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Critiques de Jean-Yves Le Naour (326)
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Le soldat inconnu vivant (1918-1942)

Le soldat inconnu vivant de Jean-Yves Le Naour m'a été envoyé par net galley et les éditions Fayard.

Le 1er février 1918, un soldat amnésique est interné à l'asile psychiatrique du Rhône. Tous les moyens sont employés pour l'identifier et le rendre à sa famille. Son portrait s'étale à la une des journaux et est affiché sur les portes de toutes les mairies. Plusieurs centaines de familles reconnaissent en lui un père, un fils ou un frère disparu à la guerre.

Comment départager ces familles qui n'arrivent pas à faire le deuil de leur proche disparu ?

Une longue enquête débute...

Cette histoire est celle d'un fait divers, celle de l'histoire vraie d'Anthelme Mangin, retrouvé errant à la gare de Lyon-Brotteaux en février 1918.

J'ai trouvé cet ouvrage très bien écrit et j'ai aimé l'atmosphère de cette fin de guerre puis celle de l'entre deux guerres.

C'est passionnant, j'avais très envie de savoir s'ils allaient réussir à découvrir son identité.

A l'époque, il y a cent ans, il n'y avait pas les moyens de l'époque et pourtant avec de la persévérance, l'identité de cet homme a été retrouvée.

J'ai pris plaisir à lire cet ouvrage en trois jours, et je mets cinq étoiles.

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La faute au Midi

Ouvrage pris au hasard sur les étals de la bibliothèque.

Lors du centenaire de la Première Guerre mondiale, l'idée d'une exposition à partir d'une bande dessinée pour sensibiliser et donner une approche ludique aux jeunes générations dans un devoir de mémoire.

Très vite cette idée s'est orientée sur une injustice qui a frappé les soldats provençaux désignés comme responsables de la défaite d'août 1914 en Lorraine, à travers l'histoire vraie d'un Varois Auguste Odde et d'un Corse Joseph Tomasini, fusillés pour l'exemple.

Cette histoire méconnue et touchante à bien des égards m'a beaucoup plue car ces traces d'histoires méritent d'être connues, ne serait-ce que pour rendre hommage, encore de nos jours, à tous ces jeunes soldats.

Cela prend d'autant plus de sens que j'ai pu admirer l'étonnante exposition au Panthéon, jusqu'au 11 septembre "Les monuments aux morts de la Grande Guerre 1914-1918".

Un bel ouvrage.
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Et le viol devint un crime

Ouvrage très intéressant, traitant de l’évolution des mentalités et du droit concernant ce sujet délicat, le viol. L’affaire du 21 août 1974 a été décisive : deux jeunes femmes belges sont violées par trois hommes dans les calanques de Marseille. Envers et contre tout, elles vont se battre pour que justice soit faite.



Pourtant, une loi existe depuis 1832 et fait du viol un crime. Mais voilà, il n’y a crime que s’il y a pénétration vaginale, si en définitive la propriété du mari a été souillée, rien ne compte plus que la filiation et la génération. La plupart du temps, jusqu’en 1974, on déclasse la gravité de l’acte : au lieu de juger les suspects pour viol, on passe à des attouchements, ou des coups, bref des assises à la correctionnelle.



Somme toute, un viol, ce n’est pas si grave, et la femme ne l’a-t-elle pas cherchée ? S’est-elle défendue ? Et précisons que s’il y a plainte pour viol, on enquête autant sur la moralité et la vie de la prétendue victime, que sur le suspect. En somme, seule une femme violée chez elle par un étranger et en étant habillée des pieds à la tête est une victime. Cela ressemble à une caricature, mais c’est le cas. Nos jeunes belges perdent d’abord… alors que le juge même est une femme, elle est encore plus suspicieuse.



Les deux victimes de 1974 cherchent de l’aide, les associations féministes le font tout en récupérant leur cause. Leur cas est de plus en plus désespéré, mais leur rencontre avec l’avocate Gisèle Halimi sera déterminante : gratuitement, elle va plaider pour elles. Elle va faire passer ce procès de trois violeurs en un authentique procès du Viol.



Petit à petit, le débat devient politique et révèle une césure dans la société, non pas entre pro et anti viol, mais beaucoup d’hommes, comme de femmes, estiment que cette affaire va trop loin, le viol transcende aussi la notion de droite ou de gauche. La femme de gauche violée peut être accusée de vouloir défendre des droits de petite bourgeoise contre la grande cause sociale si elle accuse un supposé violeur qui est ouvrier ou immigré, voire les deux. En somme, la cause des femmes passe après la lutte finale.



La pression sur les plaignantes et l’avocate sera rude, on n’hésitera pas à frapper Gisèle Halimi, et comble du comble, son agresseur assistera le lendemain à une nouvelle audience, il faudra exiger qu’il soit expulsé. L’ouvrage démontre de façon intéressante la défense souvent contradictoire des suspects, et révèle aussi les mœurs du temps : selon eux, c’était deux lesbiennes, elles l’ont bien cherché et elles ont pris du plaisir. N’est-ce pas paradoxal, s’il s’agit vraiment de lesbiennes ? Cela éclaire sur la vision de l’homosexualité.



L’avocat de la Défense sera destiné à devenir célèbre : Gilbert Collard. Gisèle Halimi va obtenir un nouveau procès, et celui-ci reconnaîtra les suspects coupables. Ce procès aura lieu les 2 et 3 mai 1978 à Aix-en-Provence, soit quatre ans après les faits.



Mais il ne sera pas sans conséquence, la loi de 1980 viendra réformer, compléter et détaillé l’antique loi de 1832, ne limitant plus le viol à un simple vol potentiel de paternité. Le viol conjugal, âprement débattu, entrera dans le code pénal en 1992. En 2000, il y a la création d’un fichier « génétique » des délinquants sexuels.



Terminons avec un peu de statistiques : avant 1965, il y a moins de 500 plaintes, dont pas la moitié se termine par une condamnation, souvent légère. En 2013, il y a environs 10 000 plaintes, en sachant qu’il ne s’agit que de celles, mais aussi de ceux, qui osent porter plainte.
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Fusillé sur son brancard

Le 11 octobre 1914, le sous-lieutenant Julien Chapelant est fusillé, blessé, immobilisé sur son brancard dressé à la verticale contre un pommier. Pourquoi ? Un tribunal militaire lui reproche de s'être rendu à l'ennemi en compagnie de ses hommes et cela sans raison valable. Le jugement s'avère sommaire, bâclé, sans véritable instruction, sans même respecter le peu de règles alors en vigueur. Pire, la hiérarchie militaire a fait pression sur les « juges » afin de faire un exemple. Pire encore, le chef de corps du fusillé, le lieutenant-colonel Léon Didier, alcoolique notoire, névrosé, brutal avec ses hommes, n'a rien fait pour le défendre, bien au contraire.

L'auteur, historien de la Grande Guerre a l'intelligence de scinder son ouvrage en deux parties : une à charge (Chapelant coupable) et l'autre à décharge (Chapelant innocent), cent pages chacune. Objectif : mettre l'accent sur la subjectivité de l'historien et la relativité des témoignages.

On pourrait ajouter la subjectivité du lecteur. Je ne nie pas la mienne : je suis évidemment, plus de cent ans après les faits, en faveur de l'innocence de Chapelant. Cette position semble peu à peu devenir prévalente puisqu'en 2012 il a été déclaré « mort pour la France », mention qui lui avait été refusée jusqu'alors.

Mort pour la France, mais fusillé par la France ! C'est absurde et insuffisant : Encore un effort messieurs les politiques, un peu de courage, si peu en l'occurrence... vous qui en demandez tant aux autres ! Réhabilitez !
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Verdun, tome 2 : l'agonie du Fort de Vaux

Entre politique, compromis et compromission, une poignée de soldats sont abandonnés par leur hiérarchie au fond d'un fort où il n'y a bientôt plus ni nourriture ni eau.

Après plusieurs jours dans ces conditions et sans espoir de délivrance, leur commandant accepte la rédition et ce que l'armée française n'a pas su leur donner, c'est l'ennemi qui leur fournit à savoir de l'eau.
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Charles de Gaulle, tome 1 : Le prisonnier (..

1916-1021, que de péripéties dans la jeune vie du capitaine de Gaulle.

Sa rencontre avec un certain Pétain qui lui prédit une belle carrière militaire , sa blessure lors d'un assaut contre l'ennemi, sa capture et ses multiples tentatives d'évasion alors qu'il est prisonnier en Allemagne. Puis vient l'armistice et sa libération.

De retour en France, notre capitaine se porte vite volontaire pour repartir sur le champ de bataille pour chasser les russes de Pologne.

Les quelques dernières pages sont plus personnelles, Charles fait la connaissance dYvonne qui deviendra son épouse.

Un second tome est à suivre, période 1939-1940.
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Les compagnons de la Libération : L'île de Sein

En quelques jours à peine, la France est vaincue et se soumet complètement aux volontés de l'occupant allemand.



Quelques jours après l'appel fu 18 juin du général De Gaulle, 500 volontaires l'ont rejoint à Londres pour continuer le combat pour une France libre et honorable.

Soudain, ces rangs voient un nouveau contingent de 133 volontaires venir gonfler ses effectifs.

Le général en personne tient à les accueillir et à les féliciter pour leur courage.

Après avoir traversé la Manche sur des bateaux de pêche, au nez et à la barbe des sous-marins allemands, il s'avère que yous ces hommes viennent de l'île de Sein.



Surpris, il leur confesse alors qu'en ce jour, l'île de Sein représente tout simplement le quart de la France.



Le général De Gaulle n'oubliera jamais ce geste courageux des hommes de cette île bretonne, et s'y rendra après la guerre pour lui décerner la Croix de Guerre 39/45 et la médaille de la Résistance



Un très bel hommage à la collectivité de cette île, dont je ne connaissais pas les exploits et l'héroïsme.
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Verdun, tome 1 : Avant l'orage

BD historique dont le premier tome revient sur la chute de Verdun et de la forteresse des Caures, suite à de mauvaises décisions politiques et militaires.

planches très réalistes qui parfois donnent froid dans le dos.
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La petite fille qui voulait voir la guerre

J'ai flashé en voyant cette Bande-dessinée, sortie le 26 Septembre 2018.

La couverture attire le lecteur. On a envie de savoir ...

Cette petite fille en couleur dans une photo d'époque?!

L'occasion m'est donnée de dévorer cet album que j'ai dégusté.

En effet , le xxème sicle me passionne, l'anniversaire de L'Armistice vient d'avoir lieu, je reste dans "l'ambiance".

Le fil conducteur est cette jeune fille qui doit faire un exposé, ses parents se disputent...La vie à notre époque.!

Mais Clémence a vu son nom sur le monument aux morts et n'a qu'une idée en tête savoir qui c'était. Elle va interroger son grand -père et lire des lettres qui vont lui dévoiler la vie de ces arrières grands-parents au début du siècle.

On entend le tocsin, les sabots des chevaux...On sent l'odeur de la paille lors des moissons, de la place du village en fin d'été... C'est extraordinaire. Le lecteur vit entre1914 et 2018.

Et alors, cerise sur le gâteau: un dossier en fin d'album de huit pages reprenant les thèmes abordés , expliqués, avec photos d'époque. Extraordinaire pour les collégiens comme leur parents.

A LIRE ET RELIRE.


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1916 : L'enfer

Jean-Yves LE NAOUR poursuit son chantier sur la Grand Guerre avec 1916. Contrairement à ce que le titre laisse envisager, il ne s'agit pas d'un travail chronologique, mais seulement de l'inscription des grands sujets de la 1ère guerre mondiale dans une temporalité intermédiaire. Façon de montrer que le temps est un acteur décisif, et peut-être que chaque nouvelle année (bonne année à tou(te)s mes ami(s) lecteurs-lectrices!) s'ouvre sur des promesses, des espoirs, des possibilités.

1916 est l'année de Verdun, de la Somme, de l'entrée en guerre de la Roumanie, et de la chute de Joffre. La fin de l'Uniion Sacrée.

Jean-Yves LE NAOUR continue, au long de 1916, à montrer les enjeux militaires, sans jamais assommer le lecteur des détails des batailles. Mais surtout, il poursuit sonn analyse des relations entre le GQG, le gouvernement, le Parlement, et la presse. Et permet ainsi de comprendre comme la guerre devient un objet politique et d'ambitions de bons nombres d'acteurs. Durer à tout prix, telle semble est la motivation essentielle de Joffre, Briand et les autres. Le tout porté par une presse sous contrôle, tandis que la boucherie continue.
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Les soldats de la honte

Ce livre parle de la prise en charge des soldats français traumatisés psychologiquement pendant la Première Guerre mondiale. C’est un livre très émouvant et très poignant.



Parce que c’étaient des soldats sans blessures physiques, sans blessures apparentes, ils étaient incompris et soupçonnés d’être des simulateurs. Parce que c’était la guerre et qu’il fallait renvoyer le plus rapidement possible les hommes sur le front, on les torturait en pensant les guérir ou pour les obliger à arrêter leur cinéma.



Le raisonnement par l’absurde. Ne t’inquiètes pas, la guerre t’a traumatisé ? Un bon traitement à l’électricité, et hop, on te renvoie au front. Rien de tel qu’une bonne torture morale et physique pour retaper un homme. Si la guerre ne vous avait pas complètement détruit psychologiquement, les médecins censés vous soigner vous achevaient psychologiquement.



C’est certain qu’il se pose la question des soldats qui tiennent comme ils peuvent au front, qui sont épuisés et qui auraient bien besoin d’être relevés. Je comprends très bien qu’en temps de guerre on ne puisse pas faire trop d’états d’âme et qu’on ne puisse pas sortir des tranchées en réclamant une pause le pouce en l’air. La guerre est une chose horrible et compliquée, mais quoi qu’il en soit la terreur n’a jamais guéri de la terreur.



Ce livre est choquant, hallucinant même, mais malheureusement ce n’est qu’un témoignage de plus sur toutes les atrocités qui ont lieu depuis que les guerres existent. Comme il est écrit dans le livre  « En rapportant qu’un Athénien fut subitement frappé de cécité en pleine bataille de Marathon, Hérodote est le premier à se faire l’écho d’une névrose traumatique du combattant. » Je n’ose même pas imaginer comment ces « lâches », comment ces « demi-portions » devaient être traités et considérés. Car comme il est écrit dans ce livre, encore en 14-18, un homme, un vrai, ne pouvait pas être hystérique, l’hystérie était réservée au femme. Un homme viril, un vrai, un poilu, ne peut pas être une « femmelette ».



Parfois je me dis, mais pourquoi tu lis des choses pareilles ? Mais c’est plus fort que moi, j’ai besoin de savoir, et quelque part c’est leur rendre hommage que de s’intéresser à ce qu’ils ont subi.



Avec tout ce qui se passe dans le monde, j’estime être un privilégié sur cette terre. Je suis persuadé qu’en 14-18 j’aurais été un soldat de la honte et je n’ai pas honte de le dire. Je prie pour que jamais cela ne m’arrive.



Qui peut supporter une horreur pareille. ? Qui peut endurer ça ? Dans le livre il est écrit « Ces quatre ans d’horreur, l’écrivain Maurice Genevoix les a résumés par cette formule : « Ce que nous avons fait, c’est plus que l’on pouvait demander à des hommes et nous l’avons fait. » »



Alors honte de quoi ? Que peut-on leur reprocher ? D’être humains ? On leur a fait vivre des choses qu’un homme ne peut pas humainement et psychologiquement supporter.



Puisque ces pauvres soldats passent pour des simulateurs, vous aurez même droit à un passage du « Malade imaginaire » de Molière. Passage qui, en passant, apporte une petite bouffée d’oxygène très appréciable dans ce livre.



Pour finir, je dirais que le titre de ce livre peut être interprété de deux manières différentes. C’est la réflexion que l’on se fait tout le long de cette lecture. On les appelait les soldats de la honte. Mais qui devait avoir honte ? Les soldats ou leurs bourreaux ? Les soldats ou bien ceux qui, restés bien au chaud à l’arrière, les faisaient culpabiliser et les torturaient physiquement et psychologiquement ?



Oui, le titre de ce livre peut être interprété de deux manières différentes. Les soldats de la honte parce qu’ils ne sont pas capables de défendre le pays ? Parce que ce sont des lâches ? Des fragiles ? Des moitiés d’hommes ?  Parce qu’ils ne peuvent pas supporter l’insupportable ? Ou bien alors les soldats de la honte du système dont ils sont victimes. De quelle honte parle-t-on au juste ? Qui porte réellement cette honte ? Et en fin de compte, qui sont les hommes de la honte ? Et c’est bien cette deuxième interprétation que je retiendrai.



 



 



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Verdun, tome 1 : Avant l'orage

Verdun, 1916. La grande boucherie n’a pas encore commencé, mais elle se prépare, dans les rangs allemands et le grand général Joffre ne veut pas écouter les alarmistes qui lui certifient que l’offensive va se faire à Verdun.



Le grand général, bien au chaud et à l’abri dans une belle maison, bâfrant, se croyant le plus intelligent et lorsqu’il se rendra compte que les autres ont raison, il sera trop tard.



Joffre est rhabillé pour l’hiver, dans cette bédé. Fini d’aduler les généraux s’ils ne le méritent pas. Rendons à César ce qui est à César.



Dire au général qui se trouve à Verdun, que les renforts arriveront d'ici à trois ou quatre jours, quand les obus comme une pluie drue, c’est culotté de la part du généralissime. Si Joffre avait été dans les tranchées, il aurait compris l’imbécilité d’une telle déclaration.



Avec des dessins réalistes, bien esquissés et différents arcs narratifs, le scénariste nous fait vivre Verdun au cœur de la bataille.



21 février 1916, Bois des Caures, 07:15, le bombardement commence tout proche de Verdun.



Si vous ne vous prenez pas le million d’obus sur la tronche, comme les soldats français de l’époque, croyez-moi, en peu d’images, le dessinateur arrivera très bien à vous montrer l’enfer que ce fut. Personne n’a envie de se trouver sous ce déluge de bombes. Ni après, sous les balles ennemies.



De l’autre côté, chez les Allemands, on a envoyé un million d’obus, on pense arriver les mains dans les poches, dans les tranchées françaises, sans tirer un coup de feu… Il y en a qui vont être surpris : les soldats français sont encore vivants et ils ripostent !



Dans cette bédé, nous sommes au cœur de la Première Guerre Mondiale, dans les tranchées, mais surtout dans les salons feutrés, là où se prennent les décisions (se prennent mal ?), là où des généraux qui ne sont pas sur le champ de bataille, décident ou pas, d’envoyer des renforts, ce ne sont pas eux qui mourront, de toute façon.



Là où des gens du gouvernement ont peur d’une catastrophe parlementaire, si Verdun est prise par les Allemands. Les députés font sans aucun plus peur que l’ennemi Teuton… Une guerre d’égo, en quelque sorte. Facile quand on ne risque pas sa peau dans une tranchée.



Une bédé qui touche en plein cœur, qui vous souffle, qui vous glace les sangs. Et Pétain, appelé en renfort, pour sauver le bazar, et qui, malade, doit garder le lit pendant que son aide de camp fait tout le boulot. Mais qui a eu les lauriers, au fait ?



Une bédé à découvrir, pour en savoir plus sur Verdun.


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Verdun, tome 2 : l'agonie du Fort de Vaux

Verdun, mai 1916… Le temps est horrible sur Verdun, il pleut des bombes !



Le commandant Raynal s’est porté volontaire pour prendre le commandement du fort de Vaux et tenir la place, afin que les casques à pointes ne le prennent pas. Une mission suicide.



Mais avant d’arriver au fort, il faut traverser un paysage infernal, un paysage qui, à force de se prendre des bombes, ne ressemble plus à rien.



Une fois de plus, les dessins en disent beaucoup, pas besoin de faire de longues descriptions, on comprend tout de suite que l’armée française s’est prise un déluge de feu sur la tête.



Raynal, ce n’est pas un comique, il veut de l’ordre, il veut de la discipline, il ne veut pas que le fort ressemble à un foutoir et les hommes comprennent que ce ne sera pas un marrant.



Ni un marrant, ni un vétéran, car il ose demander à ses soldats s’ils ont été sévèrement bombardés… Déjà qu’il s’était demandé, lors de son voyage vers le fort, ce qu’était ce bruit (les bombes qui tombaient). Hé oui, première fois à Verdun. Il va vite comprendre.



Bon, entre nous, il faut sans doute l’avoir vécu pour le comprendre. Nous savons ce qu’il s’est passé, mais sans y être, nous ne pourrions pas dire ce que l’on pouvait ressentir là-bas.



Les combats sont terribles, les hommes, réfugiés dans le fort, subiront le feu roulant de l’ennemi, des attaques de toutes parts, et eux, ils doivent résister avec peu de matériel, puisqu’ils n’ont même pas de canon de 75 dans les tourelles du fort.



Pourtant, ils résistent, encore et toujours. Ailleurs, les propagandes vont bon train. On loue le courage des Français, pour redonner le moral à la France et l’Allemagne loue aussi la résistance de ces hommes, entassés dans le fort, afin d’avoir un plus grand mérite lorsqu’ils les auront vaincus… Oui, la propagande, c’est un métier !



C’est la chronique de leur mort annoncée, que met en image cette bédé. Ils doivent tenir, sans eau, sans secours, avec juste leur courage. Et le billet de félicitation du général Joffre pour s’être défendu devant les assauts répétés des Allemands… Personne ne lui a fait bouffer, à Joffre, son putain de message ?



Le commandant Raynal n’était pas un marrant, mais il savait commander, soutenir ses hommes, prendre des décisions. Et puis, lui, contrairement à d’autres, n’était pas planqué dans une belle maison, dans le confort et la sécurité.



Un album rempli d’émotions, surtout à la fin, dans les dernières pages.



Il y avait des hommes courageux et ce sont eux qui devraient recevoir les mérites, les honneurs, les noms de rues. Pas les généraux d’opérette planqués à l’abri.



Un deuxième album magnifique, qui montre toute l’horreur de cette guerre, de ces combats, de ces morts. Un album qui rend hommage à ces héros de l’ombre, ceux dont on ne parle jamais. À tort !


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Les compagnons de la Libération : Hubert Germ..

Quand le général De Gaulle à créé l'ordre des Compagnons de la Libération, bien malin qui aurait pû prédire combien recevraient cet honneur, le général en premier.



Militaires, résistants ou simples civils, combien allaient s'illustrer face à l'ennemi alors que le mot d'ordre de Pétain et de Vichy était plus orienté vers la collaboration.



1.038, ils ont été 1,038 à recevoir cet honneur suprême des mains du Général, et le dernier des derniers, le Lieutenant Hubert Germain, s'est éteint le 12 octobre 2021.



Dès l'entrée en guerre de la France la destinée d'Hubert était tracée, non sur les bancs d'école ou une carrière semblait lui tendre les mains comme officier dans la marine, mais bien sur le terrain, les armes à la main.

Entre le discours du Maréchal Pétain et celui du Général De Gaulle, il n'hésite pas une seconde et prendra tous les risques pour rallier l'Angleterre et les Forces Françaises Libres.



Rapidement, ce sera le débarquement en Afrique du Nord et une situation dramatique qui le marquera à jamais et le laissera d'ailleurs fort amer, ses premiers coups de fusils, il devra les diriger contre les troupes françaises fidèles au régime de Vichy qui offraient ainsi une alliance contre nature avec l'envahisseur nazi.



Plus tard, ce ressentiment sera amplifié quand suite aux revers des troupes italiennes et de l'AfrikaKorps de Rommel, ces mêmes "français" se rallieront (enfin...) au général De Gaulle, le mal était fait.



Entre temps, le Lieutenant Huber Germain, du haut de ses 22 ans, va gagner le respect de ses hommes à Bir Hakeim, où 3.700 soldats français vont réussir à contenir 35.000 allemands pendant 16 jours, suffisants pour permettre aux anglais de solidifier leurs défenses et ainsi empêcher Rommel de filer vers l'Égypte et le stratégique canal de Suez. Cet exploit a grandement contribué au succès de la campagne d'Afrique,et surtout redoré le blason de l'armée française, bien terni jusque là par la politique prônée par Vichy.



On retrouve le Lieutenant Hubert Germain par la suite à El Alamein, à la campagne de Tunisie, et dans le débarquement en Italie, où il sera blessé avant de courageusement reprendre part au combat et de participer au débarquement en Provence, remettant ainsi, enfin, les pieds sur le sol français.



Un Brave parmi les Braves, dont je ne connaissais pas l'Histoire avant de lire cet album, que je ne regrette absolument pas.

Mes respects Lieutenant Hubert Germain, et merci aux auteurs de cet album d'avoir mis a vue en images.
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Les compagnons de la Libération : Philippe Ki..

La série "les compagnons de la libération" s'intéresse à ces noms qui ont marqué la seconde guerre mondiale. Pour ce tome cela sera Philippe Kieffer, héros du débarquement en Normandie.



Philippe Kieffer a grandit dans les Antilles puis est devenu banquier à Haïti puis en métropole. Exempté du service militaire, il n'hésitera pourtant pas à troquer sa casquette de bureaucrate de la banque contre le béret militaire. Alors que Pétain capitule, Kieffer rejoint les troupes du général De Gaulle. C'est grâce à lui que verra le jour un commando français et il dirigera ces 177 soldats sur Sword plage le D-Day 1944.

Cette bande dessinée fait son rôle de mémoire afin de ne pas oublier des personnalités comme Philippe Kieffer qui, de simple banquier, deviendra le commandant de cette troupe française qui libérera la Normandie.

Difficile certainement de résumer une vie aussi riche et active que celle-ci... Il en résulte un effet un peu haché voire brouillon. Un manque de fluidité tout comme un manque d'approfondissement de certains passages.

Malheureusement le dessin renforce cette impression avec des traits qui manque de netteté. Il n'est pas facile de reconnaitre les personnages, à commencer par notre héros qui n'a jamais la même tête!
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Les compagnons de la Libération : Jean Moulin

Jean Moulin à commencé très tôt une carrière politique. Dès 1922, il devient chef de cabinet du préfet de Savoie. Il est âgé de 22 ans.



En 1924, il deviendra le plus jeune sous-préfet de France, en poste à Albertville.



En 1932, il obtient le poste de chef-adjoint de cabinet du secrétaire d'État aux Affaires étrangères, et en 1933, il est alors nommé chef de cabinet de Pierre Cot, ministre de l'Air.



Mais Jean Moulin est un républicain dans l'âme et nourrit une aversion sans faille aux régimes totalitaires.

C'est donc tout naturellement que lors de la guerre d'Espagne il s'occupe personnellement d'une filière secrète, chargée de livrer des avions aux républicains.



Il deviendra également le plus jeune préfet de France.



Quand la France subit l'attaque allemande, il use encore de son autorité pour aider à l'évacuation des civils.

Fait prisonnier, torturé par les allemands, il essayera même de mettre fin à ses jours plutôt que de signer des documents de propagande, identifiant des tirailleurs noirs, français, comme responsables d'un massacre de civils, en réalité, bombardés par la Luftwaffe.



Il répondra tout naturellement et directement à l'appel du général De Gaulle, de rejoindre les Forces Françaises Libres.



Avec son abilité politique, sa mission est d'unifier tous les groupes de résistants français, en vue de coordonner leurs actions, et légitimer la résistance aux yeux du monde extérieur, surtout auprès des alliés, sous les ordres de De Gaulle.

Jean Moulin est désormais mieux connu sous le pseudonyme "Rex".



Le 27 mai 1943, mission accomplie, le Conseil National de la Résistance (CNR) est fondé.



Mais les tensions politiques continuent de pourrir l'unité même de ce mouvement, et Jean Moulin sera dénoncé aux allemands par René Hardy, pourtant membre influant du mouvement.



Le 21 juin 1943, Jean Moulin est arrêté par le chef de la Gestapo de Lyon en personne, Klaus Barbie.

Son corps, sera retrouvé dans un wagon à Metz, le 8 juillet.



Voici son histoire...
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Les compagnons de la Libération : Philippe Ki..

Philippe Kieffer est un des noms qu'il faut retenir quand on pense au débarquement en Normandie.



Pas ou peu intéressé par une carrière militaire, le fait d'être issu des Antilles le dispensa même.de service militaire.



Mais lorsque la guerre éclate, il n'hésite pas une seconde et rejoint la Marine Nationale.

Mais l'armistice, rapidement négocié par le Maréchal Pétain avec les allemands, ne lui permettra pas de prendre part au combat comme il l'aurait souhaité.



C'est donc tout naturellement qu'il décide de rejoindre les Forces Françaises Libres en Angleterre pour continuer le combat.



Mais là aussi, l'inaction le frustre au plus haut point.



Lors d'une séance de cinéma, il assiste à la projection d'un documentaire sur les commandos britanniques qui ont repris les îles norvégiennes Lofoten aux allemands.



C'est une révélation pour Philippe Kieffer, il veut suivre la formation des commandos anglais, malgré son âge avancé. 42 ans pour intégrer les bérets verts, pour beaucoup, c'est voué à l'échec à coup sûr, mais la détermination de Kieffer est telle que le challenge sera non seulement réussi, mais haut la main qui plus est.



Fier et satisfait de cet accomplissement, Philippe Kieffer suggère à son commandement d'entreprendre la formation d'une unité de commando française, les commandos de Marine.



Cette tâche lui sera confiée, ainsi que le recrutement de cette unité d'élite.



Mais avant de revoir la France, pour ces hommes, il faudra faire ses preuves dans le décor inhospitalier et exigeant de l'Écosse, et surtout, faire partie de ceux qui réussiront cet entraînement spartiate.



Et pour participer au jour le plus long, l'histoire oublie souvent que la nuit qui le précéda sera, pour beaucoup, la plus courte de leur vie...
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Charles de Gaulle, tome 2 : L'homme qui a d..

Pfff, j'ai vraiment du mal avec ces BD quasi hagiographiques qui semblent presque sorties des belles histoires de l'Oncle Paul...

Bon, j'admets que celle ci est un peu singulière. La chose qui est la plus mise en avant étant que personne ne l'aime (et c'est franchement lourd à la longue. chaque fois que de Gaulle croise quelqu'un un petit phylactère met une note dans le genre 'oh non, pas lui" ou 'encore cette baderne" et autres "prétentieux").

Bon, je connais mal la personnalité de Charles de Gaulle mais ce n'est pas vraiment cette BD qui nous le rendra sympathique.

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1915 : L'enlisement

Je poursuis ma lecture de l'excellente série de Jean-Yves le Naour avec ce deuxième tome tout aussi passionnant, captivant et sidérant à lire que le précédent.

Et comme le précédent il y retrace les événements de toute une année, ici l'année 1915, tant au niveau politique, que militaire, civil, national et international.



Tout comme 1914 : La grande illusion, ce deuxième tome fut un délice à lire. Encore une fois le génial talent de Jean-Yves le Naour est au rendez-vous, il nous narre les événements de cette année 1915 avec le style d'un romancier mais avec le travail d'un historien. Un travail encore une fois colossal et on le sent à chaque chapitre.

1915, année d'enlisement, de stagnation, de doutes, de tentatives de percées. Et surtout encore et toujours l'aveuglement du bon vieux Joffre, qui continue de diriger cette guerre comme un jeu de dames...

On plonge au coeur de cette année à l'échelle mondiale, on voyage des fronts de Champagne aux rives de Constantinople en passant par les plaines de la Russie. Il nous emmène au coeur des troupes de soldats dans les tranchées, dans les bureaux des généraux, dans l'hémicycles des députés ou encore dans les rues des villes et villages.

À aucun moment les détails ou la narration ne deviennent trop lourds, ils restent captivant du début à la fin et c'est là l'immense talent de l'historien.

Le chapitre sur le génocide Arménien a été particulièrement édifiant, poignant. Moi qui n'en connaissais rien, j'ai été frappée par l'horreur des détails et surtout par l'oubli qui en a résulté après.

Bref, c'est un véritable voyage et dans le temps et dans l'espace, tout simplement fascinant. Et ce que l'on retient sur 1915, c'est qu'elle fut pour les alliés une année d'un gâchis humain et stratégique inouï.
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La faute au Midi

Voici un nouvel opus engagé de A. Dan, qui est aussi l'auteur de Pour un peu de bonheur, voici donc une autre bande dessinée, traitant de la première guerre mondiale.

Ici, il est question du départ, pour le front de l'Est, de poilus mobilisés dans le Sud. C'est d'ailleurs pour cela qu'on les appelle "ceux du Midi".

Une histoire vraie est, bien malheureusement, à l'origine du livre. En fait, les jeunes mobilisés issus de ce fameux contingent, qui, on le comprend très vite, a mauvaise presse, et qui souffre d'une image stéréotypée au possible (celle d'une bande attardée de fainéants, aficionados invétérés de siestes, qui, conséquemment, ne peuvent être fiables, tout doreurs de pilules qu'ils sont censés être !) , ainsi donc ces poilus du Sud se retrouvent littéralement otages au sens figuré d'une situation d'échec inextricable dans laquelle le commandement militaire, et quasiment jusqu'à son sommet, a brillé par son obstination aveugle, son incompétence sans mesure et ensuite par son extrême mauvaise foi et sa volonté infinie de sauver coûte que coûte la face et les apparences. Je n'en dis pas plus.

On connaissait déjà grâce à "Un long dimanche de fiançailles" de Sébastien Japrisot le sort injuste réservé à certains soit disant mutiniers, et à présent, on découvre -en tout cas, moi j'ai fait une découverte ! - la folie d'une poignée d'hommes hautains et méprisants que seuls, le rang, les honneurs, la renommée et le pouvoir importent ! Une sorte de clan où sacrifier la chair à canon fait partie de la routine. Un monde fou et désespérément cruel !
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Portraits d'écrivains par des peintres

Bien avant de devenir Premier peintre du roi, et de réaliser les décors de la galerie des Glaces à Versailles, Charles Le Brun fut élève de Simon Vouet. De quel tragédien fit-il le portrait en 1642 ?

Corneille
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