Jeanine Cummins

Un soir de 1991 à Saint Louis, deux sœurs, Julie (20 ans) et Robin (19 ans), et leur cousin Tom sont abominablement agressés par une bande de jeunes de la région sur l'Old Chain of Rocks, un vieux pont qui passe au-dessus du Mississippi. Seul Tom en réchappera, et l'épreuve est loin d'être terminée...

Les victimes font partie de la famille de l'auteure, Tom est son frère. Elle livre ici le récit autobiographique d'un crime et de ses conséquences tout en reconnaissant ne pas prétendre à l'objectivité. Pour autant, le récit, presque minute par minute, n'occulte rien de la violence des faits ni du choc subi par la famille des victimes, car non seulement elles ont dû subir le chagrin de la perte de deux filles brillantes et pleines de vie, mais aussi la brutalité scandaleuse des interrogatoires et des soupçons portés par l'unique survivant du drame.

C'est une lecture très éprouvante, ce qui n'étonnera pas les lecteurs d'"American Dirt", le précédent roman de Jeannine Cummins, un autre texte brut et marquant. Mais son but ici est de raconter l'impact du drame sur chacun des membres de leur entourage, comment chacun va voir sa personnalité radicalement transformée et devoir résister au désir de vengeance, survivre à la culpabilité aussi. Avec ce texte dur et bouleversant, et puisque dans ce type d'affaire criminelle on ne se concentre hélas plus que sur les bourreaux, l'auteure rend leur voix aux jeunes filles disparues, pour que ne soient jamais oubliées Julie et Robin.

Je me suis jeté sur ce livre après avoir adoré (mot difficile pour un texte qui raconte une si terrible épopée) son "American dirt". En fait, celui-ci est son premier et permet de comprendre la rage qu'elle transmet si bien dans le "dirt". Nous sommes ici face à une tragédie vécue et l'ouvrage est une thérapie, un exorciste... réussie de cet abomination. Il y a les bases de sa belle écriture prenante et le récit se lit comme un roman. Seules les 50 dernières pages sont à éviter, car le besoin de justifier le moindre détail retire de la force à l'œuvre. La démarche est compréhensible coté psy, mais pour nous autres lecteurs, non.

Lydia vit à Acapulco au Mexique avec son mari Sebastian et son fils Luca.

Lydia est libraire. Elle aime son métier, les conversations dans sa boutique, avec des lecteurs curieux, dont un prénommé Javier, avec qui elle sympathise.

Sebastian est journaliste. C'est lui qui dénonce dans la presse locale, l'emprise du Cartel des "Jardineros" (connus pour occire à coups de faucilles et autres instruments de jardinage) et de ...Javier, leur chef.

A la suite d'un article le mettant à jour, Javier décide d'aller massacrer Lydia et sa famille. Jardinage tragique à Acapulco : 16 morts.

Seule rescapée avec son fils, cette dernière est obligée de fuir, vers "El Norte", sur la piste qui charrie des centaines de clandestins dans des conditions épouvantables.



Le gros atout du livre : il se prête très bien à une lecture rapide.

D'abord parce qu'on cherche à savoir ce qui se passe.

Ensuite, parce que le style est épouvantable.



L'histoire de la mise en coupe réglée d'un pays par les Narcos qui font régner la terreur est intéressante. de même, le récit du supplice vécu par les candidats au départ : rançons, vols, viols, chute de train...C'est sans doute cet aspect là qui a encouragé la critiqué à qualifier ce roman de "Raisins de la colère de notre temps" (Don Winslow), ce qui est pour le moins exagéré.

Car si on est pris par l'enchainement des scènes (encore une fois, en sautant allègrement des alignements de phrases boursouflées), cela devient vite répétitif et il y a quand même des détails qui font tiquer :



Ainsi, le gamin est une sorte de surdoué, spécialisé en données à peu près inutiles (nombre d'habitants de Denver ou de Tijuana, superficie et histoire de la ville...).

Lydia la libraire elle, a été séduite (intellectuellement) par Javier, qui entre deux découpes d'innocents, massacre aussi des vers.

Tout ça ne contribue pas vraiment à la crédibilité du récit.



Donc, un fort potentiel de scénario de film, un regard qui rend leur humanité aux migrants, mais pour le reste....



Le plus étonnant finalement, réside dans la polémique entretenue autour du livre de Jeannine Cummins aux E.U. Il lui est en effet reproché de parler des migrants sans en être une. Et oui, bienvenue dans le monde de "l'appropriation culturelle" qui veut que seul un blanc puisse parler des blancs, seul un poilu puisse parler des guerres et seul un c..puisse parler d'une bonne partie de plus en plus large, de la population américaine.

Soucieux de participer utilement à cette nouvelle croisade, j'ai décidé de ne plus écouter " I'm The Walrus", tant que John Lennon ne sera pas réincarné en morse.

J'ai été captivé par la trame, touché par les personnages et par les épreuves que ceux-ci traversent - une femme et son enfant sont contraints de fuir clandestinement Acapulco pour les États-Unis, menacés par les cartels de la drogue qui ont assassiné son mari, journaliste. Construit comme un récit de voyage et empruntant les ressorts du roman noir de facture classique, le livre s'appuie sur l'instinct de survie et le besoin viscéral que ressent une mère de protéger son fils, puis il s'interroge sur la condition des migrants. Mais, et c'est ce qui m'a fait tiquer, c'est un catalogue d'idées reçues sur le Mexique et les cartels qui le dirigent - citez un cliché et vous pouvez être sûr qu'il s'y trouve. Pourtant, dans le mot de la fin, l'auteure s'en explique. Elle en profite pour ancrer la fiction dans le réel, pour donner à son livre une perspective réaliste, faire prendre conscience de sa portée, de son importance, et du fait que le terme "roman" n'est pas le plus adapté pour le désigner.



L'article complet sur Touchez mon blog, Monseigneur...
Lien : https://touchezmonblog.blogs..

Premier roman traduit en français de l'autrice, c'est une très belle découverte, un roman d'une puissance absolue !



En créant des personnages auxquels il est impossible de ne pas s'attacher, Jeanine Cummins change définitivement notre vision des migrants ou plutôt, elle leur redonne l'humanité qui avait disparu sous les flots de chiffres et de statistiques. (Entre deux mondes d' Olivier Norek était déjà un choc)



American Dirt, ce n'est pas simplement un roman qui vous tient en haleine, c'est un roman qui vous plonge littéralement dans l'enfer des migrants et vous vivez ce qu'ils vivent. Vous avez peur, car les migrants ont toujours peur, vous risquez votre vie pour grimper sur le toit de la Bestia, ce train de marchandises qui file à travers le Mexique vers El Norte, vous avez chaud et soif dans le désert, vous vous faites dépouiller de votre argent, de votre innocence, de vos illusions et souvent même vous y perdez la vie...



Après un carnage en ouverture du roman (toute une famille massacrée à la mitraillette par trois tueurs), la tension ne se relâche pas un instant jusqu'au bout du roman, le suspense est constant. Et c'est aussi magnifique d'humanité, d'amitié, de solidarité avec des personnages qui prennent littéralement vie par la magie de l'écriture de l'autrice.



Vous n'oublierez pas Lydia et son fils Luca, 8 ans, qui ont échappé au massacre de toute leur famille et qui fuient le cartel, perdant leur statut social plutôt privilégié pour devenir des migrants comme des milliers d'autres. Mère courage, Lydia est prête à tout pour protéger son gamin, attachant, intelligent. Les deux jeunes sœurs honduriennes, Rebeca et Soledad, dont la beauté est une malédiction ...Beto, le gamin échappé d'une décharge... jusqu'à El Chacal, le passeur...



Ce livre a été encensé outre-Atlantique par les plus grands auteurs et c'est amplement mérité. Un véritable coup de cœur!



En version audio, le texte est admirablement servi par la voix et la lecture de Melissa Windal, qui par ton et rythme incarne à la perfection la palette des sentiments de Lydia, l'urgence, la tension, la peur, l'espoir...


Lien : https://www.instagram.com/ca..

American Dirt de Jeanine Cummins est un roman road trip qui raconte la fuite de Lydia et de son fils Luca d'Acapulco vers les USA à travers un Mexique gangrené par la violence des cartels et de la police.

Ce livre est tout d'abord un bon thriller plein de rebondissement, bien rythmé, qui démarre fort dès la première page et qui m'a tenu en haleine jusqu'au bout.

Le livre est ensuite un documentaire très étudié sur la mainmise des cartels et toute la violence qui en découle. Les rouages de l'immigration clandestine vers les US sont bien décrits, les camps de migrants, la ceinture pour s'accrocher au toit du train La Bestia, les rançons, les viols, tout cela fait froid dans le dos mais donne sa crédibilité à l'histoire.

Enfin l'auteure propose un message d'humanité. L'histoire de Lydia est de montrer que les migrants ne sont pas qu'une masse compact anonyme mais surtout des individus à part entière. L'auteure explore l'identité et l'intimité des personnages vus par une femme, cela apporte une âme à ce voyage cauchemardesque, de la générosité, des moments de bonté simple qui passent très bien.

Malheureusement je suis passé à coté du personnage de Lydia. Je n'ai pas eu d'empathie. Sa relation littéraire / amoureuse avec le chef du cartel le plus violent du Mexique n'est pas assez construite pour être plausible. Sa naïveté devant le réalité du cartel d'Acapulco ne m'a pas convaincu.

La construction du personnage de son fils Luca surdoué en géographie et quasi muet m'a laissé dubitatif. Les jeunes Beto ou Lorenzo ont plus d'aspérités.

Un bon moment de lecture avec un gros bémol.

On suit avec avidité le road trip forcé de Lydia et son fils, à travers un Mexique dont les paysages et la violence sont dépeints sans fard, dans la beauté comme dans l'horreur. Un récit hyper réaliste qui prend aux tripes et nous fait partager, le temps d'un roman, le destin des migrants qui espèrent trouver aux Etats-Unis la simple survie.

Histoire d’un livre. Une Mexicaine et son fils fuient la mort qui leur est promise par les cartels. Ecrit par une Américaine, ce roman n’est pas passé inaperçu en plein débat sur l’appropriation culturelle.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..

Un peu chiant au début mais finalement plutôt prenant

Récit autobiographique touchant et poignant. Une sortie, une soirée, des amis, une rencontre, une mauvaise rencontre... et tout peut basculer. La vie de chaque personnage de ce livre va être affectée, touchée et rien ne sera plus jamais pareil.

Livre au top de Jeannine Cummings qui peint un tableau des états Unis assez assez violent à tous les niveaux.

Un roman initiatique vibrant



Christy est un jeune garçon intrépide de 11 ans, drôle et touchant. Avec sa famille, il voyage en roulotte sur les routes d’Irlande, en 1959. Ces travellers, gitans, mènent une vie simple et libre, faisant souvent face au mépris des villageois dont ils traversent brièvement les bourgades.

Christy va évoluer et mûrir au fil des pages, surmontant la douleur et la culpabilité de grandir sans sa mère, morte en lui donnant la vie.



Jeanine Cummins laisse la parole au narrateur Christy, avec une écriture-parlée ciselée à la manière de Steinbeck, faisant place aux émotions. On évolue dans les méandres des pensées du garçon, qui mène un combat intérieur initiatique pour comprendre le secret troublant de ses origines. On s’amuse avec lui, on pleure avec lui. Mais surtout, on ne peut que s’émouvoir de son courage, sa force et sa sincérité.

Le garçon du dehors de Jeanine Cummins (American Dirt)

Ce roman a été édité en 2010 aux usa, comme quoi la France est à la traine

On suit l’apprentissage d’un jeune garçon de 12 ans , d’origine irlandaise, qui fait parti des gens du voyage(les Pavées ) dans les années 50.

Il a toujours mené une vie joyeuse d'errance, se rendant de ville en ville entouré de sa famille proche et de son fidèle cheval Jack. Sous les apparences du vie joyeuse, se cache une grande culpabilité, qui le hante : le décès en couche de sa mère.

Le décès soudain de son grand père, modèle et confident va bouleverser sa vie La famille décide de s’établir dans une petite bourgade et se sédentariser , afin que les enfants puissent aller à l’école. Malgré tous ses efforts Christopher n’arrivera pas à se faire accepter et semble n’attirer que méfiance de ses camarades. C’est une magnifique histoire d’amour filial, on découvre une communauté inconnue, c’est poétique, émouvant. L’auteur renoue avec ses racines irlandaises.

Après les deux premiers chapitres, j’ai failli abandonner ce livre car je le trouvais trop violent. En effet, on est immédiatement plongé dans l’horreur. Malgré tous les événements immondes du début, je ne ressentais rien pour cette mère et son fils car tout arrive trop vite.

Heureusement, je ne me suis pas arrêtée à cette première impression et j’ai beaucoup apprécié la suite du roman qui montre les meilleurs et les pires aspects des relations humaines: l’amour entre une mère et son fils, la cruauté de certains hommes, la corruption, mais surtout la solidarité et l’entraide! C’est bien ce dernier point qui m’a le plus touché. Malgré toutes ces conditions difficiles, leur parcours est jalonné de personnes qui vont leur tendre la main sans rien attendre en retour.

J’ai refermé ce livre en me sentant bouleversée et horrifiée à l’idée que des gens chaque jour parcourent cet itinéraire si dur en quête d’un meilleur avenir.

Je ne suis ni mexicaine ni migrante mais ce roman permet de s’identifier parfaitement à cette mère prête à tout pour sauver sa peau et celle de son enfant.

Les rencontres qu’elle fait lors de son périple sont l’occasion de dresser le portrait de ces oubliés de la prospérité et de la paix ( et en premier lieu les jeunes femmes) et qui subissent les agressions des prédateurs

On pourrait croire qu'il s'agit d'une thriller, d'un roman, mais absolument pas, ce livre est un roman autobiographique.

Il raconte l'horreur que toute une famille à vécue depuis un soir d'avril 1991.



Le soir du 4 avril, une petite sortie nocturne s'improvise pour Julie, Robin et leur cousin Tom, ils se rendent sur un pont bien connu dans le Missouri pour admirer un poème de Julie.

Ils font une mauvaise rencontre qui se termine par le viol des deux jeunes filles, qui sont ensuite jetées à l'eau suivit par leur cousin.





Récit bouleversant, l'autrice relate le fait divers qui a détruit sa famille.



Avec délicatesse et douceur on entre au cœur de ce drame, les faits sont certes horribles mais rien n'est edulcoré ni intensifié. Ce livre est un hommage et un cri d'amour immense à sa famille.

Coup de coeur ! Un roman difficile et poignant à lire.

On suit le parcours de Lydia et Luca son fils qui fuient le Mexique pour les Etats-Unis.

Je n’arrive pas à déterminer qui de Lydia ou de Luca est le plus fort dans cette histoire. D’un côté on a une mère qui veut à tout prix sauver son fils et qui prend des décisions difficiles qu’elle n’aurait pas imaginer prendre dans une autre situation.

Et on a Luca, ce petit garçon qui est extrêmement « mature », humain et fait preuve d’une telle bonté pour son âge.

Je le recommande sans hésitation.

J’ai adoré ce livre qui nous plonge dans un univers tellement différent de notre France ! Une image du Mexique malheureusement peu glorieuse et pour ceux qui connaissent ce pays, un voyage à travers des paysages et une atmosphère très réalistes. Les journalistes sont malheureusement réellement la cible des trafiquants…

Si l’est un pouvoir des livres c’est de nous ouvrir vers des mondes, des cultures, des être et des idées qui nous sont peu ou pas connues. American Dirt saisit l’essence des migrants d’Amerique du Sud en nous faisant adopter un regard de vérité vers ces mères, pères, frères et soeurs, enfants, adolescents prêts à perdre leur vie pour fuir l’oppression et la violence extrême de leurs conditions de vie. Aurions nous cette force et ce courage pour affronter autant de violence et de peur ? J’ai dévoré ce livre de la première à la dernière page, et le recommanderai longtemps comme un livre susceptible de changer notre regard sur les migrants et les réfugiés. Ils méritent notre respect.

Livre INCROYABLE ! Ça faisait très longtemps que j’étais pas tenue en haleine de cette manière. On se met rapidement à la place du personnage principal et frisonne avec elle !



Vraiment j’ai fini le bouquin en 2 jours maximum. Impossible de le lâcher !



Recommande +++

J'ai été littéralement captivée du début à la fin par ce poignant récit que Cummins nous relate, avec une impressionnante délicatesse, la tragédie vécue par sa famille alors qu'elle n'avait que 15 ans. Un drame inouï!



J'avais d'ailleurs été tout aussi captivée par son roman American Dirt, il y a quelques mois mais pour des raisons bien différentes. Cette fois-ci, Une déchirure dans le ciel relève plutôt d'un fait vécu où on va suivre, pas à pas, l'enquête judiciaire qui s'est étendue sur plus d'une dizaine d'années en lien avec cette terrible tragédie. L'auteure a fait une recherche remarquable afin de pouvoir nous décrire les faits et les émotions qui y sont reliés le plus fidèlement possible. Troublant de vérité et très émouvant.