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Critiques de Jul Maroh (413)
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Le bleu est une couleur chaude

♫Une femme avec une femme

L'une d'elles dit que c'est mal agir

Et l'autre dit qu'il vaut mieux laisser dire

Ce qu'ils en pensent ou disent ne pourrait rien y faire

Qui arrête les colombes en plein vol

A deux, au ras du sol

Une femme avec une femme♫

MECANO - 1990



Contre ta nature ! Mâle ou femelle ?

Tu regardes ton nombril, te retournes la cervelle !

C'est le bleu qui t'interpelle, le doute t'assaille

Mécano...., un groupe en "bleu" de travail !



L'amour ne répond pas à la morale qu'on t'a apprise,

Dans le square les fleurs poétisent

parler te semble ridicule

tu t'élances et puis, tu recules

questions existentielles, les soucis , tes ennuis

manifestation citoyenne, petit vomi....et peut-être l'harmonie...

tu aimes les silences immobiles

alors pas de phrase inutile?

si tu n'avais pas vu cette blonde bleue aux yeux clairs

tu n'aurais jamais cru fuir les morales absurdes de ton père...

Tiens il bruine! dans le square les arbres sont couchés,

Enfin tu te sens gouine, sauvée d'un monde établi sur des préjugés...



Les sentiments pour arguments

Passionnément, paisiblement,

amour éternel, la vie d'Adèle

mélange de feu et de soleil

Source de vie, le Bleu du ciel ,

5 * Roman graphique qui vous réveille .





















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Le bleu est une couleur chaude

Mourir d’aimer. Une femme avec une femme. Les histoires d’amour finissent mal en général. Les mots bleus.

Quelle belle et triste histoire nous donne Julie Maroh avec textes et dessins en tout point magnifique. Un hymne à la tolérance, à l’amour celui avec un grand A, à la différence. La découverte de sa sexualité, son déni puis son acceptation sans tabou par une adolescente à la sensibilité si fragile, le regard des autres (réconfortant ou cruel). Tout cela Julie Maroh le décline avec force, sensualité, retenue, délicatesse. Une flèche en plein cœur, grand merci à vous Julie.

Je lui dirais les mots bleus ceux qu’on dit avec les yeux …

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Le bleu est une couleur chaude

Oui, le bleu est une couleur ultra chaude. Et de la chaleur, ce roman graphique en fournit énormément, mais de la bonne chaleur, de la chaleur humaine, tendre à souhait. Hymne à l’amour ou ode à la tolérance, Julia Maroh vise en tout cas la reconnaissance de l’altérité, pour une humanité plus riche.



Il est certain que cet ouvrage bénéficie de la reconnaissance accordé à son adaptation cinématographique (La vie d’Adèle, d’Abdellatif Kechiche, Palme d’Or à Cannes 2013). Je l’avoue tout de suite, je ne suis peut-être pas de la meilleure génération pour vanter cette histoire ; en effet, la découverte d’une sexualité, déviante aux yeux de certains, me semble parfois aller de soi de nos jours, et c’est sûrement une erreur, car il existe encore tant d’homophobes, il suffit de voir encore les manifestations anti-« mariage pour tous » qui, souvent au nom d’une « religion de l’Amour », prône un déni d’égalité.

Ici justement, à travers l’histoire de cette adolescente qui découvre que le bleu se révèle une couleur sacrément chaude, Julie Maroh, qui officie à la fois au dessin et au scénario, cherche avant tout à banaliser l’homosexualité. Il faut bien, ou « il faudra bien » pour ceux qui ont vraiment du mal, se rendre compte que l’hétéronormalité n’est qu’une construction de notre société, fortement influencée par notre passif catholique. Il ne tient qu’à nous de considérer la normalité autrement. Ce conflit intérieur est parfaitement mis en scène dans la petite tête de Clémentine qui veut être normale aux yeux de ses amis, de sa famille, mais veut également être avec Emma qui l’intrigue tant. Je ne vais pas dévoiler quoi que ce soit de l’intrigue, même ce qui concerne ce qu’on apprend dès la première page, car ce récit est véritablement initiatique et doit se lire en se plongeant tout entier dans l’esprit de Clémentine.

Être seul face au collectif, tel est le sujet ici ; être la marge face à la masse. Mais attention, l’histoire pourrait être tout aussi bien celle d’un hétérosexuel dans un monde homosexuel, ou bien celle d’un hindouiste dans un monde bouddhiste, voire celle d’un géant dans un monde de nains, ou tout simplement celle d’un blond dans un monde de bruns. Julia Maroh interroge ainsi notre réaction face aux regards extérieurs, parfois compatissants, plus souvent repoussants, mais en tout cas toujours révélateurs.

Je ne suis pas fan de ce qui suscite le fait de raconter cette histoire (la destinée de Clémentine dévoilée dès le départ) et quelques coquilles, d’orthographe comme de lettrage, heureusement légères, sont quand même dommageables. Heureusement, le fond est tellement puisant et prégnant que l’on passe facilement sur ces détails.



Alors, oui, Le Bleu est une couleur chaude et reçoit en 2013 (trois ans après la première publication) un retentissement mérité, car c’est un roman graphique honnête, vrai et point du tout tapageur, au contraire, puisqu’il cherche à banaliser ce qui devrait déjà être banal.



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Le bleu est une couleur chaude

«Bleu encre, bleu azur, bleu marine, bleu klein, bleu cyan, bleu outremer, le bleu est une couleur chaude.»



Mais la vie, parfois, est un gros hématome. Comment vivre pleinement une histoire d’amour quand tout fait entrave sur le chemin de la vie, les amis, l’entourage, la société et même sa propre famille ? Et bien je vous le dis sincèrement, c’est une histoire qui est vouée à l’échec. Pourquoi ? Parce que les gens qui ne rentrent pas dans le moule n’ont pas droit au bonheur, ainsi va la société et la société, c’est NOUS !



A 16 ans, l’âge des révélations et des métamorphoses, du complexe du homard, il est extrêmement difficile d’aimer, de s’aimer, de voir son corps changer. Tout n’est qu’effervescence et c’est dans cette vulnérabilité que Clémentine se rend compte de sa différence. Clémentine n’est pas attirée par les garçons et refoule l’attirance qu’elle a pour Emma, Emma et ses cheveux si bleus. Pourtant, elle devra se rendre à l’évidence et accepter son homosexualité, envers et contre tous. Rien ne sera plus comme avant, son chemin sera semé d’embuches, de doute et elle devra se battre pour vivre et survivre.



C’est au prix d’une très grande souffrance que Clémentine vit cette mise à l’écart. Elle défiera les préjugés, le regard des autres, le mépris, les sarcasmes, le rejet de ses parents. Pour vivre heureux vivons cachés, mais combien de temps ? Aura-t-elle ce temps nécessaire afin d’être heureuse et de faire accepter sa différence ? Tout au long de ce récit, intense et débordant de vérité, nous vivons le combat de cette jeune fille fragilisée par l’incompréhension de son entourage. Clémentine nous peint son quotidien dans une société qui accorde peu de place à la différence, les homos, les gros, les maigres, les vieux, les laids, en revanche pour les cons…



Ce « one shot » est sublime par son écriture, son esthétisme, et son graphisme. Les personnages sont expressifs et émouvants. Les quelques scènes d’amour sont touchantes et d’une extrême douceur. Des nuances de gris dominent, parsemées de-ci de-là par un dégradé de bleu qui saisit l’instant. Cette première œuvre réussie de Julie Maroh aborde avec pudeur et sensibilité l’homosexualité féminine. Elle met un grand coup de pied dans la fourmilière et dénonce sans tabou et faux semblant les méprises et les injustices envers la différence. Certaines répliques de cet album choquent et scandalisent :

« C’est des vrais pervers, des malades…. une grosse gouine…tu aimes faire des trucs dégueu’…ça me donne envie de gerber […] »



Notre société puritaine nous inculque des valeurs et des clichés prédéfinis dès notre enfance : Il était une fois une Barbie hétéro, belle, mince, (désolée les grosses ça marche pas) tantôt infirmière, tantôt baby doll. Elle aimait Ken, grand, fort, bronzé avec de vraies tablettes de chocolat (hé oh, j’ai payé, je veux « the must » pour mon image). Ils jouaient tous deux au Monopoly pour devenir très riche, (et ouais si tu es pauvre ça marche pas non plus), alors si toi tu es homo, grosse, laide «you lose» direction la prison sans passer par la case départ, ben quoi c’est un jeu de société.



Et si dans la caisse de la communauté je tirai la carte de LA TOLERANCE et dans le paquet de la chance celle de l’AMOUR ? Il est pourtant si facile d’inculquer de vraies valeurs !



« Il n’y a que l’amour pour sauver ce monde. Pourquoi j’aurais honte d’aimer ? »



Clémentine nous dit ses maux bleus, ses maux qu’elle dit avec les yeux, des maux qui ne vous laisseront pas de glace.


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Le bleu est une couleur chaude

Dès la première page, on sait que Clémentine est morte. Dans la lettre posthume qu’elle adresse à Emma, son unique amour, elle lui confie ses journaux intimes et lui réaffirme sa fidélité, même outre-tombe. Dans les carnets secrets de Clémentine, Emma redécouvre la jeune adolescence qui était si mal à l’aise avec sa sensualité naissante. « Les questions des ados sont banales aux yeux des autres. Mais quand on se sent seule à pieds joints dedans, comment savoir sur lequel danser. » (p. 13) Clémentine souffrait en silence de son attirance pour cette fille aux cheveux bleus croisée un jour dans la rue. Cette fille, c’était Emma et il faudra longtemps aux deux jeunes filles pour construire une relation.



Emma est déjà étudiante alors que Clémentine est encore une lycéenne qui potasse son bac en essayant de ne pas se faire remarquer. Emma est déjà une lesbienne affirmée et elle est en couple avec Sabine, une artiste très engagée dans la cause gay. Clémentine ne fait que vivre ses premiers émois amoureux, avec un garçon en plus. Il lui est très douloureux d’accepter sa probable homosexualité et ses désirs dans tout ce qu’ils ont d’effrayant quand on vient d’un monde où les choses sont cadrées et figées. « Je suis une fille et une fille, ça sort avec des garçons. » (p. 20)



Heureusement, il y a Valentin, le seul ami qui ne repousse pas Clem quand elle s’ouvre à lui. « Clem, ce qui est horrible, c’est que des gens s’entretuent pour du pétrole ou commettent des génocides, et non pas de vouloir donner de l’amour à une personne. Et ce qui est horrible, c’est qu’on t’apprenne que c’est mal de tomber amoureuse d’elle juste parce qu’elle est du même sexe que toi. » (p. 85) Finalement, Clémentine apprend qu’on a les préjugés qu’on accepte que les autres nous lancent au visage et qu’il faut prendre garde à ne pas faire de soi-même une caricature. « Mais c’est quoi ce cliché ? La lesbienne qui joue au baby-foot avec ses potes mecs… Et puis merde, je m’amuse. Je suis bien. » (p. 119)



Évacuons sans attendre le seul bémol de ce roman graphique. Je déplore plusieurs fautes d’orthographe vraiment grossières dans ce très bel ouvrage : je préfère croire qu’elles ont été placées à dessein pour rendre crédible le journal adolescent d’une jeune fille bouleversée qui écrit au fil de la plume, en connexion directe avec ses émotions. Tout en dégradés de gris et de blanc, l’image est douce et se prête à l’évocation des souvenirs. Et les fulgurances de bleu qui traversent la page illuminent l’histoire. Oui, le bleu est une couleur chaude parce qu’ici, son pouvoir n’est pas chromatique, il est érotique, et si le dessin est explicite, il n’est jamais vulgaire ou voyeur.



Je ne sais pas pourquoi les amours homosexuelles m’émeuvent autant. Peut-être parce qu’elles demandent un supplément de force pour exister. Mais finalement, ce qui compte, ce n’est pas le sexe de la personne qu’on aime (ni son âge, sa religion, son passé, etc.), mais bien l’amour qu’on lui porte et ce qu’on est prêt à affronter pour vivre pleinement cet amour. Un immense bravo à Julie Maroh pour cette histoire si belle et si sensible. Il me tarde de découvrir le film adapté de ce roman graphique, La vie d’Adèle. Et je ne peux m'empêcher de penser au roman graphique Triangle rose de Michel Duffranne qui raconte le sort des homosexuels durant la Seconde Guerre mondiale : quand on voit les haines que soulèvent encore les revendications gays, je me dis qu'on est bien loin d'avoir tiré toutes les leçons du passé.

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Le bleu est une couleur chaude

C'est avec "Le bleu est une couleur chaude" que j'ai débuté cette nouvelle année et on peut dire qu'elle a démarré fort : premier livre et premier coup de cœur de l'année !



"Le bleu est une couleur chaude" est un livre magnifique, qui va bien au-delà d'une histoire d'amour entre deux femmes.



C'est grâce au journal intime de Clémentine que nous découvrons son histoire, de ses 15 ans à ses 30 ans. Elle évoque naturellement sa rencontre avec Emma mais nous partage bien plus : ses questionnements, ses doutes, ses angoisses, son déni également mais aussi ses acceptations : acceptation de son corps et de ses désirs, acceptation de son homosexualité, acceptation du regard et du jugement des autres, acceptation d'un amour hors du commun. Au fil des pages, nous observons Clémentine évoluer, grandir, s'accepter, en même temps que sa relation avec Emma évolue, change, s'intensifie.



C'est beau et triste tout à la fois, poignant et bouleversant. Je ne trouve pas d'autres mots...



Je me suis énormément attachée à Clémentine et Emma, d'abord lycéenne et étudiante, puis en tant que femmes actives. J'ai perçu leurs moindres émotions tout au long de ma lecture, j'ai ri avec elles, pleuré avec elles, douté avec elles. J'ai aimé les personnages qui les entourent, et notamment Valentin, le meilleur ami qu'on aimerait tous avoir.



J'ai été également conquise par les dessins, aux traits fins, où le noir et blanc fait place à des couleurs sobres dans la dernière partie du récit. Des dessins tout en finesse, minutieux et expressifs, en totale adéquation avec l'histoire et les ressentis de Clémentine.



Comme je le dis plus haut, on assiste à bien plus qu'une belle histoire d'amour. Il y est question ici et avant tout d'acceptation de soi, mais aussi d'homophobie et de tolérance, d'amitié et d'amour profonds, de l'adolescence et de ses questionnements, du regard et du jugement des autres, de perspectives d'avenir, de sexualité et de sensualité.



Julie Maroh fait preuve d'une sensibilité extrême, et ne peut que nous toucher au plus profond de nous-mêmes. Elle nous met en garde dès la première page, nous prépare au dénouement inéluctable dès le départ. Malgré cela, je n'ai pu m'empêcher de verser quelques larmes à la toute fin. Elle use de mots forts, efficaces, vrais, pour mieux nous émouvoir et nous toucher en plein cœur.



Ce roman graphique est superbe. Malgré une fin tristement belle, il n'en est pas moins lumineux de bout en bout, sans doute grâce aux sujets traités en profondeur mais tout en pudeur, tout comme les personnages et leurs sentiments.

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Le bleu est une couleur chaude

Je mets sur la platine le Blue Monk de Thelonious Monk. Des bleus à l’âme. Ma vie est une succession de noir et de gris, sombre, seul, l’espoir de découvrir l’amour abandonné. Et puis je rencontre cette femme, sublime d’ailleurs, un sourire à en faire péter les boutons de mon jean. Même en noir et blanc, son regard illuminerait ma putain de vie. Sauf qu’elle a les cheveux bleus. Et tout d’à coup, de la couleur rentre dans ma vie. Du bleu partout. J’écoute blue, je pense blue, je vois blue. Le blues se chasse de ma vie. Parce que le bleu est une couleur chaude. Ma vie devient chaude, cette nana aux cheveux bleus est chaude. Comme je les aime.



Mais je me demande ce qui m’arrive, une nana aux cheveux bleus ce n’est déjà pas commun. Mais une nana en plus qui se retourne sur mon passage et qui me sourit, c’est, je dois l’avouer, inimaginable. A me retourner avant que je n’ose la retourner. Mes Kickers sont bleues, mes chaussettes deviennent bleues et je mets même un caleçon bleu (il m’arrive effectivement d’en mettre un, certains jours). Le bleu transforme ma putain de vie qui pour une fois s’illumine. Blue moon.



Et cette envie de baiser avec cette femme teinte en bleu ne me quitte pas. Les gens me regardent bizarrement, comme si cela était si inhabituel. Après tout, elle a quand même les cheveux bleus, il y a de quoi se poser quelques questions. Après tout, j’ai la bave qui coule aux lèvres, l’œil lubrique et l’érection fatidique. Des interrogations, le mystère de l’amour, en bleu.



Bien sûr, tu l’auras compris, ce roman graphique n’est pas une histoire de différence, ses cheveux bleus ne sont qu’un prétexte comme l’âge ou le tour de poitrine. C’est un roman d’amour… Et moi, j’aime les histoires d’amour. Viens dans mon Blue hotel. Viens que je te retourne, que j’enlève ton string bleu, je vais te prouver mon amour. Jolie ta nouvelle couleur de cheveux...



blue monk, blue moon, blue hotel, blue love, blue life, putaindevie, des bleus à l'âme.
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Le bleu est une couleur chaude

Cette BD m'est tombée dessus et je suis ravie de la rencontre.

Non, ce n'est pas le film qui m'y a amenée bien au contraire car je n'ai pas envie de le voir! On me l'a prêté et je l'ai dévoré avec un grand intérêt et émotion!

Comment rester insensible à cette belle histoire racontant les premiers émois adolescents d'une jeune fille qui découvre son attirance pour les filles.

Parcours jalonné de moqueries, dur combat face à l'intolérance des proches: parents et amis quand on a enfin réussi à s'accepter soi- même!

Ce livre parle d'amour avec sensibilité et érotisme mais sans crudité ni voyeurisme, avec délicatesse. C'est émouvant, triste et cruel parfois, bouleversant.

Le dessin est en osmose avec le récit, la couleur, utilisée avec parcimonie est d'autant plus signifiante.

Du grand art qui se passe de mots parfois comme nos sentiments les plus profonds. Cette BD est loin d'être une BD comme les autres...

Un bleu qui réchauffe le cœur et fait vibrer l'amoureux qui sommeille en nous!
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Le bleu est une couleur chaude

« Mon amour, quand tu liras ces lignes, j’aurai quitté ce monde. »



Avec une telle entrée en matière, on se dit que l’espoir ne va pas être au rendez-vous. Et pourtant.



Clémentine a 15 ans. C’est précisément le jour où elle a un rencard avec Thomas, un Terminale « super mignon » selon ses copines, qu’elle croise une singulière jeune fille aux cheveux bleus. Avec une telle couleur, c’est forcément ses cheveux qu’elle a remarqué en premier. Mais elle a aussi remarqué sa bouche aux lèvres délicatement ourlées et ses yeux aussi bleus que ses cheveux. Une impression générale, une attirance soudaine et indéfinissable qui la poursuit la nuit suivante jusque dans ses rêves, comme un délicieux mais perturbant frisson…



Mais Clémentine a envie d’être comme tout le monde. Elle va donc choisir Thomas, avant de faire machine arrière, impossible de se reconnaitre dans une relation qui n’est pas faite pour elle. Comment lui faire comprendre ? Comment faire comprendre aux autres, quand on ne comprend pas soi-même ce qui se passe en nous ? Au hasard d’une sortie dans un bar, sa route va recroiser celle d’Emma, la fille aux cheveux bleus, la fille qui va tout changer. Le bonheur de se sentir aimé, la douce joie de se sentir désiré, le plaisir des corps, le plaisir des sens, l’amour, celui qu’on attendait sans trop vraiment y croire. Et bien sûr, la chute, le monde qui s’effondre, le secret dévoilé, le regard des autres à affronter, la négation de ce que l’on est…



« Je me sens perdue, seule au fond d'un gouffre. Je ne sais pas quoi faire, j'ai l'impression que tout ce que je fais en ce moment est contre-nature... Contre ma nature. Mais pourquoi cette vie convient aux autres et pas à moi ? »



Un tsunami de questions qui se bouscule dans la tête de Clèm’, comme dans celle de ceux vivant une situation similaire. Comment faire comprendre aux autres qu’on est toujours le même alors que c’est leur regard qui est différent ? Pourquoi doit-on taire ses sentiments alors qu’on voudrait les crier à la face du monde ? Pourquoi se trouve-ton privé du simple petit bonheur de tenir la personne qu’on aime par la main dans la rue sous prétexte que la main est celle d’une personne du même sexe ? Pourquoi devrait-on se sentir coupable d’aimer ? Oui, pourquoi ?...



« On ne choisit pas de qui on va tomber amoureux et notre conception du bonheur s'impose à nous-même selon notre vécu. »



Julie Maroh signe un album intelligent, empreint d’authenticité et de sensibilité qui, au-delà du sujet qu’il traite, l’homosexualité féminine, est une émouvante, belle, vraie et tragique histoire d’amour.



Le bleu est une couleur chaude, un album aux couleurs de l‘espoir…


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Le bleu est une couleur chaude

Chapeau bas, et bleu en l'occurrence, pour cette BD émouvante et forte sur l'amour, la différence et la construction de soi...



La relation entre Clémentine, jolie adolescente troublée, et Emma, lesbienne assumée et engagée, va bien au-delà d'un plaidoyer pour la cause gay. Avant tout, c'est une histoire d'amour, passionnée et paisible, tendre et sensuelle, belle et tragique. À ce titre, elle peut toucher tout le monde, et j'avoue qu'elle m'a plusieurs fois fait montrer les larmes aux yeux.



C'est aussi une histoire différente, et de fait en butte à l'intolérance et au rejet, de la société, des amis, des parents, ainsi qu'aux résistances internes, l'angoisse de 'ça', l'envie d'être comme tout le monde, les doutes et les disputes... Au point de générer souffrance, douleur et maladie d'amour, avec une fin tragique à la Roméo et Juliette.



Le scénario est admirablement servi par le dessin, sensible et beau, et surtout très parlant : petites touches de bleu qui illuminent des planches entières, euphorie dans le bus, larmes qui coulent, désir et plaisir évoqués sobrement, et même les jurons des parents...
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Le bleu est une couleur chaude

Un livre coup de poing , une histoire d'amour belle , triste , si bien décrite

La passion , le fait de ne plus penser qu'à l'être aimé , aimée dans ce cas mais quelle importance , ce livre magnifique nous prouve que l'amour c'est l'amour , c'est ce qui se passe entre deux personnes

Je suis trop bouleversée pour écrire une critique digne de ce livre , je viens de le terminer à l'instant et je suis bouleversée

Oui l'amour s'enflamme , trépasse , se brise , nous brise , nous ranime . L'amour n'est peut être pas éternel mais nous , il nous rend éternel ( p 155 )

A lire absolument , une merveille , triste mais émouvant .

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Le bleu est une couleur chaude

Plat du jour, un roman graphique passé presque inaperçu qui aurait certainement mérité un plus large écho susceptible de lui ouvrir, soyons fou-fou, les portes du 7e art. La vie d'Bébel qu'on l'aurait rebaptisé avec des cascades en veux-tu en voilà, tac tac badaboum, dommage...



Le Bleu est une couleur chaude visiblement difficile à porter qui peut dare-dare être assimilée à l'enfer, dixit Boisset.

Et l'enfer, c'est justement ce qui attend la toute jeune Clémentine à l'éveil de sa sexualité. Des doutes de plus en plus ancrés en revoyant cette superbe inconnue aux cheveux bleus croisée au détour d'une rue et qui hante désormais toutes ses pensées. Emma n'est encore qu'une silhouette enivrante. Elle va très rapidement constituer son univers absolu et déclencher un séisme de magnitude 12 sur l'échelle de son paisible quotidien.

Un chaos sans nom difficilement supportable pour une adolescente en pleine construction. Tout ce qu'elle croyait être n'est plus. Le tourment est devenu son plus fidèle compagnon.

Peur de soi, de son« anormalité ».

Hantise du rejet de la part de parents tristement hermétiques à la situation.

Psychose galopante face aux potes et à leurs blagues aussi éthérées qu'un discours de Boutin assimilant sérieusement l'homosexualité à une mode. La baffe, avec ou sans élan ?



Tout comme le Titanic, le début annonce la fin. Les histoires d'amour finissent mal, en général...

Clem avait une dernière volonté. Emma y satisfait en se rendant chez les parents endeuillés afin d'y découvrir son journal intime et de ce fait le parcours tourmenté de celle qui fut durant de longues et belles années l'amour de sa vie.



Le trait est gracieux et hyper expressif. Les couleurs sombres totalement raccord avec la complexité du sujet. Ce récit prend littéralement aux tripes. L'auteur, et c'est sa grande force, sensibilise sans juger. Témoin privilégié d'une mort annoncée, le lecteur souffre et se réjouit au rythme d'une héroïne ballottée par l'histoire. Une réussite incontestable que cette élégante BD sans doute à même de rassurer les plus jeunes s'interrogeant de la sorte.



Si les conceptions avant-gardistes du GUD, du printemps français, de Civitas et autres joyeux drilles du même acabit trouvent en vous un écho favorable alors passez votre chemin. Pour tous les autres, ce récit est un régal des yeux d'une infinie tendresse. Intelligent, délicat et pudique, il bouleverse par sa justesse de ton et son scénario sans faille. Foncez !



http://www.youtube.com/watch?v=U0ghjVyaH2w

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Le bleu est une couleur chaude

Roman graphique publié par Glénat en 2010, « Le bleu est une couleur chaude » connaît depuis quelques mois un formidable succès en France suite au triomphe de son adaptation au cinéma (« La vie d'Adèle »), récompensé par la Palme d'or du Festival de Cannes en 2013.Un succès amplement mérité au vue de la qualité de l'ouvrage, tant au niveau graphique que scénaristique. Julie Maroh nous plonge l'espace d'une centaine de pages dans une histoire d'amour bouleversante entre Clémentine, adolescente attachante et un peu déboussolée, et Emma, lesbienne assumée arborant une envoûtante chevelure bleue et dont le chemin ne cesse de croiser celui de la jeune fille. Entre les deux femmes, le coup de foudre est immédiat et il en va de même pour le lecteur qui ne peut que se laisser emporter et émouvoir par le récit de cet amour passionné. Julie Maroh se consacre ici au thème délicat de l'homosexualité avec subtilité et sensualité pour nous offrir une véritable ode à l'amour et à la tolérance.



La naissance des premiers émois amoureux à l'adolescence, les nombreuses questions liées à la sexualité, l'importance et la cruauté du regard des autres..., les sujets abordés sont nombreux et variés et donnent lieu à des scènes d'une grande intensité qui nous rendent aussitôt les deux protagonistes extrêmement attachantes. Qu'il s'agisse de Clémentine ou d'Emma, toutes deux débordent de sensualité et cachent de nombreuses fêlures qui ne peuvent qu'attendrir le lecteur. La qualité du scénario et des personnages est de plus soulignée par des graphismes d'une beauté remarquable ainsi qu'une colorisation osée mais payante. La majorité des dessins sont en effet essentiellement en noir et blanc, à l'exception de cette fameuse couleur bleu qui ressort de façon surprenante tout au long de l'ouvrage et qui tour à tour intrigue, surprend ou séduit. Voilà ce que j'appelle une histoire d'amour, une belle, une vraie !



Un ouvrage bouleversant dans lequel Julie Maroh traite d'un sujet épineux avec un talent et une sensibilité remarquables. A mettre entre toutes les mains, particulièrement aujourd'hui, alors que se poursuit le débat lié à la légalisation du mariage gay, preuve navrante que beaucoup en France (et ailleurs) semblent avoir oublié la véritable signification des mots amour et tolérance. Magnifique !
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Le bleu est une couleur chaude

Je lis peu de BD mais celle-ci, prêtée par mon fils, m'a marquée. Je n'ai pas vu l'adaptation en film et tant mieux, j'ai pu entrer dans cette histoire sans avoir envie de comparer.



J'ai eu le coeur serré durant toute ma lecture. Malgré le joli titre antinomique, le froid m'a saisie dès les premières planches, aux tons gris et mauves, au décor sombre, illustrant bien le désarroi, le chagrin des personnages, la violence aussi qui leur est faite, par les attitudes homophobes de certains, et pire encore de leur propre famille.



C'est le journal de Clémentine qui nous est restitué . C'est Emma qui en est la dépositaire. Leur émouvante histoire d'amour y est confiée, depuis l'adolescence jusqu'à l'âge adulte. Et elle se continuera au-delà ...



L'auteur a bien rendu, à la fois à travers les mots et les images, tous les émois de la découverte amoureuse, et surtout les déchirures et le courage de vivre dans un monde qui refuse toujours ce qui ne correspond pas à la prétendue normalité. Quelle indignation notamment devant le rejet terrible du père de Clémentine, qui met carrément sa fille à la porte!



Du courage, il en a fallu, à Clémentine, la discrète, la secrète, tandis qu'Emma se lance dans la lutte revendicatrice pour exister et être reconnue. Elle se quitteront et ne se verront plus jusqu'à ce que... découvrez-le.



L'univers urbain, notamment celui de Lille, belle ville que je connais bien, où se passe l'essentiel de l'histoire ( j'ai identifié certains endroits) s'oppose aux images finales de la mer, une mer triste et tourmentée, reflet des bleus à l'âme des personnages...



Comme l'a dit la romancière Nina Bouraoui:" Aucun pathos. Juste l'innocence, sublime innocence qui s'en est allée."





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Le bleu est une couleur chaude

Deux problèmes de société qui sont vieux comme le monde et qui sont loin de disparaître : la bêtise humaine accompagnée du regard des autres.

J'ai lu cet ouvrage qui est extrêmement dans l'air du temps avec le vote de la loi sur le mariage gay mais cela n'empêchera pas les gens de l'accepter comme dans l'ordre des choses.



Ici, Clémentine, une adolescente de seize ans tombe éperdument amoureuse d'une jeune étudiante à l'école des Beaux-Arts, Emma. Lorsque je dis qu'elle tombe amoureuse d'elle, elle refuse tout d'abord de l'admettre tant elle se sent jugée pas ses soi-disant amis de lycée qui ne se gênent pas, non seulement pour la juger mais également pour la repousser comme si elle avait attrapée une maladie contagieuse...



Un livre sur l'amour, avec un grand A, sur l'importance que nous ne pouvons nous empêcher d'apporter au regard que les autres portent sur nous (ce qui est normal car nous ne vivons pas chacun à côté des autres mais avec les autres) et aussi sur l''acceptation de soi (même si l'on se sent différents des autres) et ceci, est le plus difficile ! Eh pourtant, en y réfléchissant bien, cela serait tellement plus simple de s'accepter tel que l'on est mais cela est sans compter sans...Les Autres !



Une bande-dessinée en noir et blanc...ET BLEU au graphisme extrêmement travaillé et empreinte de beaucoup de morale et de réflexion ! Un ouvrage qui porte donc à réfléchir et à s'interroger sur soi et sur la société qui nous entoure.

A découvrir !



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Le bleu est une couleur chaude

Une heure et demie dans la salle d'attente du toubib ont suffi à faire mon bonheur, grâce à cet album qui vous met du bleu plein les yeux ! Un graphisme d'abord monochrome où le bleu apparaît avec les cheveux du personnage d'Emma. Un bleu tendresse, un bleu désir. Le bleu des heures d'attente où le coeur tambourine pour dire qu'il aime. Qu'il aime dans la différence, et qu'il faut apprendre à l'assumer. C'est une très belle BD, riche en émotions !
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Le bleu est une couleur chaude

Une belle romance bien triste, pas d’amour impossible. Mais de sentiments complexes et compliqués qui parle de la découverte de la sexualité, de son corps et du regard des autres, de l’amour. D’un désir trouble… C’est doux et tendre. Le style de ce roman graphique me plait, l’utilisation de la couleur bleue est intéressante.

L’homophobie. Le parcours vers le bonheur peut être affecté, le regard des autres est si blessant.

L’histoire est un flash-back, Clémentine vient de mourir. Son amie prend connaissance de ses carnets intimes. Adolescente comme les autres, Clémentine croise le regard d'Emma, jeune femme à la chevelure bleue. Sa vie bascule. Clémentine devra choisir. Un choix difficile ... Renoncer et ne pas aimer ?

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Corps Sonores

Chaque fois qu'on parle d'amour

c'est avec "jamais" et "toujours"

"Viens, viens, je te fais le serment...

....qu'avant toi y'avait pas d'avant...

Y'avait pas d'ombre et pas de soleil.

Le jour et la nuit c'était pareil.

Y'avait pas au creux de mes reins,

douce, la chaleur de tes mains."

A chaque fois qu'on parle d'amour

On se le dit et on y croit

Que c'est pour la première fois

A chaque fois...A chaque fois

Chaque fois qu'on aime d'amour

Ah, pouvoir encore et toujours

S'aimer et mentir d'amour

Comme à chaque fois

Comme à chaque fois

Comme à chaque fois



p 6-7-8-9



Extrait "Chaque fois" Paroles et Musique de Barbara - 1965



Album mis en Avant Pendant Après midi Apéro Bd

La biblio de Bruz (35170) dans nos choix va nous aider.

Merci à Katia, Claire Patricia et Igor

me conseiller ces Corps Sonores

Amour toujours stop ou encore

sur les escaliers est ce qu'elle a tort ?

1er juillet, à Montréal jour de déménagement

L'amour dans tous ses chamboulements

tous ses moeurs et ses enchevêtrements.

Chérie tu préfères Avant, Après ou Pendant ?

Lui demande-t'il en se dévêtant

Tu sais bien : Avant , parce que Après c'est Pendant...

Blague mise à part.....tout à fait charmant .





Chaque sympathie nouvelle

invente un amour inédit.p248

ça aussi, jolie Julie , joliement dit...











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Le bleu est une couleur chaude

A quinze ans, Clémentine, encore fleur-bleue découvre l’amour pour la première fois, mais elle a une peur bleue d’aimer une fille, alors qu’elle devrait simplement avoir peur de découvrir ce qu’aimer veut dire. Elle a du bleu à l’âme tout au long de sa courte vie même si elle connaît des coins de ciel bleu avec Emma, la fille aux cheveux bleus...

La jeune adolescente se sent profondément isolée, rejetée et cette souffrance entrave profondément son bonheur. Sa relation passionnée avec Emma est bouleversante et les dessins de cet album transcrivent à merveille la sensualité et la gravité qui émanent des deux jeunes femmes.

Oui, Le bleu est une couleur chaude et cette histoire, un vibrant appel à la tolérance.



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Le bleu est une couleur chaude



Emma marche dans la rue, triste, elle est en train de lire la lettre que son amie Clémentine lui a laissée avant de mourir. Elle doit donc se rendre chez les parents de Clem’ pour récupérer son journal intime. Celle a reçu ce journal en cadeau pour son quinzième anniversaire et va lui raconter sa vie, ses ressentis d’adolescente en train de grandir.

Lorsqu’Emma arrive chez les parents de Clem’, c’est la mère qui vient lui ouvrir la porte dans une atmosphère glaciale, le père ne daignant pas se montrer pour l’instant car Clem a demandé à sa mère qu’Emma lise ce journal dans la chambre qu’elle occupait enfant et qu’elle y passe la nuit.

On apprend alors peu à peu la quête de Clem’ à la recharge de qui elle est vraiment, sur le plan de sa personnalité en construction et sur sa préférence sexuelle.

Elle parle de son attirance pour Thomas un élève de terminale qui l’attire et dont les copines de classe sont plus ou moins amoureuses. Ce garçon est beau et lui plaît.

Le jour où Clem’ décide de franchir le pas, en marchant dans la rue elle se pose plein de questions, croise une jolie fille plus âgée qu’elle à la belle chevelure bleue et il se passe quelque chose dans le regard qu’elles échangent. Elle est persuadée que ce jour, sa vie va changer.

La nuit, elle fait un rêve érotique où elle se voit avec Emma. Sa tentative de relation sexuelle avec lui qui tourne au fiasco alors qu’elle a pris son temps avant de se décider à passer à l’acte, du comportement compréhensif de Thomas qui ne désire pas la brusquer et pense qu’elle a peur.

Elle se replie alors sur elle-même ; impossible d’en parler avec ses parents étant donné le climat glacial qui règne à la maison. Quelques mois plus tard elle se rend à une manif avec ses copains et une amie l’embrasse sur la bouche par jeu. Clem’ pense avoir enfin trouvé quelqu’un à qui parler et c’est le fiasco. Elle s’enfuit mais Valentin un ami l’accompagne. Il a eu des relations sexuelles avec un autre garçon et cela ne semble pas lui poser de problème.

Les mois passent, c’est l’année du bac et Clem’ se lance à fond dans le travail. Un jour Valentin l’emmène dans un bar gay pour une soirée et elle revoit Emma et ses beaux cheveux bleus. Et leur histoire commence ….







Ce que j’en pense :



J’ai pris beaucoup de plaisir à lire cette BD. Julie Maroh y aborde le thème de l’homosexualité féminine (mais aussi masculine au passage). La rencontre entre deux jeunes femmes qui tombent amoureuses d’un simple regard en se croisant dans la rue : un coup de foudre.

Elle décrit la recherche d’identité de Clémentine qui souffre car elle se sent seule et incomprise. Emma est plus âgée, elle a plus confiance en elle, elle milite pour les droits civiques. Ses parents sont tolérants donc elle s’épanouit. Elle étudie aux beaux arts,en quatrième année et semble sans complexe.

Elle finit par quitter la compagne avec qui elle vivait depuis trois ans (jalouse, possessive) pour vivre avec Clem’. Cependant, elle prend du temps car elle veut être sûre des sentiments de Clem’ ce qui crée des disputes, des séparations.

Elle est très décontractée, avec sa casquette gavroche, ses cheveux bleus qui flottent dans l’air, sa cigarette à la main. Tout semble léger en elle.

Clem’ par contre est beaucoup plus intravertie. Elle est dans le déni au départ car elle se cherche, ne comprend pas ce qui lui arrive. Ses parents l’ont mis dehors en l’insultant en découvrant son homosexualité. Ses amies l’insultent et la rejette comme une pestiférée car elle est allée dans un bar gay. Elle a peur de ce qui se passe en elle, dans son cœur mais aussi dans son corps.

L’une est dans la vie et l’autre se torture l’âme car elle ploie sous le joug de la culpabilité.

Les images sont belles, les corps sont harmonieux et Julie Maroh manie très bien les couleurs sombres du désespoir les paroles de la colère sont en lettres majuscules, les autres sont rondes, harmonieuses. On a une alternance du monochrome et des nuances de bleus.

Donc une BD qui nous parle de tout ce qui tourne autour de l’homosexualité, la tolérance ou l’intolérance, la lourdeur du secret, la solitude, la douleur engendrée par le fait de se sentir différente, les différences en fait… et à côté la beauté des corps nus, le plaisir sans jamais aller dans la provocation. Beaucoup de pudeur aussi même dans la grande scène d'amour.

Une belle rencontre…


Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Le bleu est une couleur chaude (niveau vraiment trop super fastoche..)

Le bleu est une couleur chaude, certes. C'est d'ailleurs celle qu'..... a choisi pour ses cheveux. Mais comment s'appelle-t-elle, déjà ?

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