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Critiques de Jean-Pierre Martin (53)
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N'oublie rien

Tout à la fois témoignage sur les conditions en détention, sur la solitude de l'enfermement et les moyens d'y échapper par la pensée, galerie de portraits de ceux qui peuplent la prison, des deux côtés des grilles, manifeste d'un homme dont la révolte gronde toujours, et portrait d'une époque, ce court livre est un trésor d'humanité, à l'instar de Mes fous, publié en 2020 aux éditions de L'Olivier.
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N'oublie rien

Jean-Pierre Martin a été incarcéré dans la maison d'arrêt de Saint-Nazaire en 1970 pendant 61 jours. 61 jours au mitard et sur lesquels il revient dans son dernier texte, "N'oublie rien". Alors qu'il a 22 ans et qu'il travaille à l'usine, il est arrêté pour "apologie du crime d'incendie volontaire". Une tournure floue qui cache en réalité une contestation collective à laquelle il prend part suite aux nombreux accidents du travail sur les chantiers de l'Atlantique. L'auteur s'engage à plusieurs reprises durant cette période pour lutter contre l'injustice notamment celle liée aux accidents du travail. Il arrête ses études et travaille à l'usine avant son arrestation. Jean-Pierre Martin restitue une expérience carcérale marquante. C'est aussi tout le contexte d'une époque qui défile sous les yeux du lecteur. L'auteur s'attarde à la fois sur son vécu personnel et en même temps comment il s'inscrit dans cette lutte collective à Saint-Nazaire. Un texte plein d'émotion et très bien écrit.
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Mes fous

« Mes Fous » Un Livre de Jean-Pierre Martin (Français, né en 1948) 160 pages. éditions de l'Olivier Sorti le 27/08/2020 …



« Je vois des femmes enceintes au ventre transparent d'où sortent par le nombril des milliers de cerfs-volants. »

Depuis que le narrateur ne prend plus ses cachets il voit la vie en rose…



« Mon père est en HP, ma soeur s'est suicidée, ma mère est au bord du suicide, j'ai des antécédents, j'aurais bien aimé avoir une chambre plus tard quand je serai vieille, dans très longtemps, tout à côté d'eux dans un hospice, en attendant je chante, je vais enregistrer un album. »



« Au mot « chant », j'ai sursauté. Et aussi au mot « album ». Je crois savoir à quel point certains schizophrènes, ceux qu'on appelle ainsi, ont envie de chanter. le chant leur paraît un remède. »



« « J'entends des voix. Jésus s'adresse à moi directement. J'aimerais bien voir les religieuses qui m'avaient recueillie quand j'étais tombée dans le fossé. Je leur dirai que Jésus m'a parlé. » Puis elle se met à chanter. Une sorte de cantique pop. Elle me redit ce que je sais : elle veut faire un album. »



Un Livre avec tantôt des fulgurances, tantôt des longueurs. On regrette le manque de dialogues sur toute une partie.



Franchement Mister, allez à la ligne et mettez le tiret quand vous voulez déclamer des prises de paroles.



« C'est tellement bien, tellement rare, d'avoir une amie femme avec laquelle on s'entend parfaitement, de vivre une sorte d'amour sans sexe, sans la frénésie de la chair. »



« – On est tous plus ou moins atteints, mais le fou, c'est d'abord celui qui est sans interlocuteur. »



« « On ne va tout de même pas attendre la fin du monde. » Nous aussi, on a une zone à défendre. »



Désolé pour cette critique « Tout en citations » mais j'ai trouvé que les mots parlaient d'eux-mêmes (Et je ne fais pas ça souvent !)

Phoenix

++
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Sabots suédois

Commandé en février 2013 à la Librairie du Parc (*Actes Sud)- Paris 19e / Relu mars 2024



Un moment de relecture hilarante avec notre auteur - ex baba-cool qui nous fait le récit de ses années d'expérimentations diverses de vie communautaire, différente, loin de la société marchande dans les années 70...ses périples entre la Bretagne et l'Auvergne profondes !...



Entre les petits boulots manuels: retaper les maisons-fermes délabrées et abandonnées qu'ils dénichaient et enfin, durant un moment plus long il se trouva une activité "plus sérieuse ": " sabotier" et pas n'importe quel sabotier ! Un artisan fabriquant des " sabots suédois "( **mélange de bois et de cuir)..

.Car notre" hippie" veut bien tout essayer...toutefois " la glandouille intégrale " ne l'attire pas du tout !



Il prend plaisir à aller vendre ses créations sur les marchés, les foires, et on le voit très heureux, prenant plaisir à son rôle de marchand "bonimenteur ambulant " ! Un rôle jubilatoire d' Observateur" de la " Comédie humaine"; des passages hilarants où il détaille les pieds des quidams....de ses possibles clients...des observations qui vont au-delà " des pieds" à chausser !!



Le récit est fort drôle, car en sus d'une sorte de témoignage quasi " sociologique", l'auteur, malgré une certaine tendresse pour cette période de sa jeunesse, a l'humour et l'autodérision nécessaires pour nous raconter joyeusement cette phase sociétale où une génération entière remettait tout en cause, voulait vivre autrement et surtout à l'écart de cette société de consommation et de ses valeurs capitalistes !



"En ce temps-là, une période reculée qui correspond aux années mille neuf cent soixante-dix après Jésus-Christ, un étrange séisme s'était produit.

Beaucoup d'hominiens se demandaient comment vivre, où vivre, et avec qui.

Une lignée nouvelle est apparue, " Homo Baba", des hominidés évolués mais traîne-savates.Cette souche primitive se subdivisa ensuite en branches complexes et variées. Parmi elles, à rebours de la tendance générale de l'humanité civilisée, " Homo Baba nostalgicus ruralis".

Démangée par le prurit du bonheur, cette peuplade éprouva une répulsion à l'égard des villes et une attirance pour les trous perdus.Elle désirait habiter le monde de façon autonome.Elle chercha des lieux éloignés, à l'écart de l'économie en marche."



Les nécessaires rangements de printemps ont du bon...en retrouvant cet oublié, je relis sur la première page les raisons de mon acquisition.Ayant été totalement enthousiasmée par la lecture d'un autre texte de cet écrivain, dans un autre genre :" L'autre vie d' Orwell "...où Jean- Pierre Martin nous racontait acec grand talent la vie d'Orwell lorsqu'il rédigeait " 1984".Orwell s'était éloigné de la ville et de la société ; vivait dans la nature, isolé , souhaitant se suffire à lui-même !



Ainsi , dans mon élan, j'ai regardé de plus près le parcours des plus " atypiques" de Jean- Pierre Martin, et me suis rendue compte que j'avais déjà lu un récit de lui, longtemps auparavant :" le Laminoir ", où il nous racontait son expérience en usine !



Ces " Sabots suédois " m'ont fait rire...grâce au style et au ton aussi jubilatoire, ironique que lucide...sur ces années de recherche et de quête d'un autre mode de vie...J'achève ce billet par une citation très " parlante" :



"Outre la diversité de nos origines géographiques, la multiplicité de nos tempéraments divisait notre tribu improvisée en mille sous- catégories : les sages et les fous, les mégalos et les pères peinards,les peur,-de- tout et les peur-de- rien, les sauvages incurables qui soignaient homéopathiquement leur sauvagerie, les phobiques,les expérimentateurs, les allumés, les bourlingueurs, les cigales, les fourmis, les dandys, les paumés...

L'habitat reflétait parfois ces écarts où se dosaient le désir de solitude et la fibre communautaire."

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N'oublie rien

Le titre sonne comme une injonction. A l’adresse de soi-même ? A l’adresse du lecteur ? A l’adresse d’une génération guettée par l’oubli historique ? Sans doute aux trois, pourrait-on avancer. Tant celui qui écrit et relate deux mois de détention, en 1970, invite tout un chacun à une réflexion qui de loin excède la circonstance initiale

Le 20 mai 1970 un jeune homme de 22 ans est cueilli par la police dans l’hôtel où il se cache. Cela se passe à Saint-Nazaire. Etudiant en philosophie, qui avec 1968 avait pensé venue l’heure de la révolution, il a quitté la fac pour rejoindre le lieu où se joue l’avenir de la société : le monde de l’industrie avec la classe ouvrière comme fer de lance des luttes transformatrices. Jean-Pierre Martin, c’est de lui qu’il s’agit, était un militant de la « Gauche prolétarienne », un mouvement maoïste qui se présentait comme une organisation de « nouveaux partisans » face à la société bourgeoise comme à un parti communiste accusé d’avoir collaboré avec celle-ci et « trahi » sa mission émancipatrice. Ainsi que pas mal d’autres de sa génération il avait donc lâché ses études, au grand dam de ses parents, pour « se jeter dans le monde. » Le plus célèbre de ces jeunes dissidents fut Pierre Overney, tué par un vigile de Renault en février 1972. Le pedigree d’activiste de Jean-Pierre Martin lui avait fermé les portes des Chantiers de l’Atlantique (« tu étais signalé et fiché »). Celui-ci avait ensuite travaillé chez Sud Aviation avant que les Renseignements Généraux n’alertent l’entreprise (« tu es viré au bout de quelques mois »). Mais cela n’avait pas arrêté son activité militante. Il faut dire que l’époque était aux distributions quotidiennes de tracts aux portes des usines, aux collages d’affiches, à la peinture de slogans sur les murs. C’est ainsi qu’il avait distribué un tract justifiant l’attaque au cocktail Molotov de la direction des Chantiers de l’Atlantique. En ce début des années 1970 les accidents du travail s’y étaient en effet multipliés. Pour les autorités le seul délit constitué, c’était ce tract faisant l’apologie d’un « crime d’incendie volontaire. »

Si le contexte politique apparaît ici essentiel, il ne constitue cependant pas ce qu’on pourrait désigner comme le centre névralgique du récit. Dès son arrestation le jeune militant non seulement avait été incarcéré, mais mis à l’isolement au mitard. Dans la France de Georges Pompidou et de son ministre de l’intérieur Raymond Marcellin on ne relâchait pas la pression sur ce qu’on appellerait aujourd’hui une ultragauche, qui de son côté ne reculait pas devant la violence. Dès son entrée dans les 5m2 d’une cellule infecte, sorte de cul de basse fosse de la seconde moitié du 20ème siècle d’où suintait une « humidité archaïque », Jean-Pierre Martin s’était trouvé confronté à une nouvelle urgence : survivre dans un environnement hostile, face au mutisme réglementaire des gardiens, à la solitude de la courte promenade quotidienne, à l’absence de tout contact, à l’interdiction de toute information, et, last but not least, à la désespérante vision d’un minuscule rectangle de ciel. Celui qui se qualifie de « prolo d’adoption », ne se retrouve plus alors que face à lui-même. La problématique change. Si le politique n’est évidemment pas évacué, il cède la première place à des questions à la fois plus concrètes et plus existentielles. L’hygiène, les repas, les vêtements, la compagnie de l’araignée baptisée Hélène -le détenu a des lettres-, qui tisse sa toile au-dessus de lui (« Ma compagne d’isolement, Ma danseuse immobile, Ma funambule prostrée »), la consolation du chant des mésanges comme chez Rosa Luxembourg emprisonnée à Wronke, la journée rythmée par le passage de gardiens croqués d’un mot à la Daumier (« Bouille écarlate, Poisson froid… »), la « visiteuse » en dame de charité, mais aussi la rupture avec les parents, la timide approche des femmes… Entre journal intime et introspection, le récit des 61 jours de taulard à « Saint Naz » se présente tel un retour sur soi, une sortie des limites, pour ne pas dire des étroitesses, de la communauté militante.

Quand à la même époque une Annie Ernaux par ses études s’arrachait à son milieu et accédait à un statut nouveau, en une manière de « trahison » de sa classe sociale, Jean-Pierre Martin, s’il faisait le chemin exactement inverse, se retrouvait dans une situation identique de « trahison » : ses parents avaient visé pour lui « l’ascension sociale, l’arrachement à leurs origines modestes » et il avait « chuté vers le monde d’en bas », l’usine. A mesure que défilaient les longues journées au mitard, quelque chose se mettait donc en route chez lui, qui tenait de la reconquête de soi sans pour autant abjurer son engagement. Il pouvait également observer comment lentement son image auprès des gardiens changeait. Comme si de chaque côté se produisait un gain d’humanité. Celui qui nous donne à lire ce bouleversant et très lucide récit à la première personne s’adresse à celui qu’il fut, dans un tutoiement qui dit l’évidente proximité en même temps que s’y mêle la perceptible ironie d’un recul critique. Il relevait dans son activisme « un certain goût du tragique » : le récit de Jean-Pierre Martin s’élargit aujourd’hui à une bien plus vaste dimension. Humaine, tout simplement.


Lien : https://jclebrun.eu/blog/
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N'oublie rien

L'écrivain et essayiste revient sur ses deux mois de détention, en 1970, alors qu'il militait à la Gauche prolétarienne : un apprentissage décisif.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Le livre des hontes

Rougir et enfouir la honte au plus vite, en espérant que cette émotion violente est passée inaperçue. Cacher l’inavouable et tenter d’oublier ce moment gênant en le recouvrant de silence. Qui n’a pas connu cela !

La littérature plonge dans ces eaux troubles et en tire des récits qui nous touchent forcément. En fait, toutes les hontes avouées nous rendent solidaires et c’est la puissance des histoires partagées qui nous rend plus fort et tellement humains.

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Nice promenades secrètes

Ce livre offre une visite originale de Nice car, tout en évoquant les classiques de la ville, il propose, ainsi que l'indique son titre, des promenades secrètes qui méritent le détour.



Les faits historiques, les lieux de vie, les lieux de pouvoir, les usages et traditions, une multitude d'informations intéressantes qui favorisent de belles découvertes au coeur de la cité.



La vie religieuse est également présentée avec encore des lieux insolites comme les pénitents rouges, noirs, bleus, blancs et l'inévitable Sainte-Rita. De l'histoire religieuse aussi avec la venue de trois papes à Nice au XIVe siècle.



Et puis des lieux de vie illustrés par des photographies d'immeubles, de places, de clochers, toute une multitude de lieux à découvrir ou à revoir si l'on a déjà eu l'occasion de parcourir cette belle cité.



C'est un livre original qui tient parfaitement les promesses annoncées par son titre et qui peut donc constituer un très bons complément aux guides de voyage plus classiques.











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Le monde des Martin

Roman choral, collection de miniatures ? À travers une inoubliable galerie de portraits, l'écrivain philosophe Jean-Pierre Martin nous conte l'histoire picaresque de son nom de famille, particulièrement répandu, du Moyen Âge à nos jours.


Lien : https://www.telerama.fr/livr..
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Le monde des Martin

Jean-Pierre Martin écrit l’épopée des Martin en sortant de leur anonymat onomastique une quarantaine d’entre eux, dans un livre aussi érudit que drôle.
Lien : https://www.la-croix.com/Cul..
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Mes fous

Jean-Pierre Martin, « Mes fous » 154 pages

Père de quatre enfants, dont un enfant reconnu autiste asperger et une fille schizophrène, Sandor se sépare de son épouse. Fatigué, il prend un arrêt de travail afin de se reposer. Pour s’éloigner aussi de ceux qu’il ne supporte plus : « les masques, les simagrées (…) Les petits hommes qui se prennent pour quelqu'un. Les surimportants qui pontifient ».

Et tandis qu’il se promène en ville, il constate que son empathie semble attirer les gens différents. Aussi s’interroge-t-il : "Est-ce que j'attire les fous, ou bien est-ce moi qui cherche leur compagnie ?" / Je marche infatigablement, interminablement, sans but, dans les rues, sur les quais, dans les parcs. Quelques humains, des ultrasensibles, perçoivent de l'intérieur mes ondes. Il arrive qu'une rencontre de hasard m'entraîne dans son maelström. Sylvain a bien raison de me dire que je souffre d'un excès d'empathie. C'est vrai que j'ai tendance à voir la folie partout, à débusquer sa menace, chez moi ou chez les autres, à travers des signes légers : une parole exagérément volubile, l'hystérie d'un geste, le mutisme glaçant d'un poisson froid, la logorrhée d'un monologuiste. Les fous et les demi-fous me magnétisent. A moins que ce soit le contraire. Je ne peux pas détourner mon regard. Je suis prêt à les suivre tel un privé qui aurait renoncé à la filature et adopté la méthode directe.

Il se jette sur toutes les lectures qui concernent les différentes formes de folie, évoque ces « corps errants » qui se confient à lui : « Quelquefois, par solidarité, j'ai envie de hurler avec eux, de harponner les autres, tous les autres si indifférents, si pressés, si blindés de normalité. »

Un ouvrage intéressant, sensible, parfois drôle, mais aussi désespérant face à la souffrance de ceux qui sont ignorés. Et une écriture ciselée.

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Le monde des Martin

La 36ème édition de la Fête du Livre de Bron qui a cours tout ce week end a commencé en fanfare mercredi dernier à la Médiathèque Jean Prévost de Bron pour une rencontre hors les murs avec l’écrivain Jean-Pierre Martin à laquelle nous avons pu assister.



Dans son nouveau roman, Le Monde des Martins,Jean Pierre Martin, l'homme qui a frolé le prix Goncourt en 2020 avec Mes Fous où il n'a rien pu faire contre la tornade L'anomalie, et qui est également professeur de littérature contemporaine à l’ Université Lyon 2, se lance dans un défi de taille et qui s'avère être pleinement réussi..



À mi-chemin entre l’enquête historique, le roman et l’arbre généalogique, Jean-Pierre Martin s’applique à traduire l’identité d’un patronyme, le sien !.



Des vies de saints, de soldats, de missionnaires, de colons, de héros, de salauds, d'escrocs, d'artistes, d'explorateurs... Pour la plupart, des oubliés ou des anonymes, ayant pour seul point commun leur nom de famille : Martin.



Nous prenons ainsi connaissance de quarante et une destinées pour le moins singulières, de Trayvon Martin, un jeune noir assassiné en 2012 par un vigile raciste - une mort tragique qui donna naissance au mouvement Black Lives Matters- à Pedro Martins, célèbre évèque au Japon, en passant par Jean francois Martin, héros des guerres de Napoléon ou encore évidemment le fondateur de tous les Martin du Monde , le saint Martin de Tours né au 4e siècle.



S'appuyant sur des ouvrages historiques solides, des témoignages anciens ou des journaux de famille, Jean Pierre Martin livre une épopée collective intelligente et admirable.



Le monde des Martin est une biographie collégiale, malicieuse, empathique et pétrie d'humour qui exhume de l'oubli des êtres singuliers et souvent formidables.



C'est surtout un livre qui témoigne; une fois de plus ,des facultés de conteur hors pair de cet énième Martin, Jean Pierre du prénom et formidable romancier de profession....
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le monde des Martin

Membre de la secte Martinienne, j'avoue avoir été attirée bien narcissiquement par cet ouvrage. Mais dès les premières pages, j'ai été bluffée : mes ressentis "patronymiques" étaient couchés là, sous mes yeux ! Ah ! L'anonymat de la multitude ! Les problèmes d'homonymie... Sous une plume passionnée, érudite mais aussi très actuelle, Jean-Pierre Martin nous embarque dans l'histoire, l'ethno-socio des "phares" Martin. C'est jouissif (et sans trop m'avancer, ce doit l'être aussi pour ceux qui ne portent pas ce nom, car oui, il y en a :))
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Le monde des Martin

Invitation à une lecture inattendue,

celle du « Monde des Martin »

par Jean-Pierre Martin

(Ed. L’Olivier)



La lecture de cette passionnante petite somme de quelque 700 pages n’invite en rien au sommeil, mais au contraire à un éveil constant, jusque dans les régions les plus proches et les plus reculées de notre planète. Et ce qui est rarissime, on y voit vivre aussi, entre autres, les « petits hommes » quasiment en les accompagnant dans leur vie intérieure et intime, leurs mystères et leurs clartés. Ce sont là les mille et une choses que le livre de Jean-Pierre Martin nous apporte. Il y pratique une sorte de labourage dans le sol et le sous-sol de nos vies et de celle de nos ancêtres. Cela nous manquait, et le lecteur est conduit à reconsidérer le tohu-bohu de la vie des humains, sans omettre leurs inimaginables injustices….

Maxime Caron

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Mes fous

Le résultat tient de l’art performatif autant que de l’essai historique, et rejoint d’autres travaux récents d’écrivain·es désireux·euses de bousculer les formes littéraires [...].
Lien : https://www.lesinrocks.com/l..
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Mes fous

Sandor souffre ou du moins est atteint d’un « excès d’empathie ». Il capte et reconnaît les personnes qu’il croise dans les rues de Lyon et qui lui semble en décalage avec le monde extérieur. Il répère les « fous » et revient les fréquenter ensuite au détour de ses déambulations, en revenant tailler le bout de gras avec eux par exemple. Sandor déambule car il est en arrêt de travail et il a le temps d’exercer ce drôle de passe-temps. Il est aussi un fin observateur de sa famille proche. Une famille que l’on pourrait qualifier de dysfonctionnelle et qui ne se trouve pas bien loin des « fous » que Sandor côtoie.



Avec « Mes fous », l’auteur écrit un très beau livre sur les nuances qui existent entre le normal et le pathologique. Il relève à travers les points de vue de son personnage Sandor, un point de vue plus global. Celui que porte la société sur la folie, sur la psychiatrie et sur ces personnages en marge. Des personnages qu’on laisse de côté, qui ne mérite plus notre attention. Des « corps errants » pour reprendre la très belle expression de l’auteur.



Sans être dénué d’empathie et avec un ton très juste, Jean-Pierre Martin invite les lectrices et les lecteurs à une réflexion sur la question. Sandor développe sa pensée au fil du récit et ce n’est jamais manichéen bien au contraire. Le personnage principal est touché par ces marginaux et à la lecture de ce livre nous aussi.



« J’ai aussi une fibre ethnographique. J’aurais volontiers pratiqué l’observation participante ».



« C’est vrai que j’ai tendance à voir la folie partout, à débusquer sa menace, chez moi ou chez les autres, à travers des signes légers : une parole exagérément volubile, l’hystérie d’un geste, le mutisme glaçant d’un poisson froid, la logorrhée d’un monologuiste. Les fous et les demi-fous me magnétisent. À moins que ce ne soit le contraire. Je ne peux pas détourner mon regard. Je suis prêt à les suivre tel un privé qui aurait renoncé à la filature et adopté la méthode directe.

Fou n’est pas le mot, même si je le prononce avec affection. Je préfère dire : corps errants. Je les appelle ainsi pour tenter de leur rendre un peu de leur noblesse. »



« Est-ce que j’attire les fous, ou bien est-ce que c’est moi qui cherche leur compagnie ? Quelquefois j’aimerais échapper à cette manie qui est la mienne, décider de ne plus prêter attention. Mais les corps errants saisissent comme personne les fragilités alentour. »
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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La curiosité

Ce livre est jubilatoire: non, la curiosité n'est pas forcément un vilain défaut, même si certains philosophes antiques et l'Eglise la vilipendaient. Jean-Pierre Martin la considère au contraire comme une qualité, une ouverture, un élan vivifiant permettant de sortir de sa monotonie. Sans la curiosité, pas de grandes découvertes, pas de progrès scientifiques, pas de débats d'idée et pas de lectures et pas d'amour. C'est un livre intéressant et très stimulant.
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Mes fous

« Dans son monde tout autre, dans son absence au monde où rien ne se fait de commun, le corps errant est un entre-soi à lui tout seul. »

Sandor est en proie à des « troubles de l’âme » qualifiés par son psychiatre de mélancolie « par ricochet ». Son père sombre dans le chaos, sa fille, Constance, diagnostiquée schizophrène, est l’un de ces corps errant qui parsèment la ville, et lui arpente les rues de Lyon. Cela fait partie des prescriptions : faire le vide, nager, et marcher le plus possible. Vacant, lui aussi en errance, il est à même de voir et de reconnaître les « corps errants », ces fous que l’ont voit paisibles ou gesticulant sur les trottoirs, ceux qui prennent les passants à partie, ces « âmes fêlées » devant lesquelles la majorité d’entre nous baisse le regard et presse le pas. Sandor, lui, s’arrête. Il écoute qui s’adressent à lui.

« (...) Souvent ils vont à l’essentiel: la vie, la mort, l’amour, la haine, la peur du monde, la relation à l’autre, le désir de reconnaissance. Ils expriment admirablement nos névroses banales, notre fatigue de nous-mêmes, notre fureur chronique à fleur de peau, nos entraves matérielles, l’encombrement des choses, le malaise de nos corps, la tristesse quotidienne que produit en nous le sentiment de la fugacité, toutes les entraves qui contrarient la fraîcheur de vivre. »

Sandor a cinquante ans. Ancien de Sciences Po, il travaillait dans une grande société où il n’assistait plus aux réunions qu’avec des lunettes noires pour tenter de pallier son « problème de lucidité », mettant un filtre entre lui et « les masques, les simagrées (…) Les petits hommes qui se prennent pour quelqu’un. Les surimportants qui pontifient ». En congé maladie, il sait déjà qu’il ne retournera sans doute jamais au bureau.

Au fur et à mesure de ses rencontres, il collecte la parole de ceux qu’on n’écoute pas parce que le fou, a-t-il lu, « est d’abord celui qui est sans interlocuteur ». Sandor constitue un « herbier psychotique », avec une empathie sans faille. « Quelquefois, par solidarité, j’ai envie de hurler avec eux, de harponner les autres, tous les autres si indifférents, si pressés, si blindés de normalité. »

Le livre est doux-amer, drôle souvent, intelligent. Il nous donne à voir le parcours d’un homme qui, petit à petit, va se réconcilier avec lui-même, son histoire et ses obsessions, et réussir à changer de vie.

« On ne trouve pas de déraison dans la beauté du monde. »"



Kits Hilaire dans Double Marge (Extrait)
Lien : https://doublemarge.com/mes-..
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Mes fous

Constance, la fille de Sandor a sombré dans une psychose profonde. C'est tout un monde qui s'écroule, toute une cellule familiale qui explose. Son médecin l'arrête et Sandor se met à errer dans les rues de Lyon, croisant des fous à chaque pâté de maisons, chaque quai de métro, chaque zinc de bar… Il les attire ou est-ce lui qui est attiré par ces fous?



Sandor va se plonger dans la littérature sur la folie, il cherche à comprendre, peut changer le cours des choses, sauver ce qui est à sauver et aimer ce qui tient encore la route: ces trois fils qui se construisent tant bien que mal dans leur vie d'adultes, sa femme qu'il ne désespère pas de reconquérir.

Mais Constance l'obsède. "Oublie Constance!" lui dit un jour son médecin. Comment oublie-t-on son enfant?



Ce roman est absolument splendide. Qui n'a pas un jour souffert devant le désespoir de son enfant aura peut-être du mal à en saisir toute la force. Il raconte le parcours d'un père, d'un parent, meurtri par la non-mort de son enfant, celui qui sombre dans la maladie mentale, pour qui les chances de guérison sont quasi nulles.



Les qualités littéraires de Jean-Pierre Martin sont indiscutables et son personnage est d'une crédibilité bouleversante. Sa douleur est palpable, mais l'espoir qu'il insuffle par les décisions qu'il prend, le regard qu'il porte sur tous ces fous, son amour de père, sa résilience et son humanité, font de ce roman un beau roman, au sens le plus noble du terme, de ces romans que l'on referme trop vite.

Pourquoi n'en parle-t-on pas plus?


Lien : https://carpentersracontent...
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Mes fous

« Je me suis nommé : Sandor le solitaire assoiffé de relations humaines. »



Dans « Mes fous », Jean-Pierre Martin donne la parole à un personnage qui « se met trop facilement dans la peau des autres », un écorché vif, dont la « vie se barre de tous les côtés ». Son père sombre dans la mélancolie, sa mère est emportée dans ce désastre, sa femme le quitte, et sa fille Constance est schizophrène.



Personne n’aurait envie de se plonger dans un tel récit. Et pourtant comme ce texte est sensible, désenchanté, drôle parfois. Il serait dommage de passer à côté de ce Sandor qui attire à lui les « corps errants », les « fous et demi-fous », les cinglés des carrefours et du métro, tous ces invisibles aux yeux des affairés et qui forment une constellation humaine que Sandor ne cherche pas à consoler, juste à faire exister. Voire à étudier, pour mieux comprendre sa fille.



Dans un style un peu saccadé, rapide comme celui de la marche infatigable et inlassable de Sandor, Jean-Pierre Martin a écrit un livre infiniment douloureux et hypersensible qui touchera ceux qui ont « entamé leur capital de béatitude », mais ne renoncent pas.





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