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Citations de John Crosby (30)


On considère que quatre milliards de dollars venus de la cocaïne sont investis dans l'immobilier rien que dans ce pays. Ils achètent des banques, des immeubles, des centres commerciaux, des membres du Congrès, des juges. Ils embauchent des avocats très chers pour demander et obtenir ajournement de séance sur ajournement de séance, jusqu'à ce que plus personne ne se souvienne de l'accusation d'origine. Les preuves disparaissent. Le système judiciaire de ce pays est une vaste plaisanterie.
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- Les gentils nazis sont, comme les licornes, des animaux mythiques.
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Jadis, la terre regorgeait de cuisiniers. Ils sont tous devenus avocats ou notaires. Un jour, nous mourrons de faim, entourés d'hommes de lois occupés à rédiger nos testaments. C'est ce qu'on appelle la promotion sociale.
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Il faut toujours savoir colmater les brèches. Présenter ses excuses est le signe majeur de la civilisation et on doit le faire avec élégance et passion. Une excuse réellement bien venue est une œuvre d'art.
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À la lumière froide d'une longue histoire, la loyauté, quand on s'y asservit bêtement au lieu de l'envisager avec intelligence, apparaît comme une aberration, une forme d'aliénation mentale. Les civilisations s'effondrent par obéissance à la loi, et non l'inverse.
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Quand les visiteurs ne lui conviennent pas, il les met dans le salon, en plein sous le climatiseur, et ils attrapent la mort. Quand il les méprise, il les laisse debout dans l’entrée – pendant des heures, parfois.
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Cassidy est le seul à connaître toute l'histoire, confia Feinberg à ses chefs, et il ne la racontera jamais.
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— Vous avez dit à ma fille que les trois hommes les plus destructeurs de l’histoire étaient Jésus Christ, Karl Marx et Sigmund Freud. Vous trouvez que ce sont des choses à apprendre à une fille de douze ans ?
— J’essayais de la faire réfléchir, madame. J’essayais d’amener une réponse un peu moins sotte que : Attila, Gengis Khan et Adolf Hitler. J’essayais de montrer que les idées tuaient mieux que les épées et qu’elles duraient plus longtemps.
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Le lendemain, l’édito du Times fut superbement catégorique : il fallait agir. « Comment les terroristes se sont-ils introduits dans l’immeuble le mieux gardé de New York ? Outre son dispositif de sécurité complexe, conçu par des experts israéliens pour faire face à de telles éventualités, le Mont-Zéphyr était gardé hier soir par un renfort de 40 agents de la Police Métropolitaine. D’après des sources dignes de foi, la C.I.A. et le F.B.I. étaient tous les deux avisés de la probabilité d’un attentat du Vent Rouge. Pourquoi rien n’a-t-il été fait pour l’empêcher ? Comment les gens du Vent Rouge sont-ils entrés dans le bâtiment, et comment en sont-ils sortis ? »
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Feinberg, vétéran de douze guerres, y compris l’Indochine à l’époque où on ne l’appelait pas encore Vietnam, avait réchappé au massacre grâce à son astuce d’ancien combattant, gardant la tête baissée tout au long de la fusillade. De retour à la salle de rédaction du Times, couvert du sang des autres, il fut acclamé comme un héros par ses collègues, non pour avoir survécu à l’échauffourée, mais pour s’être infiltré dans la réception. Il refusa d’expliquer comment il y était parvenu.
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— Vous vous êtes occupé de l’enlèvement et du meurtre. Qu’est-ce que vous pensiez de ces rumeurs ?
— Ecoutez, dit Feinberg, excédé, vous avez l’expérience du renseignement. Les rumeurs, vous savez ce que c’est. Elles ne sont jamais complètement fausses, ni complètement vraies. Les di Castiglione étaient riches, chic, séduisants. Sur le plan coucheries, ils y allaient à fond de train. Même avant l’enlèvement, on en racontait de toutes les couleurs.
— Vous les connaissiez bien ?
— Pas exactement. J’allais à leurs réceptions, mais à l’époque, c’était à la portée de tout le monde. On les rencontrait aussi lors d’autres soirées, et leurs regards vous traversaient comme… comme du verre. C’était un couple éblouissant : beaux, riches, spirituels, astucieux. Mais Dieu sait qu’ils ne servaient pas à grand-chose.
Feinberg frotta ses yeux de myope. Il se souvenait :
— C’était un cinglé de culture physique. Il faisait du karaté, des trucs dans ce goût-là. Il arrivait à vous flanquer par terre d’un revers du poignet. Il m’a fait le coup, une fois.
— Selon certaines rumeurs, c’est la Mafia qui a récupéré le fric de la rançon. Elle l’aurait pris au Vent Rouge.
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Cassidy étudia l’enlèvement et le meurtre, coupure par coupure, séparant avec l’adresse d’un professionnel le bon grain de l’ivraie. Une tuerie perverse, jamais expliquée, malgré maintes tentatives. Le Vent Rouge avait demandé de la publicité, il l’avait eue. De l’argent : il l’avait eu. Pourquoi tuer le prince, donnant à un play-boy impopulaire l’auréole du martyre ? C’était absurde.
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— Combien de langues parlez-vous, Lucia ?
— Quatre. (Désinvolte.)
— L’anglais, l’italien, et puis ?
— Le français et l’allemand.
Comme tout le monde, n’est-ce pas ? Cassidy perdait des points.
— Et l’espagnol ?
— Pff, l’espagnol… (Méprisante :) Je me débrouille en espagnol.
L’espagnol n’était pas une langue sérieuse. Deux à zéro, se dit Cassidy.
— Le latin ?
— J’ai horreur du latin.
Aha, pensa Cassidy. (Il avait l’avantage.)
— Jamais vous ne comprendrez réellement ce chevalier (il brandit le soldat de plomb) s’il n’y a pas dans votre petit crâne un minimum de latin, parce que c’est un authentique descendant de l’Empire Romain, comme vous, d’ailleurs, avec votre nez latin et vos yeux méditerranéens. (Il devint belliqueux :) Pas moi. Nous autres, Celtes, nous avons à ce jour échappé à l’emprise romaine. Nous sommes des poètes, avant d’être des bâtisseurs de ponts.
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Cessez donc de me dire ce qu’il me faut et ce qu’il ne me faut pas. Si je veux un seul homme pour ces deux tâches, c’est qu’il ne me sera déjà pas facile d’amener Lucia à accepter cette personne. C’est une enfant volontaire, têtue, rêveuse… très semblable à son père. Elle ne supporterait ni un mulot gris ni un gaillard de deux mètres cinquante. Le grand problème, c’est : allez-vous lui plaire ?
Cassidy se frotta le nez et changea de tactique. Chose imprévue, l’emploi était attirant. Il tenait à l’obtenir. Ni les filles de douze ans ni la protection ne comptaient parmi ses spécialités, mais il trouvait séduisante la combinaison des deux éléments. Il déploya toutes ses réserves de charme irlandais et s’inclina bien bas, avec autant de grâce et de galanterie que Douglas Fairbanks dans Les Trois Mousquetaires.
— Madame, il n’y a qu’une façon de le savoir. Allons poser la question à la petite demoiselle.
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Je ne vais pas envoyer l’enfant à l’école pour vivre ravagée par l’angoisse. Voilà pourquoi vous êtes ici, Professeur, pourquoi je vous ai convoqué, vous et personne d’autre. Je ne voulais pas seulement un précepteur, mais aussi un protecteur. Vous aviez des qualifications particulières. Votre activité à la C.I.A…
— Qui vous a parlé de ça ?
— J’ai certaines sources d’information.
Les riches ont toujours des sources d’information. C’est ce qui leur permet d’être riches.
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Cassidy examina la question (qu’on lui posait fréquemment). Il disposait de plusieurs réponses.
— Les employeurs me reprochent… de me faire remarquer, expliqua-t-il finalement.
— Tiens, commenta la Principessa, amusée : de vous faire remarquer. Pas de boire, ni de détourner des fonds, ni de violer. Ecoutez, Professeur, je ne prétends pas comprendre ma fille. Qu’elle aime ou qu’elle déteste, c’est avec passion, comme tous les enfants ; mais elle adore ce qu’on s’attend à la voir exécrer, et vice versa.
Silence dans la demeure des plantes, embaumée de verdure et d’ozone.
— Pourquoi ne la mettez-vous pas à l’école ? (Cette fois-ci, la question était posée avec douceur.)
— J’ai peur. (La Principessa se leva et s’affaira autour d’une fougère, l’extirpant de son cache-pot en cuivre pour la poser sur la tabler d’osier, où elle prit les ciseaux pour sectionner les frondes roussies, sans cesser de parler, du même ton sec :) Ils ont enlevé mon mari ; ils l’ont tué.
— Oui, je sais. (Difficile de ne pas être au courant. Même en ne lisant que le Times.)
— Ils l’ont tué après que nous avions payé la rançon. Sept millions et demi de dollars. En Italie, ils tuent mes amis un par un, ou ils les enlèvent. Vous comprenez, maintenant ?
— Non, répondit Cassidy tout de go. Vous n’êtes plus en Italie. C’est New York, ici, et nous n’avons rien eu de pareil.
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— De quoi êtes-vous professeur ? demanda-t-elle à l’improviste.
— Littérature médiévale.
— Et où l’enseignez-vous ?
— Actuellement, je suis sans emploi. New York grouille de professeurs de littérature médiévale au chômage.
— La littérature médiévale, déclara la Principessa sèchement. Voilà à peu près la seule matière dont ma fille n’a pas le moindre besoin. Elle en est déjà imprégnée. Vous êtes capable d’enseigner autre chose ?
Cassidy, de nouveau, fit donner le charme irlandais. Que diable, il fallait bien vivre.
— Vous n’avez qu’à dire, Madame. Le grec, le latin, la grammaire, la logique…
— La logique ? Vous, un Irlandais ?
Elle eut droit à sa grimace de lutin :
— Nous l’apprenons, Madame, à la façon d’un éléphant qui apprend à se tenir sur ses pattes de derrière. Gauchement, mais assez bien pour sauver l’honneur du cirque.
La Principessa eut un léger sourire.
— Permettez-moi une question indiscrète : ce Wunderkind universel, comment peut-il être au chômage ?
Cassidy rétorqua du tac au tac.
— Permettez-moi de me montrer encore plus indiscret : pourquoi ne mettez-vous pas votre fille à l’école ?
La Principessa se replia sur elle-même. Sa présence se réduisit à une transparence ténue. Après un instant de silence, elle reprit :
— Je répondrai à votre question si vous répondez à la mienne.
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— Asseyez-vous donc, Professeur Cassidy, dit-elle, ferme comme un roc face à sa pétulance. Dans ce fauteuil blanc, en osier, le siège le plus confortable de la maison. Vous avez dû beaucoup plaire à Lorenzo, sans quoi il ne vous aurait pas installé dans cette pièce. Quand les visiteurs ne lui conviennent pas, il les met dans le salon, en plein sous le climatiseur, et ils attrapent la mort. Quand il les méprise, il les laisse debout dans l’entrée – pendant des heures, parfois. Asseyez-vous, voyons.
— Après vous, Madame.
D’abord l’agressivité irlandaise, puis le charme irlandais. Cassidy savait être aussi changeant qu’elle.
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Dans le vestibule, piégé entre les portes extérieures de bronze et la vitre intérieure, Cassidy fut examiné par un personnage qu’on appelait le Bureau, individu pompeux muni d’un pince-nez, entouré d’un attirail de gadgets dernier cri – vidéo, télédynes, Comptoflax – qui seraient, d’ici cinq ans, dépassés par une quincaillerie encore plus moderne. Quant au bureau de marbre noir, il se dressait au milieu d’un hall d’à peine un hectare, plein de miroirs, de marbre et de moquette.
— Veuillez répéter votre nom, pour l’enregistreur de voix, demanda poliment le Portail.
— Le professeur Cassidy, glapit-il ; je désire voir la principessa di Castiglione.
Le vitrage s’ouvrit, et le Portail, d’un pas martial, conduisit Cassidy au-delà du Bureau, jusqu’à un ascenseur ovale, lambrissé, garni de miroirs courbes et de sièges en velours rouge.
— La Principessa est au 49e, indiqua le Portail en appuyant sur le bouton approprié, comme si Cassidy avait couru le risque de se tromper. Il se retira. La porte se ferma et Cassidy partit seul vers les hauteurs, s’examinant avec rancœur dans la glace incurvée. Une gueule à effrayer les chevaux, se dit-il.
Pas de couloir. L’ascenseur ouvrait directement sur le 49e étage, en plein dans l’appartement de la Principessa.
Il faudra changer ça, pensa Cassidy.
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Soulevant son Téléfax le portier lança d’un ton méprisant :
— Un certain professeur Cassidy désire voir la Principessa.
— Un certain professeur Cassidy ? protesta l’intéressé. Pas du tout : le professeur Cassidy. Le monde universitaire ne grouille pas de professeurs Cassidy. Il n’y en a qu’un, cher monsieur ; et c’est moi, en personne.
— Ah, murmura le Portail. (On l’avait importé d’Angleterre en raison de son flegme et de son maintien, mais aussi à cause de ce « Ah » pénétré.)
Cassidy inspectait les lieux d’un œil professionnel. Il était toujours dehors, debout près des portes de bronze sans doute blindées d’acier. On ne pouvait même pas se faire une idée en regardant à l’intérieur. Quand un déclic ouvrit enfin les portes métalliques, Cassidy, flanqué du Portail, entra dans un petit vestibule séparé du hall par une vitre qui semblait épaisse de plus de dix centimètres, à l’épreuve de tout projectile inférieur au demi-pouce. Les terroristes n’en étaient pas encore à ce calibre.
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