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Citations de Jonathan Littell (228)



Vous vous rappelez toutes les injures que Zemmour a subies pour avoir osé exprimer la même chose dans "Le Suicide Français" ? Littell n'a pas non plus été raté par les Claude Lanzmann et autres "gourous" de la "Shoah" lorsqu'il l'a écrit dans ses "Bienveillante" :

Citation :
[...] ... - "Prenez le cas de la France, où nous avons, si l'on peut dire, pu commencer à travailler l'été dernier, une fois que les autorités françaises eurent, guidées par notre spécialiste et aussi par les conseils et désirs de l'Auswärtiges Amt, euh, si vous voulez, accepté de coopérer et surtout quand la Reichsbahn a consenti à nous fournir le transport nécessaire. Nous avons ainsi pu commencer, et au début, cela a été un succès, car les Français montraient beaucoup de compréhension, et puis grâce à l'assistance de la police française, sans laquelle nous n'aurions rien pu faire, bien sûr, car nous n'avons pas les ressources, et le Militärbefehlhaber n'allait certainement pas les fournir, donc l'aide le la police française était un élément vital car c'est eux qui arrêtaient les Juifs et nous les transféraient, et d'ailleurs même, ils faisaient du zèle, car nous n'avions officiellement demandé que les Juifs de plus de seize ans - pour commencer, bien entendu - mais eux ne voulaient pas garder les enfants sans leurs parents, ce qu'on peut comprendre, et donc ils nous les donnaient tous, même des orphelins - bref, on a vite compris qu'ils ne nous livraient que leurs Juifs étrangers, j'ai même dû annuler un transport de Bordeaux parce qu'on n'en trouvait pas assez pour le remplir, de ces Juifs étrangers, un vrai scandale, car en ce qui concernait leurs propres Juifs, ceux qui étaient donc citoyens français, je veux dire, depuis longue date, eh bien là, vous voyez, c'était non. Ils ne voulaient pas et il n'y avait rien à faire. D'après l'Auswärtiges Amt, c'est le maréchal Pétain lui-même qui faisait obstacle, et on avait beau lui expliquer, ça ne servait à rien. Alors, après novembre, bien sûr, la situation a complètement changé parce que nous n'étions plus liés par tous ces accords, et par les lois françaises, mais même là, c'est ce que je vous ai dit, il y avait le problème de la police française, qui ne voulait plus coopérer, je ne veux pas me plaindre de Herr Bousquet mais lui aussi, il avait ses ordres, et quand même, ce n'était pas possible d'envoyer la police allemande frapper aux portes, donc, de fait, en France, ça n'avance plus. .... [...]
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Les Juifs sont les premiers vrais nationaux-socialistes, depuis près de trois mille cinq cents ans déjà, depuis que Moïse leur a donné une Loi pour les séparer à jamais des autres peuples. Toutes nos grandes idées viennent des Juifs, et nous devons avoir la lucidité de le reconnaître : la Terre comme promesse et comme accomplissement, la notion du peuple choisi entre tous, le concept de la pureté du sang. C'est pour cela que les Grecs, abâtardis, démocrates, voyageurs, cosmopolites, les haïssaient tant, et c'est pour cela qu'ils ont d'abord essayé de les détruire, puis, par le biais de Paul, de corrompre leur religion de l'intérieur, en la détachant du sol et du sang, en la rendant catholique, c'est-à-dire universelle, en supprimant toutes les lois qui servaient de barrière pour maintenir la pureté du sang juif : les interdits alimentaires, la circoncision. Et c'est donc pour cela que les Juifs sont, de tous nos ennemis, les pires de tous, les plus dangereux ; les seuls qui valent vraiment la peine d'être haïs. Ce sont nos seuls vrais concurrents, en fait. Nos seuls rivaux sérieux.
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Longtemps on rampe sur cette terre comme une chenille, dans l'attente du papillon splendide et diaphane que l'on porte en soi.
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"Ton père, où était-il ? Même quand il était encore là il n'était jamais là. C'est moi qui devais tout faire, vous torcher, vous laver, vous nourrir. Ton père, il passait vous voir un quart d'heure par jour, il jouait un peu avec vous, puis il retournait à ses livres ou à son travail. Mais c'est moi que tu hais."
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Et puis les choses se sont calmées, Ils ont vite arrêté de fusiller les gens, ils ne se fatiguaient même plus à les mettre en prison.
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[...] le garde SS ne devient pas violent ou sadique parce qu'il pense que le détenu n'est pas un être humain ; au contraire, sa rage croît et tourne au sadisme lorsqu'il s'aperçoit que le détenu, loin d'être un sous-homme comme on le lui a appris, est justement, après tout, un homme, comme lui au fond [...]
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De beaucoup de ceux que j’ai nommés ici, par leur prénom, une initiale, ou un nom qu’ils s’étaient choisi pour se lancer dans cette aventure, il ne restera sans doute rien au-delà de ces notes, et de leur souvenir dans l’esprit de ceux qui les ont connus et aimés : tous ces jeunes gars de Homs, souriants et plein de vie et de courage, et pour qui la mort, ou une blessure atroce, ou la ruine, la déchéance et la torture étaient peu de chose à côté du bonheur inouï d’avoir rejeté la chape de plomb pesant depuis quarante ans sur les épaules de leurs pères.
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Quelque part, un homme perd son existence, couvert de poussière de charbon, dans les profondeurs étouffantes d'une mine; ailleurs, plus loin, un autre se repose au chaud, revêtu d'apalga, enfoncé avec un bon livre dans un fauteuil, sans jamsi songer d'où et comment lui viennent ce fauteuil, ce livre, cet apalga, cette chaleur. Le national-socialisme avait voulu faire en sorte que chaque Allemand, à l'avenir, puisse avoir sa part modeste des bonnes choses de la vie; or, dans les limites du Reich, cela s'était révélé impossible; ces choses, maintenant, nous les prenions aux autres. Cela était-il juste ? Tant que nous en avions la force et le pouvoir, oui, car en ce qui concerne la justice, il n'y a pas d'instance absolue, et chaque peuple définit sa vérité et sa justice. Mais si jamais notre force faiblissait, si notre pouvoir flanchait, alors il faudrait subir la justice des autres, aussi terrible soit-elle. Et cela aussi serait juste.
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Dans un Etat comme le nôtre, les rôles étaient assignés à tous : Toi, la victime, et Toi, le bourreau, et personne n'avait le choix, on ne demandait le consentement de personne, car tous étaient interchangeables, les victimes comme les bourreaux. Hier nous avions tué des hommes juifs, demain ce serait des femmes et des enfants, après-demain d'autres encore ; et nous, lorsque nous aurions rempli notre rôle, nous serons remplacés. L'Allemagne, au moins, ne liquidait pas ses bourreaux, au contraire, elle en prenait soin, à la différence de Staline avec sa manie des purges ; mais cela aussi c'était dans la logique des choses. Pour les Russes, comme pour nous, l'homme ne comptait pour rien, la Nation, l'Etat étaient tout, et dans ce sens nous nous renvoyions notre image l'un à l'autre. Les Juifs aussi avaient ce sentiment fort de la communauté du Volk : ils pleuraient leurs morts, les enterraient s'ils le pouvaient et récitaient le Kaddish ; mais tant qu'un seul restait en vie, Israël vivait. C'était sans doute pour ça qu'ils étaient nos ennemis privilégiés, ils nous ressemblaient trop.
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L'important n'est pas tellement ce qu'on croit; l'important c'est de croire.
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Les Soviétiques, eux, lorsqu'ils voulaient punir quelqu'un, l'envoyaient à un Chtrafbat où l'espérance de vie dépassait rarement quelques semaines: méthode brutale, mais franche, comme en général tout ce qu'ils faisaient. C'était là d'ailleurs, je trouvais, un de leurs grands avantages sur nous (à part leurs divisions et leurs chars en apparence innombrables): au moins, chez eux, on savait sur quel pied danser.
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"C'était cela que je ne parvenais pas à saisir: la béance, l'inadéquation absolue entre la facilité avec laquelle on peut tuer et la grande difficulté qu'il doit y avoir à mourir. Pour nous, c'était une autre sale journée de travail; pour eux, la fin de tout."
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Ta Ritterkreuz à titre posthume consolera peut être ta vieille mère, mais pour toi, ce sera un froid réconfort.
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Votre racisme biologique postule que les races sont inégales entre elles,que certaines sont plus fortes et plus valables que d autres, et que la plus forte et la plus valable de toutes est la race allemande.
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Un homme d'un certain âge, à la mise distinguée...s'approcha de moi. Il tenait un très jeune garçon dans ses bras... Il avait peut-être 2 ans.
- Je sais ce que vous faites ici, dit posément l'homme. C'est une abomination. Je voulais simplement vous souhaiter de survivre à cette guerre pour vous réveiller dans 20 ans, toutes les nuits, en hurlant. J'espère que vous serez incapable de regarder vos enfants sans voir les nôtres que vous avez assassinés.
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....et je me suis souvent dit que la prostate et la guerre sont les deux dons de Dieu à l'homme pour les dédommager de ne pas être femme.
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« C’est tout simplement un problème racial, répondis-je. Nous savons qu’il existe des groupes racialement inférieurs, dont les Juifs, qui présentent des caractéristiques marquées qui à leur tour les prédisposent à la corruption bolcheviste, au vol, au meurtre, et à toutes sortes d’autres manifestations néfastes. Évidemment, cela n’est pas le cas de tous les membres du groupe. Mais en temps de guerre, dans une situation d’occupation et avec nos ressources limitées, il nous est impossible de procéder à des enquêtes individuelles. Nous sommes donc obligés de considérer les groupes porteurs de risque dans leur ensemble, et de réagir globalement. Cela crée de grandes injustices, mais c’est dû à la situation exceptionnelle. » Voss regardait son café d’un air amer et triste. « Doktor Aue. Je vous ai toujours pris pour un homme intelligent et sensé. Même si tout ce que vous me dites est vrai, expliquez-moi, s’il vous plaît, ce que vous entendez par race. Parce que pour moi, c’est un concept scientifiquement indéfinissable et donc sans valeur théorique. » — « Pourtant, la race existe, c’est une vérité, nos meilleurs chercheurs l’étudient et écrivent à son sujet. Vous le savez bien. Nos anthropologues raciaux sont les meilleurs du monde. » Voss explosa subitement : « Ce sont des fumistes. Ils n’ont aucune concurrence dans les pays sérieux car leur discipline n’y existe pas et n’y est pas enseignée. Aucun d’entre eux n’aurait un emploi et ne serait publié si ce n’était pour des considérations politiques ! » — « Doktor Voss, je respecte beaucoup vos opinions, mais vous y allez un peu fort, non ? » dis-je doucement. Voss frappa du plat de la main sur la table, ce qui fit rebondir les tasses et le vase de fausses fleurs ; le bruit et ses éclats de voix firent se tourner quelques têtes : « Cette philosophie de vétérinaires, comme disait Herder, a volé tous ses concepts à la linguistique, la seule des sciences de l’homme jusqu’à ce jour qui ait une base théorique scientifiquement validée. Comprenez-vous » — il avait baissé le ton et parlait vite et furieusement — « comprenez-vous même ce que c’est qu’une théorie scientifique ? Une théorie n’est pas un fait : c’est un outil qui permet d’émettre des prédictions et de générer de nouvelles hypothèses. On dit d’une théorie qu’elle est bonne, d’abord, si elle est relativement simple, et ensuite, si elle permet de faire des prédictions vérifiables. La physique newtonienne permet de calculer des orbites : si on observe la position de la Terre ou de Mars à plusieurs mois d’intervalle, elles se trouvent toujours précisément là où la théorie prédit qu’elles doivent se trouver. Par contre, on a constaté que l’orbite de Mercure comporte de légères irrégularités qui dévient de l’orbite prédite par la théorie newtonienne. La théorie de la relativité d’Einstein prédit ces déviations avec précision : elle est donc meilleure que la théorie de Newton. Or en Allemagne, autrefois le plus grand pays scientifique du monde, la théorie d’Einstein est dénoncée comme science juive et récusée sans aucune autre explication. C’est tout simplement absurde, c’est ce que l’on reproche aux bolcheviques, avec leurs propres pseudo-sciences au service du Parti. C’est la même chose pour la linguistique et la prétendue anthropologie raciale. En linguistique, par exemple, la grammaire indo-germanique comparée a permis de dégager une théorie des mutations phonologiques qui a une excellente valeur prédictive. Déjà Bopp, en 1820, dérivait le grec et le latin du sanscrit. En partant du moyen iranien et en suivant les mêmes règles fixes, on retrouve des mots en gaélique. Ça marche et c’est démontrable. C’est donc une bonne théorie, bien qu’elle soit constamment en cours d’élaboration, de correction et de perfectionnement. L’anthropologie raciale, en comparaison, n’a aucune théorie. Elle postule des races, sans pouvoir les définir, puis avère des hiérarchies, sans les moindres critères. Toutes les tentatives pour définir les races biologiquement ont échoué. L’anthropologie crânienne a été un four total : après des décennies de mesures et de compilations de tables, basées sur les indices ou les angles les plus farfelus, on ne sait toujours pas reconnaître un crâne juif d’un crâne allemand avec le moindre degré de certitude. Quant à la génétique mendélienne, elle donne de bons résultats pour les organismes simples, mais à part le menton Habsbourg on est encore loin de savoir l’appliquer à l’homme. Tout cela est tellement vrai que pour rédiger nos fameuses lois raciales, on a été obligés de se fonder sur la religion des grands-parents ! On a postulé que les Juifs du siècle dernier étaient racialement purs, mais c’est absolument arbitraire. Même vous devez le voir. Quant à ce qui constitue un Allemand racialement pur, personne ne le sait, n’en déplaise à votre Reichsführer-SS. Ainsi, l’anthropologie raciale, incapable de définir quoi que ce soit, s’est simplement rabattue sur les catégories tellement plus démontrables des linguistes. Schlegel, qui était fasciné par les travaux de Humboldt et de Bopp, a déduit de l’existence d’une langue indo-iranienne supposée originale l’idée d’un peuple également original qu’il a baptisé aryen en prenant le terme à Hérodote. De même pour les Juifs : une fois que les linguistes avaient démontré l’existence d’un groupe de langues dites sémitiques, les racialistes ont sauté sur l’idée, qu’on applique de manière complètement illogique puisque l’Allemagne cherche à cultiver les Arabes et que le Führer reçoit officiellement le Grand Mufti de Jérusalem ! La langue, en tant que véhicule de la culture, peut avoir une influence sur la pensée et le comportement. Humboldt l’avait déjà compris il y a longtemps. Mais la langue peut être transmise et la culture, bien que plus lentement, aussi. Au Turkestan chinois, les turcophones musulmans d’Urumchi ou de Kashgar ont une apparence physique disons iranienne : on pourrait les prendre pour des Siciliens. Certainement, ce sont les descendants de peuples qui ont dû migrer de l’ouest et parlaient autrefois une langue indo-iranienne. Puis ils ont été envahis et assimilés par un peuple turc, les Ouïghours, à qui ils ont pris leur langue et une partie de leurs coutumes. Ils forment maintenant un groupe culturel distinct, par exemple, des peuples turcs comme les Kazakhs et les Kirghizes, et aussi des Chinois islamisés qu’on appelle les Hui ou des musulmans indo-iraniens comme les Tadjiks. Mais essayer de les définir autrement que par leur langue, leur religion, leurs coutumes, leur habitat, leurs habitudes économiques ou leur propre sentiment de leur identité n’aurait aucun sens. Et tout cela est de l’acquis, pas de l’inné. Le sang transmet une propension aux maladies cardiaques ; s’il transmet aussi une propension à la trahison, personne n’a jamais pu le prouver. En Allemagne, des idiots étudient les chats à queue coupée pour essayer de prouver que leurs chatons naîtront sans queue ; et parce qu’ils portent un bouton en or on leur donne une chaire d’Université ! En URSS, par contre, malgré toutes les pressions politiques, les travaux linguistiques de Marr et de ses collègues, au niveau théorique au moins, restent excellents et objectifs, parce que » — il donna quelques coups secs sur la table avec ses phalanges — « comme cette table, cela existe. Moi, les gens comme Hans Günther ou comme ce Montandon, en France, qui fait aussi parler de lui, je leur dis merde. Et si c’est des critères comme les leurs qui vous servent à décider de la vie et de la mort des gens, vous feriez mieux d’aller tirer au hasard dans la foule, le résultat serait le même. »
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Entre-temps, je me suis marié, avec une certaine répugnance il est vrai, mais ici dans le Nord, c'était plutôt nécessaire, une façon de consolider mes acquis.
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(...) il était livide, il regardait la scène d'un air effaré, en murmurant : "Ce n'est pas possible, ce n'est pas possible...Vous savez, me lança-t-il enfin avant de s'éloigner, tous les soirs, quand j'arrive vivant à Salsk, je pleure comme un enfant." Cette simple phrase me donna le vertige; tournant le dos au pilote et à la meute acharnée, je me mis à sangloter : les larmes givraient sur mon visage, je pleurais pour mon enfance, pour ce temps où la neige était un plaisir qui ne connaissait pas de fin, où une ville était un espace merveilleux pour vivre et où une forêt n'était pas encore un endroit commode pour tuer des gens.
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"Docteur, je ne souffre que d'une maladie sexuellement transmissible et irrémédiablement fatale : la vie."
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