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Critiques de Joe Simpson (37)
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La mort suspendue

Un miracle dans les Andes du Perou

*

Lu dans le cadre du challenge « pioche dans ma PAL » de septembre.

Ce livre est rangé depuis un bail dans ma bibliothèque. Depuis toujours, les récits autobiographiques d'alpinistes, ces aventuriers de l'extrême, me fascinent. Malgré mon amour infini pour la montagne, je sais qu'elle peut devenir une ennemie, qu'elle peut ôter la vie d'un coup d'éboulis, d'avalanche ou tout simplement d'une chute dans un gouffre lors d'une tempête. Et c'est ce qui est arrivé à l'auteur, Joe Simpson, cet alpiniste anglais, rompu aux escalades alpines.

*

C'est l'histoire d'une aventure extraordinaire, je dirais même miraculeuse, d'une intensité si forte qu'elle paraît presque surréaliste. Joe Simpson s'en est sorti puiqu'il nous raconte ce récit bouleversant.

*

Deux amis, Joe et Simon Yates décident de gravir la face ouest du Siula Grande au Pérou dans la Cordillière des Andes. Cela démarre bien puisqu'ils réussissent à atteindre le sommet près de 6000m d'altitude.

Lors de la descente, cela se complique fortement. Joe glisse et se retrouve avec une jambe fracturée. Là-haut, à cette hauteur, les conséquences sont dramatiques. Joe le sait bien, il se sait condamné. Si Simon reste, lui aussi mourra. Durant quelques heures, ils essaieront d'y remédier, l'un poussant l'autre. Mais la catastrophe arrive. Joe tombe au fond d'une crevasse. Simon devra couper la corde liant le dernier moment passé avec son ami. Une décision si difficile. Simon est en proie à la culpabilité et devra rejoindre le camp de base seul.

*

Nous suivrons donc Joe durant trois jours. Des moments de souffrance terrible qui alternent avec l'euphorie, des hallucinations, des gestes de « dernier recours ». Un affaiblissement physique et mental progressif qui m'a bouleversé. En retenant mon souffle jusqu'à ce que Joe arrive au camp, sain et sauf (!).

*

Un roman assez classique de « témoignage d'alpiniste » en première partie, puis l'épopée et cet instinct de survie restitué de manière très vivante , m'a captivé de bout en bout.

Il y a certes quelques termes techniques que je n'ai pas vraiment compris mais la beauté des paysages andins et la belle lutte de la vie contre la mort m'ont fait passer un bon moment de lecture (si on peut dire).

*

Tout est bien qui finit bien. Mais qu'en est-il de la suite ?

Joe est devenu membre actif de Greenpeace et met souvent l'alpinisme au service de la cause écologiste. A-t-il arrêté de grimper des sommets inaccessibles ? Est-ce une leçon à retenir ?

Joe a eu beaucoup de chance dans ce drame. C'est aussi un beau témoignage sur l'amitié.
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La mort suspendue

Il y en a qui aiment les films d'horreur. Moi, je vous l'avoue, quand j'ai une vraie envie de me filer les chocottes, c'est le film de montagne. Irrésistible. Je flippe à donf'...

Eiger, Everest, Méru, K2, tout me va.

Mais le livre de montagne, à part Premier de cordée, lu à seize ans, je n'avais pas essayé. le Grand Jeu de Celine Minard avait été une initiation, mais la montagne y était un décor plus qu'un propos. Nastie92 a été mon guide de haute montagne littéraire :qu'elle en soit ici remerciée !

Ce roman n'en est pas un:Joe Simpson est le narrateur, l'auteur et le héros de cette terrible et catastrophique descente du Siula Grande, dans les Andes! Heureusement: on se dit que pour le raconter si bien, il a forcément dû en rechapper!

La première partie, très technique, m'a demandé un énorme effort d'imagination, mais sur ce chapitre, je ne crains personne. J'ai donc pris mon pied à imaginer les contorsions les plus acrobatiques, les manoeuves les plus tordues, les positions les plus audacieuses dans les plus insondables crevasses, les plus vertigineuses corniches et les rochers les plus abrupts!

La seconde est épuisante à lire: la souffrance physique, le courage et l'instinct de survie vous pompent littéralement toute énergie. ..et pourtant on continue à lire, fasciné.

Le compagnonnage de cordée m'a aussi paru une rude épreuve : confiance, lucidité et rudesse. Pas question de faire du sentiment, de l'empathie, de l'apitoiement. Pas un mot de trop, un sens du danger et une évaluation permanente du risque et du temps.

Et quand cette mâle camaraderie est rompue comme la corde qui relie les grimpeurs, la solitude n'est jamais totale: un surmoi puissant, vigilant, intransigeant escorte, guide et ordonne. Pas le temps de rêver, geindre ou se prendre en pitié : chaque minute compte!

Moi qui redoute les ascenseurs et ai le vertige sur le moindre escabeau, j'ai été servie....

Enfermé dans une crevasse immense avec une jambe cassée, Joe Simpson a le choix entre la perspective d'y mourir de froid et d'angoisse- ça c'est pour la claustrophobie- ..ou l'obligation kantienne d'en sortir coûte que coûte, en glissant et rampant à travers névés, glaces, moraines, neiges en tempête, pourvu qu'il se lance dans une "petite" descente de 6000 mètres -ça c'est pour le vertige!-

Une course contre la montre, la souffrance et la peur. Haletante!

Ce baptême de grimpette m'a donné plus de frissons qu'un Lovecraft de derrière les fagots...

N'hésitez pas à partir en cordée sous le piolet vigilant de Nastie. ..elle est de très bon conseil et aura sûrement plein de titres à vous proposer.

Pour moi je fais un break au camp de base...Un peu de plancher des vaches ne me fera pas de mal!



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La mort suspendue

La mort suspendue est le récit d'une aventure exceptionnelle.

Joe Simpson et Simon Yates font une ascension de très haut niveau dans les Andes péruviennes, une première d'une face ardue. Une réussite malgré les conditions difficiles : ils atteignent le sommet. Mais à la descente, c'est l'accident ; Joe se casse la jambe, et ce qui ne serait qu'un banal incident dans d'autres circonstances prend à six milles mètres d'altitude une toute autre allure. Les deux amis prennent instantanément conscience du drame qui se joue. Seul, Joe est condamné. Mais si Simon reste avec lui, ils risquent très probablement d'y rester tous les deux.

Quand on commence cette lecture, on sait que Joe s'en sortira, puisqu'il est l'auteur du livre. Mais tout au long du récit, on doit se pincer pour se dire qu'on ne rêve pas, que toutes les péripéties relatées sont bien réelles. Franchement, on croirait l'histoire sortie de l'imagination débordante d'un scénariste hollywoodien tant elle est incroyable.

Le livre est composé de deux parties distinctes. Dans la première, on suit l'ascension : un récit classique d'alpinisme, bien écrit et très détaillé. Les descriptions sont très intéressantes, car les Andes offrent des paysages uniques que l'on ne retrouve dans aucune autre montagne au monde. La seconde partie est le récit du retour au camp de base, après l'accident. Récit à deux voix croisées : celles de Joe et de Simon. La culpabilité de l'un, l'alternance de périodes d'euphorie et d'abattement pour l'autre. Joe Simpson, en plus d'être un excellent alpiniste, montre un beau talent d'écrivain. Il réussit à puiser au plus profond de lui-même pour retrouver et nous faire partager toutes les émotions qui l'ont traversé pendant cette aventure. Les heures et les jours passant, on suit son affaiblissement physique et mental, c'est saisissant de réalisme.

Le caractère exceptionnel de cette aventure et la qualité du récit font de ce livre un des grands classiques de la littérature de montagne.

Les efforts surhumains de Joe pour redescendre au camp de base montrent à quel point l'instinct de survie peut être fort. Cela m'a fait penser au récit de Saint-Exupéry dans Terre des hommes, quand il raconte la lutte de Guillaumet pour avancer et ne pas se laisser mourir après son accident (dans les Andes également, autre point commun), et qu'il lui fait dire : "Ce que j'ai fait, je te le jure, jamais aucune bête ne l'aurait fait."
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Eiger, la dernière course

Si vous aimez la montagne, chaussez vos crampons, prenez vos cordes et votre baudrier, revêtez votre veste la plus chaude et suivez Joe Simpson. Il vous emmène.

Mais attention, pas n'importe où.

La face nord de l'Eiger. Ça vous dit ? En avant, marche !

L'Eiger. Cette face mythique, appelée aussi l'ogre en raison des nombreux alpinistes qu'elle a avalés.

Une montagne qui fait peur, rien qu'en photo, alors je n'ose pas imaginer en vrai !

Une montagne qui fascine autant qu'elle effraie.

Cette fascination peut sembler curieuse, voire morbide : il y a tant d'autres "terrains de jeux" dans le monde. Alors, pourquoi ?

Dans ce livre, Joe Simpson, répond à cette question, à travers sa propre expérience, à travers ses récits. Chaque alpiniste a son histoire, chaque aventure est personnelle, mais Joe Simpson réussit à faire comprendre ce qui motive le grimpeur d'une façon générale.

L'auteur m'avait époustouflée par son incroyable récit de survie dans La mort suspendue ; il m'a conquise dans ce livre dans lequel il dévoile d'autres aspects de sa personnalité.

Tout commence en douceur, on n'attaque pas l'Eiger comme ça ! Il faut faire une petite marche d'approche.

Alors Joe Simpson raconte différentes aventures qu'il a vécues, de petites tranches de vie. Il partage ses souvenirs, et par petites touches impressionnistes fait comprendre au lecteurs ses pensées et ses motivations.

Les morts autour de lui le dépriment (on le comprend !) et finissent par avoir raison de son envie de grimper... ou presque. Mais avant de raccrocher les crampons, il faut avoir coché toutes les cases d'une liste de courses à faire. Et en point d'orgue, l'Eiger. Joe Simpson ne peut pas y couper, il ne peut pas arrêter sans s'y être confronté.

Ne pas se frotter à l'Eiger est pour lui impensable, tout simplement.

Quand ce fait est établi, une certaine frivolité des différents récits du début fait place à la plus grande gravité. le livre bascule dans une autre dimension.

En guise de révision avant de s'y lancer lui-même, Joe Simpson raconte les expéditions malheureuses, celles pour qui l'Eiger s'est fini en drame. Il analyse et fait comprendre au lecteur que si la peur est bien présente, l'envie de se lancer à son tour devient de plus en plus impérieuse, car cette face qui "exhalait une menace tranquille" envoyait en même temps "l'appel silencieux des hauteurs". Un appel impérieux.

Joe Simpson n'est pas fou, il est passionné. Mais un passionné lucide, qui connaît les risques et fait tout pour les minimiser. Qui veut se servir des expériences passées pour éviter de reproduire les mêmes erreurs. Ce n'est pas un casse-cou écervelé. Il partage avec Gaston Rébuffat, qu'il cite, la même conception du danger : "J'aime la difficulté. Je hais le danger."

L'Eiger ? Sans y être encore allé, il en connaît les moindres recoins. Il a lu et étudié tous les récits, tous les documents. De cette redoutable face nord, il connaît chaque petite portion. Il connaît tous les points de passage "obligés" auxquels les grimpeurs successifs ont donné des noms.

Des noms simples (le Nid d'hirondelles, la Rampe, la Traversée des dieux, le cône de l'Araignée) ou des noms propres, pour rendre hommage à l'un d'eux (la Traversée Hinterstoisser), mais aussi des noms plus explicites (la Vire délitée, la Fissure pourrie), quand ce n'est pas carrément "le Bivouac de la mort" en référence à une cordée passée par là et dont il est inutile que je précise le sort.

Joe Simpson n'est ni naïf ni inconscient. Il sait ce qui l'attend dans cette ascension. Il nous livre un récit très personnel, plein de lucidité et d'humanité. Les deux derniers chapitres sont particulièrement émouvants.

Il écrit à la toute fin : "L'essence de l'ouvrage a consisté à exprimer la peur et l'amour, le chagrin et la mort dont la montagne m'a imprégné, et d'essayer d'en tirer un état d'esprit qui exalte la vie de façon positive. J'ignore si j'ai réussi ; c'est à vous de juger." Eh bien, puisque l'autorisation de juger m'est clairement donnée par l'auteur, je l'utilise : Joe Simpson a écrit là un livre magnifique, un de ceux qui font voyager, qui font rêver, et au-delà, font mieux comprendre les motivations profondes des alpinistes. Merci monsieur Simpson !
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La mort suspendue

L'état d'esprit des grimpeurs de Joe Simpson et Simon Yates est semblable à celui Jon Krakauer, dans "into the wild " lorsqu'il ouvre une nouvelle voie sur la Devils Thumb. Ils n'ont pas besoin de logistique, de support médiatique pour partir à l'aventure, pour vérifier l'idée qu'ils ont du parcours possible à partir d'ue photo.

Comme pour Jon Krakauer, les événements sont si forts que Joe Simpson est arrivé à me faire vivre sa course. Il a su me communiquer ses angoisses alors que j'étais assis dans le métro ( au chaud).

Le style du livre est très vivant, car malgré l’issue heureuse de l’accident annoncé dés le départ, Joe Simpson a su recréer l’intérêt du lecteur en lui faisant partager toutes ses pensées et ses actes.

En intégrant les pensées de Simon Yates, Joe Simpson a pu donner un témoignage de force à son aventure.

Le récit va à l’essentiel : la course , l’accident et le retour dramatique. (contrairement aux récits d e Jon Krakauer). Du coup ma curiosité est frustrée : comment Joe Simpson et Simon Yates s’étaient-ils connus, ont-ils refait des courses ensembles, comment ont-ils pu obtenir le support de la Porchester Group Insurances Services…. J’espère avoir des indices dans des livres suivants....

Il y a des remerciements pour les croquis de Tom Richardson, mais il n’y a pas de croquis dans l’édition de poche. Dommage...

A La lecture du livre, j’ai une pensée pour Nicolas Bonhomme, connu comme moniteur de montagne UPCA, disparu en 1998 dans le GASHERBRUM VI

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La mort suspendue

Deux alpinistes dans les Andes à plus de 6000 mètres.

L'un chute, se brise la jambe. Son compagnon est confronté à un terrible dilemme : tenter de le sauver au risque d'y perdre la vie ou l'abandonner pour sauver la sienne.

J'avais été enthousiasmé par le film-documentaire de Kevin McDonald sorti début 2004.

J'ai donc lu le témoignage dont il était l'adaptation (dont le titre original "Touching the Void" est plus élégiaque que sa traduction française).

Je n'ai pas ressenti à sa lecture la même émotion.

Le problème avec la littérature de montagne est la technicité de son vocabulaire qui rend le récit bien obscur aux non initiés.

Du coup, tout en recommandant chaleureusement le documentaire, je réserverai aux seuls fanas d'alpinisme la lecture de ce livre.
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La mort suspendue

Je suis rentré dans l'aventure tragique de Joe Simpson par le documentaire de Kevin Mac Donald et dont vous trouverez un lien en fin de chronique. Le livre revient avec d'avantage de précision sur ce véritable fait d'armes de l'histoire de l'alpinisme, sur cette lutte pour la survie d'un alpiniste d'exception qui sera amené à remonter une crevasse et ramper pendant plusieurs jours et plusieurs milliers de mètres de dénivelés, la jambe cassée, à plus de 6000m d'altitude. Sans eau. Seul. Abandonné par ce compagnon de cordée qui le croyait mort. Et c'est précisément sur la relation entre les deux hommes que le livre est riche, puisque bien qu'écrit par Joe Simpson, l'éditeur y donne la parole à son alter ego, envers lequel les soupçons d'abandon pèsent encore lourdement.
Lien : http://www.cinetrafic.fr/fil..
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Encordé avec des ombres

Joe Simpson s'interroge sur ses motivations, et au-delà de son propre cas, sur ce qui pousse irrésistiblement les alpinistes vers la montagne.

Malgré les souffrances endurées, malgré les blessures, malgré les camarades morts dans les différents sommets du monde, cette envie de retourner en altitude s'avère plus forte que tout.

Joe Simpson a lui-même vu la mort de très près à de nombreuses reprises, notamment dans les Andes, lors d'une aventure à peine croyable qu'il a relatée dans son best-seller La mort suspendue. Mais l'obsession de la montagne gagne toujours : même handicapé par les séquelles de graves blessures qu'il a subies, il n'a de cesse de repartir en expédition. À ce niveau là, on peut certainement parler de drogue : Joe Simpson, comme tant d'autres, est drogué, accro à l'alpinisme. Et il arrive assez bien à nous le faire ressentir dans ce livre.

On découvre dans cette lecture une vie qui est absolument non conventionnelle. Et ce, depuis l'enfance : le petit Joe n'a pas connu la vie d'un petit citadin tranquille ; là où un gamin "normal" se borne à se faire quelques frayeurs à vélo, Joe chasse un cobra avec son frère, saute par-dessus des broussailles pour finalement chuter au fond d'un ravin de quinze mètres de profondeur, et autres aventures qu'il nous relate dans la première partie. Un passage retranscrit bien l'atmosphère des premiers chapitres : "Au cours de ma vie, je me suis brisé beaucoup d'os, lacéré en maints endroits, cassé des dents et bien maltraité de manière générale, mais je ne me suis jamais fait de fracture du crâne. Ce n'est pas faute d'avoir essayé..."

Puis, on passe aux choses sérieuses : la haute montagne. Joe Simpson nous raconte différentes ascensions avec les péripéties qui vont avec, et ses récits sont entrecoupés de souvenirs d'accidents ayant frappé des amis, ou des grimpeurs de renom. À chaque expédition sont attachés les souvenirs de ceux qui l'ont précédé. Évidemment, ce n'est pas très gai, on meurt beaucoup dans ces pages, mais vu le titre du livre, on s'y attendait. Joe Simpson nous offre une succession de petits récits : c'est parfois décousu, mais cela reflète sans doute bien les questions et les pensées un peu entremêlées qui se bousculent dans sa tête.

L'ensemble donne un ouvrage très prenant, tour à tour drôle, émouvant, ou dramatique, à travers lequel on peut un peu mieux approcher les raisons qui rendent la montagne si irrésistible aux alpinistes, au risque de leur vie.
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La mort suspendue

Il est des récits qui permettent d'atteindre des endroits inaccessibles aux communs des mortels. En l'occurrence, ici, deux "endroits": l'extrême altitude du Siula Grande dans les Andes, et l'extrême instinct de survie dont peut faire preuve l'être humain.

J'ai toujours des interrogations et incompréhensions sur certains de nos modes de fonctionnement, et j'espère dans ce type de récits trouver quelques éléments de réponses. Quels ressorts de motivation poussent à aller dans des situations extrêmes ? Quelles sont les ressources qui expliquent la survie alors que la mort semble la seule issue ?

Sur la forme du livre, rien à dire. Le récit est prenant, dynamique et se lit comme si on y était. Une réserve sur les termes techniques liés à l'alpinisme.

Sur le fond, mes questions restent en suspens...il s'agit d'un "simple" récit, sans véritable analyse, il ne fait qu'effleurer les forces sous-jacentes de ces aventuriers de l'extrême.



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La mort suspendue

Le livre autobiographique de Joe Simpson est un récit auquel on reste suspendu, sans mauvais jeu de mot, tant on est captivé par le déroulé de cette aventure effroyable, qui nous rappelle combien l'aventure extatique voisine avec le tragique.



Dans les années 80, Simpson et Yates, tous deux alpinistes déjà chevronnés, décident d'affronter le flanc ouest du Siula Grande, jamais vaincu par cette face. Le beau temps aidant, après quelques approches avortées, tous deux finissent par atteindre leur but. Las, le propre d'une ascension est qu'une fois atteint le sommet et après avoir profité un court moment de la victoire sur soi-même et sur la montagne, il convient ensuite de redescendre... Et c'est là que les ennuis réels commencent : le temps a changé. Celui qui est surpris en plaine s'abrite et attend, celui qui est surpris en montagne subit.



Un long et périlleux retour s'annonce donc, et le drame survint : en chutant, Joe Simpson se brisa la jambe. Dès lors c'est une lutte acharnée qui s'engage pour aider le blessé à parcourir les 1 000 mètres de dénivelé pour rejoindre la base du glacier. Un autre incident contraint Yates à couper la corde qui le reliait à son compagnon de cordée, persuadé que celui-ci n'est plus.



Mais Joe Simpson ne s'est pas éteint malgré sa jambe brisée, et c'est littéralement sur les genoux qu'il entamera un parcours sidérant dans la neige, en rampant, pour sauver sa vie. Et il y parvint, ce qui, paraît au lecteur insensé tant ce combat semblait perdu d'avance. Mais non, l'homme dispose de ressources proprement insoupçonnées, que Joe Simpson a su utiliser pour ne pas laisser sa peau à la montagne.



On ne peut être qu'impressionné par un tel récit, on se rend compte que des mots imprimés ne rendent compte que d'une parcelle de ce qui a été ressenti par celui qui a vécu une telle expérience, qui force au respect et nous rappelle au devoir d'humilité face à une Nature, belle et terrible à la fois.
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La mort suspendue

1985.Cordillère de Huayhuash. Andes péruviennes. Cirques de parois glaciaires. Grondement régulier des avanlanches.4500 mètres d'altitude.Joe Simpson et Simon Yates alpinistes chevronnés décident d'entreprendre l'ascension du Rosario Norte mais le temps est incertain. Isolement. Liberté. Sérénité. Arête sud du Siéra Norte. Quatre ou cinq jours tout au plus pour atteindre le sommet.Verticalité. Septième ciel. Neige. Bivouac. 5800 mètres d'altitude.Barre rocheuse face ouest. Dérapage. Angoisse. Calme.Manoeuvres de cordes. Troisième jour. Moins vingt degrés. Vent glacial. Quatrième jour.600 mètres d'altitude.Tempête.Accident. Chute. Le genou de Joe est écrasé. Douleur.Larmes.Peur.Il est suspendu au bout de la corde de son ami.Silence de Simon.Pitié. Pas de temps pour la compassion.Simon tranche la corde. Mort? Abandon?Hallucinations. Découragement.Instinct de survie. Que va t il se passer dans la tête de Joe et comment va t il prendre sur lui pour s'en sortir malgré TOUT.Une sacrée leçon de vie et de courage, un livre d'aventure qui interroge sur ses propres limites,le dépassement de soi et montre comment une telle expérience traumatisante peut changer le cours d'une vie.

On s'y croirait! Même si l'on préfère lire que vivre!
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La mort suspendue

VERTIGE, CHANCE & RESPECT.



Commenter un récit d’alpinistes victimes d’un grave accident sur le massif du SIULA GRANDE dans les Andes du Pérou, quand on souffre soi-même de vertige relève de la gageure.



Néanmoins, plusieurs commentaires émergent à la lecture de ce superbe document.

1. Joe SIMPSON ne se contente pas d’être un remarquable alpiniste. C’est un également un excellent écrivain. J’ai avalé ce livre de près de 300 pages d’une seule traite. Tout simplement passionnant pour qui respecte l’extrême et le dépassement de soi.



2. Le livre est articulé autour de 13 chapitres (un hasard que ce chiffre « 13 » ou bien un clin d’œil de l’auteur à la Chance ?) mais s'avère en fait organisé autour de trois parties distinctes.



3. Partie 1 : « vertigineuse » à 6 000 mètres d’altitude, consistant à atteindre un sommet vertical verglacé et friable tout en jonglant avec les tempêtes de neige, relève déjà d’un exploit que personnellement j’ai tout simplement du mal à envisager



4. Partie 2 : l’accident, la jambe cassée, la descente et la décision de couper la corde traduit bien ce qu’est la notion d’instinct de survie.



5. Partie 3 : la chute dans la crevasse, une nouvelle descente verticale, l’émergence de Joe telle une taupe et surtout le retour au camp de base – dernier périple cette fois-ci accessible à vous et moi -, décrivent ce que peut être le dépassement de soi. Le paradoxe réside là. C’est dans cette partie à priori banale que réside l’exploit le plus remarquable du livre, qui plus est « sous contrainte de délai » (avant la levée du camp de base).



6. Enfin, un paramètre s’avère omniprésent tout au long des chapitres du récit. Le « facteur chance ». Chance en montant et bivouaquant lors des tempêtes de neige. Chance sur la corniche du sommet. Chance lors de la chute dans la crevasse. Chance sur le plateau inférieur de la crevasse. Chance finale à proximité du camp de base. Mais semble-t-il, cette Dame ne se donne qu’aux audacieux…



Le livre donne envie de voir le film qui a été tiré de cette aventure



Conclusion : un seul mot, actuellement très tendance et galvaudé, me vient à l’esprit : Respect !

Réel respect pour Joe SIMPSON et Simon Yates !



P@comeux - 2014/04 ©
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La mort suspendue

1985, Joe Simpson et son ami Simon Yates, tous deux jeunes alpinistes britanniques tentent de gravir la face ouest du Siula Grande au Pérou. Après l'arrivée au sommet, la descente ne va pas se passer comme prévu.



Joe raconte leur épopée, son accident et son combat pour sa survie avec un certain talent littéraire et livre une leçon de courage, un exemple indéniable d'instinct de survie entre adrénaline et lutte physique et psychique.
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La dernière Course

Ce livre de Joe Simpson m'a beaucoup plu. Simpson est un alpiniste chevronné qui est connu pour avoir survécu après un terrible drame lors d'une ascension au Pérou avec son ami Simon Yates, drame qu'il raconte dans « La mort suspendue ».



« La dernière course » est le livre de la maturité. L'alpiniste nous partage ses questionnements sur son futur : va-t-il arrêter la montagne ? Ses réflexions sur l'évolution de l'alpinisme (entre autres sur l'Everest), et sa tristesse face au nombre de décès parmi ses amis grimpeurs.



Il décide alors de finir en beauté et de tenter son rêve : la face nord de l'Eiger dans les Alpes suisses avec son camarade Ray Delaney. Avant de nous raconter sa dernière course, Simpson prend le temps de nous raconter l'histoire de cette montagne et des différentes cordées qui ont tenté de la gravir via la face nord. Ce chapitre est particulièrement tragique !



Le récit de l'ascension par Joe et Ray est palpitant, malheureusement d'autres grimpeurs périront ce jour-là dans la montagne suite à la survenue d'un orage violent. Ces morts tragiques, quasiment sous ses yeux, finiront par avoir raison des doutes de Joe qui décidera d'arrêter la montagne.



J'ai trouvé que le livre soulevait plusieurs points intéressants : la folie de la jeunesse, le temps de la maturité, la confrontation avec la mort, l'Histoire de l'Eiger, la question des secours en montagne (est-on prêt à mourir pour d'autres ?), la mentalité des nouveaux grimpeurs, en particulier dans l'Everest.



En bonus : de belles photos et un plan de la voie sur la face nord.

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La mort suspendue

Récit qui nous plonge dans une ascension inédite au Pérou. Simon et Joe bravent les tempêtes, les murs de glaces pour leur plaisir d'alpinistes oui mais voilà après être monté il faut redescendre.

Le récit tient en haleine au fil des pages surtout une fois que le drame s'est produit.



On comprend au travers de ces mots son envie de se battre contre la mort à tout prix, ne pas abandonner alors que la vie ne tient qu'à un fil. On ne peut que se demander où il arrive à puiser cette force.

Un bémol sur le lexique très technique qui parait parfois peu clair pour la néophyte en alpinisme que je suis.



Un beau récit sur la survie.
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La mort suspendue

Comme pour d'autres livres de montagne, je vous recommande la critique de Nastie92.

J'ajouterai que, contrairement à ce qu'on en entend dire, le sujet de ce livre n'EST PAS la question morale du compagnon de cordée qui coupe la corde pour sauver sa vie, sachant que celle de l'autre est perdue.

Joe Simpson réussit à varier le ton et les points de vue : outre les phases alternatives d'espoir et de découragement de l'alpiniste blessé, il donne la parole à son compagnon, qui vit un drame et s'imagine déjà la façon dont il sera jugé. Dans les parties finales, on lit aussi le point de vue des psys spécialisés dans le traitement post-traumatique, et la réaction de l'auteur face au succès de son livre et du film qui en fut tiré (un livre qui parle de son propre succès : étonnant, non? aurait dit Desproges).

L'humour et la bonne entente de la cordée avant le drame, les relations si vite variables entre les deux grimpeurs dont chacun envisage avec effroi ce que l'autre vit et imagine, la chaleur retrouvée quand se produit le miracle : Joe Simpson réussit à nous faire vivre tout cela intensément. Oui, c'est pour moi un grand livre.
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Aventures en paroi : la compilation

Trois récits en un par l'auteur du "très connu" (dans le milieu montagnard, s'entend) Touching the Void (La Mort suspendue en Français), qui a donné lieu à une adaptation filmée au succès critique assez limité...

En plus de ce best seller, multi récompensé, on peut lire Encordé avec les Ombres et La Dernière Course, ses deux autres récits marquant en tant qu'alpiniste.

On découvre que, malgré son humilité et ses incessantes auto-critiques, Joe Simpson a été un grand alpiniste, réalisant un grand nombre de voie (très) dures dans les Alpes, ouvrant des itinéraires de haute volée sur tous les continents, fréquentant la haute altitude avec assiduité. Il a aussi fréquenté les plus grands et porté un bel intérêt à l'histoire de l'alpinisme et s'est interrogé longuement sur sa pratique et tout ce qu'elle implique.



C'est donc une approche très complète de la montagne que propose cette compilation bien pensée de Glénat !

Du sensationnel avec le premier, la lutte intense pour la survie (10km à ramper, remarquez il avait perdu 40% de son poids, c'était plus facile), puis des réflexions sur sa folle jeunesse, faite de conneries sans nom, de vols dans les supermarchés, de chutes spectaculaires, de nuits épiques pendu à un mauvais piton. Qu'il soit encore là est un beau miracle, presque une preuve de l'existence divine, tant il en accumule !

Enfin vient le temps de la fin, de l'arrêt, les morts s'accumulent autour de lui ,ses amis, les meilleurs, tous finissent par y laisser la vie, la loi des probabilité, la trop forte exposition au danger ; le temps pour lui de réaliser quelques dernières courses de belle ampleur avant de laisser tomber le haut niveau.... et de nous laisser une belle réflexion sur le sens de tout ça, l’intérêt, le but, le besoin de montagne...



L'écriture est fluide, sans fioritures, sans effet de manche ou de style, sans doute Simpson s'en croyait-il incapable, et tant mieux, le style sobre convient mieux à ce qu'il raconte: il ne sert à rien d'en ajouter des tonnes quand la vie s'en charge ! Sa vie, que l'on découvre dans Encordé avec des Ombres n'a pas été rose tous les jours, ce qui explique peut être la détermination dont il a fait preuve dans tous les domaines.



Un bon moment de littérature à passer en sa compagnie en tous cas !
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La mort suspendue

Joe Simpson nous raconte, sous forme de roman, une expédition en montagne qui a failli mal tourner. Il y a du suspense, de la tension, c'est agréable à lire.
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La mort suspendue

Une histoire peu banale qui souligne à quel point l’Homme ( avec un grand h ) dispose de resources dont il ne soupçonne pas l’étendue ! Confrontée à une situation qui donne à l’enfer une image douce et confortable, le narrateur nous raconte son incroyable combat pour juste survivre ! Une rage de vivre ahurissante tant le chemin de croix fait frissonner .



On est pris par l’ouvrage qui se lit d’une traite ! Je regrette parfois le ton un peu descriptif regorgeant de termes techniques qui pour un non initié peut sembler un peu pesant dans le lecture , surtout la première partie relative à l’ascension
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Eiger, la dernière course

J'ai pioché ce livre un peu par hasard, un peu pour le titre, sans avoir lu le grand classique: La Mort Suspensue, du même auteur. C'est la raison pour laquelle j'ai parfois eu le sentiment que Joe Simpson manquait de légitimité pour nous faire part ainsi de ses pensées, sur l'alpinisme, le risque, la vie en général... Si le point final de l'ouvrage est bien une course menée en compagnie de son ami Ray à l'Eiger, on y trouve de nombreuses anecdotes et réflexions personnelles, livrées en vrac, mais toujours dans un souci de transparence.

Bien qu'alpiniste chevronné, l'auteur reste humble face à ces confrères et la montagne. Il a par son expérience, une conscience aiguë des dangers de la pratique des sports de montagne (parapente, alpinisme), et relate au long de l'ouvrage, les tragédies qui ponctuent l'Histoire de l'alpinisme, et les pertes parmis ses amis. C'est également un bon vivant, dont l'image donné par le livre détonne avec celle du grimpeur racé que l'on imagine souvent. Joe boit, fume, mange, vieillit, à la trouille parfois, et reste pourtant des ces gens capables d'aller défier l'une des plus terribles face Nord des Alpes. L'humour anglais me laisse parfois coi, mais le personnage m'a été immédiatement sympathique, et j'ai apprécié l'accompagner dans ses excursions et le cheminement de sa pensée. Il m'a par ailleurs transmis son intérêt pour ce monument de l'Histoire de l'alpinisme qu'est l'Eiger, et partage ses références bibliographiques en fin d'ouvrage. Je poursuivrais donc probablement l'aventure avec:

La Face Nord de l'Eiger de Heinrich Harrer.
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