas en convenir avec moi-même, impressionné que j'étais par le proverbe idiot selon quoi il ne faut pas fier aux apparences. Outre cela, je n'avais pas encore perdu tout respect pour les profs. Malgré nos moqueries et nos singeries derrière leur dos ou nos francs chahuts, auxquels je ne manquais pas de m'associer, j'étais plus ou moins convaincu qu'un pédagogue avait davantage de morale, d'équité, de dévouement, de rectitude de pensée qu'un autre, que cela tenait à son état, qu'on l'avait élevé à son poste pour ces vertus et que, quel que fût son caractère, faible ou sévère, il méritait, dans tous les cas, de l'estime. Il me restait pas mal à apprendre sur la nature humaine.

Chapitre VIII, p113.
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«  L’intelligence de la vie ….
Ce mélange si particulier de respect des convenances et de largeur d’esprit , cette faculté de comprendre avant de savoir » .
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-Répression des Fraudes, dit le petit homme en touchant son chapeau.
-Tiens, répliqua Charles Hubert, faraud, je ne vous ai jamais vu, vous!
-Voilà ma carte, dit le petit homme d'une voix sans timbre, la voix même avec laquelle Robespierre proclamait la Terreur à l'ordre du jour.
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Le désir d'entreprendre une oeuvre après une période de stérilité est comme le désir amoureux, très violent, mais il peut être apaisé par un fiasco. C'est cela qui m'est arrivé aujourd'hui. J'ai fait un fiasco devant une toile. Je m'étais pourtant levé tôt, et dans d'heureuses dispositions. L'odeur de l'huile de lin et de l'essence de térébenthine agissait fortement sur moi, comme celle de la terre mouillée ou du crottin de cheval. J'avais allumé ma pipe. Il me fallait encore un parfum. J'ai fait du café. Bref, toutes les conditions pour une bonne journée de travail. Résultat : je n'ai pas posé une touche de couleur. Mes dessins ne valent pas un clou. Je croyais être plein d'inspiration, mais l'inspiration, en sortant de moi, se changeait en fumée.
Fichue journée ! Il est cinq heures du soir. Je m'ennuie depuis six heures du matin. On ne pourra pas dire que je n'y ai pas mis de l'entêtement. Le jour commence à baisser ; mon atelier est tout bleu.
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Rémi CHAPOTOT : Ecrivain

* Le caractère de Chapotot était semblable à un insecte dont on pense, en 1’observant, qu’il est si démuni, si peu armé, si exposé à une infinité de dangers qu’il ne durera guère, et qui parvient, grâce à de secrètes défenses, telles que la vélocité ou le mimétisme, à survivre très longtemps. Qu’est-ce qui, dans Remi Chapotot, faisait que, de chaque aventure qu’il avait, et dont certaines pouvaient être très dommageables pour sa liberté, il se tirait indemne ? Disons que c’était une légèreté intrinsèque, - presque métaphysique, qui était sa nature même, comme il est de la nature du liège de flotter à la surface de l’eau et non de s’enfoncer. Chapotot flottait à la surface de la vie.
Jacky Lataste fut la première femme que connut Chapotot à ne pas avoir l’intuition qu’il était fait de liège. Il lui parut beaucoup plus consistant, pesant plus lourd sur la terre, que la plupart des gens qu’elle connaissait.

* Vers sa trente-cinquième année, Chapotot fit une infidélité à Zola et ne s’en trouva pas bien. A force d’entendre parler de Céline, il eut la funeste idée de lire le Voyage au bout de la nuit et Mort à crédit, qui contaminèrent son style comme une attaque de fièvre typhoïde ou plutôt qui le jetèrent dans un accès de folie qui heureusement n’excéda pas deux cent quarante pages. II écrivit un livre tout en phrases hachées et en points de suspension, avec des halètements et des gros mots. Cela l’amusa, au début, et il se demanda sérieusement s’il avait trouvé la voie. Mais il était bel et bien marié à Zola : cette expérience célinienne lui laissa des remords comme s’il avait commis un adultère. Pourtant les critiques l’encensèrent, et parlèrent de « mutation », d’ « approfondissement », de « gravité nouvelle », d’ « autre dimension », ce qui, venant d’eux, est toujours très flatteur. Enfin, on le loua d’avoir inventé un « nouveau langage », encore que ce « nouveau langage » fût vieux d’une trentaine d’années pour le moins. Le public, qui connaissait déjà Chapotot et achetait fidèlement sa production, ne suivit pas les critiques.

Jacky LATASTE : Esthéticienne amoureuse de Chapotot

* Les gens étaient des puzzles, qu’on ajustait au fur et à mesure des mois et qu’on terminait rarement, soit parce que la vie vous appelait ailleurs, soit parce que le jeu, à trop traîner, devenait ennuyeux et qu’on n’avait plus la curiosité de savoir ce que représentait la vignette. Avec Remi, Jacky était certaine de terminer le puzzle, tout au moins s’il lui en laissait le temps, s’il ne la « larguait » pas d’ici à ce qu’elle eût placé le dernier morceau de bois colorié et qu’elle eut devant les yeux le portrait complet de l’écrivain qu’elle admirait et de l’homme qu’elle aimait.

* Cet amour donnait à Jacky simultanément de l’appréhension et de la confiance. A cause de lui, elle craignait sans cesse de n’être pour Chapotot qu’une fantaisie, une aventure éphémère, mais, par le même mouvement, elle se sentait assez d’énergie pour « défendre son bonheur », cliché qui métamorphose les femmes en bêtes féroces… Sans que nul le lui eût enseigné, elle savait que peu d’hommes sont capables de résister à une femme qui les a distingués. Il y faut beaucoup de force d’âme ou beaucoup d’inconsistance. Or elle n’avait reconnu ni de l’une ni de l’autre chez Remi. Peut-être avait-il du génie quand il écrivait des livres, mais pour ce qui est de la vie courante, il était tout à fait « moyen », elle en était certaine.

Blanche PETITDIDIER : Assistante de Chapotot

* Quand personne ne la dérangeait- elle expédiait le travail à toute allure. Parfois, après avoir classé, recopié, contrôlé, vérifié, et qu’il ne restait décidément plus rien à faire, elle se résignait à s’en aller à son tour, mais ce n’était pas sans tiraillements ni scrupules de conscience. Ne pas demeurer jusqu’à sept heures du soir assise à sa machine ou toupillant dans le bureau était pis qu’une malhonnêteté à ses Yeux : c’était une désertion. On la payait pour un certain nombre d’heures de travail par semaine, on comptait sur elle pour veiller sur des papiers extrêmement précieux et pour répondre au téléphone ; elle avait l’obligation morale d’être là. Que dirait-elle à M. Chapotot si la maison était la proie d’un incendie et qu’elle et qu’elle n’avait pas sauvé le roman en cours parce qu’elle avait jugé bon de s’en aller à six heures vingt ? Cette perspective la faisait frissonner d’horreur. Quatre mois de labeur, quatre mois de génie transformés en cendres pour la raison que Blanche Petitdidier s’ennuyait à ne rien faire ! Cela valait la cour martiale, la dégradation, le peloton ! Aussi ne partait-elle qu’à la dernière minute, lorsque toutes les pendules avaient sonné sept coups, et après s’être rendue à la cuisine pour constater que le gaz était bien fermé.

Eric CARLOMAN : Jeune homme amoureux de Jacky

* Qu’il était donc dommage qu’Eric dût repartir pour Bordeaux, avec toutes ces initiations que Paris lui réservait ! Il en eut une seconde de désespoir, comme un homme qui se serait éclairé toute sa vie à la chandelle et à qui on aurait fait découvrir la lumière électrique, puis qu’on aurait impitoyablement renvoyé à ses lumignons archaïques, dont il s’accommodait auparavant comme d’une donnée inévitable du monde, mais qu’il ne peut plus supporter à présent.

Gérard ASCONA : Editeur de Chapotot

* De son côté Ascona éprouvait une véritable amitié pour Chapotot, de qui le caractère heureux, la régularité dans la production littéraire, la docilité avec laquelle il écoutait les avis qu’on lui donnait le changeaient de ses autres auteurs, notamment des auteurs de talent, avec qui on n’était jamais sûr de rien, qui étaient ombrageux, pour ne pas dire grossiers, traîtres, lâches, qui signaient subrepticement des contrats avec des maisons concurrentes, qui vous faisaient chanter dès qu’ils avaient le moindre succès. Chapotot, lui, était trop sérieux dans son travail
pour n’être pas loyal dans les rapports d’affaires. Et quelle rafraîchissante modestie ! Voilà quelqu’un qui ne se croyait pas sorti de la cuisse de Jupiter pour la seule raison qu’il écrivait des livres ; au milieu de tous les carnassiers de la littérature parisienne qui considèrent l’éditeur comme leur ennemi naturel et ne cherchent qu’à lui soutirer de l’argent, il était une bien reposante exception ;

Marie-Ange ASCONA : Epouse de l’éditeur

* Marie-Ange, qui avait de l’usage, c’est-à-dire l’art de minimiser les choses qui risquaient de l’embarrasser, retira doucement sa main de celle d’Éric, qui ne la retint pas, et fit exactement le sourire gracieux d’une femme recevant un hommage sans importance. Éric ne s’y trompa point et, quoiqu’il ne s’attendît à rien d’autre, en ressentit une légère déception. « Vous êtes un vrai trésor, dit Marie-Ange. J’ai passé un moment grisant sur ce canapé où se sont posées certainement les fesses de la princesse Mathilde, ce qui est assez intimidant, quand on y pense. Je serais bien restée encore un mois ou deux mais il faut que je retourne faire le cheval de cirque : c’est pour cela qu’on me paie. Ascona doit me chercher partout ; je ne tiens pas à m’écrier : Ciel, mon mari ! s’il se dresse tout à coup devant nous, ce qui serait assez son genre. Il prétend que je suis comme les enfants qui disparaissent à la seconde où on oublie de les surveiller, et qu’il passe sa vie à courir après moi.

Adélaïde DE LA BIGNE : Vieille aristocrate mondaine qui tient salon

* Adélaïde, dont la vue ne semblait jamais s’attarder sur rien et qui tournait la tête sans arrêt comme une huppe ou une autruche, capta cette lumière clignotante et indécise sur le visage de son invité, et elle lui plut... Ses mouvements de tête incessants à droite et à gauche… ces saccades qui se succédaient toutes les demi-minutes lui firent songer au périscope d’un sous-marin : Adélaïde surveillait avec vigilance la flottille des navires humains qui cabotaient, s’accostaient, échangeaient des signaux, se tiraient des coups de semonce, faisaient escale au buffet, dans les remous d’une mer dont elle était l’Amphitrite. Cette comparaison parut à Eric d’une poésie telle qu’il lui fallut de l’héroïsme pour résister à la tentation d’en faire part à son interlocutrice, laquelle ne l’eût sans doute pas appréciée, attendu qu’un croquis, une caricature, attrapé à la volée est d’autant moins agréable qu’il est ressemblant, quelque intelligent et bien disposé que soit le modèle. C’est d’ailleurs naturel : nous ne parvenons pas à imaginer que les autres, à l’extérieur, nous voient avec le coup d’œil objectif, donc implacable, que nous avons nous-mêmes en les regardant, et lorsque nous en avons inopinément la révélation, nous sommes irrités ou chagrinés. Éric, qui était proche de l’enfance et qui, malgré la décision qu’il avait prise de ne plus faire d’études bourgeoises, n’avait pas encore perdu l’habitude déconsidérer la vie comme une suite d’examens, se disait qu’il était en train d’en passer un, essentiel, auquel rien ne l’avait préparé, et qu’il devait à tout prix « faire un sans faute ». L’examinateur parlant sans arrêt, ce n’était pas, à première vue, trop difficile, cependant son expérience dans ce domaine lui avait appris que les examinateurs bavards, qui vous laissent à peine placer un mot par-ci, par-là, ne sont pas les moins traîtres : de temps à autre, ils s’arrêtent, vous posent une question comme on vous pose un poignard sur la gorge, et si l’on n’a pas la réponse immédiate, on se retrouve par terre, baignant dans son sang, c’est-à-dire recalé. Mme la comtesse de La Bigne appartenait à cette
catégorie de sadiques bienveillants ; périodiquement, entre deux inspections périscopiques, elle demandait par exemple quels rapports pouvaient bien exister entre un garçon comme Carloman et le petit père Chapotot, et c’était là un piège, un traquenard, une chausse-trappe dans quoi il fallait d’autant plus se garder de tomber qu’on était terriblement en confianc
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Les Etats-Unis n'ont pas seulement gagné la Seconde Guerre Mondiale ; ils gagnent en ce moment la troisième, qui est une guerre économique. Leur dollar a le pied sur la gorge des autres monnaies. Ils bombardent sans trève la planète entière de leurs produits, de leurs films, de leurs publicités, de leur musiquette, de ce qu'ils appellent leur way of live, c'est-à-dire leur idiosyncrasies nationales.
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On est avec son propre passé comme avec les absents on oublie ce qu'on a été.
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La IV° république vivait encore sur les frivolités et les cynismes de la III°.
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