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Critiques de Jean-Luc Marty (19)
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Une douleur blanche

"Il n'y aurait qu'un livre pour faire de quelques kilomètres un monde..."



L’écriture de Jean-Luc Marty est une écriture outre mondes…

Des affinités profondes l’unissent aux mondes de l’air, de l’eau, de la terre et du feu;

« J’interroge la lune, pleine ou nouvelle, ses quartiers montant ou descendants. »

Ses mots sont en liberté, ils se déploient entre amour, désir, et cet étonnement vertigineux à la transparence du coeur.

« Une douleur blanche" est une traversée de pages bouleversantes, pudiquement évoquées, et perçues dans la rumeur d'un temps qui émerge du silence. « Un silence enseveli sous des tonnes de bavardages. »

L'enfant, revient d'une clairière éloignée du passé, avec pour bagages les échos du souvenir, le bonheur et les chagrins, qui prennent aux épaules comme un sac de marin.

Les traces, les marques, les salissures du réel, la sphère des illusions, ne pourront jamais effacer les plus riches comme les plus douloureuses heures du passé.

« L’on devrait pouvoir décrocher une fenêtre comme on le ferait d’un tableau, l’emporter avec soi et l’accrocher au mur du domicile suivant. 

L’on vivrait ainsi de lieu en lieu, dans une sorte de transparence du monde qui ne cesserait de s’étendre, d’excéder le réel. »

Coins enfumés de cabarets borgnes, sombre venelle où jacassent les marins à la lueur de lampes blafardes, ports et villes souillés par la crasse et l’oubli, ou ciel de mer inondé, le lecteur est là lui aussi, proche et loin dans les espaces, il s’attache aux personnages, aux lieux, il entre dans une spécificité d’écoute intérieure qui ne doit rien à autrui.

L’encre n’a pas seulement la couleur du cambouis mais aussi celle de l’infini.

Les êtres chers sont là où flambent les paroles, comme pour vivre et pour mourir, comme pour mourir et pour vivre.

Quelque soit l’aire géographique du livre, et quelque soit l’époque, l’arrivée coïncide avec le départ des êtres et des lieux;

"Mais où que j'aie été dans le monde, j'ai fini par revenir ici".

Ici, entre terre et mer, il y a la mère, la femme, « Là-bas, il y avait une femme qui était ma mère, dont je n’avais plus de nouvelles. » 

Il y a le père, absent, le disparu, le gisant éternel que la mer a oublié de rejeter comme les bois flottés.

Les femmes sont les fleurs d'une lune blanche.

Elles sont belles, elles sont fortes, elles sont fragiles.

Maillons qui se croisent et qui s’étalent, captives du clair et de l’obscur, elles sortent des filets de brume.

La mère « est isolée dans un autre noir », la mère dont le « physique rapporte l’avancée du mal. », mais le fils veille, « Veillez est un beau mot. Il raconte les hommes de quart, les gardiens de phare, les gens en charge de guetter par où le pire s’annonce. » La chambre se gorge du mal incurable dont la mère souffre mais aussi de toute cette onde pure de tendresse dont le fils l’entoure. Une halte de grâce. Un geste d’infini qui prodigue l’espérance.



Les pages ouvertes à la confidence ouvrent aussi un chemin au lecteur sur la route des marais, ces pays humides au ras du monde, à la rencontre de Karmel, l’amante dont la beauté liée à une excentricité, la porte aux limites du délire. L’amante : humus de désirs et de pensées, d’affects et de sentiments, de profondeur spirituelle qui engendre l’écriture.

Fleur de l’ombre, à la sensualité sauvage, de cette sauvagerie du feu, qui force le désir de vivre.

« J’aime une femme qui n’a rien de moderne, qui repeuple la salle de guerre d’un vieux bunker de bouts de bois désarmés par les mers. Une femme qui dit que je la prive de moi. Ce qu’elle a murmuré l’autre nuit, me caressant d’étrange façon. »

Au Brésil, à la rencontre de Zé, dans la violence, le tumulte et la corruption d’un autre paysage, de cette proximité immense qui éloigne et rapproche, invariablement.

« À la question de Zé, de savoir ce que j’étais venu chercher au Brésil, j’aurais pu répondre : Un endroit où mes diversités trouveraient place, mes nombreux corps, ma vie de gars inapte à la race. Un coin où deux paysages auraient le droit d’en faire mille , en un seul être. »



C’est bien de ces corps, par une hardiesse de regard et d’écriture que naît, ici, encore, l’émotion.

Ces corps appartiennent-ils désormais à un autre monde, celui où les chagrins sont abolis ?

« L’entrée dans un temps qui exige la naïveté d’un jour le jour, cette éternité-là. »



« Une douleur blanche » raconte ce qu’on aperçoit par la minuscule longue vue enchâssée dans un porte-plume : une nuées de pêcheurs de temps, des jetées de filets comme des chevelures, des âmes brûlées, des nuits de milliers d’années d’existence, des nuages au loin happés par les tempêtes, des marins, des migrants, dans l’invisible houle des mers, et dans un admirable silence : la grandeur de la tolérance et de l’acceptation des différences.



Dans cette authenticité d’écriture, de lignes en lignes, d’îles en îles, dans l’absolu de l’amour, les êtres aimés, entrent dans la mythologie de la blancheur.



Les départs sont sans adieux, ils sont au loin, dans une cité d’ailleurs, d’une autre grève…



Anne Bolenne

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Une douleur blanche

Jean-Luc Marty publie « Une douleur blanche », un roman qui fait de l’injonction de l’écriture un devoir lumineux, une aventure intérieure en paysage ouvert au monde. Un univers tapissé d’absences, d’étendues marines et de ports fantômes, de naufrages et de fragilités stridentes. Un univers littéraire qu’il nous décrit dans ce passionnant dialogue.
Lien : https://lettrescapitales.com..
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Une douleur blanche

C’est une envoûtante histoire de fils à naître au crépuscule de la mère, « tombé vivant comme elle est tombée malade », parcours initiatique inversé où l’ivresse immobile des maux reconstruit les errances, transgresse le récit, resserre les plaies ouvertes par les bosses de la vie, ouvrant un destin qui renoue avec ses racines après que le narrateur eut cultivé « la nostalgie non de ce qui avait été mais de ce qui allait être, du lieu à venir, de l’arrivée définitive », à bon port, enfin. Un livre en suspensions…

Le dernier ouvrage de Jean-Luc Marty, Une douleur blanche, est un brûlot à cœur ouvert. L’homme – le fugitif –, la trentaine, revient de son carré de Brésil adoptif sur les terres maritimes de son enfance pour y retrouver sa mère, malade et mal oubliée, tout comme la mémoire du père pêcheur, parti il y a longtemps faire « son trou en mer ». Sur la route qui traverse le marais, l’étrange et fascinante Karmel, auto-stoppeuse de nuit, monte dans sa voiture pour entrer dans sa vie et ponctuer le récit, l’erratique quête de l’enfant bien décidé, cette fois, à naître au présent d’un retour, au rythme syncopé d’un cœur qui bat les contretemps. Il peut alors se laisser prendre par le silence, où « ça se bouscule, ça bruisse, ça se cogne aux parois de la tristesse ». Et par l’étreinte perturbante de l’inconnu(e).

Elle dit : « je ne suis pas sûre d’aimer où tu es. »

Nous si, dans le mystère de l’être et de ses ombres, durant ces heures qui passent, « insomniaques », à l’ampleur durassienne, lorsque « peut-être, à un moment du mal, la peur est un état qui n’a plus les moyens de se dire », dans un espace « ouvert au rude jeu de vivre » depuis que le corps « s’était employé à combler le vide » et que le « vocabulaire s’était logé dans l’articulation du geste ».

On aura compris qu’Une douleur blanche est d’abord un récit de voyage qui s’autorise l’effacement de toute frontière entre le soi et l’autre. C’est aussi un récit de bâtisseur avec ses bois flottés, échoués, ramassés puis triés, travaillés, rendus à l’art immobile d’une obsession artistique. C’est un récit de navigateur entre Brésil et Bretagne, au participe présent, conduit de main de maître par un auteur unique dont l’écriture se nourrit des « battements de cœur du réel », toujours surpris par « l’écart possible entre ce qui se dit, se voit de prime abord et la nature profonde de ce qui se trame véritablement au dos des êtres. » Et pourquoi pas aussi, comme ça, en passant, pour parvenir à nommer l’indicible, au dos de l’émoi des mots…

On ne sort pas indemne de cette lecture, mais porté, puis transformé par la vague enivrante de ces bouillantes divagations de l’âme.

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Une douleur blanche

" Une douleur blanche " est écrit dans une prose empreinte d'une poésie douloureuse. Jean-luc Marty alterne une écriture chaude et moite pour raconter l'exil au Brésil, des mots de pluie pour parler du retour du héros auprès de sa mère, et un rythme presque sauvage, fracassé, pour évoquer la rencontre avec Karmel.

Beaucoup de nostalgie, de saudade, dans ce roman écrit avec un talent d'écorché pour faire vivre des personnages à fleur de peau.

À lire en prenant le temps de savourer l'histoire et le style.



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Le quatrième de couverture :



À trente ans, il quitte le Brésil de son exil pour revenir dans la ville portuaire de son enfance. Ce fils toujours lointain rejoint sa mère gravement malade. Sur le chemin du retour, de nuit, il prend en stop Karmel, jeune femme à la trouble beauté et aux propos décousus. Il la retrouvera plus tard, sur ce rivage étranger à celui de sa jeunesse qui lui a jadis enlevé son père, marin pêcheur. Un amour douloureux et un même éblouissement uniront ces deux êtres confrontés à leur propre histoire. Un roman profondément émouvant sur l'ailleurs que chacun porte en soi.
Lien : http://lesbouquinsdesylvie.fr
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La Mer à courir

A la périphérie de Paris, deux mondes se côtoient en s’ignorant : l’entreprise, gigantesque immeuble de verre hautement sécurisé et protégé ; et la cité, blocs d’habitation repoussés à la limite de la « civilisation ». Virginie évolue dans la première, stagiaire en journalisme ; tandis que Paul, Tahitien fraîchement débarqué à Paris, se retrouve propulsé dans le deuxième monde. Ils ne devraient pas se rencontrer, et pourtant ils vont rejouer la célèbre partition de Bernardin de Saint-Pierre, en essayant de trouver une fin différente, plus heureuse.



Une réécriture donc du célèbre roman du XVIIIe siècle, que je me suis empressée de relire, où l’idylle de Paul et Virginie se retrouve broyée par la civilisation, quand la jeune fille est envoyée en France et n’en reviendra pas intacte …



Mais si vous vous attendez à ce que cette réécriture soit assumée, vous allez être déçus. Je m’attendais en effet à ce qu’il y ait plus de similitudes, ou du moins des évocations par les personnages eux-mêmes qui semblent aveugles à cette ressemblance de leurs prénoms … Comme si l’auteur s’était un peu perdu lui-même dans son projet, peut-être trop ambitieux. Les thèmes de l’exil et du déracinement y sont bien présents, mais tellement délayés que l’on passe à côté, sans s’attacher ni aux personnages, ni aux sujets abordés.



Ceci pour dire que finalement on ne sait pas bien où l’auteur veut en venir, et très vite je me suis ennuyée ferme : aucun rebondissement, aucune difficulté particulière, avec un style désespérément plat et sans intérêt. Ça se lit tout seul, et ça s’oublie aussi vite … Ce qui est dommage car le titre et la couverture auguraient bien …



Un roman donc « sans mer à courir », c’est-à-dire sans horizon, sans envergure.



Pour passer le temps, relisez ou lisez plutôt Paul et Virginie, l’original, qui a les défauts de son siècle mais qui reste d’une grande beauté !
Lien : http://missbouquinaix.com/20..
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Être, tellement

Alors là, c'est typiquement le genre de roman qu'on adore ou qu'on déteste, un livre d'atmosphère, à la Duras ou à la Modiano. Je l'ai pour ma part, malgré peut-être quelques longueurs, trouvé envoûtant et mystérieux et je sais qu'il me restera longtemps des images de villages du Nordeste brésilien battus par les vents, de terres arides et brûlées, de maisons coloniales vides et de végétation pourrissante, d'échanges à demi-mots entre des êtres qui ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes, d'errances et de désespérances.

Ils sont trois : la femme, Louise Fabre, pianiste française expatriée, devait rejoindre son mari à São Paulo mais elle n'est pas partie et loge encore chez son ancien professeur de piano - une femme, mais je ne sais pas encore bien me situer par rapport à l'écriture inclusive : comprenez ancienne professeure - qui habite une maison de pêcheur sur une falaise face à la mer. Son fils, Luca, vit loin d'elle, en France, et son absence est pure souffrance.

Il y a aussi Antoine Delacourt : un homme qui « voyage pour de vrai », pensent ses amis, un ingénieur en informatique qui reste plusieurs mois à l'étranger quand il part. De ce qu'il a vu au Bangladesh, à Dacca, après un tremblement de terre, il ne se remettra certainement jamais. « C'est un homme qu'il faut aller chercher dans ses absences. Il n'a pas les moyens d'être là... » pense-t-on de lui.

Un ami d'enfance, Charles, producteur de documentaires de voyages, lui propose de faire des repérages dans la région du Sertão, « une région à l'intérieur du Brésil, à l'écart de tout ». L'Alliance française de Recife a même trouvé un guide qui parle français et connaît bien le coin. Alors, bourré d'anxiolytiques, Antoine est parti, sans penser, plutôt « en dehors » de ce voyage dont il est plus spectateur qu'acteur. Et maintenant, il attend dans une maison coloniale d'Ubatuba do Norte que le guide lui fasse signe. Il boit la cachaça qu'il trouve au dépôt-bar au bout de la rua Baixo. Au fond, il n'attend plus rien : « A Ubatuba do Norte, Antoine Delacourt n'attend plus la suite, il n'y a plus l'histoire de l'homme d'après. », « Cette nuit, dans la spirale de ses songes, il courait derrière un mot. Un seul s'était enfui, ouvrant une brèche par où les autres s'étaient engouffrés à leur tour. Il n'existait aucun décor précis, seulement une couleur grise, d'aube flottante. Quel était ce mot ? De quelle histoire était-il la clé, ou la somme ? Il faudrait qu'un jour, il réussisse à peler ses rêves, qu'il cherche dans les couches les plus anciennes. »

Et puis, il y a Everton, le guide, Everton Dos Santos qui s'est lancé dans l'élevage de crevettes près de Cruz das Almas mais il vient d'apprendre qu'on ne lui installera pas gratuitement l'électricité, nécessaire au moteur de la pompe, il ne pourra jamais payer et ses bestioles vont crever une à une dans une eau non brassée et sans oxygène. Deviendra-t-il aussi pauvre que son père Guillermo, que sa mère Jessica, que son grand-père Zezim, ces hommes et ces femmes du Sertão vivant dans « l'aridité extrême, le bétail qui mourait, la dureté des grands propriétaires » et qui connaissaient, au quotidien, la faim, lancinante, obsédante et mortelle ? Il lui faudra se rapprocher de ses origines, savoir d'où il vient, de quels flagelados il est issu pour comprendre ce qu'il est et être capable d'avancer.

Lorsque ces trois êtres se retrouvent pour ce voyage commun, espèce de quête des origines, de descente en eux-mêmes, dans le silence de leurs souffrances intimes profondément enfouies, dans la chaleur intenable des routes cabossées et du pick-up déglingué, s'exprimera progressivement leur impossibilité de vivre, d'être ce qu'ils sont sans un retour nécessaire sur leur passé, sur des choses qui n'ont jamais été exprimées et qui sont là, en eux, et qu'ils devront exhumer pour continuer à vivre.

Peut-être que ce voyage leur donnera la possibilité de retrouver une certaine forme de sérénité, voire de renaissance, à travers les rencontres qu'ils feront et les lieux qu'ils traverseront.

Il y a quelque chose du silence d'une tragédie dans ce texte : on ne sait pas si le pire surgira soudain de l'intérieur des êtres ou des hommes qu'ils rencontreront, des cangaçeiros, bandits des grands chemins, prêts à tuer pour manger et réparer les injustices.

Je pense que l'auteur connaît très bien les régions dont il parle car on sent vraiment une intimité très forte avec les espaces décrits, leur histoire et les mœurs des gens qui y vivent.

Si, comme je le disais au début de l'article, Être, tellement peut enthousiasmer ou irriter, il n'en reste pas moins un texte d'une qualité littéraire indéniable : l'évocation des ces âmes en peine en quête d'un peu de paix intérieure dans ce Brésil de terres desséchées est vraiment splendide : la langue est poétique, sensuelle, à la fois douce et violente, dense et silencieuse, elle nous prend, nous saisit. La tension est là, palpable à chaque page, contenue dans chaque silence. La phrase mime la musique du vent, des notes de piano qui s'égrènent, la musique des mots fragiles et meurtris, à peine capables de traduire les émotions, les douleurs, les plaintes. Elle dit les silences, les soupirs.

Je ne peux que vous inviter à vous y plonger, peut-être même à vous y perdre…
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Une douleur blanche

La première scène se passe entre chien et loup, un homme est en voiture, il revient du Brésil, il roule sur les quais du port qui a bercé son enfance, quand une jeune femme Karmel, surgit de nulle part et s’installe à ses côtés. Karmel est étrange, indomptable, d’ailleurs elle s’échappe avant l’entrée dans la ville portuaire. Sera-t-elle une main tendue vers le futur, elle qui est ailleurs en elle-même ?

Pour lui ces lieux sont aussi familiers que douloureux et parfois étrangers.

« Les conditions douloureuses de mon départ du Brésil, ma mère, son repos obligé, ce que je ne sais plus d’elle. »

C’est un fils orphelin de père qui part à la rencontre de sa mère. Cette femme seule qui a une vie qu’il ne connait pas.

Que savent les enfants, devenus adultes, de la vie de leurs parents ?

Jean-Luc Marty écrit le silence, entre un fils et une mère, non pour le remplir mais pour en saisir les nuances et appréhender l’être de celle qui l’a mis au monde.

Il est revenu parce qu’elle est malade. La rencontre avec le médecin est terriblement réelle, le regard qui accroche les détails d’une pièce comme pour mieux entendre un diagnostic qui sifflera à ses oreilles comme le bruit d’une balle mortelle.

C’est le moment où il faut saisir que le temps est compté.

Car une mère est aussi une femme, elle ne dit pas sa solitude, sa maladie et encore moins sa fin. Elle veut l’instant avec l’homme qui est là devant elle, et qui est aussi son fils à la fois proche et lointain.

Toujours soucieuse qu’il ne dépense pas pour elle, elle lui demande de quitter l’hôtel et de s’installer dans son appartement. C’est aussi lui offrir l’image de ce qu’elle est.

Les allers-retours des visites n’apportent que la fugacité que l’auteur décrit ainsi : « Paroles blanches qui ne semblaient pas l’atteindre, comme si je lui offrais des fleurs, mais qu’elle ne les voyait pas, ne les sentait pas, ne les touchait pas, des fleurs impartageables. »

En filigrane il y a le Brésil et sa vie, au fil de l’eau se sont des scènes emplies d’humanité, de fraternité et ce qui m’a interpellée de gestuelle. En allant dans ce pays, le fils n’a-t-il pas retrouvé le « père » celui qui a disparu alors qu’il n’avait que 9 ans, et qui a « fait son trou dans l’eau » comprendre qui a disparu et dont on a enterré un cercueil vide.

Au Brésil ce père est omniprésent.

Ici et maintenant c’est la mère qu’il faut retrouver et accompagner.



C’est d’une écriture incarnée que l’auteur nous emporte dans un vagabondage d’une zone où il est impossible de s’appuyer sur l’habitude d’un quotidien. Ici il faut entrer dans l’intime de l’ultime, une situation inédite où de maladresses, croit-on, en fragilités il faut avancer.

C’est une musique aux sonorités profondes et graves, nimbée de pudeur et de tendresse qui nous imprègne et nous étreint.

Ce livre est d’une intelligence humaine exceptionnelle.

La maman que je suis, voudrait que le moment venu, son fils puisse cheminer dans cet intime avec cette acuité, car ce silence, cette douleur blanche, écrit le passage voire les passages qui donnent la richesse d’un être. Ce sont nos parents, nos enfants, nos amis et tous ces inconnus croisés dans une vie qui nous offrent ces notes de musique, ces richesses qui vont vibrer nos vies.

Vos mots Jean-Luc Marty m’ont profondément bouleversée, enrichis humainement.

La conclusion vous appartient :

« Geste après geste, je deviens le fils. Peut-être faut-il l’être pour qu’existe enfin la mère. »

Quel écrin pour votre maman, et une richesse pour vous.

©Chantal Lafon

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Être, tellement

Jean Luc Marty nous emmène dans le Nordeste du Brésil et plus particulièrement dans le Sertao.

Le Sertao sera la toile de fond du roman et des 3 protagonistes de cette histoire.

Tout d'abord il y a Antoine Delacourt , un français qui s'est échoué pour diverses raisons sur la côte du Nordeste brésilien

Il y a Louise Luisa , femme de diplomate vivant à Sao Paulo et qui vient rejoindre une amie Margaret , dans une maison du Nordeste ,plantée sur une falaise face à l'océan.

Il y a Everton Dos Santos , sa femme son fils. Ils vivotent de leur exploitation de crevettes. Mais il n'a pas les moyens d'acheter des grosses machines pour ventiler les eaux et ses crevettes sont en danger.

Lors de ces 20 ans il a fait son service militaire dans la coopération à l'arsenal de Toulon

De ce séjour il a gardé la langue française et à son retour il s'est mis en relation avec l'Alliance Française de Récife.

Bien lui en a pris. Celle ci le contacte afin d'emmener dans le Sertao un Français qui doit superviser un documentaire.

Ce français est Antoine Delacourt. Il n'est pas seul. Louise Luisa est aussi de cette expédition.

Voila nos 3 personnages partis dans le Sertao.

Le Sertao devenant le quatrième personnage à part entière.

ce Road Movie dans le Sertao va permettre à chacun de se trouver , de se retrouver

Ce Road Movie va aussi nous raconter l'histoire du Sertao , des flagelados , de la guerre des Canudos et de l'enferfement.

L'exil intérieur existe.

La géographie violente du Sertao , sa séchéresse , sa pauvreté sont à rapprochée de la violence des hommes , des fazendas et des cangaceiros

La mort rode.

C'est dans ce contexte qu'Antoine Delacourt , Louise Luisa et Everton Dos Santos vont faire un pas vers leur Vérité.

Etre, Tellement

C'est aussi un lien trés fort avec le Sertao

Par son écriture qui peut être poétique , violente , visuelle Jean Luc Marty nous livre un roman plein de mélancolie où les hommes et les femmes se cherchent s'anéantissent dès fois ,se battent.



Ce livre m'a rappelé qu'il y a 37 ans Bernard Lavillers avait écrit et chanté le Sertao.



A travers ce désert la sèche et la boue

Pour chercher quelques cruzeiros à Caruaru

Un éternel été émiette le sertao

Le temps s'est arrête en plein midi

Il y a déjà longtemps

....

Tu n'as que la poussière pour parler d'amour

Aveuglé par la lumière comme dans un four

Que tous les chanteurs de foire gueulent ta chanson

Même si c'est le désespoir qui donne le ton

Tu n'as pas peur de la mort , Même tu l'attends

Avec ton parabellum au cour du Sertao

Un soleil ivre de rage tombe dans le ciel

Et dévore le paysage de terre et de sel

Où se découpe l'ombre de Lampaio

D'où viendront les cangaceiros de la libération

Sertao, sertao,sertao



Etre , tellement

Sertao
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La Mer à courir

Cela devrait être une histoire de Paul et Virginie (lol). Une femme tombe d'un bateau, alors qu'elle a une fille de 6 mois. Qu'on retrouve plus tard avec un polynésien dont la mère a vécu avec son mère. Description de l'île de France intéressante. Mais le reste ! L'auteur a beaucoup voyagé, puisqu'il a été directeur de GEO magazine. L'impression de lire un magazine avec un sujet par ci, un sujet par là. Un étalage mal orchestré. Que de blabla ! Quel ennui !
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Tintin, grand voyageur du siècle

J'ai reçu ce livre en cadeau. Une excellente idée, pour moi qui connais par coeur toutes les aventures de Tintin. "Géo" a pris l'initiative de faire le parallèle entre les albums d'Hergé et la réalité contemporaine de leur publication. Comme le note l'un des rédacteurs du livre, chaque album est une invitation au voyage, un prétexte à un exotisme parfaitement maitrisé. En se focalisant sur les divers pays servant de cadre aux aventures du petit reporter, le livre démontre la précision de la documentation utilisée par Hergé. Des vignettes d'albums et des photos sont comparées et le lecteur peut vérifier l'authenticité des images sélectionnées. Avec Tintin, nous faisons de l'histoire, de la géographie et de la politique, sur un mode ludique et - comme M. Jourdain - sans le savoir. L'iconographie, d'ailleurs, est somptueuse. Les textes se caractérisent pas leur pertinence sans pédanterie. En résumé, une très beau livre, mais quand même réservé aux tintinophiles avertis...
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Tintin, grand voyageur du siècle

Les journalistes de Géo sont partis à la suite de Tintin aux quatre coins du monde. En 10 chapitres, ils nous conduisent aux sources et aux modèles de Hergé. Des escales entre l'exotisme et l'imaginaire nous ramènent à la Belgique. Il est assez surprenant de voir combien les dessins de Hergé sont documentés (mais cela, je le savais depuis longtemps), mais aussi de voir comment ces dessins sont vraiment le reflet de la réalité.

En introduction, Michel serres qui fut un ami d'Hergé nous explique comment ses oeuvres lui ont donné le goût de la découverte et l'ont ouvert à la beauté du monde.
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Être, tellement

Un roman lu dans le cadre des Explolecteurs de la rentrée littéraire 2017 avec Lecteurs.com



Après un tremblement de terre dont il est sorti physiquement indemne mais psychologiquement marqué, Antoine a trouvé refuge dans une plantation abandonnée du Nordeste brésilien. Seuls les anxiolytiques et l'alcool lui apportent un infime secours pour affronter le souvenir des morts sans sépulture qui continue de le hanter. Le vague projet d'un travail de repérages dans le Sertão lui fait rencontrer Everton Dos Santos, qui doit lui servir de guide pour cette expédition. En attendant le départ, il s'installe chaque après-midi sur la terrasse et c'est là qu'un jour il aperçoit la silhouette d'une femme émergeant de la dune qui borde la plantation. Cette femme, Louise, a brusquement quitté Sao Paulo où son mari est en mission. Une fuite ? Une fugue ? Une escapade pour retrouver des repères ? Elle ne le sait pas encore. Tous trois s'aventurent ensemble dans le Sertão, une région aride que l'imaginaire nimbe d'une puissance mythique.



Etendues désertiques où la parole est rare, monolithes inébranlables sculptés de roche et de poussière, lieux encore habités par l'histoire violente des "retirantes" et des "cangaceiros", sous le regard d'Antoine, Louise et Everton, la réalité des paysages est comme imprégnée de leurs propres tourments et l'écriture épouse cette sorte d'indétermination troublante dans laquelle l'intrigue semble se déliter. Peut-être est-ce la raison pour laquelle j'ai eu l'impression de ne jamais "saisir" ce livre ? Le style maniéré des dialogues leur donne un côté artificiel et froid, qui, à mon avis, nuit à la crédibilité des situations. De même, les rapports flottants entre les personnages empêchent l'histoire de prendre corps et chair. Si bien qu'à mesure de ma lecture, j'ai éprouvé une forme de détachement pour les personnages et leur destin. Une rencontre avortée, en quelque sorte, et je le regrette d'autant plus que le titre me paraissait receler de belles promesses.
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Être, tellement

La littérature contemporaine française, en voilà un sujet obscur. Alors que certains auteurs francophones parviennent à enthousiasmer les foules par leur plume légère et accessible (je pense notamment à Pierre Lemaitre, Hélène Grémillon, David Foenkinos, Joël Dicker ou encore Leïla Slimani), d'autres choisissent d'obliger le lecteur à une concentration extrême - une lutte presque ! - et à une migraine inguérissable.



Pas de bol, c'est un de ces écrivains que j'ai  choisi lors de la dernière Masse critique de Babelio. Me voilà donc avec le dernier roman de Jean-Luc MARTY entre les mains, Être tellement, et je vous assure, ma tête fait mal, très mal.



# Lettre ouverte à l'auteur



- Poésie, fioritures et déception -



M. MARTY, je n'ai aucun problème avec vous, c'est juré. Enfin si, peut-être un en vérité. Votre plume. Voilà, c'est dit.



Je n'ai jamais été une grande admiratrice des auteurs d'envolées lyriques complexes et incompréhensibles. Du coup, vous n'aviez aucune chance en tombant sur moi. Je considère la lecture comme un voyage, un moment d'évasion. M'emmener sur les terres brésiliennes ne suffit pourtant pas dans votre roman puisque votre écriture m'épuise. Installée confortablement dans mon lit, prête à survoler le monde pour votre histoire, je me retrouve confrontée à un style alambiqué qui me fait parfois douter de ma capacité à vous comprendre. Suis-je bête à ce point ? Non, je crois simplement qu'à vouloir trop en faire... et bien on en fait trop. Surdose. Overdose.



- Perdue dans un labyrinthe de mots -



La narration est difficile à suivre. Les sujets se croisent d'un paragraphe à l'autre, sans logique. L'histoire est souvent peu contextualisée. À chaque nouveau paragraphe, je ne sais plus où je suis. Passé ? Présent ? Rêve ? Réalité ? Brésil ? France ? Qui suis-je ? Peut-être est-ce volontaire me direz-vous. Peut-être est-ce maladroit vous répondrais-je.



L'effort que me demande la lecture de votre roman, cher auteur, est trop important. Je ne prends pas de plaisir. Un soir, en reprenant le cours de l'intrigue, je n'ai même pas su m'y retrouver. Il semblerait que les pages lues la veille ne s'étaient pas imprimées dans mon esprit. J'avais tellement survoler ces lignes sans rien y comprendre que j'avais été incapable de visualiser vos propos.



- À éviter en cas de déprime -



C'est dommage parce qu'apparemment, vous n'en êtes pas à votre coup d'essai. Plusieurs romans ont été signés de votre nom. Alors je m'excuse par avance d'être aussi cruelle, mais vous ne m'avez pas séduite. Pompeuse et plombante, votre écriture n'est pas pour moi. Pire encore, elle me déprime. Vos personnages ont la douleur au bord des lèvres, je l'ai bien compris. Mais tout dans votre histoire me donne le cafard. Cela devenait presque une souffrance de poursuivre, de finir.



# Une expédition intérieure



Être, tellement est un voyage initiatique, au sens propre comme au figuré. Partis pour un road trip au cœur du Brésil, les protagonistes sont en quête d'une certaine paix intérieure. Le truc, c'est que parfois j'avais besoin de vérifier. Mais suis-je en train de lire un roman ou un manuel d'histoire-géo ? Alors oui, ce sera sûrement pratique pour un globe-trotteur désireux de s'offrir un aller-retour pour le Sertão, mais dans le cadre d'une simple lecture, c'est trop. Ces notions se perdent avec le fil de l'intrigue et ne lui donne, en réalité, que peu de relief. 



Bon, temps mort. Je vais arrêter pendant quelques instants de dire du mal parce que, malgré tout, il y a du positif dans cette histoire. Cette quête d'apaisement justement. Les personnages ont connu des douleurs que beaucoup ne peuvent comprendre. Chacun continue de vivre sans vraiment savoir pourquoi. Au final, ils ne se sentent chez eux que lorsqu'ils sont à l'étranger, loin de la vie normale et des responsabilités. Ce qu'ils cherchent avant tout, c'est du répit. Et ça, je trouve que c'est tout de même bien exprimé.



J'aurai cependant aimé - oui, les critiques reviennent ... - que ces sujets poignants soient davantage développés. Non pas sur l'aspect mélancolique, éprouvant ou déprimant, mais juste expliqué avec davantage de profondeur. J'aurai voulu que tout soit décortiqué, que l'on plonge davantage avec eux dans les souvenirs, dans leurs recherches, dans leur introspection. Finalement, c'est peut-être ce qu'il manquait pour comprendre, un peu mieux, ces trois "héros". 
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Un coeur portuaire

Jean-Luc Marty nous dit : " Pourquoi mes mots, si chétifs et fébriles, me condamnent-ils à une langue trop peu sûre, vacillante à ce point de lâcheté qu'aucune boussole n'a la force d'indiquer. " Quelle humilité face à un livre dont tous les mots sont d'une justesse et une poésie rare. Propre à chacun de faire ce long voyage, peu explicité dans le livre mais dans la juste raison de nous faire voyager nous même et nous appropier les mots de cet écrivain, pour naviguer dans nos propres voyages d'introspection.
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GEO Book - Bien choisir son voyage (2008) :..

Géo book est un très beau livres qui vous aidera à trouver la destination de vos rêves, les choses inracontables…mais c’est également une méthode pour vous évader, élargir vos connaissances et voyager depuis votre canapé avant de prendre votre décision et les billets d’avion!
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Une douleur blanche

Il revient en France pour s'occuper de sa mère malade. Il a quitté le Brésil, apparemment brisé. Il rencontre Karmel, une jeune fille mystérieuse dont il tombe rapidement amoureux.



Je suis passée totalement à côté de ce roman. On suit ce "il", dont je n'ai pas réussi à saisir la logique et envers qui je n'ai jamais éprouvé d'empathie. Il déambule entre sa mère et Karmel dans des paysages portuaires, où l'eau et la pêche sont présentes, partout.

J'ai eu énormément de mal avec le style de l'auteur, parfois très contemplatif, ou hachuré. Certaines tournures de phrases me semblaient trop compliquées, parfois inutiles d'être aussi emportées.



L'histoire en elle-même était belle mais la façon dont c'est écrit, je n'ai pas adhéré. J'ai souvent été perdue et très peu touchée.



Dommage !

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Être, tellement

Trois personnages dans ce livre. Tout les oppose. Ils seront pourtant imbriqués dans une aventure sans objectif commun. Un roman lent, des descriptions diluées, ralentissant le dénouement de l'histoire. D'abord Antoine, perdu dans la gestion de la mort qui le hante, l'angoisse qui le détruit et qu'il repousse à l'aide d'alcool. Puis Louise, perdue aussi, occupée à fuir son mari, à abandonner son fils. Finalement Everton, natif de ce Brésil où se passe l'histoire. Usé par le travail, les problèmes, la pauvreté, la recherche de ses origines. Une chute qui nous laisse un peu sur notre faim, tant la mise en place des événements nous est apparue compliquée et le scénario faible...Toutefois, il faut reconnaître à Jean-Luc Marty une bonne plume. Et le partage de son amour pour cette pauvre région brésilienne avec le Sertao. MG
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Un coeur portuaire

C'est un hasard si j'ai trouvé ce livre.

J'avais mis sur la page Facebook de l'asso LR, une pub pour les cours de salsa de la rentrée. Plusieurs personnes que je ne connaissais pas avait mis des "J'aime". Je me demandais pourquoi lorsque j'ai compris que mon annonce était publique !

Curieuse j'ai regardé le profil d'une personne : Jean Luc Marty. Peut-être ses yeux clairs m'ont-ils attirés, son âge, les photos sur son FB.... toujours est-il que je me suis intéressée à cet homme et j'ai découvert qu'il avait écrit un livre.

Toujours en attente de nouvelles découverte, j'achetais ce livre et c'est ainsi que je découvris que cet homme avait écrit un autre livre : Rumba, et qu'il était sensible aux musiques latines.... d'où le "j'aime" de FB. La boucle étant bouclée, j'ai lu le livre et j'avoue qu'il ne me laisse pas indifférente.

Je trouvais l'écriture alambiquée, difficile d'accès et je me disais encore un homme qui se fait reluire aux mots. Et puis je suis "entrée" dans sa poésie, dans ses images qu'il fallait décoder m
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Tintin, grand voyageur du siècle

Un des nombreux magazines tirés de l'œuvre d'Hergé, plein de documentation et de recherches iconographiques. À ne pas manquer
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