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Critiques de Jean-Pierre Andrevon (381)
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Le livre d'or de la science-fiction : Jean-..

on y trouve surtout la nouvelle "le monde, enfin", trame du gros roman éponyme.
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Anthologie des dystopies

Jean-Pierre Andrevon n'en est pas à son coup d'essai en matière d'analyse science-fictionnelle. Dans "Guerre des Mondes ! (Moutons électriques)", il explorait déjà le mythe de l’invasion martienne dans la littérature et le cinéma. Une étude étendue à la science fiction toute entière dans ses "Cent ans et plus de cinéma fantastique et de science-fiction", une impressionnante anthologie de près de 1000 pages.

Dans son nouvel ouvrage, traitant cette fois-ci des dystopies, ces "mondes indésirables de la littérature et du cinéma", l'écrivain resserre son sujet sur ces contre-utopies ayant fait leur première apparition à la fin du XIXe siècle.

"Ce qui fonde la dystopie - toutes les dystopies, c'est la crainte de ce qui peut arriver, ou ce qui est en train d'arriver." Jean-Pierre Andrevon construit intelligemment son récit en répertoriant les types et sous-types de ce genre futuriste (de la politico-féministe adaptation télévisée du best-seller de Margaret Atwood, "La Servante écarlate" au terrible et imaginatif "Soleil vert" de Harry Harrison). Si l'auteur ne se cantonne pas à procéder à un simple catalogage de titres (les chapitres suivent une progression on ne peut plus logique, partant des premiers essais de mise en mots et en scène du genre, se concluant sur une nouvelle vision du futur sous le prisme de l'écologie et la thématique du dernier homme), la forme souffre d'une certaine répétition qui frôle la lassitude sur la longueur.

Avec cette anthologie de plus de 300 pages, Andrevon a l’ambition d’être au plus proche de l'exhaustivité : on ne peut le lui reprocher, c’est précisément ce qu’il parvient à réaliser grâce à l'analyse d'un riche éventail d'oeuvres littéraires, cinématographiques et télévisuelles. En bref : un ouvrage complet - quasi-exhaustif - mais qui souffre peut-être d'un manque de diversité dans sa construction sur la longueur.
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Anthologie des dystopies

(Lu dans le cadre d'une opération Masse critique, mille mercis à l'éditeur et à Babelio pour cette lecture)



Je ne connaissais Jean-Pierre Andrevon que via le magazine "L'écran fantastique", sans avoir jamais lu ses romans de science-fiction. Riche d'une impressionnante culture littéraire et cinématographique, en tout cas dans les domaines du fantastique, il nous propose ici de parcourir plus de cent ans de visions du futur. Un futur pas franchement heureux, et souvent même oppressant. Loin des utopies, il nous parle en effet ici des dystopies dans les livres et les films (et parfois un peu les séries télévisées).



Des plus anciennes œuvres aux toutes dernières créations de 2019, des grands classiques aux plus obscures séries Z, l'auteur fait montre de sa grande culture en résumant et commentant chaque œuvre. Pour cela, il les a classées par thématique : les villes (surpeuplées), les robots (qui peuvent se retourner contre les hommes), les dictatures de toutes sortes bien sûr, les maladies (avec des épidémies en tout genre, mais le coronavirus n'en fait pas partie !), la démographie (explosion de la population ou au contraire extinction des humains) ou tout simplement la fin du monde… et ses suites. Tout y passe, et tout y est plutôt bien rangé, même si bien sûr de nombreuses œuvres pourraient se retrouver dans différents chapitres. Qu'il s'agisse de livres lus et de films vus ou au contraire d'œuvres dont on n'a jamais parlé, l'auteur nous donne souvent envie de les (re)découvrir et permet en tout cas de bien les comprendre et les situer.



Malheureusement, ce livre a un aspect un peu trop catalogue. Lister (et commenter) ces créations, c'est très enrichissant, mais il manque une réflexion générale sur les dystopies, leur évolution au cinéma et dans la littérature. Mais bon, le titre du livre ne trompe pas le lecteur, c'est bien d'une anthologie qu'il s'agit !



Malgré cette petite frustration sur le fond, le plaisir de lecture est donc bien là, qui donne envie d'en savoir plus sur tous ces univers dystopiques, finalement seulement effleurés ici.



Je terminerai en revanche sur un agacement sur la forme : avec des fautes par dizaines, le lecteur bute régulièrement (jusqu'à trois fois par page quand même) sur une phrase, rendant la lecture un peu pénible. Rien de très dramatique, il s'agit souvent de mots en trop ou manquants, mais une simple relecture aurait évité toutes ces coquilles.

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Anthologie des dystopies

Jean-Pierre Andrevon propose un fascinant parcours dans tout ce que la littérature et le cinéma ont proposé en manière de naufrages sociétaux.
Lien : https://www.lemonde.fr/criti..
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Les Migrations du futur - Anthologie

Les Editions Arkuiris proposent régulièrement des anthologies regroupant des dizaines de textes sur des thèmes d'actualité. Patrice Quélard a regroupé ici seize nouvelles autour des Migrations du futur. Les auteurs et autrices présent.e.s dans cette anthologie ont chacun proposé un texte dans un futur plus ou moins proche, sur Terre ou à l'autre bout de la galaxie. Souvent cruels et cyniques ils ne laissent que peu d'espérance à l'humanité. Les déplacements de populations se font généralement contre le gré des migrants : catastrophes écologiques, guerres, espoir d'un avenir meilleur... sont le moteur de ces errances.



Au sommaire de cette anthologie je ne connaissais que Jean-Pierre Andrevon, Arnauld Pontier et Audrey Pleynet (et c'est surtout pour cette dernière que je me suis lancé dans ce receuil). Je suis loin d'avoir accroché à tous les récits présentés. Comme souvent dans ce genre de pêle-mêle on trouve de tout, des petits bijoux comme des ennuis profonds.



Le premier texte qui m'a marqué est celui d'Emmanuel Delporte, Olympus Mons, dont l'action se déroule sur Mars. La planète rouge est devenue l'Eldorado pour les hommes. La Terre est dévastée, laissée à l'abandon, la seule solution est de trouver un passeur qui vous emmènera sur Mars. Une fois sur place peu de migrants pourront accéder à la citoyenneté martienne. Escalader les pentes du plus haut sommet du système solaire peut être la clef de la délivrance. Mais à quel prix ? Une jolie histoire bien construite. La balade sur Olympus Mons vaut le détour. La fin est des plus cruelles. Un des meilleurs textes de l'anthologie.



Cette fin atroce est partagée avec de nombreux autres textes. C'est le cas avec la nouvelle de Xavier-Marc Feury, Oublier les étoiles. Retour sur Terre et plus exactement sous les océans. Face à l'obscurantisme grandissant, des scientifiques ont construit un dôme sous-marin afin de conserver les connaissances humaines. Sur Terre, les mouvements sectaires rejettent les technologies. Après l’avènement des désastres écologiques annoncés, le retour à la Nature est la priorité. Un jeune garçon, en compagnie de ses parents, va tout faire pour atteindre le dôme dans l'espoir d'un avenir meilleur. Glaçant.



Arnauld Pontier, l'auteur de Sur Mars, nous dresse avec Eden et caetera, un portrait sans concession de l'Humanité. Vaniteuse, arrogante, individualiste et égoïste, elle tombe dans ses travers les plus sombres même quand une entité extra-terrestre lui permet d’accéder à de nouvelles technologies et des savoirs incroyables. Avec quelques facilités scénaristiques et peut-être un peu de naïveté, l'auteur nous montre que l'Homme est le point faible de l'évolution. La lecture d'Eden et caetera m'incite à lire sa novella Dehors, les Hommes tombent qui sortira à la fin du mois chez 1115 Editions.



La meilleure nouvelle est sans contestation possible Fille de l'Espace d'Audrey Pleynet. Encore une fois l'autrice dépeint un monde original et intelligent. Dans un futur très lointain, les hommes ont colonisé des centaines de planètes. Selon l'astre sur lequel vous êtes né, votre vie sera plus ou moins difficile. C'est ce qui a déclenché la guerre des planètes et failli mettre fin à la civilisation humaine. Pour mettre un terme à ces inégalités et à la guerre, il a été décidé de transformer tous les Hommes en migrants, en créant le système de Cycle : tous les six mois, une nouvelle planète, un nouveau chez soi... et ceux qui refusent se voient assigner à vie sur un vaisseau ou au bagne sur une planète lointaine. L'autrice s'attarde sur le Cycle de Théana, une adolescente de seize ans, qui croise sur une station relais Mika, un jeune homme de son âge. Mais il est difficile de s'attacher à quelqu'un quand vous êtes baladé d'une planète à l'autre deux fois par an. Au gré de ses migrations elle aura l'occasion de le recroiser...

Audrey Pleynet aborde en très peu de pages de nombreuses thématiques avec sensibilité et intelligence. Très bien écrit et très bien construit ce petit texte regorge de bonnes idées, les personnages sont sympathiques, l'histoire prenante. Bref encore un sans faute de l'autrice. Seul petit bémol, une chute un peu trop convenue, l'autrice nous ayant habitués à des twists beaucoup plus renversants... mais je chipote. Ce texte vaut à lui seul l'achat de l'anthologie.



J'aurais également pu vous parler de La mutation c'est la vie de Jacob Galissard qui, si on exclut le postulat de départ improbable où une entité extraterrestre posséderait un ADN compatible avec le nôtre, est d'un cynisme parfait. Ou de Jean-Yves Carlen avec Le Mur, où la construction d'un mur sur la Méditerranée est une arme à double tranchant excepté pour les puissants qui seront toujours du bon côté du mur !





Comme pour toutes les anthologies, la diversité des textes amène une disparité des ressentis. Il y a de la qualité dans ce recueil, les auteurs français ont du talent, de l'imagination et Les Migrations du futur nous le démontre. Sur un thème fort, au coeur de l'actualité, ces textes replacent l'Homme au centre du jeu en démontrant que voulu ou subi nous seront tous migrants un jour.




Lien : https://les-lectures-du-maki..
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Un froid mortel

Un roman très particulier mais si bon, une ambiance folle, une très bonne histoire, un livre qui se lit d'une traite et qui m'aura vraiment marqué, débutant mon amour pour Andrevon.
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Un horizon de cendres

Très bon roman de zombies, avec beaucoup d'humour, un humour noir, un fond écologique, des idées très originales autour des zombies, du grand Andrevon.
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Le reflux de la nuit

Une courte histoire fantastique qui fait froid dans le dos. L'écriture de Jean-Pierre Andrevon est toujours si plaisante, un auteur dont je recommande vraiment de faire connaissance.
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Le Travail du Furet



Haletant



Extrait :

"400 000 citoyens et citoyennes de notre beau pays, tirés au sort chaque année pour être effacés. Tirés au sort de manière rigoureusement démocratique, égalitaire, tout ce qu'on voudra, mille fois vérifiée par des commissions de spécialistes. Rien à dire : ça marche. Oui camarade, ça marche. On laisse les vioques peinards, on laisse les femmes faire des enfants si elles en ont envie, pour ne pas les stresser dans leur pulsions maternelles. Mais au bout, il y a l'effacement, qui peut toucher n'importe qui. N'importe qui, sauf les effaceurs, les contrôleurs : les furets, comme on a fini par nous appeler. Moi, et quatre cents autres assermentés mâles ou femelles qui quadrillons le territoire, et suffisons à contrôler soixante millions de citoyens. 400 000 effacements chaque année, et ça suffit pour que la population reste rigoureusement stable. Sans quoi ce serait l'effondrement économique."



Premier Andrevon, acheté au hasard sur un marché, juste pour le folio SF. Et bien bonne pioche ! Voilà plusieurs mois que je l'ai terminé, mais le seul fait de remettre le nez dedans pour rédiger cette critique, me rappelle ses dialogues croustillants. Il était effectivement bien savoureux ce p'tit bouquin. Une histoire qui va crescendo. Sombre mais drôle, violente sans plus, descriptive puis haletante. Entretenue par un personnage principal à la dérive, qui n'a d'antihéros que la maigre sympathie qu'il suscite puisqu'il est anonyme.



Je relirai du Andrevon. C'est sûr !

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Anthologie des dystopies

L'Anthologie des dystopies proposée par Jean-Pierre Andrevon, lui-même auteur de science-fiction, offre un panorama très intéressant d'un genre littéraire et cinématographique devenu populaire au début du XXe siècle. L'ouvrage souligne par ailleurs à quel point ces futurs imaginaires, en général très sombres voire apocalyptiques, reflètent les préoccupations du temps présent.



L'ouvrage, qui compte un peu plus de 300 pages, commence par une introduction chronologique très utile, qui définie les termes clés et délimite le cadre de l'anthologie. Ainsi, le recensement des dystopies proposé exclue les oeuvres de fantasy telles Game of Thrones ainsi que les futurs imaginés sur d'autres planètes que la Terre ou encore les récits consacrés à des mondes virtuels. Les dystopies étudiées par Andrevon évoquent des futurs « crédibles » ou « vraisemblables » plutôt que des mondes parallèles.



Les principaux chapitres sont ensuite organisés par thèmes : la dictature, la lutte des classes, l'internet, les robots, la religion, la société du spectacle, la surpopulation ou au contraire la dépopulation, les catastrophes naturelles, et enfin la ville-censure. Comme dans toute bonne anthologie, l'Anthologie des dystopies inclue plusieurs extraits des oeuvres citées, même si ceux-ci sont en général très courts.



On regrette d'ailleurs que le livre ne comporte aucune illustration. L'évocation des films et des séries dystopiques, en particulier, serait plus puissante si elle avait pour appui quelques images représentative de l' « ambiance » caractéristique des grands dystopies. Très informatif, l'ouvrage met par ailleurs l'accent sur la dimension historique et sociale des oeuvres, dressant des parallèles entre les univers dystopiques et les angoisses des hommes et des femmes du temps présent face à la modernité. L'introduction en est d'ailleurs un bon exemple. Très pessimiste, elle suggère que la véritable dystopie… est celle que nous vivons tous les jours dans un monde violent aux règles injustes, opaques et liberticides !



Article complet disponible sur le site du Suricate Magazine
Lien : https://www.lesuricate.org/a..
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De vagues et de brume

Court roman SF de 150 pages qui reprend le thème du savant (fou) cherchant à trafiquer le génome humain afin de mieux adapter l’homme qui doit désormais survivre sur une terre ravagée par d’importants dérèglements climatiques et sur les ruines d’un monde de l’ancien temps.

L’histoire se déroule sur un archipel d’un millier d’îles qui était autrefois la côte californienne.... emportée par un gigantesque tsunami. Un univers refroidi et dominé par des tempêtes et tornades.

Les descriptions de ce monde « de vagues et de brume » prennent une bonne place (presque poétique) dans le récit, mais sans alourdir le texte par ailleurs opérant et soigné.

J’ai surtout apprécié de pouvoir lire une bonne novella de science-fiction spéculative, cohérente et efficace, sans devoir attendre le nième pavé d’une série.
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Les retombées

Publié initialement dans le recueil Dans les décors truqués en 1979 chez Présence du futur, la novella fut rééditée chez le Passager clandestin en 2015. L'histoire narre le destin de François et de quelques autres suite à un événement mystérieux : guerre, accident, attentat nucléaire ?

Alors qu'un petit groupe d'individus errent dans les paysages post apocalyptiques, ils sont recueillis par l'armée et envoyés dans un camp.



Que s'est il passé, pourquoi parquent-on la population ? Face aux éléments qu'ils ont vécu et devant le silence des institutions, chacun réagit comme il peut, et les réminiscences du passé reviennent en mémoire.

Une tranche de vie extraordinaire abordé d'une manière ordinaire : le quotidien. Comment réagirions nous face à l'impensable ? Dans abasourdissement du choc, la confiance en l'état et l'armée pour protéger est évident. Mais ...

Une écriture très visuelle, l'auteur nous immerge très rapidement dans la vie de notre protagoniste et arrive à faire monter la tension sur ce silence de ce qui s'est passé. La force du texte est de ne rien en dévoiler, qui en fait un récit très réaliste. Et cela force le lecteur à remplir les blancs, et à réfléchir.
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Obstinément des femmes des chats et des oiseaux

Le nom seul de l'éditeur confidentiel - Le pédalo ivre - suffirait déjà pour adopter cet opuscule de poésie qui est par ailleurs : Terrestre, barré, écolo, sexuel, inquiétant, semi-précieux comme une jolie petite pierre polie et attachante.
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Encyclopédie de la guerre au cinéma et à la télévis..

Tout à fait passionnant. Le lecteur risque de devenir cinéphile ! On peut partager ou non l’avis de l’auteur (ses propos sont toujours nuancés), trop sévères ici, trop louangeurs là. Pas tendre avec Eisenstein, par exemple ! Cela permet de revisionner dans sa tête les grands classiques du genre. Le chapitrage reprend l’Histoire dans sa chronologie et à l’intérieur celle des films. Les contextes historiques sont présentés, cela permet de séparer “L’Histoire” de “l’histoire”.
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Le Jour des morts

Grâce à une écriture précise et sensuelle, Jean-Pierre Andrevon développe des histoires passionnantes mais dures et à déconseiller aux plus jeunes.
Lien : https://www.scifi-universe.c..
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Le Travail du Furet

Dans un avenir à court terme.... Centrum, la Mégapole. Les pluies éternellement acides sur les bas-fonds, le plein soleil de chaque jour sur les quartiers huppés.



C'est le territoire de chasse du "Furet"

Son job est simple.

Il consiste à réguler la population d'une Terre surpeuplée.



En maraude quotidienne, il traque et tue ses proies. Celles tirées au sort tous les jours par l'Ordi Central. Des gens comme vous et moi: homme, femme ou enfant; jeune, vieux ou dans la force de l'age. L'Objectif: pratiquer des "retraits" en nombre suffisant pour maintenir un taux de population acceptable.



Le furet est un fonctionnaire assermenté. Il est reconnu d'utilité publique. Ses horaires de travail ont une amplitude légale. Il est soumis au secret professionnel, est protégé par un syndicat. Il tient un rôle à hauteur valeur civique: celle d'exécuter, en toute impunité, une sentence de mort cadrée par la loi, une douzaine de fois par jour (jours de repos exclus) au service de l'intérêt collectif.

Lui et quelques autres visent, sur ordre gouvernemental, 500.000 retraits légaux par an.

Un travail comme un autre ...

Parce qu'il faut bien quelqu'un pour les basses œuvres. Parce que c'est comme çà que tourne le monde du "furet". Légalement. Pour la simple et banale survie du plus grand nombre. Tant qu'un tueur assermenté acceptera ce principe du moins pire au nom du collectif.



Le furet ne porte ni nom ni prénom.

Andrevon a choisi d'en priver son personnage principal, de le remplacer par un "Je" narratif masculin qui conduit le récit de bout en bout.

Ce choix d'auteur ne me semble pas anodin. C'est dans la nature d'Andrevon de ne se faire aucune illusion sur l'humain. N'importe qui, au grand jeu du furet, peut faire l'affaire. Il suffit de le conditionner, de lui asséner qu'il fait œuvre utile, que la loi du plus grand nombre est la seule qui vaille.



Ôter des vies, une douzaine par jour, ne lui cause aucun problème, il n'est que la petite main sans responsabilité autre que celle d'obéir aux ordres. A sa hiérarchie de se débrouiller avec les problèmes de conscience qui rôdent.

C'est un tueur froid, presque solitaire, sans états d'âme, sans regret ni remord. Muet comme une tombe sur ce qu'on lui demande de faire, il exerce ce travail devenu contrainte quotidienne jusqu'au bout de l'ennui. Il s'offre néanmoins le choix des armes pour faire plier la routine à sa convenance: le pistolet sur la nuque qui éclate les vertèbres, le couteau qui éviscère du périnée au sternum, la grenade qui éparpille la chair et les os ... etc



Le furet, le soir venu, rentre au terrier. Il y prend connaissance du listing des "poules" du lendemain. Ses cibles en attente lui importe d'ordinaire peu... si ce n'est qu'un soir, un nom inattendu apparait. La donne, le concernant, vient de changer. Il va devoir gratter sous la surface des choses....



La suite appartient au roman...



Les dés, bien entendu, seront pipés.... quand surgira de derrière les décors truqués une autre réalité encore plus sombre que la précédente



... mais de ce twist d'auteur je ne dirai rien. A vous de passer derrière le miroir.



"Le travail du furet" sort en 1983, un an après "Blade Runner", l'adaptation ciné que fit Ridley Scott de "Les androïdes rêvent t'ils de moutons électriques" de Dick.

On retrouve le background visuel urbain entrevu par le réalisateur ciné: la pluie, la fumée, la pollution, l'éternelle demi obscurité. La traque des six réplicants imaginée par Dick s'étend avec Andrevon à des milliers d'hommes et de femmes.

Les Nexus-6 de Dick ne sont que des androïdes à durée de vie courte pour restreindre leur humanisation. Les cibles sacrifiées d'Andrevon sont pleinement humaines, des souvenirs réels construisent ce qu'elles étaient.

L'auteur français semble ainsi avoir voulu aller plus loin.

Si ce n'est que son propos est ailleurs: au sein de la dystopie évidente il inclut un pastiche du polar noir US des années cinématographiques hollywoodiennes 30's et 40's.

Je m'explique.

Le héros d'Andrevon passe son temps libre à visionner de vieux films de l'époque, les allusions et les références abondent. Laureen Bacall et Humprey Boggart, entre autres, sont souvent cités. Le furet traque ses cibles déguisé en détective typique, stetson noir et gabardine blanche. Le "Je " narratif reprend les tics et les codes du polar noir; les grosses ficelles du genre sont de sortie, cynisme, humour à froid et allusions salaces parfois. Le furet prend l'air désabusé, fataliste; il devient volontiers bagarreur. Tout le récit se fait à la manière de Chandley ou de Chase.



Belle réussite sous cet angle là.

Alors que limité à la mouvance dickienne revue par Ridley Scott le propos aurait pu paraitre opportuniste.






Lien : https://laconvergenceparalle..
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La Mort blonde

Annecy et sa région n'avaient pas connu cette effervescence depuis belle lurette: une série de crimes, ayant pour victimes d'innocents automobilistes, alimente les colonnes des journaux.



La gendarmerie et les policiers sont sur le pied de guerre. Seulement la maréchaussée n'a rien, pas le moindre début de commencement d’embryon de petit peu de pas grand-chose de morceau d'indice. Que des cadavres éventrés à l'aide d'un pique-feu. Et le vol ne semble pas être le motif de ces agressions.



Pour Jean Yves Letranchant, photographe de presse, c'est l'occasion rêvée de se faire un nom, lui qui voudrait connaître la consécration en devenant un nouveau Doisneau. A vingt cinq ans il est ambitieux et sa liaison avec la fille de riches commerçants de la cité pourrait lui ouvrir de bien agréables horizons, si seulement Martine ne se montrait pas parfois si distante.



L'une des victimes a eu le temps, avant de décéder, d'inscrire avec son sang, un message sur la portière de sa voiture. Blond. Pour l'inspecteur Sentier, il ne peut s'agir que de la description d'une femme, la meurtrière selon toute vraisemblance. Blonde comme Martine, qui se rend le soir à de mystérieux rendez-vous. Blonde comme Camille, la jeune femme qui habite les Combes, un château délabré, situé au centre du triangle macabre. Blonde comme Agnès, la mère de Camille, qui ne porte pas son âge, et qui vingt ans auparavant a défrayé la chronique.







Jean Pierre Andrevon, plus connu des amateurs de science-fiction et de fantastique, s'est lancé depuis quelque temps dans l'écriture de romans policiers, alliant le thriller au suspense, et ceci avec une certaine réussite. L'atmosphère prévaut dans ce genre d'ouvrage et il maîtrise à fond son sujet.



Le lecteur qui tel un arbitre assiste à l'enquête tout en accompagnant le meurtrier, ou la meurtrière, dans ses forfaits sans toutefois en connaître l'identité, suit cette histoire avec un véritable intérêt.



Jean Pierre Andrevon sait fort à propos brouiller les pistes et nous faire partager les démêlés amoureux de son héros photographe. Et ceci n’est pas un cliché !






Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Le Dieu de lumière

Bon roman de science fiction où malgré tout la révélation finale se laisse deviner un peu vite. Roman court et bien écrit.
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Zombies et autres infectés

Je voulais decouvrir cet auteur et je suis tombé par hasard sur ce titre meme si le genre zombie n’est pas ma tasse de thé d’habitude... Trop violent et sanguinolant...



Cependant, celui ci se lit avec plaisir car c’est bien ecrit et avec humour...

Je vais lire un autre roman de cet auteur...

A suivre 🙂
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Cauchemars de sang

J'ai eu du mal à terminer ce livre qui est pourtant court. Dans ce petit roman, Jean-Pierre Andrevon explore la thématique du cauchemar et de la perte de repères entre le rêve et la réalité. L'idée de base est bonne, mais je n'ai pas réussi à y croire, ni a être prise dans le suspens. Je pense que cela est dû au fait que le récit est très prévisible. Les scènes gores m'ont semblé artificielles, un peu "gratuites" et répétitives. Ce n'est pas la première fois que je lis des romans de Jean-Pierre Andrevon et j'ai vraiment du mal avec son style d'écriture. Le vocabulaire et les métaphores utilisées sont très redondantes tout au long de ces oeuvres (même s'il a globalement beaucoup de vocabulaire, ce qui rattrape un peu).

Du même auteur, j'ai largement préféré "Zombies, un horizon de cendres" et "Le monde enfin".
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