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Critiques de Jussi Adler-Olsen (2539)
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Selfies

La 7e enquête du département V et peut-être bien la dernière,

le bureau des affaires non élucidées étant jugé non rentable

bien que le trio de choc Carl, Assad et Rose soit plus que débordé

et tracassé par les affaires qui s'empilent, se mêlent, s'entremêlent.

Un des fils conducteurs nous amène à une drôle de bobine

qui prend un malin plaisir à court-circuiter les parasites..sociaux ;

d'autres pistes glissent vers le passé épineux.. de Rose.

Dans cette enquête aux ramifications multiples, Olsen, en bon auteur de polars nordiques s'interroge sur la société danoise,

son passé trouble qui peut remonter à la surface et laisser des traces ou des séquelles ; sur cette jeunesse sans repère manipulée par la mode et la société de consommation et les dégâts envisageables lorsqu'un des fusibles du système social pète un câble..

La construction de ce dernier opus est toujours aussi habile

et la bile aussi amère pour nos enquêteurs atypiques bien loin de chômer.

Je remercie Babelio, Masse critique et les éditions Albin Michel

pour l' envoi en avant-première de la version non corrigée

de Selfies, la dernière très bonne enquête surprise d'Olsen.
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Dossier 64

On sait depuis les trois premiers livres de Jussi Adler-Olsen que Rose, l’assistante de Carl Morck est un peu dérangée : le sort d’un petit chat, trouvé presque mort d’inanition, et euthanasié par les services de police l’émeuvent, parmi tous les cold cases, les meurtres et les horreurs qui viennent de fleurir dans le département V.

Sa propriétaire ne pouvait pas le laisser sans le confier à sa voisine, déduit-t-elle, il s’agit donc d’une disparition, il y a 23 ans. L’ile de Sprogo apparaît dans les radars, deux disparitions d’anciennes surveillantes seraient intervenues le même jour.

Histoire vraie, dont l’auteur remémore le souvenir : de 1923 à 1961, les femmes déclarées débiles ou ayant été enceintes sans être mariées étaient internées sur l’ile de Srogo et ne pouvaient la quitter qu’après avoir accepté de se faire stériliser. Pire, les stérilisations forcées et les hystérectomies étaient pratiquées sans le consentement des intéressées, suivant les idées « eugénistes » , en application des lois pour la pureté raciale adoptées ensuite par l’Allemagne nazie.

Il s’agit bien d’un bagne, avec violences, travail forcé, jeux pervers, mélange de vraies attardées mentales et de pauvres victimes, de pouvoir et de ruse avec l’impossibilité de s’en sortir. L’une de ces victimes, Nete, nouvelle Justine, passe de malheur en malheur, de viol en viol, d’espoir déchu en angoisse pure, atterrit à Sprogo, rebondit pourtant, puis….

Cette enquête, partant d’une histoire vraie, et pas tellement oubliée par tous, car , en 2010, des partis d’extrême droite continuent le combat, prêchant qu’il n’y a pas de sens à laisser vivre des individus incapables d’élever un enfant : criminels, handicapés, déficients mentaux, prostituées, et… immigrés( !!!)

Ce thriller politique, sûrement le meilleur des 4 que je viens de lire de Jussi Adler-Olsen, Dossier 64, dénonciation d’une pratique qui a bien eu lieu et dont seul le Danemark, à l’inverse de la Suède, de la Norvège ou de l’Allemagne, n’a pas offert réparations ni présenté d’excuses aux victimes, nous tient en laisse, nous enferme dans cette ile perdue du Nord du Danemark, pour nous livrer un excellentissime récit, varié, avec rebondissements entre les années 1987 et 2010, entre plusieurs protagonistes, Rose déjà citée, et Assad, qui semble impliqué personnellement dans cette horrible épisode . Car racisme il y a, bien entendu, le caractère et les pensées du néo-fasciste est exposé tel qu’il pense, brut de coffrage.

Avec humour ( je crois) l’auteur nous fait participer à une vengeance dont on aime qu’elle ait lieu, un peu de justice sur la terre. Et un rebondissement qui nous réjouit, lui aussi.

Humour que l’auteur dose avec science : « une des collègues de Carl lui adresse un sourire « qui aurait été censuré dans un film des années cinquante », sa femme veut le plumer « ce n’était tout de même pas sa faute si elle avait décidé d’organiser son mariage avec un homme avant d’avoir divorcé du précédent ».

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Miséricorde

Carl est un policier traumatisé : Il vient de perdre un coéquipier et un second est dans un état de légume . Présent sur les lieux de la fusillade , il n'a pas pu les aider. Son rendement s'en fait sentir et lorsque les politiciens décident de créer une nouvelle cellule aux objectifs peu définis, les supérieurs de Carl l'y envoient direct

Le premier Cold Case à se mettre sous la dent concerne une politicienne dont la disparition n'a jamais vraiment été élucidée . Tombé du ciel , Assad , devient son adjoint.



Je ne lis pas souvent de policier, mais quand on tombe sur une intrigue aussi bien construite, cela donne un sacré goût de "revenez y".

Les deux personnages principaux sont attachants et leur vision complétement différente du métier ajoute encore un peu plus de charme à l'ensemble.

Et puis, il y a l'enquête . Partie de rien , elle évolue lentement sans coup de baguette magique comme parfois. c'est bien mené , intelligent et instructif sur des domaines pointus qu'ils seraient incongrus de dévoiler ici.

Comme dans tous les policiers bien foutus , il, y a autre chose que du sang , de la psycho, des gentils et des méchants. Il y a souvent en filigrane une critique acerbe de la société où se déroule l'action. Ici le Danemark, dont les politiciens , le système policier ne sont pas épargnés.



Voilà, c'est certes un roman qui ne détonne pas par son originalité mais qui cochent beaucoup de cases du genre de façon très efficace.
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Profanation

Où l’on retrouve ce bon vieux Carl Mørck, héros du département V récemment créé et qui a désormais à son actif, la résolution de l’affaire Merete Lyyngaard, dossier clos qu’il a choisi parmi la pile d’affaires non résolues qu’on a bien voulu faire parvenir dans son placard... ce sera sans doute sa spécialité : récupérer des enquêtes résolues.



Dans ce deuxième volume, il fait la moue lorsque son assistant Assad lui met sous le nez un dossier qui ne présente aucune bonne raison d'être réétudié : le meurtre de deux jeunes gens, roués de coup et laissés pour morts. On a pourtant un coupable qui a avoué et qui purge une peine de prison... oui mais !...un mystérieux témoin incrimine des hommes et argumente si bien que le département V décide de s’activer et de faire la lumière sur cette affaire.



Les suspects ? De dangereux psychopathes hauts placés, quasi intouchables qui ont le pouvoir de se protéger et d’agir comme bon leur semble grâce à des relations plus haut placées encore. Et puis elle : Kimmie, quasi SDF, femme en souffrance, énergique, capable de la pire des vengeances, intelligente, organisée quoiqu’un peu déséquilibrée à la suite des souffrances qui lui furent infligées.



Voici donc le terreau pour une belle enquête, du solide que ce roman ! On y fera plus ample connaissance de Carl, on pourra se reposer sur le fidèle Assad, fin limier, fournisseur d’indices en tous genres, on découvrira Rose, nouvelle assistante imposée à Carl, énergique voire épuisante pour notre héros, qui ne verra pas toujours d’un bon œil ses initiatives. Gaffeuse paraît-il, ce qui lui vaut sa mutation en département V, mais combien efficace lorsqu’il s’agit de glaner quelques renseignement propres à faire avancer l’enquête.



Bref, tous les ingrédients d’un bon roman policier sont la : des meurtres sordides et des actes bien répréhensibles, de la corruption, des espions, des décisions de plus haut qui font retirer l’enquête au département V, de la mise en danger de policiers, un peu de tendresse ( pas beaucoup, mais la série ne s’arrête pas à ce roman...) de la connerie humaine, des situations pleines d’humour que l’on doit à notre fine équipe, vraiment de quoi se délecter.

( c’est moi qui deviens psychopathe on dirait.)





Je crois que je peux affirmer que j’ai aimé ! A bientôt donc pour le prochain tome !



Challenge pavés

Challenge Multi-Défis
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Délivrance

Après Miséricorde et Profanation, Jussi Adler-Olsen nous livre avec Délivrance une enquête bien angoissante comme on les aime. On retrouve ainsi l’étrange trio du Département V à qui on confie systématiquement les affaires dont personne ne veut se charger.



Dès la lecture du prologue, on se doute qu’on ne va pas lâcher ce livre ! Deux frères adolescents sont séquestrés, attachés et bâillonnés depuis trois jours dans un hangar isolé du reste du monde. Avant d’être tué, un des frères réussi à écrire une lettre SOS avec son sang, qu’il glisse dans une bouteille qui tombe à l’eau… Dix ans après, elle apparaît sur le bureau de Carl Morck, l’inspecteur du département V en charge des affaires non résolues, qui croit à une plaisanterie. Malheureusement pour lui et son fidèle collaborateur Assad, cette lettre est un réel appel au secours. L’équipe va aller de surprise en surprise : la disparition de ces adolescents n’a, d’une part, jamais été déclarée par la famille qui appartient aux Témoins de Jéhovah, et deux enfants d’une autre communauté religieuse viennent d’être enlevés… Tout laisse à croire que le tueur est toujours en activité.



Adler-Olsen aime nous détourner de l’enquête au fil des chapitres, en nous racontant ces petites choses de la vie quotidienne des inspecteurs mais également en nous parlant du mode de vie des sectes religieuses et de l’éducation de leurs enfants. Ce qui bien sûr sera crucial pour comprendre le cheminement du tueur. Depuis Miséricorde, l’équipe d’enquêteurs est, du fait de nombreux non-dits, en conflit quasi permanent . Les trois personnages principaux, prennent de l’ampleur à chaque roman, devenant de plus en plus complexes et mystérieux pour notre plus grand plaisir. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises ! D’où vient Assad ? Et Rose, la secrétaire, quel jeu joue-t-elle ? Comme dans les précédents de la série, Délivrance se distingue par un ton enlevé qui alterne la comédie et l’horreur. L’humour affleure grâce à la personnalité du commissaire Mørck: bougonne, revêche et tire-au-flanc. La relation malicieuse qu’il entretient avec Assad offre des tranches de marrade bienvenues. Car la terreur insufflée par les actions du kidnappeur calculateur est glaçante. Au final, un très bon polar, bien découpé avec ses multiples rebondissements, qui se dévore d’une traite. On en redemande… et l’attente risque d’être longue avant de retrouver Carl Morck et sa drôle d’équipe dans une quatrième aventure prévue pour 2014.

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Dossier 64

Mauvaise surprise pour Carl Mørck quand il arrive dans le bureaux du département V en ce matin de novembre 2010. Børke Bak, flic à la retraite et ennemi personnel du commissaire, lui demande de retrouver et de punir celui qui, dans la nuit, a aspergé de soude caustique sa soeur Esther, tenancière d'une maison close dans le quartier de Vesterbro, le menaçant de faire resurgir l'histoire très ancienne de la mort de son oncle. Si Mørck est furieux, Rose, sa secrétaire, voit là l'occasion de se pencher sur une vieille affaire non résolue, la disparition, dans les années 80, de Rita Nielsen, propriétaire d'une agence d'escort girls. Sous son impulsion, le commissaire et son assistant, l'énigmatique Assad, découvrent une série de disparitions suspectes ayant les mêmes caractéristiques. Leur enquête va les conduire dans le sombre passé du Danemark sur les traces de Nete Hermansen, enfant, puis femme broyée par le système et les idées néfastes de certains.



C'est toujours un plaisir de retrouver le bougon Carl Mørck, empêtré dans une vie privée compliquée, et assisté dans son travail par deux assistants hauts en couleurs. Jussi Adler Olsen a su créer des personnages originaux et attachants qu'on aime retrouver au fil de leurs enquêtes. Cold case oblige, ils vont remonter le temps jusqu'aux années 50 dans le passé de Nete Hermansen, qu'aujourd'hui on qualifierait de ''cas social'' et de son persécuteur, le docteur Curd Wad, gynécologue à la retraite, fondateur de Renie Linie, un parti politique extrémiste en passe d'accéder au parlement en cette année 2010.

Si tous les livres de ce génie du polar sont fantastiques, tant au niveau des intrigues que de la qualité d'écriture, celui-ci est un cran au-dessus, peut-être en raison du sujet abordé, à savoir l'eugénisme. Après la deuxième guerre mondiale et la chute d'Hitler, certains danois ont continué à s'inspirer de ses idées sur la race pure. Ainsi, les femmes jugées indignes de procréer ont été avortées et stérilisées de force. Cette ''lutte secrète'' visant éliminer les familles nombreuses des classes populaires ou encore les mères célibataires s'accompagne aussi d'un racisme à peine dissimulé.

Avec Nete, le lecteur est plongé dans la vie d'une femme déchue qui s'est relevée pour tomber à nouveau et ne plus penser qu'à la vengeance. C'est avec un sentiment d'injustice et une profonde empathie que l'on suit son triste parcours.

Encore une fois, Adler Olsen frappe fort avec l'histoire de cette ''bonne fille'' qui n'a pas eu de chance. Et si le noir domine son roman, il sait aussi ménager au lecteur des plages de détente où l'on s'amuse des mésaventures de Carl avec son ex-femme ou avec sa nouvelle petite amie et de ses tentatives infructueuses pour agir en chef avec sa fine équipe. Un très bon opus, voire le meilleur de la série.
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Délivrance

Lorsque Babelio me proposa de replonger dans un polar nordique. Ni une, ni deux, je regarde l’auteur, un danois, Jussi Adler-Olsen. Jamais entendu parler de ce type, même dans le générique de l’excellente série danoise « Borgen ». J’ai perdu le flair nordique, et en plus je n’ai même pas une bière danoise à me servir pour accompagner cette éventuelle lecture. J’en ai bien acheté une dernièrement à IKEA, mais elle est suédoise. Elle ne fera pas l’affaire. En plus, je me rends compte qu’il s’agit du troisième épisode du vice-commissaire Carl Mørg. Donc hésitation, dilemme. Dois-je passer mon tour, et décliner l’offre de prime abord alléchante ? J’ai déjà plusieurs étagères remplies de bons livres qui m’attendent sagement à la maison. Imagine le topo : tu croises au détour d’une rue sombre et malfamée une brune au pouvoir aguichant. Vas-tu refuser son invitation venue du cœur (tu as les yeux fixés sur son cœur ?), et cela sachant qu’à la maison une rousse s’y trouve. Tu vois donc ce faux dilemme parce qu’au final tu acceptes la proposition. Et ainsi, je reçus des Éditions Albin Michel, en un temps même record, les 600 pages de ce « Délivrance » de Jussi Adler-Olsen.



Carl Mørg est à la tête du Département V, avec disons des acolytes hors-norme. N’ayant pas suivi la création de ce service, j’en déduis qu’il s’occupe de vieilles affaires, en langage de série télévisée des « cold case ». C’est à la mode au même titre que les polars nordiques et les experts mi-scientifiques mi-criminologues. Peu importe, je ne vais pas te raconter l’affaire dans les détails. Une sombre affaire qui débute par une bouteille à la mer retrouvée en terre écossaise, là où la bière est bien rousse et bien mousseuse.



De l’Écosse au Danemark, la bouteille prend le ferry et atterrit dans le bureau de Carl. Je n’en dis pas plus. A toi de découvrir ce qui se cache dans cet appel au secours. Car ce polar m’a accroché de bout en bout. Cela faisait longtemps que je n’avais pas vécu une telle enquête, longue et haletante. Pas de temps mort, des courses poursuite en voiture incroyable, un méchant, mais vraiment très méchant, ignoble même maître chanteur… Mais chut, le silence s’impose. Je me recueille pour toutes ses victimes, l’abominable, le perfide, l’affreux…



La « Délivrance » est venue – ou pas. J’ai achevé le roman, tout essoufflé de tant d’émotions. Le suspens m’a épuisé tout comme le compte à rebours qui s’est glissé insidieusement en moi. Oui, j’avais peur, je comptais les jours, les heures, les minutes. Est-ce que Carl allait arriver à temps pour sauver une petite âme ou deux retenue(s) dans les griffes du ravisseur. J’avais envie de lui éclater la cervelle mais je savais que si je me laissais aller à mes sauvages pulsions, un gamin allait périr. Alors, je me suis contenu, je susurrai seul dans le noir la solution aux assistantes déjantées de Carl. Il fallait qu’elles m’écoutent pour se recentrer sur l’affaire et pour guider le pauvre commissaire un peu seul dans son cagibi amianté au sous-sol. C’était mon devoir de simple lecteur.


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Sel

Haaaa que dire ? Déjà après Victme 2117 je me demandais bien comment Jussi Adler Olsen allait redonner vie à ses personnages du Département V et bien et bien c'est en plein confinement Covid que cela se fait. Sachez que la police a maintenant de nouveaux locaux et que Carl et ses comparses du Département V ne sont plus cachés au sous-sol qui se refait un décor mais à l'étage avec les autres collègues de la police. Et bien, malgré ce que j'aurais cru, ce réaménagement ne semble pas trop les déranger...Voici que le suicide d'une femme fait ressortir des liens avec d'autres affaires et on mobilisera le Département V là-dessus. Et c'est là qu'on s'apercevra que certaines morts, suicides ou accidents, ayant eu lieu des années auparavant, ne sont peut-être pas ce que l'on croit être. Mais mais mais, ça traine. Disons donc que le poussif, la lenteur non les longueurs, l'ennui sont dûs à la pandémie qui a le dos bien large et qui excuse mon agacement.

Oui je me suis attachée aux personnages de Rose, Gordon, Assad et Carl. Oui je prenais plaisir à les retrouver. Oui j'appréciais leur humour, leur amitié, leur loyauté mais ce neuvième titre des enquêtes du département V m'a laissé sur ma faim. Un pavé de 550 pages pour persister à nous dire ce que l'on sait déjà à la moitié du livre où tout est livré très clairement. Honnêtement, j'ai pris beaucoup moins de plaisir à retrouver mes amis des dossiers non résolus de la police danoise. Il me manquait ce petit quelque chose chez chacun d'eux qui faisait leur charme, petit quelque chose probablement détruit par le sani gel, les gestes barrières, le masque, la distanciation physique et le virus. Carl est papa/gaga d'une petite fille; Assad a des problèmes familiaux, Rose est toujours aussi cinglante et Gordon prend la place qui lui revient mais , à mon humble avis, il manquait justement de Sel à la sauce.
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Délivrance

Qu'est ce qui fait un bon polar ? Une intrigue qui tient la route.

Qu'est ce qui fait un excellent polar ? Des personnages mémorables et un ton singulier. C'est grâce à cela, que ce roman tire son épingle du jeu.

L'histoire est prenante, pour peu qu'on ne recherche pas l’adrénaline à chaque page. Car Adler-Olsen prend son temps (665 pages) pour faire évoluer l'action. Il prend le temps de camper ses personnages, d’asseoir son récit, de planter le décor.

Le lecteur aura raison d'investir de son temps dans cette intrigue qui lui réservera suffisamment de surprises pour le tenir en haleine, malgré le rythme assez lent.

Car, si Adler-Olsen sort du lot, c'est à l'aide de ses personnages. Une flic au caractère bien trempé, mais surtout, oui surtout, des seconds rôles assez étonnants : un assistant syrien au parlé singulier et une secrétaire pour le moins particulière.

Entrecoupant l’enquête, cela nous donne des moments totalement décalés, voire comique, avec ces personnages excentriques et ces scènes assez inaccoutumées. Très inhabituel en tout cas, rendant le lecteur rapidement dépendant vis à vis de ces personnalités hautes en couleur.

Troisième enquête de ce trio (qui peut parfaitement se lire individuellement des deux premières), où l'on sent que l'auteur en garde sous la semelle, pour des développements futurs qu'on attendra avec impatience.

Même si le roman n'est pas exempt de défauts (certains passages inégaux, certaines progressions un peu faciles), il reste une vraie réussite dans le genre, à classer dans le haut du panier (il n'a pas obtenu deux prix scandinaves pour rien).

Merci à Babelio et à Albin Michel pour cette découverte de premier plan.
Lien : http://gruznamur.wordpress.com
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L'Unité Alphabet

ALERTE QUATRIEME DE COUVERTUE TROP BAVADE : Je déconseille la lecture de la quatrième de couverture qui selon moi « divulgache » un élément crucial. J’aurais préféré ne pas avoir une des infos dès le départ car cela aurait rendu ma lecture de la première partie du livre plus prenante. Là je me suis un peu fait couper l’herbe sous le pied.



Bryan et James sont inséparables depuis l’enfance. Plus que des amis ils sont comme des frères. Ils sont mus par une même passion, celle des avions. Tous deux sont équipiers et font partie de la célèbre Royal Air Force. En plein seconde Guerre Mondiale ils sillonnent le ciel pour une mission de reconnaissance quand leur avion est abattu par l’ennemi. C’est alors que commence le cauchemar.



Pour échapper à une mort certaine ils n’ont d’autre choix que de se faire passer pour fous. Ce qu’ils ne savent pas c’est qu’ils sont à Fribourg en Allemagne, dans l’unité Alphabet : une unité de soins psychiatriques pour le gratin de l’armée Allemande, autrement dit les SS.

Les deux amis se sont jetés dans la gueule du loup. James, patient jusqu’à frôler la passivité et Bryan impulsif et nerveux réussiront-ils à donner le change et à se faire passer pour déments ? Résisteront-ils au traitement infligé aux malades mentaux de l’époque ? On est dans les années 40 et les traitements sont loin d’être tendres. Au programme camisoles chimiques et électrochocs. Ces « soins » pourraient les mener droit à la mort à moins qu’ils ne les rendent fous pour de bon. Sans oublier qu’ils sont au milieu des SS, un vrai nid de vipères. Comment se sortir de là vivants et ensemble ? Combien de temps pourront-ils survivre dans cet hôpital psychiatrique sans eux-mêmes devenir fous ? Et si les fous étaient le cadet de leurs soucis ?



1972 : La guerre est fini mais que sont devenus Bryan et James ? Sont-ils encore en vie et sains d’esprits ?

Retour à Fribourg. Mais est-ce vraiment une bonne idée de remuer le passé ? Certains ont tout intérêt à ce qu’il reste énigmatique et n’ont aucune intention de voire la petite vie tranquille qu’ils se sont construit voler en éclat. Le passé vient alors se mêler au présent et l’histoire se révèle dans toute sa cruauté.



J’ai bien aimé cette lecture en mode thriller mais je l’aurais moins aimé si je l’avais abordé comme un livre historique. En effet les férus d’Histoire risquent de tiquer. Le récit comporte beaucoup d’invraisemblances et l’histoire est parfois tirée par les cheveux. Tout s’assemble avec un peu trop de facilité. J’ai croisé aussi quelques longueurs et paradoxalement l’histoire comporte des ellipses qui m’ont gênées.



J’avoue que ces bémols sont contrebalancés par une plume agréable et fluide et par les personnages de James et Bryan qui ont su me séduire. Bilan mitigé mais je retenterai volontiers un autre livre de l’auteur.

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Profanation

Le département V de Carl Morck est à l’honneur. Le fait d’avoir résolu la disparition de Merett Lyyngaard, députée, lui a attiré les félicitations de la police et il va recevoir la visite d’une équipe du Norvège pour visiter son bureau et voir comment il travaille.

En guise de récompense pour avoir résolu ce « cold case », on lui octroie… une nouvelle recrue Rose qui l’exaspère au plus haut point.

Un nouveau dossier atterrit mystérieusement sur son bureau alors qu’il revient de trois semaines de vacances bien méritées. Il s’agit de deux jeunes gens, le frère et la sœur, assassinés sauvagement en 1987, après avoir été torturés de façon atroce. Il y a eu d’autres cas de personnes torturées, certaines ayant eu ma vie sauve mais trop traumatisées pour porter plainte.

La police a eu des soupçons à propos d’un groupe de quatre garçons : « Ditlev Pram, fondateur de plusieurs cliniques privées, Torsten Florin, designer mondialement connu, ou encore le célèbre analyste financier Ulrik Gybbol-Jensen. Ils étaient tous à la cîme de l’échelle sociale danoise, comme l’était feu l’armateur Kristian Wolf. Les deux derniers de la bande sortaient du lot. Kirsten-Marie Lassen avait elle aussi fait partie de la jet-set mais plus personne aujourd’hui ne savait où elle se trouvait. Bjarne Thogersen, qui avait avoué être l’auteur du crime et purgeait une peine de prison, venait d’un milieu plus modeste ». P 26

Etant très riches avec des appuis solides, rien n’a pu être retenu contre eux. Le dossier a donc été classé.

Quelques années plus tard, Bjarne, le plus pauvre de la bande se dénonce car, la police s’intéressait à nouveau au groupe, l’un d’entre eux Kristian ayant été retrouvé mort pendant une chasse.

Comme dans le premier livre, Carl a très peu de moyens à sa disposition et les supérieurs lui mettent les bâtons dans les roues.



Ce que j’en pense :



Ce deuxième roman de la série (après « Miséricorde » qui m’avait déjà bien plu) est beaucoup plus abouti que le premier. Les personnages s’étoffent ; on en apprend plus sur l’inspecteur Morck et sur son fidèle assistant Afez El Assad, qui travaille en harmonie, se complétant à merveille. L’arrivée de Rose ajoute du piment. Au début, Carl a du mal à la supporter avec sa voix aigüe, sa chevelure rousse, sa manière de vouloir occuper l’espace (déjà plutôt restreint dans le sous-sol).

Le personnage de Carl Mork est de plus en plus attachant. Ce colosse, pas encore remis du drame où un de ses collègues est mort et l’autre, Hardy, son ami, allongé sur son lit d’hôpital qui ne pense qu’à la mort. Il voudrait tant faire quelque chose pour soulager sa souffrance, à part ce que son mai lui demande bien sûr. Jusqu’où peut aller l’amitié ?

De même, voir Carl, amoureux de sa psy, et qui s’y prend de façon maladroite sans cesse avec elle, est à la fois drôle et émouvant. Son caractère buté nous amuse : quand on lui confie une enquête, il rechigne et Assad et les autres doivent faire preuve d’énormément d’ingéniosité pour trouver les éléments qui vont lui donner envie de s’y intéresser. Par contre, il suffit de lui dire de laisser tomber pour que, tout d’un coup, il s’y intéresse et ne veut plus lâcher….

Dans ce 2e tome, on en apprend davantage sur Assad, dont la vie est beaucoup moins simple qu’il n’y parait dans le 1e tome.

Un personnage est très attachant, c’est la femme du fameux groupe : Kimmie. C’était une femme qui vivait dans des conditions aisées autrefois, avant qu’elle ne quitte le groupe. Elle est devenue clocharde et arpente la gare et les coins mal famés. Elle veut se cacher des trois autres. Cette jeune femme, encore belle, a été brisée. Elle a vécu une enfance terrible avec un père violent et une belle-mère qui la déteste. Elle n’a connu que la violence toute sa vie. On comprend l’emprise de la bande sur elle, mais aussi l’auteure nous fait très vite comprendre qu’elle est comme eux, ou du moins qu’elle a été comme eux et qu’elle essaie de survivre pour se venger de ce qu’ils lui ont fait. Malgré cela, on a envie qu’elle s’en sorte alors qu’il est impossible d’éprouver de l’empathie pour les autres.

Quand elle marche, sa valise à la main, dans la gare, elle passe devant une photo à la une d’un journal qui vante les mérites de Ditlev Pram qui vient de racheter des hôpitaux privés en Pologne et elle crache par terre en grommelant « sales porcs ». Elle entend des voix qui lui parlent et lui disent de se venger. On sent qu’elle a un terrible secret mais il faut attendre pour le découvrir et on ne regrette pas d’avoir attendu !!! Terrible secret qui ajouté à des années de violence et de prise de stupéfiants et d’alcool ont révélé une pathologie mentale.

Ditlev entre en scène, tout de suite après, et on apprend qu’il est à sa recherche pour se débarrasser d’elle. « Son unique souci dans la vie s’appelait Kimmie. il y avait dix ans maintenant qu’il vivait avec l’image obsédante de la clocharde qu’elle était devenue, et il en avait assez. » P 35. Lui et ses copains étant inquiets après la mort de Kristian. C’est un être malsain, horrible, violent, sadique qui ne pense qu’à faire du mal aux autres. Il terrorise tout le monde dans la clinique. Il frappe les femmes et les viole.

Bref, un deuxième livre encore mieux réussi que le premier, car l’enquête est dure, les relations des les héros avec leur entourage prennent de l’épaisseur, j’ai passé un très bon moment scotchée au livre jusqu’à la dernière page et je n’attend qu’une chose : lire le prochain !!!!

note 7/10


Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Dossier 64

4° aventure du trio d’enquêteur Mock / Assad / Rose, 10 millions d’exemplaires vendus dans le monde pour cette série traduite dans 4 pays, et un mystérieux dossier 64 qui se profile. Ça c’est pour les chiffres.



Passons aux lettres, parce que les romans de Jussi Adler-Olsen sont tellement plus que ces chiffres, lui qui a gagné ses lettres de noblesse grâce à cette série en cours. Son nom est à écrire en lettres capitales dans le panthéon des auteurs nordiques.



Si vous recherchez de l’adrénaline à chaque mot, passez votre chemin. L’univers de l’auteur est fait d’ambiance, avec des personnages à la psychologie fouillée et une plume vraiment étonnante. Mais rassurez-vous, c’est un vrai polar qui sait instiller la tension.



Adler-Olsen est un auteur étonnant avec ses livres qui sont d’une profondeur assez incroyable.



Premier grand point fort de ses romans : les personnages. Les essayer c’est les adopter. Entre un inspecteur un peu bourru et ses assistants, le syrien Assad qui est sûrement l’un des personnages les plus atypiques de la littérature de genre et Rose à la personnalité changeante, c’est un véritable feu d’artifice. Les autres personnages introduits dans ce nouveau roman sont eux aussi d’une incroyable densité.



L’autre point fort, c’est cette alternance dans la narration, entre chapitres très travaillés pour décrire l’évolution de l’intrigue et chapitres où les dialogues entre les trois compères sont un florilège de bons mots, de drôlerie, avec ce ton un peu décalé du meilleur effet.



Ce quatrième opus ne déroge pas à la règle et la montée en puissance de Adler-Olsen continue à se faire sentir. Oui je trouve cet épisode encore meilleur que les autres, plus émouvant, plus décalé, plus profond, plus hypnotisant. Il peut se lire individuellement, mais connaître les personnages est un véritable plus.



600 pages qu’il convient de savourer, une atmosphère un peu rétro mais jamais désuète et des dialogues dynamiques. Une maîtrise narrative impressionnante et une profondeur de l’intrigue éblouissante. L’auteur prend son temps pour asseoir son récit et développer ses personnages, une ambiance tendue mais tellement addictive qu’on voudrait ne pas en sortir.



Un « Cold Case » à la scandinave, où l’auteur égratigne sérieusement la société danoise, si lisse en apparence. Un regard acerbe sur la société et des propos qui peuvent très facilement se transposer dans l’histoire et l’actualité française. Nous aussi nous avons nos casseroles et vivons le retour en force des idées extrémistes.



Intrigue menée de main de maître, personnages mémorables et complexes, ton singulier, moments de pure émotion et un final absolument magnifique (alors que l’on s’imagine avoir tout deviné longtemps avant). Tout simplement admirable si on aime ce genre de lecture !
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Profanation

J'aurais été prête à parier que ce polar psycho-nordique était l'œuvre d'une femme, à cause de certains passages ou personnages que j'ai trouvés un peu mièvres, comme enrobés à la sauce Fjällbacka de Camilla Lackberg. Autant pour moi (et mes préjugés) : Jussi Adler-Olsen est un homme plutôt aventurier-baroudeur si j'en crois son portrait babelio.



Disons donc simplement que ce polar s'approche parfois dangereusement de la complaisance à mes yeux. Ce n'est pas du tout gênant qu'on sache dès le début qui sont les assassins. Ça l'est un peu plus qu'on s'attarde durant 500 pages sur des événements aussi cruciaux pour l'enquête que : Rose monte des tables dans le couloir du sous-sol en se mettant en position du renard (le détail qui tue), Carl se comporte comme un demi-débile avec l'esprit de contradiction d'un ado rebelle et des réactions improbables face à la psy de ses rêves (il s'endort dans son plat au resto, oui, quelqu'un a osé écrire ça) et Assad se prend pour un enquêteur de série TV à coup de répliques cinglantes et de petites boulettes (du coup, il fait plus le ménage du tout, il me semble). Bref, M. Jussi Adler-Olsen, par pitié, donnez une personnalité originale à vos héros... mais n'écrivez pas non plus n'importe quoi !



Parce que j'ai bien envie de suivre les futures aventures des bras cassés du Département V, malgré tout. En effet, j'ai trouvé les 2 premiers volets efficaces, prenants, intelligents et agréables. Ici, l'atmosphère d'ultra-violence amorale est vraiment bien rendue, de même que la folie ambigüe et malheureuse de Kimmie ou même certaines prisons dorées des happy few danois. Pas de quoi s'extasier, certes, mais une vraie lecture-plaisir. À suivre avec la Délivrance donc, en espérant que vous ayez suivi mon conseil...
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Délivrance

La troisième dose de Morck m’a fatiguée.

Morck, Carl Morck.

Lui aussi est épuisé, n’arrive pas à dormir, sauf au bureau, et encore.

Et puis les réformes de la police compliquent les choses, comme la réforme de l ‘Education nationale et les mesures prises par le nouveau gouvernement concernant l’immigration.

C’était mieux avant.

Et quand en plus l’inspection du travail s’en mêle, c’est le bouquet.

Assad l’aide, bien sûr mais l’assomme avec ses plaisanteries éculées « on y voit aussi noir que dans le cul d’un éléphant », dit-il ( sauf qu’en Syrie, y a-t-il encore des éléphants ?) et ses incompréhensions constantes de la langue.

De plus Rose la stagiaire est à moitié folle. Quand il lui donne des ordres, elle a autre chose à faire, alors, qu’il ne la ramène pas. Glaciale, elle lui donne 2 options : soit la fermer, soit elle retourne chez elle et envoie sa sœur jumelle.

Punk attitude.

Morck a quand même la chance de « faire des folies de son corps » comme il dit, mais ça le fatigue beaucoup, et de plus, un cold case envoyé par les services Ecossais, une bouteille jetée à la mer le fait douter d’abord, est ce un canular, puis le mettent devant une énigme colossale.

Avec des morts à la chaine, le pêcheur qui a trouvé la bouteille, le premier policier écossais, bref, depuis presque 20 ans, cette bouteille dans le froid glacial de la mer du Nord contient un appel au secours jusque là en vain.

Entremêlé avec cette recherche , le tueur en série explique comment ayant souffert dans l’enfance avec un père qui le haïssait et une mère qui ne le défendait pas, il cherche à se venger et au passage gagner beaucoup d’argent.

J’ai bien aimé le récit qui passe sans prévenir de l’un à l’autre, le « il » parlant du policier fatigué ( il fume trop ) au serial killer très organisé.

Récit qui passe aussi des années 1996 aux années 2006.

Et passant du fils martyr à son fils à lui.

L’attention est requise, pour comprendre de quoi il s’agit, pour décrypter le message effacé par les années. Ça, ça m’a passionnée.

Et , de plus, Jussi Adler Olsen nous introduit dans le milieu des sectes , impitoyables quant à la morale, et réduits à prendre des mesures barbares pour limiter la casse.

L’intrigue est parfaite. , c’est, mis à part la fatigue, le fait que le sujet est abominable et les quelques invraisemblances sur la fin, un livre qu’ on aime retrouver le soir au coin du feu avec une bonne tasse d’Earl- Grey ou d’un vieux whisky écossais .



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Miséricorde

L’inspecteur Carl Morck reprend le travail dans des conditions plutôt difficiles après un congé maladie. En effet, lors de sa dernière enquête, il y a eu des dégâts, un de ses coéquipiers est mort et l’autre est à l’hôpital dans un état grave.

Morck se sent coupable car il a l’impression de ne pas avoir eu assez de réflexe pour éviter le carnage et semble atteint d’un syndrome de stress post-traumatique, disant avoir perdu la mémoire de ce qui s’est passé.

De ce fait, le commissaire va profiter de la situation pour lui confier les « enquêtes non résolues » cold case à la danoise. Ainsi est crée le département V. le commissaire se voit octroyer une forte somme pour développer le nouveau service mais se garde bien de l’affecter à Carl. On lui aménage un bureau dans les sous-sols et on lui adjoint comme un assistant un « homme de ménage » réfugié politique syrien Hafez-El-Assad …

Leur première enquête choisie au hasard dans la pile de dossiers qui atterrit sur son bureau concerne la disparition de Merete Lyyngaard femme politique de caractère, très en vue, vice-présidente du parti démocrate qui a l’art de se créer des inimitiés et de la jalousie par son intransigeance et son physique avantageux.

Elle a disparu, il y a 5 ans, sur un ferry, alors qu’elle se rendait à Berlin avec son frère. Personne n’a rien vu. On ne sait pas si elle est passée par-dessus bord accidentellement ou si on l’a poussée. Est-ce que son frère a joué un rôle dans la disparition ? S’agit-il d’une disparition volontaire pour aller refaire sa vie ailleurs. Est-on en face d’un crime ? D’un accident ? Toujours est-il que le corps n’a jamais été retrouvé et que l’enquête après avoir longtemps piétiné a fini par être abandonnée.

Telles sont les questions auxquelles devront répondre l’inspecteur Morck et son « assistant » …



Ce que j’en pense :



Ce roman est plutôt une réussite. J’ai d’emblée apprécié cet inspecteur, limite border-line, grande gueule, mais fin limier quand même avec de bons reflexes. Il n’a pas que des amis dans la police loin de là mais on s’attache à lui, à sa vie sentimentale plutôt chaotique elle aussi.

Son homme de ménage, qui très débrouillard, aussi gentil avec les autres que Carl peut-être limite agressif et qui par conséquent obtient tout ce qu’il veut : ordinateur, imprimante…. L’appeler Hafez-El-Assad (comme le père de Bachar) alors qu’il est réfugié politique syrien, il fallait oser.

Le plus drôle, c’est que ce duo fortement improbable fonctionne. A notre plus grande joie.

On voit les faiblesses de Carl derrière son ton bourru, son sens de l’amitié : il va voir presque tous les jours son ami grièvement blessé (pourra-t-il remarcher un jour ?) à l’hôpital. Il tombe sous le charme de la psy censée vérifier son état psychique et son aptitude au travail.

D’un autre côté, en alternance, on assiste aux tortures que subit Merete qui est en fait bien vivante mais enfermée dans un caisson étanche, on lui donne peu à manger, de la nourriture infecte, sans couverts et elle observée de façon constante. Donc, la part de sordide de tout bon polar est bien présente.

Peu à peu l’enquête progresse malgré le peu de moyens mis à la disposition de Carl mais avec beaucoup d’astuces et de réflexion, grâce à ce tandem bien complémentaire, avec les odeurs de cuisine dans le sous-sol car Assad ramène de la nourriture ce qui n’est pas du goût de tout le monde…

L’écriture est vive, légère, j’ai été happée par le débit de l’auteur et je n’ai plus décroché. J’attends la suite avec impatience car le style de Jussi Adler-Olsen me plaît et l’énigme est intéressante, et j’aime ce style de polar où l’auteur soue sur la personnalité des protagonistes autant que sur la noirceur et la complexité de l’énigme.

Un seul bémol, j’ai résolu l’énigme un peu rapidement mais ça n’a rien enlevé au plaisir.

pour en savoir plus : cf blog...


Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Dossier 64

Quel bonheur de retrouver Carl Mørk et son équipe dans cette nouvelle enquête du département V : un Assad toujours très mystérieux si l’on se pose des questions quant à son origine et son passé, mais jamais à court d’idées pour faire la lumière sur les personnes mal intentionnées, prêt à braver les interdits pour les besoins de son enquête.



Une rose en pleine forme, hyperactive, perspicace qui possède comme son partenaire Assad, des secrets qui excitent la curiosité de Carl et entretiennent le suspens de toute la série, on a alors le bonheur de se dire qu’on finira bien par percer ces secrets.



Le début du roman peut paraître confus : Adler Olsen nous rapportant à la fois une histoire de femme au visage détruit , de famille avec Børke Bak, son ennemi juré, qui exige du policier de retrouver et punir le coupable. Carl Mørk aura également quelques soucis avec l’enquête, qu’il ne mène pas, enquête non résolue pour une affaire au cours de laquelle son collègue et ami Hardy a perdu l’usage de ses membres, et que ses collègues font avancer avec des indices qui l’accusent.



Ces affaires, sa vie privée compliquée, et le dossier qu’il va rouvrir ont vraiment de quoi occuper agréablement le lecteur. N’ayez crainte, la confusion du début disparaît assez rapidement pour laisser place à l’affaire qui préoccupe nos trois complices : cinq personnes ont disparu en 1987. Nous sommes en 2010, l’assassin court toujours.



Nos héros n’hésiteront pas à se mouiller pour démasquer le ou les coupables. On plongera dans l’horreur de la vie des victimes, on côtoiera des tortionnaire extrémistes, de quoi vous glacer le sang.



Encore un roman terminé à trois heures du mat, un roman que l’on a bien des difficultés à refermer.



Arrivé à ce quatrième tome des aventures de Carl Mørk, on parvient à deviner les réactions de nos héros, ça rassure parfois !



Une fin très surprenante et bien pensée ! Je me console de devoir quitter ce roman en me disant qu’il me reste encore cinq tomes.
Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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Sel

Me revoilà immergée dans les enquêtes du Département V, après un arrêt de quelques années. Et si je n'ai pas été capable de suivre la vie privée des personnages pour cause de gros trous , j'ai néamoins pris beaucoup de plaisir à les retrouver. Et quelle ne fut pas ma surprise de les voir sortir du Département V, de les voir un peu "à l'air libre", j'ai été rassurée sur la fin, Adler Olsen réservant un croche-pied à l'un des inspecteurs, histoire de bien nous inviter à voir comment il se sort de ce guêpier dans le tome prochain !

Et quelle ne fut pas ma surprise de voir le Covid et un confinement débarquer dans la vie de nos héros...



Comme d'hhhhaaaabitude, le Département V va devoir résoudre une cold case. Comme d'habitude, rapidement ils vont extraire de tous ces dossiers , un élèment troublant et récurrent : la présence d'un petit tas de sel sur le lieu d'accidents ou de suicides qui n'en sont pas vraiment .

Et si au début , on se prend (non, pas d'affection, mais) de compréhension, pour la cause défendue par "le" meurtrier qu'on comprend un peu, très vite , on se dit " Mais quel(le-s) cinglé(e-s) !



Entre bonhomie (au début), et intensité dans les derniers chapitres, je me suis surprise à dévorer les lignes, à sauter des mots pour savoir si...

Les jeux de mots (involontaires) d'Assad sont toujours aussi savoureux, l'entraide entre cette équipe est sympathique, mais le fait que l'auteur mette des (énormes) battons dans les roues du Département en visant un de ces équipiers, sent un peu trop la recette pour faire sortir le lecteur de ses gonds, et le précipiter dans une fin en forme de feux d'artifice. (Et dans le mot feux d'artfice, il y a " artifice" ). Ça m'a un peu génée , tout en étant, je le reconnais, hyper efficace pour faire accélérer mon petit coeur bien malmené dans ce thriller...



Efficace !
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Miséricorde

C’est un auteur que je voulais lire depuis longtemps. La raison principale c’est que je vois ses livres sur beaucoup de sites. Alors il fallait que je sache.

Je me suis procuré celui-là, par hasard et j’ai eue de la chance c’est le tome 1 d’une longue série sur le département V.

J’ai beaucoup apprécié l’inspecteur Carl et son acolyte Assad…

Je me suis demandé tout le long du livre pourquoi et comment on a pu enlever et séquestrer une femme pendant 5 ans.

C’est la qualité principale de ce roman… Tout ce questionnement pour une fin attendue, mais très touchante (j’ai eu la larme à l’œil… c’est si rare pour moi).

Je vais donc continuer ce périple, il est évident que je ne vais pas m’arrêter là…



Bonne lecture !
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L'effet papillon

Voici donc les Vèmes aventures policières du département V. Les lecteurs qui ont eu le nez de précédemment suivre le trio d’enquêteurs danois Mock – Assad – Rose (et ils sont nombreux) attendent avec impatience l’avènement de chaque nouveau roman.



Jussi Adler-Olsen a presque inventé un sous-genre. Il propose des thrillers au rythme lent (oui je sais, ça paraît antinomique), avec de réelles préoccupations sociétales et politiques et un ton qui oscille entre tension et rigolade. Une vraie contradiction à lui tout seul, que cet écrivain !



Et la sauce prend toujours formidablement bien. Comme le dit Assad (qui ne cesse de citer des maximes à base de chameaux) : on ne découvre la taille du chameau caché derrière une dune, qu’après un gros coup de vent (ok, je le cite de mémoire et ce n’est qu’une pâle imitation de cet étonnant personnage) ;-).



Une fois de plus, l’intrigue est complexe et sa construction finement travaillée.



Adler-Olsen n’a pas peur de bouger les lignes, à l’image de sa manière de prendre son temps en ne faisant pas apparaître immédiatement ses trois protagonistes dans le récit. Une vraie preuve d’intelligence d’un auteur qui a compris que simplement copier ses précédentes histoires serait contre-productif.



Les sujets sont d’actualité (immigration, traitement des Roms, exploitation des minorités…) et l’écrivain tire une fois de plus à boulet rouge sur une partie de la société danoise. Il ouvre même les frontières, débutant l’intrigue en Afrique et s’attaque violemment à la classe politique de son pays. Son divertissement prend parfois la couleur d’une diatribe (avec des allusions qui s’exportent parfaitement bien au delà du Danemark…).



Un roman d’une belle profondeur donc, mais qui ne perd pas son coté divertissant avec ses personnages inoubliables et si attachants qu’attendre une année pour les retrouver est une vraie torture. Des personnages secrets, qui se découvrent avec parcimonie au fil du temps, à l’image d’Assad dont on entrevoit enfin le début de l’embryon d’un passé plutôt trouble.



Alors oui, j’ai trouvé cet Effet papillon, un léger ton en dessous du précédent roman (Dossier 64), mais les romans d’Adler-Olsen sont tellement accrocheurs et jubilatoires que ce pavé de 650 pages se dévore à nouveau goulûment.



Je laisse la parole à Assad pour conclure : « si tu aimes la lecture qui te donne des émotions, avec une ambiance qui est tendue et drôle, tu dois lire ce roman alors ».
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Miséricorde

On a tous besoin d’un petit moment de décompression après la lecture de pavés sans marre, sans trop se marrer non plus (je sais, c’est vraiment mauvais, exprès),et sans plage au dessous.

Alors, pour moi, un thriller : Miséricorde de Jussi Adler Olsen.

Comme c’est le premier de la série, on assiste à la naissance d’un duo : Carl, après bavure, relégué dans un placard de la PJ de Copenhague, « affublé » d’un assistant dont la tache officielle est de laver les locaux, gants en plastique et seaux assortis. Voilà, c’est la création du département V, au sous-sol, sous équipé et grosse subvention dont ils ne verront pas la couleur.

Sauf que Assad, peu à peu, par son intelligence, son flair, et bien que Carl ne puisse déterminer si son aide est syrien ou irakien et quel est son passé, séduit ce dernier par les déductions imprévues. Moins séduit par les cafés imbuvables et les samossas cuits dans le réduit au petit déjeuner du petit homme, Carl doit se souvenir qu’il est illégal au Danemark d’étrangler ses employés.

Est ce un bon thriller ? je reste un peu mitigée, la fin ne m’a pas attirée, il manque un élément de suspense, sans doute parce que les années ont passé et que, comme l’humour, les policiers vieillissent, les ans en sont la cause. Mais vous faites bien d’en parler, de l’humour, il y a en a, Carl se foutant de tout, n’acceptant pas les non- recevoir parce qu’il est flic, et encore moins qu’une femme lui mette la main là où vous pensez, pour le menacer.

Il n’a rien à perdre, voilà pourquoi ce livre nous séduit, nous aussi, un peu. Carl connaît par cœur ce qui est anormal lorsqu’un futur prévenu se fait violence pour paraître normal.

Surtout ne pas lire la 4· de couverture, c’est comme si on nous prévenait aimablement et sans ambages que le père Noel n’existe pas. Alors là non.

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