AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Jean-Jacques Antier (154)


De tout temps, le problème des pirates, qui ne peuvent pas utiliser les banques, a été de cacher leurs richesses dans un lieu inexpugnable. Mais ici, il faut faire très vite, sinon on demeure prisonnier de la mer. Plus d’un pirate s’y est laissé prendre, dont on peut voir encore, m’a dit l’ermite, les ossements blanchis nettoyés par les crabes.
Commenter  J’apprécie          10
— Guérir de quoi ?
— Du mal de vivre, né de l’ignorance. L’image symbolique du mandala appelle celui qui le regarde à dénouer ses tensions internes en prenant conscience de sa réalité intérieure, qui n’est autre qu’une manifestation de la Transcendance qui le fonde. C’est la seule réalité. Je est un autre.
Commenter  J’apprécie          10
Les temps n’étaient d’ailleurs plus à l’aristocratie. Sous les coups répétés des nouveaux philosophes, Diderot, Montesquieu, Rousseau, la vieille société inégalitaire craquait de toutes parts. De nouvelles forces vives montaient de la bourgeoisie et du peuple.
Commenter  J’apprécie          10
— De robuste santé, Adélaïde nous donnera de beaux enfants. Obéissante et généreuse, aussi, puisqu’elle renonce à épouser un aristocrate de son milieu, pour permettre à sa famille de se redresser financièrement…
— Dites que vous l’achetez !
Ce mot injurieux ne déplut pas au notaire.
Il ne raisonnait qu’en termes comptables : achat, vente, crédit, débit, solde. Sa devise était : « Je paye, donc je suis ! » Pour lui, un mariage était une affaire comme une autre, et ici beaucoup plus importante que les autres puisqu’il s’agissait de son fils unique et de l’avenir de l’étude.
Commenter  J’apprécie          10
La vue d’une jolie fille éplorée qui serrait son marin dans ses bras ramena Gaël à son drame personnel. Celle qu’il aimait s’appelait Marie Goulwen. Elle venait d’avoir quinze ans. On l’avait surnommée Marie-Galante. Galante, c’est-à-dire courageuse et gracieuse, avec cette exquise politesse qui vient du cœur, et une touche inquiète de sensualité en éveil.
Grande, svelte, elle n’était pas comme les autres filles fières de leurs hanches rondes et de leurs beaux seins galbés. Marie-Galante balançait avec grâce son long corps mince presque androgyne et d’autant plus troublant. Sous son épaisse chevelure châtain presque noire scintillaient des yeux gris tourterelle, passion et douceur mêlées.
Commenter  J’apprécie          10
Une flotte puissante n’y suffirait pas. Il faudrait aussi des officiers capables pour la mener au combat. Or on poursuit tous les anciens aristocrates comme nous, même acquis à la République. Moi-même j’ai été dénoncé et peux m’attendre au pire.
Commenter  J’apprécie          10
L’égalité ne se négocie pas. Elle est ou elle n’est pas. C’est comme la liberté.
Commenter  J’apprécie          10
— ... La Révolution, c’est la liberté !
— Pas pour les femmes, les filles surtout ! Et je veux te préserver pour t’établir avec un bon parti, un homme sûr, un homme riche…
Commenter  J’apprécie          10
Bien que fortement épris, ce célibataire qui se croyait endurci avait résisté à l’appel des sens. Émerveillé, il la respectait, comme s’il voulait préserver l’instant précieux où ils s’étaient unis au premier regard. Peut-être voulait-il aussi la protéger d’elle-même et d’un amour impossible, lui éviter un avenir incertain, alors que lui-même se trouvait pris au cœur du cyclone révolutionnaire, qui pouvait l’envoyer à l’échafaud.
Commenter  J’apprécie          10
— En effet. Nous avons toujours pensé que la prospérité d’un pays ne pouvait se bâtir sur l’exploitation d’un groupe par un autre.
— Ce sont les principes même de la Révolution et de la République.
Commenter  J’apprécie          10
Les vrais marins choisissent leur bateau. Quand un homme a une chance sur quatre de faire son trou dans l’eau en traversant l’Atlantique, on lui laisse au moins le choix du rafiot. Ce rapport des pertes, un sur quatre, ce n’est pas le sort commun, c’est une moyenne, évidemment. Un bateau rapide, à la machine solide, avec de bonnes cloisons étanches pour étaler les rentrées d’eau, il s’en sortira.
Commenter  J’apprécie          10
Les Anglais ne sont pas sots. Les hommes, c’est difficile à renouveler. Le matériel aussi. Mais la planche à billets, elle travaille sans arrêt, et c’est avec ça, autant qu’avec son sang, que l’Angleterre gagnera la guerre.
Commenter  J’apprécie          10
La chaloupe à voile des Phares & Balises, Avec l'aide de Marie, c'est son nom, bondit dans les vagues de la chaussée de Sein, et mon coeur caracole avec elle. Je suis passé à l'avant, malgré les embruns qui me fouettent jusqu'au sang et me glacent et m'enchantent. La mer ! La mer, dans sa beauté, mais aussi dans sa violence lorsqu'elle rencontre et épouse la terre.Je me retourne. Entre le foc et la grand-voile, j'aperçois au loin la pointe du Raz de Sein, blanche de l'écume des vagues qui se brisent sur cet ultime promontoire de l'Europe. Finis Terrae, l'extrémité de la terre, le Finistère, muraille de schiste, falaises coupées d'entailles, assaillies comme un château en ruine par l'assaut incessant des vagues.A la barre franche, Jean-Noël Rozen, le patron de la chaloupe, me fait un signe d'encouragement. Je lui souris bravement et me retourne vers le large. Le ciel, dégagé par le vent, est pur comme un ciel de Provence sous le mistral. Alors, j'aperçois à l'horizon le phare d'Armen, mon phare !Une vague de travers bouscule la chaloupe, qui fait une embardée. Mon cœur aussi a fait une embardée et je me sens reporté en arrière, le mois dernier , je crois entendre la voix rude et obstinée de Jackez Gouesnach, le patron-pêcheur, capitaine du Tout-Gros, thonier de Douarnenez :- Il te faudra choisir, petit ! Le phare ou ma fille !
Commenter  J’apprécie          10
Jung est un psychologue, non un métaphysicien. Mais la psychologie des profondeurs est pour lui la condition de l'élévation spirituelle. (...)
Au-delà de la mort, le personnage demeure à travers ses livres. D'une part, il se veut un scientifique, et ses diplômes, ses fonctions hospitalières et académiques, ses publications l'y autorisent. Mais son goût pour prononcé pour l'occulte et la mystique vient gâcher cette image conventionnelle et le déconsidérer vis-à-vis de ses confrères, tandis qu'il acquiert auprès d'un public cultivé un parfum inimitable qui le classe à part dans la littérature.
En fait, il sera toujours déchiré entre ses deux personnalités, l'une rationnelle et l'autre numineuse, intuitive. Il a eu l'expérience d'un autre ordre de réalités que celui du monde des sens, le monde spirituel, mais il reste par formation universitaire un scientifique toujours soucieux d'établir ses convictions intuitives sur un fondement concret, acceptable par tous. Un pari difficile qu'il ne tient pas toujours, mais il a fait son devoir de chercheur et ouvert des portes, obéissant au conseil de T.H.. Huxley de "s'installer devant un fait comme un enfant et de le suivre humblement là où il vous mène."
Commenter  J’apprécie          10
A la fin de sa vie, quel regard portait Jung sur le monde et sur l'homme? Dans une lettre du 6 novembre 1960, il résume sa pensée: "L'homme se trouve confronté à des pouvoirs qu'il a lui-même crées; armements nucléaires, transports rapides et autres machines, villes surpeuplées. Mais il est incapable de les contrôler." Il reste un primitif. Il ne contrôle pas non plus sa vitalité intérieure. Jadis les primitifs imaginaient des démons et rendaient ainsi autonomes les pulsions instinctives. Aujourd'hui, "la jungle est en nous, dans notre inconscient, et personne ne semble comprendre". Nous la projetons alors sur le monde extérieur. Le salut est dans la prise de conscience de notre être intérieur. C'est ce qu'il s'est efforcé de faire.
Commenter  J’apprécie          10
Man and his symbols est un vivant plaidoyer pour inviter au voyage intérieur et à la prise en considération des rêves. Les cent trente pages rédigées par Jung en anglais constituent un appel pathétique, un retour sur soi_même, à une époque où presque toute l'énergie humaine est investie dans la découverte de la nature, la physique et la chimie, et dans leurs applications, la technologie, aboutissant, avec la maîtrise de l'énergie, à une puissance monstrueuse aux mains de grands enfants à peine conscients d'eux-mêmes, voire de politiciens pervertis. Il paraît incroyable, disait Jung, alors que nous en recevons des signaux toutes les nuits, que le plus grand instrument de l'homme, son âme, soit négligé, mis en doute et méprisé. Or, l'inconscient renferme tous les aspects de la nature humaine.
Lui, Carl Jung, et quelques autres avaient posé les premiers jalons de ce voyage intérieur. Après eux, d'autres explorateurs étaient invités à le poursuivre pour que l'homme enfin devienne adulte et maître d'une évolution, laquelle risquait de devenir incontrôlable par ignorance et perversion.

Commenter  J’apprécie          10
Ma Vie, sous-titrée: Souvenirs, rêves et pensées,"est l'histoire d'un inconscient qui a accompli sa propre réalisation", dit-il en préambule. Il y aborda tous les thèmes qui lui étaient chers: l'inconscient collectif, les mythes, les archétypes, les symboles, les religions, les dieux, Dieu. (....), en révélant les deux sources intérieures de sa vie, l'enfance et la vie onirique. Elle révèle aussi les doutes et les scrupules qui assombrissent la fin de sa vie: "On dit que je suis sage, mais je ne peux l'accepter. Je suis étonné, désappointé, et cependant content de moi; je suis en détresse, déprimé, et toutefois ravi. Hélas! il n'y a rien dont je ne sois sûr. Le monde dans lequel l'homme est né est un monde brutal et cruel; et en même temps d'une divine beauté. Je chéris l'esprit que la vie ait un sens, qu'elle s'impose en face du néant et gagne la bataille."
Commenter  J’apprécie          10
"Hier, j'ai fait un rêve merveilleux: très haut dans le ciel brillait une étoile. (....). Le Soi ne prend jamais la place de Dieu, mais il se peut qu'il soit un vaisseau pour la grâce."
Commenter  J’apprécie          10
"On perçoit de mieux en mieux le souffle du vent dans les montagnes. Le regard embrasse l'horizon qui se noie dans l'infini. Les dernières marches sont les plus belles et les plus précieuses, car elles conduisent à la plénitude pour laquelle est né l'être intérieur de l'homme."
Commenter  J’apprécie          10
L'Ombre, "ces profondeurs et ces obscurités qu'il nous faut aller visiter pour retrouver les racines archaiques de la transcendance", écrit Julie Saint Bris (Quête de soi, quête de Dieu?)
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jean-Jacques Antier (304)Voir plus


{* *}