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Critiques de Julia Kerninon (870)
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Liv Maria

J'ai apprécié ce roman lu d'une traite, l'auteure parvient par son style précis, direct et agréable à éveiller notre curiosité tout le long du parcours de son héroïne.

On entre dans l'histoire facilement.

Romanesque, intime.

J'ai ressenti Liv Maria comme une femme complexe, affamée de découvrir le monde, enchaînant les expériences, mais toujours en fuite, et désespérément seule... Sans attache. Tout ne sera qu'apparence..

Alors "mère, menteuse, fugitive," oui. Et une certaine force, mais une lâcheté aussi.

Quant à être "libre" ..oui..(?) si on l'apparente à la solitude, et aux non-dits..

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Buvard

C'est parce que j'avais trouvé le dernier roman de Julia Kerninon, Ma dévotion, très intéressant et que j'avais été séduite par l'écriture de cette auteure que je me suis procuré Buvard, son premier roman. Enfin pas vraiment son premier, puisqu'elle en avait déjà écrit deux autres sous le pseudonyme de Julia Kino. J'ai retrouvé dans Buvard ce qui m'avait plu dans Ma dévotion, et j'apporterai aussi un bémol qui ressemble à celui que j'avais formulé alors…



Buvard, c'est avant tout une histoire d'écrivains (au pluriel), de la passion, de la douleur, de la difficulté, du plaisir et du bonheur d'écrire. Lou, un jeune étudiant, contacte la maison d'édition de Caroline N. Spacek, auteure couverte de prix et traduite en plusieurs langues, pour solliciter une entrevue auprès de cette célébrité qui n'en accorde jamais. Contre toute attente, elle propose de le recevoir chez elle, à la campagne, dans le Devon, dans la maison où elle vit quasiment en recluse. Il y restera neuf semaines, tout un été, dans un huis-clos passionnant et parfois très éprouvant pour l'un comme pour l'autre.



Lou est donc le narrateur à la première personne de cette histoire en quatre parties. Il intervient pour nous raconter comment se passe la longue entrevue que lui accorde Caroline. Il nous décrit ses appréhensions, ses hésitations, ses craintes, mais aussi son enthousiasme, ses joies et son admiration devant cette grande écrivaine qu'il révère. Il retranscrit pour nous les bandes qu'il enregistre : Caroline prend donc la parole à la première personne elle aussi. Les chapitres où elle intervient commencent tous par des guillemets. Et Caroline va lui raconter sa vie mouvementée et « sa » manière d'écrire, sa littérature, sa passion, la création dévoratrice, qui peut tout détruire sur son passage…



J'ai bien aimé ce livre dans lequel Julia Kerninon a prêté aux deux personnages en présence certains points communs : la passion de la lecture et de l'écriture, mais aussi une enfance terrible, difficilement racontable, une enfance qu'on traîne avec soi comme une prison permanente et qui a laissé à l'un et à l'autre l'impression de n'être à sa place nulle part. L'auteure excelle à rendre les émotions des deux protagonistes dans un style naturel et pourtant très original : chapitres et phrases de longueurs irrégulières, parfois deux pages de dialogues, puis un long passage sans rapporter de paroles, ou alors au style indirect libre ; des phrases avec plusieurs relatives, d'autres sans verbe, etc., un rythme toujours changeant qui apporte une grande vitalité à ce beau texte. Un bémol de rien du tout : certaines petites invraisemblances. Entre autres, Caroline lit (et retient !) le dictionnaire en un rien de temps, et enchaîne, elle qui n'avait jamais rien lu, par l'Ulysse de Joyce…



Challenge multi-défis 2019 # 87
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Liv Maria

Liv signifie "vie" en norvégien.

Maria ,tradition insulaire de donner le nom de la Madone pour protéger les enfants de la noyade.

Liv Maria habite une île avec des parents aimants, son père norvégien, Thure qui aimait le bois et les livres ; et sa mère ,Mado, la seule filles d'une fratrie de 4 frères.

Leur vie est plutôt calme jusqu'au jour de l'évènement. Sa mère va alors l'envoyer chez la sœur de Thure à Berlin. Une grande histoire d'amour va naitre , ces mois passés en Allemagne seront magiques mais aussi la rendront très malheureuse , elle partira au Chili où elle vivra des moments intenses pour revenir finalement en Irlande et vivra sa vie de femme.

Mais pouvons nous oublier notre passé?

C'est une écriture libérée d'une femme.

Une vie semée d'embuche, une femme forte et fragile à la fois. Une femme qui ne triche pas.

Un roman bouleversant d'amour, d'une femme mystérieuse.

Un roman intense et fort d'une grande beauté.
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Toucher la terre ferme

Je vais pas mentir, j'ai débuté cette lecture en étant chonchon. Pour plein de raisons. D'abord, ma libraire qui m'a gentiment prêté ses épreuves n'avait pas été convaincue. Ensuite, 87 pages, 15€, je peux pas faire comme si ça me laissait de marbre alors que je suis entrain de faire des noeuds dans ma tête en me demandant si 800€ par mois ce sera assez pour vivre l'an prochain. Il y a aussi ces marges immenses, ces pages blanches, qui en pleine pénurie de papier m'interpellent encore plus que d'ordinaire.



Et enfin, et même surtout, le contenu ! C'est difficile de le dire sans être menacé de mort par 50% de la société, mais alors les histoires de grossesse, de maternité, de vergetures et de périnée distendu, c'est vraiment pas mon truc. Et les auteurs - comme les autrices - qui nous font payer pour qu'on lise leur psychanalyse, j'y arrive pas, j'ai l'impression qu'on se fait enfler et que c'est nous qui devrions envoyer une facture et pas l'inverse.



J'étais chonchon, donc, mais téméraire et déterminé à m'en faire un avis propre. Faut comprendre, j'étais sorti fiévreux de Liv Maria, il était hors de question que je ne laisse pas une chance à Julia Kerninon même si les raisons semblaient longues comme mon bras de ne pas m'y frotter.



Comme un vieux machin, engoncé sous mes plaids, j'ai débuté ma lecture en la ponctuant de "ah bah évidemment", de "roooh", parfois même de "olala mais quelle agitation !" quand les émotions se faisaient trop volubiles. Au fil des pages je me suis rendu compte qu'il était hors de question de ne pas finir ce mini livre, que la plume de Julia Kerninon même pour nous raconter ce grand déchirement qui fait sortir un bébé en siège, était magnifique, suave, mettait des étoiles dans les yeux et qu'on avait envie d'être aimé un jour comme elle est aimée chaque jour.



Je la détesterais presque d'avoir adoré cette lecture..
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Buvard

Buvard est le premier roman de Julia Kerninon, dont j'ai découvert la plume il y a quelques mois avec son roman Liv Maria.

Un roman singulier, un huis clos d’une incroyable maturité pour une jeune autrice de 27 ans.



Deux personnages, deux temporalités. Lou, un jeune étudiant jadis violenté par ses parents, arrive chez Caroline N. Spacek dans le dessein de l’interviewer sur sa carrière d’écrivaine.

Contre toute attente la mystérieuse Caroline, qui vit recluse dans la campagne anglaise après une carrière fulgurante, accepte. Et se met à raconter. Son enfance misérable caractérisée par l’inculture, son expérience de secrétaire particulière dévouée corps et âme à un poète qui finira par la mettre à la porte, ses trois mariages, sa vie déréglée et sans entraves, l’écriture de ses romans.



Passionné par ce destin hors normes, Lou lui prête une oreille attentive et joue le rôle de « buvard » aux confessions de la jeune femme.

Buvard propose une réflexion sur le processus d’écriture. Écriture comme trace d’un vécu, témoignage, exutoire, révélateur.

Un roman très bien écrit, différent, que je vous invite à découvrir si vous avez comme moi succombé au charme de Liv Maria.
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Liv Maria

Avis très mitigé sur cette lecture.



On suit la vie de Liv Maria, une jeune femme insaississable aux multiples vies, voyageant de son île bretonne à Berlin, en passant par le chili et l'Irlande. On la découvre au fur et à mesure sous différentes casquettes : notamment celle d'étudiante, maîtresse d'hommes mariés, femme d'affaires, épouse aimante, mère......

La complexité des sentiments amoureux et les secrets sont des points importants dans cette histoire.



Je suis partie assez confiante dès le début du roman, et malgré quelques raccourcis un peu déconcertant sur ses changements de vie (je n'ai pas compris par exemple pourquoi ses parents l'avaient envoyé à l'étranger ? Après ce qu'il lui était arrivé j'aurais au contraire voulu plus protéger ma fille et ne pas l'envoyer seule dans une si grande ville ! Et d'autres exemples mais que je ne peux dévoiler ), l'histoire était plutôt pas mal.

La lecture était fluide, assez facile à lire, plaisante.



Mais, j'ai été extrêmement déçue par cette fin surprenante, inexplicable, qui semble bâclée et par les hasards de la vie, les coïncidences qui m'ont paru grossiers et pas très crédibles.



Mais ce n'est que mon ressenti !

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Liv Maria

"Son père était un lecteur, et sa mère était une héroïne. Son père aimait les histoires et sa mère était un personnage". Et ce roman, on pourrait le commencer à l'aveugle, comme on goûte un vin, et reconnaître entre mille les arômes qui composent les nectars de Julia Kerninon. Elle a beau nous raconter à chaque fois des histoires différentes, elles prennent leur source dans l'amour des mots, de la littérature, dans la curiosité de l'autre et de sa complexité. Et il me semble qu'il y a dans ce nouvel opus beaucoup d'elle-même. Mon exemplaire déborde de petits marque-pages, j'en ai fait deux lectures car j'ai eu l'impression de l'avoir dévoré la première fois, en quelques heures, frustrée d'en terminer si vite. On devrait toujours lire les livres deux fois - enfin, les bons - parce qu'ils dévoilent ainsi leurs multiples facettes, et celui-ci en compte beaucoup.



C'est d'abord un magnifique portrait de femme que l'auteure tente de saisir dans toutes ses dimensions et ses contradictions. Son prénom n'est pas choisi au hasard, Liv veut dire vie en norvégien et on peut en saisir les correspondances avec l'anglais ; ces liens entre les langues, Julia Kerninon, elle-même traductrice s'en sert tout au long du roman, en joue et en fait des vecteurs de transmission et d'identité. Liv Maria est donc du côté de la vie, du mouvement, de l'expérimentation. Quitte à se tromper. Son histoire se construit à partir d'éléments qu'elle ne maîtrise pas toujours, de rencontres heureuses ou dramatiques, comme chacun d'entre-nous. Une histoire dont je ne vais rien dévoiler ici car ce serait déjà trop en dire et gâcher le plaisir du futur lecteur. Sachez simplement qu'elle vous fera parcourir du pays, d'une île Bretonne à l'Irlande, en passant par le Chili et Berlin. Mais que le voyage est tout autant intérieur.



Car ce qui intéresse Julia Kerninon c'est bien la façon dont s'agence une personnalité à partir des multiples influences qui la façonnent, et quelle est la part de son libre-arbitre. "Peut-on vraiment aimer quelqu'un sans en faire son professeur ? La première fois que cela arrive, peut-on aimer sans tout retenir de l'autre, sans devenir une plaque sensible à tous ses gestes, tous ses mots, ses goûts, ses histoires ?" ; quelles empreintes laissent sur nous nos parents (quelle belle relation entre Liv Maria et son père, ces heures passées autour de la lecture qui ont forcément nourri l'adulte qu'elle est devenue), nos amours, nos amis ? Et de cette personnalité multiple, que savent les autres, depuis l'extérieur ? "Que saisissons-nous des gens, la première fois que nous posons les yeux sur eux ? Leur vérité, ou plutôt leur couverture ? Leur vernis, ou leur écorce ?". Enfin, comment rester entière lorsqu'on ne peut dévoiler qu'une partie de ses multiples facettes et que le silence menace d'envoyer valser tout l'équilibre trouvé. Il semble que la liberté se situe dans l'opportunité de faire un choix. Celui de rester. Ou de partir.



Julia Kerninon excelle dans l'exploration des sentiments, brouillés par le jeu des apparences. Elle nous parle admirablement bien de l'amour ou plutôt des amours qui se bousculent dans la tête d'une femme, mère, amante, fille. Et de l'importance d'être. D'exister. Liv Maria est une héroïne inoubliable et Julia Kerninon une auteure au style élégant, à la plume enjouée et captivante. Sous l'apparente fluidité de l'histoire se posent des questions essentielles, à la fois intimes et universelles. J'adore.
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Sauvage

Ottavia. Trois syllabes qui disent le mouvement, la pulsation, la vie. La femme qui porte ce prénom avance tout droit dans les rues de Rome entre son foyer et son restaurant. Elle est cheffe, c'est le métier qu'elle a choisi à 16 ans dans les traces de son père, malgré l'accaparement des cuisines par les hommes de sa famille et l'ostensible retrait des femmes. Elle hume, soupèse, émince, assaisonne, attendrit, émulsionne, agence. Elle observe, apprend, elle absorbe, se nourrit. Puis elle restitue, twiste, invente. Elle crée. La cuisine est son territoire, son laboratoire. Ottavia a 38 ans, trois enfants, un mari génial qui assure le quotidien, une réputation qui dépasse de loin les pavés romains. Pourtant, cet équilibre est un édifice très fragile, un organisme vivant que le moindre événement non maîtrisé peut mettre en péril. Là où les sentiments se cognent à la volonté, où les envies se percutent et peuvent dévier une trajectoire programmée. Où le doute s'immisce sous la forme d'une réminiscence du passé. La liberté est un plat dont chacun a seul le secret.



Avec ce roman, Julia Kerninon offre un portrait de femme bien plus complexe et nuancé que dans Liv Maria. Même si les parallèles existent, comme cette pulsion de vie et de mouvement qui anime les deux femmes, la comparaison s'arrête là. Ottavia parcourt le monde depuis ses fourneaux, riche de sa passion et du plaisir qu'elle apporte. Les questions qui la submergent sont celles de toutes les femmes, comment être en phase avec ses désirs, être sûre d'avoir fait les bons choix, ne pas se laisser submerger par le conditionnel fantasmé car vierge des éclaboussures du présent ? Pour parcourir ces thèmes, Julia Kerninon trouve dans la métaphore de la cuisine un terrain d'expression pour la langue autant que pour les sensations. Il est assez tentant de faire un parallèle entre création culinaire et création littéraire. D'autant qu'ici, la cuisine est un véritable langage, c'est ainsi que l'aborde Ottavia dont le mari a étudié - comme par hasard - la littérature et révèle une sensibilité particulière au sens des mots. Ce parallèle apporte une saveur particulière au plat concocté par l'autrice avec le style qui la caractérise. On pourrait s'amuser à décortiquer tout ça mais ce serait oublier le plaisir pur de lecture de ce texte généreux pour les sens autant que pour l'esprit. Si Julia Kerninon est aussi habile avec une cuillère en bois qu'avec sa plume, je goûterais volontiers à l'un de ses plats.
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Liv Maria

Ayant lu des avis de lecteurs -ices, ma réflexion était : « Un livre qui nous mène de rebondissement en rebondissement c'est fait pour moi. »



La protagoniste principale est Liv Maria. Elle n'a pas vingt ans, vit sur une île bretonne. Sa mère Mado tient un café épicerie. Son père est un marin norvégien.



Elle est violée, suite à quoi sa mère décide de l'envoyé à Berlin chez sa tante Bettina pour y être jeune-fille au pair, baby-sitter et étudiante en langue.



Elle suit des cours d'anglais donné par un professeur irlandais. Ils tombent amoureux mais aux vacances le professeur Fergus rentre chez lui.



Ces parents meurent. Elle décide de rentrer en Bretagne et décide de gérer le café épicerie. Mais, elle ne tient pas en place et ses oncles et tante ne la retiennent pas. Elle décide d'aller au Chili ou elle rencontre Flynn. Alors qu'elle est enceinte de quatre mois, ils décident de se marier et de partir chez lui en Irlande.



Dans sa nouvelle demeure, elle voit partout des photos de Fergus. Elle décide de faire un secret de son passé.



Liv Maria est une femme libre qui décide de voyager. Elle est heureuse, vit des déceptions mais ne se laisse pas abattre par les évènements plus tristes de la vie. Elle va de l'avant.



Son père lui a appris à aimer la lecture mais ce n'est pas pour moi l'essentiel de son histoire qui vue avec du recul est assez invraisemblable.



C'est un roman léger qui fait le plein d'aventures mais qui n'a pas tout à fait répondu à ce que j'en attendais.

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Liv Maria



Née sur une île bretonne, Liv Maria vit successivement à Berlin, au Chili, en Irlande, où elle exerce plusieurs métiers, est la maîtresse puis l’épouse d’hommes très différents.

Liv Maria est une déracinée, une exilée,

une voyageuse, une aventurière, une femme libre. Du moins le pense-t-elle jusqu’à ce qu’un hasard improbable la rende malgré elle porteuse d’un secret inavouable qui la touche intimement.

Parce qu’elle a vécu plusieurs vies en une seule, Liv Maria se sent comme les pièces éparses d’un puzzle. Enfermée dans son secret, elle a le sentiment d’être une usurpatrice, une inconnue pour ses proches.



J’aime la plume singulière de @juliakerninon, que j’avais découverte il y a quelques années avec Buvard. Julia Kerninon évoque la magie et la musique des langues étrangères, des dits et des non-dits, du silence et des secrets. Je recommande la lecture de ce roman “inclassable” qui ne manquera pas de vous entraîner, aux côtés de Liv Maria, dans un tourbillon d’émotions et de surprises.
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Liv Maria

Un parfum peut-il être éblouissant ?





Si oui, il a certainement laissé tomber quelques notes de lumières entre les pages de ce roman.

Quelques gouttes d’une fragrance inconnue et délicieuse,

Perles précieuses aux effluves nacrées.





Lorsqu’un livre s’installe dans votre vie, il le fait sans crier gare, sans s’annoncer. Il s’y immisce par ce que vous croyez être le plus parfait des hasards et prend ses quartiers dans votre cœur, tout doucement.

Vous le laissez faire, car vous le comprenez,

vous le sentez,

il connaît le chemin.





Vous vous laissez même surprendre, vous mimez l’étonnement, jurez par tous les dieux que c’est un coup du sort, une jolie coïncidence, un imprévu dans le grand jeu du destin, mais en réalité vous le savez, il s’agit de bien plus que ça.





Liv Maria était posé sur le tourniquet des nouveautés à la bibliothèque, je n’en avais jamais entendu parler, mais j’ai su que cette lecture m’emmènerait là où elle le devait.

Peut-être parce que ma vie s’apprêtait à changer du tout au tout,

que rien ne serait jamais plus pareil,

et peut-être aussi pour me rappeler qu'au contraire, l’essentiel devait demeurer.





Quoiqu’il en soit, comme l’ange Clarence dans La Vie est belle de Frank Capra, Liv Maria de Julia Kerninon s’est jeté à l’eau et a atteint son but:

D’une plume aussi subtile qu’acérée, au fil de mots délicats et troublants, il m’a donné à lire et à penser un éblouissant portrait de femme, marquée à vif par un secret inavouable.





Il s’est infiltré dans mon quotidien avec la justesse de l’être désiré,

a fait résonner en mon âme une série de cordes sensibles qui je crois, ont quelque chose à voir avec l’intime.

Il a ouvert plus de portes que la Terre ne saurait en compter,

Et a allumé en moi des dizaines de lumières qui, je l’espère,

ne s’éteindront jamais.
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Sauvage

Ottavia a reçu en héritage l'amour de la cuisine italienne de son père. le jour de ses 16 ans, elle quitte le lycée et le rejoint dans son restaurant scellant ainsi son destin: comme lui, elle entre en cuisine comme d'autres entrent en religion.

Une femme forte et décidée, qui va s'affranchir des hommes et choisir sa vie, indomptable et sauvage. Si j'ai aimé sa liberté de femme, j'ai moins adhéré à son rapport à ses enfants qui, si petits, ont encore beaucoup besoin d'une mère. Le personnage de Bensch en revanche m'a séduite: quel chouette papa!

Un roman puissant et fort qui prône la liberté. Une belle écriture, un bon moment de lecture.
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Toucher la terre ferme

En principe je n'aime pas trop lire sur l'intimité d'un écrivain mais ici il s'agit de Julia Kerninon une écrivaine que j'apprécie pour la lucidité de ses écrits, son écriture qui me fait à la fois voyager mais également colle à la réalité de nos vies et de nos sentiments.



Elle nous livre un témoignage sans artifices sur elle, la femme, l'écrivaine, la mère et j'ai trouvé sa confession lucide, réelle et sans embellissements que ceux de la poésie, une vie comme d'autres et dans laquelle toute femme et/ou mère peut se retrouver.



C'est une déclaration d'amours (avec un s) à ce qui lui tient le plus à cœur : son homme, ses enfants, son travail, une femme libre, aimée, aimante. Décidément j'aime Julia Kerninon.

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Toucher la terre ferme

Dans ce récit personnel d’une grande honnêteté, Julia Kerninon aborde sa maternité et comment l’arrivée du bébé l’a changée profondément. Sur le parking de la maternité, alors que son premier fils vient de naître et qu’elle prend l’air, elle se pose la question de rester ou de fuir. Elle reste.



Elle évoque d’abord sa vie d’avant, femme ardente et volontaire, elle fait le tour de ses amours d’adolescente puis d’adulte. Elle raconte ses histoires passées, toutes passionnelles et complexes. Elle a longtemps été une femme qui donne, plus qui ne reçoit. Quand elle rencontre le père de ses enfants, tout est simple et calme. Est-ce de l’amour ? La réponse est oui. Elle découvre la joie d’être aimée, dans un rapport complice et de confiance. Ces portraits de relations sont très vivants, ils disent en peu de mots l’essentiel et font affleurer ses souvenirs.



Puis, elle revient au temps présent. Après la naissance. La voici mère et elle se demande où est passée celle qu’elle était. Elle doit concilier son besoin viscéral d’écrire et de lire avec sa fonction de maman. C’est difficile et elle passe des heures au lit, atone.



Après le gros temps et les tourments, parviendra-telle à apercevoir le rivage pour enfin toucher la terre ferme ?



Un témoignage touchant tant il est sincère et entier. Julia Kerninon ne ment pas. L’écriture est poétique, elle couche les bons mots sur les bons ressentis et c’est fluide et agréable. Un texte subtile et intime, qui parle à tous. J’ai passé un beau moment, entre obscurité et clarté.



Ce livre fait écho à son roman Liv Maria. Je pense que je vais le lire, pour aller plus loin et la découvrir dans le registre romanesque.



L’as-tu lu ? Quels romans de l’autrice me conseillerais-tu ?
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Liv Maria

Une « adolescente déracinée et un père de famille exilé le temps d’un été », se rencontrent à Berlin; l’étudiante et son enseignant, dans l’apprentissage de la langue de Shakespeare, entament alors une brève liaison qui aura des conséquences inattendues pour leur avenir.

Un parcours de femme pas banal que celui de Liv Maria Christensen, l’héroïne de ce court roman surprenant dans ses méandres narratifs. Une bonne histoire soutenue par une belle écriture et une solide construction, cela correspond en tout point à un savoureux moment de lecture. Je n’hésite pas à accorder quatre étoiles et continuerai d’explorer l’univers littéraire de cette autrice que je découvre avec ce titre.



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Liv Maria

Un récit mené tambour battant que je n'ai pu lâcher, à la rencontre du monde (île bretonne, Berlin, Chili, Irlande ) et du territoire intérieur de cette incroyable héroïne aux visages multiples.

Liv Maria est un personnage profondément humain, plein de contradictions et de sensualité. Elle est forte et fragile à la fois.

L'écriture est superbe, ciselée et fluide.

Un magnifique portrait de femme ! Une ode à la liberté !



" Je suis la fille unique du lecteur et de l'insulaire, je suis le bébé Tonnerre, l'orpheline, l’héritière, je suis la jeune maîtresse du professeur, la femme-enfant, la fille-fleur, la chica, la huasa, la patiente de Van Buren, la petite amie, la pièce rapportée, la traîtresse, l'épouse et la madone, la Norvégienne et la Bretonne... "
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Liv Maria

Liv Maria a eu une drôle de vie. Une vie pleine de rebondissements, de découvertes, de doutes, d'histoires d'amour, d'histoires de fesses, etc. La monotonie s'est un temps installée mais elle n'a pas pu durer car elle n'a pas pu se détacher de son passé.



Julia Kerninon a un très beau style. J'ai eu beaucoup de plaisir à la lire. L'histoire qu'elle nous livre n'est pas palpitante mais nous embarque quand même ici et là. Tout comme le personnage principal, on vogue là où la vie, et les hommes, la mènent.

Dans le résumé, on nous dit que c'est une femme libre, Liv Maria. Personnellement, j'ai surtout eu l'impression qu'elle s'est cherchée tout au long de sa vie et qu'elle se cherche encore après avoir refermé ce livre.
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Ma dévotion

Encore un roman pour lequel je suis assez partagée…… J’avais très envie de le découvrir car les éloges lues sur lui était dithyrambiques… Ma bibliothécaire m’a convaincue car pour elle c’était un coup de cœur et moi….. Et bien je ne sais pas trop, c’est assez complexe et je vais essayer de vous dire pourquoi.



Je pense, encore une fois, que dans cette lecture il faut distinguer plusieurs choses : le fond (l’histoire), les personnages, la cohérence, la construction du récit, l’écriture et comment tout cela a été traité. Commençons par l’histoire.



Deux personnes, de plus de 80 ans chacune, se croisent dans Londres et elle, Helen reconnaît son seul (et unique) amour et le retient pour lui avouer ce qu’elle a vécu auprès de lui. Qu’a-t-elle à lui dire qu’il ne connaisse déjà, sa version de leur histoire ou lui avouer autre chose….. Une belle entrée en matière mais car il y a un mais cette confession va durer 6 heures d’un long monologue, où lui, Franck, face à elle écoute et ne dit rien….. 6 heures ! Mais lui parle-t-elle vraiment ? Elle dit : « cela fait six heures que je te parle tout bas »….



Il aurait peut-être été judicieux sinon de les installer dans un café, un salon de thé, sur un banc dans un jardin public, que sais-je mais cela parait tellement peu probable qu’ils restent là plantés sur un trottoir, au milieu des gens et que lui accepte d’écouter sans rien dire ? Il est vrai que les rôles se sont inversés : elle prend l’initiative et lui écoute, attend, encaisse et ne dit rien. Ont-ils vécu la même histoire ….. Nous n’avons que la version d’Helen.



Les deux personnages : Lui égocentrique, le centre du monde, odieux, complètement axé sur sa personne, son devenir, son succès que ce soit auprès des femmes mais aussi dans son domaine artistique (la peinture). C’est un manipulateur, qui ne respecte rien ni personne. Elle, son opposée, tout ce qu’il n’est pas elle l’est et c’est peut être pour cela qu’ils s’attirent car sinon comment croire qu’une personne puisse accepter tout ce qu’elle a accepté…. C’est une soumission totale, complète, voire de l’esclavage. Oui elle l’aime et l’amour fait commettre bien des folies mais tout de même…..



Bon pour la cohérence laissons le bénéfice du doute. Que ne fait-on pas par amour.



Le dénouement : je l’ai senti venir à la vitesse grand V….. Il était évident qu’il fallait un final dramatique, comme si l’histoire ne l’était déjà pas assez (car pour moi elle a vécu un calvaire dans cette relation) avec une révélation qui faisait basculer le récit. La tension est bien entretenue, palpable, monte en puissance au fil des pages.



Pour la construction : j’ai trouvé que leur histoire durait, se répétait sans trouver d’issue car rien ne changeait finalement, rien n’évoluait dans un sens ou dans l’autre, quel que soit le lieu, la ville, leur âge : l’une souffre, l’autre profite, vit…. J’avais envie de prendre Helen et de la secouer, j’avais envie de claquer la porte au nez de Franck, ce n’est plus de l’amour mais c’est de l’assouvissement, consenti, certes, mais de l’assouvissement, pas de la dévotion mais de la soumission totale :



J’étais devenue ta servante, et comme toutes les servantes, j’ai fini par considérer que mon maître m’appartenait. (p129)



L’écriture est belle, indéniablement, bourrée de références artistiques ce qui est normal en soi puisqu’elle est écrivain et lui artiste peintre mais aussi de marques. Ils vivent depuis l’enfance dans un monde dit privilégié mais pas idéal. J’ai rapidement réalisé qu’Helen était depuis l’enfance marquée par l’autorité, le pouvoir des hommes (je veux parler de ses frères, puis de Franck, même son mari Günter sur qui elle pense pouvoir se reposer).



Je le laissais casser tout ce qu’il voulait au seul prétexte que moi, il me réparait. (p154)



On parle souvent de reproduction des mêmes schémas et finalement c’est ce qu’elle fait. Il lui faut être dominée, exploitée, humiliée, utile à l’autre pour exister, peut-être inconsciemment mais je trouve qu’il y a là, de la part de l’auteure une belle étude psychologique d’un tempérament, d’une situation, d’un couple, d’un déséquilibre.



J’ai trouvé par moment les phrases longues, j’arrivais au bout comme haletante, comme la narratrice, à bout de souffle, entrecoupées de virgules donnant le rythme au récit, passant du Je au Tu, axé sur ce couple qu’il formait, dans des chapitres courts, très courts parfois, simplement composé d’une phrase, de quelques mots, comme une sanction qui tombe. Helen s’autorisait enfin à parler, à prendre le dessus, à vider son cœur, à apaiser sa conscience mais pourra-t-elle être apaisée un jour …..



C’est l’histoire d’un amour à sens unique ou peut-être partagé mais pas vécu de la même manière, mais consenti par chacun jusqu’au point de rupture.



Ce roman se lit d’une traite, on est complètement embarqué dans cette histoire qui même si elle nous révolte comme moi par le fond, elle est bien maîtrisée, exploitée, écrite. Elle se veut le reflet d’une relation déséquilibrée, d’un gâchis superbe.



Finalement, d’avoir mis des mots sur ce que j’ai ressenti et pensé me donne malgré tout un bilan positif. Je l’ai lu pratiquement d’une traite même si j’aurai tellement aimé qu’Helen se révolte, s’épanouisse dans son métier d’écrivain, vive sa vie et pas celle de Franck, même si elle se dit heureuse d’avoir été ce qu’elle a été auprès de lui.



C’est pour moi un beau travail d’auteure d’arriver à se glisser dans un personnage, peut être très loin de son propre tempérament, de s’y fondre, d’oublier ses propres sentiments pour ne plus qu’exprimer ses sentiments.



Les gens pensent que ma personnalité est un genre de bruit blanc, que le silence que je fais en société est l’écho de celui qui résonne, depuis toujours dans l’espace clos de ma tête, sous les cheveux coiffés. Mais – je le sais mieux que personne – il ne faut pas juger un livre à sa couverture.



J’ai longtemps hésité, tergiversé mais finalement …..
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Le chaos ne produit pas de chefs-d'oeuvre

Découvrir l'envers de l'écrivain, derrière la légende ou l'image construite par lui, qui était-il ? Quand on s'intéresse à la littérature on ne peut qu'être tentée de gratter le vernis et chercher à mieux connaître la vraie personnalité de ceux qui produisent de tels chefs-d'œuvre..... Julia Kerninon nous en fait la démonstration avec Faulkner, Hemingway et Steinbeck parfois bien loin dans la vie réelle du portrait que nous avons en tête. C'est court, appuyé par de nombreuses références et je vais surtout garder en mémoire de prendre de la distance entre l'écrivain et l'œuvre, même s'ils sont malgré tout indissociables, imbriqués. Le roman est le roman et finalement la personnalité des grands écrivains est également un roman, élaboré afin parfois de se dissimuler ou de parfaire l'image de son créateur.
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Liv Maria

Liv Maria est l'archétype de l'héroïne romanesque, au sens où tout ce qui lui arrive-ou presque-ne peut arriver que dans un roman. Mais le texte, lui n'a pas de souffle romanesque. Il est plutôt intimiste, totalement centré sur son personnage principal (d'ailleurs très égocentrique), une sorte d'analyse d'un parcours de femme dont on ne connaîtra que la première moitié de la vie, et les pensées finalement assez restreintes si on se limite à ce que nous en propose l'auteure.



Alors c'est quoi ce parcours? Dans Liv Maria, les contextes ne sont jamais exploités. Elle naît sur une île bretonne plus ou moins imaginaire, part en Allemagne pour des raisons plus que douteuses (exilée par ses parents parce que victime d'une agression sexuelle... euh... qui y croit?), revient sur son île imaginaire, part au Chili, arrive en Irlande (par un hasard tellement extraordinaire qu'il m'en a fait définitivement penser qu'on se fichait complètement de moi), retourne en Allemagne, puis repart on ne sait pas où. Et tout ça en 200 pages à peine!



Tout va trop vite dans ce roman. On n'a pas le temps de s'habituer aux endroits, on n'a pas le temps de se faire une idée sur les protagonistes, ils passent et puis voilà. Malgré une belle écriture fluide et plutôt personnelle, l'attachement et l'émotion ne sont pas au rendez-vous.



Et à la fin de la lecture, on se demande ce que l'auteure avait envie de nous dire.



Cette Liv Maria ne m'a pas du tout touchée, je n'ai pas cru à son histoire.



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