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Critiques de Jean-François Solnon (33)
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Anne d'Autriche

Ana María Mauricia de Austria y Austria ( 1601-1666 ) est une princesse espagnole, fille de Philippe III, soeur du futur "roi-planète" Philippe IV de Habsbourg. Elle est élevée dans le très froid et très catholique site royal de l'Escurial.



Pour la tranquillité du royaume français, Henri IV et Marie de Médicis envisagent un double mariage hispano-français : c'est l'échange des princesses en 1615. Pendant 28 ans, Anne ne fera que subir la politique française, n'ayant pas droit de siéger au conseil du roi qui gouverne avec Luynes, puis Richelieu, mais aussi avec les esclandres de Marie de Médicis ! En plus, Louis XIII, traumatisé par son père libertin, dégoûté des rapports sexuels, abandonne sa femme. Celle-ci, son entourage espagnol ayant été renvoyé, a tendance à comploter avec son amie la duchesse de Chevreuse. Mais en 1637, on a un aperçu de son caractère bien trempé quand, soupçonnée de trahison et questionnée par l'inflexible Richelieu, elle résiste bravement.

Pendant la guerre franco-espagnole ( 1635-1659 ), Anne est devenue française à 100%, surtout quand son fils Louis est né en 1638 ( après 22 ans d'attente ), puis en 1643 quand Louis XIII est mort ; la régente Anne place son devoir de mère avant tout : donner à Louis, à sa majorité ( 13 ans ) un royaume digne de lui !

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Contrairement à d'autres biographes, dont Michelet, qui ont des préjugés misogynes et anti-espagnols, Jean-François Solnon défend Anne d'Autriche avec conviction, argumentant sur les prises de position fermes de la reine face aux Grands lors de la cabale des importants, lors de la Fronde, et lors de la guerre contre l'Espagne.

En 1651, et surtout en 1661, à la mort de Mazarin, quand Louis décide de gouverner seul, elle peut souffler, son devoir étant accompli.

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Contrairement à d'autres biographes-historiens, secs et sautant d'un événement à l'autre, je trouve que l'auteur a de belles qualités de liaison, et surtout, il sait révéler, par de nombreux témoignages recueillis, le caractère de chacun des grands acteurs de cette période française d'Anne ( 1615-1666 ), soit un demi-siècle !

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J'ai ainsi étoffé mes biographies de quelques noms et de quelques caractères, qu'on retrouve, bien-sûr dans les livres sur Richelieu, Mazarin, Marie de Chevreuse, ainsi que dans la grande fresque d'Alexandre Dumas. Sur certains caractères, les auteurs ne sont pas d'accord, et c'est ça qui m'intéresse pour construire "Louise", mon roman historique :).

Pour mon anniversaire, j'ai eu encore une bio de Colbert : chouette !



Nota :

[ La superbe fillette qui apparait au centre de la toile de Velasquez, "Las meninas" est Marguerite-Thérèse, soeur de Marie-Thérèse de Habsbourg qui épousera Louis XIV. ]

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Catherine de Médicis

Une biographie de Catherine de Médicis a au moins un avantage : elle permet de balayer le gouvernement de quatre rois (cinq en comptant François 1er) et sept, presque huit, guerres de religions à travers le portrait d’une seule et opiniâtre personne.



Jean-François Solnon part en croisade. Il s’agit de participer à la réhabilitation de cette femme et mère de rois si peu épargnée par le 19ème siècle, en particulier Alexandre Dumas qui a toujours besoin de méchants charismatiques pour ses récits. Son épée, c’est sa plume ou son ordi, son bouclier, ce sont les connaissances historiques recueillies jusqu’à aujourd’hui. Dans un récit fluide, très peu interrompu par les notes de fin d’ouvrage, et avec une belle verve que je rapprocherais de celle d’Alessandro Barbero, il nous conte l’histoire de cette femme qui aimait le pouvoir et l’autorité de l’État, et a dû se battre toute sa vie pour éviter l’éclatement de la France sous l’effet de forces religieuses contraires.



On trépigne avec Catherine alors qu’elle ronge son frein, obligée de supporter la domination de Diane de Poitiers à la Cour. On l’admire alors qu’elle donne de sa personne, fait œuvre de ruse et de séduction pour négocier avec des intraitables tels Montmorency, Guise ou Navarre et tente de rester sereine face à la superpuissance espagnole. Et évidemment, on se demande quelle est sa responsabilité dans ce nœud gordien que constitue la Saint-Barthélemy.



Car si Solnon est sûr de son fait – parfois sur la défensive - sur l’attitude modérée et tolérante générale de Catherine, on le voit un peu plus hésitant quand il s’agit d’aborder le massacre. On l’entendrait presque tousser. Oh les intentions de la reine-mère ne sont pas aussi noires que la légende qui règne encore de nos jours, mais elle a certainement accepté, voire incité Charles IX à ordonner le meurtre des chefs huguenots. Même si c’était sous une certaine contrainte, elle l’a probablement fait. Comme tout le monde, elle a sous-estimé l’impact que cela aurait sur la foule de catholiques du territoire dont la soif de sang jusqu’ici jugulée trouvait une justification royale. Les foules sont capables du pire ; c’est toujours vrai de nos jours.



Comme Nicolas Le Roux dans son « Guerres et paix de religion », Solnon teinte de gris les camps catholiques et huguenots. Les ambitions politiques des uns et des autres interfèrent toujours avec l’extrémisme religieux. Parfois l’union se fait au-delà de la religion comme dans le cas des malcontents, ces modérés qui refusent le pouvoir qu’Henri III aurait aimé rendre absolu. La haine de l’étranger est toujours là ; contre l’Anglais comme toujours, contre les Guise lorrains aussi, mais de plus en plus contre ces Italiens qui ont l’oreille du roi. Il est d’ailleurs amusant que, par un curieux effet feedback, ce soient des Italiens qui aient pris les rênes de la France alors que les rois de France ont tant fait en vain pour se tailler des royaumes en Italie.



Ce livre réhabilite donc Catherine de Médicis. Mais je me dis que cela ne m’empêche pas d’aller voir du côté des romanciers qui ont participé à forger sa légende noire. Ce serait même salutaire. Je prévois donc d’attaquer « la Reine Margot » d’ici bientôt.

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Les couples royaux dans l'histoire

Consacré à onze couples dirigeants européens, répartis sur quinze siècles, ayant tous régnés dans des époques charnières, « les couples royaux dans l’histoire » de Jean-François SOLNON est un ouvrage de vulgarisation qui présente l’intérêt de se remémorer des périodes clés de notre occident et de réévaluer les apports respectifs des conjoints car bien souvent ce sont les reines qui ont exercé le pouvoir soit par « constitution » comme Victoria soit parce qu’elles l’ont ramassé des mains chancelantes de leur époux comme Théodora, Isabeau de Bavière ou Marie-Caroline de Naples.

Le chapitre consacré à Frédéric-Guillaume III et Louise de Prusse m’a particulièrement intéressé car je n’avais pas conscience du rôle clé de Louise au lendemain de la bataille d’Iéna. Or c’est cette défaite qui mobilisa les élites germaniques et conduisit inexorablement Bismarck à la chancellerie et permit à la Prusse de fédérer autour d’elle l’Allemagne.

Sans Louise, la Prusse n’aurait pas été galvanisée et nous aurions peut-être évité les trois guerres franco allemandes qui ont ravagé le continent durant les cent cinquante années suivantes ?

Un livre facile à lire aussi passionnant qu’original comme souvent le cas chez Perrin.
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Henri III : Un désir de majesté

Après avoir lu tant de livres sur les Valois, ceux de Simone Bertière ou de Nicolas le Roux, dans lesquelles j'en ai énormément appris et qui ont d'ailleurs contribué à forger mon coup de coeur pour cette famille et cette période, j'ai voulu — comme je l'ai fait avec sa soeur Marguerite —, lire une biographie, à proprement parlé, de Henri III pour le découvrir et redécouvrir seul et plus minutieusement.



Henri III n'a pas été un monarque comme les autres. Il fut, à bien des égards, un roi singulier, au destin singulier.

Fils d'Henri II et de Catherine de Médicis, il grandit avec ses frères et soeurs dans la cour la plus illustre d'Europe. Fils préféré de Catherine, il n'est pas destiné à régner mais la mort successive de ses deux frères aînés l'amèneront sur le trône en 1574.

Il sera le roi des temps les plus troublés de l'histoire de France : celui des guerres de religions. Guerres dont il souffrira les conséquences tant politiquement que personnellement.



Le début et la fin de sa vie forment un contraste très saisissant. Alors que les débuts s'annonçaient prometteur pour lui, et ce malgré les troubles naissant, fils préféré de sa mère, sous le règne de son frère Charles IX il est nommé par ce dernier lieutenant général du royaume à seulement 16 ans. Il guerroie, mène des batailles, et jouit d'une image de jeune homme fort et courageux, image en parfaite adéquation avec le codes du temps. Et même si la tragédie de la Saint-Barthélemy portera un grand coup au règne de Charles IX mais aussi à la politique de conciliation longuement et durement mené par Catherine, Henri en sera néanmoins relativement épargné et continuera à jouer son rôle de frère du monarque et héritier du trône puisque Charles n'a pas encore d'enfants.

Puis il y aura l'épisode marquant de la Pologne ; Catherine cherchant désespérément un trône pour son fils cadet trouvera celui de la Pologne, électif et vacant, Henri y sera élu et partira pour ce pays lointain dont il sera roi. Expérience plutôt traumatisante et contraignante pour lui mais qui fort heureusement ne durera que quelques mois car en mai 1574, Charles qui avait déjà une santé fragile meurt. Henri parti de France un an auparavant en prince, y revient en roi.

Avec Catherine, mère et fils formeront un duo régnant, malgré les hauts et les bas d'une telle relation dans une telle fonction, et on le sait les Valois sont une famille complexe et qui aura vécu des temps encore plus complexe. Après la mort de François II le frère ainé qui n'aura régné qu'un an et meurt à 16 ans, du reste de la fratrie (si l'on excepte deux des filles mariés à des princes étrangers et qui ont donc quitté la cour), il reste donc Charles Henri François (né Hercule) et Marguerite et le moins que l'on puisse c'est que les relations entre ces quatre là seront particulièrement compliqués faites d'affection et de désaffection perpétuels, de jeux politiques et d'ego.



Mais au fur et à mesure, au long de son règne deux types de ruptures se produiront : une politique et une personnelle.

Politique, car la gestion des guerre de religion sera difficile et extrêmement complexe, on alternera en permanence entre guerre et édit de paix. Henri bien que fervent catholique et détestant les hérétiques, aura malgré tout, aux côtés de sa mère, une politique de conciliation. Mais ces incessantes conciliations lui aliéneront les catholiques les plus zélés qui s'uniront pour former ce qu'on appellera la Ligue, et dont le duc de Guise prendra la tête. Et ce ne sera pas la seule faction qui se créera puisqu'il y aura aussi les Malcontents, mouvements qui réunit à la fois catholiques et protestants qui ne reconnaissent plus dans la politique d'Henri III. Bref, des troubles civils qui prendront peu à peu une ampleur inquiétante et difficilement gérable pour un monarque. Il sera acculé sous les différentes pressions de toutes parts (Ligue, huguenots, Malcontents).

Mais ce qui achèvera de mettre Henri dans une position, à la fois inédite et surtout extrêmement critique ; c'est la mort de son frère cadet François d'Alençon, dernier héritier en l'absence de descendance, propulsant Henri de Navarre en héritier au trône. Si ce dernier est effectivement premier prince du sang il est surtout chef protestant, et cette situation inédite précipitera le royaume dans une tension sans précédent dans l'histoire de France, et servira de détonateur à la poudrière civile.



Personnelle ensuite ; car lui qui jouissait d'une si belle image quand il était prince, se déconnectera — malgré lui — peu à peu de son peuple quand il sera roi. Première raison, Henri voudra créer une sorte de nouvelle étiquette royale à travers un certains nombre de mesure dans le quotidien, sorte de précurseur de la fameuse étiquette sous les Bourbons qui fera de la vie du roi un cérémonial distancé, mais qui à cette époque arrive trop tôt et suscitera l'incompréhension de ses sujets et de la cour car le roi depuis toujours devait être proche et accessible. Seconde raison, la présence des célèbres Mignons. Ces favoris dont Henri s'entourait pour leur amitié, leur loyauté et leur témérité, mais dont l'ambiguïté — supposé, fantasmé — lui vaudront là aussi énormément d'hostilité. de plus Henri était un homme qui aimait à prendre soin de lui et soigner son apparence, il était passé du jeune héros guerrier à un homme délicat amant les belles choses et le soin, or en ces temps cela ne passe pas.

Troisième élément, qui ne passe pas également à cette époque c'est le mysticisme religieux. L'affliction dans laquelle le plongera la mort de certains être chers ainsi que le drame de la stérilité, l'amèneront à s'abîmer dans un excès de morbidité voire de fanatisme spirituel qui là aussi choquera tout son entourage et ses sujets.

Tous ces éléments contribueront à créer le terreau fertile sur lequel poussera la désacralisation de sa personne et de son statut, désacralisation qui ensuite permettra à envisager, pour la première fois, le régicide comme possibilité.

Le pas sera franchi le 1 aout 1589.



Cette biographie a été une excellente lecture, passionnante et à titre personnel bouleversante.

J'avais quelques craintes avant de la lire car je ne savais pas si Jean-François Solnon serait juste ou non envers Henri dans sa façon de le portraiturer. Mais j'ai été soulagée et ravie de constater qu'il n'en fut rien bien au contraire. Jean-François Solnon nous livre une biographie à la fois emphatique et juste. Il présente une analyse fine, cohérente et complète, documentée et éclairée du monarque singulier que fut le dernier des Valois.



Je le répète, à bien des égards Henri III était différent, à contre-courant, sa personnalité contraire aux codes et associé à ces temps terriblement troublés ont fait de lui la victime d'un travestissement historique qui aura duré très longtemps. Sa figure a déchaîné de passions. Il fut un roi décrié, mal connu, mal perçu à tord. On le découvre ou redécouvre dans un portrait plein de nuances, touchant, humain.

Il mérite aujourd'hui d'être connu et reconnu pour ce qu'il fut réellement : un roi soucieux, un roi bon, un roi tiraillé, un roi acculé et comme l'a écrit le chroniqueur Pierre de l'Etoile à son propos : « il était un très bon prince s'il eût rencontré un bon siècle… » 
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Henri III : Un désir de majesté

---La lecture a été tellement agréable, que j’oserais même dire addictive !---

Les livres d’histoire m’attirent mais se pose toujours le même problème, Vais-je arriver au bout … ?

J’ai vraiment lu ce livre sans effort et donc cela m’a permis de vraiment me concentrer sur les personnes et leurs péripéties. La lecture a été tellement agréable, que j’oserais même dire qu'elle a été addictive !

Et autant vous le dire tout de suite, voici un livre d’histoire très bien écrit et accessible à tous les curieux comme moi.

Henri III a souvent été délaissé dans les livres d'histoire pour sa mère Catherine de Médicis pour son (pseudo ?) rôle dans la nuit de la saint Barthélémy entre autres ou pour son frère Charles IX a priori beaucoup plus intéressant pour sa folie. Mais en lisant ce livre, on se rend compte de la dimension non négligeable de ce roi qui tout au long de son règne a lutté entre deux religions dans un seul but : maintenir l’ordre royal. Son temps de règne a été constamment bousculé par les guerres (et paix !) de religion.

Il semblerait que tout ce travail a quand même eu des conséquences non négligeables et appréciées par son successeur Henri IV qui lui a pu enfin mettre en place un semblant de paix dans un nouveau royaume.

J’aime ce personnage d'Henri III fort et fragile à la fois. Et je trouve que Jean François Solnon lui a vraiment bien rendu hommage.

Donc, je conseille ce livre à qui s’intéresse un peu à l’histoire de France.

Je profite de cette bafouille pour vous dire que la maison d’édition – les Editions Perrin- ont un catalogue incroyable que je compte bien exploiter ! Et Jean François Solnon, est un auteur à suivre !
Lien : https://ideeslivres.jimdo.co..
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Henri III : Un désir de majesté

Enfin un livre crédible et sérieux sur ce personnage fascinant et attachant qu'est Henri 3 ! C'est un plaisir de lire ce livre qui règle leur compte à bien des clichés ! A contrario de l'image d’Épinal de folle efféminée entretenue depuis sa mort à l'encontre d'Henri 3, ce livre restitue avec une finesse d'analyse et avec un style entrainant qui conserve néanmoins sa rigueur nécessaire la personnalité complexe de Henri et nous fait découvrir un homme avec ses doutes et ses faiblesses aux décisions parfois préjudiciables mais dont la volonté d’œuvrer pour la grandeur de son pays dicte chacun de ses actes . Les tumultes de l'époque d'Henri 3 sont également décrits et analysés quant aux conséquences qu'ils comportent sur le règne et la personnalité de Henri 3. En outre à la fin du livre des annexes fournies et les références bibliographiques sont accessibles, ce qui permet d'utiliser l'ouvrage dans l'optique de recherches.

Un travail sérieux sur une personnalité historique souvent méconnue qui a pourtant marqué son époque.
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La cour de France

Spécialiste de l'Ancien régime et biographe renommé d'Henri III et de Catherine de Médicis, Jean-François Solnon fait démarrer véritablement le concept de « cour » avec les Valois et François Ier.



En effet, au Moyen-Âge, les rois ne tenaient pas de cour. Médiocre, la maison royale ignorait toute vie mondaine, les compagnons du roi n'étaient pas encore courtisans, étant perpétuellement en mouvement, nomadisant sur tout le territoire.



Tout commence avec les Valois, l'explosion de la Renaissance, la police des moeurs et l'influence des femmes, la munificence des fêtes, l'influence de l'Italie …



Dire que j'ai dévoré ce « pavé » comme un polar serait sans doute exagéré. Cependant, ce survol de l'histoire de France entre Renaissance et Révolution nous en apprend beaucoup sur notre vie politique contemporaine : ses clans, ses coteries, le déficit permanent, les sources du financement public, la création progressive d'une administration efficace, le destin fatal de tous ceux qui ont tenté de réformer l'Etat.



L'auteur distingue trois grandes périodes dans cette histoire de la cour : les Valois (de François Ier à Charles IX), les premiers Bourbons (Henri IV et Louis XIII), la royauté absolue jusqu'à la chute (de Louis XIV à Louis XVI).



La première est ponctuée par les guerres de religion et une violence à nulle autre pareille (assassinats du duc de Guise, de Concini), la seconde caractérisée par une certaine rigueur due aux guerres et à la sobriété des premiers Bourbons, la dernière est éclatante au-delà de tout ce que l'on peut imaginer et résonne dans le monde entier. Minée aussi par des dépenses guerrières hors de proportions avec les capacités financières du pays.



L'ouvrage tord cependant le cou à plusieurs légendes. En particulier celle des comptes publics au XVIIIème siècle, qui serviront de cheval de bataille contre la monarchie. En 1788, les dépenses de la cour – 42 millions de livres - représentent 6,63% des dépenses de l'Etat. En cette année de paix, la guerre représente 124 millions de livres et la marine 47. le service de la dette occupe 41% du budget, essentiellement consacré au financement de la guerre d'Amérique qui aura coûté au total entre 1000 et 1300 milliards.



Certes, la gestion des finances n'est pas des plus orthodoxes mais il faut se libérer de légendes tenaces : l'histoire de la cour ne se limite pas à l'escadron volant, à l'affaire des poisons, au parc aux cerfs et au scandale de l'affaire du collier.



Il est frappant de constater les similitudes de comportement entre les courtisans d'hier et d'aujourd'hui, les prébendes raflées par ceux que l'on pourrait appeler aujourd'hui des oligarques, les partis irréconciliables autour des favorites du moment, les commissions occultes, les trafics de marchés publics …



Avec l'avènement du Roi soleil, attirer et retenir les premiers personnages du royaume est un instrument de pacification. La cour est une solution finalement peu coûteuse pour assurer le développement de l'Etat, sans oublier le rôle civilisateur - les arts, la langue ...- et les retombées économiques des commandes publiques, le rayonnement international qui perdure à travers nos industries du luxe. La cour, rassemblement des élites, est aussi un foyer de culture.



La chute de la monarchie est le fruit d'un processus politique bien analysé. Les tentatives de réformes ont été vouées à l'échec (Necker, Calonne …) Louis XV et Louis XVI, par leur indécision, ont aggravé le processus. Il nous reste une pléiade de châteaux somptueux … et un style jamais égalé depuis plus de deux siècles.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Henri III : Un désir de majesté

Henri III, dernier roi Valois, est surtout connu pour sa réputation sulfureuse. Dans l’imaginaire collectif, c’est un roi précieux, attiré par la gente masculine, plutôt que porté sur les femmes, ultra-catholique, fils soumis aux volontés de sa mère, l’imposante Catherine de Médicis… Jean-François Solnon revient sur tous ces préjugés pour les déconstruire un à un. Il cherche à montrer le souci du roi pour la légalité, pour la supériorité de la monarchie sur le catholicisme. Prince de la Renaissance, il cherche à doter la Cour de règles, à contrôler les ambitions des grands seigneurs, à réformer l’Etat dans un contexte particulièrement difficile : celui des guerres de religion. Il réussit à imposer sept années de paix au royaume qui lui permirent de conduire des réformes voulues (et non imposées comme en temps de guerre) et d’être pleinement roi.



Cette biographie historique se lit comme un roman. L’auteur s’est appuyé sur de nombreuses sources, l’ensemble est très bien documenté. Une lecture très agréable que je recommande.
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Henri III : Un désir de majesté

L''auteur est parti d'un louable souci de vulgarisation, en utilisant certains procédés propres au roman historique ou à la biographie romancée, autant d'anachronismes tolérables si l'on veut se distraire à lire un livre léger : mais on se rend vite compte que ce livre n'est pas un roman, qu'il a une ambition historique. En même temps, si l'auteur a désiré apprendre quelque chose au lecteur sur ce roi de France, sa politique, les mentalités de son temps, ses valeurs, en somme s'il a voulu faire oeuvre historique, son parti-pris de superficialité, qui conviendrait à un roman de divertissement, devient un grave défaut de méthode et de réflexion. En somme, il rate son roman historique et il rate aussi son étude d'Henri III, à ne jamais trancher entre les deux genres.
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Louis XIV vérités et légendes

Je remercie chaleureusement les Editions Perrin pour la découverte de cet ouvrage.



Le 1er septembre 2015 a été signe de rentrée pour la majorité d'entre nous, mais c'était aussi le 300 ème anniversaire de la mort de Louis XIV alias Louis le grand ou encore le Roi-Soleil décédé à Versailles le 1er septembre 1715. Roi connu pour avoir eu l'un des plus longs règnes de l'histoire d'Europe mais aussi le plus long règne de l'histoire de France qui a duré précisément 72 ans.



Cet ouvrage comporte 38 chapitres, dans chaque chapitre Jean-François Solnon se pose et répond aux principales questions sur Louis XIV et son règne. L'organisation des chapitres est intéressante puisqu'elle permet au lecteur de choisir l'ordre dans lequel il souhaite découvrir les questions, c'est en tout cas de cette manière que j'ai procédé et j'en suis complètement satisfaite. J'ai passé un excellent moment de lecture en découvrant des vérités sur ce roi vu comme un roi sale et n'ayant pris qu'un seul bain dans sa vie, alors qu'en réalité il aimait fréquenter l'établissement d'un baigneur Parisien, il aimait également les bains extérieurs pour lesquelles une organisation pointue était à chaque fois au rendez-vous. Surprise aussi de découvrir que Louis XIV n'aimait pas Paris, et était un amoureux de la campagne. Tout un tas d'informations enrichissantes abordées avec beaucoup de justesse par l'auteur, nous faisant à travers cet ouvrage une bonne piqûre de rappel historique en nous rappelant qui était vraiment Louis XIV, un roi soucieux d'accomplir en permanence son devoir de Monarque Absolu.



Je tiens aussi à parler de la couverture du livre que je trouve très belle avec ses couleurs et la gravure d'Israël Silvestre mettant en scène Louis XIV en empereur romain aux Tuileries.



Je conseille vivement cet ouvrage historique enrichissant qui je suis sûre, vous fera découvrir beaucoup de choses sur ce célèbre Monarque !


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Les grands duels qui ont fait la France

Les grands duels..., pour singer Malraux, c'est l'intrusion du western dans le roman national.


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Les grands duels qui ont fait la France

Probablement n'était-ce pas l'intention des auteurs, mais la longue description de ces combats toujours plus destructeurs finirait presque par se lire comme un plaidoyer pour une VIe République, version Montebourg et consorts.
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Catherine de Médicis

Livre depuis très longtemps dans ma liste à lire, lié à une passion importante de la Renaissance. Et je n'ai pas été déçue : très détaillé et complet, bien écrit, on découvre une vie remplie de difficultés et de courage, celle d'une reine de France dont la postérité a gardé un souvenir noir et machiavélique. Catherine de Médicis est réhabilitée et retrouve sa juste place dans notre histoire : celle d'une femme, étrangère, qui a lutté toute sa vie pour la couronne de France dans un siècle troublé par les guerres de religion. Passionnant !
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L'Empire ottoman et l'Europe

Un livre exceptionnel qui apprendra énormément sur un sujet qui peut paraitre au premier abord étroit (les relations entre l'Europe et l'Empire ottoman), mais qui se révèle en fait d'une richesse inouïe.

L'auteur est un brillant spécialiste d'historie moderne mais on sent dans ce livre une véritable passion pour sons sujet, passion qui est ici largement communicative.

Il s'agit d'un véritable pavé, mais constitué de nombreux chapitres brefs que l'on peut lire pour eux-même.

Toutefois l'ensemble dresse un tableau riche et surprenant. Le livre fourmille d'anecdotes incroyables (je recommande le passage sur l'inflation liée aux tulipes...).

Un livre exceptionnel par sa richesse, et qui offre un vrai plaisir de lecture (disons pour un livre d'histoire !).
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Catherine de Médicis

Jean-François Solnon s'attache dans ce livre, dit-il, à rétablir une vérité historique : Catherine de Médicis ne fut pas une empoisonneuse machiavélique, mais une femme de pouvoir, dévouée à la France.

Aurait-elle payé le fait d'être une femme intelligente et volontaire dans une époque où les hommes exclusivement menaient le monde ? C'est fort possible.

Un bouquin très intéressant à lire.



#JeanFrancoisSolnon #CatherineDeMedicis #biographie #histoire #Tempus



Le quatrième de couverture :



Dans notre mémoire collective, Catherine de Médicis a très mauvaise réputation. La ruse et le machiavélisme auraient inspiré sa politique. Le poison et l'assassinat auraient été ses moyens de gouvernement. Femme et étrangère, elle était toute désignée à la vindicte. La veuve vêtue de noir, dominant et manipulant ses fils, responsable de la Saint-Barthélemy, aurait été la plus maléfique des reines de France.

Le livre de Jean-François Solnon balaie la légende et brosse le portrait d'une femme courageuse. Sa grande passion fut le pouvoir : elle l'exerça trente années durant, au milieu des guerres civiles, toujours soucieuse de préserver l'unité du royaume et de rétablir l'harmonie entre les Français malgré les rivalités religieuses. "Le seul homme de la famille", a-t-on dit d'elle. On ajoutera : "Une femme qui fut un roi."
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Henri III : Un désir de majesté

Roi inconnu sauf pour parler de sa mort, il a l'ingrate position de dernier d'une prestigieuse lignée, les Valois. En gros le raté, le responsable de la disparition du sang de Francois Ier sur le trône de France, le demi homme incapable d'enfanter. Car c'est ainsi qu'il est perçu.



Malheureusement pour lui Henri est accablé de tous les maux et vices alors que son plus gros défaut est d'être différent de l'image masculine de l'époque.

Et c'est ce que démontre avec talent Solnon.



Cette biographie se lit comme un roman, l'auteur évite tout sentimentalisme ou parti pris ce qui n'est pas évident avec un personnage si controversé.



Diabolisé par les historiens chargés de créer la légende de son successeur (le fameux Henri IV) et de sa propre lignée (les Bourbons), on découvre en lisant un homme juste et bon qui a eu la malchance de naître au mauvais moment.



Un homme qui a eu la mauvaise idée d'aimer la propreté, d'être amoureux de sa femme et de lui être fidèle sans même la répudier même quand ils ne pouvaient concevoir, d'aimer s'habiller en femme parfois, d'être physiquement proche des gens (même des hommes) en gros d'être différent et qui pour tout cela a été accusé d'être homosexuel. Réducteur car aucune preuve ne va dans ce sens: il s'agissait surtout de le décrédibiliser en tant qu'homme. Sa propre mère sera choquée de voir sa femme sur ses genoux...



Coucher partout, aimer se battre et sentir mauvais ça c'est être un homme !!



Pleine de bonne volonté et d'idées il était surtout (et malheureusement pour lui!) différent, et pris entre les feux catholiques et protestants. Henri IV n'a finalement réussi là où il a échoué que grâce à sa double foi.



Personnage fascinant et incompris, tout comme Louis XVI il aurait été un excellent roi dans un meilleur temps. Perdu dans la légende noire de son frère et de sa mère il mérite d'être réhabilité (comme eux d'ailleurs). D'être jugé pour ce qu'il était et non pour ce que ses ennemis ont écrit sur lui (à commencer par sa garce de sœur la fameuse Reine Margot).
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Catherine de Médicis

J'ai bien aimé ce livre !



J'ai eu un peu de mal avec l'écriture de l'auteur mais cela reste un très bon livre où on en apprend plus sur Catherine de Médicis.

J'ai trouvé que certains événements étaient plus approfondis que d'autres alors qu'ils auraient mérités d'être plus développés !
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Les couples royaux dans l'histoire

Un livre historique bien documenté et très érudit qui se centre sur certains des plus grands couples royaux de l'Histoire que ce soit à l'Antiquité (Théodora et Justinien), au Moyen Age (Charles VI et Isabeau de Bavière), au XVIIème (Louis XIII et Anne d'Autriche) ou au XIXème (Napoléon III et Eugénie). Il ne se concentre pas que sur les couples français et s’intéresse aussi à l'Espagne (Ferdinand d'Aragon et Isabelle la Catholique), l'Angleterre (Albert et Victoria), l'Autriche (François Joseph et Sissi) et la Russie (Nicolas II et Alexandra Federovna). Il décortique des couples mythiques pour remettre les faits à leur juste place et assortit ce travail d'une fine analyse psychologique sur le fonctionnement de chaque couple. je recommande.
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Henri III : Un désir de majesté

Une personnalité complexe dans une époque cruelle : une biographie passionnante. L'écriture biographique est toujours délicate : il faut allier le talent du romancier à la rigueur de l'historien, la fidélité aux sources ne doit pas assécher le style. Jean-François Solnon y parvient parfaitement ici. C'est d'autant plus louable que ce règne est particulièrement compliqué avec la succession des guerres de religion. Les forces en présence apparaissent clairement, qu'elles soient internes au pays ou provenant des états voisins, et il est passionnant d'apprendre comment les différents membres de la famille royale y réagissent selon leurs personnalités respectives. Le biographe a soin de donner régulièrement des repères temporels et spatiaux, sans lourdeur, juste assez pour que le lecteur suive la chronologie et les déplacements sans se perdre.

Je suis venue à cette lecture pour mieux connaître le Duc d'Anjou - son titre avant de devenir roi - découvert dans la nouvelle de 1662 La Princesse de Montpensier de Madame de Lafayette, et dans l'adaptation de Bertrand Tavernier de 2010. La prestation Raphaël Personnaz dans le rôle du personnage historique m'avait beaucoup plu, et donné envie d'en savoir davantage sur ce Duc d'Anjou. La biographie de Jean-François Solnon, a bien rafraîchi et clarifié mes connaissances historiques ; la superbe des Guise soutenus par Philippe II d'Espagne, à l'origine de bien des cruautés, la difficulté de contenir la population de Paris, soumise à de nombreux problèmes, toujours prête à prendre les armes, la volonté tenace de Catherine de Médicis de négocier toujours avec les deux camps, les catholiques et protestants, pour préserver la paix.....tout cela n'a plus de secrets pour moi.

En plus, cette lecture m'a permis de découvrir une foule d'anecdotes telle qu' Henri III, tout juste roi, en voyage à Venise, découvrant l'usage de la fourchette et l'adoptant à son tour, conformément à sa volonté de civiliser les mœurs de son temps.

Une biographie qui permet aussi de débarrasser Henri III des caricatures et calomnies qui l'encombrent depuis le temps même de son règne, ce roi qui, selon l'un de ses contemporains, "était un très bon prince s'il eût rencontré un bon siècle".
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Catherine de Médicis

Catherine de Médicis de Jean-François SOLNON aux Éditions Perrin

Nous découvrons dans ce livre le vrai visage de Catherine de Médicis, nous sommes loin de l’empoisonneuse décrite par Alexandre Dumas dans La Reine Margot.

Jean-François Solnon nous montre cette reine tant décriée sous un autre jour.

C’était avant tout une femme qui dut s’accommoder de longues années de la préférence de son mari Henri II pour sa maîtresse Diane de Poitiers. C’est une épouse qui pendant dix ans a vécu dans la peur d’être congédié faute de descendance. Puis en 1544, son destin change : elle donne naissance à un dauphin. Elle aura dix enfants dont 3 seront rois de France, François II, Charles IX, et enfin Henri III.

L’historien met en lumière le dur parcours que fut le sien partagé entre l’amour possessif qu’elle portait à ses enfants avec lesquels elle avait des relations orageuses et son envie de gouverner à travers eux. Son mot d’ordre était la médiation, sa vie durant, elle n’a cessé de vouloir la paix dans le royaume de ses enfants, alors déchiré par des guerres de religion avec le début du protestantisme.

On apprend aussi la vérité sur la Saint Barthélemy, l’appétit d’accession au trône des Bourbon et des Guise. Finalement Catherine de Médicis a eu fort à faire toute sa vie afin de préserver la paix dans notre bonne vieille France.

Vous allez passer un grand moment d’histoire avec une Catherine de Médicis humanisée.




Lien : https://veroniquemasagu.com/..
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