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Critiques de Joe Meno (90)
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Prodiges et miracles

*Lecture recommandée par le Picabo River Book Club*



Le Blues de la Harpie avait été une très belle lecture, j'avais donc hâte de lire Prodiges et miracles afin de retrouver la plume de Joe Meno !



Joe Meno est un romancier talentueux qui sait dépeindre des personnages complexes et qui sont loin d'être manichéens. Chaque protagoniste possède ainsi sa part d'ombre et de lumière, chaque personnage a en lui quelque chose de brisé sans pour autant avoir complètement perdu espoir.



Dans Prodiges et miracles, Joe Meno nous fait rencontrer un grand-père désabusé, dubitatif, travailleur et qui ne sait pas comment exprimer ses sentiments ainsi que son petit-fils, un adolescent perdu, qui souffre du regard des autres et de l'égoïsme de sa mère. Deux êtres qui sont très différents, deux êtres qui s'aiment sans se le dire et qui vont se rapprocher du fait de l'arrivée par erreur d'une jument blanche dans leur vie.



Ce qui fait la force de ce roman est ce lien qui progresse, qui grandit, qui s'illumine entre les deux protagonistes principaux. Ils murissent tous les deux au contact de l'autre, ils apprennent à véritablement se connaitre et à se rendre compte de l'importance que l'un à dans la vie de l'autre.



De surcroit, l'histoire possède aussi une tournure plus sombre, plus violente liée à l'arrivée de l'animal dans la ferme de Jim Falls. Certains êtres beaucoup plus cruels vont intégrer l'intrigue, vont imprégner l'atmosphère de leur haine, de leur soif de sang et de leur folie.



Prodiges et miracles plaira à tous les amoureux du genre du roman noir, de la belle littérature nord-américaine, des romans qui sont à la fois durs et sensibles, émouvants et violents. Si j'ai préféré le dénouement du Blues de la Harpie, j'ai pris grand plaisir à retrouver la plume de Joe Meno qui est un des auteurs les plus prometteurs de sa génération !



En définitive, je vous recommande ce nouveau roman de Joe Meno qui s'impose encore et toujours comme un romancier incontournable de la littérature nord-américaine !


Lien : https://leatouchbook.blogspo..
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Prodiges et miracles

Prodiges et miracles – Joe Meno

Agullo Éditions



« Peut-être que le cheval, dans toute sa splendeur, était en réalité le Saint-Esprit ; peut-être qu’il était Dieu en chair et en âme ; »

C’est l’histoire de Jim, de Quentin, et d’un cheval blanc.

Jim est le grand-père de Quentin.

Voilà. Le pitch le plus court de l’histoire des pitchs…

Sans doute aussi une histoire de magie quand cette jument surgie de nulle part réinvente le lien entre ce grand-père et son petit garçon. Un lien tellement distendu qu’ils ne font plus que vivre l’un à côté de l’autre. Que le regard du grand-père sur ce petit-fils est plus souvent proche du mépris que de l’amour. Évidemment, puisque Jim est un peu raciste…

Quentin est métis.

Il n’a pas connu son père.

En effet, sa mère n’a jamais pu lui dire qui il était. Sa mère, d’ailleurs, il ne la croise qu’épisodiquement, entre deux shoots de drogue.

Le roman, c’est ce que d’aucun appelle un road-trip. Ça veut dire que tu te balades sur les routes de l’Amérique un peu profonde.

Il y a de la nature, un peu, de l’animal, beaucoup, et puis de l’homme, avec ses défauts, ses noirceurs et son âme.

Tu te souviens de Donkey Kong ?

La suite : https://leslivresdelie.net/prodiges-et-miracles-joe-meno/










Lien : https://leslivresdelie.net/p..
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La crête des damnés

Avec La crête des damnés, Joe Meno nous plonge dans une bonne vieille crise d'adolescence des années 90. Un roman punk qui m'a énormément plu, j'ai adoré cette lecture.

Brian est un lycéen américain confronté à tous les questionnements qui s'imposent à son jeune âge. Comment trouver sa place et traverser les années lycée sans fracas ? Comment faire pour paraître cool aux yeux des autres ? Et surtout comment sortir avec une fille ?

Avec ce roman, Joe Meno qui m'avait bluffée avec son Blues de la Harpie, change complètement de registre et fait le portrait d'une jeunesse américaine et d'une époque avec un regard bienveillant et un brin nostalgique.

Le personnage de Gretchen est tout simplement génial, cette fille envoie du bois avec son franc-parler et sa personnalité, son côté dure à cuire qui renferme une grande sensibilité. Le petit bémol sur ma lecture concerne d'ailleurs les chapitres où Gretchen disparaît quelques temps de la vie de notre héros Brian, j'ai trouvé qu'il y avait des longueurs dans ces chapitres-là.

Ce roman est également un merveilleux hommage à la culture punk, à la musique qui délivre des mots que l'on ressent si fort et que l'on ne peut prononcer soi-même. Tout au long de ce roman, l'auteur constitue pour son lecteur une playlist incroyable.

La crête des damnés est un roman formidable qui nous transporte dans les années 90, qui nous parle de l'adolescence avec humour et authenticité. Un vrai beau moment de lecture avec la plume d'un auteur à multiples facettes.
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La crête des damnés

Traduction de l’anglais par Estelle Flory.



Depuis pas mal de temps maintenant, je suis assez fidèle aux éditions Agullo. Pas pour une obscure raison d’intérêt personnel mais parce que cette maison offre des textes plus profonds, plus engagés et propose des auteurs d’Europe et d’ailleurs.

Cette fois-ci, j’ai pas mal hésité à me lancer dans cette lecture ayant aperçu beaucoup de commentaires ou de teasings laissant penser que ce roman parlait essentiellement de musique, du punk, du rock… et je n’y connais pas grand-chose à vrai dire.

C’était l’occasion d’apprendre.

En fait, j’ai lu un texte complètement à l’opposé de ce à quoi je m’attendais.

Nous sommes en 1990, aux Etats-Unis, mais ça pourrait tout aussi bien être en France.

Brian, Gretchen, Kim, Bobby, sont au lycée. Ce sont des ados dont les parents ont d’autres chats à fouetter que leurs problèmes d’ados. Souvent désœuvrés après les cours qui relèvent plus de la torture que de l’éducation, ils se retrouvent dans les sous-sols et autres garages de leurs maisons respectives et découvrent les premiers émois et les premières déceptions en écoutant leurs groupes préférés.

La crête des damnés c’est l’histoire de l’apprentissage de l’amour mais aussi de la parfois difficile période où l’on doit passer de gamin à adulte.

Joe Meno nous rappelle ainsi nos années acné, nos rêves jamais réalisés, nos envies d’être libres et par-dessus tout notre volonté de disparaitre en adoptant le look à la mode ou en en empruntant un qui nous permettait de marquer notre appartenance à un groupe. Parce qu’y a-t-il de plus dur à vivre pour un ado que la solitude ?

Il nous rappelle ainsi que l’important est de rester soi-même sans vouloir absolument ressembler aux autres.

Moi qui avais à peu près le même âge, à la même époque, j’ai carrément pris un coup de jeune de 30 ans parce que ces ados, j’en faisais partie et que ces chansons étaient celles avec lesquelles je me suis construite.

Quant au style, il est vrai que ce n’est en rien le même que dans le précédent roman de l’auteur dont je vous parlais ici :

http://www.evadez-moi.com/archives/2018/08/30/36665861.html

Mais n’en déplaise aux esprits bouchés, si l’auteur avait utilisé le même style, cela n’aurait jamais fonctionné.

Joe Meno se met dans la peau de Brian, un gamin qui se cherche encore, qui vit au milieu de parents en train de se séparer et qui est amoureux d’une fille qu’il ne sait comment séduire tout en ayant honte par avance de passer pour un loser auprès de ses potes. Brian est touchant parce que maladroit comme tous les ados et le style de l’écriture lui donne une consistance encore plus réelle.

J’en profite pour tirer mon chapeau à la traductrice qui a réussi à garder le ton qui sied parfaitement au texte.

Alors pour terminer, j’ai longtemps hésité en mode « Should I stay or should I go », mais je vous conseille une petite dose de nostalgie avec ce roman attendrissant.


Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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Le blues de la harpie

Après un braquage, Luce Lemay renverse accidentellement un bébé dans une poussette et le tue sur le coup. Il sort de prison trois ans plus tard. Revenu à La Harpie, sa ville natale, il trouve un emploi dans une station-service grâce à un ami rencontré en prison, Junior Breen. Tous deux sont bien décidés à rester dans le droit chemin jusqu’à ce que Luce tombe amoureux de la belle Charlene.

Au-delà de l’espoir, il y a l’empathie ressentie pour ces protagonistes. Du noir, très noir, un peu d’espoir mais si dur à entrevoir, c’est ce qu’on ressent au fil des pages de ce beau roman noir. Quelqu’un a dit « il y a du Steinbeck en Joe Meno » et j’aurais tendance à penser de même.

On sort de ce beau bleu bien bouleversé ! Une lecture qui se savoure et se déguste.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Le blues de la harpie

Le blues de La Harpie de Joe Meno est un roman qui sent bon l'Amérique profonde. Lu dans le cadre du #pochedumois du #picaboriverbookclub, ce roman a été une très très bonne lecture, j'ai beaucoup aimé.

En nous entraînant aux côtés de Luce Lemay et de Junior Breen, Joe Meno s'attaque à l'épineux sujet de l'après-incarcération. Comment revenir à la vie normale après être passé par la case prison ? Comment trouver le pardon quand on a commis le pire ? Le héros Luce s'impose une sorte de chemin de croix en retournant dans sa ville de La Harpie, une ville dont les habitants veulent le voir déguerpir aussitôt. Il veut affronter les regards, assumer ses actes, cherchant là une certaine rédemption qu'il ne peut s'accorder lui-même.

J'ai vraiment aimé la noirceur qui se dégageait de cette histoire, entre brume et poussière, et aussi sa surprenante fantaisie glauque, qu'illustre bien l'hôtel qu'occupent Junior et Luce. La propriétaire cultive un goût certain pour la conservation d'animaux morts, c'est un peu l'hôtel des horreurs. J'ai aussi beaucoup aimé la plume tout en contraste de l'auteur, la façon dont il mêle brutalité et poésie, la construction psychologique de chacun de ses personnages. Joe Meno parvient à toucher le lecteur avec des personnages qui ont tout de anti-héros. J'ai trouvé l'ensemble très réussi, c'est un roman qui a su me captiver jusqu'à la toute fin.

Le blues de La Harpie est un très bon roman noir américain sur la rédemption, et Joe Meno, un auteur à suivre !
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Le blues de la harpie

RÉSUMÉ:"Luce Lemay prend la fuite après un braquage et perd le contrôle de sa voiture. Il renverse un landau, le bébé est tué sur le coup. Trois ans plus tard, il sort de prison et revient dans sa ville natale : La Harpie, Illinois. Il y retrouve Junior Breen, un ami ex-taulard, colosse au grand cœur. Tous deux s'efforcent de rester sur le droit chemin, mais les choses se gâtent quand Luce tombe amoureux de Charlene, harcelée par son ex-fiancé, et tournent à l'aigre quand les rednecks du coin apprennent leur passé criminel. Luce et Junior parviendront-ils à échapper à la violence qui semble les poursuivre ?



MON AVIS: Joe Meno m'a enveloppé d'un bout à l'autre de son roman avec son écriture pleine de poésie. L'avenir est sombre pour Luce et Junior et si eux ne cherchent que le pardon, il semblerait que les habitants de La Harpie ne croient pas en la rédemption et cherchent par tous les moyens à leur faire revivre les pires heures de leur passé. Alors peut-être que l'amour peut les sauver? Peut-être que tout n'est pas perdu?

Joe Meno sonde finement, douloureusement l'âme humaine et à bien y regarder personne n'est innocent et les bien-pensants sont pire que ceux qui ont fauté et veulent se racheter.

Une balade rurale dure et triste, où la lumière peine à trouver son chemin . Un beau roman.
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Prodiges et miracles

Ne vous fiez pas au bandeau : ce roman n’est pas à proprement parler un polar.



Mais alors qu’est-ce donc ? Un hymne à la grandiose nature américaine ? Une ode au cheval ? Un roman sur le hasard qui fait parfois bien les choses, ou pas ? Une histoire familiale bancale mais un lien indestructible entre un grand-père et son petit fils ?



Et bien d’autres sujets encore comme l’état des Etats-Unis, une sorte d’instantané des états du Sud et de sa population. Car dans l’Indiana, les exploitations agricoles et les usines ferment les une après les autres.



Des filles trop gâtées ne savent pas que faire de leur vie, courant après l’étincelle qui les fera vibrer encore une fois pour se sentir en vie.



Des psychopathes cachent leurs pulsions assassines et se défoulent dans des motels miteux.



Mais le prodige n’est jamais loin.



Même si vous n’êtes pas adepte du Nature Writing et même si les équidés vous laissent habituellement de marbre, comme moi, vous serez séduit par ce Grand Roman Américain.



Un roman qui m’a emporté par sa plume narrative.



L’image que je retiendrai :



Celle de la fantastique jument seule dans son van argenté, elle qui ne rêve que de galoper.
Lien : https://alexmotamots.fr/prod..
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Prodiges et miracles

Certains avaient peut-être déjà lu le précédent roman de Joe Meno paru chez Agullo Editions, Le Blues de la Harpie dans lequel l’auteur abordait le thème de la culpabilité.



Ici, Joe Meno nous parle d’amour familial, un amour qui est parfois difficile.



Jim Falls élève des poulets dans l’Indiana. Il est veuf et a recueilli sa fille junkie et son petit garçon, Quentin et peine à payer ses factures. Jim est un vétéran avec des idées assez arrêtées sur les étrangers. Son petit-fils n’a jamais connu son père et sa mère n’a jamais pu dire de qui il s’agissait. Quentin est un métisse, à 16 ans, il est un enfant avec un retard mental, passionné par les reptiles mais surtout très attaché à ce grand-père un peu bourru. L’arrivée d’une jument de course dont Jim a hérité d’on ne sait qui redonne un espoir de nouvelle vie à Jim jusqu’à ce qu’un évènement entraine grand-père et petit fils dans une folle équipée.



Peu à peu, Jim va apprendre à aimer cet enfant différent, tout au long de ce roman. Et nous, lecteurs, on va peu à peu s’attacher à ces personnages attendrissants et leur souhaiter, finalement, de parvenir à leur fin et de toucher à leur rêve.



Ce roman ne manque pas de rythme et l’accélération des évènements tend à captiver irrémédiablement jusqu’au dénouement. Mais, malgré ce rythme, ce texte est empreint de poésie. Ces moments partagés entre Jim et Quentin sont touchants et cette magnifique jument, fil rouge de ce roman, apporte un quelque chose de mystique à cette histoire profondément humaine, un zeste de L’Homme qui Murmurait à l’Oreille des Chevaux.



Une magnifique histoire d’amour filial, de ces différences qui rendent des êtres encore plus beaux et de ces textes auxquels on repense longtemps avec l’envie d’y revenir pour y retrouver un peu de douceur dans ce monde de brutes. Paru en collection Agullo Fiction, il aurait aussi bien pu paraitre en collection Agullo Noir pour décrire ainsi cette Amérique profonde et rurale, minée par la drogue et la désertification des villes.
Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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Le blues de la harpie





La Harpie, patelin de l’Illinois. Il a tiré ses trois années de taule et rejoint dans sa ville natale son ami Junior, rencontré à l’ombre. Tous les deux ont un méchant fardeau qui pèse sur leur conscience. Luce Lemay, alors qu’il détalait après un braquage, a tué un bébé dans un malencontreux accident de la route. Quant à Junior Breen, il s’enferme désespérément dans un funeste mutisme. Ils trouvent un job, évitent les ennuis, tentent d’échapper aux regards inquisiteurs de la population. Et Luce tombe amoureux.



Ils ont payé leur dette à la société. Ils sont libres - Luce est en conditionnelle. Mais ils ne sont pas pour autant libérés de la culpabilité qui les tenaille. Luce semble vouloir faire pénitence - il n’est pas encore question de rédemption - en revenant malgré tout dans sa ville. Ses actes le prouvent. Il prête le flanc à la médisance, aux accusations et aux diverses attaques morales et physiques. Son retour montre son refus d’oublier le passé - sa faute et l’époque de son insouciance, son innocence.



C’est dans un hôtel minable qu’il retrouve après son travail son ami Junior qui a commis un geste effroyable - on l’apprend assez tard. Dans une ambiance morbide, Lady Saint-François, la patronne, conserve des petits cercueils contenant des animaux morts - on ose faire le rapprochement avec Saint-François d’Assises, le saint patron des animaux. Junior se réfugie dans ce sanctuaire, évitant tout contact avec l’extérieur. Autant dire qu’ils ne baignent pas dans un milieu propice à leur réhabilitation, leur épanouissement. Cependant, l’amour, s’il ne fait pas toujours des miracles, permet à Luce de connaître des émois et d’envisager un mince avenir. (...)



La suite sur : http://bobpolarexpress.over-blog.com/2017/01/quand-on-n-a-que-l-amour-le-blues-de-la-harpie-joe-meno.html
Lien : http://bobpolarexpress.over-..
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Prodiges et miracles

J’ai entamé la lecture de "Prodiges et miracles" portée par une confiance aveugle, nourrie par la double caution de la recommandation de Marie-Claude et d’une première expérience réussie avec Joe Meno.



Comme dans "Le blues de la harpie", un duo est au cœur de l’intrigue, dont l’auteur évoque la relation avec une justesse et une sensibilité très touchantes, dénouant peu à peu les nœuds formant ces amalgames d’incompréhension, de sentiment de solitude ou d’abandon que génèrent l’incommunicabilité ou la pudeur.



La vieillesse de Jim Falls est plombée par l’intense chagrin que la mort de sa femme a inscrit en lui, et par la déception et la culpabilité que lui cause sa fille Deirdre, dont la vie instable est rythmée par son addiction aux amphétamines. Cette gamine jolie et gâtée, à qui on a sans doute trop dit qu’elle était belle, élevée dans le confort et la sécurité, est devenue une jeune femme prématurément vieillie, une loque qui revient sporadiquement à la ferme familiale quand elle est en manque d’argent ou d’homme pour l’héberger, repartant dès qu’elle ne supporte plus la cohabitation avec son père, lui laissant la charge de son fils Quentin, dont elle ne s’est jamais occupé que par intermittences.



A seize ans, ce dernier est un adolescent réservé, sensible et maladroit, qui partage son temps entre les jeux vidéo, pour lesquels il est particulièrement doué, et sa passion pour les reptiles. Bien qu’il écoute du rap et arbore des tee-shirts aux dessins sataniques, c’est un garçon très sensible, qui pleure à la vue d’un poussin malade. Ses régulières tentatives de fugue avortées, à la suite desquelles son grand-père le retrouve au matin endormi dans le poulailler, laissent par ailleurs deviner la détresse silencieuse et passive de ce garçon solitaire, qui se démarque involontairement par un teint café au lait hérité d’un père noir ou mexicain -sa mère n’a jamais su.



Le grand-père et le petit-fils, bien que liés par une réelle affection que traduisent certains petits gestes que chacun concède à sa réserve, communiquent du bout des lèvres, n’échangeant que de rares et brefs dialogues, le premier coincé par sa rigueur morale et la douleur que provoque le lien brisé avec sa fille, le second vivant avec l’envahissante préoccupation de ne pas faire de vague, comme pour faire oublier non seulement sa différence, mais aussi sa présence.



Ils font cohabiter leur détresse en silence, l’attention soucieuse qu’ils accordent l’un à l’autre se dissimulant sous les impératifs du travail à la ferme, qui leur permet tout juste de vivre. Jim est criblé de dettes. A l’image de la plupart des habitants de ce coin délaissé des Appalaches qui a perdu son usine, son hôpital, sa laiterie, d’où les jeunes partent, il se débat au quotidien avec la médiocrité. Jusqu’au jour où une jument leur tombe -presque littéralement- du ciel… et pas n’importe quelle jument, mais un pur-sang altier et athlétique, qui se révèle particulièrement doué pour la course ; une jument qui bientôt excite les convoitises…



Et c’est l’occasion pour l’auteur de faire prendre à son récit un autre tournant. L’humour, qui faisait en partie le sel du "Blues de La Harpie", et que je m’étonnais jusqu’alors de ne pas retrouver ici, émerge. Un humour mêlant subtilement grotesque et cruauté, avec l’entrée en scène d’un nouveau personnage. "Gros enculé" (Edward pour les intimes) vient de sortir de prison. Cet individu brutal et dangereux est donc revenu en ville, décidé à y monter un trafic de Crystal Meth avec l’aide d’un frère cadet terrorisé par la violence croissante de son aîné, puis par les puissantes hallucinations qui bientôt persuadent Edward que son corps se transforme...



A la suite de circonstances que je ne dévoilerai pas, le lecteur est ensuite embarqué, aux côtés de Jim et de Quentin, dans un road-movie enchaînant tribulations burlesques et rebondissements échevelés, les mettant aux prises avec de patibulaires individus aussi effrayants que ridicules.



La jument, enjeu de ces péripéties, suscite chez tous ceux qui la croise émerveillement et admiration, ravive les rêves d’enfant et cristallise les espoirs d’une vie meilleure. Pour Jim, elle devient la seule chose de valeur qu’il a à offrir à son petit-fils, lui donne l’impression pour la première fois depuis longtemps de ne pas être un raté. Le voyage est ainsi pour le grand-père et le petit-fils l'occasion de consolider leurs liens, de se découvrir au fil de confidences de plus en plus intimes, de réaliser à quel point ils comptent l’un pour l’autre.



On ne s’ennuie donc pas un instant à la lecture de ce roman à la fois émouvant, énergique et drôle, dont le ton, bien que la narration soit à la troisième personne, fluctue habilement selon le personnage ou la situation évoqués, la vivacité truculente de l’argot que l’auteur associe aux passages mettant en scène les malfrats alternant avec la délicatesse avec laquelle il explore l’évolution des rapports entre Jim et Quentin.



Je n’aurai qu’un -léger- bémol, en rapport avec l’écriture : je n’ai pas compris les variations de temps qui émaillent le récit, tantôt au présent, tantôt au passé simple, utilisés au cours d’un même épisode…



Un excellent moment de lecture, et un auteur à suivre, incontestablement…
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Prodiges et miracles

Juillet 1995, dans une petite ville de l'Indiana, Mount Holly.

Jim Falls, 71 ans, vétéran de la guerre de Corée, qui élève maintenant des poulets, voit sa fille mettre une nouvelle fois les voiles, le laissant seul avec son petit-fils adolescent, Quentin.

Leur relation est compliquée. Les tâches quotidiennes et répétitives comme le comptage des poussins ou le mirage des oeufs ne laissent que peu de place à l'évocation des sentiments.

Les temps sont durs et les dettes s'accumulent de plus en plus.

Jusqu'à l'arrivée mystérieuse et miraculeuse d'une jument blanche faite pour la course à la ferme.

La rumeur se répand bientôt et 2 frères s'en emparent.

Petit-fils et grand-père se lancent alors à leurs trousses...



Ah que cette chronique est difficile à écrire! Car d'un côté, ce roman noir m'a beaucoup plu et de l'autre, certaines choses m'ont gêné. Je vais tenter de m'expliquer mais mes excuses en avance si je suis confuse dans mes propos.



Tout d'abord, j'ai été touchée par les personnages. Par cet ado sensible, passionné par les animaux exotiques. Par ce grand-père qui souffre pour lui sans réussir à lui montrer ses sentiments profonds qu'il masque par sa rudesse. L'arrivée de cette jument est comme une main tendue entre eux.

J'ai aimé la magnifique plume de l'auteur, qui malgré la dureté, la violence de certains passages, reste douce, belle et très métaphorique.



Ma gêne vient du fait que le résumé en dit un peu trop à mon goût ou que le roman ne démarre pas rapidement, au choix. Du coup j'ai eu cette sensation de longueur avant d'entrer "dans l'action". Mais alors lorsque le rythme accélère, quel régalade!! Et toujours cette plume, absolument sublime, qui fait ressortir de la beauté même dans une extrême noirceur...

Rien que pour elle, je vous le conseille! Mais aussi pour Jim et Quentin, pour cette jument blanche, et surtout cette course poursuite dans une Amérique rurale où violence et douceur se mêlent.
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Le blues de la harpie

J'ai (enfin) lu Le blues de La Harpie de Joe Meno. Quel plaisir de retrouver cette plume si belle et de nouveaux personnages si touchants. Ce premier roman de l'auteur publié chez Agullo Editions n'a rien à envier aux deux suivants, un régal de lecture.


Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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Prodiges et miracles

La misère crasse du quotidien de Mount Holly, bourgade de l'Indian. On fait connaissance avec Quentin, ado taciturne qui épanouie en sniffant de la colle. Le jeune métis est élevé tant bien que mal par son grand-père Jim. Vétéran de la guerre de Corée, il fait ce qu'il peut pour rassurer le môme entre les visites dévastatrices de sa mère, junkie désabusée et ingérable. Un beau matin, apparaît une jument blanche. Erreur de livraison dans cette petite ferme de poulet à l'agonie. Une jument qui fascine par sa beauté et sa fierté. Une jument blanche qui va bouleverser la misère sentimentale de nos protagonistes. Quand l'animal est volé par deux toxicos, Jim et Qunetin se lancent à sa poursuite.

Au cours de cette folle poursuite, on traverse une Amérique rurale oubliée, où drogue et violence semblent être les seuls horizons d’une jeunesse sans repères que la vieillesse ne comprend plus. Grâce à l’amour que chacun porte au cheval miraculeux, l’aïeul et le garçon trouveront le chemin d’une rédemption mutuelle comme un placebo, un alibi à la pudeur d'exprimer ses sentiments. Un roman noir lumineux, à l'amour rugueux, à la loyauté sublime et aux dialogues emplis de génie ! Encore une fois, Joe Meno rassemble tous les clichés pour les balayés et en faire de la poésie.
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La crête des damnés

Chicago, 1990. Brian Oswald est un ado américain lambda. Impopulaire, punk, chétif, acnéique, pourvu de grosses lunettes, un brin naïf. Ce qu’il aime, c’est la musique, trainer avec sa meilleure amie Gretchen, et les filles bien sûr. Mais bon, il ne sait pas vraiment comment s’y prendre. Normal puisqu’il est marginal. Et gauche. Et ado. Et qu’il a tout à apprendre.

Il ne se passe rien dans ce roman si ce n’est le récit de l’adolescence, de la quête de soi, du passage de l’état d’enfant à celui d’adulte en devenir qui passe bien sûr par le saint graal sexuel. Il ne se passe rien, et pourtant ce récit initiatique est furieusement puissant. Certainement parce que Brian s’adresse directement à nous lecteur.trice, sans filtres, sans retenu ; ses mots sont ceux d’un ado, ses expressions sont celles du langage parlé. C’est le discours brut, et même brutal, autant dans le fond que dans la forme, qui dévoile une urgence de vivre et une incompréhension du monde, d’un ado paumé avec ses doutes, des parents en instance de divorce, un père aux abois, des amitiés qui se font et se défont au rythme des rencontres amoureuses. Il n’y a pas de concessions dans les mots de Joe Meno ; il ne nous épargne rien. Et c’est ce qui rend ce livre incroyablement furieux, vrai, normal.

Mais Joe Meno ne se contente pas de réinventer un récit adolescent. Il dépeint aussi avec beaucoup de justesse la vie de la classe moyenne américaine, ces quartiers avec leur lot de racisme, de conformisme, de préjugés. Il décrit aussi la difficulté de grandir dans un monde où tout périclite, où les repères s’estompent, où les mères abandonnent parce qu’on leur en demande trop.

Si j’avais 15 ans aujourd’hui, c’est ça que je voudrais lire, et non les romances pour « young adult ». Je voudrais qu’un ado me dise qu’il n’y arrive pas, qu’il se sent seul et moche, qu’il ponctue toutes ses phrases de « putain », qu’il ne sache pas qui il est et qui il a envie de devenir, qu’il ne sache pas quoi dire, ni comment, ni quand le dire, qu’il soit obsédé par le sexe, parce que c’est l’âge, parce que c’est important, qu’il soit révolté par l’injustice, qu’il ait envie de le hurler mais qu’il n’ose pas parce qu’il est trop lui, trop impopulaire, trop timide.

Une chaude recommandation, une très belle découverte et une surprise.

Un bijou de littérature contemporaine.
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Prodiges et miracles

Un cheval blanc, élégant, de course, arrive dans une ferme perdue, un élevage de poulets, de poussins, des champs de maïs. Un grand père, veuf, son petit fils métis, sa mère qui est repartie sur les routes, un ouvrier mexicain, sans papier, un autre ouvrier qui est venu récupérer ce cheval pour son patron , vieux monsieur grabataire qui l'envoie récupérer son cheval mais aussi sa petite fille fugueuse. Deux frères qui vont tenter de voler ce pur sang... Joe Meno nous décrit l'Amérique profonde avec des personnages border line, écorchés, bousculés par la vie (enfance difficile; séquelles au retour de la guerre...), ces hommes et femmes empêtrés dans une Amérique rurale, en déclin : plus de travail, alcool, drogues, violence. Des pages terribles avec comme image poétique, ce superbe pur sang, qui pourrait symboliser l'espoir, des prodiges ou des miracles !!!
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Prodiges et miracles

Ce qui pour moi est important, ce n'est pas l'histoire que l'on va me raconter, mais la façon de le faire.

Dans prodiges et miracles, Joe Meno nous parle d'un sujet vu et revu, à savoir celui d'un grand père et d'un petit fils, qui se découvrent l'un et l'autre.

Qu'importe. Les personnages sont tellement haut en couleur, la narration intuitive et surtout, il y a du plaisir à la lecture.

Le seul bémol pour moi, c'est la fin.

J'ai été déçue par celle-ci, car elle m'a laissé un goût d'inachevé.

Je ne dis pas qu'elle est mauvaise en soi, tout simplement , qu'elle ne correspond pas à mes attentes.

Mise à part ce détail, je vous conseil la lecture de prodiges et miracles.
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Le blues de la harpie

Quand sur la Harpie Road (Illinois) vous perdez le contrôle de votre voiture, parce que vous venez de braquer la caisse d’un magasin de spiritueux … Et que vous tuez un bébé dans son landau sans avoir réussi à l’éviter …

Trois ans de prison pour Luce Lemay, qui s’y fera un ami aussi paumé que lui, Junior (Ervis) Breen, colosse au coeur tendre, qui lui vient d’en purger vingt-cinq. Parce qu’il n’a trouvé que le meurtre comme solution à un drame vécu par une adolescente de quatorze ans …

À leur sortie, ils se retrouveront à la Harpie, partageront le même hôtel et le même job de pompiste, tenteront de reprendre un semblant de vie, dévorés par la culpabilité et la solitude. Rêvant d’amour et de paix dans cette ville sombre et terriblement triste.

Un avenir est-il possible pour eux ?… Une écriture noire et percutante, une atmosphère glauque, une intrigue qui m’a plutôt mise mal à l’aise … Un titre tout à fait approprié … Très curieuse de rencontrer l’auteur, début octobre, lors d’une prochaine rencontre littéraire !
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Prodiges et miracles

Des personnages en quête de rédemption et de repères



Le talent de Joe Meno, c’est, à mes yeux, sa capacité à créer des personnages complètement hors norme, des sortes de « gueules cassées » modernes en proie avec leur destin qu’ils s’obstinent à vouloir maîtriser. Joe Meno leur offre, pourtant, à chacun une occasion de « se racheter » sous la forme d’un road-trip, parcours initiatique digne des plus grands romans d’apprentissage et dont le fil conducteur sera cette fameuse jument blanche. Mais certains s’en sortiront grandis quand d’autres ne saisiront pas leur chance.



C’est ainsi que Jim Falls, voyant dans cette jument blanche une manifestation bienveillante de son épouse défunte, va porter un regard de plus en plus positif sur son petit-fils. Quentin, ce garçon dont l’anonymat du père et la couleur de peau indéfinissable le rendait presque suspect au yeux de Jim , va lui apparaître peu à peu comme un être attachant, courageux et digne de confiance. C’est comme si son épouse, à travers l’épreuve de cette quête chevaline qu’elle semble lui avoir fixée depuis l’au-delà, l’avait dessillée, lui révélant combien son petit-fils était sans doute l’être le plus cher à son cœur.



Quentin, lui, c’est une sorte de Lazarillo de Tormes à la sauce moderne. Abandonné par sa mère et recueilli par un grand-père qui ne le comprend pas au départ (un peu comme le mendiant aveugle dans la version originale), il gagne en ruse et en intelligence. Il grandit au fil des épreuves auxquelles il est confronté, telle la scène du chien (sa pire angoisse). Ce qui est intéressant, c’est que ce garçon totalement introverti et égoïste se dévoile et parvient à éprouver pour Jim Falls une tendresse infinie, cette tendresse qui lui permettra de comprendre que la solitude qui était la sienne, il n’aura plus à la subir.



Quant à Edward et Gilby, les deux frères qui se la jouent caïds quand ils ne se battent pas pour des Choco Pops ou des Miel Pops, on les croirait sortis tout droit d’un film des frères Cohen. On pourrait presque les comparer à Laurel et Hardy si l’un n’était pas aussi lâche et l’autre aussi timbré. Le seul moment où le lecteur voit en eux un soupçon d’intelligence, c’est lorsqu’ils se retrouvent seul à seul avec la jument et qu’elle leur donne, par sa présence, un peu de normalité voire d’humanité, notamment pour Edward. Apaisé par l’animal, Edward ne saisira pourtant pas sa chance et passera à côté de la rédemption, sa violence étant trop forte à maîtriser.



Enfin, Rick est sans aucun doute le personnage le plus noir et le plus torturé de la bande. Homme à tout faire d’un richissime vieillard mourant, il est à ses ordres, sa vie sentimentale ayant été réduite à néant par sa violence et son égoïsme. Il n’est même plus maître de ses gestes. L’histoire lui laisse, tout de même, une opportunité de se racheter en la personne de cette jeune fille qu’il est chargée de ramener à sa famille. Mais même cela il en est incapable tant l’échec de sa vie le rend fou et le condamne inéluctablement à une vie d’errance.



Des personnages torturés, soumis à leur destin ou « sauvés » par cette jument blanche, apparition quasi fantomatique ou envoyée du ciel, voilà ce que vous offre Joe Meno dans ce roman. Et disons-le, tout simplement, c’est miraculeusement prodigieux !



N.B. C’est moi ou les auteurs américains contemporains sont totalement désenchantés ? Parce qu’il faut l’avouer, ils ne donnent pas envie de partir s’installer aux Etats-Unis.
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Prodiges et miracles

L’Amérique profonde, les routes poussiéreuses, les fermes autour desquelles rodent les créanciers.



Jo Meno nous plante le décor de son roman en quelques pages pudiques et poétiques. Les personnages prennent corps entre les lignes.



Le duo du vieil homme bougon et de l’adolescent paumé et lunaire pourrait donné une impression de déjà vu. Et pourtant l’auteur, dans un style épuré, renouvelle complètement le genre en les lançant dans un road-movie à la poursuite de leur salut, sous la forme d’une jument blanche que leur ont dérobé deux petites frappes.



Le roman bascule dans un récit choral où des personnages, plus paumés les uns que les autres, se succèdent au fil des kilomètres, sur une route à la répétition hypnotique des lieux de perdition et des panneaux ventant un « rêve Américain » inaccessible. Joe Meno dessine un tableau de l’Amérique des oubliés, loin des grandes agglomérations.



Un roman initiatique où les protagonistes finirons par accepter leurs erreurs et leurs échecs. Un roman intime donc, où les paysages jouent un rôle de premier plan. Un roman noir et brutal également où la lumière, si elle offre l’occasion d’un espoir en l’avenir, éclaire aussi crûment les zones d’ombres d’un pays dont l’ADN est marqué du sceaux de la violence.



Une histoire, enfin, pleine de rebondissements, au rythme soutenu pour un récit touchant et haletant. Les liens qui unissent les deux personnages principaux, des liens qui grandissent au fil des pages, rendent ce roman noir absolument touchant.



Une grande réussite !
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