AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Julian Fellowes (301)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le monde de Downton Abbey

La série Downton Abbey, créée par Julian Fellowes, est selon moi une fiction historique parmi les plus réussies de ces dernières années. C’est donc avec un immense plaisir que j’ai retrouvé le Comte et Lady Grantham et toute la famille Crawley. « Downton Abbey résume toute la société anglaise. Le domaine a sa propre dynamique : pas de maître ni d’esclaves, mais un ordre établi dont l’harmonie dépend de la bonne volonté de chacun. » Entre les salles hautes et les salles basses du manoir, domestiques et aristocrates s’affairent au début du vingtième siècle. Tout commence avec le naufrage du Titanic qui remet en question le mariage de Mary, la fille aînée, et la transmission du domaine. L’arrivée de Matthew Crawley, lointain cousin, bouleverse les projets de la famille. Au-delà de l’intrigue intime et familiale, la série met en scène un début de siècle où tout change : le téléphone, l’électricité et l’automobile entrent dans toutes les maisons, les femmes réclament le droit de vote et la Première Guerre mondiale est sur le point d’éclater. La vie enclose et protégée de l’aristocratie anglaise touche à sa fin et doit composer avec la modernité. « Nous avons fait un rêve, ma chère, et maintenant il est terminé. Le monde vivait dans un rêve avant la guerre, mais il est réveillé et il lui a dit au revoir. Nous devons l’accepter. » (p. 263)



L’ouvrage de Jessica Fellowes est un très beau livre qui présente des anecdotes et des photos sur le tournage, mais également des documents d’archives et des témoignages historiques. Le chapitre consacré aux costumes est passionnant et donne envie de refaire sa garde-robe. Mon seul regret est qu’il n’y ait pas plus d’informations sur Violet, la comtesse douairière, incarnée par Maggie Smith. Ce personnage est un de mes préférés : j’aime le conservatisme entêté de cette vieille dame et son caractère bien trempé.



Ce livre qui m’en a mis plein les yeux et me rend encore plus impatiente de découvrir la saison 4 !

Commenter  J’apprécie          316
Belgravia

J’ai eu envie de lire ce livre puisqu’il a été écrit par le scénariste de Downton Abbey et Gosford Park et parce que la série dérivée sera bientôt sur nos écrans.



Après un début à Bruxelles en 1815, où les militaires de l’aristocratie anglaise se rendent à un bal la veille de Waterloo, nous nous retrouvons en 1840 à Londres et surtout dans le tout récent quartier huppé de Belgravia, devenu fief de la noblesse la plus distinguée. Les Trenchard, associés à la construction de Belgravia mais considérés comme parvenus, gardent un secret de famille pour ne pas nuire à leur nouvelle place sociale et surtout préserver la mémoire de leur fille Sophia. Mais elle ne peut s’empêcher d’aider un fils de révérend, Charles Pope, jeune entrepreneur prometteur. Pendant ce temps-là, la haute société mène une vie de bals, d’après-midi de thé, d’entretiens de domaines et de chasses. Mais elle cache en son sein des caractères orgueilleux, sûrs de leur rang, avides ou pris du démon du jeu.



C’est avec plaisir qu’on découvre des personnages assez marqués, entre le marchand qui rêve d’être admis dans le beau monde, l’épouse lasse cet espoir vain, la comtesse dédaigneuse, le neveu héritier cupide ou encore le beau-frère dont le cœur est rempli de rancœur. Comme Downton Abbey, les domestiques ne sont pas oubliés, mais ils sont moins présents.



Les différences sociales et les difficultés à monter l’échelle des castes sont le nœud de l’intrigue, ainsi que la réputation qui fait ou défait les destins. Même si l’auteur a bâti sa carrière sur les scénarios et non les romans, celui-ci se lit avec facilité.



Mon regret est que la trame est cousue de fil blanc, beaucoup trop même. De plus, plusieurs personnages qui auraient dû garder leurs distances avec Charles Pope — si on compte sur les mentalités de l’époque — finissent par l’accueillir avec bonheur ; et le retournement de situation final est bien opportuniste. En réalité, c’est un roman historique qui lorgne la romance historique sans jamais l’assumer. Heureusement, les personnages restent attachants, et le lecteur ne leur veut que du bien !



Un récit qui s’avère agréable, même si un peu plus de réalisme n’aurait pas permis ce Happy End sans nuances.


Lien : https://feygirl.home.blog/20..
Commenter  J’apprécie          282
Passé imparfait

Julian Fellowes, scénariste et producteur de Downton Abbey ( ma série préférée au passage), nous offre ici un roman plus qu'intéressant! Plus de 600 p et la majorité dévoré en une journée ( 1er jour de vacances...)



La couverture ( blanche, cartonnée) de prime abord est magnifique et nous suggère dès le début que Fellowes va une fois de plus traiter son sujet favori : les différentes classes sociales en Angleterre.



Ce que semble nous confirmer la 4e couverture : Damian Baxter, milliardaire, mourant et roturier, convoque son ami de Cambridge, le narrateur (dont on ne sait le nom mais qui ressemble étrangement à Julian Fellowes dirait certains et est lui-même membre de la bonne société anglaise) avec qui il s'est brouillé en 1970 et lui demande la faveur de rencontrer 5 jeunes femmes du passé car l'une d'elles semble avoir été enceinte de lui.



Par le biais de cette enquête, Julian Fellowes nous présente les derniers balbutiements d'une Saison en Angleterre, après que la présentation à la Cour ait été officiellement arrêtée. Ainsi, il nous explique au gré des pages les coutumes de la bonne société anglaise, ses habitudes, ses manières de réagir, son snobisme et sa crainte dans ce monde d'après-guerre de voir les valeurs de l'aristocratie déclinée et l'aristocratie elle-même supplantée, de manquer d'argent.

Dans un aller-retour constant entre l'époque actuelle et les années 1968 et 1970, le narrateur se plonge douloureusement dans son passé. Le devenir de ces jeunes filles de 20 ans à désormais 60 ans, nous est rapporté, sans que cela soit forcément un happy ending. Car, la place de l'aristocratie à l'époque actuelle, on le devine, s'avère plus que compliquée! Quelque part, ces pages nous montrent une certaine amertume et on se prend à avoir de l'empathie pour elles. Julian Fellowes a même réussi à me tirer quelques larmes par endroit sur le sort de Johanna, celui de Candida ou encore tout simplement la fin.

Bien entendu, plus que le devenir de ces jeunes filles, c'est aussi l'occasion quelque part pour nous, lecteurs, d'apprendre ce tragique incident de 1970 qui parsème les pages jusqu'à la dernière partie et pour Damian Baxter de renouer et tenter de s'excuser auprès du narrateur.



En définitive, une histoire qui se lit bien, instructif et qui nous fait ressentir un certain nombre d'émotions.



Challenge Le Tour du scrabble en 80 jours

Challenge Multi-défis 2019

Challenge Trivial Reading

Challenge Objets

Challenge Pavé 2019

Challenge A travers l'histoire

Challenge Monopoly

Commenter  J’apprécie          280
Belgravia

Je n'ai pas écouté Downtown Abbey. Donc, je n'ai pas de point de comparaison, ce qui est plutôt une bonne chose. Parce que je me suis plongé dans l'histoire, simplement, sans avoir le réflexe de faire de multiples comparaisons. J'ai découvert une plume facile à lire, fluide. J'ai trouvé une époque qui me plait. Une époque de grands bals, de conventions, de règles... Bien décrite, d'ailleurs. Toutes les relations complexes, entre les classes sociales. Et cette aristocratie plutôt bien décrites. Des personnages intéressants. Une intrigue simple, mais agréable. Mais ai-je été transporté ? Pas tant. Et j'ai même trouvé qu'à certains moments, ça s'essoufflait. Un roman fleuve, qui évolue tranquillement. Rien de transcendant et de très surprenant dans cette lecture, hormis qu'elle propose un agréable moment...
Commenter  J’apprécie          280
Snobs

Si vous avez aimé la série Downton Abbey sur Netflix, nul doute que vous apprécierez Snobs : on y retrouve tous les ingrédients qui ont fait son succès : la vie de l'aristocratie anglaise, leurs us et coutumes, une immersion dans ce milieu comme sait le faire Julian Fellowes, le scénariste de la série, qui connaît bien cette société pour l'avoir beaucoup fréquentée.



Nous suivons ici Edith qui, si elle ne fait pas partie de ce monde, dispose de nombreux atouts : beauté, intelligence et une maman qui a beaucoup d'ambition pour elle.



Elle va réussir a séduire et épouser un homme de cette bonne société, mais alors qu'elle a atteint son but, elle s'aperçoit que le prix à payer est beaucoup d'ennui et d'hypocrisie. Elle va finalement prendre un amant hors de ce milieu pour redonner du sens à sa vie.



Comme on fait son lit, on se couche...
Commenter  J’apprécie          273
Passé imparfait

Voilà un roman que je suis ravie d’avoir terminé le jour de Noël, ça a été comme un cadeau en plus !

Ce pavé relate la vie de tout un groupe de jeunes gens dans les années 60 à Londres, tous issus de la haute société.

Ils sont riches, ont des titres de noblesse, font des études, flirtent, se rendent à des soirées huppées, se posent des questions sur leur avenir, mais au fond aucun ne s’en fait vraiment, convaincus que leurs nobles origines leur assurera un avenir à la hauteur de leurs espérances.

L’histoire, à savoir une recherche de paternité, n’est qu’un prétexte pour le narrateur pour se replonger dans ses souvenirs de jeunesse et faire un bilan de sa vie quarante ans après les faits.

Il va plonger dans une mer de souvenirs et de nostalgie, une mer sombre comme les secrets, tumultueuse comme les amours de jeunesse, cruelle comme les regrets, et puis finalement apaisée comme la vie peut parfois l’être quand on prend conscience de tout ce qu’on a vécu et comment tout va se terminer.

Un roman majestueusement écrit, pudique, sincère et d’une grande force, un vrai petit bijou suranné qui fleur bon la dentelle des robes qui vient d’être repassée, les fleurs fraîchement coupées, la cire des bougies et les feux de cheminées.
Commenter  J’apprécie          263
Belgravia

Le charme suranné du roman victorien entre thé et scones.



Plutôt satisfaite de mes lectures de Snobs et Passé imparfait, j'ai abordé Belgravia avec une certaine curiosité, mais en sachant à priori à quoi m'attendre. Julian Fellowes continue à produire des romans de société anglaise et son bâton de maréchal reste sans conteste la série Downton Abbey (ou à défaut Gosford Park).

Mais ne faudrait-il pas qu'il se renouvelle ? Car un certain ennui est apparu insidieusement...



Ceci explique cela. Je me lasse donc de ces trames romanesques identiques. Si Belgravia est un roman historique victorien (quand les autres romans se situent dans des époques plus tardives), l'auteur utilise pourtant toujours les mêmes ficelles: différences de classes sociales, mœurs aristocratiques, amours contrariées, secrets inavoués, manigances et intrigues.

Et toujours, les domestiques au sous-sol et les maîtres à l'étage.



On n'est pas volé sur la marchandise quand on sait ce qu'on nous vend. Si je trouve ce dernier roman un peu faible en forme et en fond, il "fait le job" de la thématique historique anglaise, avec un clin d'œil vers la littérature du genre au XIXème.



Mon avis vaut donc pour ce qu'il est: influencé par le "déjà vu, déjà lu".

Commenter  J’apprécie          251
Passé imparfait

A partir d'une belle brochette de jeunes filles à marier de la gentry, Julian Fellowes dresse une chronique des années soixante telles qu'il les a vécues, ses années folles d'étudiant à Cambridge où il peaufine son éducation sentimentale en participant aux bals très prisés de la Saison.

Comme je suis de la génération de l'auteur, je ne suis pas surprise par son ton apitoyé et nostalgique sur ce qui fut et ne sera plus. C'est l'époque où moi-même étudiante, je découvrais les aspects pittoresques de la verte Albion et je crois me souvenir que les "petites anglaises" immortalisées en 1975 par le film de Michel Lang n'étaient pas particulièrement farouches.

Elles s'appellent Lucy, Dagmar, Serena, Terry, Candida, Joanna. Quarante ans après, le narrateur reprend contact avec chacune d'elles pour élucider une énigme dont la clé semble être un évènement mystérieux de leur passé commun et de leur fascination commune pour l'irrésistible et inconvenant Damian.

Ce retour sur le passé est l'occasion pour l'auteur de décrire l'effondrement d'un monde et plus précisément le naufrage de l'aristocratie anglaise engoncée dans ses préjugés de naissance et son esprit rétrograde.

Avec le subtil dosage d'ironie, de bonhomie et de lucidité dont il est coutumier, l'auteur a brillamment réussi sa démonstration.
Commenter  J’apprécie          250
Passé imparfait

Coups de coeur total, je n’avais jamais lu de livre de Julian Fellowes mais quand j’ai vu que c’était l’auteur de Downton Abbey, une de mes séries fétiches, qui l’avait écrit, je me suis dit que ce livre ne pouvait qu’atterrir chez moi. Et quel bonheur de lecture tout ce que j’ai aimé dans Downton Abbey se retrouve dans ce roman tout en étant totalement différent, je tiens à préciser que ce n’est pas une version ou une pale copie.



Ce roman se situe en Angleterre dans la grande bourgeoisie pendant les les swinging sixties. Les personnages sont tous bien ficelés et on les suit durant leur jeunesse, on fait connaissance avec leur famille ce qui nous les rends familiers et attachants. L’auteur a une écriture fluide et précise et j’aime aussi la touche d’humour tout du long. C’est le récit de la désillusion des jeunes anglais dans les années 60, la décadence et l’évolution d’une société en pleine mutation : les mentalités changent, la situation économique du pays aussi. Les personnages vont se croiser et c’est à chaque fois l’occasion de faire une incursion dans leur passé.



Ca sent le vécu, il faut dire qu’il sait de quoi il parle l’auteur, il est lui-même baron. Intrigues amoureuses, réceptions somptueuses, rivalités et coups bas s’invitent au bal des débutantes. Il y a aussi une bonne dose de nostalgie dans ce magnifique roman mais c’est sans apitoiement et sans jugement de valeur.



Drôle, poignant et bouleversant à la fois, ce roman d’une intelligence rare, c’est un vrai coup de coeur pour moi. Je le verrai bien adapté en série ou en film.



VERDICT



Une vraie merveille, à lire absolument , les fans d’Angleterre et de Downton Abbey devraient adorer. A découvrir d’urgence.
Commenter  J’apprécie          220
Passé imparfait

Un roman que j'ai aimé, autant pour l'intrigue que pour l'immersion au sein de l'aristocratie anglaise des années 1960-1970.



L'auteur reçoit une lettre d'un ami mourant perdu de vue depuis 40 ans : il lui demande de reprendre contact avec leurs amies de l'époque : l'une d'entre elles est la mère de son unique enfant, dont il souhaite faire son héritier.



C'est l'occasion pour l'auteur de sonder les effets du temps qui passe, nos espoirs, nos envies, de les confronter à la dure réalité, les échecs, les désillusions.
Commenter  J’apprécie          210
Belgravia

Encore un roman de Julian Fellowes, le scénariste de Downton Abbey, que j'ai bien aimé ! Toujours dans le milieu de l'aristocratie anglaise, début 19e, qu'il connait bien. Avec un suspense qui se dénoue dans les 15 dernières pages...



Les Trenchard ont réussi dans le commerce, mais le père rêve d'être reçu par l'aristocratie. Leur fille unique, croyant avoir été épousée en justes noces, lors d'une cérémonie rapide, par un fils de Lord partant mourir au combat, se retrouve enceinte et meurt en couches.



Les Trenchard confie l'enfant batard à un pasteur et 25 ans plus tard, bon sang ne saurait mentir, le rejeton a toutes les qualités entreprenariales de son grand père et la noblesse de son père.



Reprendra-t-il la place qui lui revient comme héritier de ses grands parents nobles ? Rien n'est moins sûr car son cousin ne va pas se laisser ravir son héritage sans agir.



Commenter  J’apprécie          200
Belgravia

Il faut avouer que j'ai eu un peu de difficulté à me concentrer sur le début du roman. Je me suis mélangée avec les personnages sans savoir qui était qui et qui faisait quoi !?!

Peut être que la traduction ne m'a pas convenu...

En bref, car je ne ferai pas en "longueurs" comme l'auteur, j'ai trouvé le style très plat, très pompeux et franchement moi qui suis une adepte des romans de l'époque victorienne, j'avoue être étonnée du peu d'intérêt à donner à ce roman.

Je crois qu'il faudra que je me procure Downton Abbey qui semble être au dessus de celui là.

Je ne ferai pas non plus de résumé car la 4e de couverture est claire et suffisante.

Un bon ennui à la lecture qui fait que j'ai vite survolé et abrégé ce roman. Quelle déception!

Commenter  J’apprécie          200
Snobs

Quel délicieux petit livre, écrit impeccablement, dans ce style pince-sans-rire si purement britannique qu'on a l'impression d'ingurgiter tasse de thé raffiné sur tasse de thé raffiné pendant qu'on le lit ! On se voit aussi assis sous une tonnelle, au soleil, dans un jardin anglais du plus pur style et, avec un peu d'imagination, on se croirait presque transporté dans les années trente même si l'intrigue de ce roman est tout ce qu'il y a de plus contemporaine.



Bon, d'accord, ce n'est pas du Wodehouse mais, croyez-moi, il faut se lever sacrément tôt pour imaginer des tantes Dahlia et Augusta, sans oublier des Pongo Twistleton, des Bertram Wooster et un seul mais irremplaçable Jeeves ! Et encore ne dis-je rien, vous le remarquerez, de l'univers complètement loufoque du château de Blandings avec son Impératrice !



En fait, j'ai lu "Snobs" en deux temps car son intrigue, légère, mi-figue, mi-raisin, ne s'accorde guère avec les pages qu'un autre Britannique, Anthony Beevor, a écrites sur la guerre d'Espagne. L'intrigue, donc, disais-je, c'est un peu Quasi-Cendrillon qui rencontre le Prince-Pas-Très-Charmant-Mais-Supportable et qui l'épouse. Quasi-Cendrillon, c'est Edith Lavery, une jeune fille charmante, jolie, pétillante, intelligente même mais qui n'appartient en rien à la gentry. Le Prince-Pas-Très-Charmant-Mais-Supportable, c'est Charles, comte Broughton, qui, lui, est né avec une cuillère d'argent dans la bouche, pas mal de gentillesse dans le coeur, la hauteur certaine de sa caste quand il se croit attaqué (ou lorsqu'il se sent en position de faiblesse, car il est assez timide) et quelques menues choses dans le cerveau. Il n'est pas bête, non, ce n'est pas ce que je veux dire : un peu lent, peut-être. Il aime la vie à la campagne - c'est l'une des rares choses qui soulèvent son enthousiasme dans l'existence et dont il pourrait parler des heures jusqu'à ce que vous lui demandiez grâce - il dit toujours merci à sa jeune femme après un rapport sexuel, il adore sa mère, lady Dont-Je-Ne-Me-Rappelle-Plus-Le-Nom mais dont je n'oublierai pas le surnom : "Googie", il aime aussi son père et il se plie religieusement aux impératifs mondains. A part ça, il n'a rien d'un playboy. Mais que voulez-vous, il a un nom, des ancêtres et de la fortune. Pas si sot que cela, il souhaiterait trouver une épouse à son goût, pas nécessairement dans sa caste. Depuis les écarts que se sont autorisés les princes royaux, la petite noblesse britannique peut, elle aussi, se permettre quelques écarts, by Jove !



Charles tombe amoureux d'Edith. Celle-ci tombe surtout amoureuse du style de vie qu'il symbolise. Et puis, en femme pratique mais en jeune femme , elle pense qu'il changera certainement, qu'ils se découvriront plus de goûts communs, une "pétillance" commune, un sens de l'humour aussi féroce chez l'un que chez l'autre ...



Alors, l'inévitable se produit. Très vite, Edith, qui ne parvient pas à vrai dire à s'habituer aux remerciements que lui transmet solennellement son époux après chaque rapport conjugal (j'avoue que ça m'aurait posé problème, à moi aussi, pas à vous, les filles ? Quid Quid ), s'ennuie et se lasse. Elle tombe dans les bras de Simon, l'Acteur-Beau-Gosse-Au-Physique-Romantique (une sorte de Hugh Grant au temps de sa douce jeunesse, si j'ai bien compris). Et elle quitte Charles et sa comté - tout à fait comme elle laisserait tomber deux vieilles chaussettes de chez Marks-&-Spencer - pour s'enfuir avec lui. Simon, vous comprenez, il est beau, il a de l'esprit, il connaît plein de potins, et en plus, il ne la remercie pas après qu'ils ont fait l'amour. Si remerciements il devait y avoir, on peut même dire que ce serait plutôt Simon qui s'attendrait à ce qu'Edith lui en fît ...



Ensuite ...



Ensuite, je vous laisse à votre lecture. Mais sachez que tout se termine bien, que le Beau-Gosse-Romantique part, avec sa femme (oui, il était marié) à Hollywood et qu'Edith et Charles ...



Un petit livre charmant, je le répète, délicieusement écrit au-delà la traduction, avec une ironie fine et sans aucune prétention, que je recommande à tous ceux qui veulent se délasser sans se casser la tête et sans voir intervenir le personnage, lui aussi très intéressant en son temps, du Tueur-Qui-Tue-Tout-Ce-Qui-Bouge - un personnage que la surenchère dont il est actuellement victime commence à rendre, il faut bien le dire, assez ennuyeux et aussi peu crédible que possible. ;o)
Commenter  J’apprécie          202
Snobs

A chacun son snobisme et ne sommes-nous pas tous le snob de quelqu'un ?

Julian Fellowes que l'on connait pour Gosford Park et Downtown Abbey évolue dans deux mondes : celui de la gentry britannique et celui du spectacle.

Il est donc bien placé pour décrypter et croquer les faiblesses de ces deux univers . Dans "Snobs", avec un regard distancié, critique mais indulgent, il met en scène une jeune roturière ambitieuse qui entre par la grande porte du mariage dans le monde fossilisé de l'aristocratie. Une fois le but atteint, la vie n'est pas vraiment glamour pour notre héroïne et c'est alors que l'auteur déploie tout son talent parfaitement maîtrisé pour les rebondissements.

Affaire à suivre.

Commenter  J’apprécie          190
Passé imparfait

C’est dans un monde vraiment à part que nous emmène Julian Fellowes, sans doute le double parfait du narrateur de son Passé imparfait. Le monde de la haute société anglaise, de l’aristocratie, qu’il met en scène à la fin des sixties. Si, pour le commun des mortels (c’est-à-dire moi), les sixties évoquent les Beatles, les Rolling Stones, le concile Vatican II, mai 68 (ah tiens c’est aussi la décennie de ma naissance), il n’en va pas du tout de même pour les lady Claremont, lord Belton et autre sir Rawnsley-Price de son roman. Ceux-ci sont en train de vivre, souvent sans s’en rendre compte, leurs dernières heures de gloire et de luxe fastueux, car ce monde doré est en train de s’effondrer et ils verront bientôt leurs propriétés se diviser, voire se vendre, leurs fortunes se ratatiner et leur statut social s’effilocher. Mais en attendant, ils continuent à vivre leurs obligations sociales, en particulier organiser les bals et autres thés dansants de « la Saison », calendrier riche en émotions (et en vacheries) où les jeunes filles devront trouver un prétendant digne de leur rang. Cette année-là (comme chantait Cloclo), en 1968, un « intrus » parvient à se glisser dans le club très fermé des débutantes et de leurs soupirants. C’est Damian Baxter, que nous retrouverons quarante ans plus tard, alors qu’l est mourant.



Car le véritable intérêt du roman, comme l’explique Julian Fellowes lui-même dans cette interview (tirée du site de Paris-Match), ce sont ces aller-retour incessants entre le passé et le présent, c’est permettre au lecteur d’accompagner le narrateur (qui ne porte pas de nom) dans sa recherche de six jeunes femmes qu’il a très bien connues lors de cette saison 68. Une quête bourrée de nostalgie (que sommes-nous devenus ? qu’avons-nous fait de nos rêves ? avons-nous fait perdurer le monde de nos parents ?) mais non dénuée d’humour, un humour forcément très british, de ce regard noir que l’Anglais est capable de poser sur lui et sur sa société presque engloutie.



Dans ce jeu de flash-back, tout ce monde aristocratique passe à la moulinette : le port de la queue-de-pie ou de la jaquette, la loge royale à Ascot, l’épaisseur des cartons d’invitation, les quartiers chics de Londres en 1968 ou la décoration des manoirs, tout est disséqué avec une précision extrêmement bien documentée par Julian Fellowes. Normal, il appartient à ce monde… (Et puisque le bandeau de la couverture fait référence à Downton Abbey, si on connaît la série, cela donne encore un éclairage supplémentaire au drame que sont en train de vivre ces grandes familles à la fin des années 60.( Cela donne parfois quelques longueurs au roman, mais cela se lit facilement, et puis l’auteur ménage un suspense dont on a envie de découvrir la clé que l’on sait attendre jusqu’à la fin. L’humour et quelques moments d’émotion, comme le destin de Joanna, agrémentent le voyage dans le passé et nous serrent la gorge de retour au présent. Et puis ce narrateur est bien attachant… De quoi passer un bon moment au long de ces quelque 650 pages…
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
Commenter  J’apprécie          181
Belgravia

Juin 1815, une belle soirée juste avant Waterloo...

1841, des familles détruites et un secret inavouable...



Un air de Dowton Abbey (le même auteur), mais malgré un beau style, je n'ai pu m'attacher ni aux personnages ni à l'histoire.... Beaucoup trop long...
Commenter  J’apprécie          170
Snobs

Pour Edith Lavery, jeune bourgeoise londonienne aisée, avide d'ascension sociale, tout commence dans la légèreté comme un délicieux nuage de crème fouettée pour se poursuivre par la consommation d'un pudding un peu lourd, donc difficile à digérer.

Il est vrai que séduire le comte Charles Broughton et l'épouser, voilà un rêve qu'elle osait à peine formuler, et qui la comble de joie.

Elle a voulu le beurre et l'argent du beurre. Elle l'a. Mais quel genre de marché a-t-elle conclu ?

car pénétrer et se faire admettre dans la haute société anglaise si corsetée et bardée d'un incommensurable sens de supériorité, n'est pas une mince affaire et elle va l'apprendre cruellement à ses dépens, d'autant que l'on s'ennuie bien vite entre les parties de chasse et les thés de bienfaisance lorsqu'on aspire à autre chose.



"Pourquoi ne verrait-on pas toujours les mêmes gens, en ayant la même conversation, mois après mois, année après année ?". Ceci constitue le credo de Charles le distingué et ennuyeux mari d'Edith. "Son calendrier, établi une fois pour toutes, suivait le cours des saisons : chasse à tir jusqu'à la fin janvier, chasse à courre jusqu'à fin mai, un petit séjour à Londres, puis peut-être un voyage, pour aller pêcher quelque part, ou chasser à l'approche en Ecosse. Que pouvait-on trouver à redire à cela ?" (p 199). Voilà tout ce que Charles demande à la vie et il se demande diablement pourquoi cela ne suffit pas à la femme qu'il aime.



Julian Fellowes nous délivre une croustillante analyse pleine d'humour où il épingle cette haute société ultra formatée et une certaine bourgeoisie si désireuse d'accéder à ces hautes sphères qu'elle se sent prête à subir toutes les avanies pour espérer entrer dans le cénacle.

Et visiblement l'auteur s'en donne à coeur joie en détaillant la bêtise crasse des uns, la grossièreté des autres, la suffisance de certains. Tout le monde en prend pour son grade.

Et Julian Fellowes de s'amuser, en nous amusant, à détailler ce monde qu'il connaît d'autant mieux qu'il en fait lui même partie !

Commenter  J’apprécie          171
Belgravia

Le 15 juin 1815, le bal devenu légendaire de la duchesse de Richmond réunit à Bruxelles tous les grands noms de la société anglaise. La plupart des beaux officiers présents ce soir-là périront quelques heures plus tard sur le champ de bataille de Waterloo, faisant de cette réception l'une des plus tragiques de l'histoire. Mais cette nuit va aussi bouleverser le destin de Sophia Trenchard, la ravissante fille du responsable de l'intendance du duc de Wellington. Vingt-cinq ans plus tard, les Trenchard, en pleine ascension sociale, se sont installés dans le nouveau quartier de Belgravia et pensaient laisser derrière eux ces terribles événements.



Quelquefois, on a raison d’insister. On a raison de donner une seconde chance, aussi. J’ai découvert Julian Fellowes par Downton Abbey dont il est le scénariste. Puis j’ai lu son roman Snobs que je n’ai pas du tout aimé. Alors forcément, après une déception littéraire, on n’a pas envie d’en connaître une deuxième. Pourtant, Belgravia, dont la temporalité historique pouvait présager une autre ambiance que Snobs, me faisait de l’oeil quand même. Je me suis donc lancée dans cette lecture… et j’ai adoré !

L’intrigue est originale et les rebondissements, inattendus. On ne s’ennuie pas, on devine peu à peu où tout ça va nous mener, mais on se demande comment on va y arriver.

Les personnages sont très fouillés et bien qu’il y en ait beaucoup, ils sont tous indispensables à l’histoire et viennent pimenter l’intrigue principale à un moment ou un autre.



Les relations entre maîtres et valets sont nourries d'intrigues que l'on retrouve dans toutes les histoires de Julian Fellowes. Downton Abbey est après tout bien célèbre pour raconter les vies “upstairs” et “downstairs”. De plus, ces relations compliquées, parfois conflictuelles mais parfois touchantes, sont très bien amenées et toujours justes.



Plus que dans Snobs, les personnages de Belgravia sont réalistes.

Charles Pope croit à une bonne fortune hasardeuse sans imaginer qu'une raison puisse être à l'origine de sa réussite. Absurde, me direz-vous ! Eh bien non, on y croit car le personnage est décrit comme un jeune homme d’affaires issu de la campagne et naïf des habitudes de la ville.

Les sentiments et les émotions maternelles des personnages féminins sont très bien décrits. Ils ne sont jamais dans l'exagération mais toujours mesurés et avec des réactions plausibles pour l’époque. Une justesse qu’il est agréable d’apprécier sous la plume d’un auteur.



Une histoire à l'intrigue somme toute presque banale mais dont le réalisme et les détails sont en réalité très difficiles à construire quand on cherche un angle juste pour l'aborder.

Julian Fellowes a relevé ce défi à merveille et il faut croire que les romans et histoires d'époque lui vont mieux que les intrigues contemporaines.



Plus de chroniques littéraires sur :
Lien : http://raisonlectureetsentim..
Commenter  J’apprécie          170
Snobs

J'ai attaqué ce roman de Fellowes, le seul que je n'avais pas encore lu, avec un brin d'optimisme vu que les deux autres m'avaient beaucoup plu.

Là encore, je ne fus pas déçue même si un chouia moins emballée.



Julian Fellowes profite de ses connaissances pour nous faire découvrir les subtilités, les coutumes de l'aristocratie anglaise. Le livre porte bien son titre car l'histoire est centrée sur Edith, roturière arriviste qui parvient à mettre le grappin sur un comte et qui, s'ennuyant rapidement, pense faire meilleur chemin, une fois mariée et désillusionnée, avec un acteur séducteur et peu prometteur dans le fond. Durant son parcours, la voilà aux prises avec le snobisme pour devenir rapidement elle aussi snob à son tour, sans ayant pour sa part, de véritables motifs...



Comme pour Passé Imparfait, Julian Fellowes utilise un narrateur interne, dont on ne sait pas le nom, issu de ce milieu, ayant fait un choix quelque peu étrange de vie ( acteur!) et témoin des événements qui se déroule. La narration est partagée entre lui et une narration externe centrée sur Edith. Ainsi, les deux nous permettent d'appréhender tout ce snobisme inhérent à l'aristocratie anglaise, pour notre grande satisfaction si c'est ce que l'on attend de ce roman, comme moi.

Les personnages sont bien travaillés et Julian Fellowes ne cherche pas à faire de son protagoniste principal un parangon de vertu. Bien au contraire! Sous bien des aspects, Charles, le mari trompé, et le narrateur, ami clairvoyant et juste, sont bien plus attachants. J'ai même préféré Googie, belle-mère snob, au caractère d'Edith. Donc inutile de chercher ici une héroïne qui a des excuses et qu'on apprécie, avec laquelle on suit non sans palpitation ses romances qui nous donnent envie, car tel n'est pas le cas. Et personnellement, je trouve que c'est mieux ainsi.



Julian Fellowes, producteur de ma série favorite, a donc réussi à mes yeux ses irruptions dans la littérature et je n'hésiterai pas à acheter un de ses romans qui font écho, d'une certaine manière, à Downton Abbey...



Challenge Le tour du scrabble en 80 jours ( 5e éd)

Groupe fb : T'M Lectures : passe le relai.

Challenge Multi-défis 2019

Challenge 50 objets 2019-2020
Commenter  J’apprécie          160
Belgravia

Sans être véritablement déçue par ce roman, je rejoins Tynn et autres dans leurs critiques, à savoir une impression de "déjà vu" doublée d'une certaine frustration. En effet, ici, toujours les mêmes intrigues basées sur des secrets familiaux, des conspirations et jalousies entre classes.. ingrédients indispensables certes à tout bon roman victorien ou d'inspiration victorienne dont Fellowes est passé maître ... mais la sauce préparée par le maître ne passe pas vraiment. Cela manque de liant, et comporte quelques grumeaux ...Peut-être suis-je lassée de ce genre? Est-ce que j'en ai fait assez le tour? ( et pourtant je m'apprête à lire encore un roman du même genre ..). J'ose espérer que non.
Commenter  J’apprécie          162




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Julian Fellowes (1604)Voir plus

Quiz Voir plus

belgravia julian fellowes

A la veille de quelle grande bataille l'histoire commence t-elle ?

Austerlitz
Waterloo
Eylau
Trafalgar

7 questions
18 lecteurs ont répondu
Thème : Belgravia de Julian FellowesCréer un quiz sur cet auteur

{* *}