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Citations de Jean-Jacques Antier (154)


Saint Jean de la Croix se présentait au parloir de San José. En le voyant, Thérèse eu un sursaut. Très maigre, le visage émacié, le crâne rasé, il ne mesurait pas un mètre cinquante. Mais ses yeux noirs rayonnaient de passion, d'intelligence, et son regard d'humilité. "Il donnait une impression de souffrance muette et de force surhumaine". Malgré sa jeunesse, il s'exprimait avec l'aisance d'un maître, en toute simplicité. Thérèse s'avoua subjuguée.
- On dit que vous fustigez le relâchement du Carmel et que vous voulez le quitter ?
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Tombant, se relevant, brandissant ses patentes, murmurant ses prières, s'émerveillant de ce Dieu "qui donne de l'audace à une fourmi", persuadée qu'en fin de compte ce sont "les milles craintes de la prudence humaine qui empêchent l'accomplissement des merveilles de Dieu".
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Jean-Jacques Antier
De cette baie de Chesapeake, un immense convoi a pris la mer, plus de cent vaisseaux marchands. Ils emportent les soixante-sept mille barils de farines américaines nécessaires au ravitaillement de l’armée et à la survie du peuple de Paris. S’y ajoutent une vingtaine de vaisseaux marchands qui ont pu s’échapper des Antilles, sans doute les derniers.
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...puissant trois-ponts, mouillé sur trois ancres à une encablure du rivage. Sur cet énorme vaisseau, armé de cent vingt canons, parmi les plus gros calibres de la marine, se pressaient plus de mille deux cents hommes. Lancé en 1786 sous le nom d’États-de-Bourgogne, il avait été rebaptisé la Côte-d’Or avant de s’appeler la Montagne.
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Le supplice commençait : couper en deux des gens vivants ! Les vingt-six condamnés descendirent des charrettes et attendirent au pied de l’estrade.
... Le bourreau leur liait les mains dans le dos et les garrottait sur la planche avec des sangles de cuir. La planche basculait, la tête était prise dans la chatière, dont il rabattait le collier.
... Le roulement des tambours de la Garde nationale précédait puis couvrait le claquement du couperet qui s’abattait en faisant jaillir une gerbe de sang. La tête tombait dans un panier d’osier.
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Le gaillard d’avant, les passavants et l’embelle de la Liberté deviennent intenables. Les hommes, fauchés par la mitraille des caronades et celle d’un pierrier installé dans la hune, et par le tir précis des soldats étagés sur les haubans, tombent sur le pont, dont les dalots se mettent à cracher du sang dans la mer. On dirait que la frégate saigne !
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— Hissez aussi les bonnettes ! Je veux toute la toile dessus !
À l’avant, les trois voiles triangulaires : clinfoc, grand foc et trinquette ; et sur le mât de beaupré la civadière et la contre-civadière. À l’arrière, la brigantine. Au milieu, la grand’voile et la misaine. Au-dessus, les huniers. En haut, les perroquets et la perruche, les cacatois, tous ces noms d’oiseaux qui enchantaient les gabiers, évoquant un monde aérien qu’eux seuls maîtrisaient...
Entre ces déploiements harmonieux de toiles et d’agrès, manœuvres courantes et dormantes, étais, haubans et galhaubans, se glissaient les petites sœurs, les voiles d’étais, triangulaires, pour capter les moindres souffles du vent qui auraient échappé aux grandes voiles carrées. Trente gabiers, conduits par leurs chefs de hune, évoluaient en permanence dans la mâture ...
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Entre ces déploiements harmonieux de toiles et d’agrès, manœuvres courantes et dormantes, étais, haubans et galhaubans, se glissaient les petites sœurs, les voiles d’étais, triangulaires, pour capter les moindres souffles du vent qui auraient échappé aux grandes voiles carrées. Trente gabiers, conduits par leurs chefs de hune, évoluaient en permanence dans la mâture, comme des bandes de singes dans une forêt, changeant ici une cosse et là une manille, un mousqueton, graissant poulies, réas et autre bouquets d’amures, dégageant une drisse, une estrope, un hale-bas ou une écoute, vérifiant les chouquets pour les empêcher de décapeler, renforçant les fourrures protégeant les câbles, graissant de suif le patin de la corne et le ragage des vergues volantes, vérifiant au ton des mâts le capelage des haubans.
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Jean-Jacques Antier
Les gabiers bondirent dans la mâture. Du pont, les gros bras carguaient les lourdes toiles.
— Cargue la grand’voile ! Veille aux drisses des huniers ! Amène le grand hunier !
Cassant son erre, la frégate avançait lentement sur cette mer limpide, avec juste assez de vitesse pour gouverner.
— Soyez parés à mouiller les ancres ! cria le capitaine. Sondeurs ?
Deux sondeurs, accrochés dans les porte-haubans de misaine, à bâbord et à tribord, lançaient à courts intervalles le plomb de sonde, dont la ligne était étalonnée à chaque brasse par une languette de cuir. Ils annoncèrent :
— Huit brasses à la marque !
À l’avant, calé sur la vergue de civadière qui surplombait la mer, le second en personne observait les fonds, cherchant le passage entre les rochers.
— À tribord, dix degrés ! Comme ça… À bâbord, cinq ! Droite, la barre !
La mer était d’une limpidité parfaite, sans une ride ; le vent presque nul. Les sondeurs annoncèrent :
— Trois brasses à la marque ! Fond de sable !
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Jean-Jacques Antier
Le pilote avait pris la barre. La frégate s’approcha prudemment de la côte en sondant. On découvrait ici et là les bancs de corail, rendant l’approche périlleuse.
— Cap sur la crique des Boucaniers, ordonna le capitaine. Amenez toute la toile, sauf le petit hunier.
L’officier de manœuvre emboucha son porte-voix.
— À carguer la brigantine ! Hale-bas les focs ! À serrer cacatois et perroquets !
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Mais quel est cet objet étrange avec lequel tu écris ?
— C’est un crayon.
— Ce mot me dit quelque chose.
— C’est une invention récente d’un génial chimiste et mécanicien normand, Nicolas Conté, pour remplacer la pointe d’argent ou la baguette de plombagine, si fragiles. À l’intérieur d’un tube en cuir piqué, ou d’un bâtonnet en bois de cèdre, on coule un mélange de plombagine et d’argile finement pulvérisée. On ne se salit plus les mains, on peut le tailler, effacer les traits, presque aussi noirs que l’encre, sans tacher.
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Ils longèrent la Seine, aux rives encombrées de bateaux plus ou moins désarmés.
— Le blocus anglais les réduit à l’inaction, dit Florian. On trouve de belles coques de vaisseaux marchands à vendre, pour le prix d’un harenguier !
— C’est pire au Havre-de-Grâce – je veux dire au Havre-Marat –, qui importait le coton de Saint-Domingue.
— Et aussi à Honfleur et à Dieppe, ajouta Florian. Mais dans ces ports, au moins, les marins se convertissent de plus en plus à la course, bien que l’Angleterre, outre sa flotte, ait mis en ligne vingt frégates dans la Manche pour les traquer.
Brusquement, toute timidité l’avait quitté. Ses yeux brillaient.
— Toi, tu voudrais être corsaire !
— Évidemment ! Mais pour cela, il faut d’abord apprendre le métier de la mer et des armes.
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Comment comprendre et utiliser l'art dans la ligne de l'énergie humaine ?
Car l'art, comme la science, doit donner constance à l'exubération des forces spirituelles qui se manifestent libérées des liens de la matière.
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Un blessé était étendu, nu, attaché par des sangles de cuir. Outre de multiples blessures zébrant son corps criblé d’échardes de bois, sa main droite était broyée, magma de chair écrasée et d’os rompus. Le chirurgien serra le garrot. Le sang cessa de couler.
— La scie.
— Ne coupez pas, monsieur ! Que ferais-je sans ma main droite ?
— Tu préfères trépasser de la gangrène ? Il faut couper !
L’homme se débattait. Un aide lui mit dans la bouche le goulot d’un flacon de tafia. Le blessé, par habitude, se mit à téter. Il se calma. Le chirurgien en profita pour scier au-dessus du poignet. Rejetant le flacon, l’homme hurlait comme un porc qu’on égorge. Le chirurgien jeta la main coupée dans un seau.
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On voit voler des têtes, des membres et des perruques d’officiers. Les salves de mitraille hachent à morceaux. Un crâne s’envole et va frapper un gabier en plein visage.
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De pleines bordées mortelles s’échangent sans discontinuer, hachant les gréements, déchirant les voiles, brisant mâts et vergues. Les plus gros boulets percent les murailles des vaisseaux aux coques de chêne épaisses d’un mètre. Par les nombreux sabords ménagés pour permettre aux canons de tirer, les ravages dans les batteries sont terribles. Le boulet emporte têtes et membres, il fracasse le bois dont les éclats criblent les marins au torse nu. De part et d’autre le tir est si rapide que les canons, malgré l’eau que l’on y déverse, restent brûlants. On dirait des bêtes sauvages suant, ruant furieusement à chaque départ de coup.
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Le dix-septième siècle fut en effet leur grande époque ! Il y avait trop d’or sur ces galions espagnols dans la mer des Caraïbes ! À voleur volé ! Les conquistadores virent se dresser devant leurs lourds galions des voiliers légers montés par des marins français ou anglais, qui n’avaient rien à perdre. Les Français firent de la Tortue une base inexpugnable. Des lettres de marque royales leur donnèrent le noble statut de corsaires. Tout était bon !
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Les Espagnols avaient jadis occupé Saint-Domingue, dit Traversay, puis ils l’abandonnèrent. Il était plus profitable pour eux d’aller piller l’or des Aztèques du Mexique que de cultiver la terre. Ce fut le temps des galions. Passage obligé pour retrouver l’Atlantique et la route d’Espagne, le canal du Vent, entre Saint-Domingue et Cuba. Et là, au nord, à quelques milles au large de ce qui sera plus tard Port-en-Paix, l’île de la Tortue !
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— Comme vous l’imaginez, dit Olivier, un énorme travail d’écriture est nécessaire à bord de ce vaisseau de ligne de sept cents hommes, auxquels s’ajoutent cent soldats de marine destinés à renforcer les régiments des Antilles. Rôles et états, inventaires du matériel de rechange et des réserves, tout ce qu’il faut emporter comme nourriture ! Le lard, les biscuits de mer, les haricots et la réserve d’eau potable, les barriques de vin pour l’équipage et les fines bouteilles pour le château. Si les vents sont contraires ou s’ils tombent, le vaisseau peut demeurer deux mois et plus en mer, sans aucune escale possible entre Brest et les Antilles. À cela s’ajoutent la poudre, les boulets, les gargousses, les munitions de la mousqueterie, les uniformes divers et vêtements de mer qu’il faudra remplacer…
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Un capitaine de vaisseau ne gagnait que trois mille livres par an après trente ans de services, moins que le second clerc de l’étude !
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