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Citations de Jean Ray (215)


On a dit quelque fois que le Roman noir ou terrifiant est né brusquement, quand, en 1764, Horace Walpole fit paraître le "Château d'Otrante", ouvrant une voie nouvelle à la fiction.
En vérité, il couvait depuis des siècles dans les horrifiants contes des veillées et les sinistres Gespenstergeschichte dont la vieille Germanie faisait depuis bien longtemps ses délices, et c'est peut-être pour rendre à César ce qui est à César, qu'il reçut également le nom de Roman gothique.
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Huit jours plus tard, jour pour jour, vers la même heure, la voix mystérieuse s’éleva à nouveau, cette fois à l’est de la ville, à l’endroit dit « la Mare Bleue ». C’était un petit étang à nénuphars, sur les bords duquel les amoureux de Marlwood venaient rêver par les beaux crépuscules et échanger des serments éternels.

Ce fut une véritable ruade en groupe qui eut lieu, et Mr. Pritchell dut user de toute son autorité pour limiter l’accès de cette partie des bois aux délégués de l’autorité.

On se trouva bientôt devant le cadavre de Mr. Andréas Lorman, un rentier quinquagénaire, très honoré dans la cité, bien que vivant d’une façon retirée. On le disait puritain et fort à cheval sur la morale ; il possédait des rentes considérables et passait pour un tantinet avare.
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Il y avait une accalmie sur Londres, et même sur le monde. N’en déduisez pas que la pègre chômait, mais aucune affaire sensationnelle n’éclatait en première page des quotidiens. Comme toujours, il y avait des crimes, assassinats et vols ; mais la police arrivait le plus souvent à s’emparer de leurs auteurs.

Tout ceci sert de préambule à une bien terrible histoire pourtant.

L’accalmie ne faisait que précéder la tempête. Mais cette tempête soufflait déjà pour Harry Dickson, le grand détective.
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Certes, je pourrais poser l'Himalaya sur le sol d'Angleterre et écraser le Kent, le Surrey, le Middlesex et une foule de comtés sous des trillions de tonnes d'épaisse matière. Ou couper le soleil en deux et la lune en quatre.
Je ne songe pas à des gamineries de ce genre.
Je sais que je suis le diable, et cela me suffit.
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"Vaincre la mort est un adage de vanité médicale, mais connaître la nature de la mort est une raison d'impérieuse recherche."

(Extrait de la nouvelle "L'histoire de Marshall Grove")
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"L'idée de notre heure suprême n'est pénible que parce qu'elle fait cesser toutes les fonctions qui nous mettent en rapport avec ce qui nous entoure. C'est la privation de ces fonctions qui sème l'épouvante et l'effroi sur le bord de notre tome."

(Extrait de la nouvelle "L'histoire de Marshall Grove")
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J'avais un camarade qui n'était pas un garçon ordinaire. Il avait étudié le formulaire magique du grand Albert, dans une édition qui n'était pas pour concierges, expliquait d'ingénieuse façon la lettre de Salon et avait passé un mois de ses vacances au British Museum à rechercher les écrits du mystérieux Docteur John Dee et à compulser le Theatrum Chemicum d'Elias Ashmole.
Dans un nid de huppe, il avait trouvé la pierre "ématilla" des sorciers, et sur les minuit, avait cueilli la bétoine d'eau dans le fossé d'un cimetière.
Alors, dans une chambre où rien n'était suspendu et où tressautaient encore les restes acéphales d'une poule noire, il invoqua le diable. Qui ne vint pas.

p. 252
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...] ... Les douze se voyaient confinés dans Kœnigstein, trois jours sur quatre, et ils ressentirent les premières approches de l'ennui.

Nul pourtant ne songeait encore au départ : des soirées artistiques des plus variées furent organisées, mais elles commençaient déjà fort tôt et s'achevaient en des heures tardives.

Ce fut au cours de l'une d'elles qu'Herbert Evans proclama qu'il réservait une surprise à ses amis : un poème inédit et absolument inconnu de son célèbre arrière-grand-oncle Burns.

- "Il appartenait à ma vieille tante, Myrtle Evans," déclara-t-il. "Elle le gardait si jalousement qu'elle l'enferma dans un coffre de la banque d'Edimbourg. Tante Myrtle est morte en mai dernier, trop inopinément par bonheur pour le léguer à un club littéraire ou à un musée."'

On s'installa dans le grand salon de réception de Kœnigstein et, pour la circonstance et aussi pour honorer la mémoire de Burns, on tripla le nombre de bougies et de lampes.

D'une main tremblante, Evans tira de son portefeuille un mince papier jauni couvert d'une écriture heurtée et, d'une voix émue, lança le titre :

La Ronde de Nuit de Dumfries

Puis il fit une pause et expliqua :

- "Il faut ajouter que ce poème est ou paraît inachevé.

- Ne nous faites pas languir !" supplia-t-on autour de lui.

Et Evans, qui déclamait très agréablement, s'exécuta :
Ils étaient douze au vieux manoir de Dumfries
Quatre fleurs de tendre et jeune beauté,
Et deux fois quatre chênes de virile jeunesse.
Ils vouaient leurs journées aux chants et aux couleurs
Et leurs nuits aux rêves de gloire et de fortune.



Une nuit, entre toutes radieuses,
Ils chantèrent la noire beauté des cieux morts.
Ils répandirent le vin des offrandes.
Puis, quand ils firent l'appel de leurs noms,
Ils surent qu'ils étaient treize.



Qui donc est le treizième convive
Qui transformait par son insolite présence
Le solide chiffre de douze, aimé des gens posés,
En un nombre maudit par l'Ecriture ?
Allons, parlez, qui est le treizième ?



Ronde de nuit au vieux manoir de Dumfries,
Ronde de nuit où coule le vin parmi les chansons.
Ronde de nuit où l'on est douze et treize pourtant,
Sans que l'on sache qui est le treizième ?
Allons, parlez, qui est-il ?

Herbert Evans se tut ; il s'attendait à une tempête d'applaudissements, mais il n'en fut rien ; un silence de plomb régnait dans le salon et il vit des visages inquiets levés vers lui. ... [...]
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Oh daddy, achète-moi le diable... vois comme il est beau !
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Le rose n'est pas une couleur, c'est le bâtard du rouge triomphant et de la lumière coupable ; né d'un inceste où l'enfer comme le ciel ont joué un rôle, il est resté la teinte de la honte.
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Heureusement, aux créatures idéalement plates les peines et les souffrances des êtres à trois dimensions sont épargnées, et je n'éprouvai ni goûts de révolte ni désirs de vengeance.
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Cher étranger, on franchit plus allègrement et bien plus rapidement les siècles et les millénaires que les lieues en songeant à Dieu, qui fit l'espace et non le temps, et il y a plus loin de Southwark à Canterbury que de l'an mille à l'époque où se situe la vie actuelle.
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Apporte-nous une autre bouteille, Tupkins, il n'y a rien de mieux contre les maux inconnus.
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-Voulez-vous de l'argent ?
Chaffy bomba le torse.
-Je pourrais sans doute bien en avoir l'usage, mais l'argent est plutôt un moyen, et pas un objectif pour moi.
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Ce n'est pas que j'en ai pour longtemps encore, petit, mais, après tout, mourir est une chose sérieuse, et il ne faut pas se presser.
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— La raison pour laquelle je devins le gardien du cimetière de Saint-Guitton, monsieur le Juge d’instruction ? Mon Dieu, la voici : la faim et le froid.

« Imaginez-vous quelqu’un, vêtu d’un complet d’été, ayant fait soixante kilomètres séparant deux villes : celle où on lui a refusé tout travail et tout secours, et celle qui fut son dernier espoir. Imaginez-vous cet être nourri de carottes glacées sentant le purin de l’engrais et de pommes reinettes, aigres et dures, oubliées sur l’herbe d’un verger désert ; imaginez-le trempé par une pluie d’octobre, courbé sous de grosses rafales qui accouraient du nord, et vous aurez devant vous l’homme que je fus, lors de mon arrivée dans la banlieue de votre sinistre ville.

« J’entrai dans la première maison, qui est une auberge à l’enseigne des Deux-Pluviers, où le patron charitable me réconforta de café chaud, de pain et d’un hareng saur et où, au récit de ma détresse, ce brave homme m’apprit qu’un des gardiens du cimetière de Saint-Guitton venait de partir et quel l’on cherchait un remplaçant.

« Pourquoi les morts m’auraient-ils fait peur ? Les vivants m’avaient tant fait souffrir. Pouvaient-ils être plus méchants que ces derniers ?

« Vous cacherai-je ma joie d’avoir été agréé sur-le-champ par deux gardiens restants, qui semblaient avoir pleins pouvoirs sur le cimetière et les affaires qui s’y rattachaient ? Non, car je reçus tout de suite de chauds vêtements et un repas. Ah ! mais quel repas ! De larges tranches de viande rouge, des pâtés ruisselants de jus, des fritures aussi copieuses que dorées.

(Extrait de Le gardien du cimetière pages 112 à 121)
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Sur la grande terrasse du vieux manoir des Seczeny, la comtesse Alice rêve. Au loin l'horizon est bleu comme la mer : c'est la puszta - le grand désert mystérieux et tragique où elle a failli trouver la mort aux côté de son mari et de ses serviteurs.
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Harry Dickson n'aurait jamais imaginé que pareille muraille existât en Angleterre. Il avait calculé qu'il lui avait fallu parcourir près de trois miles pour revenir à son point de départ.
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Le Dr George Huxton posa l'éprouvette qu'il maniait avec précaution et écouta attentivement d'où venait le bruit.
Ayant intentionnellement donné congé à son personnel, il se trouvait seul dans sa grande et sombre maison de Lewisham, véritable forteresse médiévale au coeur de Londres, et voici qu'il distinguait parfaitement le bruit d'une porte qui s'ouvrait puis se refermait avec prudence.
Sa main se posa sur le commutateur et plongea aussitôt le laboratoire dans l'obscurité.
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Les débuts de l'étrange affaire que le biographe de Harry Dickson entreprend de raconter aujourd'hui remontent à 1908.
La terre avait tremblé en Sicile et Messine n'était plus que décombres et ruines désolées.
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