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Critiques de Jón Kalman Stefánsson (1133)
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Ásta

J'avais ADORE "entre ciel et terre" pour sa magnifique écriture poétique et son histoire.

Cette fois, en raison de la narration complexe , j'ai eu plus de difficulté à entrer dans l'histoire malgré l'écriture toujours aussi sublime et envoutante.

Ce choix d'alterner plusieurs histoires sur plusieurs époques nécessite un effort de concentration et je comprends que certains ont été déroutés.

Il y l'histoire d'Ásta (sublime femme libre) personnage éponyme, la retranscription de ses lettres d'amour( d'une beauté à pleurer); l'histoire de ses parents Sigvaldi et Helga( couple déchirant ); les souvenirs que voit défiler Sigvaldi au seuil de sa vie, l'histoire d'un écrivain ( l'auteur?) qui analyse son choix de roman , évoque ses doutes, nous parle de la société Islandaise ,de politique et de l'influence de Trump sur le monde, ...

La vie s'engouffre dans ce roman tel un tourbillon dévastateur et nous laisse comme un goût de bonheur perdu
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Ton absence n'est que ténèbres

Ton absence n’est que ténèbres de Jón Kalman Stefánsson, que je viens de terminer, est un roman qui raconte l’histoire, qui s’étale sur une centaine d’années, de plusieurs générations d’une même famille. Ce récit est écrit à notre époque (en 2020, en pleine pandémie du COVID-19) par un romancier ayant perdu la mémoire. Nombre de destins s’entrechoquent : celui de Gùdridùr, de Jón, de Petùr ou encore d’Eirikùr. À un tel point qu’on en vient à se poser des questions sur nous-mêmes : « Qui sommes-nous? », « Pourquoi sommes-nous sur cette Terre? », « Qu’est-ce que la vie? », « Qu’est-ce que la mort ? », etc.



Malheureusement, je dois dire que j’ai trouvé cette lecture difficile. Stefánsson nous mène dans des labyrinthes et des dédales philosophiques, narratifs et familiaux parfois presque incompréhensibles.



D’abord, j’étais tout mêlé dans les personnages (qui était qui et à quelle époque tel personnage a-t-il vécu?). Les noms fusaient de partout, apparaissant parfois brièvement, et étaient présentés dans un désordre chronologique. Je reproche à l’auteur de ne pas avoir fait assez de liens entre les personnages, cela m’aurait permis de mieux comprendre.



De deux, j’ai trouvé les dialogues confus, du fait qu’ils n’étaient pas introduits par des tirets et/ou indiqués par des parenthèses. Aussi, le texte est ponctué de nombreuses phrases, qui ralentissent le rythme du roman, exprimées par les morts. Bien que le récit soit une belle réflexion sur la vie et la mort, ces phrases étaient, à mon avis, transmises au lecture sans trop de préavis et de contexte, ce qui m’a une fois de plus mélangé.



De trois, le personnage qui était -du moins qui me paraissait- central, le narrateur, n’a pas été à mon avis assez bien exploité. On le présente comme un homme qui a perdu la mémoire et qui cherche la personne qu’il était, alors on s’attend à ce que ça se conclue de manière à ce qu’il ait eu réponses à toutes -où presque toutes- ses questions…mais non! On se concentre trop sur l’histoire de cette famille racontée dans le livre, famille dont on ne sait pas grand-chose en fin de compte (Pourquoi celle-ci en particulier? Qu’a-t-elle de spécial? Pourquoi se retrouve-t-elle là?)



De quatre, il y a selon moi trop de répétitions et de longueurs dans ce roman. Des phrases reviennent carrément plusieurs fois et à quoi ça mène? À faire stagner les récits de cette famille qui, d’ailleurs, même s’ils sont intéressants, sont prévisibles et sans suspense.



De cinq, je me suis senti dépassé au niveau philosophique. Bien que ce que j’aime le plus normalement dans une lecture est son aspect réflexif, qu’on aborde ici l’idée que chacune de nos actions nous mène vers un nouvel univers m’a un peu perdu. Je m’excuse auprès de tous ceux qui adhèrent à cette théorie du multiverse, qui commence à se retrouver dans les films et les livres, mais je ne l’ai jamais compris. Peut-être ne suis-je pas assez bon pour comprendre ce genre de truc, mais il en reste que c’est pour moi quelque chose d’abstruse.



Bref, Ton absence n’est que ténèbres à été pour moi, globalement, une lecture ardue. Je cherchais des réponses, je repars avec plus de questions. Il faut concéder que Stefánsson, plume sublime, peint à merveille le portrait d’une Islande, d’un climat rude mais d’une beauté exceptionnelle, au cours de plus d’un siècle, que ses références culturelles relèvent d’un homme cultivé et qu’il m’a fait voyagé. Cet auteur explore également des thèmes qui me sont chers comme la vie, la mort, l’amour, la famille, etc. Mais, malheureusement, je n’ai pas accroché plus pour plusieurs raisons, bien que je suis conscient que cette œuvre littéraire a été largement salué par la critique.
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Ton absence n'est que ténèbres

Dans un petit fjord islandais, les histoires de familles se mêlent et s entremelent du XIX eme siecle a nos jours. Même s il faut s accrocher pour saisir le lien entre les personnages durant la premiere partie tu livre, les liens se construisent naturellement et magnifiquement grâce aux qualités de de conteur et de poète de l auteur. Je me suis attachée à chaque personnage et les quitter fut une véritable souffrance. Ce livre est une splendide découverte. J ai tellement été triste de le finir que j ai directement enchaîné avec un autre livre du même auteur.
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Ton absence n'est que ténèbres

Ne vous attendez pas à ce que la lecture de ce livre vous apporte un plaisir foudroyant dès les premières pages. Comme toutes les grandes choses, les grandes œuvres, il faut du temps pour qu’elles se mettent en place dans leur complexité et leur simplicité.

Au fil des pages et avant même que vous vous en soyez rendu compte, un plaisir pénétrant s’immisce lentement par tous les pores de votre peau et vous enchante l’âme tandis que les pièces du puzzle se mettent en place

Et voici une douce chanson islandaise qui vous emplit le cœur comme ces morceaux de musique dont l’auteur a parsemé le récit et dont la liste vous est rappelée à la fin du livre. Un grand roman sur l’Islande, la vie, la mort, l’amour.
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Ton absence n'est que ténèbres

La lecture de ce livre a été très laborieuse, et j’ai bien failli abandonner en cours de route !

J’ai tout de même aimé l’histoire la plus ancienne, au sujet d’une femme d’un milieu rural et avec peu d’éducation qui publie un article sur les lombrics à la fin du 19ème siècle.



J’ai eu beaucoup plus de mal avec les parties contemporaines du récit. Ce n’est pas spécialement le grand nombre de personnages ou l’aspect décousu du récit, j’ai beaucoup apprécié certains livres avec ces caractéristiques.

La situation du personnage principal n’est pas réaliste du tout : il a perdu la mémoire mais personne ne s’en rend compte. Toutes les personnes rencontrées se lancent dans de grands récits sur les moments importants de leur vie et de celle de leurs voisins, sans jamais poser de question au narrateur. Ils se sentent donc si seuls, les habitants de cette ile, pour balancer leurs histoires intimes dès qu’on leur adresse la parole et sans avoir la courtoisie de s’intéresser le moindre du monde à leur interlocuteur ?

La seule personne qui semble savoir quelque chose sur le personnage principal est l’inconnu de l’église. Mais là encore, j’ai trouvé les interactions agaçantes et farfelues. Dans ces passages, on force tellement la question du mystère de l’identité du narrateur que je m’en suis complètement désintéressée.



Dans l’ensemble, je trouve que l’ambiance que ce roman veut nous faire ressentir est trop forcée. Le lyrisme est poussé à l’extrême et je trouve qu’il en devient un peu ridicule. Le livre est parsemé de références musicales « cool », procédé que je trouve aussi artificiel et exagéré.

J’ai eu l’impression de lire un exercice de style plutôt qu’un récit écrit avec sincérité. C’est aussi un livre très long et bavard qui ouvre beaucoup d’arcs narratifs qui ne vont nulle part.

Etant donné que ce roman est bien noté par les lecteurs Babelio et qu’il a reçu un prix Inter, je dois faire partie d’une minorité à être passé à côté… tant pis !



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Ton absence n'est que ténèbres

Un livre qui demande un effort au lecteur mais proportionnel à la qualité de l'œuvre. Profonde réflexion sur la liberté de nos choix face au déterminisme porté par notre société. L'amour est il au dessus de tout ? Je garde un souvenir ému du serment de la mère à son fils qu'elle abandonne en page 301 de l'édition brochée. On a envie de connaître ce peuple islandais rude et fier de ses origines même si aux époques les plus rudes ils auraient peut-être fait le choix de conditions plus clémentes ailleurs. J'écris cela par 33 degrés, le livre était rafraîchissant.
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Ton absence n'est que ténèbres

Je n’avais jamais lu un livre de ce genre, et le style d’écriture m’a au départ paru un peu difficile. Mais au fil des pages et du récit, le rythme évolue, et je me suis retrouvée prise dans cette frénésie, pour finalement ne plus pouvoir lâcher mon livre des yeux.



Ce livre est comme un bonbon à sucer, qu’on prend plaisir à lire, qui nous entraîne, nous balade, nous retiens. On veut en savoir toujours plus, explorer et découvrir chaque secret, chaque histoire, chaque destin.
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Ton absence n'est que ténèbres

J'aimerais qu'il y ait une sixième étoile ou bien une étoile spéciale pour les livres qui vous marquent tout particulièrement, que vous n'oublierez jamais. Dès la fin de la première lecture, je l'ai relu et ce n'est certainement pas la dernière fois.



[...La vie est sans doute difficile. Même en plein soleil nous abritons en nous des vallées de ténèbres. Est-ce le prix à payer pour être un humain..)
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Ton absence n'est que ténèbres

Comme d'habitude, un magnifique récit de par sa construction et les thèmes abordés. La vie, la mort, de manière générale ; la rudesse de la vie, l'austérité, la nature et les beautés des paysages pour l'Islande. Une mélancolie émerge de ce récit et même temps, on vit avec les personnages, sur les lieux. Très poétique.
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La tristesse des anges

La tristesse des anges... Quelle charmante métaphore pour décrire la neige qui tombe! Ce roman est le deuxième de la trilogie de Stefánsson, la suite du merveilleux Entre ciel et terre.



C'est avec joie que je me suis replongée dans l'univers unique et particulier de Stefánsson. Quel plaisir de retrouver le "gamin", son personnage principal, et de le suivre dans ses incessants questionnements sur l'amour, l'amitié, la vie et la mort. Sa candeur et son regard neuf sur la vie sont rafraîchissants. Même ses désillusions le sont. On a envie de le suivre dans cette quête universelle chez l'être humain: c'est quoi le bonheur.



On se retrouve donc en Islande, au début du siècle dernier, où le gamin doit partir en expédition pour aider Jens le postier à traverser les landes pour aller porter le courrier dans les contrées lointaines, et ce, souvent au péril de leur vie. Durant 400 pages, il fait tempête : il neige, il fait froid et les personnages luttent constamment pour leur survie. L'auteur arrive à maintenir une tension constante sur son lecteur qui traverse, malgré lui, l'adversité avec eux.



L'écriture de Stefánsson reste pour moi inclassable. C'est un savant et savoureux mélange d'amour pour les mots, de métaphores magnifiques, de réflexions sur la vie et la mort et de descriptions incroyables sur les paysages islandais. Toutefois, si c'était à refaire, je lirais cette trilogie au cœur de l'hiver, où se passe la majeure partie du récit, histoire d'être encore plus dans l'ambiance.
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Lumière d'été, puis vient la nuit

Parfois, très rarement, il arrive lorsqu’on referme un livre après l’avoir lu, qu’on se dise « Je crois que c’est la chose la plus belle, la plus forte que j’aie jamais lue et que je lirai jamais ».

Je viens de ressentir cette sensation, je suis dans cet état d’émotion, bouleversé comme j’ai l’impression de ne l’avoir jamais été par un roman.

« Lumière d’été, puis vient la nuit » Jón Kalman Stefánsson.

Ce poète islandais a cette capacité.

Ce roman m’a été offert, en attestent les pastilles noires qui en cachent le prix.

Je ne sais ni quand ni par qui.

Je n’ai lu de lui que « D’ailleurs les poissons n’ont pas de pieds » qui m’avait littéralement envouté, je craignais que le charme ne fonctionne qu’une fois.

Alors en entrant ses coordonnées dans ma bibliothèque (j’ai installé l’application « ClassBook » sur mon téléphone) j’étais bien sûr que je n’avais rien lu d’autre de lui.

Quelle ne fut ma surprise d’y apprendre que j’avais déjà ce « Lumière d’été, puis vient la nuit »…

Je l’ai ouvert, avant-hier.

Depuis le charme n’est pas retombé.

Ce roman parle d’êtres humains, de la vie, de la solitude, de l’amour. Il est écrit au plus près des hommes et des femmes qui vivent dans ce petit coin d’Islande, avec une sensibilité, une simplicité, une poésie, absolument sublimes.



Vite, un autre Jón Kalman Stefánsson !
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Ton absence n'est que ténèbres

Ce vaste et interminable roman démarre sous des auspices prometteurs. La quête d'un amnésique pour recouvrer la mémoire met à jour les destins croisés des membres d'une famille islandaise sur quatre générations. Lande désolée battue par les vents où survit une poignée de fermes isolées peuplées d'hommes taciturnes et de femmes déterminées: le cadre est rude et somptueux et le style poignant. Très vite cependant pointe l'agacement au fil d'un récit très bavard bourré de répétitions et enivré de son propre lyrisme, tel un brouillon existentiel. Il y est beaucoup question de choix de vie et d'actes manqués, d'amour aussi, prétexte au developpement d'un éventail de scènes de sexe grivoises. A ces fins, dans ce bout du monde, toutes les femmes sont "sveltes" et les couples raisonnablement lubriques.

Mais malgré ses défauts, ce texte déroutant distille une nostalgie lancinante et universelle en même temps qu'une consolation immédiate. Tel le lombric, personnage déterminant, l'auteur plonge dans la glèbe et en ramène des fragments troubles, digérant et recrachant sans cesse ces histoires souterraines souvent tristes pour en faire naître des nouvelles, parfois plus lumineuses, formant au final une oeuvre singulière à la beauté persistante.
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Ton absence n'est que ténèbres

Rien que pour le titre… Que dire, sinon que c’est (selon moi) le meilleur roman de cet auteur à ce jour ? J’avais envie de surligner une phrase sur deux tellement ça m’a touchée. C’est poétique, déchirant, un livre sur l’amour, la vie, un bréviaire pour traverser l’existence. Un homme en quête de son identité échange avec les habitants d’un fjord isolé et découvre leur histoire sur plusieurs générations. L’histoire se répète et marque les générations, les échos se répercutent jusqu’à maintenant. Comment aimer ? Comment continuer à vivre malgré l’absence ? Quels secrets pèsent sur nos épaules ? Un livre qui interroge, qui nous interpelle sur nos choix les plus intimes. Magnifique, à relire ! Un roman nécessaire, comme tout le superflu.
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Ásta



Peut-être le plus beau roman que j’ai lu de cet auteur islandais - je commence tout de suite par évacuer ce qui m’a peut-être gênée, les scènes de sexe très crues et un peu nombreuses. Une narration complexe, qui m’a un peu déroutée au début : on suit Ásta, le personnage éponyme, mais aussi le couple de ses parents, Sigvaldi et Helga, à travers des épisodes clés de la vie de chacun d’eux, mais aussi des lettres d’Astà à l’homme qu’elle a perdu. Un roman sur la passion amoureuse et l’absence, sur le désir et le manque, un roman qui va au cœur en parlant du corps, et dont on voudrait retenir tant de passages bouleversants de vérité.

Quelques uns :

« Mais il en va ainsi, nous laissons les jours passer, nous laissons les nuits envahir le ciel et nous oublions de vivre la vie qui nous est offerte ». (p. 93)

« L’ignorance vous rend libre alors que la connaissance vous emprisonne dans la toile de la responsabilité ». (p. 262)

« Je suis entré dans le phare chargé de livres, de musique et de souvenirs, j’entre dans la lumière qui fend la nuit ». (p. 479)

« Pour tromper le monde, je m’habille avec élégance chaque fois que je sors. J’allume mon sourire. Je maquille un peu ma tristesse puis je mets mes lunettes de soleil pour que personne ne remarque ton absence au fond de mes yeux ». (p. 207)



et je prends le temps de recopier ce si beau poème :



La commissure de tes lèvres

Comme calquée sur des larmes



Que faire après t’avoir vue

Quand la tasse de café, le linge qui

sèche sur la corde,

les horaires des tramways

et les révolutions de la terre,

me rappellent seulement que tu n’es pas là.



Que faire

si tout ce que je touche se change en manque de toi



et où aller

où se réfugier

quand aucun chemin ne mène hors du monde ?



(à relire avec Nina Simone en BO)
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Ásta

« Pour tromper le monde, je m'habille avec élégance chaque fois que je sors. J'allume mon sourire. Je maquille un peu ma tristesse puis je mets mes lunettes de soleil pour que personne ne remarque ton absence au fond de mes yeux. »



Ásta, Jón Kalman Stefánsson @editionsfolio



Retrouver la plume incroyable de cet auteur islandais, incroyable de beauté, de profondeur, d’envoûtement, de merveilleux…



Jón Kalman Stefánsson! Un monde à part, riche, intense…



Il existe un ailleurs littéraire où l’on s’évade quand on lit cet auteur… un ailleurs où l’on se retrouve au pays des mots et des étoiles, du temps inconnu et du verbe défendu… car le temps suspend son vol quand on pénètre les pages d’un de ses romans et cela est presque aussi conséquent que le péché originel, la pomme interdite…



« Ia commissure de tes lèvres comme calquée sur des larmes



que faire après t'avoir vue

quand la tasse de café, le linge qui sèche sur la corde,

les horaires des tramways et les révolutions de la terre,

me rappellent seulement que tu

n'es pas là



que faire

si tout ce que je touche

se change en manque de toi



et où aller

où se réfugier

quand aucun chemin ne mène hors du monde? »



Ásta…



Et toute l’Islande chante à notre oreille, à notre cœur… un amour perdu, un amour retrouvé, un amour dévergondé, un amour désapprouvé, un amour désavoué,un amour désespéré… tant d’amour dans ses pages, tant d’histoires, d’étreintes, de rires… et de larmes versées…



« Parce que plus rien n'a de sens depuis ton départ. Les livres, les nuages, les chaussures, la tasse à café, les lignes de bus, la nuit, le lendemain... le lendemain, lui, il en a encore moins que tout le reste. Parce que tu n'es pas là. Je me suis levée, la seule chose qui me faisait envie, c'était d'entendre la voix de ma chère Nina. Jai écouté Since I Fell for You, Puisque je t'ai

succombé (you took my love, and now you're gone / tu as pris mon amour / puis tu es parti) au moins cinq fois de suite. Ce n'était sans doute pas une bonne idée. »



Mais n’allez pas croire que ce livre est un roman d’amour! Oh non! Il est bien plus profond que cela! Non, ce livre, c’est un roman de la vie, tout simplement!



L’amour, la vie, la mort! Et après?



« Et sache aussi que si la mort n'est pas la fin de tout, même morte, je t'aimerai encore. C'est intact que mon amour traversera la vie et la mort puis il rejoindra ces immensités dont nous ignorons la nature. »



Après, il reste la poésie… les larmes, la pluie, la vie… la poésie! L’amour, la douleur, l’espoir… la poésie! La mort, la nuit, l’oubli… la poésie!



« […] il y a cet univers secret. Toutes ces choses que nous omettons de dire, que nous taisons, que nous cachons, que nous refusons de reconnaître.

C'est là que résident toutes nos peurs. C'est aussi là que demeurent nos espoirs déçus, ou ce que nous n'avons pas eu le courage de conquérir. Ce monde, tu l'appelles poésie, et tu le prends pour de la pure invention. Mais que tu le veuilles ou non, cette maudite poésie est parfois la seule chose qui soit capable de cerner l'existence telle qu'elle est vraiment. »



Pourquoi j’aime la plume de cet écrivain? Parce qu’elle parle à l’âme, parce qu’elle est authentique et profonde, vaste comme un monde, emplie de beauté et de nature…



« Celui qui n'est jamais sorti en août sous la clarté de l'astre de la nuit quand les montagnes n'ont plus rien de terrestre, que la mer s'est changée en miroir d'argent et les touffes d'herbe en chiens endormis

- celui-là n'a jamais vraiment vécu et il faut qu'il y remédie. »



Parce qu’elle est riche de sagesse, d’images merveilleuses, mais aussi grinçante de cynisme…



« Je me souviens qu'une partie de moi s'est réjouie quand Donald Trump a été élu président des États-Unis. Comme tout mon entourage, j'étais évidemment choqué de découvrir que les forces obscures et le visage triomphant de la bêtise occuperaient bientôt le fauteuil le plus important du monde. Mais parallèlement, je savais qu'avec un tel homme à ce poste, il me serait plus facile d'éviter de parler de moi. »



Résumer une telle richesse, un tel foisonnement merveilleux? C’est impossible! Et quand on y a goûté, on ne peut qu’y revenir sans cesse, boire à la source, tenter d’étancher une soif jamais désaltérée, s’émerveiller d’être subjugué comme au premier jour, s’abreuver de mots, de beauté, de vie…



« La mort est la nuit, la vie la lumière. Mais comment connaître la lumière si on n'a jamais vu l'obscurité?



Ásta est cet univers entre lumière et obscurité, beauté littéraire et amour déraisonné… c’est la vie qui se déroule en quelques pages, sous nos yeux, un instant suspendu d’éternité…



Un de mes romans préférés de l’auteur, tout simplement ❤️
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Ton absence n'est que ténèbres

Ce roman, c’est l’Islande… une œuvre brute, difficile d’accès parfois, des chemins qui se perdent, une terre qui vibre et vit, souffle, un feu qui couve et qui menace d’exploser à tout moment, des étendues de glace dont le froid coupe, et des paragraphes à couper le souffle.

Le narrateur a perdu la mémoire, et au contact de quelques personnes dans un hôtel perdu au milieu des fjords, va reconstituer toute l’histoire d’une famille sur 120 ans. L’histoire d’Eirikur, musicien à la recherche de ses origines (la musique est omniprésente dans le roman), de son père Halldór qui ne sait pas communiquer, de Petur et Gudridur qui il y a un siècle vivent une passion dévorante malgré leurs différences de milieux… C’est construit comme une suite de digressions, on se perd au début et il m’a fallu du temps pour m’attacher aux personnages, pour ensuite dévorer les 200 dernières pages et souhaiter continuer encore et encore. Au-delà de ces histoires, l’auteur pose des vérités philosophiques, simples et profondes. C’est une réflexion sur la vie, sur des chemins qui se construisent ou se perdent, des univers qui s’égarent ou se rejoignent. C’est tellement beau… ce roman, c’est l’Islande…

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Ton absence n'est que ténèbres

Les souvenirs émergent les uns après les autres, décousus, étranges, et, peu à peu, le puzzle se construit, les lignées s’esquissent, les liens se construisent. Et si finalement un certain flou subsiste, est-ce à cause de la mémoire défaillante du narrateur amnésique, ou tout simplement le processus naturel d’un livre en cours d’écriture ?

Jon Kalman Stefansson m’a, une fois de plus, invitée au cœur de son pays, dans les replis de l’âme humaine. Son écriture puissante et poétique est sans pareille.

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Ton absence n'est que ténèbres

Je ne cacherai pas que la lecture de ce roman de Jon Kalman Stefansson m'a été un peu difficile. Je ne l'ai pas dévoré comme j'ai dévoré le premier livre que j'avais lu de lui il y a quelques années (Asna). J'ai trouvé quelques redondances (voire parfois même carrément des répétition de texte, qui selon moi n'étaient pas nécessaires), et la trame de l'histoire difficile à suivre. Je me suis un peu perdue entre tous ces noms islandais, leurs histoires emmêlées. Par dessus cela, l'ambiance est aussi très noire (j'aurai dû cela-dit m'en douter en lisant le titre!), ce qui rend la lecture laborieuse. La plume de l'auteur reste très belle, sa description des paysages islandais vous donne toujours l'impression d'y être. En plein été à Paris, je me suis retrouvée à avoir froid chez moi ;)
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Ton absence n'est que ténèbres

Je sors partagé par ce roman fleuve islandais. De nombreux passages sont émouvants, remplis de tendresse et de bons et beaux sentiments amoureux ou familiaux. Et l'attrait irrésistible de la lande islandaise à travers les saisons, la pêche en mer, les rêves d'un ailleurs plus clément façonne les personnages tiraillées dans leur chair et leurs amours. Mais la construction de ce récit aux multiples personnages est décourageante. On s'y perd, entre les noms, les vivants et les morts, l'avant, l'après qui se télescopent sans prévenir d'un paragraphe à l'autre, le tout truffé de références musicales et de réflexions existentielles répétitives. J'ai abandonné à la moitié, puis, séduit à nouveau par ces amours improbables, j'ai réussi à finir ce roman chaotique. Il y a trop de bonnes idées mal agencées. J'ai tendance à penser qu'il aurait fallu couper au moins la moitié du roman pour en resserrer la trame, la tension et en faire un très bon roman porté par un souffle enivré de cette vie loin de tout et près des étoiles, comme le répète l'auteur.
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Ton absence n'est que ténèbres

J'avais été intrigué en librairie par la promesse d'un voyage sur la terre des volcans. Un voyage au cœur de la vie islandaise qui devait traverser les époques tout en y mêlant de la poésie. Eh bien la promesse est tenue : dès les premières pages, j'ai été transporté dans les terres les plus reculées en Islande. Les tournures de phrases très poétiques et très imagées y aident d'ailleurs fortement.



Les personnages sont nombreux et la lecture demande un bon niveau de concentration afin d'avoir en tête l'ensemble des personnages (car c'est bien le tableau familiale dans sa globalité qui donne de la profondeur et la beauté du récit). Il n'est d'ailleurs pas de trop de se munir d'un papier et d'un crayon afin de dessiner petit à petit l'arbre généalogique de la famille.



L'ordre chronologique n'est absolument pas respecté : c'est là le respect de la promesse d'un livre intergénérationnel. On peut faire un bond de 150 ans en l'espace de quelques phrases. Les personnages du XXIe siècle se mêlant à ceux du XIXe (d'où la nécessité d'avoir l'arbre généalogique bien en tête pour ne pas s'y perdre).



J'ai adoré les allers et retours entre les époques, entre les personnages. On faisait un bon en avant parfois dans l'histoire pour mieux y revenir peu de temps après. La logique temporel n'étant pas du tout transporté. Ici c'est bien un tableau global que l'auteur a cherché à "peindre" et non une histoire chronologique.



Autre atout indéniable du livre : tout une playlist fournie en fin d'ouvrage pour encore mieux se plonger dans cette lecture. Cette playlist reprend toute les musiques qui ont été évoquées au fil du roman. Car c'est un roman aussi très musicale.



Bref, c'est un livre aux très nombreuses facettes que nous offre Jon Kalman Stefansson, et il est réussi !

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