AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Karel Capek (256)


Quelle vision magnifique, tous ces gardes champêtres réunis ! Mrázek sourit alors pour la dernière fois ; ensuite, il ne fut plus que souffrance inhumaine.

La fin d'Oplatka, p. 197
Commenter  J’apprécie          90
Rassemblez de force en un même troupeau des chevaux, des loups, des brebis, des chats, des renards et des biches, des ours et des chèvres ; parquez-les dans un même enclos, forcez-les à vivre dans cette mêlée insensée que vous appelez l'Ordre Social et à respecter les mêmes règles de vie ; ce sera un troupeau malheureux, insatisfait, fatalement divisé, où nulle créature ne se sentira chez elle
Commenter  J’apprécie          80
Et j'ai vu des arcs-en-ciel de minuit tendus de rivage à rivage, un coucher de soleil doré et humide se refléter dans la mer par une aube glacée; j'ai vu les lueurs de l'aurore et du couchant se fondre en un rayonnement palpitant, le peigne d'argent du soleil caresser la surface étincelante de la mer.
Commenter  J’apprécie          80
DOMIN, fâché.
- Leurs dividendes, je m'en fous. Vous croyez que j'ai travaillé pour leurs dividendes ? (Il tape sur la table.) Non, j'ai travaillé pour moi, pour mon plaisir ! J'ai voulu que l'homme devienne maître de l'Univers et qu'il ne vive pas seulement pour gagner son pain. J'ai voulu qu'il soit autre chose qu'un simple abruti devant une machine qui ne lui appartient même pas. Oh, je déteste l'humiliation et la douleur, je déteste la misère ! J'ai voulu... j'ai pensé...

ALQUIST
- Quoi ?

DOMIN, plus doucement.
- J'ai voulu que les hommes deviennent la noblesse de la Terre. Souverains, libres, indépendants... Mieux que les hommes ordinaires...

ALQUIST
- Qu'ils soient des surhommes.
Commenter  J’apprécie          80
ALQUIST :
- Le vrai crime, c'est d'avoir fabriqué des robots.

DOMIN :
- Que voulez-vous dire par là ?

ALQUIST :
- Le vrai crime, c'est d'avoir fabriqué des robots.

DOMIN :
- Non, Alquist, je ne le regrette pas. Même pas aujourd'hui.

ALQUIST :
- Même pas aujourd'hui ?

DOMIN :
- Même pas aujourd'hui, le dernier jour de la civilisation. C'était une grande chose.

BUSMAN, à mi-voix :
- Trois-cent seize millions.

DOMIN, avec émotion :
- Alquist, c'est la dernière heure de notre vie. Nous parlons déjà presque de l'autre monde. Avouez que c'était un beau rêve, de libérer l'homme de l'esclavage. Du travail dégradant et dur, de la sale corvée qui tuait. Alquist, les gens travaillaient trop durement, ils travaillaient mal. Et les libérer...

ALQUIST :
... n'était pas le but des deux Rossum. Le vieux était obsédé par ses inventions monstrueuses et le jeune par ses millions. Et ce n'est pas le but non plus de vos actionnaires. Ils ne rêvent que de dividendes. L'humanité périra à cause de leurs dividendes.
Commenter  J’apprécie          80
Ce qui est effrayant dans l'Est Londonien, ce n'est pas tant ce qu'on y voit et ce qu'on y sent, c'est l'incalculable, l'inexpiable étendue de cette misère.

East End - p. 66
Commenter  J’apprécie          80
François Leroi ne jouissait pas d’une très bonne réputation et il n’était, en vérité, rien d’autre qu’un vagabond ; il ne volait que le temps du Bon Dieu
(or le Bon Dieu en a tant, du temps, qu’il n’en a rien à faire). Pour le reste il ne pouvait que « danser devant le buffet ». Vous savez ce que ça veut dire,
« danser devant le buffet » ? Cela veut dire qu’on a l’estomac vide le matin, l’estomac creux à midi, et l’estomac dans les talons le soir. Et quand on passe devant des maisons prospères, on aperçoit un buffet bien garni, l’estomac gargouille, et on n’a plus qu’à danser sur cette musique. A ce compte, François Leroi aurait dansé tout un ballet. Sinon, c’était la bonté jusqu’à la moëlle des os -des os sur lesquels il n’avait hélas que la peau. Quand on lui donnait un morceau de pain, il l’avalait, et quand on le servait d’une injure, il l’avalait aussi. Tant il avait faim ! Et si personne ne lui donnait rien, il s’allongeait derrière une clôture, se recroquevillait dans la nuit et priait les étoiles de veiller à ce qu’on ne lui vole pas sa casquette.
Commenter  J’apprécie          70
Alors comme ça, les enfants, vous ne comprenez pas ce que les oiseaux racontent ? (..) Vous savez que certaines nuits on voit filer des étoiles ?
Eh bien, certaines de ces étoiles filantes ne sont pas du tout des étoiles, mais des œufs d’ange, des œufs en or. Et comme ils tombent du haut du ciel, ils s’enflamment dans leur chute et deviennent incandescents et brillent comme le feu. Et c’est la pure vérité, puisque c’est le corbeau du Danemark qui l’a dit.
Seulement les hommes appellent ça différemment, quelque chose comme
« mètre », ou « météo », ou « moto », je ne sais plus.
-Météores, dit monsieur Merle, qui en avait entendu parler sur
Radio Bleu-ciel.
-Précisément, acquiesça l’étourneau. Et donc, à l’époque, les oiseaux ne savaient pas voler, ils courataient par terre, comme les poules. Mais quand ils virent tomber du ciel les œufs d’ange, ils se dirent qu’ils feraient bien de les couver, pour voir ce qui allait éclore (..)
Tous les oiseaux du monde vinrent couver l’œuf. Puis ce fut le tour de la poule. Et la poule protesta : « Faut pas me prendre pour une oie ! » Et elle refusa de couver.
Et à force de couver les uns après les autres, ils virent de l’œuf éclore un ange du Bon Dieu. Et quand il se fut dégagé de sa coquille, au lieu de pépier et gazouiller comme font les autres oiseaux, il s’envola au ciel en chantant
« Alléluia ! Hosanna ! » Et il leur dit : « Chers oiseaux, je vais vous faire un cadeau pour m’avoir couvé. Voici qu’en récompense, vous aurez le pouvoir de voler comme des anges. Vous agiterez des ailes et vous verrez -hop !
hop ! hop ! vous vous retrouverez dans les airs.
A mon commandement : un, deux, trois ! » Et à trois, tous les oiseaux se mirent à voler, ce qu’ils font jusqu’à aujourd’hui. La poule est la seule à ne pas savoir voler, car elle n’a pas voulu couver l’œuf d’ange. Et c’est la vérité pure et dure, car c’est le corbeau qui me l’a dit.
Alors tous les oiseaux ballotèrent de la queue et agitèrent des ailes : et, comme le leur avait appris l’ange, chacun chantant à la recherche du bonheur, ils s’envolèrent.
Commenter  J’apprécie          72
Marek : Mon Dieu, mon Dieu, quand j'ai fait entrer ce capitaine, qui aurait dit qu'on en arriverait là ? C'est comme ça qu'on détruit le monde, pour rien...Tout ça à cause de moi.
L'Auteur : Stop, Marek ! Stop ! Ca ne va pas, qu'est-ce que tu racontes ? Ce n'est pas toi, c'est l'avidité, l'avidité de quelques-uns, la lâcheté des autres. C'est l'indifférence, l'inconséquence, la gloutonnerie, c'est le manque de mesure...
Commenter  J’apprécie          70
… les fleurs sont un peu comme les femmes ; lorsqu’elles sont belles et fraîches, on y laisserait ses yeux, on ne se rassasie jamais de leur beauté, il y a toujours quelque chose qui échappe, mon Dieu, car toute beauté est en quelque sorte impossible à embrasser ; mais dès qu’elles commencent à se flétrir, je ne sais pas, mais on dirait qu’elles se mettent à se négliger (je parle des fleurs) et si je voulais être méchant, je dirais qu’elles ont de fort mauvaises façons. Quel dommage, ma charmante beauté (c’est des fleurs que je parle), quel dommage que le temps coule ! La beauté passe ; seul le jardinier demeure.
(p.89-90) « Juillet)
Commenter  J’apprécie          70
En bas, un troupeau de chèvres rumine (elles ont le visage de ladies anglaises), tandis qu'un petit gars les trait en les encourageant de ses cris.
Commenter  J’apprécie          70
Les peines de cœur ne peuvent rivaliser avec les peines du collectionneur. Pourtant, aucun colletionneur ne s'est encore donné la mort. Au contraire, ils vivent généralement jusqu'à un âge avancé. Cela doit être une saine passion.

Le cintāmini aux oiseaux, p. 309
Commenter  J’apprécie          70
Mme Rubber explosa en sanglots et se leva, laissant tomber sa couture par terre.
- Arrête ça ! lui cria son mari avec mépris. C'est la plus sournoise des tyrannies, cette tyrannie des larmes !

L'écriture et ses mystères, p. 51
Commenter  J’apprécie          70
Le continent est plus bruyant, moins discipliné, plus malpropre, moins maître de lui, plus madré, plus passionné, plus sociable, plus amoureux, sensuel, exubérant, grossier, bavard et en quelque sorte moins parfait. S'il vous plaît, donnez-moi un billet direct pour le continent.
Commenter  J’apprécie          70
-Oui, il est infini, c'est là le hic. Vous savez, chaque homme s'en taille un morceau de quelques mètres, et se figure que c'est Dieu tout entier. Il s'empare d'un petit bout et croit qu'il Le possède tout entier. Vous comprenez?
- Hum! dit le capitaine. Et il en veut à ceux qui ont un autre morceau?
-C'est cela. Afin de se persuader qu'il L'a en entier, il doit tuer les autres.
Commenter  J’apprécie          70
Il se produisit dans le monde une abondance illimitée de tout ce dont l'homme a besoin. Mais l'homme a besoin de tout, sauf de l'abondance illimitée.

Commenter  J’apprécie          70
- La guerre ? fit Povandra Père. Il faut une guerre mondiale pour que les États puissent se partager l'Océan. Mais nous nous resterons neutres. Il faut bien qu'il y ait des neutres pour livrer des armes et tout le reste aux autres. C'est comme ça, décida M Povondra, mais c'est des choses que les femmes sont incapables de comprendre.


p.270
Commenter  J’apprécie          60
Karel Capek
Elles n'ont certainement pas d'âme. En quoi elles sont comme les hommes.
Votre,
BERNARD SHAW.
[.....]
Elles n'ont pas d'âme. Si elles en avaient une, il faudrait reconnaitre leur égalité économique avec l' homme. Ce qui serait absurde.
HENRI BOND.
Elles n'ont aucun sex-appeal, elles n'ont donc pas d'âme.
MAE WEST.

Commenter  J’apprécie          60
« Mon chez Hippodamos, fit Thersite, Il semble que tu n’y voies pas très clair dans tout ça. Si nous, les Hélènes, nous faisons la guerre, c’est premièrement pour que ce vieux renard d’Agamemnon puisse ramasser du butin à pleins sacs ; deuxièmement, pour que ce gandin d’Achille puisse satisfaire son ambition effrénée ; troisièmement, pour que cette canaille d’Ulysse puisse nous rogner sur les fournitures de guerre ; et, finalement, pour qu’un vieux chanteur de foire, un dénommé Homère, ou je ne sais au juste comment s’appelle ce vagabond, se laisse soudoyer avec quelques misérables deniers pour chanter la gloire des plus grands traîtres de la nation grecque, tout en couvrant de honte, s’il ne les passe pas carrément sous silence, les vrais, les modestes, les dévoués héros achéens que vous êtes. Voilà toute la vérité, Hippodamos. »
Commenter  J’apprécie          60
Rien ne sert de parler ; voilà déjà tous les signes qui indiquent que la nature, comme on dit, s’apprête
pour son sommeil d’hiver. Les feuilles de mes bouleaux tombent l’une après l’autre d’un mouvement beau et triste à la fois ; ce qui croissait se retire dans la terre ; de tout ce qui bouillonnait de vie, il ne reste plus qu’un bâton dénudé ou un trognon suintant, un rameau ratatiné ou une tige desséchée ; et la terre elle-même exhale une odeur de pourriture. Rien de sert de parler, c’est fini pour cette année.
(p.137) – « Préparatifs »
Commenter  J’apprécie          64



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Karel Capek (837)Voir plus

Quiz Voir plus

Un titre = un auteur

Si je vous dis "Histoires extraordinaires"

Edgar Allan Poe
Honoré de Balzac
Agatha Christie

7 questions
11209 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}